J’entendais un vague bruit dans ma chambre, était ce la mort qui venait m’enlacer ? J’essayais d’ouvrir les yeux, mais impossible, ils étaient comme collés. J’essayais aussi de bouger la nuque pour tourner la tête mais aussi impossible. Je ne sentais plus aucun muscle, j’étais en quelques sorte cloué au lit. Je ne ressentais plus la douceur de mes draps, la seule sensation qu’il me restait était celle un tambour dans le crâne. Finalement je pouvais ouvrir les yeux. La nuque se faisait toujours aussi douloureuse elle mais j’étais bel et bien en vie. Je me trouvais par contre non pas dans mon lit mais sur mon planché. Comment avais-je atterris là ? Je me souviens juste d’être sorti la veille avec le groupe pour jouer un peu et ensuite … Ensuite c’est le trou noir, je ne me souvient d’absolument rien du tout.

J’arrivais à enfin bouger, je me relève tant bien que mal, tout en ayant une vision floue, je m’asseyais sur mon lit, je pose mes coudes sur mes genoux et ma tête sur mes paumes qui font fasses à mon plafond, je frotte vivement mon front pour me réveiller quelques peu et essayer de comprendre ce qui c’est passé. Quand j’avais ma vision normale retrouvée, je remarquais quelques cadavres de bières et surtout deux bouteilles de Whisky totalement vides. Je soupirais à cette vision du chaos, j’avais fait le ménage dans ma chambre la veille du matin alors que je n’avais pas cours de la journée. J’essayais de me relever pour aller me passer un peu d’eau sur le visage mais mes jambes ne portèrent pas et je retombais tout de suite sur mon lit. J’avais vraiment abusé cette nuit … Je rebuvais depuis le mariage de NichKhun et de Myung Hee voilà de cela un mois maintenant, mais là je pense que c’était la pire de mes gueules de bois …

Dire que j’avais recommencé à boire pour ne pas gâcher le plus beau jour de mon frère est en partie vrai, j’avais repensé à notre mère disparue et je m’étais isolé pour lui cacher mon chagrin, le chagrin de savoir que celle qui nous avait donné la vie n’était plus là pour partager avec son ainé ce moment de tendresse, ce moment de l’union de deux êtres qui s’aiment et se sont jurés fidélités. J’avoue qu’au début, je me suis occupé beaucoup de Myung Hee, la questionnant le premier jour pour savoir tout sur elle. Elle était arrivée comme si de rien était et leur couple avait commencé un peu après. Dire que je l’appréciais au début n’était totalement faux, elle était sympathique, charmante et leur relation me laissait un peu champs libre pour tenter de reconquérir Hyun Ae, mais quand j’ai vu Nich plus malheureux que je ne l‘avais jamais vu, j‘ai détesté la seconde Cho, je lui en voulais énormément. Elle avait blessé mon frère et ça je ne le supportais pas. En faisant tout pour changer les idées de Nich et lui remonter le moral. Un soir à la fin de la première semaine ou il était revenu chez nous, mon frère essayait désespérément d’appeler son ex petite amie, à un certain moment je m’étais énervé et j’avais empoigné son cellulaire pour effacer le numéro de cette dernière. Plus le temps passait et plus je me rendais compte que cette fille comptait beaucoup pour lui. Nous nous sommes expliqué et j’ai appris à un peu mieux la connaitre. Elle fait partie maintenant de la famille même si je voulais voir Hyun Ae épouser Nich et qu’elle soit ma belle sœur et ce malgré le fait que nous avions formé un couple quand nous avions dix sept ans. Je ne voulais que son bonheur et s’il devait passer par un couple avec Nich je me serais effacé et j’aurais refoulé mes sentiments toujours très présents pour elle bien au fond de mon cœur en me disant que ce que nous avions vécus, personne ne pourrait nous l’enlever.

Quelques larmes coulèrent en repensant à notre mère mais d’un geste précis de la main, je les fis disparaitre. Je ne voulais pas que quelqu’un remarque que j’avais pleuré. Je ne voulais plus passer pour le bébé de la famille, je devais me montrer digne mais digne avec une belle gueule de bois cette fois. D’un effort, je me levais et parti en titubant vers la salle de bain, j’avais besoin d’une douche glacée. Je me dénudais et entrais enfin sous la douce tout en ouvrant le jet coté eau froide. Sentant l’eau sur ma peau je sursautais mais cela fit un bien fou. Je sentais la douleur un peu disparaitre, même si ma nuque me faisait encore souffrir mais c’était du à la nuit sur un sol des plus dur. Au bout d’une dizaine de minutes je sortais enfin de la salle d’eau, je ramassais ce qui trainait pour éviter de me blesser et je commençais à m’habiller quand je finis de me sécher. J’avais envie de sortir pour prendre un café. Et quoi de mieux que de rendre l’utile à l’agréable en allant au chokollis pour essayer d’y voir Hyun Ae. Mais pour ça je devais m’habiller et je pris le premier pantalon qui me passait sous la main, il était noir et cela me plaisait. J’adorais ce dernier, avec un t-shirt qui représentait le drapeau britannique et la reine d’Angleterre censurée en son milieux. J’ajoutais à ça un veston noir qui me saillait à merveille. Après avoir jugé ma tenue dans le miroir, je descendis à pas de loups les escaliers de la maison pour prendre les clefs de la voiture de mon père. Je fis un rapide détour par la boite à pharmacie pour prendre un ibuprofène. J’avalais le médicament à l’aide d’un grand verre d’eau et je sortais enfin de chez moi. Je ne mis pas la radio une fois installé dans la voiture, ma migraine me faisait trop mal et me rappelait mes excès de la veille. Le charme d’une berline allemande comme la notre c’est que le moteur est silencieux et les sièges confortables, parfois trop même. Je lançais le moteur et le fis vrombir légèrement pour le laisser chauffer avant d’enclencher la marche arrière et quitter le garage qui se refermais presque automatiquement une fois le capot passé. Je me rendis au café en roulant prudemment, je ne voulais pas trop attirer l’attention de la police qui m’aurait contrôlé et certainement retiré le permis de conduire tant j’avais une sale mine.

Finalement quand j’arrivais, je me garais non loin du lieu dans lequel je voulais me rendre et enclenchais l’alarme. Je poussais la porte et un petit son cristallin, se fit entendre, doux habituellement à l’oreille mais pas cette fois si bien que je m’empressais de poser deux doigts sur ma tempe droit pour y effectuer de discret mouvements circulaires. Je regardais rapidement autour de moi et aperçu, celle qui hantait encore certains de mes rêves. Elle était debout au comptoir, je m’y rendis. Je la regardais discrètement quand la personne avant moi embarquait sa commande, je m’avançais et souris discrètement pour agir comme un client normal.

"Bonjour Hyun Ae, je vais prendre un café bien noir s’il te plait ."

Ma voix avait été plus basse que d’habitude et je n’osais pas la regarder dans les yeux. Elle me connaissais depuis la petite enfance et en un regard elle pouvait savoir si j’allais bien ou mal. J’attendais qu’elle me demande la somme je devais payer et mon café pour lui tendre l‘argent. Nouveau sourire discret et j’empoignais mon petit noir.

"Cela te dirais d’en prendre un avec moi ? Cela fais longtemps que l’on a pas passé un peu de temps tout les deux ?"

Lui demandais je finalement en espérant qu’elle dise oui. Je souriais de nouveau et levais finalement les yeux, attendant sa réponse. Cette femme m’avait rendu heureux adolescent mais nos chemins s’étaient séparé comme pour beaucoup. Depuis nous étions redevenu amis comme au début, même si j’avais toujours quelques sentiments amoureux pour elle. Je ne pensais plus, non je me refusais de penser à reformer un couple avec elle, je voulais juste passer un peu de temps avec mon amie ma complice.

Spoiler:

Rien de bien nouveau ce matin. Mon cadran sonna, comme toujours, à 5h pile et j’ouvris les yeux puis étirai le bras pour faire cesser le son strident qui ne me mettait pas de bonne humeur. Je me levai sans me poser de question. 5h ça pouvait sembler tôt pour le restant du monde, mais j’en avais l’habitude. Je ne faisais pas la fête jusqu’aux petites heures du matin, ce qui aidait grandement. J’avais eu une nuit complète de sommeil. Cela faisait un mois maintenant que je vivais dans la même routine sans jamais y déroger. Je me levais, sautais sous la douche pour me réveiller, prenait un petit-déjeuner dans la cuisine… Parfois mon père se joignait à moi quand il travaillait, mais sinon j’étais toute seule et la solitude ne me dérangeait pas. Quand j’étais toute seule, je n’avais pas besoin de faire semblant que j’allais bien. Depuis le mariage de NichKhun et Myung hee, je broyais du noir et je n’avais pas vraiment pris du mieux. J’avais revu Nich à la fête chez Soon Mi et ça m’avait suffit. Nous nous étions échangés quelques messages textes par la suite, sans plus. Je me tenais occupée et j’avais toujours quelque chose à faire quand il était libre. Je travaillais tout le temps. Il nous aurait fallu une serveuse de plus au Café pour que j’aille un horaire de travail raisonnable, mais je préférais me surcharger et ne pas avoir de temps libre. NichKhun devait penser que je l’évitais et c’était peut-être, inconsciemment, le cas. Je n’avais pas encore trouvé la façon dont j’allais agir avec lui, même si ce genre de chose ne se prévoyait pas vraiment. C’est surtout que j’étais encore loin d’avoir accepté le fait qu’il était marié à ma cousine. J’essayais également de me convaincre qu’il avait beaucoup mieux à faire dans sa nouvelle vie d’homme marié que de me voir, même s’il me disait le contraire.

Bref, je me levai dès que mon cadran sonna et je me dirigeai comme un zombie vers la salle de bain. Je n’avais même plus besoin d’y penser. Cela faisait plusieurs années que je travaillais comme serveuse au Café de ma mère et la routine était bien encrée. L’eau chaude ne me réveilla pas vraiment et je séchai mes cheveux rapidement. C’était encore un matin où je n’avais pas envie de faire des efforts. J’attachai mes cheveux dans une queue de cheval et me maquillai légèrement. Je fis encore moins d’effort pour choisir ma tenue. Un t-shirt blanc et un jean noir allaient faire l’affaire comme uniforme de travail. Je soupirai en voyant que mes pantalons étaient trop grands. Je n’avais pas besoin de maigrir et je ne l’avais pas voulu. Seulement, j’avais négligé mon alimentation dernièrement. J’étais loin d’être anorexique et je n’avais pas de troubles alimentaires, jamais je n’avais ressenti le besoin de suivre un régime, mais je n’avais pas faim et je passais trop de temps à travailler. J’oubliais tout simplement de manger.

Ce matin, j’étais seule à la cuisine et je m’installai au comptoir avec un bol de céréales que je voulais me forcer à manger. Toutefois, après en avoir avalé la moitié, je jetai le reste. J’avais l’impression que j’allais vomir si je mangeais plus que ça et je me promis de manger quelque chose dans une heure au Café. Je n’avais pas de temps ni d’argent pour m’acheter de nouveaux pantalons et si je maigrissais encore, j’allais avoir l’air d’un paquet d’os.

À 6h, je montai dans le bus au coin de la rue. Le Café ouvrait à 7h, mais j’avais des tâches à faire avant qu’il ouvre. Vingt minutes plus tard, je débarrais la porte et éteignis le système d’alarme. J’avais quarante minutes avant que les deux autres serveuses qui travaillent aujourd’hui arrivent. Je passai le balai et nettoyai les tables avant d’enfiler mon tablier et de m’enfermer en cuisine. Je devais remplir les présentoirs avant que les clients envahissent le café. Au moins, à trois serveuses au Café aujourd’hui, je savais que j’allais avoir une journée relativement relaxante. Parfois, j’étais toute seule au Chokollis et je devais m’assurer qu’il reste assez de nourriture dans les présentoirs en plus de prendre les commandes et de servir les clients. Quand la première des deux serveuses arriva, j’avais une première fournée de biscuits au four et je n’avais pas vu le temps passer. Il y avait deux choses qui me faisait perdre la notion du temps en plus de me détendre, dans la vie : dessiner et cuisiner. J’avais abandonné mes cours à l’université en arts, mais une des raisons qui me poussait à rester travailler au Café et à ne pas retourner aux études tout de suite, c’était parce que ça me plaisait d’y être. J’aidais ma mère aussi, c’était la principale raison. Elle ne pouvait plus y travailler et je savais que cet endroit lui tenait à cœur et j’allais m’en occuper tant et aussi longtemps qu’elle allait être en vie.

Les deux serveuses m’assurèrent que je pouvais rester en cuisine et qu’elles allaient s’occuper des clients. Deux heures plus tard, quand je fus certaine que nous n’allions manquer de rien, je quittai la cuisine et allai les aider avec les clients. Le rush du matin était passé et les deux serveuses en profitèrent pour me dire que je pouvais partir si je le voulais. Elles savaient bien que j’avais travaillé toute la semaine et les semaines d’avant aussi. Contrairement à ce qu’elles pensaient, je n’étais pas épuisée et j’insistai pour rester. Je promis toutefois qu’à 17h j’allais partir. Il m’arrivait parfois d’être présente de l’ouverture à la fermeture à 23h. J’aurais pu le faire, mais elles refusèrent en prétextant qu’elles allaient me mettre dehors de force si j’étais encore là à 17h01. Je mis fin à la conversation en décidant que c’était maintenant moi qui servait les clients et, justement, il y en avait un qui venait d’entrer. Je préparai son café et le fit payer. Dès qu’il se retourna, je reconnu le client qui se trouvait derrière lui et un sourire illumina mon visage. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu Jae Khun et j’étais contente de le voir au Café ce matin. Je gardai une attitude professionnelle, mais je me retenais pour ne pas faire le tour du comptoir et aller lui faire un câlin.

- Bonjour Hyun Ae, je vais prendre un café bien noir s’il te plait.

Il garda les yeux baissés et je fronçai les sourcils. Quelque chose clochait. Je pouvais le deviner tout de suite. Je connaissais le plus jeune des deux Kim depuis longtemps maintenant. En plus de le voir souvent quand j’étais petite et que j’allais chez Nich, nous avions eu des amis en commun au lycée ce qui nous avais permis de se voir souvent et même de sortir ensemble. Son grand frère n’avait pas été mis au courant de cette histoire et encore aujourd’hui, c’était un secret bien gardé. Connaissant le tempérament protecteur et un peu possessif de NichKhun à mon égard, c’était probablement mieux qu’il ne le sache pas. Je ne regrettais pas du tout d’être sortie avec Jae Khun. Je tenais encore beaucoup à lui, mais nos études à l’université nous avaient éloignés et nous avions mis fin à notre relation.

Je préparai le café de Jae et le posai devant lui avant de le faire payer. Mon ami me proposa d’aller m’asseoir avec lui.

- Cela fais longtemps que l’on a pas passé un peu de temps tout les deux ?

Je tournai la tête vers les deux autres serveuses pour leur demander si je pouvais prendre une petite pause. L’une d’elles me répondit que je pouvais non seulement prendre une pause, mais aussi partir et prendre tout mon après-midi de congé. J’ignorai sa remarque et me retourner vers Jae Khun.

- Je me prépare un café et je te rejoins.

En me servant un café, je me rappelai que je n’avais pas encore mangé. J’attrapai une viennoiserie au passage en me rappelant que je devais déduire de ma paye ce que j’avais pris aujourd’hui. Ma mère me disait toujours que je pouvais prendre tout ce que je voulais, mais je tenais à payer ce que je mangeais comme si j’étais une cliente. Je déposai mon café et ma viennoiserie à la place libre devant Jae Khun mais je restai debout et me mit face à lui.

- J’ai pas eu de câlin, ai-je dis en souriant avec une voix mignonne.

Il n’eut pas le choix de se lever. On ne refusait pas mes câlins! Surtout pas quand ça faisait aussi longtemps que ne s’était pas vus. Même au mariage, je ne lui avais pas parlé. J’évitais NichKhun ce soir-là et les fois où j’avais vu Jae Khun durant la soirée, il était avec son frère. Je pus donc le serrer dans mes bras pour la première fois depuis longtemps. Jae était plus grand que son frère et je me sentais minuscule dans ses bras. Je me reculai ensuite d’un pas, mais levai les yeux vers lui et pris son visage entre mes mains pour l’obliger à me regarder. Il ne pouvait pas échapper à mon regard soupçonneux et à la vigilance de mon instinct maternel. Il avait évité mon regard en entrant et j’avais bien vu que quelque chose n’allait pas. Maintenant que je l’observais, je voyais qu’il n’était pas malade, mais qu’il avait surtout l’air fatigué. Je le relâchai, mais gardai les sourcils froncés en m’assoyant à la table.

- Tu vas bien? T’as pas l’air en pleine forme.

J’avais eu l’habitude, tout au long de notre adolescence, de voir son frère dans cet état suite à ses nombreuses soirées arrosées. Par contre, Jae Khun c’était plus rare. Je regardai un peu autour de nous pour constater que mis à part une dame assise à une table qui lisait son journal et Jae, il n’y a avait pas d’autres clients.

- Tu veux en parler? T’as entendu mes collèges, elles ne s’opposeront pas si je dis que je vais me promener dehors avec toi.

Jae Khun me connaissait assez bien pour savoir que je lui demandais s’il voulait m’en parler, mais que je n’allais pas m’offusquer ni insister. Je lui faisais juste savoir qu’il pouvait m’en parler s’il le désirait. De plus, le Café était calme et elles allaient se débrouiller sans moi. J’avais très envie de passer du temps avec mon ami qui m’avait manqué.

Spoiler:

L’enivrement est une solution échappatoire à tout homme pour oublier ses malheurs, même à moi et quand je me réveillais sur le plancher de ma chambre, entouré de canettes de bières et de deux bouteilles de whisky. J’avais une sacré gueule de bois un joli torticolis et surtout plus aucuns souvenir de ce qui c’était passé la veille au soir. Je me souvenais juste avoir envoyé un message sur le téléphone de Nich pour lui demander un renseignement et d’être sorti avec mon groupe de musique et puis le blackout total … je ne me souvenais absolument de rien. Avais-je bu durant notre sortie ? Avais-je picolé tout seul dans ma chambre ? Rien, je ne souvenais absolument de rien du tout. Je ne pouvais que constater les dégâts, aussi bien visuels que physique avec mon mal de crâne.

L’alcool m’avait aidé au mariage de Nich à cacher ma peine car le douloureux souvenir de notre mère décédée quelques années plus tôt remontait à la surface, je pensais il était vrai tout les jours à elle, mais j’aurais aimé ce jour là encore que d’habitude, qu’elle soit présente pour fêter ce jour de joie ou son grand garçon comme elle aimait le nommer, devenait un homme marié. Hyun Ae m’avait évité ce jour là et je ne savais pas pourquoi ! Je n’avais jamais parlé de mariage avec elle, ni même avec personne d’ailleurs. Ou si je l’avais suggéré c’était un soir alors que nous étions enlacés tendrement lors d’un de nos rendez vous amoureux. Mais nous avions dix sept ans à cette époque. Seuls quelques personnes savaient pour notre relation, des amis qu’on avait en commun dont Sun Ae, qui était un peu la gardienne de notre secret. L’eau avait coulé sous les ponts et même si nous n’étions plus ensemble, je préférais que Kyung Ae le frère de Hyun Ae et surtout Nich n’apprennent rien de cette histoire d’amour. Mon frère était bien trop protecteur avec son amie pour qu’il le sache. Je ne lui avait jamais dit qu’elle me plaisait à moi aussi et que ces lèvres étaient magique. Devant mon ainé, nous étions des amis qui se connaissaient depuis le bac à sable et non pas un ancien couple. Bien que j ‘avais toujours des sentiments pour mon ex petite amie, je me gardais bien de les lui avouer. J’avais déjà du me séparer d’elle à cause de nos études, alors la perdre une nouvelle fois car j’aurais foncé tête baissée, je n’y pensais même pas.

Je prenais un cachet pour calmer mon crâne qui s’était transformé en grosse caisse après m’être habillé. Je montais assez rapidement dans ma voiture et ne claquais pas trop fort la portière pour que cela ne résonne pas trop, trop fort. J’aimais mon véhicule pour son confort mais aussi pour le silence qu’il pouvait m’apporter. Je n’étais pas spécialement fan de tuning ou de moteur sportif, non moi ce que je recherchais avant tout c’était le confort et l ‘élégance dans une voiture. Je les aimais félines et courbées, de préférence noire pour la carrosserie et allemande pour la nationalité. La mienne était tout cela en même temps avec un ronronnement félin en plus. Je laissais chauffer le moteur quelques secondes et enclenchais la marche arrière pour prendre la route et aller prudemment au chokollis auquel j’arrivais un peu plus tard. La fine clochette de la porte d’entrée me redonnait un mal de chien au niveau de la tête. Je devais attendre que ce foutu médicament fasse enfin effet. Patiemment j’attendais mon tour et la vis me sourire.

Quand se fut à mon tour, je m’avançais et la saluais poliment et respectueusement comme toutes les vendeuses et me commandais un café bien noir. Je ne levais pas les yeux en lui adressant la parole. Je ne voulais pas qu’elle voit que j’allais mal, enfin la connaissant elle se douterait que j’étais pas au top. Elle me préparait mon café et je payais quand je l’invitais à s’asseoir avec moi. J’avais envie de passer un peu de temps avec elle et lorsque je l’entendis « Je me prépare un café et je te rejoins. » je me détendis un petit peu. Quelques instants plus tard, elle était debout devant moi. « J’ai pas eu de câlin » me dit elle de sa si jolie voix. Je la regardais enfin et me levais pour plonger dans ses bras. Je lui caressais ces cheveux et posais ma tête contre la sienne, cela me faisait du bien, je sentais mon pouls s’accélérer, mes sentiments pour Hyun Ae étaient encore plus fort que je ne le pensais. Je me savais toujours amoureux d’elle mais pas à ce point. Je me taisais sur ces fameux sentiments mais je ne pouvais m’empêcher un compliment

« Cela fait toujours autant de bien d’être dans tes bras »

Lui murmurais je tendrement dans l’oreille, je ne pensais à rien sauf au bien être qu’elle m’apportait. J’avais passé pas mal de temps dans ses bras quand nous formions un couple, j’aimais l’enlacer et à jamais je n’oublierai notre premier baiser. Nous étions en soirée et même si cela avait été bref, j’avais ce soir là gouté aux douces lèvres de la belle demoiselle qu’elle était déjà à ce moment là. Depuis elle n’avais pas changé et elle était toujours aussi belle. Je crus rêver quand elle posait ses mains sur mon visage alors qu’elle venait de reculer d’un petit pas, cette fois je devais bel et bien la regarder droit les yeux, je plongeais mon regard dans le sien sans un battement de cils. J’avais qu’une envie c’est que nos lèvres se rencontrent de nouveaux, mais je n’y fis aucunes allusions. Non je la regardais juste prendre place sur la chaise en face de la mienne, ces sourcils étaient arcboutés quand elle me soufflait « Tu vas bien? T’as pas l’air en pleine forme. » je ne répondis rien et me reposais sur mon siège, je déposais ma main sur la sienne, souriant un peu, je répondis un peu vaguement

« Je crois que j’ai un peu trop bu hier soir … »

Lui répondis je en baissant de nouveau les yeux, j’avais honte de se que j’avais fait mais j’assumais. « Tu veux en parler? T’as entendu mes collèges, elles ne s’opposeront pas si je dis que je vais me promener dehors avec toi. » Instinctivement je relevais les yeux, qu’allais je lui dire ? Que je buvais pour oublier que j’étais encore amoureux d’elle, Que le mariage de Nich m’avait fait rappeler que nous n’étions plus ensemble ? Que j’étais malheureux que notre mère n’avait pu être là pour assister elle aussi au dit mariage ? Que tout était mélangé et que j’avais encore pleuré ce matin ? Tout se mélangeait dans ma tête mais j’optais finalement pour lui parler de notre mère à Nich et à moi.

« J’ai entendu en effet, cela me plairait bien que l’on aille se balader tout les deux. On vas ou tu as envie ma belle. Tu es sur que cela ne te dérange pas ? »

Je m’attendais à une réplique de sa part car ma question avait été idiote au plus haut point, si elle m’avait proposé son aide, ce n’était pas pour se rétracter quelques secondes plus tard. Une autre femme l’aurait fait certainement mais pas Hyun Ae. Je me relevais et posais un genoux à terre lui tendant la main comme un chevalier qui invite sa gente dame à danser

« Belle demoiselle, votre chevalier est prêt à vous emmener là vous le désirez. Mon carrosse n’est guère loin d’ici. »

Mouais tu parles d’un chevalier, un chevalier doit être fort pour sauver sa princesse, mais ici c’était la princesse qui allait sauver le chevalier, les rôles étaient inversé. Je l’aidais un peu à se relever mais je lui glissais tout de même une autre parole avec un sourire timide.

« Merci … »

Soufflais je doucement. Tout en la regardant à peine. Finalement je lui présentais mon bras pour marcher et quitter le café tout les deux, mon regard glissait tendrement sur celle qui avait partagé ma vie adolescent

« C’est … c’est ma mère … »

Lui glissais je tendrement et presque timidement. Je me retenais pour ne pas fondre en larme devant elle, je ne voulais pas qu’elle me voit pleurer et qu’elle prenne pitié de moi, Hyun Ae était une personne les plus merveilleuse au monde et je savais qu’elle ferait tout pour me consoler si je pleurais mais je ne voulais pas profiter d’une telle occasion pour tenter de nouveau me rapprocher d’elle, elle me manquait c’était certain, mais je forçais le destin ne risquais je pas de le payer ? Hyun Ae était bien trop importante à mes yeux et je préférais garder son amitié que d’essayer de la reconquérir et tout casser. Je ne la quittais pas du regard alors qu’elle était à mes cotés.

« Tu me manques Hyun Ae ! »

Je devais lui avouer absolument et j’avais été direct, je voulais et pouvais parler de ma mère avec elle mais elle devait tout de même savoir qu’elle me manquait car elle était et sera toujours importante à mes yeux quelques soient nos relations.

Spoiler:

Jae Khun avait trop bu hier soir. Ça, je l’avais deviné par moi-même, mais il me le confirmait. Même moi qui n’avais pas l’habitude de boire, je buvais de plus en plus dernièrement et des moments comme il vivait ce matin, j’en avais eu moi aussi. Je détestais avoir la gueule de bois. C’était plaisant d’être saoule pourtant, mais le sentiment d’être une épave que je ressentais le lendemain gâchait tout le plaisir que j’avais à boire. Quoi qu’il en soit, je comprenais ce qu’il vivait s’il avait trop bu hier soir et c’était loin d’être agréable. Je lui proposai d’aller se promener et de se parler un peu et il releva les yeux vers moi. Je serrai sa main dans la mienne en lui offrant un sourire réconfortant. Je souriais aussi parce que j’étais contente qu’il soit là. Je ne pouvais même pas dire avec certitude c’était quand la dernière fois que nous avions passé un moment juste tous les deux. Dernièrement j’avais surtout accordé de l’attention à son frère… Beaucoup trop d’attention à son frère, je devais même dire. Mais c’était une habitude que j’avais fermement l’intention de perdre. NichKhun était marié maintenant et moi j’essayais tant bien que mal de recoller les morceaux de mon cœur brisé. Passer du temps avec des gens que j’aimais et qui faisaient attention à moi, dont Jae Khun faisait partie, allait me faire le plus grand bien. Remonter le moral de Jae en même temps était le moins que je puisse faire. Il ne savait pas à quel point sa présence au Café me remontait le moral à moi et me rappelait que je n’étais pas toute seule.

- J’ai entendu en effet, cela me plairait bien que l’on aille se balader tout les deux. On vas ou tu as envie ma belle. Tu es sur que cela ne te dérange pas ?

Je hochai doucement la tête de gauche à droite. Si ça m’avait dérangé, je ne l’aurais pas proposé! Le Café était vide, les deux autres serveuses pouvaient se débrouiller facilement sans ma présence pour la prochaine heure et il faisait si beau que c’était une torture de rester à l’intérieur au lieu de profiter du soleil du printemps. Jae Khun se releva et avant même que j’ai le temps de le faire à mon tour, il s’agenouilla devant moi et me tendit sa main.

- Belle demoiselle, votre chevalier est prêt à vous emmener là vous le désirez. Mon carrosse n’est guère loin d’ici.

J’avais été surprise au départ qu’il s’agenouille devant moi, mais finalement j’éclatai de rire et posai avec joie ma main dans la sienne. Il m’aida à me relever et me souffla un timide merci. Je ne répondis rien et le suivis à l’extérieur du Café. Je ne méritais pas d’être remerciée. Après tout, je n’avais rien fait encore. J’accrochai mon bras au sien et passai la porte du Chokollis en sa compagnie. Je restai silencieuse un moment tout en marchant. Pour le moment, j’inspirais l’air frais de l’extérieur en ayant l’impression que cela faisait des années que je n’étais pas allée marcher pour le simple plaisir d’être dehors.

- C’est … c’est ma mère …

Je tournai la tête vers lui en attendant qu’il m’en dise plus. Pour parler de sa mère, il était venu voir la bonne personne. Ma mère était mourante et son état se dégradait rapidement. Je me préparais mentalement au pire, mais je savais qu’elle allait bientôt aller rejoindre la mère de NichKhun et Jae Khun. J’eus une boule dans la gorge à y penser et je sentis les émotions monter, mais ce n’était pas le moment de parler de moi et de mes problèmes. Je continuais à regarder Jae tout en marchant à ses côtés. Je ne voulais pas insister et en aucun cas il ne devait se sentir forcer de m’en parler. Toutefois, je n’aimais pas voir Jae Khun dans cet état et je voulais l’aider. Mon ami plongea son regard dans le mien et je crus qu’il allait m’en dire plus, mais ce ne fut pas le cas.

- Tu me manques Hyun Ae !

Je lui souris tendrement et me rapprochai de lui pour serrer son bras contre moi. Je le quittai des yeux pour poser ma tête sur son épaule.

- Tu me manques aussi. Ça faisait trop longtemps qu’on ne s’était pas vus.

Évidemment, c’était ma faute. J’avais négligé tout mon entourage. Entre mon travail et ma famille, j’avais consacré tout mon temps restant à NichKhun qui m’avait trop souvent reprochée d’être trop prise par mes obligations et de ne pas lui accorder assez de temps. Encore ce matin, nous nous étions échangés quelques messages textes et il n’avait pas oublié de me rappeler que je n’avais pas de temps pour lui. J’en vins à me demander si j’aurais accepté d’aller me promener avec lui aujourd’hui comme je le faisais en ce moment avec Jae Khun. Je soupirai avant de reprendre la parole.

- Je suis contente que tu sois venu me voir, j’avais peur que tu m’ais oubliée.

Bien sûr, je n’avais pas vraiment fait d’efforts dernièrement pour rappeler à mes amis que j’existais. La vérité, c’était que j’avais toujours peur de les déranger. Je détestais déranger les gens et je ne voulais pas m’imposer dans leurs vies. Je laissais toujours les gens venir à moi et quand ils ne le faisaient pas, je me blâmais et je me disais qu’ils ne m’aimaient plus. Malgré tout, quand ils voulaient me voir, j’avais rarement du temps pour eux. Je savais que de me surcharger de travail n’était peut-être pas la meilleure façon d’oublier NichKhun, mais c’était ma façon de faire. Je me trouvais stupide d’agir de cette façon et je me promis de faire des efforts. Un simple message texte envoyé une fois de temps en temps allait rappeler à mes amis que moi, je ne les oubliais pas, et qu’il m’arrivait parfois de penser à autre chose qu’au Café Chokollis.

- Mais parle moi de ta mère…

C’était le sujet qu’il voulait aborder, non? Je levai les yeux vers lui et lui fis un petit sourire qui se voulait réconfortant. Je me rappelais un peu de sa mère. Je ne la voyais pas souvent, lui non plus d’ailleurs. Les parents Kim étaient toujours en déplacement à cause de leur travail. Sa mère m’aimait bien, contrairement à son père qui m’avait toujours détestée. Je ne faisais pas partie de la même classe sociale qu’eux, mais ça n’avait jamais empêché ses enfants d’être mes amis. La maman de Nich et Jae, par contre, s’était toujours montrée gentille avec moi. C’était probablement grâce à elle que les garçons avaient pu rester amis avec Kyung Ae et moi. Si sa mère avait été du même avis que son père et qu’elle avait pensé que nous, les Cho, n’étions pas assez bien pour eux, ils auraient probablement essayer d’empêcher les garçons de nous voir. Bref, je la remerciai intérieurement de m’avoir aimée.

Évidemment, j’avais assisté aux funérailles, pas parce que j’étais triste, je n’avais pas connu leur mère assez pour pleurer sa mort, mais parce que j’avais toujours voulu être présente pour Nich et Jae. C’était encore le cas aujourd’hui.

J’avais lu ce que George Washington avait dit un jour "Laissez votre coeur ressentir la peine et la détresse, de chacun." Ces quelques mots, je les avais moi aussi gravé bout de mon carnet de note ainsi que dans ma tête pour en faire une devise personnelle. Mais cette fois c’était mon cœur qui était en souffrance, je n’était pas malade mais j’avais la vague à l’âme. Je me trouvais avec Hyun Ae mon véritable et unique premier amour au café Chokollis, elle avait vu que cela n’allait pas, car oui j’avais trop bu pour oublier ma peine, ces collègues que je ne connaissais pas, lui avaient dit qu’elle pouvait partir et être ainsi se promener avec moi. Ma réponse avait fusé d’une voix douce, jamais avec elle je n’avais élevé la voix sauf dans nos jeux d’enfants, mais c’était des cris de joie, la joie d’une innocence perdue et qu’on ne retrouverait jamais. J’avais réussi à la faire rire en me posant tel un chevalier servant demandant à sa demoiselle de l’accompagner. Nous étions à peine sortis quand je lui disais enfin que c’était à propos de ma mère. Mère qui nous avait quitté Nick et moi alors que nous étions encore que des adolescents il y a quatre ans.

Je me retenais de ne pas pleurer devant elle, mais je changeait vite de sujet en lui disant qu’elle me manquait énormément. Je regardais son si joli visage sur lequel, se dessinait un sourire et mon cœur se mit à battre comme jamais, encore plus quand elle mit sa tête sur mon épaule et qu’elle me glissa « Tu me manques aussi. Ça faisait trop longtemps qu’on ne s’était pas vus.» elle n’avait pas tord, cela fait un moment qu’on ne s’était pas vu mais je ressentis une nouvelle vague d’émotion quand je sus que je lui manquais moi aussi.

« Beaucoup trop longtemps, cela n’arrivera plus promis ! »

Je déposais ma joue sur le haut de son crane et restait ainsi quelques secondes, cela m’apaisait, je me sentais un peu mieux. Je l’entendis soupirer, peut être était ce dû à mon geste qui l’avait gênée, je ne posais pas de questions, surtout quand je l’entendis reprendre la parole et me dire franchement « Je suis contente que tu sois venu me voir, j’avais peur que tu m’ais oubliée. » Moi l’oublier ? Mais jamais de la vie ! Si Hyun Ae savait ce que je ressentais encore pour elle, je ne pense pas qu’elle tiendrait ce genre de discours. Je ne cessais de penser à elle, même dans mes rêves les plus fous, elle était présente, elle me manquait horriblement, j’étais déjà fort attaché à elle avant notre relation mais depuis ce baiser qui avait scellé notre couple, j’avais compris que ces sentiments étaient autre qu’un fantasme d’ado ou une amitié d’enfant. Non ce que je ressentais pour mademoiselle Cho était bien plus fort car il s’agissait d’amour avec un grand A. Je soupirais un peu pour évacuer ma frustration et je la regardais du coin de l’œil.

« Désolé, j’aurais du le faire plus tôt. »

Je marquais un moment de silence car comment lui dire que je serais toujours à ces cotés et c’est là qu’un des traits de caractère des Kim son apparition, j’en étais un moi aussi et j’avais hérité de ça de notre père tout comme mon frère.

« Jamais ! »

J’avais bien appuyé sur le mot et le trait de caractère familial qui était la possession apparu au grand jour.

« Jamais tu m’entends après tout ce qu’on a partagé et ce que l’on va partager, je ne t’oublierai. Même si un jour bon nombres de kilomètres devaient nous séparer ou qu’un d’entre nous devait ne plus voir l’autre pour une raison ou une autre car on ne sait ce que l’avenir nous réserve. Je veux partager tes joies, tes peines Hyun Ae. On se connait depuis bien trop longtemps pour que je te laisse en plan comme ça. Ne pas te voir depuis si longtemps m’a déjà fait mal. Alors non je ne t’ai pas oublié. »

J’avais par contre oublié que je pouvais parfois être un peu agressif dans mes mots même si ma voix avait encore été douce, je lui aurais bien dit encore cette fois que je l’aimais encore mais non, je le gardais pour moi quitte à souffrir un peu plus. « - Mais parle moi de ta mère… » c’est vrai que j’étais venu en partie pour ça mais je voulais surtout la voir.

« Ma mère … me manque tout simplement, cela fait quatre ans qu’elle à disparu mais j’aurais … »

Je marquais un nouveau temps d’arrêt, pour avaler ma salive et lui parler du mariage, je savais qu’elle était très proche de mon frère et je ne les avais guère vu ensemble, surtout qu’un jour j’avais carrément dit à Nich que je voulais Hyun Ae comme belle sœur…

« J’aurais aimé qu’elle assiste au mariage de Nich. Je sais que c’était un des rêves de mon frère. Qu’elle soit présente. Quitte à ce qu’elle arrive en grande pompe et en courant dans la salle en s’excusant d’être en retard car elle avait du prendre un taxi à cause de son travail. Je vouais qu’elle soit à mes côtés fière de son fils qui se marie avec une femme même si elle n’est pas aussi belle que toi. C’est peut être un peu égoïste ce que je vais te dire Hyun Ae mais j’aurais aimé aussi que tu sois à mes cotés ce jour là … »

Une boule à la gorge m'apparu, je sentais une larme rouler sur ma joue. Saleté d’émotions. J’étais aussi un mauvais ami, car je ne lui avais pas demandé de ces nouvelles, je le ferais après car c’était bien gentil de venir pleurer dans ses jupes mais j’avais entendu vaguement dire que cela n’allait guère mieux chez elle…

« Je sens que quelque chose ne va pas pour toi Hyun Ae. »

Je me raclais la gorge, les rumeurs que j’avais entendue n’était pas spécialement des plus joyeuses, je n’y croyais guère … Mon frère m’en aurait parlé si cela avait été vraiment été le cas, son meilleur ami Kyung Ae le frère ainé de Hyun Ae, Kyung était aussi mon modèle, j’essayais plus jeune de le copier et de suivre son exemple en plus de celui de mon frère.

« Je suis là ma belle si tu as besoin de moi ! Tu peux tout me dire tu le sais »

J’avais passé mon bras à sa taille pour la réconforter un peu, comme un frère à sa sœur, mais si cela avait été le cas, je n’aurais pas pu tomber amoureux d’elle et on aurait passé notre temps qu’à se chamailler. Je préférais nettement ma place actuelle, je pouvais ainsi continuer de rêver d’elle et moi, de nous. Une légère brise soufflait et laissait les cheveux de la belle venir dans mon visage faisant ainsi croire que j’avais une fine moustache. Qui me disait que ce n’était pas un signe de ma mère qui voulait que tout les deux, on se rapproche encore un peu plus. Je ne disais rien et me contentais de remercier silencieusement ma mère pour son aide si cela marchait.

La déclaration soudaine de Jae Khun sur le fait qu'il ne m'oubliera jamais me prit par surprise, mais me réchauffa le coeur à la fois. Je ne m'attendais pas à autant d'intensité de sa part après mon commentaire. J'étais sans mot. C'était tellement gentil et inattendu que je ne savais pas comment réagir. Je lui demandai donc doucement de me parler de sa mère sans lui poser d'autres questions. Je préférais ne pas penser au fait d'être oubliée ou remplacée. C'était un sentiment que j'avais ressenti trop souvent et trop intensément dans les derniers mois. Toute seule dans mon lit, à tous les soirs, j'avais l'impression que j'avais été oubliée. Le moindre signe de vie de la part de mes amis me remplissaient de joie et la venue de Jae au Café aujourd'hui n'y faisait pas exception. En quelques mots, j'avais eu l'impression d'être importante pour quelqu'un. C'était encore plus agréable venant de lui puisqu'il était important pour moi également. Toujours accrochée à son bras, je me suis tue pour l'écouter parler.

- Ma mère … me manque tout simplement, cela fait quatre ans qu’elle à disparu mais j’aurais …

Il marqua une pause et je levai la tête vers lui pour le regarder. Je restai silencieuse, ne voulant surtout pas le forcer à me dire quoi que ce soit. Il voulait m’en parler, je le voyais bien, mais il devait le faire à son rythme. Je me contentai de caresser doucement son bras du bout des doigts.

- J’aurais aimé qu’elle assiste au mariage de Nich. Je sais que c’était un des rêves de mon frère. Qu’elle soit présente. Quitte à ce qu’elle arrive en grande pompe et en courant dans la salle en s’excusant d’être en retard car elle avait du prendre un taxi à cause de son travail. Je vouais qu’elle soit à mes côtés fière de son fils qui se marie avec une femme même si elle n’est pas aussi belle que toi. C’est peut être un peu égoïste ce que je vais te dire Hyun Ae mais j’aurais aimé aussi que tu sois à mes cotés ce jour là …

Je me mordis la lèvre inférieure en levant les yeux vers mon ami. Le mariage de son frère n'avait pas été une bonne journée pour moi non plus. J'avais été si concentrée sur ma propre tristesse que je n'avais pas vu celle de mon ami... En tout cas, je ne l'avais pas vu ce jour-là. Aujourd'hui, je la voyais et je me sentais indigne de ne pas avoir été là plus tôt pour lui. Bien sûr, je ne pouvais pas mettre toute la faute sur moi. Nous avions tous nos problèmes et, de mon côté, j’en avais eu plus que ce que je méritais. C’était un peu normal que j’aie été concentrée sur mes propres problèmes pendant les derniers mois mais on m’avait déjà reproché de ne pas assez m’occuper de moi-même et de vouloir prendre soin de tout le monde autour de moi en premier. C’était vrai et je me sentais maintenant atrocement coupable de ne pas avoir vu la peine de mon ami avant.

- Je sens que quelque chose ne va pas pour toi Hyun Ae.

Je fronçai les sourcils. J’avais pourtant tout fait pour avoir l’air d’aller bien aujourd’hui. Je ne voyais pas comment il avait pu voir que quelque chose n’allait pas. Il avait tout à fait raison, quelque chose n’allait pas, mais je ne voulais pas en parler. Très peu de personnes étaient au courant de tout ce qui s’était passé entre Nich et moi. Il y avait NichKhun, bien entendu, mon frère qui avait été forcé de voir que j’étais démolie au mariage et qui avait voulu savoir la raison. Sun Ae savait quelques détails parce qu’elle était ma meilleure amie, mais je ne lui avais pas tout dit, et Joo Hee aussi parce que je m’étais réfugiée chez elle après une dispute avec Nich et depuis, elle avait voulu savoir l’évolution des choses. Par contre, pour Jae Khun qui n’était au courant de rien, je ne voulais pas avoir à lui raconter toute l’histoire du début. C’était chose du passé de toute façon. NichKhun était marié et moi je tournais la page.

- Je suis là ma belle si tu as besoin de moi ! Tu peux tout me dire tu le sais.

Il passa son bras autour de ma taille pour me serrer contre lui. Je souris doucement devant cette affection qui me réconforta. Je posai ma tête contre son épaule, heureuse que l’on m’accorde de l’attention, mais si je n’avais pas l’intention d’en profiter. Je préférais de loin m’occuper de Jae Khun.

- Je sais que je peux tout te dire… mais tout va bien.

Je levai la tête vers le plus jeune des deux Kim et lui sourit. Ses joues étaient légèrement mouillées par les larmes qui avaient coulées un peu plus tôt. Je n’aimais pas le voir dans cet état. Je connaissais Jae depuis aussi longtemps que je connaissais Nich et j’avais une très grande affection pour le plus jeune. Ce n’est pas pour rien que nous avions formé un couple dans notre jeunesse. J’avais eu peur qu’il m’ait oublié, mais moi j’avais oublié à quel point je l’aimais en ne le voyant pas pendant très longtemps. Mon cœur se serrait quand je posais les yeux sur son regard triste. Je ne supportais pas qu’il soit malheureux.

- J’aurais été à tes côtés le jour du mariage si j’avais su que tu avais besoin de moi.

J’étais sincère. Je n’avais pas été capable de retenir mes propres larmes le jour du mariage de son frère, mais pour lui je crois que j’aurais pu le faire. Je me retournai pour prendre une nouvelle fois son visage entre mes mains et y effacer toute trace de larmes.

- Je n’aime pas te voir comme ça, Jae Khun… et ta mère n’aimerait pas ça non plus.

Il n’y avait pas de paroles magiques et réconfortantes que je pouvais dire pour qu’il aille mieux. L’absence de sa mère devait être encore plus douloureuse dans cette étape importante dans la vie de son frère qu’il aurait aimé qu’elle puisse vivre elle aussi. Je glissai ma main dans celle de Jae Khun et l’entraîna avec moi pour traverser la rue vers un petit parc. Lorsque nous étions enfants, nous nous y étions retrouvés souvent, lui, NichKhun, Kyung Ae et moi. Nos mères nous y emmenaient pour qu’on puisse y jouer ensemble. Quelques enfants et leurs parents s’y promenaient, mais c’était relativement calme. Je m’installai dans une balançoire et mon ami prit place à côté de moi.

- Je comprends ta peine, Jae…

Je marquai une petite pause. Je n’allais pas me mettre à pleurer moi aussi! Je n’évoquais que très rarement ma mère parce que je n’aimais pas parler du fait qu’elle était mourante, mais cette fois c’était nécessaire.

- Ma mère ne sera pas non plus à mon mariage. Ça m’a frappé moi aussi au mariage de NichKhun et Myung hee. Je fais déjà mon deuil de sa présence à cet événement important de ma vie, et de celui de mon frère aussi… Il ne faut pas voir ça comme un moment important pour nous où elles ne seront pas, mais comme une occasion où elles auraient été fières de nous…

Il n’y avait pas de raison que sa mère n’ait pas été pas fière de l’homme qu’il était devenu. NichKhun c’était une toute autre histoire, mais Jae Khun, l’étudiant en médecine, sérieux et responsable… Sa mère serait fière de lui, je n’en avais aucun doute.

Spoiler:

J’étais là avec celle qui faisait battre mon cœur depuis des années, celle avec qui j’avais eu une relation étant adolescent, celle qui encore aujourd’hui était dans nombreuses de mes pensées et pas les plus pures, j’en pouvais rien mais je pensais des fois à nos corps nus et enlacés non loin d’une cheminée au bois avec pour fond sonore le crépitement des flammes qui étaient entrain de danser alors que nos mouvement étaient des plus sensuels avec la belle. Ce genre de rêve je les avaient parfois juste en fermant les yeux ou en regardant certaines anciennes photos. Bref j’étais en très bonne compagnie avec mon ex petite amie à qui je venais d’avouer qu’une blessure dans mon cœur s’était réouverte depuis le mariage de mon frère ainé et aimé. J’étais fier comme un paon quand il avait prononcé ces vœux mais une terrible absence se faisait sentir, une femme nous manquait à tout les deux, à nous ces fils. Je me confiais sans avoir d’un quelconque jugement de la part de la belle, je savais que cela resterait entre nous.

Nos regards se croisèrent plus d’une fois, plus d’une fois j’eus envie de l’embrasser mais d’un coup par envie, j’eus un coup de folie, je pris mon amie d’enfance par la taille et la serrais contre moi, j’avais un peu peur qu’elle s’enfuie avec notre passé mais non au contraire elle posait sa tête contre mon épaule, je savourais ce moment de tendresse entre nous deux. Je l’écoutais me répondre aussi en même temps

« - Je sais que je peux tout te dire… mais tout va bien. »

Je la crus et n’insistais plus, je caressais juste amicalement ses cheveux. Je venais de pleurer et elle l’avait vu, mais savait elle que je pleurais parfois le soir en pensant à elle ? Jamais je ne lui avouerais une telle chose. Par fierté ? Sans doute. Par peur de la perdre définitivement ? Certainement. Je remarquais de plus en plus qu’elle me manquait et à quel point j’avais besoin d’elle dans ma vie, certes le couple que nous avions formé était fini et je ne voulais pas être un pot de colle avec elle, car elle méritait d’être heureuse et si ce bonheur devait passer par un autre homme que moi, je m’effacerais sans doute. Une fois de plus nos regards se croisèrent mais cette fois le mien était des plus triste encore plus baigné par les larmes qui menaçaient de nouveau, Hyun Ae elle aussi avait l’air triste.

« J’aurais été à tes côtés le jour du mariage si j’avais su que tu avais besoin de moi. »

Le timbre de sa voix était toujours aussi doux et je m’en voulais quelques peu de l’avoir rendue triste. Je lui déposais délicatement un doux baiser sur le front.

« Et moi si j’avais su, je serais venu te trouver, mais ton frère était à tes cotés. J’ai beaucoup de respect pour lui, c’est un peu un modèle pour moi tu le sais. Je ne voulais tout simplement peut être pas te gêner. Je sais que tu es venue à ce mariage pour Nich car votre amitié est aussi forte ou presque qu’un lien familial. Tu es comme une petite sœur pour lui. »

Lui dis je sobrement, sans évoquer sa cousine avec qui je savais que les relations étaient quelques peu tendues, moi-même au début, je n’avais pas beaucoup aimé Myung Hee mais à force de discuter avec mon frère, j’avais vu à quel point elle était importante pour lui. Tant qu’elle rendait mon ainé heureux, j’étais prêt à faire un effort pour l’accepter dans la famille Kim. C’est à la fin de mes paroles que Hyun Ae prit mon visage entre ses fines et délicates mains pour essuyer mes larmes, un profiteur aurait pu sauter sur l’occasion pour tenter d’embrasser la femme qu’il aime mais je n’étais pas ce genre d’homme, si je devais lui avouer de nouveau mes sentiments, cela serait dans un moment romantique, genre un beau restaurant ou une balade sur la plage avec un levé ou un couché de soleil, voire pourquoi pas devant une cheminée comme celle qui apparaissait dans mes rêves à tendances érotiques. Enfin de genre de cadre quoi. J’aimais la douceur de ses doigts je fermais le temps d‘une seconde ou deux les yeux pour savourer ce geste de tendresse.

« Je n’aime pas te voir comme ça, Jae Khun… et ta mère n’aimerait pas ça non plus. »

Elle n’avait pas tord mais mon cœur se serra une fois de plus, je combattais de nouveau pour ne pas pleurer et pour ça je me noyais dans les yeux de la plus jeune des Cho qui étaient les plus beaux pour moi.

« Désolé … »

Soufflais je doucement, avant de reprendre mon souffle pour lui dire une chose qui tenait à cœur non pas que je l’aimais encore … une autre chose.

« Tu sais que es une fille formidable Hyun Ae ? J’ai beaucoup de chance de t’avoir. »

Je ne dis pas comme amie car elle était tellement plus pour moi qu’une simple amie. C’est elle qui m’avait fait découvrir réellement les sentiments amoureux, l’adrénaline de se retrouver en cachette pour pas que nos frères respectifs tombent sur nous. Oui j’étais fier de pouvoir être compté dans son cercle de proche. Sa main glissait dans la mienne et elle m’entraina à traverser la rue. De l’autre coté se trouvait un petit parc où nos mères nous emmenaient enfants afin que la petite bande de quatre que nous étions puisse jouer ensemble. Madame Cho était et est toujours une dame d’une gentillesse incroyable et s’entendait très bien avec notre mère.je souriais timidement quand je poussais la porte et laissais passer Hyun Ae qui s’installait quelques mètres plus loin sur une balançoire, je m’installais à coté d’elle et jetais un œil rapide autour de moi et remarquais que rien ou presque n’avait changé selon moi hormis les deux jeunes qui étaient assis sur la balançoire, il n’étaient plus des enfants mais une belle jeune femme qui me rendait fou et moi j’étais devenu un étudiant en médecine.

« Je comprends ta peine, Jae… »

Je la regardais surpris mais je n’eus pas le temps de lui répondre quoique ce soit car elle enchaina

« Ma mère ne sera pas non plus à mon mariage. Ça m’a frappé moi aussi au mariage de NichKhun et Myung hee. Je fais déjà mon deuil de sa présence à cet événement important de ma vie, et de celui de mon frère aussi… Il ne faut pas voir ça comme un moment important pour nous où elles ne seront pas, mais comme une occasion où elles auraient été fières de nous… »

Cette fois elle confirmait les rumeurs que j’avais entendu, ma gorge se serrait de nouveau, ainsi donc la gentille madame Cho celle qui avait donné naissance au merveilleux Kyung Ae et à déesse Hyun Ae allait nous quitter … Putain que la vie pouvait être moche …

« J’ai été très con … Je suis désolé, je ne le savais pas … »

Je me raclais la gorge pour reprendre la parole, alors que mon regard se perdait dans l’horizon. Je pris la décision, de quitter mon siège et je rapprochais de Hyun Ae, je posais un genoux à terre avant lui pris les mains, cette fois c’était à moi de la réconforter.

« Hyun Ae, ma belle Hyun Ae, ta maman est déjà très fière de toi, tu es une femme merveilleuse si ce n’est la plus merveilleuse que je connaisse, tu es droite, douce. Ta maman à de la chance de t’avoir pour fille. J’aimerais faire quelque chose pour toi ! Tu comptes tellement pour moi … »

J’enlaçais ces doigts avec les miens, si il y avait un endroit ou j’aurais pu la demander en mariage et dont moi-même j’aurais été surpris c’était bien celui-ci mais il avait tellement de ce souvenir en ce lieu pour nous. Mais de mariage il en était vraiment pas question car depuis un moment je ne voulais plus me marier, en faite j’en avais rêvé qu’une fois et c’est quand nous avions croisé un couple de jeune marié alors que je me promenais un soir avec mon ex petite amie. J’avais toujours la main de Hyun Ae dans la mienne, mon cœur battait à tout rompre. J’hésitais fortement à lui avouer ce que je ressentais encore pour elle, mais cela se chamboulait dans ma tête. Une partie raisonnable me disait que je ne devais pas le faire car l’amitié était plus fort que l’amour, tandis que le coté démoniaque lui me disait de foncer et de tenter le tout pour le tout. Je me décidais finalement

« Je suis toujours amoureux de toi Hyun Ae, jamais je n’ai cessé de t’aimer ! Quand je te dis que tu compte pour moi, je suis sincère. »

C’est une voix tendre qui sortait de mes lèvres, mais je réalisais ce que je venais de lui dire, putain j’avais été con, je devais vite rattraper le coup de suite ou je la perdrais à tout jamais. Je ne venais une fois de plus d’être faible et cela me couterait peut être cher cette fois…

« Désolé, désolé d’être aussi con, désolé d’avoir profité de la situation … Je veux juste pas te perdre car tu es très importante à mes yeux et quitte à ne plus reformer un couple avec toi, j’aimerais qu’on essaye de continuer à être amis après cette possible gaffe de ma part. »

Je n’osais plus la regarder en face même si mes doigts tenaient les siens, j’avais un peu honte d’avoir profité d’un moment de faiblesse de sa part pour lui avouer que je l’aimais encore. C’était trop tôt et maintenant trop tard pour réparer quelques erreurs que j’aurais pu faire…

Penser à ma mère me rendait toujours triste, voilà pourquoi j’évitais d’en parler le plus souvent possible. Aujourd’hui, c’était nécessaire d’en parler puisque j’allais un jour, moi aussi, vivre ce que je Jae Khun ressentait. À moins que je me marie dans les prochaines semaines, ma mère n’allait pas assister à mon mariage. Sauf que mon mariage n’allait certainement pas arriver aussi rapidement vu ma situation amoureuse rocambolesque dû à mon attachement à un homme marié… Quoi qu’il en soit, la situation de ma mère se dégradait rapidement et il n’y avait aucun espoir pour que cela s’améliore.

- J’ai été très con … Je suis désolé, je ne le savais pas …

Je lui souris tristement en lui répondant que ce n’était pas grave et qu’il ne pouvait pas le savoir. Après tout, je ne lui avais pas dit. Je n’en parlais pas, tout simplement. Je n’aimais pas avoir à le faire et j’évitais de parler de ma mère quand je n'y étais pas obligée. J’évitais même la majorité du temps d’y penser, reléguant la maladie de ma mère dans un coin reculé de mon cerveau, me noyant sous les tâches au Chokollis et dans l’art pour oublier que j’avais le cœur brisé et que ma mère allait mourir. Cela fonctionnait plus ou moins, mais c’était ma façon à moi d’oublier ma peine.

Mon ami se leva et je le regardai pendant qu’il s’agenouillait devant moi. Je ne comprenais pas trop ce qu’il faisait et je plongeai mon regard dans le sien pendant qu’il prenait ma main.

- Hyun Ae, ma belle Hyun Ae, ta maman est déjà très fière de toi, tu es une femme merveilleuse si ce n’est la plus merveilleuse que je connaisse, tu es droite, douce. Ta maman à de la chance de t’avoir pour fille. J’aimerais faire quelque chose pour toi ! Tu comptes tellement pour moi …

Je gardai les yeux fixés sur lui, surprise d’avoir droit à une telle déclaration. Je baissai les yeux vers nos doigts entrelacés. Était-ce vraiment ce qu’il pensait de moi? Parce que c’était bien loin de l’image que j’avais de moi-même. Bien sûr, j’étais dévouée pour ma famille. Ils passaient toujours avant tout et je faisais passer leurs intérêts bien avant les miens. Mais douce et droite? Je ne le voyais pas de cette façon. Je m’oubliais moi-même, je ne m’octroyais jamais de repos. Je prenais soin de tout le monde et ce n’était pas nécessairement de la gentillesse, mais plutôt de la soumission ou une incapacité à dire non. Je ne voyais pas cela comme des qualités. En fait, je me détestais de ne pas être capable de m’affirmer. Je ne parlais jamais de mes sentiments, quitte à faire semblant de ne pas en avoir pour ne pas déranger ou blesser les gens que j'aime et qui m'entourent. Je préférais être invisible et après, je me demandais pourquoi j’avais l’impression d’être oubliée… Bref, ma vision des choses était tout à fait différente que celle de Jae Khun, mais encore une fois, je n’avais pas l’intention d’en parler, gardant le tour pour moi, pour ne pas le contredire, ni que j’ai besoin d’argumenter sur les qualités qu'il me donnait et que je n'avais pas.

- Je suis toujours amoureux de toi Hyun Ae, jamais je n’ai cessé de t’aimer ! Quand je te dis que tu comptes pour moi, je suis sincère.

Je relevai rapidement les yeux vers mon ex-petit-ami. Était-il sérieux? Ou étais-je tout simplement aveugle? Je n’avais pas vu que NichKhun m’aimait quand je sortais avec Jae Hwa et maintenant que mon cœur ne battait que pour NichKhun et qu’il avait choisi d’en épouser une autre, c’était Jae Khun qui m’aimait. Je ne voyais jamais rien et je n’aimais jamais la bonne personne au bon moment.

- Désolé, désolé d’être aussi con, désolé d’avoir profité de la situation … Je veux juste pas te perdre car tu es très importante à mes yeux et quitte à ne plus reformer un couple avec toi, j’aimerais qu’on essaye de continuer à être amis après cette possible gaffe de ma part.

Je ne savais pas quoi lui dire. Lui avouer que j’étais amoureuse de son frère était totalement hors de question. Je n’avais dit à personne les sentiments que j’avais toujours pour le plus vieux des deux Kim et je n’allais certainement pas le dire à son petit frère qui venait de m’avouer son amour. Jae Khun évitait mon regard et moi je paniquais intérieurement, ne sachant pas quoi lui dire. J’avais peur qu’il veuille partir en voyant que je ne répondais rien. La dernière chose que je voulais, c’était de le perdre!

- Arrête de t’excuser, Jae. T’es loin d’être con.

Je devais dire autre chose, mais je trouvais pas quoi. J’étais troublée. Je serrai sa main dans la mienne pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu’il me lâche. Je savais que j’étais heureuse avec Jae Khun, je l’avais été pendant notre adolescence, mais présentement, j’avais trop peur d’être blessée pour vouloir tout de suite d’une relation. Ça n’avait pas fonctionné avec Jae Hwa, Woo Jin était parti, NichKhun s’était marié… Est-ce que j’avais envie de redonner mon cœur à quelqu’un et de prendre le risque d’avoir encore de la peine? La réponse était claire dans mon esprit et c’était non. Je savais que Jae Khun était une bonne personne et je lui faisais confiance, mais je ne voulais pas redonner accès à mon cœur aussi facilement. C’était trop tôt, ma blessure était trop récente et mes sentiments pour NichKhun encore trop présent, même si je me savais sur la bonne voie pour l’oublier.

- Il n’y a aucune chance que tu me perdes! Je ne partirai pas. Ça, tu peux en être rassuré. Je tiens à toi aussi, beaucoup même! Seulement…

Je marquai une pause pour le regarder tristement. Est-ce que je partageais ses sentiments? C’était dur à dire. Je savais que j’aimais Jae Khun. Mais comme un simple ami? Je ne le pouvais pas l’affirmer. Son arrivée au Café aujourd’hui m’avait tellement fait plaisir et sa simple présence m'avait rendue plus heureuse que je ne l'avais été ces derniers mois. J’étais toujours heureuse de le voir et sa présence me réconfortait. Mon ami n’avait pas changé depuis que je le connaissais et je me rappelais très bien pourquoi je l’aimais et les raisons pour lesquelles nous avions formé un couple.

- Je ne suis pas prête à être en couple, lui ai-je avoué. Je travaille sept jours sur sept, je passe tout mon temps à m’occuper de ma mère et du Café. Je n’ai jamais de temps pour moi. Je ne peux pas t’offrir la présence et la stabilité que tu voudrais. Je suis désolée…

Je ne pouvais pas le rendre heureux, j’en étais certaine. Pas tant que j’aimais encore son frère... Son abruti de frère que j’essayais tellement de ne plus aimer. J’aurais pu profiter de la déclaration de Jae pour tenter d’oublier Nich dans ses bras, mais ce n’était pas mon genre. Je ne pouvais pas faire ça. J’aimais trop Jae Khun pour l’utiliser afin d’oublier ma propre peine. Il méritait tellement mieux que la fille instable psychologiquement que j’étais présentement.

Je venais de comprendre que Hyun Ae et moi, allions vivre la même chose et je savais que je serais là pour elle comme elle l’avait été pour moi. Il en était de même pour son frère. Je m’excusais de suite d’ailleurs en me traitant de con ce que j’étais après tout … Je la voyais assez triste mais elle me sourit tout de même et elle me pardonnait également avec son grand cœur. C’était mon amie toute crachée ça, toujours gentille avec tout le monde, pardonnant les erreurs de tout à chacun, elle ne voyait que le bon coté de tout le monde. Elle ne méritait pas de souffrir ainsi non certainement pas elle, ce n’était pas parce que c’était mon premier amour que je pensais ça, non tous ceux qui la connaissent devaient penser la même chose que moi, j’en étais certain. Personnellement, j’avais noyé mon chagrin grâce à la musique, je m’étais mis à composer et à écrire des ballades des choses moins rock and roll que je ne faisais avant, j’avais carrément écrit une chanson pour ma mère, mais celle là, personne ne l’avait jamais entendue ni lue. Certainement pas mon frère ou mon père et maintenant encore moins Hyun Ae ou Kyung Ae son frère, mon modèle.

Je venais de me lever et de mettre à genoux devant elle, mon regard dans le sien, nos doigts enlacés, je lui déclarais qu’elle était merveilleuse et que sa maman était fière d’elle, je n’en doutais pas. J’ajoutais qu’elle comptait énormément pour moi. J’étais sincère dans mes paroles. Je ne l’avais oubliée, oui c’est vrai que j’avais souffert quand nous nous étions séparés, mais jamais je ne lui en avais voulu, nous nous connaissions depuis tout petit et quitte à ne lui plus l’avoir comme petite amie et gâcher notre petite bande de six ou sept jeunes, je préférais l’avoir comme amie. Ma meilleure amie et puis je devais penser aussi à nos frères, je savais qu’ils nous tueraient tous les deux pour ça, nos ainés étaient deux frères sur protecteurs. Surtout Nich avec moi, quoiqu’il l’était aussi avec Hyun Ae et pas qu’un peu. Je voyais toujours Hyun Ae comme la fille idéale, je le savais et jamais je n’aurais une autre vision d’elle et ce même si un jour, je devais me marier avec une autre femme qu’elle. Je lui avouais que je l’aimais toujours et lui dit que j’étais sincère. Je ne voulais pas jouer avec ses sentiments, jamais elle ne souffrirait avec moi car mon cœur ne battait que pour elle. Ces yeux se redressèrent vite vers moi, je ne compris pas mais ne posais pas de questions. Je n’avais eu beaucoup de girl friend après Hyun Ae, je pouvais les compter sur la moitié des doigts d’une main. Je crois que hormis Joo Hee avec qui je couchais encore de temps en temps, les autres n’étaient que des coups d’un soir voire de quelques jours au maximum.

Après mon aveux, je m’excusais d’avoir profité de la situation, je ne voulais pas la perdre, je croyais que j’avais agis par peur tout simplement, la peur de la perdre et de plus jamais la voir, de l’entendre, d’être un fantôme pour elle. J’attendais sa réponse avec impatience, je me demandais si ses sentiments étaient les même que les miens. Je me fis un tas de scénario dans la tête, le plus beau c’était ou elle m’avouait qu’elle m’aimait elle aussi et qu’elle me demandait de l’embrasser, le plus douloureux celui ou elle me disait qu’elle en aimait un autre et qu’à cause de mes sentiments pour elle nous ne pouvions plus jamais nous voir en tant qu’amis voire plus jamais nous voir tout court. Bref intérieurement je tremblais.

- Arrête de t’excuser, Jae. T’es loin d’être con.

Me dit elle tout simplement, moi je me trouvais con, j’avais profité d’une situation que j’avais vécu pour tenter de la séduire, là-dessus j’avais été lâche. Elle serait ma main, je compris qu’elle aussi était sincère, elle ne voulait pas que je parte ! Ce n’était pas mon intention non plus mon intention. Je souris pour lui faire comprendre que je voulais rester avec elle. Ma peur était partie, maintenant j’étais prêt à tout entendre même si elle avait quelqu’un d’autres dans sa vie. Je serais triste mais au moins je ne la perdrai pas et je pensais que si une autre personne voulait mettre un terme à notre amitié, il ou elle aurait les deux sur le dos. Avoir une relation stable était un des objectifs de ma vie, l’idéal était de le réaliser avec Hyun Ae, je le désirais plus que tout au monde mais si je ne le faisais pas avec elle, elle devrait au moins faire partie de ma vie qu’une manière ou d’une autre.

- Il n’y a aucune chance que tu me perdes! Je ne partirai pas. Ça, tu peux en être rassuré. Je tiens à toi aussi, beaucoup même! Seulement…

Je ne répondis rien car ce que j’avais entendu me ravissait beaucoup, elle tenait à moi, je devais être rassuré me disait elle. Mais il y avait un mais dans ses paroles, là je paniquais un peu, cela devait être le moment ou elle allait m’avouer qu’elle sortait avec un autre homme, putain c’était écrit Hyun Ae et moi nous ne pouvions plus être en couple, je devais me résigner, je me voyais déjà marié à elle dans mes rêves les plus fou avec Nich comme parrain de notre enfant. J’étais heureux de la voir, je m’étais levé avec un moral en dessous de zéro, la voir me rendait moins triste, je devrais me contenter de ça. Elle savait toujours me faire rire, être à ses cotés me rendait heureux, elle était ma bombonne d’oxygène. J’avais que des bons souvenirs avec elle et notre premiers baiser en faisait partie, enfin notre second premier baiser, celui qui avait fait de nous un couple, quoique que le vrai premier n’avait pas été désagréable non plus.

- Je ne suis pas prête à être en couple, Je travaille sept jours sur sept, je passe tout mon temps à m’occuper de ma mère et du Café. Je n’ai jamais de temps pour moi. Je ne peux pas t’offrir la présence et la stabilité que tu voudrais. Je suis désolée…


M’avouait elle de nous, la voilà la raison du « mais » que j’avais entendu quelques secondes plus tôt, j’étais déçu oui c’était vrai, mais au moins, elle ne m’avait pas dit qu’elle avait un autre homme dans sa vie, cela me laissait une chance, même si elle était minuscule. Je devais être patient, c’était elle que je voulais, elle dont j’étais amoureux, elle que je désirais pour épouse. Pourtant j’étais un petit déçu, car elle pensait qu’elle ne pas pouvoir m’offrir ce que je cherchais, à savoir présence et stabilité. Je me relevais alors et lui embrassais le front tout en gardant sa main dans mienne avant de me ré-asseoir à ces cotés dans un premier temps, puis préférant la regarder dans les yeux, je me remis à genoux pour mieux apprécier ses yeux.

- Ne t’inquiète pas, je comprends ce que tu viens de me dire ainsi que tes raisons. Mais ai-je le droit de ne pas être d’accord avec toi ? Je ne sais pas comment tu peux croire que tu ne peux m’offrir stabilité et ou la présence que je cherche. Nous nous connaissons depuis tout petit, je pense que tu es avec mon frère la personne qui me connait le mieux, non j’en suis certain car tu dois mieux me connaitre que mon père, qui ne pense qu’à sa seconde femme. J’étudie presque six jours sur sept, en plus je passe du temps à l’hôpital avec des enfants, pour un projet qu’on a pour le groupe de musique, normalement je ne devrais pas en parler mais on va jouer pour eux là bas. Niveau présence, je ne pense pas être mieux que toi.

Je soufflais un peu, je n’avais pas été de son opinion ce qui était rare avec notre binôme, je ravalais ma salive et repris la parole en souriant.

- Je n’en veux pas ne t’inquiète pas ! Je ne veux que ton bonheur et la crainte que j’avais, tu l’as fait disparaitre en me disant que je ne perdrai pas, tu m’as rassuré avec tes paroles. Maintenant c’est à moi de le faire. Tu es après ma mère la femme qui compte le plus à mes yeux et ce n’est pas le mec amoureux que te le dis mais l’ami d’enfance, celui avec qui tu as grandit.

Je n’osais pas lui dire presque grandit car si nous avions évolué, question taille Hyun Ae n’avait pas beaucoup poussé. Pourtant elle devenue une très belle jeune femme, comme quoi la taille n’avait rien à voir avec la beauté. Pour moi ce n’était qu’un détail.

- Hyuna Ae, je peux te demander quelque chose ? Si un jour tu te sentais prête à former un couple, est ce que tu penserais à moi ? Ne réponds pas si tu n’en as pas envie, c’est assez délicat comme question, je l’avoue. Tu sais que je suis assez patient et que je suis prêt à t’attendre s’il le faut. Maintenant je n’insiste plus, je t’ai assez embêtée avec ça. Je suis venu te voir et pour passer du temps avec toi, pas pour te casser les pieds. Qu’as-tu envie de faire ? Je suis à toi pour toute la journée.

Si je pouvais je serais à elle pour la vie, mais j’avais décidé de plus lui parler de couple entre nous. Je souriais de nouveau, la cause ? La présence d’une femme à mes cotés, je voulais aussi lui changer les idées car elle ne vivait pas une situation facile. Ce n’était pas de la pitié, il était hors de question de faire ça pour cette raison. Non, je le faisais car j’en avais envie et que je voulais passer du temps avec elle tout simplement.

Aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais figée par la surprise. Est-ce que je venais à l’instant d’avoir droit à une déclaration d’amour de la part de Jae Khun? J’étais surprise et confuse. Jamais je n’aurais pu imaginé que Jae Khun ait encore des sentiments pour moi. Bien sûr, nous avions autrefois formé un couple et même si nos sentiments étaient réels, j’avais toujours imaginé que les siens s’étaient tout simplement estompés avec le temps. Je gardai sa main dans la mienne. À ce moment, j’avais moi aussi peur de le perdre. Allait-il m’aimer encore si je ne disais rien? Je savais que, présentement, je n’étais pas apte à aimer qui que ce soit. Pas tout de suite en tout cas. Mais l’idée de perdre Jae, mon ex et mon ami d’enfance, parce que j’étais inapte à aimer m’était insupportable. Je ne pouvais pas le perdre. Pas lui.

J’avais retenu sa main puisque c’était ma seule solution pour le retenir lui. Je ne trouvais pas les mots appropriés. Ils se mélangeaient tous dans ma tête et j’étais trop surprise pour les aligner convenablement et en faire des phrases. Je voulais rassurer mon ami, lui promettre qu’il n’allait pas me perdre. Mais si nous avions tous les deux peur de se perdre, c’était plutôt bon signe, non? C’est que nous tenions tous les deux à l’autre. Je plongeai mes yeux dans les siens et j’y trouvai le courage de le rassurer. Je n’allais pas partir. Toutefois, je devais aussi trouver les bons mots pour lui avouer que je n’étais pas prête à lui ouvrir mon cœur. Le moment était mal choisi pour m’avouer ses sentiments. Ce n’était pas de sa faute, évidemment. Il ne pouvait pas savoir que, depuis un an, son frère faisait beaucoup trop partie de ma vie et qu’il la rendait très compliquée. Je ne voulais pas non plus en parler à Jae Khun. Ce n’était pas que je voulais lui cacher des choses, mais ma relation tumultueuse avec son frère était un souvenir douloureux dont je n’avais jamais envie de parler, pas même à ma meilleure amie. J’allais encore moins en parler à Jae Khun alors qu’il venait de me déclarer son amour. Ça le blesserait inutilement et je n’avais pas envie de lui faire de la peine. Il ne méritait pas de se faire rejeter parce que j’étais une idiote amoureuse de son frère marié. Il méritait tellement mieux que moi.

Je lui expliquai doucement mes raisons. Elles étaient toutes vraies et je savais très bien que je n’avais pas besoin de mentir à mon ami. Je tentai de trouver les bons mots pour lui dire que c’était moi qui ne pouvais pas être en couple. Le problème ne venait pas de lui. Loin de là. Mon ami ne lâcha pas ma main, ce qui eu pour effet de m’apaiser. Il se releva et m’embrassa sur le front. Je fermai les yeux quand je sentis ses lèvres entrer en contact avec ma peau. Ça me faisait du bien de recevoir un peu de tendresse. Jae Khun se remis à genou devant moi et je ne le quittai pas des yeux.

- Ne t’inquiète pas, je comprends ce que tu viens de me dire ainsi que tes raisons. Mais ai-je le droit de ne pas être d’accord avec toi ? Je ne sais pas comment tu peux croire que tu ne peux m’offrir stabilité et ou la présence que je cherche. Nous nous connaissons depuis tout petit, je pense que tu es avec mon frère la personne qui me connait le mieux, non j’en suis certain car tu dois mieux me connaitre que mon père, qui ne pense qu’à sa seconde femme. J’étudie presque six jours sur sept, en plus je passe du temps à l’hôpital avec des enfants, pour un projet qu’on a pour le groupe de musique, normalement je ne devrais pas en parler mais on va jouer pour eux là bas. Niveau présence, je ne pense pas être mieux que toi.

Jae Khun semblait aussi occupé que moi dans sa vie personnelle et pourtant, il avait l’air d’une vie tellement plus saine que la mienne. Il allait à l’école, il faisait du bénévolat, il faisait de la musique… J’aurais tout donné pour être à sa place. Pour avoir une vie saine et faire ce que j’aimais.

- Je n’en veux pas ne t’inquiète pas ! Je ne veux que ton bonheur et la crainte que j’avais, tu l’as fait disparaitre en me disant que je ne perdrai pas, tu m’as rassuré avec tes paroles. Maintenant c’est à moi de le faire. Tu es après ma mère la femme qui compte le plus à mes yeux et ce n’est pas le mec amoureux que te le dis mais l’ami d’enfance, celui avec qui tu as grandit.

Un sourire illumina mon visage. Ces paroles m’allaient droit au cœur. À quand remontait la dernière fois quelqu’un avait été aussi sincère et gentil avec moi? Mon frère se montrait souvent très gentil avec moi, mais c’était mon frère, il était obligé de m’aimer. Je ne pouvais tout simplement pas me souvenir de la dernière fois où des paroles m’avaient rendue heureuse comme aujourd’hui.

- Hyun Ae, je peux te demander quelque chose ? Si un jour tu te sentais prête à former un couple, est ce que tu penserais à moi ? Ne réponds pas si tu n’en as pas envie, c’est assez délicat comme question, je l’avoue. Tu sais que je suis assez patient et que je suis prêt à t’attendre s’il le faut. Maintenant je n’insiste plus, je t’ai assez embêtée avec ça. Je suis venu te voir et pour passer du temps avec toi, pas pour te casser les pieds. Qu’as-tu envie de faire ? Je suis à toi pour toute la journée.

J’avais compris chaque mot de ce que Jae Khun venait de me dire, mais il y avait une partie en particulier à laquelle j’avais accroché. Il était patient et il était prêt à m’attendre? Est-ce que j’avais rêvé? J’avais du mal à croire ce que je venais d’entendre. Je tentai de ne pas avoir l’air déconcerté et me levai en souriant. Il se leva aussi et je dus maintenant lever la tête pour le regarder alors que je devais jusqu'à maintenant regarder droit devant moi pour avoir les yeux dans les siens.

- Tu me casses pas les pieds, babo!

Je secouais la tête comme s’il venait de dire la plus grosse imbécilité du monde. Jamais la présence de Jae Khun ne m’avait dérangée. Il venait de prouver encore une fois aujourd’hui qu’il avait le pouvoir de me rendre automatiquement de bonne humeur. Nous avions abordé des sujets difficiles, soit la perte de sa mère et la maladie de la mienne, et pourtant je me sentais plus heureuse que je ne l’avais été depuis des semaines. Sa présence avait un effet bénéfique sur moi.

Je tenais toujours la main de Jae Khun quand je me mis à marcher. Je l’avais emmené au parc pour qu’il me dise ce qui n’allait pas, mais maintenant que nous avions tous les deux discuter de ce qui nous tracassait, je préférais aller marcher avec lui et changer de sujet. Que pouvais-je faire de plus mis à part lui changer les idées? Et puis, comme cela faisait un bon moment que nous n’avions pas eu l’occasion de se parler de nos vies respectives, j’avais des questions à lui poser pour être à jour dans ce qui se passait dans sa vie.

- Pourquoi est-ce vous allez jouer pour les enfants à l’hôpital?

J’ignorais si cela pouvait avoir des effets bénéfiques sur leur santé ou si c’était seulement pour leur faire plaisir. J’avais déjà entendu parler de musicothérapie, mais ça m’intéressait de savoir si c’était pour ça qu’ils y allaient. Il s’en suivit les questions usuelles genre «Comment ça se passe les études de médecine? C’est pas trop dur? Tu trouves encore le temps pour jouer de la musique en dehors de l’hôpital?» Je connaissais l’amour de mon ami pour la musique et je savais qu’il avait du talent. J’adorais l’entendre jouer et ça faisait longtemps que je n’en avais pas eu l’occasion. À l’époque où nous sortions ensemble, j’avais la chance de l’entendre souvent.

Durant notre promenade, le fait qu’il m’ait dit qu’il était patient continuait de me déconcerter. Ce n’est pas que je doutais de sa sincérité, mais j’avais l’habitude de voir NichKhun retourner vers Myung Hee dès que l’on se disputait et revenir vers moi quand ça n’allait pas bien avec sa femme. C’était presque devenu normal pour moi qu’un mec aille vers la première fille qui se présentait à lui quand ça n’allait pas comme il voulait avec celle qu’il désirait au départ. Est-ce que je m’étais attendu à ce que Jae Khun prenne mon refus comme une porte totalement close et qu’il passe à autre chose automatiquement? En tout franchise, oui. C’était la réaction à laquelle je m’attendais. Je ne pensais pas ça possible que quelqu’un s’accroche à moi et tienne à moi au point d’être prêt à m’attendre. Ça changeait beaucoup de choses. Être la seule fille dans le cœur d’un homme, n’était-ce pas cela le rêve de toutes les filles? C’était ce que je voulais depuis plus d’un an et que je n’avais jamais obtenu… Jusqu’à aujourd’hui.

Mon ami et moi nous sommes à nouveau retrouvés devant le Chokollis en marchant. Je n’avais pas envie de le quitter et c’était contre la volonté de mes collègues de travail de me voir revenir travailler, mais je devais y aller quand même.

- J’aurais aimé rester avec toi, mais comme ma mère est malade c’est moi qui gère le Café. Je dois aller passer des commandes et ça ne peut pas attendre.

La gestion du Café était le genre de travail pour lequel je ne pouvais rien remettre à demain. Je ne pouvais pas prendre le risque de manquer de quoi que ce soit. L’entreprise était entre mes mains. J’aurais tout de même préféré être une simple employée et pouvoir rester plus longtemps avec mon ami. Je me hissai sur la pointe des pieds pour passer mes bras autour du cou de mon ami pour le serrer contre moi.

- S’il y a une seule personne à qui je ferais assez confiance pour lui offrir mon cœur, c’est toi Jae…

Je baissai la tête, gênée par la sincérité et la spontanéité de mes propres paroles. Je relevai tout de même les yeux vers lui et lui adressai un sourire.

- Reviens me voir quand tu veux. Mes collègues vont se faire une joie de me mettre dehors et ça me fait du bien de passer du temps avec toi. Tu m’appelles dès que tu en as besoin, ok?

Je ne voulais en aucun cas qu’il pense que je me sentais obligée de passer du temps avec lui. Je trouvais important qu’il sache que sa présence m’enchantait et que j’étais là pour lui dès qu’il en ressentait le besoin. Je posai sa main sur son épaule et montai encore une fois sur la pointe des pieds pour embrasser Jae Khun sur la joue. Je lui fis un dernier sourire avant de poser ma main sur la porte du Café.

- À bientôt!

Je disparu à l’intérieur et retournai derrière le comptoir où mes collègues avaient l’air découragées de me voir revenir. Je les ignorai et m’occupai avec différentes tâches pour le reste de mon quart de travail. Ma bonne humeur soudaine était un peu inquiétante pour mes collègues qui avaient l’habitude de me retrouver dans un coin à faire du ménage tout en broyant du noir. Comme promis, je quittai le Café à 17h et je rentrai chez moi. Tout au long du trajet du retour, je réfléchis à la situation. Pour une fois, ce n’était pas le plus vieux des deux Kim qui occupait mes pensées. C’était un changement soudain que mon cœur appréciait, mais qui lui faisait peur à la fois. Je n’étais pas prête à aimer à nouveau sans y réfléchir précautionneusement au préalable, mais j’avais envie de donner une chance à Jae Khun. Nous avions déjà eu une relation dans le passé, les études nous avaient éloignés, mais il était toujours là aujourd’hui et notre couple n’avait pas détruit notre amitié. Je savais aussi qu’il ne collectionnait pas les filles. J’étais bien placée pour savoir qu’il était un petit ami parfait.

Si j’évaluais la situation, je pouvais facilement conclure que j’avais envie de passer du temps avec lui, j’aimais sa présence et nous nous entendions toujours très bien. Jae savait que je n’étais pas prête à être en couple et cela n’avait pas changé dans les dernières heures, mais j’avais envie de lui donner la chance de conquérir mon cœur. J’avais tout simplement besoin de voir qu’il tenait vraiment à moi et qu’il n’allait pas s’en aller. La dernière chose dont j’avais envie, c’est d’être blessée à nouveau, mais peut-être que c’était lui, celui qu’il me fallait et qui allait me rendre heureuse…

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