kang lynn & nam tae seon

Allez savoir pourquoi, ce moment l'avait obsédé toute la journée. Même durant son travail, le coréen pensait plus à ce qu'il pourrait faire durant la soirée afin d'opter pour le meilleur plan possible, plutôt que de se pencher plus en détails sur les papiers qui noyaient son bureau. Son assistant – ou secrétaire, comme vous voulez – avait d'ailleurs bien remarqué que l'esprit de son patron était bien ailleurs et non pas dans le travail. Ses seuls instants de retour à la réalité avaient lieux lorsqu'il se rendait compte de ce qu'il faisait. Choqué et profondément outré par son comportement, il oubliait immédiatement ce à quoi il pensait et se plongeait sérieusement dans son rôle... pendant quelques minutes, avant de retomber. Mais à quoi son cerveau pouvait-il bien s'être attelé si intensément ? Dieu, comme il avait honte. Après tout, ce n'est pas comme s'il connaissait cette fille. Ce n'est pas comme si il pouvait tomber sous son charme. Ce n'est pas non plus comme si elle était digne de sa personne. Ce n'est pas... argh, mais alors si tel est le cas, pourquoi travailler si dur à chercher l'endroit où il pourrait la trouver et quoi faire lorsqu'il lui ferait face ? Bonne question. Notre PDG international cherchait-il peut-être à se convaincre que la seule femme a oser l'humilier dans ce monde ne lui plaît absolument pas. Disons plutôt que, la jeune femme l'intrigue plus qu'autre chose. Peu sont les renseignements qu'il avait à son sujet mais il n'en fallait pas moins pour qu'il souhaite en savoir un peu plus.

C'est la raison pour laquelle le coréen se trouvait actuellement adossé à sa voiture de luxe blanche, bras et jambes croisés, devant un bar. Endroit où il ne se rendait jamais d'ailleurs. Mais ces derniers temps, il faisait pas mal d'exceptions afin d'être sûr et certain de retrouver la personne qu'il cherchait. Il ne faisait pas très fois mais les étoiles de moins en moins visibles indiquaient sans nul doute que le temps se couvrait petit à petit. Cela ne faisait qu'à peine un quart d'heure qu'il était là, à attendre, mais il espérait que la coréenne ne tarderait pas trop à pointer le bout de son nez. Ce serait regrettable qu'il se prenne la flotte sur la tête. Les sourcils légèrement froncés tandis que son regard parcourait le ciel, le grand brun laissa échapper un soupire d'exaspération. « Aish. Mais qu'est-ce qu'elle fout ?! » ce n'était tout de même pas croyable de rester aussi longtemps dans un endroit pareil. Qu'est-ce que les gens trouvent-ils donc à y faire ? La musique était si forte que l'on pouvait l'entendre distinctement de l'extérieur et il faut dire que, ce n'est absolument pas le style de musique que notre grand riche se plaisait à écouter.

Finalement, c'est une une demi-heure plus tard qu'il pu enfin apercevoir le minois de Kang Lynn qui sortait à peine du fameux bar. Les mains dans les poches, Tae Seon décroisa ses jambes et se redressa en se rapprochant doucement de la demoiselle qu'il attendait depuis près de trois quarts d'heure. « Eh bien, c'est pas trop tôt ! Qu'est-ce que tu peux bien faire dans un endroit pareil pendant autant de temps ? » démarra-t-il, comme si les deux coréens avaient rendez-vous et que son interlocutrice lui devait des comptes. Pourtant, il était venu ici de son propre chef et personne ne lui avait mis le couteau sous la gorge pour qu'il reste jusqu'à la sortie de la brune. En attendant, il était resté là pour au final... se faire totalement snober. La jeune femme lui passa devant sans même daigner lui accorder ne seait-ce qu'un regard haineux. Surpris, les yeux grands ouverts, il la suivis d'un pas rapide. « Ca fait trois quarts d'heure que je t'attends ici, et tu m'ignores ?! » dit-il d'un ton exaspéré, bien convaincu qu'il n'était pas en tord dans l'histoire. Têtu comme il était de toute façon, inutile de préciser que selon lui, il n'est jamais en tord. Déterminé, il continua de suivre la coréenne en jetant un regard furtif à sa voiture.

tenue

Elle avait longuement hésité à l'époque. Mais elle ne le regrettait pas aujourd'hui. Après se faire licencier, la seule chose dont on a envie c'est très certainement de se faire tout petit. Surtout quand la raison de ce renvoi est dû à des choses quelque peu illicites. Pourtant, quelque chose lui avait fait comprendre que malgré tout, on ne la rejetterait pas si elle venait à remettre les pieds dans ce bar. Elle ne s'était pas trompée. Lynn avait été accueillie les bras ouverts par son ancien patron. Elle savait pourtant qu'il devait avoir été déçue de son comportement ainsi que de sa vie à côté, ne se doutant pas pas le moins du monde qu'elle était une fille comme ça. Même si « comme ça » était un bien grand mot. Mais il ne lui en avait jamais reparlé, tant mieux. Elle n'avait aucune envie de s'exprimer sur ses petits trafics. Ça ne regardait personne, si ce n'est elle même. Il ne lui avait pas non plus exprimer l'envie de la reprendre au bar, sûrement à cause de ça. Ce n'était pas plus mal à vrai dire, au moins, elle était totalement libre et sans plus aucune contrainte. Niveau de l'argent elle s'en sortait plutôt pas mal. Elle ne travaillait peut être plus et ne faisait rien pour retrouver du travail mais ses activités peu licites lui permettaient de vivre plus que convenablement. Elle pouvait se louer un studio des plus tranquille, se nourrir convenablement et se faire bon nombre de petits plaisirs.

Après un lendemain de soirée des plus rudes, un réveil à quinze heures, et une tête à faire peur, il fallu bien deux heures avant que Lynn ressemble à quelque chose de convenable, puisse se tenir debout sans trop avoir la tête qui tourne et se décide à sortir de son studio qui commençait plus à devenir un dépotoir qu'une pièce à vivre. Allumant une clope une fois dehors, sa seule envie était surtout de s'aérer la tête et se vider l'esprit. A chaque fois c'était la même. Chaque lendemain de soirée elle se répétait qu'elle arrêtait de boire, et elle remettait ça le soir même. Navrant, mais peu surprenant quand on la connaissait un minimum. Enfilant ses lunettes de soleil, elle erra dans les rues de Ulsan sans vraiment savoir où aller. N'ayant pas d'endroit précis où aller elle se contentait de prendre l'air et de profiter du soleil et de sa chaleur. Elle ne savait pas vraiment l'heure qu'il était mais elle avait bien envie de.. boire un verre. Non, aucun commentaire. Et sans nulle doute que ses pas la menèrent directement chez son ancien employeur et bar préféré. Le Cima. Elle était tellement habituée qu'une fois rentrée, elle salua les divers serveurs et se dirigea au comptoir où c'était presque si elle n'avait pas sa place attitrée. Elle commanda une vodka orange histoire de se réveiller un peu. Après avoir parler de chose et d'autres avec le patron, la jeune américaine se décida à rentrer. Non, pas de soirée ce soir, elle avait une affaire cette nuit et elle n'avait pas envie de se faire entubée car elle était trop ivre pour se rendre compte de quoi que se soit.

Après avoir salué le barman elle fut accueillie par une douce mélodie à sa sortie.. « Eh bien, c'est pas trop tôt ! Qu'est-ce que tu peux bien faire dans un endroit pareil pendant autant de temps ? » Encore lui. La concernée se contenta de lever un sourcil et d'enfiler ses lunettes de soleil. Malgré l'air impassible qui régnait sur son visage, elle fut quelque peu... agacée de voir ce charmant individu en train de se dandiner devant sa bagnole puant le fric et lui hurlant dessus pour.. quoi au juste ? Ah oui, que faisait-elle ici ? Mais il avait un pète au casque ce mec. Pour qui se prenait-il ? Et encore, ce n'était pas la première fois qu'il débarquait devant elle sorti de nul part. Comment savait-il qu'elle était ici d'ailleurs ? Oh mon dieu, elle se faisait suivre par un barge.. Manquait plus que ça tiens. Peut être qu'en se faisant planter à chaque fois et en jouant la carte de l'ignorance, il finirait par la lâcher ce gros lourd. La jeune femme lui passa donc devant sans un mot se rallumant une clope sous son nez au passage, histoire de bien le faire chier si celui-ci était un non-fumeur. « Ca fait trois quarts d'heure que je t'attends ici, et tu m'ignores ?! » La jolie brune faillit s'étouffer avec sa fumée à l'entente de ses paroles. Elle se retourna donc vers cet inconnu dont elle ignorait tout mais qui lui semblait savoir un peu trop de choses à son sujet. Elle se rapprocha lentement de lui avant de lâcher  « Pourquoi t'as envie d'un rencard chéri ? C'est dommage j'ai pas le temps. Trouve toi une autre fille à stalker si t'as tellement rien à faire de tes journées. Y en a bien une qui te léchera les pieds pour ta jolie gueule ou pour monter dans ta bagnole. Les pétasses ou les filles sans cervelle ça manque pas de nos jours. » dit-elle en désignant d'un coup de tête la luxueuse voiture blanche derrière. Avant de se retourner et avancer elle ajouta  « Arrête d'agir comme si j'étais ta copine, c'est pas le cas et ça le sera certainement jamais. Alors arrête de me suivre, remballe ton luxe à deux balles et casse toi. Et rechigne pas, t'en trouveras d'autres des nanas.  » avant de fumer une latte et de reprendre sa route. Il était complètement malade ce gars.

C'était tout de même vrai que le comportement du jeune PDG était des plus étranges ces derniers temps. Quel individu normalement constitué s'amuserait-il à se renseigner sur une femme qu'il ne connait pas et qui plus est, dont il serait intimement convaincu quelle n'est absolument pas assez bien éduquée et jolie pour lui plaire ? Nous dirons simplement que Tae Seon est tout, sauf une personne normalement constituée. Mais en réalité, la jeune femme ne se rendait probablement pas compte de l'intérêt et de la curiosité qu'elle pouvait bien engendrer chez lui. Lynn était bien la première femme dans ce monde à oser l'envoyer paître de la sorte. Enfin, il y avait bien cette strupide voisine également... mais ça, c'est une autre histoire. Non. La jolie brune n'hésitait pas une seconde à le rembarrer comme s'il était le dernier des abrutis, l'humiliant comme jamais il n'avait été humilié. En règle générale, la gente féminine ne se comporte absolument pas de cette façon avec lui. Au contraire, elles ont plutôt tendance à être au petit soin avec lui, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour avoir ne serait-ce qu'un sourire de sa part et pourquoi pas, un ticket avec lui. Exaspérant. C'était sans arrêt la même chose et ça en devenait lassant. Regardez donc ces femmes, ne se conduisant que trop bien histoire d'obtenir des faveurs. Dégoûtant, voilà ce que c'était. Déjà que le jeune coréen ne porte pas les femmes dans son cœur, elles n'arrangeaient rien à la chose. Quoi que, il faut croire que les miracles existent ! Ne faisons pas de conclusions trop hâtives, mais le toupet de la coréenne qu'il suivait actuellement était quelque chose qu'il n'avait jamais connu. Après tout, les filles ne sont peut-être pas toutes les même...

« Pourquoi t'as envie d'un rencard chéri ? C'est dommage j'ai pas le temps. Trouve toi une autre fille à stalker si t'as tellement rien à faire de tes journées. Y en a bien une qui te léchera les pieds pour ta jolie gueule ou pour monter dans ta bagnole. Les pétasses ou les filles sans cervelle ça manque pas de nos jours. » arrêté dans son élan lorsque son interlocutrice se tourna brusquement, il resta bouche bée devant cette réponse riche en... grossièreté. Encore heureux qu'il avait connu la jeunesse des temps moderne et qu'il ne faisait pas parti de ces riches coincés outrés au moindre pets de travers. Elle qualifiait les autres filles de 'pétasses' et autres 'filles sans cervelle'... se considérait-elle donc comme différente des autres ? Voilà qui était intéressant. Il n'eut pas le temps d'émettre le moindre son que la demoiselle ajoutait : « Arrête d'agir comme si j'étais ta copine, c'est pas le cas et ça le sera certainement jamais. Alors arrête de me suivre, remballe ton luxe à deux balles et casse toi. Et rechigne pas, t'en trouveras d'autres des nanas. » il ne pu retenir un rictus amusé sur son visage, pouffant presque de rire. Sa quoi ? Copine ? Alors là, c'était bien le pompon. Non seulement elle était assez sûre d'elle pour se permettre de le traiter comme un vulgaire animal, mais en plus, elle l'était assez pour s'imaginer qu'il puisse s'intéresser à elle d'une façon amoureuse, si l'on peut dire. Eh bien, c'était bien peu le connaître. « Ma copine ? Ha, elle est bonne celle-là. Sache que pour être qualifier ainsi, il faut en avoir un minimum dans le crâne et, comment dire ? Être jolie. » c'était bas, très bas même. Mais après tout, c'était vrai quoi. Lynn n'était absolument pas son type. Il serait fou de s'intéresser à elle pour une autre raison que son caractère bien trempé. Oui, la nature de son intrigue n'irait jamais plus loin que ça.

« Inutile de jouer les dures avec moi. Tout le monde rêve de mettre un jour les pieds dans une caisse comme la mienne. » ajouta-t-il alors que la brune s'éloignait d'un pas décidé. Matérialiste et sûr de lui, Tae Seon l'était, effectivement. Il ne comprenait tout simplement pas que des gens puissent se contenter du strict minimum, sans jamais désirer une vie de luxe. C'était impossible. Au moins une fois dans une vie, il nous arrive de le souhaiter. Lynn n'échappait sûrement pas à la règle. Elle voulait probablement juste garder sa fierté. Les mains dans les poches à la regarder partir, il soupira en esquissant un léger sourire, attendant de voir si elle allait rétorquer ou non. Au quel cas, il devrait agir en conséquence pour ne pas qu'elle lui échappe à nouveau. C'était fou quand même. Quand il ne voulait pas croiser une personne, elle était des plus simple à trouver et à garder auprès de soi, mais lorsqu'il souhaitait la croiser et en connaître plus sur elle, c'était un véritable parcours du marathon. Heureusement pour lui, même s'il s'était bien habitué à sa richesse et qu'il avait adopter des traits de caractère typiques des gens aisés, il gardait en lui le souvenir des difficultés qu'ils avaient enduré sa mère et lui dans le passé. Durant leurs premières années en Corée du Sud. Et qui sait, peut-être avait-il même connu bien pire lorsqu'il était dans le nord. Seule sa maternelle avait la réponse et il était fort probable qu'il ne connaisse jamais la vérité, d'ailleurs.

Comment en était-elle arrivée là. Et bien cela remontait à un magnifique après-midi shopping qui s'était assez mal terminé. A vrai dire, il est très courant qu'un inconnu vous « accoste » pour vous empêcher d'acheter la paire de chaussures qui vous plait. Oui, vous avez bien entendu, l'individu qui lui faisait face en ce moment même était le fou furieux qui lui avait tenu tête pendant près d'un quart d'heure car il ne voulait pas qu'elle achète sa paire de talons. Connaissant Lynn, inutile de dire qu'elle l'a bien gentiment envoyer balader. Où va le monde. Déjà qu'elle ne supporte pas qu'on lui dicte ce qu'elle doit faire en temps normal, que se soit un inconnu qui lui tombe dessus de nulle part pour s'acquitter de cette tache est encore pire. Et depuis ce jour là, elle avait déclenché un je ne sais quoi qui faisait qu'elle le croisait... partout. Si au début elle ne s'en formalisait pas le moins du monde et l'ignorait sans cesse, cela commençait à peser. Surtout quand il agissait comme si ils se connaissaient depuis bien longtemps et qu'elle était odieuse de le snober de la sorte. Ce mec avait décidément une case en moins quelque part. Si de son côté elle n'en avait que faire, d'un autre beaucoup de personne flipperaient de savoir que quelqu'un les suit à la trace. A le voir étaler sa richesse à tout va, qu'elle était donc son problème de poursuivre une fille telle que Lynn qui ne baignait en rien dans le luxe, bien au contraire, et avait un train de vie bien trop lugubre pour quelqu'un dans son genre, bien qu'il soit vrai qu'elle n'en donne pas l'impression. Il devait certainement trop s'ennuyer dans sa cage dorée ce pauvre petit.

« Ma copine ? Ha, elle est bonne celle-là. Sache que pour être qualifier ainsi, il faut en avoir un minimum dans le crâne et, comment dire ? Être jolie. » Rictus. Rire moqueur. Ce mec était tout de même assez drôle. Pas en lui même, mais son ridicule la faisait rire. Bizarrement, elle trouvait que son comportement contredisait fortement ses mots. Si cela pouvait lui faire plaisir de penser qu'elle n'avait rien dans la tête, soit. Elle n'était peut être pas une tête en cours, mais elle en savait certainement beaucoup plus que lui dans d'autres domaines. Il ne la trouvait pas jolie ? Les critères de beauté sont tous différents pour les uns et les autres. Mais alors, qu'avait-il a à la suivre constamment si il ne voulait pas d'elle. Après un léger sourire et en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette, Lynn s'appuya contre le mur en croisant les bras. Elle dit alors d'un ton amusé  « Si ton opinion sur moi est si positive, je peux savoir pourquoi tu me suis sans cesse jusqu'à m'attendre pendant... trois quart d'heures à la sortie de ce bar ? Je peux savoir c'est quoi ton problème ? Tu t'ennuies tellement dans ta vie que tu t'amuses à suivre toutes les filles que tu croises ? D'ailleurs tu as un GPS avec mon nom ? car savoir exactement où je suis et à quelle heure j'y suis c'est assez bizarre. On appelle ça stalker les gens pour ta gouverne, et c'est pas super agréable. Elle fit une légère pose avant d'ajouter d'un ton un peu plus sérieux  « Qu'est-ce que tu me veux. »

Lynn pouvait bien lui demander, après tout, cet inconnu la suivait depuis un sacré temps maintenant, elle ne savait rien de lui, et tout ce qui trouve à lui dire au final c'est qu'elle n'avait rien dans le crane et qu'elle n'était pas jolie. Très bien, mais alors quel était donc l’intérêt d'empiéter sur sa vie privée comme ça . Il y avait de quoi se poser des questions. « Inutile de jouer les dures avec moi. Tout le monde rêve de mettre un jour les pieds dans une caisse comme la mienne. » Oh.Mon.Dieu. Venait-il vraiment de dire ce qu'elle avait entendu ? Elle n'en avait strictement rien à carrer de sa caisse. Les mecs matérialistes dans son genre et jouant de leur argent la dégoûtait. Si on leur retirait toute leur richesse et leur joujou valant des millions, ils ne seraient plus rien. Ce genre de personnes ne connaissent pas les vrais valeurs de l'argent ni même le respect de bon nombre de choses. Pour eux, l'argent ouvre toutes les portes. Sauf que non, tout ne s'obtient pas avec un billet. Bien au contraire. Elle se mit à rire.  « Tu fais pitié. Si tu crois franchement que ce genre de choses m'intéressent, tu te mets le doigt dans l’œil. Et profond en plus. T'as besoin de toutes ses choses pour t'affirmer ou quoi ? » Elle se demandait si il se rendait compte qu'étaler son fric à tout va ne faisait pas en sorte que les gens l'apprécie plus que ça. Au contraire.

À vrai dire, il était totalement inutile de nier le fait que la rencontre des deux jeunes gens ici présents avaient été des plus... spéciale. Et mieux vaut préciser que le jeune PDG n'avait pas montré une très bonne image de lui ce jour-là. Au contraire, il était même probablement passé pour l'énergumène le plus étrange, le plus casse-pieds et le plus illogique de tous les temps. Quelle idée d'aborder une femme en l'empêchant d'acheter les chaussures qui lui font plaisir. Bon, il faut dire que le jeune homme a les idées bien arrêtées sur le genre de personnes qui peuvent ou non se permettre d'acheter des articles de grande marque et il se trouve que la jeune Lynn ne remplissait aucun des critères qu'il s'était fixé. Est-ce une raison pour venir faire intrusion dans sa vie privée ? Selon Tae Seon, oui. Quel sacrilège que de laisser une personne pareille porter de si belles chaussures ! D'ailleurs, où avait-elle trouvé l'argent pour les payer ? Parce que oui, en fin de compte, c'est après une dispute pour le moins originale que la coréenne avait fini par l'emporter sur l'esprit conservateur du grand brun. C'est ce jour-là, le fameux jour où il s'était senti le plus humilié de toute son existence. Ce jour-là qu'il rencontra la seule et unique femme qui avait osé lui tenir tête devant une foule de clients totalement désemparés par cette situation. Et les vendeuses qui tentaient de le défendre... ces potiches. Toutes les même. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, même si cela l'énervait quelque peu de se faire marcher dessus de la sorte, il voulait en savoir plus sur son interlocutrice. Tout simplement parce qu'elle lui prouverait peut-être que, la gente féminine n'est pas composée d'êtres inutiles et sans intérêt uniquement.

Cela pouvait paraître un peu masochiste de sa part, d'apprécier – même si c'est un bien grand mot – le fait d'être enfoncé six pieds sous terre devant tout le monde et même pire, d'aller à la rencontre de la jeune femme en prenant le risque certain de se faire rejeter de toutes les manières possibles et imaginables. Mais que voulez-vous, la curiosité a un prix et le jeune homme semble prêt à le payer. « Si ton opinion sur moi est si positive, je peux savoir pourquoi tu me suis sans cesse jusqu'à m'attendre pendant... trois quart d'heures à la sortie de ce bar ? Je peux savoir c'est quoi ton problème ? Tu t'ennuies tellement dans ta vie que tu t'amuses à suivre toutes les filles que tu croises ? D'ailleurs tu as un GPS avec mon nom ? car savoir exactement où je suis et à quelle heure j'y suis c'est assez bizarre. On appelle ça stalker les gens pour ta gouverne, et c'est pas super agréable. » nouveau rictus de sa part, beaucoup plus amusé que le premier en revanche. Lynn le faisait bien rire. Au final, elle n'était peut-être pas si différente des autres à ne pas comprendre ce que pouvait bien lui vouloir notre richard national et à s'imaginer toutes sortes de scénarios des plus stupides. Il ne la lâcha pas des yeux, souriant toujours, tandis qu'elle ajoutait : « Qu'est-ce que tu me veux. » c'est bien ce qu'il pensait. La demoiselle ne se doutait absolument de rien et se conduisait comme une pauvre jeune fille effarouchée, prenant son courage à deux mains pour voir clair dans le jeu de son violeur. Ha, triste vie que celle d'un incompris.

Sans perdre son sourire et ne bougeant pas d'un pouce, il observa la jolie brune en rétorquant : « Inutile de jouer les dures avec moi. Tout le monde rêve de mettre un jour les pieds dans une caisse comme la mienne. » sans même prendre la peine de répondre à sa question. Ses remarques à propos de ce véritable bijou ne faisait que prouver un peu plus qu'elle était... jalouse. La méchanceté n'est qu'une preuve de la jalousie d'autrui, c'est bien connu. Et la voilà qui se mit à rire. Décidément, ces deux-là n'arriveraient jamais à rien en se faisant rire de la sorte. « Tu fais pitié. Si tu crois franchement que ce genre de choses m'intéressent, tu te mets le doigt dans l’œil. Et profond en plus. T'as besoin de toutes ses choses pour t'affirmer ou quoi ? » oh, ce n'était pas très gentil ça. Le sourire de Tae Seon perdit quelque peu son intensité mais, il n'allait pas s'arrêter là. Cet homme était bien connu pour être sans gêne et ce n'est sûrement pas ce soir qu'il allait changer sa nature profonde. Doucement, il s'approcha de la coréenne qui était alors adossée au mur. Gardant une main dans une de ses poches, il sortit l'autre pour la placer juste à côté du visage de la jeune femme qu'il regarda dans les yeux sans flancher. Trop près, sûrement l'était-il et si des journalistes passaient par là, il pouvait être certain d'apparaître dans la presse à scandale dès le lendemain. Mais qu'importe, les chances étaient minimes. « Il me semble que l'on s'est mal compris. » dit-il avant de faire une petite pause, soupirant. « Je ne suis pas un tordu de bas étage, stalker, violeur ou tout ce que tu voudras. Hm, je me demande seulement d'où peut bien te venir cette fierté mal placée qui te permet de me rembarrer comme un moins que rien, là où les autres femmes me courraient après. » rangeant sa seconde main dans sa poche, il se redressa et s'éloigna légèrement sans tourner le regard. « Oui, je crois que tu éveilles ma curiosité. »