Hey ya... i'm BACK !

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux...

Hey ya...I'm BACK !

Lorsqu’il ouvrit les yeux ce matin-là, la première chose qu’il vit fut Xue. Dormant paisiblement dans ses bras. Il bougea avec une extrême lenteur calculée pour ne pas la réveiller en se tournant. Il se retrouva ainsi sur le dos. Un bas toujours sous la petite chinoise. Son regard se posa sur le plafond. Il retint un long soupir désespéré, par crainte de la réveiller avec cette simple réaction.

Qu’avaient-ils fait encore?

Sang Min passa sa main sur son visage, puis tourna la tête vers l’endormie. Elle était encore couverte des vestiges de leur œuvre de la nuit passée. Ses draps aussi d’ailleurs. Doucement, il déposa sa main sur la joue de sa colocataire et amante. Il l’observa en silence, détaillant ses traits, les jeux de lumières sur sa peau colorée, son expression… tout, comme s’il voulait la dessiner par la suite. Il bougea tendrement son pouce sur sa joue, effaçant une des nombreuses taches de peinture pour dévoiler sa peau si délicate. Xue était bien plus jolie comme ça, au naturel. Ce n’est pas le fait qu’elle soit nue qui la rendait délicieuse – quoique ce n’était pas un mal – c’était bien le fait qu’elle ne portait pas son masque de fille agaçante. Pourquoi faisaient-ils toujours cela? Pourquoi lui faisait-il toujours cela? Il s’entourait toujours de gens de toutes sortes, certains qui sont bons pour lui, d’autres qui lui rappellent douloureusement une réalité qu’il a vécue avant. Xue avait un petit quelque chose à la Shane, à sa manière. Sang Min l’a empêché de se suicider, il y a longtemps, c’est ça qui avait fait qu’elle tente de se rapprocher de lui. Mais c’est aussi un trait qui le terrifiait chez la jeune femme. Il avait peur de trop s’approcher d’elle et de ne pas être capable d’être là quand elle en aurait besoin. Ses sentiments mitigés à son égard l’énervent, le fait qu’ils s’engueulent toujours en se lançant tout ce qui leur passe sous la main – beaucoup de peintures et de malheureuses œuvres, le tout ne faisant qu’enrager encore plus l’artiste – et que ça finisse presque toujours en un baiser enflammé qui dérape, était dérangeant aussi.

À cette réflexion, il cessa immédiatement sa caresse et retira sa main. Il pinça les lèvres quelques secondes et son attitude glaciale revint avec un naturel désarmant. Le coréen se releva sans ménagement cette fois, ne se souciant pas de la réveiller. De toutes manières, cela n’arriva pas. Elle ne fit que chigner dans son sommeil et se positionner autrement, enlaçant l’oreiller. Il roula les yeux en voyant sa facilité à se foutre de la situation et traîna les pieds jusqu’à la salle de bains pour y prendre une douche. Il avait quelque chose de plus important à faire, pour une fois, que de se prendre la tête. Aujourd’hui, il allait chercher sa petite Sookie chérie à l’aéroport. C’était la première fois depuis qu’ils se connaissaient qu’ils vivaient dans la même ville, au même moment. C’était bizarre de se dire qu’elle pourrait ainsi débarquer chez lui quand bon lui semblerait, comme ça, sans appeler. Il se demanda si cela voudrait dire qu’il devrait commencer à se vêtir quand il est chez lui… Même s’il y pensait, il ne le ferait sûrement pas. C’était étrange aussi de se dire qu’elle rencontrerait probablement Xue… et il voyait déjà Xue lui faire la tête parce qu’il est complètement différent avec son amie d’enfance… Il est toujours attentionné et gentil avec elle, on laisse tomber la froideur, sinon, bonjour le remontage de bretelles! Et dire que sa belle église était blanche avant que la chinoise n’emménage avec lui…!

Une fois embaumant le parfum de son gel douche, donc bien propre, il sortit de sa salle de bains. C’était bien de revoir la vraie couleur de sa peau et de ses cheveux! Il se sécha les cheveux et les coiffa. Il prit le temps de bien se raser aussi, pour avoir l’air imberbe comme tous les autres asiatiques. Une fois qu’il eut brossé ses dents et mis du déo, il alla se vêtir. Le coréen hésitait un peu pour sa tenue, il ne voulait pas avoir l’air d’un sac de patates pour son amie. Déjà qu’elle ne s’attendait pas à le voir, autant mettre le paquet! Sang Min finit par se choisir des vêtements plutôt simples, mais qui lui allaient bien. Ça n’aurait servi à rien de sortir le complet veston-cravate avec Sookie, sinon à faire qu’elle rit de lui! Il prit ses affaires; portefeuille, cellulaire, clés et partit sans laisser de mots à l’endormie. L’artiste ne lui en laissait jamais, disparaissant parfois des jours, sans donner de nouvelles. Il avait besoin de se distancer d’elle, trop s’approcher de sa petite personne semblait être dangereux pour lui. Dehors, il fut accueilli par un soleil chaleureux qui l’enlaça de ses rayons. Le coréen porta sa main à son front, pour amadouer un peu ses yeux à cette vive lumière et commença à marcher vers le fleuriste. Après une vingtaine de minutes de marche, il poussait la porte du magasin. Un doux mélange d’arômes le submergea et vint prendre d’assaut ses poumons. Sang Min ignora le commis qui le salua et alla plutôt se perdre dans les présentoirs de fleurs. Il chercha un petit moment les fleurs préférées de son amie : la tulipe blanche, puis lorsqu’il les trouva, il demanda à en avoir un beau gros bouquet. Évidemment, le bouquet fut agrémenté de quelques autres fleurs, mais le jeune homme tenait à ce que la fleur préférée de Min Sook soit prédominante. Il lui prit aussi un petit ourson blanc qui tenait un cœur sur lequel il était écrit «Saranghae». Inutile de dire que le commis effectuait la commande avec une expression perplexe non voilée. Sang Min avait l’air tellement froid qu’il en faisait presque peur, attitude qu’il a toujours et qui lui a valu une mauvaise réputation lors de son service militaire.

Il paya et laissa un généreux pourboire, avant de s’en aller et de laisser le commis dans une incompréhension totale de la vie. Remarquant qu’il allait être en retard, l’artiste embarqua dans le premier taxi qu’il croisa. Malheureusement pour lui, le chauffeur écoutait de la musique indienne bizarre des années ’80 à un volume plutôt embêtant pour ses pauvres tympans. Ajoutons à cela qu’il gueulait par-dessus la musique, à son bluetooth des trucs incompréhensibles dans une langue que Sang Min ne connaissait pas. Le trajet le mit sur les nerfs et lui sembla interminable. Il pensa plusieurs fois à prendre la tête du chauffeur et faire qu’elle embrasse le volant à répétitions. Cela leur aurait probablement causé un accident et coûté la vie à tous les deux. La belle affaire. Sauf qu’aujourd’hui, il ne pouvait pas mourir. Demain sûrement ou ce soir, mais pas avant d’avoir vu sa petite Minnie. Lorsque la torture s’immobilisa enfin, le coréen paya en offrant un regard hargneux et à la même température que la glace sèche au chauffeur. Son pourboire fut de ne pas avoir assisté Sang Min dans une tentative de suicide. Le jeune homme sortit de la voiture et claqua très fort la porte de la voiture, pour ensuite entrer dans l’aéroport. Il était en retard en plus à cause de cet idiot. Il avait l’air encore plus froid avec son air assassin collé à ses traits fermés. Ses pas étaient rapides et décidés, l’artiste faisait toutefois attention au bouquet de fleurs et à la peluche, qu’il tenait dans une main. Il cherchait sa meilleure amie du regard, elle s’attendait à voir ses parents, mais Sang Min avait réussi à leur voler la place. Rappelons qu’ils n’ont jamais habités dans la même ville, au même moment. C’était spécial, il fallait donc bien commencer ça!

Puis, il la vit. Assise à un banc, toute seule. Son humeur s’adoucit instantanément et un sourire s’étira sur ses lèvres. Expression qui ne lui est familière qu’avec très peu de personnes et que beaucoup d’autres lui croiraient inconnue. Son sourire s’agrandit même, lorsque son regard croisa le sien et qu’il vit son expression à elle aussi changer. Il accéléra légèrement le pas et ouvrit les bras pour l’accueillir lorsqu’elle s’élança vers lui. Il la serra très fort dans ses bras, alors qu’elle allait littéralement le rendre sourd. Un rire lui échappa, l’artiste suicidaire était vraiment très content de revoir sa petite Min Sook. Il lui fit quelques baisers sur la joue, étant assez tactile et démonstratif avec elle. Mais bon, tous deux savent bien que cette affection ne se limite qu’à une forte amitié, donc il n’y a pas de problèmes de malentendus. Il la lâcha finalement, craignant de la briser s’il continuait à la serrer aussi fort. Maintenant qu’elle s’était bien assurée que ses oreilles fonctionnait toujours, son amie d’enfance voulut voir si la physionomie de son visage restait la même. Les mains plaquées sur ses joues, elle l’observa sous toutes les coutures, alors qu’il devait avoir une drôle de tête à cause de la manière dont elle le tenait. Elle le lâcha ensuite, laissant son visage tranquille. Sang Min étira ses lèvres pour replacer ses joues, puis retrouva son sourire, alors que son amie reprenait la parole.

-« Aigoo ~ !! T’as pas changé !! Et moi ?? hm ?? Oh mais qu’est-ce que tu fais ici, hm ?? Je croyais que maman et papa devait venir me chercher ! »

-« Mes cheveux ont eus le temps de repousser oui, on est obligés de les avoir rasés et donc d’être tous laids, mais après… retour de la liberté! » Dit-il avec un petit rire en passant une main dans ses cheveux.

Il avait été bien soulagé qu’ils repoussent assez vite, il avait détesté les avoir courts!

-« Tu n’as pas trop changée non plus. J’avais peur d’être accueilli par une fausse blonde à la peau orange, mais t’es restée jolie ~ » Commenta-t-il en lui souriant, pour ensuite lui tendre les fleurs et l’ourson. « J’ai soudoyé tes parents avec mes belles paroles, je voulais être le premier à te voir pour souligner que pour une fois, on aura la possibilité de se voir plus que deux jours par quatre mois! Mais bon, si t’es si déçue, je peux aller offrir ça à une inconnue qui me croira très romantique et probablement cinglé, mais qui sera charmée par ma spontanéité, elle! » Ajouta-t-il comme s’il faisait la narration d’un film à l’eau de roses. « Et… j’aurai plus que des câlins avec elle… C’est tentant finalement..! Tu crois que ça marcherait avec elle là-bas? » Demanda-t-il en lui pointant une jolie hôtesse de l’air à qui il fit un beau grand sourire.

Il fit un petit geste de la main à la demoiselle en question et se retourna vers son amie, s’attendant clairement à se faire traiter d’idiot ou frapper. Il n’avait dit ça que pour la taquiner, il était hors de questions qu’il la laisse toute seule aujourd’hui. Il avait attendu cette journée trop longtemps pour ça! Sang Min alla plutôt prendre la valise de sa petite Sookie et lui prit ensuite la main pour l’attirer vers la sortie.

-« Alors, ce vol? C’était bien? Tu n’es pas trop fatiguée? » Demanda-t-il tranquillement, en la regardant du coin de l’œil.

Hey ya... i'm BACK !

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche.

C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux...

Hey ya...I'm BACK !

Sang Min avait hâte de revoir sa petite Sookie, quoiqu’il craignait un peu ses retrouvailles aussi. Vivre dans la même ville voulait dire qu’ils pourraient se voir plus souvent. Oui, c’était bien, le coréen n’allait pas s’en plaindre de pouvoir veiller un peu plus sur sa petite sœur chérie et attention au taré qui lui ferait du mal! Sa maison se retrouverait étrangement vandalisée et son verre au bar… étrangement drogué… C’est drôle comment la vie est faite quand même! Mais… cela voulait aussi dire qu’elle aussi pourrait être davantage sur son dos. Il devrait faire attention à ce que ses conneries n’aient pas trop de répercussions sur elle, voire qu’elle n’en ait aucune, parce qu’il ne se le pardonnerait jamais! Il devrait aussi veiller sur ses petites tendances suicidaires, oh elles seraient bien présentes, à le câliner par surprise à toutes heures du jour ou de la nuit, mais… beaucoup trop de gens veulent le sauver dans cette ville. Beaucoup trop de gens veulent l’empêcher de commettre l’irréparable et Min Sook faisait partie de ces quelques gens… Il se fait souvent dire qu’il devrait voir le bon côté des choses, être comme tout le monde, soit heureux. Sauf qu’il ne veut pas l’être, lui, heureux vingt-quatre heures par jour. Ça doit être exténuant. Fatigant. Agaçant. Tellement faux et surtout… il n’a pas envie que tout le monde vienne vers lui pour lui faire la discussion parce qu’il a un si charmant sourire qui invite à raconter sa vie! Il ne veut pas le savoir, il préfère leur inventer une vie dans sa petite tête. C’est plus palpitant, plus original, plus amusant. Comme d’imaginer la vie de cette grosse touriste trop laide pour ne pas être une caricature vivante. Sa vie est sûrement bien normale, elle vit avec ses douze chats, fait pousser de la marijuana dans sa cour et passe son temps devant la télé.

C’est plutôt ennuyeux.

Sang Min préfère s’imaginer qu’elle est une grosse mégère à la tête d’un gang de rue très craint, mais qu’elle joue les innocentes qui s’occupent de la petite communauté. C’est plus drôle de la mettre dans un décor chaotique, avec des balles au ralenti, une cigarette fine à la bouche, un maquillage des années ’50 parce que son idole est Marilyn Monroe! Pour être marginale, elle a sûrement un lapin comme animal de compagnie. C’est supposément cute… Ouais… ce l’est quand ce n’est pas une créature envoyée tout droit par Satan parce qu’elle est poilue comme King Kong et pourrait tuer l’artiste tout aussi facilement que l’immense gorille fictif. Mais bon, le lapin ne serait pas seulement pour être hipster, poster des photos de lui à côté d’une tasse de thé sur facebook ou autre – quoique le personnage ferait tout ça – mais bien parce que le lapin ferait un clin d’œil à playboy. Petit clin d’œil fait par l’auteur, soit Sang Min, puisque la dame pas charmante du tout s’occuperait du volet prostitution du gang de rue. Bah oui, une grosse bonne femme laide qui est méchante et postillonne entre deux bouffées de cigarette. Sang Min imaginait bien cette charmante vie dont les histoires termineraient non pas dans un bouquin, non c’est trop cliché pour un bouquin… Il en vendrait plutôt les lignes à une chaîne de télévision américaine. Les américains ont le don d’aimer les trucs clichés, nuls et vides de caractère. Non, le coréen ne porte pas les USA dans son cœur, déjà, c’est un pays de malheur, deuxièmement, c’est Barack Obama qui le gère. Okay, le premier président noir. Bravo, c’est bien, avancement pour l’humanité. Cool. Mais garde tes yeux loin de ce corps mince et élancé, mec. Garde tes mains encore plus loin! L’artiste frissonna de dégoût à cette pensée et grimaça en se rappelant ce qu’Evelyne lui avait dit la dernière fois.

Heureusement pour lui, quelque chose de bien mieux que les histoires louches mettant en scène le président illuminatis et lui se dessina sous ses yeux. Min Sook. Elle était beaucoup mieux que la grosse madame pas mafieuse, juste folle aux chats. Autres animaux démoniaques. Il fut aussi content qu’elle ne pèse pas autant que la fameuse dame plus que ronde, parce que vue comment elle s’est jetée dans ses bras… Il aurait perdu pied et serait mort écrasé. C’est bien qu’elle ait pensé à ne pas manger que des hamburgers, il aurait dû faire ça lui aussi quand il avait été aux USA, il en mangeait tellement avec Shane qu’il avait pris au moins dix livres. Le coréen rachitique sembla remarquer qu’elle avait un peu maigrie d’ailleurs, à moins que l’armée avait réussi à lui faire gagner un peu de muscles et elle lui semblait plus légère? Il lui demanderait bien plus tard, en attendant, il finit par la déposer sur ses pieds et la lâcher. Trop tôt, si ça n’avait été que de lui, il l’aurait probablement gardée comme ça pendant… loooongtemps. Le concierge aurait dû faire le tour de leurs pieds, le soir venu, parce qu’il ne bougerait pas de là et garderait sa Sookette pour lui. Sauf que bon, il se montra raisonnable. Son amie n’en fit pas autant, écrasant son visage de ses mains pour lui donner une tête de poisson. Elle lui dit qu’il n’avait pas changé, cela le rassura en un sens. Ensuite, elle se prit pour une coiffeuse de défilé de mode et lui fit une coiffure haute couture qui lui donnait quelques centimètres de hauteur et un air très con. Sang Min se recoiffa et remit en place son ego par la même occasion en quelques secondes, un petit rire lui échappant en même temps. Il faisait comme si ça ne lui dérangeait pas, mais il aurait sa revanche.

-« Yah ! Pour qui tu me prends, je suis pas une bimbo…  »

-« Je sais que t’en es pas une, t’es ma barbie à moi ♥ » Lui dit-il avec un petit sourire moqueur.

Il passa son bras de nouveau autour des épaules de son amie et lui fit un baiser sur la joue, pour essayer de l’amadouer. Le coréen lui tendit ensuite les fleurs et l’ourson, mais il la taquina un peu quand même. Puisqu’elle faisait semblant d’être déçue, il en profitait et embarquait dans le jeu. Ce qu’il disait n’était pas plus vrai que les propos de la jeune femme, c’était juste une plaisanterie entre vieux amis. Min Sook ne sembla pas aimer l’idée que le suicidaire ale draguer la charmante hôtesse de l’air avec les cadeaux qu’il lui avait acheté. Il ne fit qu’en rire et la serra un peu plus contre lui, comme si elle se débarrasserait de lui aussi facilement! Pas aujourd’hui, ma belle!

-« Idiot… Je les garde et ne t’avise pas de même penser à les donner à cette hôtesse qui est même pas plus jolie que moi ! »

-« Je n’ai pas dit qu’elle était plus jolie que toi, mais que j’aurais plus que des câlins. C’est différent! » Commença-t-il pour sa défense. « Mais, des câlins de toi c’est bien mieux, après réflexion. » Ajouta-t-il en lui faisant un grand sourire de gamin.

Amadouée, fort probablement ou en tout cas, il pensait qu’elle le serait. Câlin. Gentilles paroles. Bisou. Gentilles paroles. Il était l’heure de la revanche. Comme il avait déjà un bras sur ses épaules, il la serra un peu plus, pour qu’elle ne s’enfuie pas et de sa main libre, il sortit le grand artiste abstrait qu’il peut être par moment et se fit une joie de lui faire une aussi belle coiffure que celle qu’elle lui avait faite plus tôt. C’est beau l’amour, hein? Il rit en la lâchant et recula de quelques pas assez rapidement, se sauvant en fait. Elle était toute mignonne avec les cheveux comme ça ♥ Il attendit une ou deux minutes, attendant une attaque qu’il essaierait d’esquiver, puis se rapprocha. Le coréen prit sa valise puis sa main et l’entraîna vers la sortie. Bye bye la grosse madame pas mafieuse qui attend toujours en prenant deux bancs à elle toute seule.

Il lui demanda comment son vol c’était passé et un soupir plus tard, elle lui répondit :

-« C’était bien quand l’hôtesse de l’air ne me harcelait pas toute les cinq secondes pour me demander si j’avais soif. Non, c’est non ! Pff, elle était blonde t’imagine bien ! Et elle avait ce sourire de pub de dentifrice qui sonnait aussi faux que l’étais ses implants mammaires… J’ai définitivement quelque chose contre les hôtesses de l’air… »

-« Moi… je les aime bien… c’est probablement le costume! » Répliqua-t-il pour la taquiner.

Parce que non… il n’a pas spécialement le fantasme du costume. Oui, ça peut être intéressant un peu de jeu. Mais, si la personne sous le costume est énervante… ça annule l’effet mythique. Il lui ouvrit la porte, tel un vrai gentleman, puis sortit après elle. Il chercha un taxi du regard et commença à se diriger vers l’un d’eux, alors qu’elle continuait de parler.

-« Alors ? Tu m’emmène manger où ? Je meurs d’envie d’une vraie bonne bouffe coréenne, je t’en pris ! Rien d’américain, absolument rien ! Les États-Unis c’est même pas si cool… »

-« Tu parles que ce n’est pas si cool! Ils ont Barack Obama à la tête de leur pays! » Dit-il avec horreur, parce qu’il a vraiment peur de lui à cause d’Evelyne. « Mais ouais… les USA… le rêve américain… » Marmonna-t-il surtout pour lui-même avec ironie, son cœur se déchirant à ces mots.

Il soupira et se tut quelques secondes, le temps de mettre de côté la douleur que ravive toujours ce foutu pays. Il reprit son sourire pour Sookie et lui ouvrit la porte d’un taxi qu’il avait réussi à trouver dans cette pagaille qu’est la sortie d’aéroport.

-« Mais je croyais que tu allais étudier le stylisme, donc que c’était cool pour toi… » Commença-t-il, incertain et pas trop sûr de comprendre.

Enfin, il comprenait. Il allait devoir prendre l’avion pour retourner dans ce pays de malheur, commettre le crime parfait et revenir ici avant que la police ne trouve le corps.

-« Pour le resto, je pensais aller à un resto que je voulais garder secret… mais ce n’est pas subtil puisque tu vas entendre l’adresse et le reconnaîtra alors… fais comme si tu l’avais oublié! » Dit-il avec un petit sourire, pour lui changer les idées pour le moment.

Il fit un baiser sur la joue de son amie, puis se pencha vers le chauffeur de taxi pour lui donner l’adresse du restaurant où lui et Min Sook aimait tant se rendre quand ils se voyaient. Quelque chose avec de la vraie bonne bouffe et qui n’est pas trop de style coincé. Parce que bon… Sookette n’aimerait sûrement pas traîner sa valise dans un restaurant cinq étoiles non plus. La voiture rejoignit la file de ses consoeurs sur la route, Sang Min reprit sa place et serra encore son amie dans ses bras. Elle lui avait trop manqué et il s’en rendait encore plus compte maintenant qu’elle était là.

-« Alors, raconte-moi tout! On a quand même deux ans à rattraper! » Dit-il, la gardant toujours contre lui, hors de questions de la laisser s’en aller.

Hey ya... i'm BACK !

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche.

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C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux...

Hey ya...I'm BACK !

Le coréen s’était attendu à toutes sortes de choses pour ces retrouvailles, mais il s’était efforcé à ne penser qu’à des choses positives, pour une fois. Il n’avait espérer que du bon à son amie d’enfance. Un bon séjour, une réussite dans tout ce qu’elle entreprenait, de beaux souvenirs… le moins de Barack Obama possible, bien que ce soit difficile à faire dans ce pays démoniaque! Sang Min n’a pas de bons souvenirs du «rêve américain», il ne porte pas ce pays dans son cœur… surtout pas après que ce dernier fut achevé par l’un des fiers habitants de cette partie du monde surpeuplée par la stupidité arrogante et suffisante. Il avait cependant essayé de faire l’effort, pour une fois, de mettre sa rancœur de côté et de faire comme si ce pays ne lui avait pas asséné son coup final. Il avait vraiment voulu y croire. Croire que les États-Unis, ce n’est pas juste de la grosse merde d’artiste en canne, comme celles qu’a vendu l’artiste italien Piero Manzoni. Il avait voulu faire ça pour sa petite Min Sook. Faire preuve de bonne volonté et aller la voir avec un sourire, ne pas penser à ce deuil qu’il n’avait toujours pas fait, à ce nom qui le hante encore et le fait se sentir coupable d’être toujours en vie. Nom qui est trop bien collé à ce pays étoilé. Étoiles qui brillent pour mieux attirer les rêveurs dans ses filets brûlants, pour ensuite les y empêtrer pour ne jamais les laisser repartir, les dévorant tranquillement avec une gourmandise savamment sadique. Sang Min avait mis tout ça, tous ses ressentiments dans une poche de son pantalon et ne pensait pas les en faire ressortir avant d’enlever ce dit pantalon, une fois de retour à son église.

Il souriait et riait à la place. Il taquinait sa Sookette et profitait plutôt de ses retrouvailles tant attendues. Trop de temps s’était écoulé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, elle lui avait terriblement manquée! Elle et son sourire de poupée, ses petites manies comme celle de défigurer ou décoiffer le suicidaire. Son amie était la seule fille à pouvoir agir ainsi avec lui, sans qu’il ne se plaigne ou ne devienne froidement méchant. Min Sook a cette place bien spéciale en lui, une place qui lui revient de droit, après tout ce temps et tout ce qu’ils ont partagés. Une place unique que personne d’autre ne pourra jamais occuper. Mais… cela ne la protège pas de tout, en tout cas, pas des talents de coiffeur de défilé de mode d’avant-garde qui a très mauvais goûts du jeune asiatique. Il fallait bien qu’il se venge pour la coiffure qu’elle lui avait fait, un peu avant, et ce n’était que sur le ton d’une plaisanterie amicale. Il ne l’avait pas ratée, cela dit, et elle était toute choue ♥

-« Hwang Sang Min, ne va jamais dans le domaine de la coiffure, c’est pas pour toi. Et je sais ce que je dis ! »

-« T’as peut-être étudié en stylisme, mais je suis un artiste et célèbre en plus, je te rappelle! » Répliqua-t-il pour se défendre. « Tu viens juste de devenir une œuvre d’art, tu as fait partie d’une performance! Tu devrais me remercier et te sentir honorée! » Ajouta-t-il, toujours pour la taquiner.

Un peu d’humour faussement narcissique, il n’y a rien de mieux pour camoufler un cruel manque d’estime qui fait douter du droit à vivre. Sang Min rit un peu quand même, se trouvant tout de même drôle et se plaisant dans l’ironie de ses propos. Il se rapprocha ensuite de son amie et prit sa main pour le traîner avec lui. La fameuse question sur son vol se posa d’elle-même. C’est une chose que les gens demandent généralement dans ce genre de situations, il est plutôt impoli voir presque insensible, dans le sens qu’on se fout du bien-être qu’a pu vivre ou non la personne, de ne pas au moins la dire. Min Sook lui partagea son «amour» pour les hôtesses de l’air, évidemment, le coréen ne put taire un commentaire idiot à propos de leurs costumes. Il ne partageait pas là un réel fantasme, mais bien un simple cliché qui le faisait bien rire et qui ferait sûrement réagir son amie. Sang Min avait espéré au moins la faire sourire avec cela.

-« Le costume. Moi je trouve que ça fait peur… tu sais avec leur grand sourire plus faux que tout ! J’ai toujours peur de ce qu’ils mettent dans mes plats, je veux dire, elles sont louches, elles cachent quelque chose j’en suis certaine. »

Elles cachent probablement qu’elles détestent leur travail, les clients chiants de la première classe qui passent leur temps à se plaindre, les autres de la classe écono qui les reluquent toujours et leur pincent une fesse… Oh, Sang Min pouvait leur en trouver mille choses douloureuses et lourdes à cacher, mais il ne voulait pas s’embarquer là-dedans et plomber l’ambiance. Il se contenta de faire un joli sourire à son amie avant de lui répondre :

-« C’est que les vrais sourires sont précieux ma chérie~ On ne les donne pas à n’importe qui comme un bonbon. Les faux sourires aident toutefois à amadouer les gens… » Expliqua-t-il en pesant ses mots. « Ils font croire que les gens sont heureux et partagent ainsi un faux bonheur avec les autres et tout le monde est content. Agaçants comme Xue, mais faussement heureux, donc ne se posent pas de questions. » Ajouta-t-il en essayant de contrôler son mépris pour ce mensonge partagé collectivement.

Le coréen pinça ses lèvres, l’espace d’une seconde puis soupira en tournant la tête vers la direction opposée.

-« Désolé, j’ai été trop honnête. » S’excusa-t-il en se réprimandant lui-même mentalement.

Sang Min sait que Min Sook n’aime pas quand il est comme ça, mais c’est parfois plus fort que lui. Il a toutefois fait attention à ne pas le dire sur un ton glacialement tranchant, c’est déjà ça. Il lui avait livré ses explications obscures de la vie sur le ton d’une confidence désolée. Comme s’il apprenait à un enfant que le Père Noël n’existe pas, il l’avait prise avec des pincettes, mais n’avait pu expliquer autrement son point de vue. Il avait déjà censuré une bonne partie de son idée! Le suicidaire n’avait pas trouvé de mensonge joyeux à lui donné en guise de réponse, la vérité était donc restée la seule option. Enfin, la vérité selon lui.

Le sujet changea pour quelque chose de plus léger, plus susceptible de lui rendre son vrai sourire que Min Sook est une des rares personnes à pouvoir créer. La bouffe. Quoi de mieux qu’un bon repas coréen pour fêter son retour en son si charmant pays? Sang Min n’en attendait pas moins de son amie et était content de savoir qu’il ne s’était pas trompé. Qui sait… les gens changent parfois avec le temps, il en était une belle preuve. Il avait quand même passé du gamin un peu surdoué, curieux de tout, le regardant brillant de soif de savoir à l’adolescent trash suicidaire qui n’a jamais réappris à aimer la vie. Son passage aux États-Unis n’avait pas aidé à cela et malgré tous ses efforts surhumains, il en fit un commentaire avant d’ouvrir la porte de taxi pour laisser son amie y entrer la première. Sookette ne dit rien et entra dans la voiture, l’artiste l’imita et referma la porte derrière eux, pour ensuite revenir sur un sujet qu’il croyait plus amusant pour son amie, soit ses études en stylisme.

-« Oui… oui le stylisme, c’était génial. »

Ses sourcils se froncèrent dans une expression inquiète en voyant sa réaction. Pourquoi avait-elle évité son regard, ça ne signifiait rien de bon. Pas plus que ce sourire triste. Sang Min ne fit toutefois pas de commentaires, pas tout de suite. Son amie s’ouvrirait bien à lui quand elle en serait prête ou sinon, il finirait par lui demander ce qu’il se passe quand l’inquiétude le vainquerait! Il revint plutôt sur le sujet du resto, lui partageant que la surprise était difficile à faire. Après un baiser sur sa joue, pour la réconforter et lui témoigner un peu de tendresse qu’il avait du gardé impatiemment pendant deux ans, le coréen posa ses mains sur les oreilles de son amie. Oui, Minette se les bouchait déjà, mais Sang Min voulait être bien sûr qu’elle n’entende rien! Il donna l’adresse au chauffeur, puis une fois qu’ils se furent bien compris, l’artiste prit doucement les mains de son amie dans les siennes et les dégagea de ses oreilles. Il était toutefois hors de questions qu’elle ne retrouve l’usage de ses mains! Le coréen les gardait dans les siennes, tout comme il gardait la demoiselle dans ses bras! À les voir comme ça, on aurait pu croire un petit couple, mais leur relation n’est pas comme ça. Ils sont simplement trop proches pour avoir l’air d’amis normaux. Leur niveau de friendzone est over 9 000! Ils savent donc tous deux que malgré toute la tendresse qu’ils nourrissent l’un pour l’autre, ce n’est qu’un très fort lien d’amitié qui les unis. Un sourire aux lèvres, Sang Min essayait de simplement profiter de ses retrouvailles sans s’inquiéter de ce qu’il avait cru lire sur le visage de son amie. Il était peut-être juste parano et elle allait bien… qui sait? Il entama donc une discussion qui se voulait bien normale, très joyeuse venant de son amie. Enfin, normalement, avec Min Sook c’était toujours joyeux.

-« Il y a tellement de chose à dire et tellement peu à la fois, tu sais. Je me suis fais un tas d’amis, ils étaient tous géniaux ! Et le stylisme, je veux dire, l’école était si prestigieuse, tu sais ! J’ai gagnée un concours, lors d’un défilé avec l’école. J’y ai tous mis, Minnie, je te jure j’ai travaillée comme une malade. Tout était super, absolument tous ! Ça allait pour le mieux et mes plans se déroulaient exactement comme je l’avais prévue…»

Sauf qu’une fois encore, son amie soupira. Éveillant ainsi des soupçons chez le suicidaire qui resta muet. Lorsqu’elle se retourna vers lui, il la dévisagea en silence, l’écoutant. Son discours était peut-être enthousiaste, mais son expression ne l’était pas. Le fond et la forme ne collait pas. Le message et le support esthétique différaient beaucoup trop pour que l’artiste ne croie que tout c’était bien passé. Il y avait eu quelque chose. Quelque chose qui avait fait du mal à cette personne si précieuse à son cœur. Il ne disait rien, il l’écoutait, l’observait, s’inquiétait, mais ne voulait pas la couper, de peur qu’elle ne se taise. Puis, elle fit une pause. Sang Min continua de simplement la fixer, cherchant le problème dans son langage corporel. Il la serra un peu plus contre lui, pour la réconforter et lui baisa la tête.

-« Je suis si stupide, Sang Min… »

-« Il n’y a que moi qui peut te dire ça et même si je le fais, c’est complètement faux. Donc enlève-toi ce mensonge de la tête, tu ne l’es pas du tout. » La corrigea-t-il sur un ton bienveillant, mais qui ne laissait toutefois place à un argument contraire.

D’une caresse tendre, il essuya les larmes qui coulaient sur les joues de son amie. Il déteste voir les gens pleurer, surtout ceux qu’il aime. Cela le fait toujours sentir si impuissant, si nul, si… comme s’il avait manqué à son devoir quelque part. Il ne sait pas comment bien réconforter quelqu’un, il est trop maladroit et froid en temps normal pour savoir comment s’y prendre. Surtout depuis l’histoire avec Shane, il se croit dénué de toutes qualités servant à rendre quelqu’un heureux, à lui rendre le sourire…

-« Je suis désolé, c’est super joyeux aujourd’hui et je trouve le moyen de tout gâcher… »

-« Hey… ce n’est pas grave, je plombe toujours l’ambiance, moi. Ça arrive à tout le monde d’être triste et c’est même normal dans certaines situations… » Dit-il cherchant un peu ses mots. « Ne t’excuse pas pour ça, je ne m’en irai pas pour si peu. T’es prise avec moi pour toujours et ce, depuis ce premier jour dans le parc! Donc, si t’as envie de pleurer, pleure, si ça peut te faire du bien. Je ne serai pas fâché… » Ajouta-t-il un peu maladroitement en la serrant contre lui, passant une de ses mains sur la tête de la jeune femme pour la caresser doucement. « Si tu veux m’en parler, confie-toi, je ne te jugerai pas… tu le sais… mais si tu ne veux pas en parler, je peux essayer de pas te poser de questions… même si ce sera dur… je l’admets… » Dit-il en soupirant, la gardant toujours contre lui.

Il appuya sa tête contre la sienne et la serra très fort. Il ne savait pas trop quoi lui dire pour qu’elle se sente mieux et avait l’impression que tout sortait un peu mal. Il était sincère mais les mots ne lui semblaient pas bons, pas assez chaleureux… C’est bien lui ça, un artiste écrivain qui ne trouve pas les bons mots pour sa meilleure amie. Il relâcha un peu son étreinte pour la laisser respirer, il se força à esquisser un petit sourire qui se voulait réconfortant.

-« Je suis là pour toi et ça ne changera jamais… » Lui murmura-t-il, avant de lui faire un baiser sur le front.