Un matin, comme les autres. La musique jaillissante de mon portable me tire de mon sommeil. Comme chaque matin, je ne dois pas perdre de temps. Cet appartement était le moins piteux que j’ai trouvé dans mes moyens, mais il est très éloigné de l’université. Que voulez-vous que je vous dise, on ne peut pas tout avoir. Malgré moi, je me sors de mon lit. Au dessus de ma tête, la voisine semble s’être mise aux claquettes. Si ce n’est pas mon portable qui me réveil c’est elle et ses bruits tous plus variés les uns que les autres. Le mois dernier c’est son chat. Le portable se fait de nouveau entendre. C’est assez tentant de la balancer par la fenêtre, mais ce sera pour être un jour.

La douche froide que je pris acheva de me réveiller. J’étais déjà assez en retard comme ça, je n’avais pas de temps à perdre à manger dans le salon. Je pris rapidement un bout de pain et descendit dans la rue. Ma moto m’attendait en face. J’ai longtemps économisé pour me l’acheter et j’en suis bien fier. A peine enfourchais, ma moto filait déjà dans les rues d’Ulsan. Je du bien griller un feu rouge sur le chemin mais de toute façon, dans ce quartier, les voitures étaient aussi présente que les valises remplis de billet de banque, donc aucun risque.

Une vingtaine de minute après mon départ, j’étais enfin arrivé à l’université. Quoique, « enfin » n’était pas le mot. L’université était l’endroit que je détestais le plus. Alors que je pouvais passer mon temps à faire autre chose, je devais me taper les cours rébarbatifs.
Je garai ma moto le plus prêt possible de l’entrée. J’étais un grand fainéant, et n’imaginais pas une seconde que j’allais perdre du temps à faire des kilomètres pour trouver une place plus approprié.

L’université était bondée de monde. J’accordais peu d’importance à tous les autres étudiants en général. On peut dire que je ne suis pas quelqu’un qui aime aller voir les gens. Peut-être ne suis-je pas très sociable ? En tout cas, tout le monde ne dira pas non au fait que je suis quelqu’un de froid qui ne vous invite pas à venir discuter avec moi. De toute façon, la plupart des personnes de cette université ne sont pas le genre de fréquentation auquel je suis habitué. C’est d’ailleurs ce que beaucoup me reproche. Principalement les … quoi ? Ha oui je m’égare. Donc je disais, s’il y a bien un endroit où je ne pensais pas trouver une relation, c’était bien ici. Pourtant, tout peu arrivé.

Après une longue matinée passé à étudier… non, à dormir dans l’amphi j’étais parti pour aller grignoter dans un restaurant. Rapidement, je fis un virage avec ma moto et me gara devant le restaurant en question. Je me posai sur une chaise et commanda à manger. J’étais affamé. Après avoir mangé seulement un bout de pain en guise de petit déjeuner, mon ventre avait gargouillé pendant deux heures. Mon courageux voisin de l’amphi n’avait pas cessé de me regarder. Le barman fut rapide et je peu enfin manger le tteokbokkie que j’avais commandé, accompagné de soju. Le mélange tteokbokkie/soju de ce bar n’était peut-être pas digne d’un grand restaurant, mais ça m’allais. Il faut faire avec. Après avoir payais, je repartis. Plus tôt j’en aurais finis avec l’université, plus tôt je pourrais aller bosser et gagner de l’argent, ma principale préoccupation.

Arrivé à l’université, je fus assez surpris de voir que miracle, j’étais un peu en avance. Première fois depuis des années pour moi ! Et je peu remercier le ciel de m’avoir fait prendre de l’avance car pour la première fois depuis des années, je fis connaissance avec mon passé. Les chances pour que je croise un des rares souvenirs qu’il me reste de mon passé sont environ de un sur mille. Et pourtant, la personne que je vois en ce moment, en face de moi. Je l’ai déjà vue. J’en suis presque sur, j’ai l’impression que c’est la jeune fille qui fait partie d’un rare souvenir portant sur la Chine. Comment était-ce possible ? Je devais rêver. Oui, c’est ça, je fois rêver. Il est impossible que je puisse tomber sur cette personne à Ulsan. J’ai passé une année entière à chercher mon passé et j’ai échoué. Pourquoi ce serait maintenant ? Impossible.
Pourtant ce visage… Il ressemblait tant à celui de ce souvenir si bref.

Le soleil frappe fort aujourd’hui et pourtant je suis vêtu d’un haut à manche longue, noir qui plus est. Etrange ? Peut-être, c’est juste une manière d’avoir encore plus de distance entre moi et les gens. Les écouteurs sur les oreilles je m’enferme dans cette bulle qui me permet de rester tranquille et que personne ne me dérange. En général ça marche. Il m’est déjà arrivé d’être abordé par la gente féminine mais elles comprennent rapidement que je ne suis pas d’humeur à discuter. C’est simple, comme ça je reste à rêver et à tenter de découvrir de nouveau souvenir en moi. Peut-être me dis-je qu’un jour en voyant des personnes de mon passé, les souvenirs reviendront. J’avais lu sur internet qu’en cas d’amnésie, en voyant des choses ou personnes connus autrefois, notre subconscient retrouvait ou on avait déjà vue l’élément. C’est d’ailleurs pour ça qu’un jour je suis retourné à Pékin. J’espérais retrouver quelques choses sur ma vie antérieure. Mais allez retrouver plus de dix ans de mémoire avec un seul souvenir.

Ce souvenir… Quand je ne suis pas hanté par celui d’un père alcoolique battant sa femme et son fils, il me revient dans la tête. Les voitures passent. Je suis dans les rues chinoises, en face de moi je vois un restaurant avec marqué dessus « Restaurant spécialité Française ». C’est étrange d’ailleurs, en perdant la mémoire, j’ai gardé la métrise de la langue chinoise. Assis à une table du restaurant, un homme, mon père, boit une bière Française. Je sens dans mon intérieure que mon père est un habitué de ce restaurant pour les bières qu’il y avait. Un père alcoolique, dans un restaurant, se saoulant tous les jours.
Quand je suis retourné à Pékin, je suis allé à ce restaurant, mais il avait fermé et il avait été remplacé par un magasin de vêtement. Seul souvenir que j’avais, il ne m’avait servi qu’à trouver des vêtements made in china.

Je sors de mon rêve. Debout, je marche tranquillement tout en écoutant la musique. Musicien à mes heures perdues, les notes du piano qui envahissent mes oreilles et mon cerveau sont de ma composition. Notes perdus au milieu de mon cerveau dénudé de souvenir à long terme elles me guident sur cette allée, entre les personnes qui marchent autour de moi.

Je me sens observé. Une sensation étrange parcours mon dos. Oui, je suis bien observé. Au début, j’ignore le regard. Ce n’est pas la première fois. Quand je suis au travail je suis observé, quand je suis au commissariat, je suis observé. J’y suis habitué maintenant. Mais le regard insiste. Je sens le froid dans l’échine de mon dos. Je me retourne et un flash surgit dans mon esprit. Ce n’est pas comme le flash d’un appareil photo, ou comme dans les séries américaines ou des sois disant mentaliste ont des flashs. Non. Vous avez l’impression que vous allez ailleurs. Dans ce cours flash, je suis parti en Chine, à Pékin. Je vois alors un visage féminin, âgé de la dizaine, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins qui souri. Je sens que ce jour-là j’avais du m’amusé. J’étais souriant moi aussi, je le sens. La bride de souvenir s’arrête la. Mais j’ai l’impression qu’elle défile devant mes yeux, comme une vidéo projeté sur un mur.
Pendant un peu plus de neuf ans j’ai cherché à retrouver quelques instants à peine de mémoire. J’ai toujours échoué, et maintenant ça arrive. L’impossible devient réalité.

« S-Suk Hyun ? C'est bien toi ? »

La voix qui me parle ressemble au rire de ce souvenir. J’ai l’impression d’être au cinéma et de voir la vie d’un autre enfant. Un enfant souriant qui rigole avec une jeune fille du même âge, ou presque.

« Tu es bien Suk Hyun, non ? »

Cette fois la voix me sort de mon film. Ma tête me fait mal, mais j’y suis habitué. Ces douleurs fréquentes qui jusque la ne m’avait jamais apporté de souvenir. Non… ce n’était pas par hasard. Cette personne en face de moi me connaît. C’est celle de mon souvenir. Elle connaît mon nom… Suk Hyun… Ce nom gravé sur un pendentif retrouvé dans la voiture sur l’accident était mon vrai nom. Je nageais en plein rêve. J’avais fait un pas vers mon passé. Celui que j’ai tant voulu retrouver.

« Oui c’est moi… »

Je ne sais pas quoi répondre. Elle me connait et je sais que j’ai du être ami avec elle, mais je ne me souviens plus de son nom. J’ai honte. Honte de ne pas me souvenir d’ami que j’ai peu avoir autrefois. Tout d’un coup, j’ai l’impression d’être une autre personne. D’habitude je suis plus directe, mais la, je suis totalement différent. J’ai toujours voulu cacher mon amnésie. Jusque là, je n’avais aucun problème, mais la je ne pouvais plus. Je sais pourtant que je devais être proche d’elle, ce qu’on appelle une amie.

« Je… m’excuse. »

Je ne savais pas quoi dire. Que diriez-vous à une amie dont vous n’avez aucun souvenir ? Je n’arrivais pas à lui dire « je m’excuse, j’ai perdu la mémoire dans un accident, je ne me souviens plus des personnes que je connaissais avant. »

Il m’a fallu un effort considérable pour sortir de ma transe. J’espère vraiment que personne ne remarque l’espoir qui nait en moi à toute allure. Moi, Suk Hyun, celui qui utilise une barrière sentimentale pour se protéger des relations humaines et rester dans sa bulle, je commence à m’exciter de voir cette personne… Mais bon sang pourquoi faut-il que je sache seulement que c’est une amie, mais pas son nom ?

Seul réconfort, visiblement, je ne suis pas le seul dans l’embarras. Mon interlocutrice, enfin si on peut parler d’interlocuteur alors que pour l’instant le dialogue se limite à quelques mots, recula d’un pas en arrière. Quand elle le fit, j’eus un doute de l’authenticité de mon souvenir. Peut-il arrivé qu’une personne atteinte d’amnésie s’invente inconsciemment des souvenirs ? Mais si c’était le cas, comment elle peut-elle connaître mon nom ? Peu de personnes font partis de mon cercle d’ami et les personnes qui connaissent mon nom sans que je connaisse le leur, ce sont les maniaques qui vont aux dernières pages des magasines pour voir le nom des personnes qui ont posé pour. Hors ce genre de personne égale à peu près mon cercle d’ami, c'est-à-dire quasiment inexistant.

Non, ce souvenir est forcément authentique. Mais bon sang, pourquoi je ne parviens pas à retrouver son nom ? Et pourquoi le médecin spécialiste en amnésie disait que revoir quelqu’un de mon passé m’aiderait à recouvrir la mémoire ? Visiblement, ça ne marche pas du tout !

Quand je pris parole et m’excusa, elle semblait assez perplexe, mais elle reprit rapidement ses esprits et saisis mon bras qu’elle agite doucement. On ne me l’a jamais fait jusque la, enfin de ce que je me souviens, et pourtant ça me paraît déjà vue. Comme si c’est une habitude. Et puis, elle parla. Mais pas en Corée comme le veut la logique, mais en Mandarin:

« Yaah, Suk Hyun ! Tu ne me reconnais pas ? »

Si. Et la langue qu’elle vient d’utilisé me certifie bien que ce n’est pas un souvenir construit de toute pièce par mon esprit dénudé de souvenir. Je n’ai plus parlé depuis longtemps Mandarin. La dernière fois, c’était quand je suis retourné à Pékin pour tenter de retrouver quelques brides de mon passé. Visiblement, la seule personne qui peut m’aider à le faire n’y était plus à cette époque. Encore une fois parti dans mes pensées j’oublie qu’elle doit certainement attendre une réponse.

« Si… mais. »

Je ne sais pas comment lui dire. Dois-je dire « si mais j’ai perdu la mémoire quand j’avais environ 10 ans » ? Oui dire simplement « si mais ne n’ai plus de souvenir de mon passé » ? La dernière n’est certainement pas la meilleure. Alors je choisis un mixte des deux que je dis d’une traite sans laisser la moindre chance à mon cerveau de réfléchir à ce qui sort de ma bouche :

« Mais je suis amnésique. Je ne me souviens que de très peu de chose sur mon passé. »

C’est la première fois que je le dit à quelqu’un. Je ne supporte pas que les gens sachent que j’ai perdu la mémoire, je ne supporte pas qu’on sache que je n’ai plus de souvenir sur mon passé. Dans les maisons d’accueils, on me disait souvent que les souvenirs permettent de ne pas répéter les mêmes erreurs que dans son passé. Alors, le fait que je n’ai pas ces souvenirs allait-il me causer du tord ? Je pense que j’ai peur. Peur du fait qu’il m’est déjà arrivé d’oublier des évènements se déroulant après l’accident et peur que ça recommence.

« Mais je me souviens de toi ! »

Oui, je sais maintenant. Je cherchais à retrouver mon passé, mais j’ai peur qu’il parte en courant en sachant que je l’ai oublié. Alors je m’accroche à lui. A ce passé oublié et aux brides de souvenirs qu’il me reste.
Je lui avais aussi répondus en Mandarin. C’est d’ailleurs la seule chose qui est resté intacte après mon accident. Cette langue.

La révélation de mon amnésie semble lui faire un choc. Un reste planté devant moi sans dire un mot. A un moment comme celui-ci, je me demande bien ce qu’elle peut penser. Peut-être qu’elle va tourner les talons et partir. Je n’ai pas envie qu’elle le fasse. Elle représente le seul vestige de mon passé oublié. Et je sais que je devais être assez proche avec elle. Ami. Oui, c’est ça, je devais être ami avec elle. Etrange non ? Je suis réputé pour ne pas apprécier le terme d’ami, et pourtant, je sens en moi que c’était bien notre relation. Et je n’ai pas envie qu’elle vole en éclat à cause de mon amnésie. Pourtant, elle pourrait faire demi-tour. Après tout, j’ai oublié beaucoup de chose sur mon passé. Et sur elle…

Elle lâche son bras et recule d’un pas. D’ordinaire, j’aurais été soulagé ne plus avoir aucun contacte physique avec quelqu’un d’autre. Or, ça ne me dérangeais pas autant que ça aurait du l’être. Elle devait me l’avoir déjà fait avant pour que ce contacte ne me dérange pas. En y pensant, comment j’étais autrefois ? Etais-je plus sociable que maintenant ? Peut-être que je souriais tous le temps. Cette idée me fait rire dans mon fort intérieur. Moi, Suk Hyun un gamin joueur et sociable…

« T'avais plutôt intérêt, j'aurais fait de ta vie un Enfer si tu m'avais oubliée ! »

Son ton était provocateur, mais on sentait clairement le côté ironique… ou peut-être était-ce de l’humour ? Je commence à ne plus savoir. Les pensées se mélangent dans ma tête. Elle parle encore en mandarin. Mais ça ne me dérange aucunement. Je maitrise cette langue aussi bien que le coréen. J’essaie de me souvenir mieux d’elle. Son nom, ou même un moment que j’aurais passé avec elle. Notre rencontre, ou la dernière fois que je l’ai vue en Chine. Je n’y parviens pas.

« Jun Hee, c'est mon prénom mais on va faire comme si tu le savais. »

Jun Hee. Ce prénom ne me semble pas étranger. Non, je le reconnais. J’entends encore ma voix prononcer ce nom d’un ton enjoué. Les seules fois ou j’ai ce ton amusé, c’est quand je ne suis plus sobre. Et je doute que je buvais déjà de l’alcool à cet âge la. Père alcoolique ou pas. Jun Hee… Je cherche. Je me répète ce nom dans ma tête en espérant réveiller ne serait-ce qu’un souvenir. Encore une fois l’effort ne sert à rien. La seule chose que je retrouve, c’est ma voix appelant « Jun Hee ! Nam Jun Hee ! »

« Nam Jun Hee ! »

Un sourire s’affiche sur mes lèvres. Etrange ? Non, j’ai réussis à retrouver son nom entier. J’ai réussis à retrouver une infime partie de souvenir. Au même moment où je prononçais son nom entier, elle me tenait déjà le bras. Elle m’entraîne vers un bâtiment de l’université.

« Ca te dérange si tu me sers de modèle pour le cours de photos ? On pourra discuter comme ça... »

Je suis assez étonné qu’elle me pause cette question, je ne m’attendais pas du tout à ça.

« Ok »

Je ne sais pas quoi répondre. J’ai l’impression de la connaître depuis des années, et en même temps je me rappelle que peu d’elle. Puis, elle aussi doit ce demandé comment je suis devenu amnésique. Après tout, on ne le devient pas d’un jour à l’autre, en se réveillant un petit matin « Ho tient j’ai perdu la mémoire ! ». Et en même temps, j’ai tant de question à lui poser.

« Je suis amnésique depuis 9 ans. Dans un accident de voiture ».

C’est bref et rapide. Je n’ai jamais parlé de ça à qui que ce soit, c’est donc assez difficile pour moi d’en parler.

Jun Hee me guide vers son cours de photo. En chemin elle lâche mon bras. Je continue de la suivre tout en pensant à elle. Peut-être que pensé à ce que je sais déjà d’elle me permettra de retrouver de la mémoire et que je me sentirais plus à l’aise. D’ailleurs, pourquoi suis-je tendus ? D’ordinaire, je ne suis pas du genre à être mal à l’aise, même avec des personnes que je ne connais pas très bien. Ce n’est pas non plus à cause des photos, j’y suis habitué maintenant, du à mon travail. Le fait que je suis censé la connaître très bien, hors je ne la connais plus comme avant ? Certainement.
Après ma révélation sur mon amnésie, Jun Hee garda quelques secondes le silence, avant de finalement demander :

« Et tes parents ? Tu as essayé de retrouver ta mémoire ? »

Mes parents… Quand on me demande que font-ils et que je leur dit qu’ils sont mort, beaucoup disent « Tout mes condoléances » ou alors « Je suis désolé ». A chaque fois je pense dans ma tête « Je ne les connais pas mes parents, il n’y a pas a être désolé ». Mais je garde toujours le silence. Je ne parle jamais de mon amnésie et encore moins de l’accident.

« Ils sont morts dans l’accident. Il y a quelques temps je suis retourné en Chine pour espérer retrouver des connaissances, mais je n’ai jamais trouvé personne… jusqu’à maintenant. »

En y repensant, de son point de vue, je suis quelqu’un qu’elle devait bien connaître. Est-ce que je connaissais ses parents ? Ou des membres de sa famille ?

« Et toi ? Comment vont tes parents ? »

J’essayais de faire comme si je la retrouvais simplement après plusieurs années sans ce voir. Comme ci je n’avais jamais rien oublié. Certainement parce que j’espère pouvoir relier un lien avec elle comme je l’avais autrefois. Cette pensée me fit rire intérieurement. Depuis quand je voulais créer des liens ? Jamais je n’avais cherché à aller vers les gens pour devenir proche d’eux. Et je commençais maintenant ? Quelqu’un d’extérieure à la scène aurait parié tout ce qu’il possède que je serais d’ordinaire partis sans faire attention à elle.

Et quelques parts, je ne savais pas quoi lui dire. Devais-je lui demander des choses que j’aurais sues autrefois et dont je ne me souviens pas, ou faire simplement semblant de retrouver une vieille amie perdu de vue depuis longtemps ? J’étais perdu et il y avait de quoi. Finalement, je pris mon courage a deux mains, et tenta d’en savoir plus :

« Comment ce fait-il que tu sois venus en Corée si tu viens de Chine ? »

Je continuais toujours de lui parler. En m’écoutant, son nom revint dans mon champ de vision. Nam Jun Hee est un nom typiquement coréen (comme le mien d’ailleurs) donc la question que j’aurais du poser était plutôt l’inverse.

Beaucoup de gens pensent que parler de parents défunts est quelque chose de difficile à faire. Pour moi, ça ne l’est pas. Je ne me souviens pas d’eux, c’est comme ci ils étaient mort à ma naissance. Et le dont je me souviens d’eux, c’est un père alcoolique qui battait sa femme et son fils. Quelque part, c’est peut-être mieux qu’il y est eu l’accident. Ainsi j’ai peu être libéré sans la moindre souffrance de cette atmosphère qui ne me semble pas idéale.
Peut-être que quelque part, je ne devrais pas en savoir plus sur eux. Il n’y a aucun risque que mon géniteur me manque un jour, mais ma mère, si j’en apprenais plus sur elle, peut-être que cela pourrait devenir plus difficile… Autant ne pas y penser. Quand j’étais petit, enfin petit, quand j’avais environ 10 ans, ce qui est pour moi très jeune vue que je ne me souviens d’avant, je haïssais mes parents pour avoir eut cet accident et m’obliger à passer de famille d’accueil en famille d’accueil et être suivit régulièrement par un médecin à cause de mon amnésie. C’est certainement à cause de ça que je suis devenu si peu sociable. Des familles d’accueils qui m’avaient prise voulaient absolument que je devienne un garçon idéal, sociable, travailleur etc. Hors, je suis devenu tout le contraire…

« Ah, c'est dommage...j'aimais bien ta mère et ils auraient pu t'aider à te souvenir. »

Ma mère… Pour beaucoup de gens, ces mots paraissent remplis de sens. La plupart l’apprécie, c’est elle qui les a mis au monde et qui les a élevés. La plupart des gens ont de bons souvenirs de leur mère. D’autre, on justement le contraire, c’est moins courant. La mère, ce n’est pas comme le père. C’est elle qui a pris soin de vous quand vous étiez encore un gamin brailleur. Pour moi, c’était plus un mot du dictionnaire, couramment utilisé pour désigné une personne de sexe féminin ayant mis au monde un enfant. Alors, je suis bien content que Jun Hee n’est pas dit quelque chose comme « désolé » ou « toute mes condoléances ».

« C-C'est pas ce que je voulais dire. Enfin si, à moitié, peut-être... »

La fin de la phrase n’était plus audible. Quelques secondes après, Jun Hee semblait vouloir dire quelque chose, mais j’avais déjà posé ma question. J’eus vraiment l’impression d’avoir posé la mauvaise question, car elle semble vraiment hésiter à répondre, mais finalement, elle déclara :

« J'habite plus avec eux...J'veux plus les voir, ni eux, ni Min Ah. Mais je suppose qu'ils vont très bien sans moi. Il n'y a que Min Soo qui me manque. »

Min Ah et Min Soo ? Ainsi, Jun Hee n’est pas fille unique. En même temps qu’elle parle, je peux sentir un sentiment que je ne saurais décrire. Je regrette déjà d’avoir posé cette question. Et mince, depuis quand je regrette mes paroles ? Parce que je me trouve en face d’une personne représentant mon passé je change tout d’un coup de caractère ? A croire que revoir Jun Hee me fait redevenir la personne que je devais être avant… si du moins j’étais différent. Certainement.

« Min Soo, c'est mon petit-frère et Min Ah, c'est ma grande sœur, tu l'as déjà croisée quelques fois...mais rassure-toi, tu ne perds rien en l'oubliant. »

Bingo ! Alors comme ça, je connais aussi sa grande sœur, mais pas son petit frère. Il a du naître a la même période que mon accident. Min Ah, ce nom ne me rappelle pas de souvenir. Je ne dois pas être assez proche avec elle peut-être.

« Mon père a été muté à Séoul. C'était plus facile pour lui qu'on déménage tous là-bas. Ma mère était enceinte, il ne pouvait pas la laisser seule en Chine et ma sœur avait du mal à s'adapter...T'imagines ça ? Après plus de six ans, elle avait encore du mal à s'adapter...pfff ! »

Donc comme ça elle a passé six ans en Chine ? Elle ne doit certainement pas savoir combien de temps j’y suis resté. Au moins un an. Ce qui est pitoyable, c’est que je ne sais même pas si j’y suis vraiment né. On comprend facilement derrière les paroles de Jun Hee que ça n’a jamais été le grand amour entre les deux sœurs.

« Et toi, tu quittais la Chine ? C'est comme ça que vous avez eu cet accident ? C'est pour ça que t'es en Corée ? »

L’accident. Ca n’était jamais facile pour moi d’en parler. C’est peut-être à cause de ça que je déteste monter dans des voitures… le traumatisme d’après le médecin.

« Jusque là, je ne savais pas trop si j’étais déjà en Corée ou pas à l’époque. Mais d’après ce que j’ai compris, j’ai du passer pas mal de temps en Chine donc c’est probablement ça. »

Je fis une pause. Je ne sais plus trop quoi dire. Dois-je continuer sur les circonstances de l’accident ou changer de sujet ?

« D’après un témoin de l’accident, notre voiture aurez subitement changé de direction et elle a percuté une autre voiture. »

Je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussé à dire ça. Mais je veux absolument changer de sujet. Dans la hâte, je cherche quelque chose à dire pour éviter de continuer sur cet accident. J’essai de retrouver quelque chose sur elle que j’aurais su auparavant. En me rappelant du cours de photo, je lui demande bêtement :

« Et tu fais quoi comme étude ? »

C’est une question complètement débile. Si elle avait un cours de photo, elle devait être dans l’art ou quelque chose du genre. Et surtout, quel manière de changer de sujet …

En parlant d’étude, je ne suis même pas sur de celle que je suis. Officiellement, je suis en management, mais jusque là, je n’ai jamais vraiment écouté ce qu’il se passait dans un amphi. C’est encore un miracle que je sache à quoi ça ressemble. En faite, si je viens à l’université, c’est plus pour perdre mon temps en attendant que je trouve quoi faire, qu’autre chose. Et comme ça, j’ai des réductions spéciales étudiant…
Jun Hee sourit et sans me prévenir il prit une photo de moi. Elle recule de quelques parts et regarde l’écran de son appareil photo.

« Artistique même si je ne sais pas quoi faire plus tard. Et toi ? Je ne t'ai jamais vu avant donc tu ne dois pas être dans la même section. »

Aye, la question que je ne veux pas avoir. Je n’aurais pas du poser cette question aussi !

« Officiellement, je suis en management. »

Je fis une pause. Je suis comme elle, j’aire sans trop savoir quoi faire. Quoique, je doute qu’elle est choisie sa filière au hasard comme moi.

« Personnellement, j’attend plus que ma vocation me tombe du ciel. Mon job à mi-temps paye assez pour l’instant donc je ne suis pas pressé. »

Par contre, cette fois pour le job étudiant, je n’ai pas fait au hasard. J’ai pris celui qui payé le mieux qui était dans mes cordes. Mannequin, c’est facile. Les horaires ne sont pas trop prenants, et quand on a de la chance, on peut même se voir payer un verre par une personnalité connue avec qui on a posé. Et croyez moi, c’est bien mieux de ne pas voir son compte en banque baisser à cause des boissons. Et puis, c’est assez intéressant comme job, je n’ai pas besoin d’avoir de quelconque qualifications a part un physique avantageux et être photogénique. Généralement on ne me dérange pas trop là-bas et ça me permet d’éviter d’avoir un patron qui me gueule toute les trois secondes parce que je ne suis pas assez rapide dans mon service.

« Tu dois comme même aimer l’art pour avoir choisis cette section j’imagine ? »

Je commençais même à m’habituer à devenir sociable en discutant avec Jun Hee. Bon, il ne fallait comme même pas que je m’y habitue !
Il commence à faire plus chaud, normal, on approche 14 heures et le soleil frappe plus fort maintenant. Mais ça ne me dérange pas. Malgré ma tenue inadaptée je suis habitué à ce genre de chaleur et ça ne me dérange plus, mais je me décale comme même vers une ombre pour ne pas avoir le soleil dans les yeux.
Pendant toute la matinée, j’ai fait comme d’habitude, errer seul dans mon coin, tranquille en train d’écouter de la musique, et jamais je ne me serais douté de tomber sur une personne que je connaissais autrefois et encore moins discuter avec elle. Faut dire, toute personne m’ayant déjà vue une fois dirait que c’est impossible. Même en scénario de drama, ce ne serait pas prit, trop peu crédible, et pourtant…

Jun Hee partis en direction de son cours de photo. J’emboitai son pas et la suivie dans ce bâtiment qui m’était encore inconnus. N’étant pas un fan de l’université, en général dès que je pouvais éviter d’y aller je le faisais, je ne me suis donc jamais baladé dans ses couloirs.
Ce bâtiment est bien différent de celui de management. Alors que ce dernier est neutre, peu décoré, celui-ci est beaucoup plus agréablement décoré.

« Quand on n’a pas de théorie, c'est plutôt intéressant. »

Je n’aurais jamais imaginé qu’en art il y est beaucoup de théorie. Personnellement j’ai toujours détesté le fait d’intégrer de la théorie dans ce genre de cours.
Jun Hee se tourna pour marcher en arrière. Pendant que je faisais part de mon expérience photographique, elle me regardait. Alors que je sentis qu’elle allait répondre, elle percuta quelqu’un. Moi-même je ne l’avais pas vue arrivé, perdu dans mes pensées.

« Toujours en retard Jun Hee... »

Je retins de justesse un rire moqueur. La demoiselle n’est pas très bien placée pour dire ça… Mais visiblement, elle s’en est rendis compte et accélère le pas.
Le chemin n’est plus très long et je peu entrer derrière Jun Hee dans la salle de cours. Visiblement, le professeur l’attendait :

« Et bien, ça devient une habitude, mademoiselle Nam. Prenez place. »

Jun Hee obéit et instinctivement, je la suivis. Je n’étais pas le seul à être venus comme modèle, puisque dans la salle, la moitié semblait ne pas être plus dégourdie que moi en ce qui concerne les appareils photos. D’ailleurs, certains ne semblaient même pas dégourdis du tout.
Alors que Jun He trifouille à son appareil photo, d’autres filles autour murmure, tout en regardant dans notre direction :

« Elle a le meilleur modèle ! C'est injuste !
- Tu crois qu'il accepterait d'être le mien.
- Ho, il est trop beau. Ce n’est pas humain.
- Mais où elle l'a dégoté celui-là ? Je croyais qu'elle ne connaissait personne ! »

Jun Hee se tourne vers moi. Avant même qu’elle ne parle je savais déjà qu’elle allait se moquer :

« T'es le nouveau chouchou de ces dames. »

En effet ces dernières avaient accordé de l’attention à notre arrivé. Pour beaucoup ça aurait été flatteur, mais pour moi qui suis un handicapé des liens affectifs, ça me dérange plus qu’autre chose.
Une des phrases de ses demoiselles a tout de même attiré ma curiosité « je croyais qu’elle ne connaissait personne ! ». Ca veut dire que Jun Hee est comme moi, une personne peu accro aux liens ? C’est étonnant, le dicton dit « qui se ressemble s’assemble », mais à l’époque ou je l’ai connus, je ne pense pas que j’étais aussi froid et que je fuyais autant les relations. Peut-être que Jun Hee a beaucoup changé entre temps. Ou alors c’est moi qui me trompe et dans ce cas là j’ai toujours était solitaire, mais j’en doute. De ce que je me souviens, je pense plutôt que depuis mon accident je suis devenu solitaire.

« Je vois que je ne suis pas le seul à être venus en tant que modèle, c’est toujours comme ça ou c’était prévus que chacun de vous est un modèle ? »

J’avoue que parfois ma curiosité n’est pas très originale, mais bon, je ne peux pas faire autrement. On c’est « retrouvé » par hasard, alors si elle ne m’avait pas croisé, aurait-elle pris la première personne qui passe par la ?

Jun Hee partis en direction de son cours de photo. J’emboitai son pas et la suivie dans ce bâtiment qui m’était encore inconnus. N’étant pas un fan de l’université, en général dès que je pouvais éviter d’y aller je le faisais, je ne me suis donc jamais baladé dans ses couloirs.
Ce bâtiment est bien différent de celui de management. Alors que ce dernier est neutre, peu décoré, celui-ci est beaucoup plus agréablement décoré.

« Quand on n’a pas de théorie, c'est plutôt intéressant. »

Je n’aurais jamais imaginé qu’en art il y est beaucoup de théorie. Personnellement j’ai toujours détesté le fait d’intégrer de la théorie dans ce genre de cours.
Jun Hee se tourna pour marcher en arrière. Pendant que je faisais part de mon expérience photographique, elle me regardait. Alors que je sentis qu’elle allait répondre, elle percuta quelqu’un. Moi-même je ne l’avais pas vue arrivé, perdu dans mes pensées.

« Toujours en retard Jun Hee... »

Je retins de justesse un rire moqueur. La demoiselle n’est pas très bien placée pour dire ça… Mais visiblement, elle s’en est rendis compte et accélère le pas.
Le chemin n’est plus très long et je peu entrer derrière Jun Hee dans la salle de cours. Visiblement, le professeur l’attendait :

« Et bien, ça devient une habitude, mademoiselle Nam. Prenez place. »

Jun Hee obéit et instinctivement, je la suivis. Je n’étais pas le seul à être venus comme modèle, puisque dans la salle, la moitié semblait ne pas être plus dégourdie que moi en ce qui concerne les appareils photos. D’ailleurs, certains ne semblaient même pas dégourdis du tout.
Alors que Jun He trifouille à son appareil photo, d’autres filles autour murmure, tout en regardant dans notre direction :

« Elle a le meilleur modèle ! C'est injuste !
- Tu crois qu'il accepterait d'être le mien.
- Ho, il est trop beau. Ce n’est pas humain.
- Mais où elle l'a dégoté celui-là ? Je croyais qu'elle ne connaissait personne ! »

Jun Hee se tourne vers moi. Avant même qu’elle ne parle je savais déjà qu’elle allait se moquer :

« T'es le nouveau chouchou de ces dames. »

En effet ces dernières avaient accordé de l’attention à notre arrivé. Pour beaucoup ça aurait été flatteur, mais pour moi qui suis un handicapé des liens affectifs, ça me dérange plus qu’autre chose.
Une des phrases de ses demoiselles a tout de même attiré ma curiosité « je croyais qu’elle ne connaissait personne ! ». Ca veut dire que Jun Hee est comme moi, une personne peu accro aux liens ? C’est étonnant, le dicton dit « qui se ressemble s’assemble », mais à l’époque ou je l’ai connus, je ne pense pas que j’étais aussi froid et que je fuyais autant les relations. Peut-être que Jun Hee a beaucoup changé entre temps. Ou alors c’est moi qui me trompe et dans ce cas là j’ai toujours était solitaire, mais j’en doute. De ce que je me souviens, je pense plutôt que depuis mon accident je suis devenu solitaire.

« Je vois que je ne suis pas le seul à être venus en tant que modèle, c’est toujours comme ça ou c’était prévus que chacun de vous est un modèle ? »

J’avoue que parfois ma curiosité n’est pas très originale, mais bon, je ne peux pas faire autrement. On c’est « retrouvé » par hasard, alors si elle ne m’avait pas croisé, aurait-elle pris la première personne qui passe par la ?

Ca commençait vraiment à devenir laçant d’être regarder comme ça. Si elles passaient leur temps à admirer ceux qui posent, jamais elles ne pourront fait de photo digne de ce nom.
Je n’osais même plus bouger d’un poil, comme ci en bougeant rien qu’un sourcil elles seraient encore plus attentive et plus collante. C’est une des raisons pourquoi je préfère rester seul. Je n’aime pas être observé et encore moins avoir des personnes qui épient mes moindres mouvements.

« C'était une demande du prof. Parfois, on travaille sur des modèles vivants comme aujourd'hui. »

Modèles vivants… dit comme ça, cela fait assez bizarre. Et plus ses filles me regardaient plus j’avais l’impression de devenir une grenouille de laboratoire, le scalpel remplacé par un appareil photo. J’avais envie de partir de cette salle, comme ça je serais libéré de ces regards, mais par respect pour Jun Hee je n’allais pas le faire. Je lui ai dit que je serais son modèle, je n’allais comme même pas me dégonfler, et puis ce n’est pas comme ci je n’étais pas habitué à être l’objectif d’un appareil photo.
En me répondant, Jun Hee c’est attiré le regard des autres filles. Et si un regard pouvait tuer, elles seraient toutes mortes. Tiens, rien que cette pensée me rendait plus confiant. Je n’avais qu’à m’imaginer que ce n’était qu’un grand nombre d’appareil photo.

« Bien, pour cet exercice, vous devez travailler à trois. Faites vos groupes. »

Quoi ? Celui qu’il faudrait fusiller du regard c’est plutôt le professeur. Rien qu’à cette phrase les filles autour s’excitèrent. Encore pire, celle qui avait bousculé Jun Hee vint s’asseoir à côté de moi et prendre mon bras. Je déteste les contacts physiques. Encore plus quand ils sont si proche…

« Hey ! Je suis Eun Mi, c'est quoi ton nom ? Je m'incruste parce que Jun Hee et moi sommes bonnes amies. »

A côté de moi, Jun Hee laisse échapper un rire moqueur, et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, le professeur de ses demoiselles avait déjà marqué leur nom.

« Oh my god, sauvez-moi. »

Après avoir jeté un regard à Jun Hee affalais sur sa table, les mains dans ses cheveux, je me délivre enfin de cette Eun Mi.

« Suk Hyun. Ecoute si tu veux m’avoir comme modèle, il serait plus intelligent que tu prennes ton appareil photo en main, et non moi. »

Ca m’a échappé. Mais bon à prêt tout, c’est vrai, elle était censé être ici pour travailler par pour batifoler avec moi. Enfin je dis ça, mais je ne suis peut-être pas un super modèle à suivre pour ce qui s’agit du travail. En même temps que j’ai parlé, j’ai dégagé mon bras de son étreinte. Je me retiens de décaler ma chaise. Je ne veux tout de même pas être mal polis, mais la c’était vraiment tentant.

« J-Je, oui, tu as raison. Restons professionnel, n'est-ce pas Jun Hee ? »

La tête déconfite d’Eun Mi ne m’intéresse déjà plus, tout comme ce qu’elle répond. En faite, c’est à peine s’y j’ai entendus se réponse. Eun Mi était loin d’être du genre de personne que je suis habitué à fréquenter… enfin du peu de fréquentation que j’ai en stock.

J’ai entendue un bruit de chaise, c’était Eun Mi qui allait chercher son appareil photo. Pendant ce temps, Jun Hee en profita pour me glisser :

« Désolée de devoir t'imposer ça...Eun Mi, les filles, tout ça. »

Je lui souris –oui il est possible de me voir sourire de tant à autre… c’est rare mais possible- et lui répondit :

« Ce n’est pas de ta faute. »

Ce qui d’ailleurs est totalement vrai. Ces filles doivent être du genre à s’exciter pour un rien. Le genre de groupies que l’on trouve autour des idoles Coréen. Ce comportement m’a toujours inspiré du dégout. Il est ridicule d’avoir une telle réaction pour des personnes que l’on ne connait pas, tout simplement parce qu’ils sont beau ou connus.

Cette pensée me fit penser à ce que j’étais avant. Est-ce que « l’ancien moi » qui aurait peu existé aimer ce genre de réaction de la part d’autres personnes ? J’en doute mais la question me trotte tout de même dans la tête depuis un moment.

Eun Mi était déjà en train de revenir, alors je me suis hâtait de poser ma question avant qu’elle ne soit à notre hauteur, je n’ai pas vraiment l’intention de lui déballer ma vie devant elle.

« J’ai une question. Avant… m’est-il déjà arrivé d’apprécier ce genre de personne ? » Fis-je en montrant d’un signe de tête le groupe de groupie de tout à l’heure.

S’il y a bien une personne qui doit le savoir, c’est bien Jun Hee. Et je pense déjà avoir une idée de la réponse : non. Quoique, peut-être est-ce simplement ce que je voudrais qu’elle réponde ? Peut-être que je veux me rassurer là-dessus. Oui, jamais je ne voudrais avoir aimé ce genre de comportement. Je ne suis pas quelqu’un qui aime être entouré de personne et recevoir des compliments et de l’admiration à tout vent.

Tous ces comportements superficiels m’ont toujours dégouté. Enfin aussi loin que je m’en souvienne. Pourtant, ce n’est pas comme si je n’ai pas était habitué à voir autour de moi ce genre de comportement. Quand des idoles viennent au studio photo ou je travaille, la plupart du temps, il m’est impossible de rentrer dedans, pour cause des fans de ces idoles ayant élu domicile devant mon lieu de travail. A tel point que maintenant, quand je sais qu’il y a un photo shoot avec une personnalité commune, je viens plusieurs heures en avance pour ne pas avoir à supporter ces fans. Alors avec ça, je devrais être habitué à voir ces personnes, celles qui se déplacent pour voir ou toucher une personnalité connus. Et j’arrive encore à être dérangé par ces présences.

Heureusement pour moi, une des « groupie de service » avait ralentis Eun Mi dans sa venue vers nous en allant lui parler.
Je n’ai jamais été à l’aise avec des personnes comme elle, et encore moins des inconnus. Les deux ensembles n’était pas spécialement agréable… Donc plus elle restait éloigné, plus j’étais à l’aise. Enfin bon, je m’y habituerais.

Les quelques secondes entre ma question et sa réponse me parurent passer pour des années entières. J’aurais eu honte de savoir que « l’ancien » moi appréciais les personnes superficielles et être entouré de groupie et d’admiratrice.
Je suis bien mieux en tant que solitaire et peu sociable, ça me permet de garder de la raison et de ne pas péter un plomb.

« Jamais. Tu les as toujours évitées. C'était même pour ça que tu ne supportais pas ma sœur. En fait, tu t'arrangeais juste pour rester un minimum poli mais sinon, tu n'avais aucun lien avec elles. »

Ouf. J’étais le même qu’à présent. Enfin en tout cas pour ça. Peut-être étais-je plus souriant étant petit. Du souvenir que j’ai de Jun Hee c’est deux enfants riant ensemble. Jun Hee et moi. Je devais être quelqu’un de bien plus amicale que maintenant.

« Tu me rassure. »

Jun Hee se leva et alla positionner le plan lumineux. Même en ayant jamais fait de la photographie, ce geste m’était assez familier. Je revois encore et toujours la photographe le faire avant chaque photo shoot. En y pensant, si la vie ne m’avait pas gâté sur les moyens financiers et les souvenirs, j’avais eu beaucoup de chance en ce qui concerne mon job à mi-temps.

En faite, je pense même que je peux dire que j’aime bien ce boulo. Peut-être qu’après mes études je pourrais prolonger ce métier, après tout, en comparaisons aux conditions de travail assez agréable que j’ai, il paye plutôt bien.

« Suk Hyun, tu peux te placer contre le mur ? »

Jun Hee me sauve de la mise : la groupie de service qui s’est « incrustée » était déjà de retour. La position du mur blanc me permettait de mettre un peu d’écart entre le malaise et moi-même, bien qu’il ne sera pas très long, je ne me fis donc pas prier et me dirigea rapidement vers l’endroit demandé.

« J'arrive »

Je me positionna donc entre Jun Hee (donc l’appareil) et le mur. Eun Mi était déjà de retour avec son appareil photo en main. En la voyant arrivé, le rêve éveillé que son appareil photo se mette à cramer tous seul sans aucune explication ne voulait plus me quitter.

C’est la première fois que je posais dans l’université. Je ne pensais pas ça possible un jour, et d’ailleurs, d’ordinaire je n’aurais pas voulus. Mais de toute façon cette séance photo improvisé n’impliquait rien de bien désagréable, donc au final, tout ce passa bien.

Surtout que Jun Hee avait réussis à éloigner Eun Mi en enlevant quelque peu la batterie de son appareil photo. Elle c’est donc éloigné et à rejoins le professeur. De son côté elle avait l’attention des autres, et du coup, Jun Hee et moi étions tranquille. Je pus donc suivre les instructions de la photographe sans qu’Eun Mi nous colle aux baskets.

Durant toute la séance photo je changeais de pose, en fonction de ce que me demandais Jun Hee. Les groupies s’étant elles aussi misent au travail, à quelques détails près (le fait qu’après je devrais être le modèle d’Eun Mi par exemple) je pourrais oublier que j’étais dans l’université et que je posais dans une salle de cours remplis de demoiselle superficiel et excentrique. Le bonheur quoi… non le bonheur c’est quand je ne me rends pas compte de ce que je fais. Par exemple quand je suis bourré… Rien que de penser à ça, je suis bien content que Jun Hee ne m’est jamais vue bourré. Enfin je pense, je doute que je devais boire autant avant que maintenant… quoique avec un plausible père alcoolique…

Après plusieurs dizaines de photo, Jun Hee annonce la fin de la séance photo et s’assois sur le banc. Machinalement je quitte le mur blanc pour la rejoindre. Quand j’arrive devant elle, elle lève la tête et me dit :

« C'est que t'es plutôt photogénique ! Je ne me suis pas trompée en te demandant d'être mon modèle. »

A mon tour je me pose sur le banc pour regarder les photos qu’elle a prise de moi. Le hasard a fallu que ce matin je choisis des vêtements qui contrastent bien avec le fond blanc, donnant ainsi un meilleur résultat.

Le répit que nous avait offert l’absence de Eun Mi fut rapidement rompus puisqu’elle remonté la salle vers nous. Au moins, elle est synchro.

« A ton tour de faire des photos » lui dis-je sans vraiment la regarder.

En faite, je regardais plus au dessus de son épaule droit… Une araignée tentait de reconstruire sa toile dans le coin de la salle. Eun Mi rejoignit rapidement le banc ou Jun Hee et moi étions assis. Son appareil photo était de nouveau apte à faire des photos, dommage…

Avec une lueur d’espoir dans mes yeux, je jeta un regard à ma montre. J’espérais qu’Eun Mi n’est pas le temps de prendre des photos, et que le cours se termine pour que je puisse parler sans avoir à faire attention à ne pas déballer ma vie à l’inconnue qu’est Eun Mi.