Après quelques semaines d'hésitation, Jia Xu s'était enfin décidé à envoyer un message à monsieur Davis. Elle lui avait proposé de façon anonyme de la rejoindre au café chokollis. Mais elle se doutait qu'il savait parfaitement qui était l'expéditeur de ces curieux messages. Cependant, elle avait tenu à garder ce brin de discrétion qui la chauffait intérieurement.
Avant de ce rendre au rendez-vous, la Chinoise devait traverser une longue journée de cours. En effet, ce jour là, elle recevait ses élèves jusqu'à dix-neuf heure. Elle avait hâte d'en finir. Non pas parce qu'elle voulait revoir ce cher monsieur Davis, bien qu'au fond elle désirait ardemment de replonger ses yeux dans son regard snob, mais parce que cette entrevue aller la faire sortir de son quotidien. Déjà que leur rencontre, assez spéciale, avait été complètement hors norme.

Elle avait été étrange dans le fond cette matinée. Elle se souvient de la voix rauque de cet homme bourgeois qui avait surgit dans sa salle de classe comme si il y avait été convié. Elle se rappelle de cette légère frustration qu'il avait laissé paraître une milliseconde puis de son agacement et énervement. Mais ce qui l'avait le plus marqué était le moment où elle se retrouva plaqué contre la porte et caressé de toutes parts. Cette proximité ne l'avait pas laissé de marbre et la texture des mains baladeuses de monsieur Davis s'était comme calquée sur la peau de la jeune femme.
En plus de ça, le doyen de l'université l'avait réprimandé dans un fort coréen, bien qu'elle ne pouvait comprendre ses paroles, elle savait que s'était son premier et dernier avertissement avant d'être renvoyée en Chine. Bien que ça l'arrangerait peut-être de retourner dans son pays...

La nuit était tombée et la cloche sonna. Enfin, dix-neuf heure! Aussi pressée que ses élèves, Jia Xu fourra ses trieurs et papiers dans son cartable usée et le referma en un clin d’œil. Elle enfila son manteau-trench, retira ses cheveux du col en un geste souple et ils retombèrent en cascade sur ses épaules.
Aujourd'hui, elle avait prit le soin de se faire belle -bien qu'elle l'était au naturel-. D'ailleurs, certains des élèves de sexe masculin ne s'étaient pas gêné pour complimenter leur professeur et même deux de ses collègues l'avaient sifflée et draguée. Pourquoi tant d'effet? Peut-être que son décollé noir aux manches dentelées en était la cause. D'ailleurs, la transparence des manches laissaient apparaître la lingerie rouge de la jeune femme. Comme d'habitude, elle portait un slim noir mais elle avait y avait accordé une jolie paire d'escarpins bordeaux qu'elle ne mettait jamais si bien qu'au début elle avait du mal à s'y habituer. Puis elle s'était mis un doux rouge-à-lèvres rosée pour peut-être attirer le regard de monsieur Davis.

La route était encore longue. Jia Xu se demanda si le bus serait réellement plus rapide vu les bouchons qui couvraient la ville. Elle opta pour aller au café à pieds au risque de se faire quelques ampoules. Puis quand on y réfléchissait, il n'était pas si loin que ça.
Dix-neuf trente, heure du rendez-vous. Malheureusement, la jeune femme était à peine arrivée dans le bon quartier. Mais bon, tout le monde connait cette règle disant qu'une femme digne de ce nom arrivait toujours avec une dizaine de minutes de retard. Ce fût que cinq minutes pour Jia Xu, mais s'était déjà ça.
C'était avec surprise qu'elle découvrit monsieur Davis déjà installer à une table. L'enseignante s'approcha doucement et resta planté devant le meuble qu'occupait l'homme d'affaire. Il leva ses yeux, vint tirer la chaise réservée à la jeune femme et la laissa s'installer. Elle retira alors son manteau et s'assit.
Il avait dit qu'il était content de la revoir... Pendant ce temps, elle n'avait pas encore ouvert la bouche.
Il revint, se ré-installa et la regarda. Il lui proposa de consommer quelque chose. C'était alors avec douceur qu'elle lui répondit.

« J'aime bien les milshakes au cookie. »

Elle se trouva bête. Elle aurait pu répondre quelque chose de sensuelle, lui dire qu'il devait choisir pour elle et pendant ce temps elle lui aurait fait du pied... Peut-être que c'était ce qu'il attendait. Néanmoins, comme une idiote, elle lui avait dit telle une gamine qu'elle aimait les milkshakes au cookie!
Alors qu'il traduisait ses désirs à la serveuse, elle le fixa longuement. Comme précédemment, elle inspecta son visage sans qu'aucun détail ne lui échappe.
Lorsque la serveuse fut repartie et qu'il s’intéressa de nouveau à Jia Xu, elle reprit la parole.

« Quand j'y pense, je ne connais pas votre prénom monsieur Davis. »

C'était le moment Jia Xu! Le moment parfait!
Elle fit glisser tout doucement sa jambe sous la table jusqu'à ce qu'elle vienne heurter celle de l'homme qui lui tenait compagnie. Ceci fait, elle laissa une roseur factice emplirent ses jolies joues et elle s'excusa prudemment. Pour autant, elle ne retira pas sa jambe.
Elle avait l'impression d'être retombée en enfance. Elle se sentait gamine. Mais ceci lui plaisait.

Un maître chanteur s'était réveillé en monsieur Davis. Il ne se gêna pas pour tenter d'intimider la jeune femme en la regardant dans le blanc des yeux avec son air provocateur. Mais il ne connaissait pas Jia Xu et il s'avérait qu'elle était certainement bien plus manipulatrice que lui. Mais elle joua le jeu et scruta alors son regard. Néanmoins, la serveuse vint les interrompre en venant déposer les commandes et ils furent bien obligés de stopper leur bataille. « Quelle femme stupide » ! La Chinoise jura contre elle dans sa tête.
Son court énervement passé, elle prit son verre et le posa prêt d'elle. Pour autant, elle ne le buvait pas mais préférait s'amuser avec la paille qui s'y trouvait.
Monsieur Davis fit une courte allusion à la conférence, il essayait encore de mettre l'enseignante mal-à-l'aise. Cela ne marchait pas et la jeune femme avait déjà échafaudé un plan dans sa tête. Elle savait parfaitement comment s'y prendre pour obtenir le prénom de cet homme sans pour autant lui donner quelque chose en retour; sauf peut-être du rêve...
Il était temps que le jeu recommence.

Elle le laissa goûter au milkshake tandis qu'elle n'avait toujours pas touché au sien. Alors qu'il s'hydratait sagement, elle passa son index et majeur sur le bas du verre et l'attira brusquement vers le centre de la table. Ainsi, monsieur Davis fut bien obligé d'avancer sa tête et de courber son dos en plus d'ouvrir de grands yeux surpris. Fière de l'effet rendu, elle approcha simplement sa belle figure prêt de celle de son camarade au point que leurs fronts furent collé l'un à l'autre. Obsédé par leur proximité, il ne pouvait voir que Jia Xu avait sorti la paille de son verre à elle.
Ils se dévorèrent alors du regard et Jia Xu lui chuchota un nouveau chantage d'un air des plus enjouleur:

« Si vous me dites votre prénom dans les deux secondes qui suivent, je pourrais faire quelque chose qui pourrait vous surprendre. Un... »

Pendant ce temps, elle avait glissé sa jambe entre les siennes et y avait exercé une légère pression. Elle s'était aussi mordu la lèvre inférieur avant de prononcer le « deux » fatal.
Elle le faisait tourner en bourrique et ça de fonctionnait. Il cracha son prénom avant qu'elle ne prononce le second chiffre et Jia Xu planta sa paille dans le verre du prénommé Shawn. Elle retira vivement sa jambe, se redressa et lui vola ainsi son verre au lieu d'un doux baisé.
Sa tête estomaquée la fit extrêmement rire. Au point qu'elle fut obligée de poser le sésame pour se tenir l'estomac. Il venait de se rendre compte qu'il s'était fait piégé et en plus de ça « volé ».
Elle ne pouvait plus s'arrêter de rire et les autres clients, notamment les hommes, ne se gênaient pas pour fixer cette femme hilare -qui plus est, elle était magnifique alors autant regarder à volonté-. Pendant ce temps, Shawn semblait se remettre de ses émotions.

Son fou rire terminé, elle put reprendre sagement la parole et les chers messieurs présents furent forcé de retourner à leurs précédentes occupations.

« Je ne vous ai pas menti, je vous ai surpris. »

Elle souleva un sourcil interrogateur pour lui suggéré qu'elle avait bel et bien raison. Il ne pouvait pas protester, elle n'avait vraiment pas menti! D'ailleurs, si elle l'avait embrassé, il n'aurait pu être surpris comme il s'attendait à ce qu'elle le fasse. Mais mademoiselle Qi comprenait la pointe de déception qu'elle pouvait lire dans le regard de monsieur Davis. Shawn s'attendait à autre chose mais au moins, ce soir, il aura l'occasion de rêver de cette fine manipulatrice.

Une couguar? Avait-elle bien entendu? Choquée par cette comparaison et non pas par le reste de la phrase, Jia Xu ouvrit d'immenses yeux. Son expression ne signifiait rien de bon et Shawn devait y apercevoir un blizzard. Fort heureusement pour lui, il avait échappé à l'orage. Mais le gèle et la neige n'était peut-être pas une meilleure chose. Car au lieu de bondir sur ses pieds et lui vociférer dans insultes en retour, la jeune femme allait rester assise, adopter une expression froissée et ne plus prononcer ne cesserait-ce qu'un petit mot tendre.
Les lèvres crispées, les joues rentrées, elle se pencha, reprit son verre et rendit le sien au jeune homme.
Elle but sa boisson tout en détournant son regard de monsieur Davis. Il venait certainement de remarquer que la jeune femme était plutôt susceptible et qu'il devait prendre le soin de se rattraper très rapidement. Un compliment sur sa tenue, une excuse ou simplement mentir en disant que les femmes plus âgées lui plaisaient davantage: il trouvera bien quelque chose pour se faire pardonner et redonner le sourire à la belle.
Jia Xu se rendait compte, petit à petit, quelle était plus choquée par la réalité des propos du couturier. Dans le fond, elle était largement plus âgée que lui et lui révéler sa date de naissance pourrait directement briser l'entichement du jeune garçon. Car il était entiché, non? Sinon, il n'aurait pas avoué qu'il avait des vues sur l'enseignante.
Elle, elle était une femme, une vraie. Et toutes bonnes femmes aiment se faire désirer. Mais lorsqu'elles approchent de la trentaine, puis de la quarantaine, le désir des hommes jeunes s'estompe et devient inexistant pour elles. La belle Chinoise ne voulait encore, et elle ne le voudra sûrement jamais, que le désir que les hommes ont pour elle disparaisse. Alors voir cette déception qui couvrira le visage de Shawn quand elle lui annoncera qu'elle avait vingt-huit ans? Non, ça, elle ne le voulait pas!
Enfin, elle se décida à lui répondre tout en se créant un ton sec.


« Savez-vous qu'il est extrêmement impoli de demander l'âge d'une jeune femme? Surtout, lors d'un premier rendez-vous. »

Elle accentua le 'surtout'. Elle ne fit aucun commentaire sur l'usage du terme 'couguar' bien qu'elle cela lui démangeait le bout de la langue. Mais si ce monsieur Davis était un peu perspicace, il devrait avoir compris qu'il avait commis une grosse erreur.
Il posa une nouvelle question... Peut-être pour détendre l'atmosphère? Cependant, mademoiselle Qi avait de décider de jouer les princesses capricieuses et elle mit de longues minutes à répondre. Par là, elle laissa beaucoup de temps à Shawn pour élaborer de jolies excuses.

« Je ne voulais pas venir dans ce pays. A l'origine, je suis professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Shanghai. Sauf que j'ai été ennuyée par la routine qui s'était installée. Du coup, j'ai fais une demande de mutation pour aller d'un autre pays et enseigner le chinois. Je pensais aller au Japon pour être franche. Je sais parler le japonais contrairement au coréen. Mais le rectorat m'a envoyée ici.  »

Elle avait raconté cette courte histoire sans même adresser un regard au jeune garçon. Elle attendait ses excuses avant de retrouver le loisir de scruter sa figure et lui lancer quelques regards charmeurs.

Il disait qu'il ne savait pas si il y aurait un second rendez-vous... Mais, tout les deux connaissaient la vérité et savaient donc qu'il mentait. Bien sûr qu'il y aura un second rendez-vous. Bien sûr, qu'ils se reverront encore et encore. Bien sûr, qu'un jour Shawn caressera le corps nu de Jia Xu dans ses bras. Au fond de leur être, ils le savaient. Il leur était inconcevable de penser le contraire. Si l'un causait tord à l'autre, peu importait, ils se reverraient.
Alors Jia Xu cacha un léger sourire. Car pour elle, les paroles de monsieur Davis sonnaient terriblement faux. Mais pourquoi vouloir savoir son âge? Ou du moins, pourquoi maintenant? Pour une fois, elle qui avait toujours su interpréter le moindre de ses gestes, écarts et regards, n'arrivait pas à le comprendre. Il prenait le dessus sur elle. Les rôles s'inversaient. Shawn prenait les devants et la jeune femme n'aimait pas ça. Elle était plongée dans une incompréhension mêlée d'une légère colère. C'était une femme à hommes, elle savait, habituellement, comment les guider ou les manipuler pour qu'ils fassent tout ce qu'elle désire. Mais cet homme là était son semblable, un homme à femmes. Pour autant, pour l'un comme pour l'autre, ils étaient chacun une source de mystères. Était-ce peut-être la raison de cette étrange alchimie?
A cet instant, elle avait l'impression de baisser dans l'estime du jeune garçon car elle était incapable de comprendre. Comme si elle avait lû dans ses pensés, elle l'entendait la traiter d'idiote. Ce qui l'avait encore plus enragée. Non pas contre le couturier mais contre elle même.

Jia Xu avait entendu un bruit de chaise. Partait-il? Il devait être ennuyé par l'attitude boudeuse de l'enseignante et devait la trouver ridicule. Néanmoins, à sa grande surprise, il s'était installé juste à côté d'elle. Il s'était accoudé à la table et la regardait dans le blanc des yeux. Pour ajusté le tout, il caressait aussi d'un geste délicat son épaule.
Elle se trouva déstabilisée durant une fraction de secondes.
La tête droite, les yeux emplit d'un zeste de supériorité, elle l'écoutait débiter ses excuses. Lorsqu'il eu fini, le regard de la belle s'était adouci, sa bouche avait repris une forme normale et ses joues étaient à nouveau modelés. Enfin de compte, elle avait eu ce qu'elle voulait. Avait-elle réellement perdu les devants tout à l'heure? Désormais, elle était certaine que non.
Avec une voix aussi douce que le miel et duveteuse tel un coton elle lui annonça qu'elle acceptait ses excuses. Dans cet élan de gentillesse, elle laissa la chair de poule s'emparer de ses bras pendant que Shawn lui caressait l'épaule. Elle frissonna, insinuant ainsi que c'était un courant d'air qui en était la cause. Mais comme pour le coup du pied, elle jouait et il devait certainement aimer ça.

Alors qu'ils restaient là, à communiquer par le regard, Jia Xu fut la première à briser cet intime silence.
« Yi Hai.  »
Shawn ne devait pas comprendre la signification de ce chinois là. Elle pouffa.
« Je vois que vous n'avez pas de culture symbolique, elle fit une pause et lui lança un sourire. Laissez moi vous expliquez.  »
Elle retira la main de Shawn qui était posé sur son épaule et la prit entre les siennes. Ainsi, elle dessina le signe 甲 sur la paume du jeune homme à l'aide de son doigt.
« Jia, première des dix tiges célestes, elle fait partie du Yang et est associée au bois. Les autres sont, Bing pour le feu, Wu pour la terre, Geng pour le métal et Ren pour l'eau. »
A tour de rôle elle dessina les idéogrammes 丙, 戊, 庚 et 壬.
« Mais comme je vous l'ai dit, ceci c'est pour le Yang et donc il y a un inverse, le Yin. L'inverse de Jia est donc Yi, elle dessina alors cela 乙. Ceci est Yi. Vous êtes Yi. Ding, Ji, Xin et Gui nous importent peu, et elle ne prit pas la peine de les tracer. Xu, son doigt marqua d'une pression plus forte cela 戌, est la onzième des douze branches terrestres et la dernière du Yang. Les six autres sont Zi, Yin, Chen, Wu et Shen, elle esquissa 子, 寅, 辰, 午 et 申. Le Yin de Xu est Hai. Hai, cette fois-ci ce fut 亥 qui se retrouva tracé dans la paume de Shawn, est la douzième branche terrestre, et comme sa rivale Xu, est la dernière de sa catégorie. Vous êtes donc Hai. Vous êtes Yi Hai et je suis Jia Xu. »
Ce fut à son tour de caresser celui qu'elle appelait désormais Yi Hai, et son doigt parcourait toute sa main sans tracer de nouveaux signes. Son index se baladait par plaisir.
« Jia Xu et Yi Hai sont opposés mais l'un ne peut se faire une place dans ce monde sans l'autre. Sachez que votre Yang existe depuis vingt-huit ans... »
Finalement, il avait réussi à découvrir son âge.
Jia Xu avait plongé son regard dans le sien. Elle murmura doucement.
« A votre tour maintenant... »
Si monsieur Davis n'était pas bête, il savait que cette phrase avait plusieurs significations et qu'il devait répondre à un maximum d'entre elles.

Il parlait, encore et encore sans répondre une seule fois ses questions. Devait-elle se sentir vexée? Elle aurait pu. Malgré tout, ces nouvelles informations dont monsieur Davis lui faisait part l’intéressaient. Il s'était excusé une seconde fois pour brosser Jia Xu dans le sens du poil, mais la jeune femme n'avait pas vraiment apprécié cela. Elle n'aimait pas qu'on la manipule surtout que là, il montrait bien qu'il essayait de se la mettre dans la poche. Mais, paradoxalement, ceci montrait qu'il lui témoignait d'une marque de désir et elle adorait ça.
Il annonça, aussi, qu'il aurait voulu en savoir plus sur elle. Mais la jeune femme comptait bien s'arrêter à là. Et oui, en tant que femme elle savait comment se faire désirer et d'ici cinq minutes elle aurait déjà quitter la table.
Shawn caressait sa bouche... Elle sentait quelque chose bouillir en elle. Il était trop tôt pour craquer. Jia Xu devait s'en aller et vite. Cependant, elle se permit de mordiller le doigt du jeune homme qui était, peut-être, un peu trop baladeur. Mais il faut dire que ce touché l'avait quelque peu excitée. Tout comme la dernière fois, dans sa salle de classe, lorsqu'il l'avait plaquée contre la porte. Bien qu'il avait insinué qu'elle était une prostituée... D'ailleurs, le pensait-il toujours? Non, certainement pas.
Enfin, il avait réfléchit! Après tout il n'était pas si bête. Il avait compris que le fait que Jia Xu lui donne un prénom chinois, qui était d'ailleurs celui qui s'harmonisait parfaitement avec le sien, n'était pas anodin. Elle aurait du le féliciter, lui dire que oui, en effet, cela était bien le signe qu'elle serait capable de le supporter une nouvelle fois. Et même qu'elle envisageait de se dévergonder en sa présence.

La Chinoise se remit droite et regardais l'heure. Elle prit alors un air effaré, quel talent d'actrice, et elle bondit sur ses pieds. Les lèvres rentrées, elle lança un regard remplit d'excuses au jeune couturier. Il semblait encore surpris par la rapidité avec laquelle Jia Xu s'était mise debout. Elle s'inclina, s'excusant dans un coréen accentué de tons chinois. « Mianhae », était bien l'un des seuls mots de cette langue qu'elle avait retenu. Elle continua en chinois:
« Il se fait tard, il est temps pour moi de rentrer. J'ai encore des copies à corriger pour demain et je ne pensais pas que les minutes s'écouleraient si vite. »
Elle s'inclina en signe d'excuses. Mais au lieu de se redresser, elle se pencha exagérément pour avoir le visage de Shawn en face du sien. Elle susurra à son oreille.
« J'ai hâte de voir où vous m’emmènerez la prochaine fois, Yi Hai. »
Elle laissa un soupir d'aise s'échapper de ses douces lèvres rosées et elle mordilla discrètement le lobe de jeune homme. Si ils n'avait été que tout les deux, elle aurait aussi glisser sa langue dans son oreille... Mais, quelques personnes les regardaient, notamment la serveuse.
Elle se remit droite, attrapa sa veste et quitta la café chokollis en moins de deux, laissant alors monsieur Davis seul à sa table.