Kito Nakatsu & Jun Kang

Ah! Tout le monde aime le dimanche, ça c'est sur. Faire la grasse matinée, se prélasser au soleil (lorsqu'il est là), profiter de la journée devant la télé ou à s'amuser avec ses amis. Oui, le dimanche, c'est comme les vacances. Le samedi, non, pas trop. On pense encore à la journée précédente, lorsqu'on était assis sur une chaise à travailler pendant des heures interminables. Je ne dis pas que je n'aime pas mon travail, au contraire, je l'adore. Rares sont ceux qui arrivent à avoir le travail de leur rêve, mais ce n'est pas trop pour ça que je parle comme ça. C'est plutôt pour dire qu'au moins, le dimanche, on évite toujours de parler boulot. On se détend quoi. Pourtant, parfois, il ne semblait pas être un jour très heureux. En effet, ce matin, le ciel était couvert de nuages gris, parcourant toute l’immensité de ce vaste espace bleuté. Une tempête se préparait. Peut-être la plus brutale qu'on avait eu à Ulsan depuis le début de l'année ? Aucune idée, je n'étais pas très bon côté météo. Mais qu'importe, à l'instant où je vous parle de ceci, mon petit moi dormait encore dans son lit douillet, rêvant de la plage et des cascades. J'avais déjà décidé d'où j'irai pour les prochaines vacances. Je décidais toujours à l'avance, c'était quelque chose chez moi qui ne changerait jamais. Et puis savez quoi ? Nous n'étions même pas un dimanche...Non c'était un samedi bien tranquille, apparemment.

Soudainement, je me réveillais en sursaut, le cœur battant. Ce n'était que mon abruti de réveil que j'avais oublié d'éteindre et qui me réveillait à dix heures du matin. Je l'éteignis, soupirai et remettais ma tête sous la couverture en soupirant. Je frémis à l'idée que le froid parvienne jusqu'à moi. Je fermais les yeux puis les rouvrais en un cycle interminable de battements de cils. Je n'arrivais plus à dormir. J'avais perdu le sommeil à cause de mon réveil, celui que je chérissais pour me réveiller chaque matin de chaque semaine. Mais le week-end, c'était autre chose. Je le haïssais et voulais le balancer par dessus la fenêtre, mais je ne voulais pas vraiment me racheter un réveil chaque semaine, ce serait bien évidemment de l'argent dépenser pour rien. Et je n'étais pas vraiment dépensier. Enfin...Par pour l'électronique, sauf pour la photographie. Je pouvais dépenser tout mon salaire dans un appareil, mais de toute façon, je pouvais compter sur mon père, bien que je me devais de ne pas trop compter sur lui. Mais comme on dit « il faut profiter de sa jeunesse! »

J'étais toujours dans mon lit, lasse de ne plus pouvoir me rendormir, lasser de devoir me réveiller chaque matin, de devoir me préparer, de devoir manger, travailler, apprendre, aimer, détester. J'aurai aimé me retrouver dans un de ces films de vampires où lorsqu'on en devient un, on est plus obligé de ressentir quoi que ce soit. J'enviais ce genre de personnes. Sadiques, méchantes, sans sentiments, et je les détestais en même temps. Je ne savais pas vraiment comment réagir en face de ce genre d'individus, après tout, j'ai été ainsi pendant deux ans, à ne me soucier que de moi-même, égoïste, franc et distant, toujours renfermé sur moi-même, mais je ne voulais pas vraiment être comme ça. La vie était bien mieux lorsqu'on souriait, mais qu'importe, là, je crois que je me perds dans les détails. Ainsi, j'entendis la sonnerie de mon appartement retentir pour venir chatouiller mes oreilles. Je grimaçais et me levais, allant appuyer sur un bouton de la poignée qui émit un léger « clic ». La porte s'ouvrit doucement tandis qu'une jeune femme me fixait, l'air choqué. Encore endormi, je signais la fiche qu'elle me tendit sans me regarder, je pris le colis et refermais la porte derrière moi. Je haussais des épaules et posais le carton légèrement lourd sur un fauteuil en cuir noir avant de comprendre pourquoi elle m'avait dévisager ainsi. Je ne portais qu'un caleçon. Je grimaçais puis me disais que ce n'était pas bien grave, qu'elle n'avait pas à sonner à ma porte si tôt un samedi matin. Surtout que c'est précieux. Je soupirai et me grattai l'arrière de la tête avant d'aller chercher un couteau dans la cuisine pour ouvrir le colis. C'était un sweat-shirt que j'avais commander sur le site du magasin « G-market ».

Tout content, je partis dans la salle de bain après avoir pris un jean, un t-shirt et mon nouvel habit. Je me douchais en vitesse, séchais mes cheveux avec la serviette de bain accrochée au mur et m'habillais. Je passais dix minutes devant ma glace à me coiffer, comme vous avez surement pu le devinez, mes cheveux étaient rebelles, je n'arrivais pas vraiment à les coiffer, c'était un vrai calvaire, bien qu'après ce dur labeur, ils étaient parfaits pour toute la journée. Je me brossais les dents, prenais un sac à dos au hasard parmi la petite dizaine qui traînait dans une armoire de la deuxième chambre qui ne me servait que de « pièce à vêtement ». Je mettais à l'intérieur de ce dernier une bouteille d'eau, un paquet de gâteau, des écouteurs, mon appareil photo, un parapluie, des lunettes de soleil (juste au cas où le soleil réapparaissait), mes clefs de voiture, mon porte feuille, un roman et le tour était joué. Je fixais ma guitare du regard puis souris, me disant que ce jour-là, je ne la prendrais pas, non j'allais aller me balader en solo toute la journée. Je ne savais pas vraiment ce que j'allais pouvoir dans les rues de Ulsan, mais qu'importe, au moins, je n'allais pas rester enfermé chez moi comme ces geeks de pacotille (hors rp : J'aime insulter les gens comme moi =D Vive les geeks *q*).

En montant à l'intérieur de ma voiture, je remarquai que la pluie commençait à tomber doucement. Je haussais des épaules et fit comme si de rien était, démarrant cette dernière pour aller au bar de ma belle-mère, histoire de faire un petit coucou et d'avoir un café gratuit. Je poussai les portes tranquillement et m'installais comme chez moi sur les grands tabourets. Cette dernière ne tarda pas à venir pour me saluer avec un grand sourire. Je fis de même, ironiquement parlant bien sur, je faisais comme si je l'aimais bien, mais je pense qu'elle s'en doutait, quoi qu'elle n'était pas ignoble comme belle-mère, au contraire, tout le monde voudrait la même, c'est peut-être pour ça que je ne l'aimais pas trop ? Ouiiii ! Je suis puéril, je sais, merci de me le rappeler. Je buvais en vitesse mon café, déposant un bisou sur la joue de ma belle-mère avant de repartir dans ma voiture pour me diriger vers le parc de Ulsan. Ainsi, je sortis de ma voiture, les jambes engourdis, et décidais de faire une petite marche, buvant quelques gorgées dans ma bouteille d'eau. (oui je bois très souvent). En marchant, je ne faisais pas très attention à qui je croisais, bousculant quelques fois les gens, sans trop m'excuser gentiment, de toute façon, personnes n'oseraient dire quoi que ce soit, ou alors, quelqu'un le ferait et je m'énerverai, mais j'étais perdu dans mes pensées, mes cordes vocales s'excusaient pour moi.

« HEY ! Vous pouvez pas faire...Nakatsu ! » Commençais-je avant de baisser ma voix.

Eh oui. Je venais de bousculer une personne que je connaissais, et pas avec un peu de force, non, loin de là, bourrin comme j'étais, pris dans mon élan, j'étais tombé. Je me relevais en vitesse et le regardais, me sentant vraiment bête à ce moment. Je le fixais, puis souris bêtement.

« Désolé, au bout de la dixième personne, j'ai tendance à m'énerver, mais je pense que je suis le fautif, m'enfin, s'cuse moi. » Dis-je sur un ton amicale.

Oui, pas doué pour les excuses, je sais, mais qu'importe, après tout, je m'étais excuser, j'avais avoué avoir tort, alors c'était déjà ça. Je ne pensais pas vraiment pouvoir rencontré par hasard Nakatsu dans le parc, je me demandais même ce qu'il venait faire ici.

« Au faîtes, ça va ? » Lui demandais-je, engageant la conversation pour ne pas rester comme un idiot à le fixer simplement parce que je n'aimais pas vraiment me montrer irrespectueux envers mon entourage.

Kito Nakatsu & Jun Kang

La pluie me faisait étonnement penser à Séoul. Oui, cet endroit où tout est gris. Les rues commerçantes bétonnées de leurs vitrines ternes et sans émotions. Même l'eau du lac et la beauté du centre-ville m'avait rendu maussade et lunatique. Les quelques rayons qui passaient en été pour apporter la chaleur et le sourire me donnait de bonnes pensées, mais rares étaient les fois où le soleil était roi de tous les nuages survolant la ville. Ce n'était pas comme au Japon. Oui, j'avais entendu parler de ce pays, en même temps, tout le monde le connait. Mon père, qui y avait fait un voyage lorsqu'il était plus jeune m'avait souvent dit que le printemps était magnifique. Il disait que les feuilles réapparaissaient sur les arbres très vite et rendaient la vie bien moins monotones qu'en hiver où la neige se montrait de temps en temps, laissant simplement le froid dévaster les rues soit disant bondées. Je pensais à y faire un tour un jour, pendant que les essuie-glaces de ma voiture parcourraient en bruit cynique le par brise du véhicule qui me permettait de me déplacer un peu partout. La pluie continuait de tomber, devenant très vite une averse rockeuse, frappant en un bruit exaspérant contre les vitres de ma voiture alors que je venais de me garer. Quelques minutes plus tard, je me prenais un passant et tombais sur le sol humide et boueux, mais qu'importe, je frottais mes vêtements et les nouvelles taches partirent aussitôt, n'ayant pas eu le temps de sécher, elles ne pouvaient pas rester coller très longtemps. Je m'étais énervé, je l'avoue, peut-être même un peu trop vite, mais après plusieurs personnes, il fallait bien que je pète ma petite crise habituelle d'enfant gâté (rire). Le jeune homme en face de moi n'était nul autre que Kito Nakatsu, un ami que j'aimais bien. Parfois, on regrettait de s'énerver ainsi, et c'est ce qui m'arrivait à cet instant. J'espérai simplement qu'il ne le prenne pas mal. En l'entendant dire mon prénom, je me sentis moins idiot. Au moins, il n'avait pas mal pris le fait que je me sois énervé contre lui.

Nakatsu me fixait avec de grands yeux, comme s'il venait de voir un poisson hors de l'eau lui parler. Le jeune homme me sourit et me fit un signe de main. Bizarre comme attitude pour quelqu'un qui vient de se faire complètement envoyer boulé par une autre personne. Je restais impassible, me demandant vraiment comment je devais réagir. Tout le monde n'était pas autant “a cheval” sur les principes que moi apparemment. Je me frottais l'arrière de la tête en souriant bêtement comme lorsque j'étais gêné, en même temps, qui ne le serait pas à ma place? Lorsqu'il me demandait si je ne m'étais pas fait mal, je secouais la tête sans répondre. Même un enfant n'aurait pas pleurer pour si peu, alors je n'allais pas me mettre dans le même état qu'un bébé affamé pour le simple fait que je venais de tomber simplement parce que je n'avais pas su regarder devant moi. A peine lui ai-je demandé s'il allait bien qu'il me répondit en souriant. Ah! Enfin quelqu'un qui sourit tout le temps. Il était peut-être un peu trop gentil. Je mis les mains dans les poches de mon jean et haussais des épaules.

_ Bien, comme d'habitude, la routine quoi. Commençais-je en souriant à mon tour. Le point d'eau gelé? Hmm...Ouai, y parait. Terminais-je en levant les yeux vers un arbre vers ma droite.

Le point d'eau gelé? La plupart des gens en parlaient lorsque le froid commençait à arriver. J'avais passé presque toute ma vie à Ulsan, alors le fait d'entendre ce nom me donnait souvent envie de rire. Je connaissais tous les coins et recoins de la ville, mais en deux ans, je n'y étais pas vraiment retourné, et puis, ce n'était pas comme si c'était un vrai chef d’œuvre, mais bon. J'allais lui dire au revoir et continuer mon chemin mais je vis mon ami pencher la tête sur le côté comme un animal ne comprenant pas vraiment ce qu'on lui disait puis me demanda soudainement si j'avais envie d'y aller. Je lui souris amicalement, haussant des épaules à nouveau, puis me retournais.

_Eh bien, apparemment je n'ai rien à faire pour le moment, alors oui, si je ne te dérange pas bien sur. Lui répondis-je en continuant de sourire.

Le parc se remplissait plutôt vite tandis que le temps ne s'arrangeait pas vraiment; les nuages demeuraient stables, ils ne bougeaient pas de place, et même en les fixant quelques secondes, je ne les voyais même pas se décaler d'un centimètre, comme s'ils voulaient prendre l'emprise de Ulsan. Je fixais quelques passant, les secondes se passaient lentement. Pour moi, c'était plus de temps pour trouver un sujet de conversation, car oui, pour moi, la chose la plus dur à trouver était un sujet de conversation. Bien que je sois très bavard et amical, il me fallait du temps pour me mettre à parler, mais lorsque je partais, je n'en terminais pas.

_ C'est par hasard que tu as entendu parler du point d'eau? J'ai bien l'impression que les gens de Ulsan se vantent de ce coin... Au moins ils sont fiers de leur ville. Ça m'étonne un peu en fait, je ne pensais pas vraiment que tu étais du genre à te lever tôt pour sortir un dimanche matin.

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