Livre à la main, j’étais étendue sur la chaise longue du balcon de l’appartement familiale. Avec une température pareille, j’avais décidé de passer ma journée de congé à relaxer et de profiter un peu du soleil. Un petit bronzage ne me ferait pas de mal après tout. Je portais donc de petite short blanche avec le haut de mon bikini. Mon roman avait réussi à absorber toute mon attention et je ne délogeais plus mes yeux des pages et ce même quand je prenais mon verre de limonade pour y boire une gorgée. C’était la belle vie! C’était un rendez-vous en tête à tête avec ma paresse légendaire.

Alors que je commençais un nouveau chapitre dans lequel l’héroïne du livre trouvait enfin un indice en lien avec l’identité de son admirateur secret, ma mère vînt me déranger dans ma lecture en me demandant ce que je faisais. Un peu impatiente de lire la suite, je me contentai de lui montrer mon livre et je cessai de la regarder pour replonger dans ma lecture. Toutefois, elle en décida autrement quand elle me le retira des mains subitement. Je me retournai offusquée vers elle et elle répéta sa question à savoir ce que je faisais là. En haussant les épaules pour ensuite croiser les bras, je lui répondis sèchement que je me faisais une petite séance de bronzage pour profiter de ma journée de congé. J’avais bien le droit de rien faire une fois de temps en temps non? Eh bien selon ma mère, non. Elle me traita d’antisociale et me recommanda de sortir avec des amies, d’aller faire les magasins et de sortir le soir. Je fronçai les sourcils en lui demandant si elle était certaine de bien connaître sa fille. J’aimais bien plus mon rendez-vous avec mon roman plutôt que faire la chasse au solde! Et là j’eus le droit au discours qu’à 22 ans, ma mère était déjà avec mon père et enceinte. Je ne pu m’empêcher de rouler les yeux en lui rappelant que de nos jours c’était pas à la mode de se marier à 14 ans pour avoir des enfants à 15 ans. Certes mes parents ne m’avaient pas eu à 15ans, mais j’adorais exagérer.

Et comme si ce n’était pas assez, mon père décida de débarquer à son tour sur le balcon en demandant ce qu’on faisait. Ma mère proclama que c’était la fin du monde et qu’elle n’aurait jamais de petits enfants avec une fille entêtée comme moi. Et voilà, en moins de deux minutes je roulai encore les yeux. À croire qu’elle préférait me savoir dans une ruelle avec des amis en train de fumer un joint plutôt que sur son balcon, sage en train de lire. Ne voulant pas risquer que mon père se mêle de ça aussi, je levai le ton en me levant finalement de ma chaise et je partis à l’intérieur en prétextant que j’allais me trouver des amis pour la soirée, mais que pour les prochaines heures, ils allaient me laisser tranquille avec mes quelques 600 pages de lecture et mon ami le soleil.

Je suis donc allée dans ma chambre pour ouvrir mon ordinateur, direction Facebook. Je m’accotai le coude sur mon bureau et ma main retenait ma lourde tête. J’adorais mes parents, mais ils pouvaient être gonflants souvent à toujours me pousser à avoir une vie. Je passai en revue ma liste d’amis Facebook pour voir qui serait sympa à voir ce soir et je m’arrêtai sur So Hee. Oui So Hee je l’aimais bien. Elle était une vraie amie! Toutefois, j’hésitai grandement à aller sur sa page de profil pour lui écrire un mot et lui demander de sortir. La raison de cette hésitation était forte simple. Mes yeux s’étaient préalablement arrêtés sur un autre nom. Tranquillement pas vite, un sourire coquin et mignon apparu sur mes lèvres quand je me suis mise à fixer la photo profil de Shin Il. Je ne l’avais pas revu depuis cette soirée où il s’était débarrassé pour moi des gros boulets qui refusaient de me laisser partir. Il m’avait en quelque sorte sauvée en faisant fuir trois mecs alors que nous étions encore pratiquement des inconnus l’un pour l’autre. Nous nous étions rencontrés pour la première fois sur l’un des vols en direction de Ulsan. J’étais bien sûr de service comme hôtesse de l’air cette journée là et lui il était un passager. Tout en restant dans mon cadre professionnel, j’avais passé beaucoup de temps en sa compagnie car il semblait avoir le mal de l’air, ça où il aurait préféré rester de là où arrivait plutôt que de retourner à Ulsan, bref. Le fait est que Shin Il avait joué mon bodyguard pratiquement cette soirée-là et nous l’avions ensuite finie ensemble en dansant dans un club surpeuplé. J’avais fait de lui mon faux petit ami pour être certaine que plus aucun risquerait de m’approcher.

En résumé, je ne l’avais pas revu en personne depuis cette soirée qui avait été fort agréable et il semblait enclin à vouloir me revoir. Je cliquai finalement sur son profil et je lui envoyai un court message en lui demandant s’il était libre ce soir et que je l’invitais au restaurant près du Cima pour le remercié d’avoir joué le rôle de mon petit ami le temps d’une soirée. Je rajoutai un petit cœur et je fis envoyer. Mes parents avaient raison, je devais sortir parfois!

Après avoir choisi ma tenue, avoir pris une douche, m’être placé les cheveux, avoir sélectionné des couleurs flashy pour mes ongles et avoir finalisé le tout avec un peu de maquillage, j’étais prête. Toujours debout au milieu de ma chambre je regardai mon plancher qui était peuplé de vêtement de toute sorte et je soupirai. Mine de rien 3h venait de s’écouler et maintenant ma garde-robe était vide contrairement au sol de ma chambre. Je haussai les épaules en me disant que j’allais faire le ménage une autre fois. C’est à peu près à ce moment que l’alarme dans ma tête se mit à sonner. Et si Shin Il n’était pas libre ce soir, ou s’il ne voulait pas me revoir.

« Idiote! »

Je me précipitai sur mon ordinateur pour voir mes modifications sur Facebook et mon rythme cardiaque se calma quand je vis la réponse de Shin Il. Il me répondit qu’il serait présent à compter de 18h. Je me suis alors mise à sauter sur place en rond avec un sourire énorme. Après 10 secondes, je pris une respiration pour retrouver mon calme et mon air de fille indifférente, mais à l’intérieur de moi je bouillonnais d’excitation.

Puisque je n’habitais pas très loin du restaurant où on s’était donné rendez-vous, je partie une dizaine de minutes en avance et quand j’arrivai je ne vis pas Shin Il. Voilà la panique était de retour dans mon esprit. Il n’allait pas venir, il n’allait pas venir, il n’allait pas…

Une main se posa sur mon épaule et je me retournai vivement pour constater que c’était Shin Il. M’empêcher de sourire aurait été une mission impossible surtout quand il me prit dans ses bras pour me faire un câlin. Je n’étais pas habituée d’être proche aussi vite d’une personne que je connaissais depuis pas plus de deux mois, mais pour lui je lui laissais faire ce qu’il voulait de mon corps. Mon corps de toute façon raffolait des câlins. Un peu timide, je le laissai parler le premier jusqu’à ce que je le complimente sur son physique. Après coup, dès que les premiers mots furent échangés, je retrouvai finalement mon calme.

« Alors tu as faim? On va se prendre une table? Tu vas voir c’est DÉ-LI-CIEUX ici! »

Il approuva mon idée de rentrer dans le restaurant à présent et une fois à l’intérieur, une serveuse nous désigna notre table qui se résumait à être une banquette en fait. Je pris place en face de lui et je tentai de partir la conversation sans avoir l’air trop cruche.

« Je suis contente que tu aies accepté mon invitation. Tu n’avais rien de prévu alors pour ce soir? Je t’imaginais comme étant un gars toujours très occupé et tout! »

Je le laissai finalement parler sans pour autant effacer mon sourire qui ne quittait jamais mon visage. L’avais-je dis que j’étais contente de retrouver mon faux petit copain? Non?! Eh bien je l’étais!

Spoiler:

Sa réponse me fit rire un instant quand il mentionna qu’il avait passé sa journée devant sa télé à regarder des dessins animés et qu’il avait prévu un rendez-vous en tête à tête avec Pororo ce soir. Je répliquai en disant que le petit pingouin avait bien de la chance et qu’il avait bien à se tenir, je pouvais me montrer très méchante sous l’effet de la jalousie. Notre discussion enleva le mal aise et l’atmosphère fut bien plus plaisante soudainement. Toutefois, je vins à me demander s’il avait dit cela juste pour rigoler ou bien s’il était sérieux en ce qui concerne son passe-temps devant la tv. Mine de rien, le téléviseur était fréquemment mon meilleur ami quand je n’avais rien à faire. Je pouvais même me vanter de connaître pratiquement tout l’horaire des émissions de mes postes préférés. C’était décidé, je ne devais pas lui en parler. Il me trouverait trop folle. Sa page Facebook pratiquement vide, ne m’avait pas aidé à en découvrir plus à son sujet. Je ne savais pas où il était né, quel était son job et je ne savais même pas ce qu’il aimait dans la vie. Par contre, mon intuition me disait que ce gars était à Ulsan pour les affaires. Il avait la classe et même s’il n’était pas sur son 31 aujourd’hui, il ressemblait à un représentant de quelque chose. Il devait être vendeur ou travailler dans la pub. Enfin, j’avais l’impression qu’il travaillait pour une entreprise qui faisait beaucoup d’argent. Il avait la classe quoi! J’étais prête à parier qu’il avait plus d’expérience dans la vie que moi. Ça m’intimidait un peu je dois dire, mais il avait le don de me rendre à l’aise avec ses blagues et son léger sourire.

Je cessai finalement de le juger du regard pour poser plutôt mes yeux sur le menu avant que Shin Il pense que j’étais tombée dans la lune en le fixant. La première page était réservée aux entrées. Je tournai aussitôt cette page me disant que les assiettes ici étaient bien trop grosses pour mon petit estomac et que donc une entrée serait de trop. Je vis ensuite la liste des repas et instinctivement je mis mon doigt sur ma lèvre inférieure comme si cela allait m’aider à faire un choix. Tout semblait être si bon. Je me suis mise à lire toutes les descriptions sans être en mesure d’éliminer des choses. J’aimais tout! J’étais cependant bien tentée par l’assiette de japchae et puis le prix était vraiment raisonnable contrairement à la plupart des autres plats qui me faisaient de l’œil. Même si mon choix était pratiquement fait, je continuai de tourner les pages du menu pour vérifier s’il n’avait pas une perle rare qui me ferait changer d’avis. Alors que je m’étais laissée tenter par les différentes sortes de thés, Shin Il attira mon attention quand il referma mon menu. Il avait déjà choisi? Il était penché sur la table de sorte à être plus près de moi et me regardait avec des yeux étranges que je n’arrivais pas à décoder. Il n’aimait pas ce que le restaurant offrait? Il voulait partir? C’EST ÇA! Il voulait mettre fin à la soirée et il trouvait que j’avais fait un choix exécrable en lui proposant de venir ici!

« Tu t’y connais pas vrai ? Alors tu me conseilles quoi ? »

J’eus envie de souffler tout l’air contenu dans mes poumons. Il ne savait juste pas quoi prendre. J’étais rassurée. Je devais vraiment cesser de sauter trop vite aux conclusions et m’imaginer le pire des scénarios. Shin Il n’était pas méchant au point de m’envoyer balader ainsi. Je me réjouis de pouvoir l’aider à faire son choix. Et puis il me faisait confiance alors que je ne connaissais rien de ses goûts en terme de cuisine. Je relevai donc mon menu en faisant un « humm » et j’anticipais qu’il aimerait bien mieux tout ce qui est viande plutôt que les plats composés principalement de riz ou de salade. Il était un vrai mâle après tout! Une fois trouvé, je retournai mon menu vers lui pour qu’il voie et avec mon plus beau sourire je lui pointai ce que je lui recommandais. C’était une assiette avec du galbi et plusieurs sortes de grillades différentes accompagnées d’un bol de la soupe du jour. De quoi pour le rassasier finalement. Il pencha légèrement sa tête sur le côté en lisant le nom et parce que j’aimais faire ma « miss je sais tout » je me suis mise à lui décrire le plat faute de résumé cohérent à sur ce menu. Cela sembla lui plaire, enfin c’est ce que je crois puisqu’il opta pour cela.

« Bon choix! » dis-je en ramenant mon menu dans ma direction.

Je n’y peux rien, j’avais toujours apprécié aider les gens dans la vie, c’est peut-être pour cela que j’avais choisi de devenir hôtesse de l’air un certain temps. De plus, Shin Il m’accordait un beau vote de confiance en acceptant de se risquer à mes recommandations. Il aimait donc vivre dans le danger? Non sans blague, j’étais loin d’être une personne très dangereuse. Je réfléchissais toujours deux fois avant de prendre une décision. Je pesais les pours et les contres et je pensais aux conséquences de mes actes. Après un bref regard sur Shin Il, j’étais pas mal certaine qu’il était moins méthodique que moi. Il devait aimer se fier à son instinct et être impulsif. Je devais être ennuyante pour lui. Je devais lui donner l’impression qu’être une fille bien normal comme toutes les autres célibataires de mon genre quoi. Puisque le silence s’était installé entre nous deux à nouveau, je plissai les yeux en faisant la moue le temps d’une seconde pour montrer mon mécontentement face à la situation. Pourquoi était-il si silencieux. Il y avait vraisemblablement un mal aise entre nous et il osait même pas me regarder. Je l’ennuyais? C’est en prenant une respiration que je me lançai avec une voix confiante.

« J’ai vu sur internet aujourd’hui qui disait qu’on avait plus de chance d’être impliqué dans un accident de voiture que d’avion dans notre vie. Comme quoi que les avions c’est un truc plus sécuritaire. Pourtant, ya tellement de personne qui a peur de l’avion, toi tu l’étais d’ailleurs non? Tu te rappelles! Le premier jour qu’on s’est croisés, ben tu semblais nerveux. Tu n’aimes pas les avions? On tout cas, je t’ai remarqué toute suite. Il y avait clairement un truc qui te rendait bizarre. Tu arrêtais pas de regarder partout. J’espère au moins que j’ai réussi à rendre ton viyage moins pénible ce jour là. D’ailleurs tu arrivais d’où? De Los Angles? Tu faisais quoi aux Etats-Unis? Et… »

J’arrêtai nette de parler. Je voyais bien que Shin Il ne me suivait plus du tout. Je me suis mise à rire nerveusement en m’excusant et que j’avais l’habitude de m’emporter quand je commençais à parler.

« Mais pour ma défense, si je suis plein d’interrogations comme ça, c’est parce que tu m’intrigues. Tu es…humm mystérieux. Oui c’est ça je dirais un beau étranger mystérieux. Alors tu es Américain ou Coréen? »

J’écoutai sa réponse, le laissant ainsi enfin un peu parler à son tour. Je ne pu cependant pas résister à l’envie de lui couper la parole pour lui demander comment c’est les Etats-Unis. Je n’y étais allée que pour la job et non comme touriste. Depuis toute petite je rêvais d’aller en Californie! On continua ainsi à se faire la discussion pour en apprendre un peu plus l’un sur l’autre durant un bon moment et j’eus le temps de lui poser une dernière question à laquelle je n’eus pas de réponse malheureusement.

« Et tu as un travail? Tu dois forcément travailler à quelque part? »

Il n’eut pas le temps de me répondre car un serveur arriva et coupa toute discussion en déposant nos plats sur la table. Cependant, l’homme se trompa et me présenta l’assiette de Shin Il et il lui donna la mienne. Amusée, je lui fis remarqué son erreur, mais le serveur un peu insolent me fit part que j’avais des mains et que je n’avais qu’à récupérer moi-même mon assiette dans ce cas. Je relevai rapidement la tête dans sa direction en fronçant les sourcils. Est-ce que j’avais bien entendu?

« Euhh pardon?... », aie-je réussi à articuler avant qu’il s’éclipse sauvagement.

J’étais venue des centaines de fois à ce restaurant et jamais je m’étais fait répondre de la sorte. J’étais sans mots et offusquée. Malgré tout, j’ignore pourquoi, ce serveur avait trouvé le moyen de me faire sentir comme étant l’idiote et la coupable. La tête baissée, je pris l’assiette devant moi pour la tendre finalement à Shin Il, mais ce dernier semblait plus énervé que je l’étais. Il s’apprêta à se lever pour aller dire les 4 vérités au serveur, mais je posai ma main sur son avant-bras pour l’inciter à oublier cette idée. Je le regardai droit dans les yeux en affichant un sourire forcé et j’ajoutai que ce n’était rien et que ce serveur devait juste avoir passé une très mauvaise journée.

« Toi aussi tu dois avoir passée des mauvaises journées à la job hein? Oublie-le »

Je tendis son assiette qu’il prit avant de me tendre la mienne. Je lui souhaitai bon appétit alors que je vis qu’il s’était emparé de la fourchette à désert pour manger son plat principal. Je posai ma main sur ma bouche amusée et je lui indiquai que c’était plutôt l’autre fourchette qu’il fallait prendre. Il suivit mon conseil et je continuai subtilement de l’observer pendant que le silence s’installait peu à peu lorsque nous nous sommes mis à manger. Enfin, moi je mangeais, mais Shin Il dévorait pratiquement son assiette. Il devait être affamé. Néanmoins, je devais avoué qu’il ne donnait pas l’image du gars très à l’aise dans ce genre de décor. Tandis qu’il s’apprêtait à prendre une grande bouchée de bœuf, je me penchai plus près de la table et je l’interpellai pour qu’il se rapproche à son tour. Il était suspicieux à savoir ce que je faisais, mais il m’écouta quand même. Je regardai ensuite de droite à gauche dans le restaurant pour voir si on nous observait et je mis ma main de sorte à cacher ma bouche comme si j’allais lui révéler un secret.

« Tu veux qu’on aille manger ailleurs? J’avoue que je n’aime pas ce restaurant. Et on pourrait se sauver sans payer! » terminais-je en riant.

Je voulais contredire mon image de la petite fille parfaite et ennuyeuse. De toute façon, j’avais pratiquement rien mangé de mon plat et le serveur était vraiment froid. Je voulais aussi rajouter un peu de piquant à notre soirée.

« Et puis je connais une place fantastique tout près d’ici où ils servent des hamburgers excellents pour pas cher. Je suis sûre que tu aimeras, mais ce n’est pas très connu. Ça s’appelle un McDonalds »

Oui je me moquais de Shin Il. Tout le monde savait ce que c’était un McDo! Mais franchement, l’ambiance n’était nul ici. Je reconnaissais m’être gourée pour le choix du resto et je voyais bien que Shin Il voulait être ailleurs qu’ici. Et puis, ce gars m'intéressait beaucoup trop pour que je reste là les bras croisés sachant que la soirée se portait mal. Si je voulais espérer le revoir, je devais réparer mon erreur. N’ayant pas de réponse encore de sa part concernant mon idée tortue je lui demandai ce qu’il en pensait ou s’il était trop peureux pour faire ce que j’avais en tête. Je lui fis ensuite des yeux adorables comme pour le convaincre de céder à mon plan diabolique. Personne ne pouvait résister à ma face de chaton.

Spoiler:

J’espérais grandement que Shin Il accepte ma proposition pour ne pas que je perde la face devant lui. S’il venait à me dire que faire ce que j’avais en tête était illégal et que je le décevais, j’allais me sentir atrocement mal et petite. En même temps, ce n’était pas vraiment mon genre de penser à me sauver d’un restaurant sans payer. Mes parents ne m’avaient pas élevée ainsi et j’avais toujours suivi les règlements à la lettre. J’étais vraiment ce qu’on pouvait qualifier de fille parfaite et modèle aux yeux de l’autorité. Cependant…à force de toujours faire ce que les autres s’attende de Bae Hye Mi, eh bien cette Bae Hye Mi se fatigue. C’est pourquoi j’avais eu cette idée tordue. Shin Il ne me connaissait pas encore beaucoup et je ne voulais pas me forger cette réputation une fois de plus avec quelqu’un. Shin Il était mystérieux et il était même à la limite ténébreux. Je voulais l’impressionner. Pour ça je n’avais qu’à faire tout ce que d’habitude je n’ose pas faire. C’était ma chance de jouer à autre chose qu’à la girly girl.

Tout en continuant de lui faire mes jolis yeux pour le convaincre, je vis apparaître un sourire sur le visage de mon ami. Je pris ça pour un oui. Les rythmes de mon cœur se sont ralentis et mon stress a aussi baissé. Eh oui, j’étais plus stressée à savoir ce que Shin Il allait penser de moi et de mon idée plutôt que de partir sans payer d’un restaurant. J’étais folle de même.

Shin Il se redressa pour mieux voir l’ensemble de la salle et je le consultai du regard pour connaître le verdict. Lorsqu’il m’agrippa par le poignet, je compris là qu’il ne fallait pas que je pose de questions. Je devais le suivre naturellement et sans attirer l’attention sur nous tout simplement. On arriva jusqu’à la porte d’entrée beaucoup trop facilement à un tel point que je trouvais cela presque ennuyant et pas excitant. C’est au moment où Shin Il posa la main sur la porte pour sortir qu’on se fit interpeller par un des serveurs de la place. Cependant, nous étions bien trop rapides pour ce misérable petit serveur. On ne cessa pas de courir jusqu’à ce qu’on est tourné le coin de rue. Je m’arrêtai subitement étant étrangement déjà à bout de souffle. Je me penchai pour poser les paumes de mes mains sur mes cuisses en essayant de retrouver tout mon air. Entre deux grandes respirations, je me tournai la tête vers mon nouveau complice de méfaits et je me mis à rire étant contente de ce que je venais de faire.

« Je te croyais plus raisonnable que ça! Je dois admettre que tu me surprends sur le coup. »

J’eus un sourire pour cacher ma gêne. J’espère que je n’avais pas trop rougis non plus. S’il n’avait pas été là, je crois bien que j’aurais sauté sur place en sachant que je l’avais surpris. Je ne gardai toutefois une petite gêne puisqu’il avait encore les yeux posés sur moi. Je vins ensuite à me demander si son dernier commentaire était bel et bien positif. Peut-être que sa phrase avait une connotation négative après tout! Je baissai le regard ne sachant plus trop quoi penser, mais je relevai rapidement la tête pour y voir le charmant sourire de Shin Il. Ça ne pouvait pas être négatif…si?

Il me changea vite les idées quand il regarda autour de nous. Il devait chercher le gros M jaune à l’horizon. Je me rappelai que nous n’avions pas terminé notre repas et on se mit en marche pour trouver le fastfood le plus proche. Avec mon air penseur, je mettais un pied devant l’autre en me léchant presque les babines en visualisant le menu. J’adorais tout ce qui était malbouffe. Je n’en mangeais vraiment pas souvent. C’était comme quand on satisfait un manque sexuel. Dès la première bouchée c’était presque jouissif dans mon cas. Perdue dans mes pensées destinées aux hamburgers, j’en oubliai presque la présence de mon compagnon de soirée. Sa voix me ramena à l’ordre quand il opta pour ce moment pour me dire des choses dont je ne m’attendais pas du tout de sa part.

« Je te l'ai pas dis, mais je suis ravi que tu m'es proposé de sortir ce soir. Honnêtement, je préfère te savoir avec moi, qu'avec un autre... »

À ses mots, j’eus le réflexe de pencher ma tête sur le côté. Je faisais pratiquement toujours cela quand j’étais touchée ou attendrie. Je lui fis moi aussi un sourire charmeur en lui donnant vraiment l’impression que j’étais contente de l’entendre dire de telles paroles. Toutefois, j’avoue que j’avais butté sur certains mots. Il préférait me voir avec lui plutôt qu’avec un autre? C’était de la jalousie qu’il aurait éprouvée dans la situation inverse? Stupidement, j’étais une fille qui adorait les gars jaloux. C’était une preuve d’affection. Un gars qui ne démontre pas de jalousie est donc indifférent logiquement et ça c’est mauvais. C’est pourquoi quand je compris les mots de Shin Il, je senti mon cœur rater un battement. Je n’étais pas ennuyeuse et repoussante? J’eus un rire étouffé et agacée de l’admettre, mes parents avaient eut raison. Ça ne me faisait pas de mal de sortir parfois. La soirée ne faisait que commencer certes, mais déjà j’étais bien satisfaite des quelques moments passés avec mon galant Californien. Je vins même à me demander, alors que nous marchions maintenant silencieusement et que je le regardais furtivement, ce qu’un gars comme lui faisait à perdre son temps avec une fille comme moi. Même si ce n’était le temps qu’une soirée, je dois dire que je vins à prendre la grosse tête en réalisant que rares étaient les filles dans une situation idéale et pareille à la mienne.

On arriva rapidement au McDo et Shin Il me démontra une autre de ses qualités, soit la galanterie, lorsqu’il m’ouvrit la porte pour que je passe la première. Je m’abaissai légèrement en signe de remerciement quand je passai à côté de lui et je lui offris un de mes plus beaux sourires. Je me précipitai presque vers les caisses pour y voir le menu. Mes yeux parcoururent les nombreux choix avant de choisir le trio de croquettes au poulet. Les mains dans mon dos, je me tournai sur mes talons pour voir le visage confus de Shin Il. Il ne semblait pas se décider. Je vins à me demander s’il aimait la nourriture. Peut-être qu’il était l’une de ses personnes qui n’aiment pas beaucoup de repas. J’eus un petit rire en repensant au dicton de ma mère : « un homme capricieux avec son assiette est un homme capricieux en amour ». Si je me fiais à cela, et après m’être regardé de haut en bas, je conclu que ce proverbe était un gros mensonge. Shin Il ne pouvait pas être difficile en amour, s’il trainait avec moi.

Il s’avança finalement le premier au comptoir, car j’avais encore le gros dilemme de savoir ce que j’allais boire avec ça. Il commanda un wrap avec un cola et les frites qui venaient en trio. Il se décala ensuite d’un pas et me fit signe d’avancer pour commander. Mes yeux s’ouvrirent d’avantage sous l’effet de la surprise. Bon le McDo n’était pas grand chose, mais il m’offrait quand même de payer pour moi. Je continuais d’être attendrie par ses manières et sans plus attendre je commandai mon trio de 6 macnuggets. Alors que nous attentions notre repas, je posai une main sur son bras que je laissai glisser pour venir prendre sa main finalement le temps que je le remercie de payer pour moi. Puis, je me retournai vers les cuisines, car j’étais toujours fascinée de voir ces gens travailler. Des vrais esclaves. Ça avait le don de me réconforter en me disant que je ne pratiquais pas le pire métier.

On prit nos plateaux quand le tout fut prêt et je suivi Shin Il qui avait une préférence pour l’étage supérieur du resto. Je sélectionnai cependant notre place en glissant mes pieds rapidement sur le sol pour le devancer et déposer mon plateau sur l’une des tables en retrait dans un coin. On avait beau être que dans un fastfood, mon sourire ne quittait pas mon visage et ma bonne humeur devait être contagieuse. Je m’étais appropriée la banquette joyeusement en lui faisant signe de venir s’asseoir à côté de moi plutôt que de prendre la chaise en face. Par contre, Shin Il se rappela au dernier instant, que nous n’avions pas les serviettes. Il me fit signe qu’il allait revenir et se dirigea vers les escaliers à la quête de ces serviettes.

Je venais peut-être de fuir un resto très chic sans payer, mais je n’allai pas oublier mes bonnes manières pour autant. Je ne commençai pas à manger par politesse pour mon beau américain qui m’accompagnait. Étrangement, je me divertie en me balança la tête de gauche à droite en souriant dans le vide. J’étais en train de repenser aux paroles de Shin Il qu’il avait dit alors que nous marchions vers le McDo. Je fus cependant sortie de mes songes quand deux gars surgirent presque de nul part. L’un d’eux se glissa à ma gauche et passa ses doigts dans mes cheveux. Je m’éloignai le plus possible en me penchant vers le côté opposé et un peu confuse, j’entrouvris la bouche pour leur demander gentiment de me laisser seule, mais le destin me prouva une fois de plus que j’étais née sous une bonne étoile quand Shin Il apparu en se présentant lui et son regard noir au gars à côté de moi.


« Je peux t'aider? »

Même si la syntaxe utilisée était très formelle et polie, le ton laissait présager le contraire. Impuissante à ce qui se déroulait sous mes yeux et surtout de par ma faute, je voulu dire à Shin Il qu’ils ne m’avaient rien fait, mais je n’eus pas le temps de placer un seul mot. La carrure de mon preux chevalier avait visiblement effrayé les deux hommes et celui qui était assis porta tout son attention sur mon ami plutôt que moi et fit l’ignorant. Je n’aimais pas ce qui se passait. Je n’étais pas effrayée, mais c’était à la limite. Je détestais voir des hommes se battre et je détestais encore plus en être la cause. Le pire dans tout cela, c’est que Shin Il n’était pas un ami proche alors je me sentais atrocement mal de le mettre dans cette situation.

La réaction de l’inconnu avait sans doute énervé Shin Il qui déposa vivement les serviettes sur la table avant d’annoncer à l’inconnu qu’il était assis à sa place.

« …et tu parles à ma petite amie là! T'as le choix de jouer encore aux ignorants, ou alors d'être sage et d'aller t'assoir ailleurs. »

Je levai subitement les yeux vers mon héro en étant confuse. Réalisant bien vite que ma réaction pourrait faire démentir la version de Shin Il, je baissai la tête pour regarder plutôt les serviettes qui étaient grandement froissées sur la table et ainsi caché mon visage avec ma chevelure. Ne voyant plus la scène, je me demandai ce qui se tramait quand le silence domina la pièce. Je relevai quelque peu les yeux pour voir les poings de Shin Il se desserrer et voir enfin l’idiot se lever de la banquette et faire des pas pour s’éloigner. Je poussai un soupir subtilement et je repris par le même fait mon air. J’avais crains une bagarre et j’étais ravie de savoir que Shin Il n’aurait rien.

Confiante, je relevai la tête avec un sourire timide. J’étais honteuse de lui attribuer encore le rôle de mon petit ami protecteur. Après tout, si je l’avais invité ce soir c’était bien pour le remercier de la dernière fois qu’il s’était débarrassé pour moi de gros boulets au club. Mais si Shin Il venait à me protéger même durant ces soirées que je passe avec lui pour le remercier, ça allait devenir un cercle vicieux qui ne se termine jamais.

Encore plus rassurée, Shin Il vînt à prendre la place de mon harceleur, mais se rapprocha bien plus en passant même son bras autour de mon épaule. Il se pencha ensuite à mon oreille pour me dire qu’il croyait que cela allait devenir une habitude entre lui et moi. Ma réaction ne fut pas de rire à sa blague. En temps normal ou quelqu’un d’extérieur à la situation aurait probablement rit, mais moi je me sentais particulièrement honteuse. Je n’aimais pas jouer aux princesses en détresse. Je ne voulais pas être un poids pour Shin Il.

Au moins, lui il souriait. J’essayai de me convaincre que ce n’était pas plus grave que ça et que j’avais tendance à dramatiser la chose. La main de Shin Il qui se fit un chemin jusqu’à ma taille vînt à me rassurer et me changer un peu les idées.

Enfin, un sourire sincère se dessina sur mes lèvres. Toutefois, d’être aussi près de lui et de pouvoir sentir son odeur me faisait perdre la raison. C’était l’excuse que je me donnai quand un peu impulsivement, je me penchai vers lui pour déposer un léger baiser sur sa joue. M’avoir vu faire, ma mère m’aurait probablement inscrite dans un couvent avec juste des filles et m’aurait reniée, mais je savais qu’un baiser sur la joue ne représentait pas autant aux Etats-Unis. Shin Il ne serait pas surpris de mon geste. Toutefois pour éviter un commentaire de sa part, je portai rapidement mon attention sur autre chose en prenant une première frite que je portai à ma bouche. Même en mangeant j’avais ce sourire ridicule. Je m’attardai d’abord à mes frites tout en buvant de temps en temps une gorgée de pepsi. J’étais ainsi, je ne mangeais jamais deux choses en même temps. Quand j’eus terminé ma portion, je pris mes croquettes de poulet et je croquai dans la première. Étrangement une question me vînt à l’esprit sans raison. Et parce que je suis une stupide qui dis tout ce qui lui passe par la tête

«Tu te serais battu pour moi? »

Je cru bien que j’avais surpris mon ami qui était justement en train de boire une gorgée. En plongeant une croquette dans le miel, je rajouta de laisser faire et que je ne voulais pas de réponse finalement. Je fermai ensuite ma bouche pour manger et tenter de ne plus mettre de mal aise entre lui et moi. Alors que j’entamais ma 4e croquettes, je m’étirai le bras pour saisir une des serviettes qui étaient bien fripées. Je m’essuyai le bord de la bouche tout en brisant le silence pour avouer à Shin Il que je ne voudrais pas me mériter son point à la figure. J’aurais bien trop peur de finir comme ces misérables serviettes de table. Je les pris toutes pour essayer de les aplatir et leur redonner leur forme avant de les remettre près de Shin Il.

« Tu sais, même si je t’avoue que j’ai été effrayée quand tu es intervenu auprès des deux gars et que je me sentais fautive de te mettre encore dans ce genre de situation, en y repensant, je crois que si c’était à recommencer, je me ferais encore draguer par des louches pour que tu reviennes me défendre. Quand tu es méchant tu as un petit côté sexy et bad boy. C’est assez séduisant » concluais-je avec mon petit ton charmeur.

Je repris rapidement la parole pour lui répondre en retard à un commentaire qu’il avait eut quelques minutes plus tôt. Je lui révélai que ça ne serait pas une mauvaise chose que ça en devienne une habitude pour lui de jouer mon petit ami.

« …Au moins, ainsi je pourrais arrêter d’inventer des noms fictifs de gars imaginaires quand je m’invente une vie pour me rendre intéressante ou me débarrasser de gars trop insistants. Donc oui je crois bien que je pourrais faire l’effort de te supporter »

J’avais terminé le tout avec un petit sourire de diablotin, car j’avais dit ça que dans le but de l’agacer un peu. Il devait avoir deviné que j’étais sarcastique car j’étais une mauvaise menteuse aussi. On disait qu’un cœur pur était incapable de mentir. À ce souvenir, je me tournai la tête lentement vers Shin Il pour tester sa pureté et il me regardait confus. Il avait bien raison en fait de me fixer ainsi puisque moi-même je le fixais avec un air de petite fille de 5 ans espiègle.

« Que penses-tu de moi? C’est quoi l’impression que je te donne? La petite innocente qui s’attire toujours des ennuis? »

est-ce qu’il avait eu le temps de commencer à me répondre? Je ne saurais dire puisque soudainement, mes yeux dévièrent ailleurs et je ne portai pu attention à Shin Il. Une petite gang de gars, quatre au total, venait de monter les escaliers et étaient allés rejoindre les deux trouble-fête de tout à l’heure. Ils semblaient tous très heureux de se voir et les avoir croisés dans la rue j’aurais juré qu’ils faisaient tous partis d’une gang de pusher de drogue. Le genre de type peu fréquentable quoi.

« Shin Il! »

J’attirai son regard pour qu’il se retourne subtilement vers la scène qui se déroulait et il pu voir lui aussi les nouveaux arrivants. Je serrai la manche de son chandail entre ma main pour lui faire mes yeux piteux et lui demander à nouveau de lever le camp.

« On pourrait finir notre repas dehors en marchant qu’en penses-tu? J’leur fais confiance et tu y peux rien face à 6 gars »

Il sembla essayer de me rassurer, mais dans ma tête j’imaginais déjà plein de scénarios. J’étais convaincue qu’ils les avaient demandé de venir pour régler le compte à Shin Il. J’avais le don de m’imaginer toujours la pire des solutions et l’éventualité qu’ils soient venus les rejoindre juste pour manger et parler m’était impossible à croire.

« Shin Il…je t’en priiiiiiiiis »

Nos regards se croisèrent un instant jusqu’à ce que je le fasse flancher et qu’il accepte d’encore se lever alors que nous étions supposé manger. On se leva et je passai mon bras autour de celui de mon ami et je sortis mon cellulaire pour faire semblant que je parlais à mon père et ainsi dissuader la gang de gars de venir nous intercepter alors que nous descendions.

« Oui allô mon papa qui est aussi sergent dans la police, comment ça va? Moi bien oui je quitte tout juste le McDo. Ô tu nous attends en devant c’est bien on sera là dans 10 secondes »

J’étais bien convaincante, mais Shin Il brisait un peu l’affaire en ne pouvant pas cacher son fou rire. Oui j’étais une poule mouillée et j’avais peur qu’ils nous tabassent et que je meurs violée dans une ruelle. J’avais grandie peut-être avec des préjugés, mais j’aimais pas fréquenter ou trainer avec des gars dans le genre de ceux qui m’avaient abordés plus tôt au McDo. Pour moi un drogué ne pouvait pas être quelqu’un de bon. Il était forcément quelqu’un sans classe et sans bonne manière. Je m’agrippai plus solidement au bras de Shin Il jusqu’à ce qu’on soit redescendue au rez-de-chaussée. Si je ne trouvais pas la situation très drôle, Shin Il lui se marrait de ma réaction. Je le tapai faiblement sur l’épaule pour qu’il cesse de se moquer de moi

« Babo!!! Je suis la plus peureuse au monde, et après? Cesse de rire et sort-moi d’ici! »

Il tenta de cacher son sourire, mais bien vite, je vins à oublier ma peur. Juste son sourire m’avait déjà rassuré et bien vite je riais moi aussi de mon comportement. On regagna la rue et on avait entreprit de marcher sans vraiment avoir une destination précise. Je lui demandai donc où il avait l’habitude d’aller avec ses amis, mais je lui empêchai presque de répondre en enchaînant toute suite avec les places où j’aimais aller. Parmi ceux-ci je citai le cinéma, le parc et le spa. Par contre, j’avais un autre endroit en tête que je n’avais pas nommé. C’était une place un peu reculée dans la ville car personne n’y allait, enfin presque personne.

« Je sais où nous allons ! » dis-je enchantée et sans demander son avis

Cela prit au moins 10 minutes avant de s’y rendre ce qui me laissa amplement le temps pour me rendre compte que depuis le McDonald’s je n’avais pas cessé de tenir le bras de Shin Il et que j’y avais même déposé ma tête tout en marchant. En réalisant le tout, je relevai précipitamment la tête et j’évitai de croiser le regard de Shin Il. Je marchai en regardant mes pieds et à la recherche de discussion. Est-ce que j’aurais été jalouse d’apprendre qu’il avait passé la soirée avec une autre fille que moi? Non pas vraiment. Je crois même que j’en aurais été indifférente, mais alors pourquoi j’aimais tant me coller à lui et en apprendre davantage à son sujet? Ça ne tournait pas rond dans ma tête. Je vins inconsciemment à l’observer en relevant la tête. Son visage était impassible. Il semblait ni heureux, ni de mauvaise humeur. Il ne devait pas être quelqu’un qui souriait très souvent non plus, car il n’avait aucune ride. En même temps, ce n’était pas un vieillard mais quand même. La surface de sa peau était parfaitement lisse. Et ses lèvres ne me permettaient pas de lire son humeur. Ces lèvres que j’aurais bien…

Mes mauvaises pensées furent chassées aussitôt et bien rapidement quand Shin Il baissa la tête vers moi. Je dévié le regard pour fixer le vide en souriant sous l’effet de la gêne. Je pouvais être timide comme fille et je détestais ces moments bizarres quand la personne se rend compte qu’elle est fixée depuis un bon moment. Par chance, mon mal aise ne persista pas puisque nous arrivions là où je voulais l’amener. Je relâchai son bras pour marcher plus rapidement en glissant mes pieds au sol. Étant rendue à plusieurs mètres d’avance sur lui, je me retournai vers Shin Il pour l’inciter à ne pas trainer les pieds.

Rendue face à un mur de ciment, je me suis assise au sol en ramenant les jambes contre moi. Je fixai le mur jusqu’à ce que mon ami arrive à ma hauteur. Je relevai la tête tout en souriant, je lui demandai son avis. Ce mur était en réalité un mur de ciment, mais la couleur grise avait été recouverte par tous les graffitis. Toutefois, tous ces graffitis se ressemblaient car leur message était le même dans tous les cas. Ils avaient été fait par des hommes qui avaient des rêves. Sur l’un d’eux on pouvait y lire une phrase poétique qui disait que l’argent n’avait été créé que pour détruire les rêves humains. Un autre était une déclaration d’amour à une fille vivant sur un autre continent. Mon préféré était un dessin de cet homme qui semblait être exemplaire, mais qui avait une ombre de démon. Je n’avais pas encore compris s’il souhaitait changer un jour où si c’était l’image qu’il aurait voulu projeter, bref, j’étais fascinée par ce mur.

« Tu aimes? »

J’attendis sa réponse pour ensuite lui proposer de s’asseoir à côté de moi en tapant avec ma main sur le sol. Il s’exécuta et je continuai d’enchainer mes questions ayant compris que ce soir c’est moi qui me chargerais de la conversation et lui de me protéger.

« Tu as un rêve? Un but? Des attentes peut-être? »

Je sortis une canne pour faire des graffiti de mon sac à main. Là c’est certain qu’il allait être surpris de me voir me balader avec ça. Je lui expliquai donc toute suite que je venais souvent ici avec l’intention de laisser ma trace moi aussi, mais que j’avais jamais osé le faire. Tous ceux avant étaient des hommes et puis ma tête me criait encore que ce genre de pratique était illégal. Je lui proposai de prendre la canette s’il en avait envie et que je serais bien curieuse de savoir ce qui se trame dans la tête de Shin Il le grand mystérieux. À tous les coups, il semblait flatté de savoir que je m’intéressais à lui et que je voulais en savoir davantage à son sujet.

« Si tu veux tout savoir, et si tu veux rien savoir tant pis tu vas le savoir, moi je rêve de rencontrer l’amour, mais on m’a jeté une malédiction quand j’étais bébé et je ne pourrai pas tomber en amour avec l’âge de 25 ans »

À la fin de ma phrase je ne pu retenir mon rire sachant que c’était absurde ce que je disais, mais cela avait été mon rêve quand j’étais toute petite. C’était un peu devenu un conte de fée auquel je ne croyais plus en grandissant, mais qui me plaisait à garder en tête. Je le relançai pour savoir s’il avait un rêve, mais je me coupai moi-même la parole en lui posant une seconde question.

« Tu as déjà été en couple? Tu semblais mal dans l’avion. Ce n’est pas à cause d’une fille hein que tu es venu vivre à Ulsan? Tu ne parles pas beaucoup de toi. Je peux encore compter sur mes doigts le nombre de fois que je t’ai vu seulement je pourrais pas dire quoi que ce soit concernant ta vie avant Ulsan et même sur ta vie actuelle. Tout ce que je peux dire, c’est que tes bras sont très accueillants et que pour une raison que j’ignore, je me retrouve toujours dans ceux-ci, c’est vraiment bête »

Je jouais peut-être à l’inspecteur de police ou à la journaliste et je ne me mêlais peut-être pas de ce qui me regarde, mais ce jeune homme venu tout droit de USA me tracassait l’esprit. Je n’avais jamais rencontré de gars comme lui et sa compagnie me rassurait toujours. Malheureusement pour lui, en prenant ma défense l’autre soir et au McDonald’s, il ne le savait peut-être pas encore, mais il venait de gagner une fille qui allait forcément l’appeler très souvent.

Et enfin, parce que j’aimais passer du coq à l’âne en changeant rapidement de sujet…

« Tu crois qu’au cinéma on a des chances de rencontrer des gars louches ou on a des chances de passer une bonne soirée? Oui je te promènes ce soir dans la ville, mais ça te fais visiter »

En même temps, on aurait pu passer une soirée sympa dans mon appartement. On aurait mangé là, on aurait pu regarder un film et prendre un verre de vin sur mon balcon avec la vue de la ville le soir qui est imprenable, cependant j’avais la malchance de partager cet appartement avec mes deux parents et ma petite sœur. Et puis…je n’étais pas pour m’inviter chez Shin Il. C’était irrespectueux et déplacé!

Spoiler:

Shin Il semblait compatir avec mon histoire de mauvais sort qui s’abattait sur moi. Une vilaine sorcière oui! Il me comprenait vite ce gars! Sérieusement, même si j’avais toujours été une fille qui ne croyait pas aux légendes et que j’étais convaincue qu’il y avait toujours une explication scientifique derrière tout, j’étais pourtant certaine que j’avais eu un mauvais sort à ma naissance. Mais cette idée me faisait sourire, cela me rassurait aussi puisque je me disais que ce n’était pas de ma faute si j’étais encore célibataire et si mes expériences au lit avec les gars étaient très limitées aussi. C’était la faute de mon mauvais sort, pas de moi. Moi j’étais une fille totalement normale et peut-être même mignonne.

Shin Il ne devait pas avoir remarqué que j’étais perdue dans mes pensées car il me relança après que je lui ai demandé la raison de sa venue au pays.

« Tu crois que j'aurais quitté ma vie à San Francisco pour une fille? Intéressant... dis m'en plus! C'est quoi ta théorie? »

Je voulu cacher mon sourire que j’eus. Il venait de répondre à ma question par une question. J’avais appris dans un documentaire que j’avais regardé il y avait quelques mois lors d’un de mes vendredi soir en tête à tête avec ma tv que lorsque les gens relançait une question par une question c’était pour éviter d’y répondre. Une bonne technique pour faire subtile. Dans le cas de Shin Il, je ne savais pas s’il avait fait ça dans le but d’éviter de me donner des détails sur sa présence en Corée et parce qu’il essayait de ne pas repenser à ce chapitre de sa vie. Si ça se trouvait, il voulait vraiment connaître ma théorie et n’avait rien à cacher. Quoi qu’il en soit, je lui laissai le bénéfice du doute et après avoir ouvert la bouche et fermé les yeux en prenant ma respiration avant de poser mon index sur ma bouche pour mieux réfléchir, je décidai de lui répondre.

«Pourquoi pas? Ma théorie hum je crois que tu as quitté San Francisco à cause d’une fille. Je crois que Shin Il est un grand sensible. Je vois bien un triangle amoureux. La fille et toi vivez l’amour parfait, tu vois le genre de couple qui vit au jour le jour et qui ont toujours le sourire dès qu’ils croisent le regard de l’autre. Mais, parce que nous ne vivons pas dans un film de Disney, je crois que la fille a été forcée de rompre votre relation, car son père l’avait promise à un autre. N’étant pas capable de te résoudre à perdre son cœur tu as fuit tous ces lieux qui te rappelaient de bons souvenirs. Moi j’trouverais ça hyper romantique même si à la fin ce n’est pas une happy ending. »

À la fin de ce petit exposé fait à l’improviste, je regardai droit devant moi en fixant le vide comme pour me répéter tout ce que je venais de dire et me convaincre que chaque détails avaient bel et bien du sens. Je hochai finalement la tête une fois car je m’étais convaincue de ma théorie et je tournai la tête vers Shin Il par la suite avec mon regard illuminé, mais lui n’était pas autant convaincu que je pouvais l’être. Son visage du gars le plus surpris et réticent à ma théorie me fit rire et rendu même l’atmosphère entre nous plus amicale et intime.

C’est probablement grâce à cette révélation de théorie de ma part qui me permit d’entendre le commentaire que Shin Il vînt à faire ensuite. Il fit la remarque que je posais beaucoup de questions, ce qui me fit rougir presque instantanément. Je regardai ailleurs étant un peu gênée car je venais tout juste d’en prendre conscience. Une petite voix dans ma tête me hurla alors de me taire et de ne plus ouvrir la bouche, mais le reste de la phrase de Shin Il me rassura un peu. Il voulait me poser une question à son tour. Je me tournai la tête vivement vers lui étant attentive et curieuse à la fois. Je voulais savoir ce qui se passait actuellement dans la tête de mon ami et j’avais bien envie de répondre à sa question.

« ... tu crois au prince charmant? »

J’eus un sourire timide aussitôt. Je baissai les yeux vers le sol pour y voir les souliers du Californien et je cherchai la bonne réponse. Je ne voulais pas paraître pour une folle, mais j’avais aussi pour principe de ne jamais mentir plus de deux fois durant la même journée et j’avais déjà atteins mon quota en ayant fait ce faux appel en sortant du mcdo et lorsque j’avais entouré la lettre A dans mon magazine édition quiz personnalité au lieu de la lettre B. L’option de dire que je ne croyais pas au prince charmant n’était donc pas du tout envisageable.

«Humm, il n’y a pas à dire, toi quand tu poses des questions, elles sont difficiles à répondre. Je crois que…oui je crois aux princes charmants. Mais je ne crois pas à l’âme sœur. Je crois qu’une personne pourrait aller aussi bien avec une personne qu’une autre. Oui je crois au prince charmant, car je suis une princesse charmante donc il me faut mon égal! » dis-je avec une pointe de sarcasme dans le timbre de voix.

Je croyais ce que je venais de dire. C’était la stricte vérité. Seulement, le dernier passage où j’étais une princesse, était un peu moins vrai. Toutefois, mes parents n’avaient jamais cessé de me surnommer ainsi. Donc pour une princesse comme moi de mon espèce, il me fallait un prince charmant, mais bien spécial et qui collerait à mon genre. Pas un prince charmant normal quoi. Je ne devais pas avoir la même définition d’ailleurs de l’homme parfait. Pour moi, il se devait d’être aimable bien sûr et toutes ces choses que les filles exigent, mais je ne voulais pas d’un homme collant. Je ne voudrais pas non plus qu’il m’appelle continuellement pour me demander comment avait été ma journée. J’aimais les hommes avec des défauts. La jalousie était la plus belle qualité qu’un homme pouvait posséder selon moi. Bref, je croyais au prince charmant, mais pas à celui des films américains. Non! Je croyais à celui que j’avais dans ma tête et à cette image que je me faisais de l’être aimé.

Shin Il ne portait pas de perruque avec de longs cheveux bouclés blancs et il ne favorisait pas les collants au lieu de pantalons normaux, mais il avait quand même une image qui se rapprochait du prince charmant. Celui des temps modernes disons. Il avait pris ma défense à mainte fois déjà et, à moins que je me trompe, il n’était pas en train de jouer avec moi. Il me respectait un minimum non? Il semblait aussi être quelqu’un de travaillant. J’étais certaine qu’il se donne corps et âme leur de ces heures de travail. Oui, Shin Il à mes yeux était quelqu’un de respectable et d’aimable même si en apparence il pouvait paraître froid et distant. Derrière son visage et son regard impassible, je savais qu’il cachait ses émotions. Il s’était forgé une carapace pour être au dessus des évènements et ne pas sembler naïf. Tout le contraire de moi quoi. À chaque émotion, mon visage réagissait. J’avais une confiance aveugle en l’humanité. Je ne croyais pas que tout humain est bon, mais je ne pouvais pas concevoir qu’un homme veuille du mal à son prochain. C’était un peu pour cette raison que ce soir, et ce après seulement quelques heures passées en sa compagnie, j’avais déjà donné toute ma confiance à Shin Il. Il n’allait pas me décevoir hein?

Cherchant ma réponse dans son regard, ce dernier dévia plutôt sur le mur et je fus portée à regarder à la même place que lui.

« Tu te souviens de ce que tu m'as demandé quand on était au mcdo?! Au début j'ai cru que t'étais peut-être un peu trop sage, et que c'était facile de te comprendre...mais je me rends compte que je me suis trompé. Tu me surprends.... et tu me déroutes aussi »

Bien sûr que je m’en rappelais, je n’avais pas la mémoire d’un poisson rouge et à ce que je sache, Shin Il n’avait rien mis dans mon verre de liqueur. Je ne fus pas surprise d’entendre qu’il me croyait sage. C’était l’image que je projetais et c’était aussi l’image que je voulais donner de ma personne. De plus, j’étais en quelque sorte une fille sage. Je vivais toujours chez mes parents, je ne ratais jamais un jour de job et je sortais très rarement. J’affichai un sourire quand je croisai enfin son regard et je me perdue dans ses yeux durant l’espace d’une seconde avant de réaliser qu’il avait dit que je le déroutais. J’étais assez fière de mon coup. Peut-être que j’étais ainsi qu’en sa présence. En fait, c’était le cas, il n’y avait qu’en présence de Shin Il que j’avais le cran d’oser faire des choses que je ne ferais pas avec mes autres amis. Ça par contre, Shin Il ne le savait pas. C’était « the Shin Il’s effect». Je devenais une autre Bae Hye Mi quand il me regardait comme il le faisait à cet instant.

J’allais lui faire un compliment et le remercier de m’avouer une telle chose, mais il coupa court un peu à la conversation quand il se leva du sol pour s’approcher du mur. Il resta dos à moi sans pour autant écrire quelque chose sur le mur. Il laissa finalement tomber la canette après un moment de silence où seul le vent faisait son caprice. Il vînt à toucher la surface avant de se tourner subitement vers moi et me poser le constat que je lui avais dit beaucoup de chose à moi sujet jusqu’à présent et qu’il me ferait donc l’honneur de me dévoiler l’un de ses secrets.

Peu à peu un sourire se dessina sur mes lèvres au fur et à mesure que je réalisai ce qu’il venait de me dire. J’étais touchée réellement car j’avais l’impression d’être choyée. Il ne me donnait pas l’impression d’être un gars qui se confiait beaucoup et souvent. C’est pourquoi, le regard plongé dans ses yeux, je me suis tut et j’attendis qu’il parle. Il me fit ensuite dos pour regarder quant à lui le mur. Il dessina alors du doigt quelque chose. Ses mouvements étaient lents et presque exagérée. Je me penchai sur le côté légèrement pour voir mieux ses actions quand je compris que son secret me serait dévoilé par la technique du mime. Allait-il me dévoiler qu’il était un agent secret comme 007. J’aimais TELLEMENT James Bond!

Cependant, cette hypothèse s’effaça aussitôt de mon esprit, quand je compris que c’était plutôt un symbole qu’il essayait de me faire deviner. Je restai perplexe quand Shin Il s’immobilisa. C’était tout. Je restai là la bouche entrouverte à crier l’alerte générale dans ma tête. Le signe de Shin Il je le connaissais. Je devais le reconnaître, mais je n’arrivais pas à dire ce que c’était déjà. J’avais toutefois la certitude que je devais connaître ce qu’il avait dessiné. Je préservai le silence en cherchant toujours jusqu’à ce que Shin Il se retourne vers moi en souriant. Moi je me sentais mal de ne pas pouvoir comprendre. Soudainement cela me sauta au visage. Je savais ce que c’était. J’avais déjà vu cela en musique. Je savais ce que c’était cependant je n’étais pas capable de le nommer. Je savais que c’était avant une portée. Ce truc se trouvait bien au début d’une portée non? J’avais l’impression d’être dans un jeu télévisé et d’être l’idiote qui ne sait pas répondre à la question la plus facile de l’émission.

Pendant que c’était toujours la zizanie dans ma tête, Shin Il vînt à se rasseoir près de moi en déposa l’une de ses mains sur la mienne au passage. Je baissai la tête vers sa main étant surprise mais rassurée par ce contact. Son regard était intense et je ne pouvais plus regarder ailleurs, j’étais comme hypnotisé par ses yeux. En un instant, j’avais oublié ce que je faisais la seconde d’avant. Et mon cerveau cessa de penser quand je compris que Shin Il se rapprochait de plus en plus de moi. Son visage se trouvait maintenant à quelques centimètres du mien et mon cœur battait à cent mille à l’heure. Le temps lui ne passait pas assez, vite. Inconsciemment, tout mon être hurlait de m’emparer de ses lèvres, mais je restai là immobile telle la petite fille sage qui ne ferait pas les premiers pas.

Quand je pu ressentir son souffle sur mon visage, je fermai les yeux n’attendant qu’une seule chose…qui ne vînt pas.


« Je préfère rester ici... seul avec toi... »

J’ouvris précipitamment les yeux pour y voir qu’il était toujours aussi près d’elle et même s’il venait de rompre le doux silence qu’il avait avant entre nous, je ne pu que sourire en entendant cette confession. Mon cœur s’affolait encore plus, comme si cela était possible, mes joues devaient être d’une belle teinte de rouge et mes yeux ne quittaient plus les siens. En un instant, j’avais perdu tout contrôle et je ne comprenais pas du tout comment j’en étais arrivée là, mais seule une folle aurait repoussé Shin Il.

Nos visages restèrent à une distance plus que dangereuse pour mes pensées obscènes sans que je puisse goûter à ses lèvres. Je sentais son souffle et il devait percevoir les battements de mon cœur. Je ne trouvai rien d’autre à faire que d’entrelacer les doigts de sa main qui s’était posée plus tôt sur la mienne et d’attendre. Toutefois c’était vraiment malsain à quel point Shin Il avait le don de se faire désirer. À chaque battement, une nouvelle attente grandissait en moi. Mais qu’est-ce qu’il attendait pour m’embrasser?

Je laissai sa main se glisser dans mon cou jusqu’à ce qu’elle se fraye un chemin jusqu’à ma joue puis ma chevelure. J’avais alors été forcée d’ouvrir les yeux pour limiter les pensées que je me faisais dans ma tête à cet instant. Cependant, la vue qui me fut réservée fut la meilleure. Shin Il m’observait et je pu pour la première fois, y lire ses émotions. Il doutait, tout le contraire de moi quoi!

« Est-ce que tu as peur d'être avec moi? »

Je cherchai d’abord à savoir pourquoi il en était venu à penser cela. Par contre, mon visage avait dû me trahir. J’avais été surprise de sa question. Moi peur en sa présence? Jamais. J’aurais pu lui dire à cet instant, que c’était absurde puisqu’il n’y avait qu’avec lui qu’elle se sentait autant en sécurité. Il n’y avait qu’avec Shin Il que j’aurais accepté de décevoir des gens en autant que je puisse remonter dans l’estime de mon beau Californien. Il n’y avait que sa main qui pouvait se balader ainsi sur mon visage et me donner des frissons. J’aurais pu lui dire aussi que ma seule crainte à cet instant aurait été de ne pas saisir le moment, mais je ne le fis pas. Je fis plutôt un très faible non de la tête et je gardai mes lèvres closes. Peut-être que j’étais folle et que demain j’allais me frapper la tête en repensant à toutes les émotions qu’il me faisait vivre en ce moment et me dire que je suis idiote et naïve, mais pour le moment présent, c’était plus fort que moi, sa présence était la seule que je souhaitais.

Nos regards vinrent enfin à se séparer et progressivement, je refermai les yeux en sentant la douce odeur de Shin Il de plus en plus. Alors que je croyais que le baiser allait encore se faire désirer, je sentis les lèvres de Shin Il effleurer les miennes. Je ne cherchai pas à intensifier ce furtif échange et étrangement j’appréciai énormément ce léger baiser. Il était doux tout comme la personne en face de moi.

Quand j’ouvris lentement les yeux, Shin Il se recula subitement me laissant perplexe. Quoi j’avais fait quelque chose de mal? Ah non, j’embrassais mal, ou bien j’avais mauvaise haleine?! Son sourire me rassura quelque peu jusqu’à ce qu’il prononce ces paroles :

« Tu devrais peut-être te méfier! C'est toi qui l'as dit, je ne suis pas un gentil garçon! »

L’ambiance romantique tomba aussitôt. Amusée, je me suis mise moi aussi à sourire et je me suis retenue de le frapper sur l’épaule. Il n’avait pas le droit de reprendre mes mots pour se sauver ainsi! Il se leva à la suite de ça et je ne pu rien faire pour le lui en empêcher. Il me tendit la main pour m’aider à me relever, mais je fis la moue en fixant la paume de sa main. Je passai ensuite mon regard sur le visage de mon bad boy qui venait bien de se moquer de moi pour reposer mes yeux sur sa main. Je glissai finalement ma main dans la sienne en ne faisant aucunement preuve de confiance envers mon ami. J’entourai mes doigts autour de sa main et subitement pour qu’il ne puisse pas répliquer, je le tirai vers moi pour le forcer à revenir près de moi. Dans sa course vers le sol, je me retrouvai couchée sur l’asphalte avec Shin Il allongé par dessus mon corps avec ses deux mains en appui de part et d’autre de mon corps. Il était surpris que j’aie osé de le tirer vers moi, tandis que je riais telle une gamine qui venait de faire un mauvais coup. Je posai le revers de ma main sur ma bouche pour cacher mon rire pendant qu’il se redressait en reprenant sa place à côté de moi à terre.

Je vins à mon tour à me redresser le dos et je me tournai de sorte à lui faire face. Je lui demandai pourquoi il avait voulu partir. Je le traitai de bipolaire au passage en lui rappelant qu’il m’avait dit vouloir ne rester qu’avec moi. Je me levai du sol à ce moment en prenant mon air de joueuse. Moi aussi j’étais capable d’être manipulatrice! Je fis alors un sous-entendu en prétextant que ce n’était peut-être pas vrai ce qu’il m’avait dit. S’il était un méchant garçon, peut-être qu’il me mentait depuis le début pour voir quelles étaient mes limites.

« Mais je ne fréquente pas les bad boys je suis infiniment désolée, je crois que notre soirée prendra fin ici. Je ne voudrais pas que demain la police retrouve mon corps dans des buissons »

Je me rapprochais du mur aux graffitis et marquant d’un silence, je posai mon index sur la parois pour y reproduire la clef de sol que Shin Il avait fait plus tôt. Une fois que je l’eus retracée, je me retournai vivement vers lui en ayant complètement changé d’humeur. J’étais souriante et pleine de joie en lui demandant si c’était bien cela qu’il avait voulu me dire tout à l’heure. Il me fit oui de la tête pendant que je me tournai à nouveau vers le mur pour retracer une troisième fois cette clef de sol invisible. Un peu songeuse je rajoutai qu’alors il n’y aurait que lui et moi qui sauraient pour ce graffiti. Cet emplacement devenait en quelque sorte, notre secret à tous les deux. J’en étais heureuse. Oui j’étais contente de partager un secret avec lui et ce même si j’ignorais la signification de cette clef de sol dans la vie de Shin Il.

Je revins m’asseoir près de mon ami qui était toujours muet jusqu’à présent. Sans le regarder, je continuais d’observer le mur et ses complaintes. Je repris la parole après un à peine une minute et je demandai sur un ton totalement neutre si j’allais un jour savoir ce que la clef de sol représente pour lui. Je tournai alors la tête vers lui pour essayer d’y lire une réponse, mais il était aussi neutre qu’avait pu l’être mon timbre de voix. Je bouillonnais de l’intérieur à l’idée de connaître son secret, mais je le respectais aussi. S’il n’avait pas envie de m’en parler, je respectais cela. Et puis, après cette soirée, il devait bien être conscient que je n’allais pas cesser du jour au lendemain de lui parler. J’avais donc une chance de le connaître mieux dès mon prochain kidnappage de sa personne le temps d’une soirée.

«Si ça se trouve ça n’a pas de lien avec la musique, car ça serait trop logique, mais peut-être que tu te dis aussi que je vais raisonner ainsi et que je vais omettre cette possibilité et que…je me tais je pense tout haut »

Je le menaçai ensuite en l’obligeant d’aller inscrire quelque chose sur le mur, sinon c’est moi qui le ferait et qu’il ne voudrait pas être le responsable de mon acte de délinquance. Il s’en fichait et savait pertinemment que je n’allais pas exécuter mes paroles. Je résistai à l’envie de bouder devant Shin Il, mais je trouvais cela injuste qu’il m’est révélé qu’une partie de son secret sans rien expliquer. C’était vraiment agace n’empêche!

En étirant mon bras, je récupérai la cannette qu’il avait laissée au pied du mur et je me suis mise à jouer avec. Ainsi, mon regard était posé ailleurs que sur Shin Il et cela me permettait de retrouver tous mes mots. Je savais que si je le regardais droit dans les yeux, j’allais encore perdre ce que j’ai en tête et me traiter d’imbécile de l’avoir traité de bad boy plus tôt dans la soirée.

« Tu as raison je devrais faire attention avec toi. Après tout tu es un bad boy et je ne sais pas ce que tu fais quand je ne suis pas là. Qui sait, tu revends peut-être des jeunes femmes ou tu fais du trafic d’organes »

Je soulignai mon intention de rentrer chez-moi alors car je craignais pour ma vie et Shin Il se leva aussitôt. Je restai pour ma part au sol à le regarder avec des yeux méchants. Non, mais je blaguais, je ne voulais pas retourner chez-moi, cela avait juste été une tentative de manipulation pour qu’il laisse tomber son masque du gars froid et distant. Je levai les yeux au ciel en décapuchonnant la canette pour y faire un cercle au sol. Je le pointai quand j’eus fini et je lui informai que sa place c’était là; dans le cercle. Cela ne me ressemblait pas d’imposer des trucs. J’étais plus soumise à vrai dire, mais il n’était que 19h environ et je n’avais pas l’intention de le laisser disparaître aussi vite. Ne sachant pas comment le convaincre que de rester ici encore un peu était la meilleure des idées je dû prendre sur moi et mon orgueil.

« euh, comment vous dites. Please, do you want, euhh, to stay with me? Euhh je suis pas si douée en anglais finalement et tout ce que cela va faire, c’est te faire fuir encore plus alors je vais me contenter de te le dire dans ma langue maternelle »

Je le regardai alors dans les yeux sincèrement en renouvelant avec ma demande.

«Je préfère rester ici…seul avec toi encore juste un peu avec mon bad boy »

Je lui fis mes adorables yeux sans qu’il daigne pour autant bouger. Je changeai alors d’expression pour plutôt bouder en me levant pour lui faire face. Penchant un tout petit peu la tête sur le côté, je le regardai comme si je l’analysais. Alors qu’il eut baissé sa défense, je me suis emparé de sa main et je dessinai avec ma main dans la sienne, la clef de sol pour ensuite l’interroger du regard.

« Si tu es pour ne plus m’embrasser de la soirée, m’oublier et ne jamais me rappeler, alors je peux bien savoir ce que ce signe signifie. Je t’ai révélé plein de chose et toi tu me laisses sur la plus grosse intrigue de la mort. Tu es agace Son Shin Il et étrangement j’aime ça, mais trop de mystère c’est comme pas assez! »


C’était mal de me tenir si près de lui, à moins d’un mètre, ma libido me criait et me rappelait que ça faisait trop longtemps et qu’en plus il était attirant le gars pour une fois. Cependant je n’étais pas ce genre de fille, mais…embrasser ce n’était pas déplacé?

Sans vraiment lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait, je relevai la tête vers lui et je pris possession de ses lèvres. De toute façon, il me donnait l’impression qu’il ne voudrait pas me revoir. J’avais juste envie de goûter une nouvelle fois à ses lèvres, je ne faisais rien de mal. Je mis fin au baiser avant de faire un pas vers l’arrière en mettant le bout de mes doigts sur mes lèvres et relever les yeux vers Shin Il.

«Humm mon faux petit copain embrasse bien. Je choisi bien mes fréquentations quand même »

Et c’est là que ma libido se calma au profit de la petite Hye Mi chiante et insistante.

« Et toi?...Tu crois que mon prince charmant existe? »

Je marquai d’une pause qui se transforma en silence tandis que je restais debout devant lui, avec l’une de ses mains en otage. Je n’avais pas envie de partir d’ici; pas toute suite du moins. Il avait raison, le cinéma n’était pas une bonne idée. J’aimais bien mieux quand j’étais seule avec lui et qu’il n’y avait personne autour pour nous nuire. Peut-être que j’étais curieuse, mais il m’intriguait et le fait que j’avais passé la soirée à parler m’avait fait prendre conscience que je connaissais absolument rien de Shin Il. S’il est vrai qu’il m’attirait physiquement; qui ne l’aurait pas été; je devais aussi m’avouer à moi-même que plus les minutes passaient et plus sa personnalité de gars serviable, mystérieux, galant et surtout bad boy, me plaisait aussi. Un petit faible? Peut-être bien, mais j’avais une bonne excuse : Shin Il était un très bon charmeur!

Spoiler:

Shin Il ne devait pas croire aux princes charmants. En fait, c’est ce que je conclu quand il chercha à éviter de répondre à ma question. Je n’en fis pas toute une histoire, car depuis le depuis de la soirée, Shin Il n’avait pas répondu à beaucoup de mes questions. Je ne le pris pas personnel car il semblait juste être ainsi. Il devait trouver mes interrogations insipides. Je ne m’attardai pas sur cela et je me laissai charmer quand il approcha à nouveau son visage du mien. J’étais comme hypnotisée par ses moindres gestes et je le laissai faire passivement quand il déposa délicatement son doigt sur mes lèvres. Je compris rapidement le message et je me jurai de me taire pour au moins les deux prochaines minutes. Deux minutes sans parler était pour moi un miracle et un accomplissement. Ça arrivait juste quand je dormais, et encore là on m’avait souvent dit que je parlais durant la nuit.

Shin Il retira son doigt pour y laisser la place à ses lèvres. Reculer? Le repousser? Mais quelle conne aurait fait une telle chose? Je ne voyais pas Shin Il comme un gars qui s’accroche vite aux personnes. Je ne le voyais pas venir me harceler le lendemain pour renouveler avec cette soirée. Je le percevais plus comme un gars qui vivait au jour le jour et qui était probablement juste content de pouvoir apprécier notre petite soirée. C’était plutôt moi qui était du genre à tomber vite accro, mais comment tomber amoureuse d’un gars dont on ne connaît absolument rien. Bref, demain tout serait probablement à recommencer alors pourquoi je ne pourrais pas profiter des baisers de Shin Il?

Bientôt, je sentis la main de mon sexy Californien se glisser dans mon cou pour intensifier le baiser. Celui-ci fut sans aucun doute le meilleur. Le rompre aurait été de la folie, c’est pourquoi je ne le laissai pas faire. Ma langue se fraya un chemin jusqu’à la sienne et je pu à se moment passer mes bras autour de son cou, faisant par le fait même un tout petit pas pour me rapprocher encore plus de lui et ainsi coller ma poitrine contre son torse.

Si normalement quand j’embrassais un gars j’avais l’habitude de ressentir des frissons et avoir presque peur d’avoir les mains tremblantes, là c’était une autre histoire. J’étais en plein contrôle de mes moyens. J’adorais notre baiser et je me voyais déjà à succomber complètement à ses charmes dès ce soir, mais j’étais en plein contrôle de mon corps. Pourquoi?! Ça me rendait encore plus folle de ne pas comprendre pourquoi il me mettait autant à l’aise et pourquoi je prenais autant de plaisir à l’embrasser si mon cœur ne battait pas pour lui. Encore une fois je remis la faute sur ma libido qui criait à ma tête de ne pas l’oublier. Ma tête quant à elle c’était faite à l’idée que je ne saurais rien de plus à propos Shin Il. Monsieur voulait jouer au agent secret et garder tout pour lui. Et après? Qu’est-ce que j’y perdais? Absolument rien.

Nous nous sommes embrassez ainsi de longues minutes en ne trouvant jamais le coupable qui mettrait fin à notre échange. Un peu en même temps, nous nous sommes séparés pour reprendre notre souffle. Le regard encore baissé, j’hésitai à le regarder droit dans le yeux pendant que je me mordais la lèvre inférieure en me disant que je venais peut-être de découvrir quelque chose au sujet de mon ami. Je relevai la tête et en le regardant je souriais car je venais d’apprendre une qualité de Shin Il. Il embrassait très bien pour un gars vide de sentiments. Je ne le saurais sûrement jamais, mais je voulais bien m’imaginer à quoi ça ressemble un baiser d’un Shin Il amoureux.

Il resta près de moi et pendant que j’appréciais encore sa douce odeur, il me murmura à l’oreille des mots qui me fâcha presque.

« A toi de trouver la réponse... »

Je croisai mes bras sous ma poitrine en faisant la moue. Je n’aimais pas qu’il se nargue de moi ainsi. C’était déjà assez difficile d’admettre qu’il jouait au gars sans histoire, mais si en plus il le ramenait, j’allais me contrarier. Mais rapidement mon sourire amusé refit sa place sur mon visage et la tête légèrement penchée sur le côté je lui répondis que j’y comptais bien le découvrir. Voilà je venais de rompre mon silence qui avait persisté plus que 2 minutes finalement. Toutefois sauter sur place aurait été étrange, donc je me contentai de penser que j’étais hot et que j’allais dominer le monde.

Il vînt à se reculer doucement en me laissant presque sur ma faim. Son sourire charmeur effaça toutes mauvaises pensées dans ma tête en un instant. Il me fit ensuite dos pour s’étirer visiblement pendant que je l’observais intriguée. Il m’avait clairement fait comprendre que je parlais trop, alors je gardai ma bouche close jusqu’à ce que je juge qu’il soit nécessaire que je dise une bêtise comme toujours. Quand il se retourna vers moi avec un feutre à la main je me questionnai à savoir ce qu’il allait faire avec ça. Ce n’était pas assez résistant à l’eau pour marquer le mur. Et puis…il marchait vers moi et non vers le mur.

« J'écrirais pas sur ce mur, mais je peux toujours le faire ailleurs pas vrai? »

À cette phrase je compris les intentions qu’il avait derrière la tête. Et telle une parfaite petite soumise de 22 ans, je le laissai s’emparer de mon poignet. Nos regards ne se quittaient plus jusqu’à ce qu’il baisse les yeux pour dessiner avec son feutre dans la paume de ma main. Je le regardais lui plutôt que ma main en me disant que de toute façon je ne verrais pas le produit final avant qu’il ait fini. Ma petite âme d’éternelle gamine me poussa toutefois à essayer de deviner ce qu’il allait marquer. Je devinai bien vite que ce que je ressentais n’était pas du hangûl. Ahh pis fuck c’était de l’anglais, j’en étais certaine. J’abandonnai l’idée de deviner étant complètement nulle dans cette langue. Il termina finalement son art et à lire l’expression sur son visage, il semblait fier. Je baissai la tête pour voir ce qu’il lui était passé par la tête et je découvris sans surprise que c’était de l’anglais. Cependant, je fus bien surprise de voir ce qui était marqué : " i stay with you be mine"

Je relevai vivement la tête vers Shin Il ne comprenant rien. J’avais spécialement raté un battement de cœur quand j’avais lu le be mine. Il était cinglé? Quel cinglé voudrait me dire de tels mots? Même le pire des cinglés n’auraient pas osé me dire une telle chose. Non il ne devait pas être sérieux. C’est ça il voulait que je sois que sa cruche durant cette soirée. Non, ça ne pouvait pas être à long terme. Depuis ma séparation avec mon ex, j’en étais venue à l’évidence qu’un gars ne peut jamais se contacter que d’une seule fille. Ils sont toujours porté à loucher ailleurs. Et puis qu’est-ce que j’avais fait moi? Absolument rien. Je ne lui avais pas donné un avant-goût sur mon décolleté, ni même faite une faveur sexuelle. Pourquoi il m’avait écrit ces mots!? C’était la panique générale dans ma tête.

Mais ce genre de déclaration ne se faisait pas suivi d’un baiser? Et le gars ne devait pas au minimum avoir de l’affection pour la fille? Dans tous les cas, je calmais mon rythme cardiaque en me disant que Shin Il avait voulu insinuer autre chose. Cette autre chose par contre je ne savais pas trop c’était quoi. Je ne voulu pas me risquer à dire quelque chose et je décidai de garder la bouche close puisque jusqu’à maintenant ça me réussissait assez bien.

« Tu t'es trompée sur moi! En fait je suis fleuriste, et le seul trafic que je fais, c'est celui d'échanger des bonbons avec des gamins à la sortie de l'école! »

Ça je n’y croyais pas une seule seconde, j’étais certaine d’ailleurs que si je lui demandais de nommer au moins dix variétés différentes de fleurs, il n’en serait pas capable. C’est lorsque le regard sérieux de Shin Il tomba et qu’il se mit à rire que je compris qu’il se moquait bel et bien de moi. Je me suis mise à rire moi aussi réalisant que c’était marrant de l’imaginer fleuriste, mais aussi parce que j’étais heureuse de voir qu’il s’ouvrait un peu plus à moi. Il ne m’avait pas dit où il travaillait, mais je savais maintenant que ce n’était pas avec les fleurs ou comme pusher de bonbons. Shin Il serait pour moi tel une partie de clue. J’avais un nombre incalculable de possibilité, mais j’allais les éliminer une par une pour découvrir des choses à son sujet. Si c’était ainsi que ça devait fonctionner avec lui, soit! Mon ami leva soudainement la main comme pour me faire comprendre de l’écouter et je cessai de rire aussitôt. Je le regardai pendant qu’il accepta bien de m’avouer enfin quelque chose en lien avec mes questions.

« Bon ok! Je te dis, deux choses sur moi. Je suis serveur, et je vis dans un appart surement plus petit que ta chambre »

Il semblait presque désolé, mais je ne comprenais pas son désappointement. Croyait-il que j’allais le juger pour ça? Bien au contraire, j’étais folle de jalousie. Il avait le même âge que moi et pourtant lui il avait un appartement. Il avait beau être petit, moi j’étais presque certaine que je ne pourrais pas me payer une telle chose. Il ne vivait plus chez ses parents et moi si. Je passais encore pour une gamine. J’aimais bien ma famille, ce n’était pas ça le problème, seulement question gars, c’était plutôt impossible d’avoir une vie sociale car je ne pouvais jamais en inviter chez-moi. En fait, je ne voulais pas que les gars croisent mes parents ou ma petite sœur. Je l’avoue, j’avais très honte de vivre encore chez mes géniteurs que j’aimais à la folie pourtant. J’adorais aussi ma chambre. Elle n’était pas très grande, mais pouvait contenir mon grand lit double douillet et ma tonne de peluches. Sur ce point, je crois que je n’avais pas vieillie. J’avais une chambre typique d’une adolescente avec les photos sur les murs et les cadres, mes médailles de cheeleaders et un ou deux posters de mes artistes préférés. Le seul problème dans tout ça, c’est que je n’étais plus une adolescente. L’aveu récent de Shin Il me fit réaliser que j’étais minable et que ma chambre avait bien besoin d’une métamorphose. Pour ce qui était de son emploi. Eh bien serveur ça ne me surprenait pas tellement. Il était poli et galant quand il le fallait. Il était parfait pour ce job. En plus il était charmeur, de quoi d’idéal pour se faire des numéros de téléphones durant les heures de travail.

Quand je me rendu compte que je mettais un silence horrible entre nous, je me rapprochai de Shin Il qui s’était éloigné auparavant, mais ce dernier changea d’air quand il mit ses mains dans ses poches de pantalon. Quoi? Son cellulaire vibrait peut-être? Il ne devait pas rentrer quand même et jouer à la cendrillon qui doit partir sur les coups de minuit?! Je sentais l’ambiance plus lourde soudainement et je pesais bien mes mots avant d’oser ouvrir la bouche. Shin Il me coupa l’herbe sous le pied en prenant toutefois la parole le premier après un soupir.

« Je vis pas dans le luxe, mais j'ai ce qu'il faut. J'ai pas besoin de plus! »

Impossible de lire dans ses pensées à cet instant. Pourtant j’aurais payé cher pour en être capable. Toujours autant méfiante et incertaine, je m’approchai de lui pour réduire la distance qui nous séparait, mais je m’arrêtai quand il reprit la parole à nouveau en changeant complètement de sujet en faisant référence à son colocataire.

« Ah et j'ai oublié de te parler de mon colocataire! Il est jaune avec des joues rouges... une espèce de lapin bizarre avec une queue en forme d'éclair! Il est louche, et se répète tout le temps, mais il petit donc il ne prend pas de place! »

Pourquoi me parlait-il de son coloc? Entretenait-il une bonne relation avec lui? Quoi qu’il en soit, mon réflexe fut de lui donner une impression de déjà vu. Je posai mon index sur ses lèvres comme pour lui faire comprendre de se taire. J’appréciais qu’il se confie enfin à moi de cette façon, mais je le sentais de plus en plus distant. En avait-il même oublié ma présence? Contrairement à lui, je ne retirai pas mon doigt de sa bouche dans le but ensuite de l’embrasser. Je me permis plutôt de fouiller dans les poches de ses pantalons, mais il m’en empêcha vivement quand il comprit où j’allais mettre ma main. Il était timide? Je n’aurais pas cru cela de lui. Je lui signifiai donc mon envie de prendre le feutre qu’il avait utilisé sur moi et je lui désignai l’intérieur de ma main pour qu’il me le donne.

« tu me le donnes où bien je vais le chercher et crois-moi j’en suis possible! »

Je ne faisais peur à personne. Mais pour une raison que j’ignore, il m’écoute et me donna le feutre. Je pris ensuite son poignet et je glissai ma main dans la sienne en entrelaçant ses doigts aux miens. Je relevai la tête puisqu’il était bien plus grand que mes 1 mètre 55 et que j’étais plutôt proche de lui. Je le regardai droit dans les yeux en souriant, mais d’un sourire des plus sincères. Puis sans dire un mot, je rebaissai la tête pour retirer ma main de la sienne, mais l’obliger à la garder ouverte pour que j’écrive à mon tour dans sa paume. D’y dessiner un cœur aurait été stupide et cliché. Pourtant, c’était ce qui me venait à l’esprit quand je regardais celui qui m’avait sauver à plusieurs reprises déjà. Je vins ensuite à penser à une seconde chose qui fut à la toute fin ce que j’inscrivis au creux de sa main : « only if you accept to be mine ». Je gardai sa main ouverte pour qu’il lise et quand je fus assuré qu’il avait bien vu, tout en le regardant, je fermai doigts après doigts contre sa paume jusqu’à ce qu’ils forment un point avec sa main. Je rapprochai son point et je déposai un léger baiser sur sa main avant de murmurer d’une voix enjôleuse.

«Comme ça, ainsi caché, ça sera notre petit secret. Celui que seuls toi et moi sauront »

J’avais bien appris de Shin Il en quelques heures. Je lui retournais son sourire rempli de malice tout en semant le doute dans son esprit. Qu’est-ce que j’avais voulu dire? Je ne savais trop rien moi-même. Tout ce que je savais, c’est que je voulais le revoir après cette soirée et que j’allais probablement avoir envie de rencontre son coloc et peut-être même visiter sa toute petite chambre dont il m’avait parlé plutôt. Ne vous m’éprenez pas à mon sujet. Je n’étais pas une salope qui couchait à droite et à gauche, seulement pour une raison qui m’était inconnue encore, la seule chose à laquelle je pensais et que je tentais d’effacer de mon esprit quand je voyais Shin Il, c’était que j’avais envie de me blottir dans ses bras et qu’il puisse continuer de jouer le rôle de mon petit ami. Le prince charmant est-ce que j’y croyais? Avec du recul, je continuais de répondre que oui. Par contre, je savais depuis que j’avais croisé le regard de Shin Il, ce n’était pas d’un prince charmant dont je rêvais. Non, je voulais être secourue par autre chose qu’un gay sur un grand cheval blanc. De toute façon, qui aimerait un homme qui s’aime plus qu’il nous aime? J’étais bien en compagnie de Shin Il et il me faisait presque de ne pas l’avoir rencontré plus tôt.

Si Shin Il voulait jouer au méchant qui reste distant, ça m’était égal. Je n’étais pas une séductrice hors pair, mais il m’avait clairement dit qu’il voulait rester encore au moins un peu avec moi. Ça m’avait mise en confiance et j’allais me charger de lui faire oublier son envie de me repousser. Oui oui ça pouvait m’arriver d’être une allumeuse, j’avais vu dans un film à la tv comment faire en fait. C’est donc avec une certaine confiance en mes moyens que je le pris par les mains pour qu’il me suive pendant que je faisais quelques pas vers l’arrière tout en souriant. Je n’avais rien perdu à mon côté angélique qui sourit tout le temps, il ne fallait pas rêver. J’étais un être qui souriait pratiquement toujours, car on m’avait dit que j’étais laide quand je ne le faisais pas.

Sans plus hésiter, je l’agrippai par le col du chandail quand mon dos rencontra le mur derrière moi. Et avec un sourire coquin, je m’approchai de son visage et je lui fis croire que j’allais l’embrasser, mais mes lèvres descendirent plutôt vers sa mâchoire avant de se rendre dans son cou. Si mes parents me voyaient, j’étais bonne pour être brûlée vive. Et puis ce n’était pas du genre d’être entreprenante. J’étais plutôt timide dans ces situations, mais encore une fois, je ne faisais que ça dans le seul et unique but d’impressionner toujours un peu plus Shin Il. Je souhaitais aussi qu’il accepte de laisser tomber un peu sa carapace du mec cool qui ne révèle rien. Je ne voulais pas connaître sa marque de pâte à dents ou même ce qu’il avait mangé à midi, mais je voulais au moins connaître les intentions qu’il avait à mon égard. S’il ne voulait pas parler, il allait au moins le démontrer non?

Je continuai de l’embrasser dans le cou un court instant avant de succomber à l’envie de reprendre possession de ses lèvres. Instinctivement, ma jambe se releva pour remonter contre les hanches de Shin Il et je le tirai encore plus contre moi. Il aurait fait les premiers pas et je ne l’aurais pas repoussé non plus. J’étais en confiance avec lui et même si je risquais de me rendre au point de non retour, j’ai totalement à l’aise. Je détestais les coups d’un soir et c’est pourquoi mon nombre d’expérience au lit c’était résumé à être celles avec mes petits copains du moment, mais j’avais eut aussi quelques dérapages et à tous les coups je l’avais regretté. Là, je devais avouer que je m’amusais plus que d’autre chose à faire une agace de moi. Peut-être que j’allais le repousser à la dernière seconde et me défiler alors que Shin Il et moi partagerions les mêmes idées en tête. Peut-être que j’allais disparaître et ne jamais aller plus loin que de l’embrasser en essayant de lui montrer que je ne suis pas une petite fille sage. Mais peut-être aussi que j’allais oser d’aller jusqu’au bout et même je dirais que si ce n’était que de moi, mon haut se serait déjà retrouvé sur le sol à l’heure qu’il est. Pourquoi? Alors que je savais parfaitement que j’avais horreur des aventures sans lendemain, alors pourquoi j’envisageais de telles pensées, pourquoi? Il y a avait une raison fort simple.

J’interrompu le baiser et je reculai quelque peu mon visage du sien pour mieux le voir en ensemble. Avec un sourire mignon en coin je le mis en garde.

«Il n’y a que dans tes bras que je me sens autant en sécurité et que j’arrive à oublier que nous sommes présentement dans un quartier peu fréquentable alors qu’il fait sombre. Je t’avertie, ne gâche pas tout ça! »

On continua de se taquiner durant une bonne heure et de jouer à un jeu du « je te drague et tu me repousses, tu me dragues et je te repousse ». Au final, on ne s’était pas embrasser longtemps préférant sûrement jouer avec la patience de l’autre. Je l’avais entrainé avec moi au sol et je m’étais accoté le dos contre le mur de graffitis. Je jouais maintenant avec l’une de ses mains en lui demandant une question un peu idiote à savoir ce que Shin Il aurait fait un serveur du restaurant. Je l’avais vu se lever, mais je ne l’aurais pas imaginé se battre à ce moment là juste à cause d’une petite insulte. Shin Il s’en sortit quand il me répondit un truc gentil et sans réfléchir, je fis un truc qui me ressemblait un peu plus pour une fois. Avec ma main marquée de la phrase de Shin Il, je lui pris sa main que j’avais aussi marquée comme pour qu’il ne regarde que moi et je lui demandai ce que le be mine voulait dire. Pour ce qui était du « I stay with you », j’avais bien compris qu’il souhaitait pas mettre fin à la soirée encore et j’avais essayé de ne pas lui faire regretter d’avoir décidé de rallonger sa sortie avec moi. Toutefois, le « be mine » me tracassait encore l’esprit. J’avais beau essayé de ne pas y penser, c’était impossible. Chaque fois que Shin Il souriait, et qu’il répondait à mes avances, ma tête devenait folle et me rappelait ce qu’il était écris sur ma peau.

Shin Il ne voulait pas répondre à ma question. Rien de surprenant. Je m’y attendais même. Sans lui donner le temps de réagir, je me suis assise sur lui en passant mes jambes de part et d’autre de ses hanches. Je m’approchai de lui avec mon air malicieuse et déposai à peine mes lèvres sur les siennes. J’aurais bien fait duré le tout et fait de ses lèvres mes prisonnières, mais il m’énervait. Je tenais à lui rendre la pareille. En gardant mon front collé au sien, je lui chuchotai comme pour éviter que du monde autour entendre alors que nous étions seuls.

«Pas de réponse, pas de baisers… »

Le laissant sur sa faim, je me relevai précipitamment, malgré que j’y serais bien restée, mais je devais me respecter. Je devais bien tenir au moins 10 minutes en ne démentant pas ce que je venais de lui dire. C’était un peu du chantage, mais je voulais savoir à quoi j’avais à faire. Comment Shin Il me percevait? Comment il percevait notre étrange relation. Je lui fis dos en me relevant pour mieux cacher mon sourire provoqué par l’excitation de jouer à l’aguicheuse. J’aurais aimé que mon sexy Californien me retienne par la main et me ramène contre lui, j’aurais aimé qu’il s’avoue enfin et qu’il me fasse part de ce qu’il avait en tête. Même si c’était pour me dire qu’il jouait avec moi et que probablement demain il viendrait à ignorer tous mes appels, si je l’appelais bien sûr. Même s’il pensait que j’étais la fille la plus naïve au monde et que j’embrassais mal, eh bien je voulais le savoir. C’était mieux que d’être dans l’ignorance. Certains croient que ce que nous ne savons pas ne peut pas nous blesser, mais je n’étais pas d’accord avec cette théorie. Il suffit que la personne dans le doute soit pessimiste et la voilà partie sur des scénarios absurdes et probablement plus blessant que la réalité. Personnellement, je n’étais pas pessimiste, mais en ce qui concerne Shin Il, je préférais ne pas me faire d’attente. Il était tellement mystérieux et je ne pouvais pas lire en lui. Pour ne pas me blesser inutilement, je préférais donc me dire qu’il me trouvait repoussante et idiote.

Quand je cru comprendre qu’il ne me retiendrait pas et ne parlerait pas après un trop long silence, je repris la parole en tentant par tous les moyens de paraître neutre. Le fait qu’il ne voyait pas mon visage m’aidait grandement.

« Tu me raccompagnes chez-moi? »

Je me tournai peu à peu vers lui, toujours mes bras croisés sous ma poitrine. Cette position ne me donnait pas l’air d’être fâchée. J’avais plutôt l’air blessée et incertaine. Quand je m’en rendis compte, je décroisai les bras vivement et regardai à gauche ne voulant plus être absorbée par le regard ténébreux de Shin Il.

«Tu as dis que tu voulais rester avec moi? Dis-je en désignant l’intérieur de ma main. Et bien si j’y vais tu dois me suivre! »

J’avais pris mon ton de fille hautaine et autoritaire pour ensuite faire un geste mignon et adorable. Je fis mes plus beaux yeux en ouvrant et fermant mes doits sur ma main pour lui demander de se relever en prenant celle-ci.

« Tu dois tenir ta parole, ou plutôt ton écriture dans ce cas-ci. Tu dois rester avec moi! »

Même si je n’avais pas envie de partir, je ne trouvais aucune autre solution. Je ne voulais pas qu’il croie que j’étais une fille facile. Je ne voulais pas qu’il puisse profiter de moi ou de mes sentiments pour ensuite s’effacer complètement et disparaître de ma vie. Je devais être plus forte que lui. FIGHTING!

Spoiler:

J’avais toujours trouvé que les filles qui agissent différemment en présence de garçons étaient stupides. J’avais toujours pensé que de se comporter différemment ou de dires des bêtises pour se rendre intéressantes au près de la gente masculine c’était agir hypocritement. J’appelais ces filles des double face comme le vilain dans Batman. Depuis aussi loin que je me rappelle, je méprisais ces idiotes qui tentaient de se rendre attirantes, car elles réussissaient à capter toute l’attention. Du coup, je passais pour un fantôme. Je n’existais plus à cet instant. Je les détestais aussi parce que je trouvais ça mal honnête de leur part de montrer une image d’elles qu’elles ne sont pas, mais ça c’était leur problème. Je crois que je pouvais dire sans me tromper que j’avais toujours détesté les gens qui mentaient puisque je ne les trouvais pas authentiques voilà tout. Mais alors, si je détestais ces personnes, pourquoi j’avais l’impression, alors que je faisais dos à Shin Il, que j’étais maintenant un membre à part entière de cette communauté de menteurs. Je venais de faire du chantage à Shin Il pour avoir des informations sur lui, mais aussi juste pour me rendre attirante et mystérieuse. Or moi, Bae Hye Mi, j’étais tout sauf mystérieuse. Habituellement on pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Mes amis les plus proches pouvaient deviner chacune de mes actions avant même que je les ai commisses. Devais-je en venir à me détester moi-même? Non, je devais détester Shin Il. C’était le seul à avoir cet effet sur moi. Il était le seul qui arrivait à me faire oublier mon caractère de petite soumise et docile fille à papa. Voilà tout, c’était de la faute de Shin Il et de ses baisers et de ses yeux…et de ses mains et de ses paroles et ….

Je devenais folle ou quoi là? Je m’étais retournée vivement vers Shin Il pour voir ce qu’il allait faire, mais il était toujours assis à terre contre le mur à me regarder. Je ne pouvais lire son visage aucune expression ce qui devait rendre mon niveau de folie encore plus élevé. En maintenant le regard de Shin Il, aucun de nous deux n’osait dévier des yeux. On se regardait comme pour se dire "tu ne m'auras pas. C'est moi qui suis en plein contrôle de la situation". Lui en vouloir? C’était impossible. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’être différent de tous les autres garçons que j’avais eu l’occasion de fréquenter auparavant. Je ne pouvais lui en vouloir non plus d’être celui qu’il est. Je pouvais juste m’en vouloir de le laisser avoir autant d’effet sur moi et de faire de moi une …une fille. Le genre de fille bipolaire qui dit un truc, mais qui pense complètement le contraire. En y repensant, il n’y avait qu’avec mon père que je faisais pareil. Ça m’était aussi arrivé avec mon ex, mais c’était parce que j’avais été amoureuse. Pour moi l’amour d’une fille ça pardonne tout. Une fille en amour c’est idiot et ça agit impulsivement. Il ne faut donc pas être surpris quand cette dernière prétend ne pas aimer son copain. En réalité, cela veut probablement dire qu’il est le seul et l’unique. Eh oui, selon-moi une fille amoureuse était bête de la sorte. Elle devenait bipolaire. Ça pouvait aussi arriver qu’elle se fasse mal émotivement parlant juste pour assurer le bonheur à l’homme qu’elle aime. En d’autres mots, une fille amoureuse peut dire une chose alors qu’elle souhaite en fait tout le contraire.

Je venais de dire à Shin Il de me raccompagner chez moi. Je venais de lui manifester mon désir de mettre fin à la soirée. Je venais de dire tout le contraire ce à quoi je pensais. Je voulais rester encore blottie contre lui. Sentir ses mains sur mes jambes et son souffle dans mon cou. Je voulais ressentir ce feeling que j’avais lorsqu’il m’embrassait. J’aurais voulu rester là et ne plus m’inquiéter du temps qui passe. Mais voilà, je venais de lui demander d’aller me reconduire chez mes parents Je tombais peu à peu malade. J’avais le premier symptôme qu’on attribue à la maladie de l’amour : le dénie ou le mensonge. Je venais d’agir comme une fille amoureuse l’aurait fait en étant bipolaire avec moi-même. Je venais presque à me détester. Je tentai donc une dernière fois d’être fidèle à moi et dire ce que je pensais et que je désirais vraiment.


« Tu dois tenir ta parole, ou plutôt ton écriture dans ce cas-ci. Tu dois rester avec moi! »

Voilà, sans trop en dire, il savait que je voulais qu’il reste avec moi. Et c’était vrai. J’attendis debout, mais le dos penché vers lui en le fixant pour voir une quelconque réaction de sa part. Je ne voulais pas qu’il décide de retourner chez-lui et aller bien terminer la soirée avec une autre idiote. Je voulais être cette idiote. Je voulais qu’il me dise qu’il ne me raccompagnerait pas et qu’il souhaitait rester ici. Je voulais savoir ce que lui désirait. Bien sûr, le lui demander ne se faisait pas. Je ne voulais pas me risquer de dévoiler trop mes intentions. Je ne voulais pas lui avouer que j’avais menti en disant que je souhaitais rentrer chez-moi. C’était la cata dans ma tête et son silence ne m’aidait pas à me calmer. Je cru qu’il resterait là sans broncher, me laissant donc retrouver le chemin de ma maison toute seule, mais j’avais une bonne étoile qui me suivait partout où j’allais. Ce soir ne faisait pas exception.

Il posa ses paumes à terre pour s’aider à se relever ce qui me fit sourire aussitôt. Je me redressai en gardant mes mains liées derrière dans le bas de mon dos. J’étais heureuse de voir qu’il me suivait, mais la seconde d’après je réalisai qu’en fait ce n’était pas la réponse que j’attendais. Mon sourire tomba et je me rappelai que je n’avais pas réellement envie de rentrer chez mes parents. Je fermai les yeux en laissant tomber ma tête vers l’arrière. Mais quelle idiote je faisais. Ça m’apprendra à faire la menteuse et dire le contraire de ce à quoi je pense. Quand j’ouvris les yeux, je vis Shin Il debout devant moi en train de se frotter les mains entre elles pour y enlever la poussière. Il n’avait aucun sourire sur son visage ce qui me donna presque l’impression qu’il en avait hâte d’en finir avec cette date.

« D'accord, j'ai rien de mieux à faire... »

Mon cœur se serra. Il venait de dire ces mots sans aucune pointe de gentillesse. En fait, il avait parlé sans émotion dans sa voix. Ce qui me confirma qu’il avait accepté de me raccompagner juste pour se donner bonne conscience et qu’il jubilait à l’idée que nos chemins se séparent ensuite. Je baissai la tête instinctivement me sentant un peu honteuse. Je n’étais pas assez bien pour lui? J’avais réussi à l’ennuyer en moins de 5h. Ça devait être mon record. Je sentais presque les larmes monter, mais je ne comprenais pas pourquoi. Je crois que je me sentais humiliée. La tête toujours basse, je me mordu la lèvre inférieure comme si cela allait m’aider à ne plus y penser. Pourquoi j’étais triste. Il y avait à peine de cela 1 minute, j’avais un énorme sourire sur le visage. Je crois que mon état s’empirait. J’avais le deuxième symptôme de la maladie de l’amour. Shin Il et ses agissements ou ses dires avaient un énorme impact sur mon humeur.

Pour lui cacher mon visage, je passai la première ne l’attendant pas. Malgré tout, avec de petites jambes comme les miennes, il rattrapa en quelques pas mon avance. Ma bipolarité ou bien mes talents d’actrice rentrèrent alors en jeu. Je relevai la tête vers lui pour croiser son regard et je lui montrai mon plus beau sourire. Ainsi je lui ferais croire que je heureuse qu’il me raccompagne. Il y avait visiblement un froid entre nous depuis que j’avais décidé de trop parler plus tôt. Cependant, durant tout le trajet je ne trouvai pas quoi lui dire. Sa dernière phrase qu’il m’avait accordée me laissait sans mot. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à mon comportement. Même si je me considérais comme une fille qui tombe facilement en amour et qui accorde rapidement sa confiance, je ne pouvais envisager une telle chose possible. Moi amoureuse? Pff ça n’arrive pas le premier soir. Même si lui et moi nous en étions à notre troisième rencontre, je jugeais ça utopique de penser que mon cœur est autant sensible au charme du bel américain. Ça devait être juste une attirance. J’avais peut-être eu des attentes et c’est pourquoi j’avais l’impression les symptômes éprouvés lorsqu’on est amoureux. De toute façon, c’était bien connu, quand on lit sur internet les symptômes liés au cancer ou à une autre maladie grave, on est toujours horrifié de voir qu’on répond oui à tous les critères. Je me méprenais donc. Shin Il allait sagement me raccompagner jusqu’à mon appartement. On allait se dire au revoir d’un signe de la main et peut-être allais-je même avoir le droit à un sourire de sa part avant qu’on se tourne le dos et qu’on rentre respectivement dormir dans nos lits. Après ça, je n’oserais plus faire les premiers pas car je saurais que je lui ai déplu et quant à lui il ne voudrait pas jouer le rôle du bon samaritain qui souhaite garder contact avec moi. À en juger d’où nous étions rendu, il me restait environ 2 minutes à passer en sa compagnie avant de le voir disparaître complètement de ma vie. Je savais que c’était mal et que ça ne me rapporterait rien de bon d’agir en fille.

Tandis que je pouvais apercevoir mon bloc à appartement de loin, je me gardai de soupirer. Ce n’aurait pas été un soupir de soulagement. Ça aurait plutôt été un de déception. Mais je me motivais toute seule mentalement en me disant que ça irait bien et que j’allais passer rapidement à autre chose et l’oublier.

Je devançai Shin Il quand j’approchai à quelques mètres de ma porte pour lui faire comprendre où je résidais. Je m’arrêtai finalement devant pour lui faire face. Je le regardai droit dans les yeux en essayant à nouveau de lire une quelconque expression de sa part. Curieuse aussi, j’attendis de voir s’il avait une dernière chose à me dire, mais il ne daigna pas ouvrir la bouche. Je hochai de la tête de haut en bas deux fois avant de la rebaisser pour fixer le sol et tourner les talons. Je marchai les quelques dalles de ciments qui reliaient le trottoir de l’immeuble à logement. Alors que j’allais poser ma main sur la poignée de porte, je sentis une autre main me retenir le poignet subitement avant de le relâcher.

« Attends!... »

Je me retournai vers Shin Il en ne cachant pas ma surprise sur mon visage. Je ne pensais même pas qu’il m’avait suivi derrière après que nos regards s’étaient quittés.

« … je n'ai pas envie que cette soirée se termine de cette façon... »

Je devais avoir l’air de la fille la plus confuse du monde. Je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part. Je croyais que ce n’était que dans les films à l’eau de rose que ça existe. Visiblement, j’avais obtenu le premier rôle d’un film d’amour et personne n’avait jugé bon de m’en informer. J’étais attendrie et c’était évident. Qui n’avait pas déjà rêvé qu’un gars la retienne de partir? Je l’observais sans dire un mot, comme pour lui faire comprendre de parler encore. Bien sûr qu’il n’avait pas besoin d’en dire plus pour me convaincre de rester. Moi aussi je n’avais pas envie de terminer la soirée de cette façon. Toutefois de quoi j’avais réellement envie? Mon corps se figea quand Shin Il s’approcha de mon visage progressivement trouvant le moyen de me fascinée grâce à ce regard intense qu’il avait à cet instant. Il s’arrêta à quelques centimètres de mon visage ce qui me fit penser qu’il allait m’embrasser, mais je n’arrivais pas à quitter ses yeux. Même sa main qui longeait du revers mon visage ne trouva pas le moyen d’attirer mon attention. J’étais subjuguée par son regard.


« Je ne veux pas te laisser partir... j'ai envie d'être avec toi... Hye Mi »

Je ne croyais pas ça possible. Est-ce que j’étais en train de faire un rêve éveillé? Shin Il me priva d’un contact visuel quand il se pencha cette fois vers mon oreille. Le son de sa voix qui murmura mon prénom me fit frissonner. Ce n’était pas un frisson déplaisant. C’était un frisson très agréable et qui faisait de moi une fille qui perdait tous ses moyens. Je revins un peu plus à la réalité quand il recula suffisamment pour que nos regards viennent à nouveau à se croiser. Je ne l’observai toutefois pas très longtemps cette fois avant de baisser les yeux vers son autre main qui vînt à s’emparer de la mienne. Il avait fait exprès de prendre nos deux mains que nous avions marquées plus tôt dans la soirée? Pouvait-il arriver à avoir des intentions aussi romantiques intentionnellement? Est-ce qu’il était en train de se jouer aisément de moi et de ma naïveté? Probablement…mais ça m’étais égal. Je ne voulais plus qu’il relâche ma main. Nos doigts entrelacés l’un dans l’autre, Shin Il baissa à son tour la tête pendant que nous devions être en train de lire les mêmes mots. Il était si différent du gars avec qui je venais de partager une longue et pénible marche. C’était impensable que le gars devant moi soit le même de tout à l’heure. Qu’est-ce que je devais faire? Me laisser aller et attendre de connaître ses réelles intentions? Je vins presque à paniquer quand il releva la tête en même temps que moi. Est-ce que je devais dire quelque chose? Comment les filles des films d’ado agissaient dans de pareille situation? Je crois qu’elles se taisaient et je cru bon de prendre exemple sur elles. Je pouvais maintenant ressentir le souffle de Shin Il sur mon visage et vice versa tellement que nous étions près l’un de l’autre. À quelque part, je devais avouer que je ne détestais pas cela. Si l’envie de l’embrasser grandissait en moi à une vitesse folle, je n’avais pas envie non plus de fermer les yeux de peur de les ouvrir ensuite et de découvrir que rien de tout ça n’est réel. C’était beaucoup trop beau pour être vrai après tout.

« Si j'accepte d'être à toi... tu serais vraiment à moi? »

D’être à toi? À moi? Je crois que j’avais mal interprété ses paroles dites plus tôt. Moi qui croyait qu’il disait qu’il voulait être avec moi dans le sens être en ma compagnie. Est-ce qu’il venait de me faire une demande? Je n’y comprenais plus rien. Pour moi, cette soirée avait bien sûr été géniale, mais de peur à être encore une fois blessée à cause d’un mec, je me plaisais à ne pas me faire de fausse idée. De nos jours, les gars souhaitent du sexe et rien de plus. Des sentiments je me demandais même si ça existait encore dans leur monde. J’avais beau avoir l’air naïve, je savais à ce moment que Shin Il ne pouvait pas être sérieux si ce qu’il venait de dire voulait vraiment dire ce à quoi je pensais. Il devait me dire ces mots que pour me manipuler et avoir ce qu’il voulait. Et pourtant, même si je le savais, je continuais de sourire et de vouloir le prendre par le cou et ensuite l’embrasser. Je fus cependant devancée rapidement par Shin Il. Me prenant par surprise et surtout ne me laissant pas le temps de lui répondre, il m’embrassa. J’eus le droit à un doux baiser qui aurait mérité d’être prolongé pour toujours. Il m’avait enlacée par la taille pour ainsi mieux coller son corps au mien et par le même coup approfondir notre échange. Si en temps normal, j’aurais probablement repoussé le gars qui ose m’embrasser alors que je me trouve sous une source de lumière près de la porte alors que tous les voisins du quartier peuvent nous voir, étrangement là je restais dans ses bras rendant même le baiser plus intense en y mélangeant même la langue. Les voisins pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, j’avais envie de l’embrasser là et maintenant. Pas question d’attendre et de le repousser.

S’il m’avait prise par surprise lorsqu’il m’avait embrassée, il venait encore de me prendre surprise lorsqu’il mit fin au baiser. Surprise? Euhh non je dirais plutôt déçue. En même temps toute bonne chose avait une fin. Et justement Shin Il semblait penser à la même chose que moi…

« Le jeu peut prendre fin... »

Toutefois, je ne voyais pas à quoi il pouvait faire référence. De quel jeu parlait-il? Je pensai d’abord qu’il s’était moqué de moi et qu’il venait de passer la soirée à jouer à un jeu avec moi. Comme une sorte de défi avec ses amis. Un genre de cap pas cap. Mais en y repensant juste un peu, je fis une croix sur cette possibilité. Voulait-il parler de notre agissement que nous avions l’un envers l’autre? Alors je donnais vraiment cette impression de la fille qui tente par tous les moyens de se rendre intéressante? Il avait vu que ce que je disais et ce que je faisais c’étaient deux choses complètement différentes? J’étais démasquée. Je commençais déjà à me sentir honteuse, ce qui m’empêcha de voir venir Shin Il quand il reprit possession de mes lèvres. Tout se bousculait beaucoup trop vite dans ma tête. J’avais souvent entendu les hommes se plaindre des femmes parce qu’elles étaient des êtres difficiles à cerner, mais là Shin Il méritait un oscar dans le domaine. Je comprenais rien aux hommes d’abord! Peut-être que Shin Il était un être bipolaire. C’était très courant dans cette ville.

Dire que Shin Il n’avait pas le tour avec les filles serait mentir. Il chassa toutes mes mauvaises pensées d’un seul coup lorsque je sentis sa main se faufiler habilement sous mon chandail. Ma mère m’aurait probablement réprimandée en voyant ce que je faisais. Telle une petite trainée, je laissais un gars dont je ne connaissais rien de sa personne, glisser ses mains sous mon haut devant la porte du bloc…tout ça en public en plus. Normalement, j’aurais pris peur de me retrouver dans un couvent et être forcée à ne plus avoir de contact physique avec la gente masculine pour le restant de ma pauvre vie, mais…je crois que la simple présence de Shin Il faisait de moi une petite bad girl plus dévergondée. Oui il suffisait d’embrasser un homme en public pour être considéré comme une pute selon-moi. Bien sûr, pour Shin Il, un gars qui avait passé du temps aux Etats-Unis visiblement, ça ne devait pas le mettre mal à l’aise.

Tout comme précédemment, mon joli partenaire de soirée mit un terme au baiser sans pour autant augmenter la distance entre nous. Gardant son visage tout près du mien on se regarda le temps d’une seconde avant qu’il reprenne la parole. C’était probablement une seconde de trop. Pendant cet instant, j’avais tenté de lire en lui et je cherchai à savoir si ce regard intense était authentique. Était-il sincère avec moi? Je vins, comme une idiote, encore à douter. Il n’avait pas les yeux que mon ex avait quand il m’embrassait. Il avait plutôt ces yeux que tous ces gars en clubs peuvent avoir. Shin Il n’avait pas l’air d’un aussi gros pervers mais néanmoins, je ne voyais pas à travers son regard ce que je voulais voir qui viendrait me rassurer. Ce petit quelque chose qui me ferait croire que demain il ne se retrouverait pas dans le lit d’une nouvelle fille. Je ne demandais pas aux gars que j’embrassais de me rester fidèle; seulement je ne voulais pas satisfaire les plaisirs d’un nymphomane. Si je venais à offrir mon corps à un homme le temps d’une nuit, la seule chose que je demandais c’était un minimum de 24h de fidélité. Après ça ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Bref, cette seconde qui pouvait paraître si rapide sembla durer une éternité dans ma tête. Cette seconde durant laquelle je me rappelai que j’avais un don pour me faire des idées utopiques trop rapidement et que Shin Il ne devait pas les partager.

« Soit à moi, Bae Hye Mi... pas à un autre... »

Mon cœur rata un battement. Je crois que j’avais la même expression que lorsque je m’assois devant la tv pour regarder la suite de ma série préférée et que j’ai l’impression d’avoir loupé un épisode. Et voilà que durant une nouvelle seconde il se passa énormément de choses dans ma tête. En fait pas tellement de trucs. Tout ce qui se passa fut un reformatage complet de mes pensées. Sa dernière phrase venait de me faire un lavage de cerveau. Tout ce que j’entendais dans ma tête c’était mes cris de joies. J’aurais probablement voulu sauter sur place en chevauchant un mouton arc-en-ciel et ainsi exprimer mon bonheur, mais je n’en fis rien. Je tentai par tous les moyens même de cacher les émotions qu’une telle déclaration venait de produire chez-moi. Si depuis le début de la soirée, je m’efforçais de me répéter de ne pas m’attacher et de ne pas me faire de scénarios erronés, soudainement je venais à prendre un peu trop au sérieux les mots de Shin Il. Je crois que la proximité entre nos deux corps et ses mains dans mon dos étaient des éléments perturbateurs dans ma quête vers la raison. Comment j’étais sensée réfléchir quand la main de Shin Il s’amusait diaboliquement à me rappeler que j’avais une libido exécrable.

« Et si on prolongeait cette soirée? »

Je ne pouvais pas résister à son sourire. Je ne pouvais pas résister non plus au contact de son nez contre le mien. Je ne pouvais pas résister à Son Shin Il tout simplement. L’idiote que je suis ne compris pas du premier coup quand il dévia le regard pour regarder la porte derrière moi. Je compris en effet qu’on ne pouvait pas tellement prolonger cette soirée ici…dans la rue. Il tenta encore une fois de me séduire avec mon regard de bad boy et d’homme charmeur, mais il perdait son temps. J’avais déjà perdu la tête et ma bonne conscience avait pris congé au profit du petit diable qui dormait en moi. Il perdait son temps, puisque je ne pouvais déjà plus lui refuser quoi que ce soit.

Lui rendant son sourire, je lui fis enlever ses mains dans mon dos qui étaient sous mon chandail pour ensuite poser l’inciter à se reculer pour que j’aie une meilleure vue d’ensemble sur sa personne. Ses yeux avaient beaux être magnifiques, j’avais envie de me rappeler un peu quel genre de corps s’offrait pratiquement à moi. Faisant toujours dos à la porte d’entrée, je cherchai aveuglément la poignée de cette dernière avec une main tout en souriant à Shin Il. Le bel américain devait attendre une réponse ou un signe de ma part, mais je ne lui donnai pas ce qu’il voulait toute suite question de faire durer un peu le suspense. Quand j’eus réussi à ouvrir la porte, je la poussai pour ensuite changer mon sourire adorable en sourire coquin. Je mis ma main sur le col du chandail de Shin Il pour le tirer avec moi vers l’intérieur. Tout en rentrant, je repris là où on s’était arrêté précédemment quand je posai mes lèvres sur les siennes. Je dois dire que j’eus presque de la difficulté à me reconnaître moi-même. Je fus celle soudainement qui mettait fin à nos baisers. Il fallait bien que je prenne les devants puisque c’était moi qui connaissais le chemin pour me rendre jusqu’à mon appartement. Je le gardai néanmoins près de moi quand je dû appeler l’ascenseur en pesant sur le bouton. Une fois arrivée, les portes s’ouvrirent et tels deux parfaits inconnus, on rentra dans l’ascenseur sans se toucher. Je sélectionnai le 23e étages pour ensuite me retourner vers Shin Il. C’était haut 23 étages…

Je m’approchai de Shin Il en le regardant droit dans les yeux. J’avais envie de lui. Même si au début de cette soirée, je ne m’étais pas douté une seule seconde que cela allait finir de la sorte, j’espère juste que tout ce passe bien. J’avais bien le droit à avoir de l’affection de temps en temps! Prenant sa main dans la mienne, je continuai de le regarder en relevant la tête à cause de mes1m62. J’avais été silencieuse beaucoup trop longtemps et j’avais quelque chose à lui avouer.

«Ton coloc pikachu semble tout à fait adorable…seulement Je marquai d’une pause hésitant à lui dire. Et si après il ne voudrait plus aller plus loin. Seulement, je n’ai pas la même chance que toi. Je n’ai pas de coloc. J’ai des parents…et une petite sœur »

J’avais dit le tout un peu honteusement de ne pas le lui avoir dit plus tôt. Mais pour m’assurer que ma révélation ne viendrait pas gâcher toute la soirée…

«Mais ça pourrait rendre ça plus...dangereux et excitant non? »

Pour une fois, je pu lire dans ses yeux. Cette nouvelle ne semblait pas l’arrêter. C’était parfait pour moi alors. De toute façon, à l’heure qu’il était, nous ne risquions pas de croiser mes géniteurs. Ils étaient le genre de parents réglos qui se couchaient tous les soirs à 21h. On arriva finalement à mon étage et je le pris par la main le temps qu’on mette les pieds hors de l’ascenseur avant de le relâcher. Je n’avais pas peur qu’il parte. Non ce geste était plus motivé par mon excitation d’arriver au plus vite dans ma chambre et d’être enfin seule avec lui. Je savais que dans ma chambre, aucune personne ne se cachait dans ma garde-robe pour nous observer. Alors que j’insérais la clef dans la poignée de la porte d’entrée, je réalisai peu à peu ce que j’avais fait durant cette dernière heure. J’avais pris un crayon pour écrire des choses idiotes dans la main d’un garçon. J’avais dit le contraire de mes pensées pour manipuler et séduire un gars et j’avais ramené ce même gars jusqu’à chez-moi. On s’était embrassés en public et je l’avais laissé mettre ses mains sous mon chandail. Est-ce qu’il avait mis quelque chose dans ma boisson au Mc Do pour que j’agisse en parfaite trainée de première catégorie?

Shin Il qui se tenait derrière moi, me déconcentra un peu dans ma tentative d’ouvrage de porte quand il posa ses mains sur mes hanches. Comment voulait-il qu’une fille qui en était à plus de 8 mois d’abstinence et qui a la chance de conclure une bonne soirée avec un gars vraiment sexy et attirant, puisse garder son calme. Je fus tellement maladroite que mes clefs tombèrent à terre ce qui me donna l’occasion de me traiter de grosse imbécile. Je me pressai de les ramasser et j’ouvris finalement ce méchant obstacle qui se dressait entre nous et ma chambre. Je mis les pieds la première dans l’appartement. Je retirai rapidement mes chaussures avant de me retourner vers Shin Il pour le mener à ma chambre. Je lui laissai les soins de fermer ma porte, mais ma patience avait des limites et il prenait trop de temps pour effectuer cette tâche. Je le pris donc par le poignet pour l’obliger à se retourner vers moi. Je goutai à ses lèvres sans plus attendre et je vins à passer mes jambes autour de sa taille ce qui sembla le surprendre, puisqu’il fit un pas vers l’arrière pour reprendre son équilibre à cause de l’ajout de mon poids de grosse baleine sur lui. Cependant, faisant un pas vers l’arrière, son dos se retrouva collé sur la porte et la força finalement à se fermer bruyamment. Aussitôt, je rompu le baiser en le regardant de haut puisque je me trouvais dans ses bras et je mis mon index sur ma bouche pour lui faire comprendre d’être silencieux. Oui je voulais l’agacer un peu, car c’était principalement de ma faute si nous avions fait du bruit.

Je commençai de plus en plus à penser qu’un régime ne me ferait pas de mal quand Shin Il trouva mon lit rapidement pour m’y déposer délicatement. Il vînt à s’allonger au dessus mais resta un moment à me contempler ce qui me gêna. Étrangement, maintenant que nous étions intime et que nous n’étions plus dehors, je retrouvais mon défaut de petite fille prude. Je n’étais pas en confiance puisque j’étais certaine que lui avait beaucoup plus d’expérience dans le domaine du sport de chambre ou de n’importe quelle autre place d’un logement ou d’un lieu public. J’avais beau avoir fréquenté le même gars durant des années, j’étais assez limitée en ce qui attrait à mon imagination sexuelle. Et puis je ne savais rien de Shin Il, mais j’étais certaine qu’il était doué. Il allait être déçu de moi. Voilà que j’étais repartie dans mes mauvaises pensées question de ne pas me motiver. Et pourtant j’avais envie de me dévoiler à lui. Je devais réellement cesser d’être une fille un peu et donc d’arrêter de penser. Je voulu cependant me mettre un peu en confiance avant tout.

Étant gênée de sentir son regard posé sur ma silhouette, je me redressai juste assez pour aller m’emparer d’un doux baiser. Ainsi près de moi et dans l’obscurité, je n’avais pas l’impression que j’étais repoussante. Je remontai ensuite une jambe pour coller mon genou contre ses hanches tout en me permettant de passer une main sur son visage dans l’espoir que ce merveilleux baiser ne se termine pas; enfin pas toute suite. Les yeux fermés, je pensai à ce que je voulais lui dire. Personnellement, je détestais les gens bavards au lit durant l’acte, mais j’avais été trop silencieuse dehors et je lui devais des réponses. Mettant subitement fin au baiser, je crois que je lui donnai l’impression que je revenais sur ma décision et que je voulais en arrêter là pour ce soir, mais je ne souhaitais que de poser mes yeux sur lui. Un court silence s’installa dans la pièce, mais ce fut un silence plaisant et plutôt utile durant lequel un sourire se dessina sur mon visage. Je repensai brièvement à notre soirée en me disant qu’avec le temps, je pouvais très bien tomber amoureuse de cet homme qui me regardait intensément à cet instant. Je me disais que je venais de gagner le premier prix d’une tombola et que pour une raison que j’ignore, Shin Il m’avait suivi jusqu’à chez moi malgré mon petit chantage de bitch et ma petite poitrine.

«Shin Il je... Passant une main de haut en bas sur son bras qui le soutenait au dessus de moi, je m’apprêtais à prononcer mes derniers mots ou plutôt ma dernière phrase complète de la soirée. I’ll be yours forever as long as you’ll be mine»

Avais-je réussi à prononcer dans un anglais lamentable. Ça manquait de sensualité, mais je n’étais pas ce genre de fille à être sensuelle peu importe ce qu’elle fait. Je vins à reprendre sa main dans laquelle j’avais écris qui se retrouva liée à la mienne au dessus de ma tête. J’enlaçai nos doigts ensemble alors que Shin Il s’était déjà rappelé à quel point j’étais folle de ses baisers. Est-ce que c’était risqué d’aller plus loin? Peut-être bien puisque je pouvais déjà anticiper de nombreuses crises de tristesse de ma part dans les jours qui suivraient et ce tout simplement parce que je vais réaliser que Shin Il n’était pas aussi sérieux que moi et que je m’étais fait plein d’idées. Eh bien tant pis. J’étais certaine que ça en valait la peine. Qu’est-ce que j’avais à perdre dans tout cela à part peut-être des boîtes de mouchoirs? Absolument rien.

Alors que notre baiser s’éternisait, je parvins à libérer ma main qui était liée à la sienne pour ensuite passer mes deux mains sous son chandail. Du bout des doigts je m’amusai à redessiner les formes de son corps et ses muscles. Je ne pouvais rien voir pour l’instant, mais j’avoue que j’avais déjà des pensées non catholiques en tête. Je tentai donc de lui retirer précipitamment son haut, mais il m’en empêchant en faisant de moi à nouveau sa prisonnière. Retenant mes mains avec une seule des siennes, il me regarda amusé sûrement parce qu’il avait le contrôle sur moi. Le vilain ne voulait pas me laisser voir son corps ce qui m’énerva un peu. Je chignai tout en échappant un rire pendant que je me débattais pour l’empêcher de se jouer de moi de la sorte. Cela manqua probablement de classe et de sex appeal, mais je trouvai le moyen de reprendre le contrôle et de m’approprier le dessus en roulant sur le côté lui faisant ainsi perdre son appui quand j’accrochai son bras. Il tomba sur le matelas et je m’empressai pour venir passer mes cuisses de part et d’autre de son corps au niveau de sa taille. Assise par dessus, je me penchai tout près de son visage pour lui sourire malicieusement. Je dois dire qu’il était assez gentil puisqu’il ne tenta pas de me faire tomber sur le côté à mon tour. Il resta docilement couché sous mon corps. Je ne cessais de le regarder dans les yeux avec envie pendant que je tentai une nouvelle fois de passer mes mains sous son chandail pour le relever. Ce fut mission accomplie et ce fut le premier morceau de vêtement à terminer sa course sur mon plancher.

Normalement, quand je passais cette étape, c’était un point de non retour sinon il ne me restait plus qu’à me considérer comme une allumeuse. Je me disais à moi-même pendant que je l’embrassais, que d’ici quelques minutes, j’allais sans aucun doute me retrouver nue. Je me disais aussi que j’allais baiser avec ce magnifique apollon et que ça me plaisait bien comme plan. Je n’allais pas faire l’amour. Ça non! Je n’étais pas amoureuse de Shin Il. J’étais curieuse et attirée par lui nuance. Et après tout, qui n’aurait pas eu un faible pour lui. J’ignorais toujours beaucoup de chose à son sujet, mais s’il agissait ainsi avec toutes les autres filles, j’étais prête à parier que peu d’entre elles ne connaissaient pas le goût des lèvres de Shin Il.

Si je m’étais attendue à ce que cela soit sauvage et plus rapide comme relation, je m’étais trompée lamentablement. Il était doux et tendre dans ses caresses. Il ne se précipitait pas pour retirer mon chandail alors qu’intérieurement je lui hurlais de le faire. Toutefois, sa façon de faire vînt à me rassurer. Cette douceur était une marque de respect non? Il cherchait peut-être à me mettre en confiance. Ce qu’il ne savait sûrement pas par contre, c’est que j’avais déjà craqué pour lui et ça faisait des heures. Ce qu’il ne semblait pas remarqué c’est que je me sentais agréablement bien et en sécurité dans ses bras. Ce que Shin Il ne voyait pas, c’est que je voulais qu’il se souvienne de cette nuit et ce n’était pas ainsi que j’allais arriver à me rendre désirable et mémorable. Je me permis donc de tenter de lui faire perdre un peu patience en frottant sensuellement mon bas du ventre contre le sien. Il était en contrôle de tout et ça me rendait folle au point que je me demandais si j’arrivais à lui faire de l’effet. Ses mains se promenaient déjà depuis longtemps sur mon corps sans jamais oser m’enlever mon chandail. Et pourtant, je ne pouvais pas dire que mon désir diminuait bien au contraire. Shin Il savait se faire désirer et moi je savais comment contre-attaquer.

Je quittai ses lèvres en descendant progressivement vers le bas. Je m’attardée en premier à sa mâchoire alors que mes mains caressaient son torse. Mes lèvres s’occupèrent ensuite d’aller embrasser son cou en m’arrêtant parfois à quelques centimètres de sa peau pour reprendre mon souffle qui finissait dans le creux de son cou le faisant frissonner. Je crois que ma petite technique fonctionna puisque je le sentis enfin plus insistant pour retirer mon haut. Il le remonta jusqu’à mon soutien-gorge et je terminai de le retirer en le faisant passer par ma tête. Dans l’action, mes cheveux furent un peu décoiffés ce qui me donna un air plus wild et sexy. Ma poitrine se colla ensuite contre son torse tandis que je m’amusais à mordiller légèrement sa lèvre du bas.

J’aimais être sur le dessus et ce même si j’avais un complexe démesuré en ce qui concerne ma poitrine. Cependant, le dessus exigeait que moi aussi j’avais une meilleure vue sur mon partenaire. Je m’arrêtai de l’embrasser pour cajoler son corps, mais mes doigts portèrent finalement attention à un détail qui m’avait échappé à cause de la noirceur. Je m’arrêtai de caresser sa silhouette soudainement en m’attardant plutôt sur un point stratégique. Là, mon doigt sentait comme un creux qui ne devait pas y être. Cela ressemblait à une blessure pas tout à fait cicatrisée. Je relevai les yeux vers lui l’interrogea du regard, mais il ne me répondit pas.

Puisque Shin Il avait un don naturel avec moi pour me faire taire sans que je m’en rende compte et ainsi me faire changer d’idée, il profita de ma garde baissée pour me plaquer contre le lit et ainsi mieux reprendre le contrôle et le dessus. Toutefois, étant surprise, je ne pu retenir un petit cri de peur. Je le frappai légèrement sur l’épaule pendant que je lui rappelai qu’on devait être silencieux parce que je ne souhaitais pas vraiment que mes parents débarquent dans ma chambre. Et comme si cela l’amusait, il ignora mon commentaire et se mit à masser mes seins à travers mon soutif. Mon rythme cardiaque s’accéléra inévitablement et ma respiration devînt plus bruyante du même coup. Je le laissai retirer mon sous-vêtement sans hésitation en espérant découvrir encore plus ce qu’il savait faire de ses mains. Bientôt des petits gémissements s’échappa de ma bouche et des sensations de plaisirs s’emparaient de mon corps. Je dû m’avouer comme la perdante de notre jeu de séduction quand il mélangeant sa langue à ses caresses pratiquées sur ma poitrine. Mes mains ne sachant plus quoi agripper, s’étaient retrouvées sur l’attache de ses pantalons que je détachai habilement. Je vins à prononcer son prénom entre deux soupirs de satisfaction avant de lui demander dans un murmure presque inaudible de me faire l’amour.


Dire que je n’étais pas excitée serait mentir et dire que je regrettais de l’avoir mené jusqu’à ma chambre serait le plus gros mensonge de mon répertoire. Je ne savais pas si demain à mon réveil j’allais pouvoir me blottir dans ses bras ou s’il allait y avoir une place vide à côté de moi. Toutefois, j’ignorais pourquoi mais je sentais que ce que j’étais en train de faire n’était pas mal. Ma plus grosse erreur ce soir aurait sans doute été de le laisser partir.

Alors que tous nos vêtements étaient allés rejoindre le sol de ma chambre, je regardai Shin Il dans les yeux avec l’espoir que ce que j’allais lui dire ne gâcherait rien, mais j’avais besoin de le lui dire.

« Je ne regrette vraiment rien de notre soirée. Je suis contente que tu m'aies retenue devant la porte peu importe les raisons pour lesquelles tu l'as fait. »

Shin Il n’avait pas le portrait du gars de bonne famille. Il n’avait pas le profil typique du mec cool à l’époque du lycée ou même du meilleur ami idéal et pourtant… alors que nous nous étions complètement donné à l’autre et que je croisais son regard, je me disais qu’il n’y avait que dans ses bras que j’avais envie d’être à cet instant.

Spoiler:

À mes mots, Shin Il préféra garder le silence. Ça m’allait aussi. Je n’avais pas besoin de connaître nécessairement ses pensées. J’ignorais comment il allait prendre mes paroles, mais pour moi c’était clair. Je ne regrettais rien tout simplement, car si je l’avais laissé partir je n’aurais pas eu la chance de partager ce moment avec lui. Si je l’avais laissé filer, quelque chose me disait qu’on ne se serait plus jamais vu. Si le prix à payer pour le revoir une nouvelle fois était de me donner complètement à lui, et bien ça m’était égal. On dirait, que je ne pourrais jamais m’en vouloir d’avoir succomber à son charme. On dirait que c’était tout naturel de lui faire confiance. Un sourire sur les lèvres de mon partenaire vînt justement confirmer mes pensées. Il s’approcha de mon visage pour m’avouer que lui non plus ne regrettait rien. Un léger frisson me parcouru tout le corps au son de ses paroles.

Je pensais alors qu’il serait resté près de moi, mais après un baiser sur la joue, il semblait amusé. En fait, c’est ce que son sourire malicieux me laisse croire. Il se recula pour ensuite s’asseoir sur le bord du lit. Quoi déjà? Je me redressai en tenant le drap d’une main pour cacher ma poitrine. Je le regardai alors qu’il me faisait dos. Il n’allait pas partir toute suite? Je le cru lorsqu’il se leva et marcha dans la chambre. Il récupéra son boxer qu’il enfila pendant que je baissai la tête. Je ne devais pas être déçue maintenant. J’avais dit que je ne regrettais rien. Je tentai d’afficher un sourire hypocrite pour qu’il ne puisse pas lire en moi mes pensées. De toute façon, il faisait assez noir dans la pièce pour qu’il ne voie que ma silhouette malgré le fait que nos yeux s’étaient habitués à la noirceur. Il se tourna enfin vers moi pour me demander comme si j’étais un inconnu pour lui s’il avait le droit d’aller se chercher un verre d’eau. J’avoue avoir été surprise par sa question et après un moment de réflexion à me demander si j’avais rêver oui ou non ses paroles, je fis oui je de la tête, mais il avait déjà décidé de ne pas attendre mon approbation. Il sorti de ma chambre tel un voleur et je restai figée dans le noir à regarder un peu partout. Est-ce que je venais d’imaginer tout ça. Shin Il était peut-être juste le fruit de mon imagination. J’avais fait un rêve? Rapidement, je levai le drap pour regarder en dessous de celui-ci et le ramenai contre mon corps. Contact visuel, je venais de confirmer que j’étais bel et bien nue sous ce drap. Je portai mon regard vers ma porte en fronçant les sourcils. Shin Il était bel et bien réel. J’avoue que j’avais de la difficulté à le croire. Comment un gars aussi froid et mystérieux pouvait devenir en l’espace d’une seconde un homme affectueux et auprès duquel on voudrait fermer les yeux pour s’endormir paisiblement? Il devait être un très bon manipulateur; ça ou bien il était le maître d’une communauté de bipolaires anonymes.

Trouvant le temps longs, je vins à me laisser retomber sur le dos lourdement contre le matelas. Je fixai le plafond en me demandant ce à quoi il pouvait bien penser actuellement. Était-il en train de préparer un plan d’invasion? Agacée par de telles pensées, je me tournai sur le côté en passant une main sous l’oreiller. Ce fut inévitable, l’odeur de Shin Il se fraya un chemin jusqu’à mon nez et je soupirai en me rappelant la face qu’il avait faire quand je lui avait proposé de s’enfuir du resto sans payer. Je souriais à cette idée telle une idiote seule dans le noir. Le bruit de ma porte qui s’ouvre me fit quelque peu sursauter. Je me retournai pour faire face à Shin Il qui était de retour dans ma chambre. Je le regardai droit dans les yeux comme si j’attendais une réponse à une question, cependant je ne lui avais rien demandé. J’ignorais pourquoi il souriait et je restai silencieuse pendant qu’il s’approchait du lit. Puis, sans que je m’y attende réellement, il se pencha pour ramasser une de mes peluches. Son sourire fut accompagné d’un rire et moi d’un sentiment de honte. Il l’agitait à bout de bras en me disant que c’était mignon. Je baissai la tête timidement en me jurant de toutes les jeter à la poubelle dès demain. Dans le cas contraire, je pouvais déjà m’imaginer vivre avec 36 chats dans un tout petit appartement. Je pu retrouver ma fierté qui s’était cachée sous mon lit, quand Shin Il relâcha la peluche. J’étais certaine que lui n’avait pas ce genre de truc chez lui et que je devais être la seule de mon âge avec des trucs pareil en ma possession. Quand je levai les yeux vers mon bel américain, il avait enfilé ses pantalons pour ensuite se laisser tomber sur le plancher. Je relevai un sourcil par jugement pendant que je me demandais ce qu’il pouvait bien trouver de plus attrayant à mon parquet froid que mon lit n’avait pas.

J’avais préservé le silence qui s’installait peu à peu dans la pièce. Je me demandais ce qu’il pouvait bien faire là assis à terre. Voulait-il me dire, mais il avait trop peur de me le révéler et de me blesser? Je ne savais pas vraiment. Loin de moi l’idée qu’il puisse déjà me respecter. Jamais je ne me vanterais d’un tel exploit, mais en même temps, Shin Il ne semblait pas être un gars qui blessait gratuitement les femmes. J’avais un don inné pour reconnaître les connards quand j’en croisais et lui je pouvais dire avec certitude que la grossièreté n’était pas sur sa liste de défauts. Shin Il me coupa dans mes réflexions quand il fit un commentaire qui, d’abord m’enleva les mots de la bouche pour ensuite me soutirer un petit rire.

« Tu ne ramènes pas tous tes passagers ici j'espère? »

Est-ce que je donnais vraiment l’image d’une salope qui se ramène des gars régulièrement le soir chez ses parents? Le fait que Shin Il tourna la tête vers moi avec son air interrogateur me fit douter de l’image que je projetais. Je ne pu lui tirer la langue comme l’aurait fait une gamine. Si seulement il savait. Jamais dans le passé il m’était arrivé de ramener un gars pour dormir à l’appartement. Même mon ex que j’avais fréquenté plus de deux ans n’avait pas eu se privilège. J’étais bien trop gênée vis-à-vis de mes parents pour inviter un mâle à dormir. De toute façon, mes géniteurs les auraient probablement fait dormir sur le canapé du salon. Je me gardai toutefois de faire un commentaire et je préférai garder le silence même si cela signifiait que j’allais laisser Shin Il penser une image peut-être complètement fausse de la réalité.

Tandis que je gardais mes yeux rivés sur lui avec un petit sourire en coin, il tendit finalement le bras vers moi pour me prendre le poignet et m’approchai de lui. Je me glissai sans résister jusqu’à lui en ne le quittant pas des yeux. Pour une fois, je le regardais de haut, mais malgré tout, il me donnait l’impression d’être encore en position de supériorité. Je crois que c’est ce qu’on appelait le charisme. Je crois que j’eus envie de fondre, comme un bonhomme de neige en plein été, lorsqu’il passa sa main dans ma chevelure pour enlever une de mes mèches de cheveux qui tomba dans mon visage quand je baissai la tête vers lui. Toujours captivée par son regard, comment j’aurais pu faire autrement de toute façon, je le laissai s’approcher de plus en plus de mes lèvres.

« Je préfère penser que je suis le seul... »

Il glissa sa main derrière mon cou pour réduire encore plus l’espace entre nous jusqu’à ce que nos lèvres se touchent. Mon sourire de satisfaction ne voulait pas s’effacer et ce même s’il m’embrassait, je continuais d’afficher ma bonne humeur lorsque nos lèvres venaient à se s’éparer le temps d’une seconde avant de lui soutirer un nouveau baiser. Cet échange pouvait paraître bien banal aux yeux de tous, mais pour moi, il devait être le meilleur baiser de toute la soirée. Bon le premier avait été pas pire aussi, mais celui là était excellent juste parce que qu’il était sincère. Maintenant qu’il m’avait eut pour lui tout seul, il n’avait plus vraiment d’intérêt à m’embrasser si ce n’est que par envie et c’était pour cette raison que mon sourire refusait de quitter mon visage. Il n’y avait plus de jeu de drague. Shin Il avait raison; le jeu était terminé. Si c’était ce qu’il souhaitait, alors il n’y avait pu de place à la manipulation et au mensonge…Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais à le revoir, le jeu de drague recommencerait à nouveau. Dans ma tête ça serait comme ça à toutes les fois. Shin Il me donnait cette impression que j’allais devoir me battre pour garder une petite place dans sa vie. Je ne pouvais pas me permettre d’être la banale fille aux peluches. Non pas avec lui!

Il s’éloigna finalement le premier sans pour autant créé une grande distance entre nous. J’ouvris lentement les yeux en appréciant encore le goût de ses baisers. Étant couchée sur le ventre, j’avais pris appuie sur mes coudes, mais après cet échange. Je me laissai tomber la tête sur le matelas pour finalement être à sa hauteur. Je ne cessais plus de sourire étant heureuse de le voir là. Je savais toutefois qu’il n’y resterait pas encore très longtemps et c’est pour cette raison que je refusais de fermer les yeux. Je me permis de jouer avec mes doigts sur son avant-bras comme pour le chatouiller. Un tas de questions se bousculaient dans ma tête, mais je gardais la bouche close. Parfois je relevais les yeux sur lui pour essayer de lire ses pensées, mais sans succès. Tout ce que je savais c’est qu’il devait être en train de concevoir une façon de s’éclipser. Il devait déjà savoir ce qu’il ferait une fois de retour chez-lui. Sans m’en apercevoir, je vins à pousser un tout petit soupir. Il donnait peut-être l’impression que j’étais déçue ou même triste, mais ce n’était pas du tout le cas. À la seconde que Shin Il avait posé le pied dans cet appartement, je savais déjà que j’allais me réveiller seule le lendemain matin. En même temps, j’aurais trouvé cela étrange de le voir en me réveillant. C’était vraiment la meilleure option pour lui et moi. De plus, je me serais mal vu expliquer sa présence à mes parents. Vraiment, plus je le regardais et de plus en plus je me disais que de dormir dans nos lits respectifs étaient la meilleure idée qui soit. Je ne voulais pas le mettre à la porte non plus, mais j’aurais été beaucoup trop gênée à mon réveil.

Sans raison, je me levai la tête précipitamment pour aller étirer le bras jusqu’à l’opposé de mon lit de l’autre côté. J’attrapai le t-shirt de Shin Il à terre avant de lui tendre en souriant légèrement. Le sourire était le meilleur moyen pour cacher ses vraies émotions. J’étais encore une fois tout près de lui et je devais résister à l’envie de l’embrasser une dernière fois. Le fait que je le laisse filer était aussi bon pour mon image. Je ne lui donnais pas l’impression d’être une fille étouffante et qui s’attache trop vite. Je me laissais désirer un peu et j’augmentais mes chances qu’il veuille me revoir. Il me prit le chandail des mains et je pus me recoucher la tête sur l’oreiller près de lui. Je ne cessais plus de le regarder et ce même quand il me faisait dos. Je voulais profiter le plus possible de sa présence avant qu’il ne disparaisse. Puis, je vins à lui désigner mon tiroir de la table de chevet près du lit. Je lui informai qu’il y avait assez d’argent pour qu’il puisse prendre un taxi.

« Contrairement à moi, ça ne doit pas être très dangereux pour un gars comme toi de marcher seul dehors, mais il est tard et si tu habites loin… »

Je me permis de peser mes mots avant de continuer ma phrase

« Tu m’as raccompagnée jusqu’à chez-moi. C’est le moins que je puisse faire »

Je ne voulais pas l’obliger à me devoir quelque chose, loin de moi cette idée. Toutefois, j’avoue que cela m’aurait rassuré de savoir qu’il n’allait pas marcher pour retourner chez-lui. Je ne cherchai pas à savoir s’il acceptait ou non mon offre. Il faisait bien ce qu’il voulait. Je fermai les yeux sagement pendant que ma respiration redevenait imperceptible dans le silence de la nuit. Après seulement une dizaine de secondes, j’ouvris subitement les yeux et levai la tête ce qui attira son attention. Je lui fis de jolis petits yeux pour essayer de l’attendrir ou le manipuler, vas savoir.

« Tu veux bien rester avec moi jusqu’à ce que je me sois endormie? Comme ça j’aurai l’impression que j’ai terminée la journée avec toi »

Je suivi ma requête par un sourire adorable avant de me recoucher la tête sur l’oreiller. S’il acceptait, je n’allais pas abuser de sa présence non plus. Et puis il était chanceux. J’étais épuisée et je savais que j’allais m’endormir en moins de cinq minutes. J’espérais juste que je n’allais pas soudainement avoir la mauvaise manie de parler en rêve. Qui sait quel genre d’idiotie je serais capable de dire. Après un moment, je vins à me permettre d’ouvrir un œil sur deux pour voir s’il me regardait. J’eus ma réponse; il regardait en face de lui et me faisait dos. Il devait regardait par la fenêtre de la porte qui donnait sur le balcon de ma chambre. Bref, je pu l’observer, mais j’en perdu un peu la notion du temps et je fus prise sur le vif quand il se retourna subitement la tête vers moi. J’eus le droit à sa main dans mon visage pour m’obliger à fermer les yeux, ce qui me fit rire pour cacher mon embarras d’avoir été découverte. Je me suis ensuite mise à faire quelques onomatopées pour exprimer mon mécontentement avant d’argumenter un peu.

« Je voulais juste être certaine de ne pas oublier ton visage. Tu crois qu’on se reverra ou bien tu es du genre de gars qui disparaît pour ne plus jamais réapparaitre? »

J’attendis patiemment une réponse qui ne vînt jamais. Il ne me regardait même plus sûrement pour me dissuader de continuer à faire la conversation. Toutefois, je gardais les yeux ouverts et il le savait. Plus malin que moi par contre, il fit mine de se lever et je l’attrapai par le bras pour le retenir au sol et l’inciter à rester là.

« Ok ok! Je me tais et je dors regarde! »

Je fermai les yeux tout en le relâchant. Je me mordais l’intérieur de la joue pour contenir ma déception de ne pas savoir si j’allais avoir la chance de recroiser son regard un jour. Je me souhaitai à moi-même une bonne nuit, suivi d’un soupir de confort. Dans un dernier murmure, je vins ensuite à dire des mots qui viendraient déterminer si j’allais revoir Shin Il.

« Je préfère penser moi aussi que je suis la seule »

À peine 2 minutes après, je succombais à ma fatigue pour rejoindre les bras de Morphée. J’étais comme ça. Sans tracas dans la vie je m’endormais toujours à la vitesse de la lumière. Mon père me disait souvent qu’une personne qui faisait de l’insomnie c’était parce qu’elle avait des choses à se reprocher. Personnellement, avec la soirée que je venais de passer, peut-être que le prêtre ne serait pas d’accord avec moi, mais je n’avais rien à me reprocher. J’avais donc été rejoindre le monde des rêves rapidement. Surtout que je savais que Shin Il était à mes côtés; je ne pouvais que bien dormir.

Le lendemain, je me réveillai en sursaut. Prenant appuie sur les paumes de mes mains, je m’étais à moitié levée dans mon lit pour regarder partout. Je n’avais pas eu l’impression d’avoir eu une nuit de sommeil. J’avais plutôt le sentiment qu’à la seconde d’avant, je pouvais encore entendre la respiration de Shin Il qui était contre mon lit. Cependant, je devais me faire à l’idée que ma chambre était vide. Tel un voleur, il n’avait laissé aucune trace de son passage. J’avoue que j’avais été un peu déçue de ne pas trouver un petit mot près de mon oreiller. Même une note qui me dit combien je lui dois pour le repas au McDo m’aurait fait plaisir. Je restai dans mon lit un instant puisque je n’étais pas du tout pressée d’en sortir. Je retrouvai l’odeur de Shin Il qui me fit sourire. C’était le meilleur feeling que j’avais eu en me réveillant depuis des mois. Il avait peut-être abusé de ma naïveté et je finirais peut-être simplement sur son tableau de chasse, mais peu importe. Le temps d’une nuit, il m’avait fait croire que j’étais encore capable d’éprouver des sentiments pour quelqu’un d’autre que mon ex. C’était pas de l’amour, loin de là, mais disons que c’était une très forte attirance que j’avais eut pour lui le temps de ces quelques heures. Peut-être qu’il allait répéter ce genre de sortie avec une autre fille dès ce soir, mais ça m’étais égal. Au moins, j’avais repris confiance en moi grâce à sa présence. Je ne devais pas m’empêcher de fréquenter des gars sous prétexte que j’avais peur de retomber amoureuse et être encore une fois blessée. Et oui, car tandis que le soleil se faisait de plus en plus haut dans le ciel, une petite naïve qui s’appelle Hye Mi, c’est à dire moi, était loin d’être triste ce matin. Couchée sur le dos, j’écoutais mon rythme cardiaque qui était régulier. Je me rappelai que Shin Il avait réussi hier à dérégler les battements de mon cœur le temps d’une nuit. J’espérais seulement que cet instant puisse se répéter. Qui sait?! …

Spoiler: