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 Quand le hasard joue en ta faveur...

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MessageSujet: Quand le hasard joue en ta faveur...   Quand le hasard joue en ta faveur... EmptySam 3 Aoû - 5:53

Après avoir quitté mes draps frais, ce matin là, résistant ainsi à l'envie de m'y plonger encore quelques heures, je m'étais rendue dans ma cuisine. J'y avais suivi le train-train matinal que j'adoptais les jours de week-end, à savoir préparer un café que je buvais lentement mais sûrement, pour gagner de l'énergie et pouvoir ensuite faire les magasins sans être envahie par l'envie de dormir -quoi que cette envie ne me prenait pas souvent quand je faisais du shopping, avec ou sans café. Une fois la tasse vide, je la déposai dans l'évier et allai enfiler une tenue constituée d'items que je choisis soigneusement. Une fois le tout prêt, je me saupoudrai d'un voile de maquillage léger et, avant de me rendre au centre-ville pour effectuer un quelconque achat vestimentaire ou cosmétique, je checke mes e-mail et notifications des réseaux sociaux par l'intermédiaire de mon portable.

Alors que je commençai à naviguer paisiblement sur le net, l'écran devint noir. Je pense d'abord à un bug : ce truc se met en veille sans me prévenir ? ça peut peut-être arriver, même si les nouveaux appareils technologiques sont perfectionnés, ils ne sont pas toujours totalement au point et peuvent nous surprendre, pas forcément dans la bon sens du terme. J'appuie donc sur l'écran, essaye de le déverrouiller pour retrouver un écran teinté de couleurs, mais rien n'y fait : il reste noir. Par réflexe, j'allume mon ordinateur pour chercher une solution à mon problème (et en profiter pour regarder ce que je voulais regarder), mais aucune réponse n'est concluante... Je dois me rendre à l'évidence : je n'y arriverai pas toute seule. Je ne suis pas assez douée dans le domaine.

J'enfile donc rapidement des talons hauts et, portable en poche, je me rends en bas de mon immeuble d'où j'appelle un taxi. Il ne tarde pas à arriver et je lui indique ma destination : le magasin de téléphonie le plus proche, celui qui, je l'espère, pourra régler mon problème. Assise sur la banquette arrière, ma tête posée sur la paume de ma main, je regarde les rues défiler, les quartiers passer sous mes yeux. Je soupire, pensant aux quelques heures de shopping que je vais sacrifier, ainsi qu'à ma prochaine vidéo qui ne pourra sans doute pas sortir à la date prévue. Puis je me redresse et examine mon portable, comme s'il pouvait s'être auto-réparé entre temps. Toujours rien, c'est quand même bizarre... Nouveau soupir, plus faible.


• • •

Cela fait maintenant une petite demie-heure que je suis dans le magasin. J'attends patiemment que toutes les places se libèrent aux comptoirs, mais visiblement, les gens ne sont pas pressés. J'en profite pour faire le tour des modèles, pour m'occuper. Il y en a des nouveaux dont j'ignorais l'existence, et un smartphone particulièrement attirant dont j'ai lu beaucoup d'éloges. Sans réfléchir aux conséquences, je m'en empare pour le regarder de plus près. Il est encore plus léger et fin que je l'imaginais, et, en vue de ses caractéristiques, il ne doit rien à avoir à envier aux autres. Ce petit bijou est assez cher, mais pas excessivement... Je réfléchis à l'argent qu'il me reste et imagine qu'on ne pourra pas réparer le mien, quand soudain, je suis interrompue par des pas qui se rapprochent.

Je tourne la tête instinctivement et me retrouve bientôt en face d'un homme, imposant qui, d'après son costume et l'étiquette accrochée à sa chemise, est vendeur ici. Il me toise méchamment, les bras croisés, en tapant du pied de manière répétitive et impatiente. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il veut et ne peux, en réponse, que lui lancer un regard interrogateur. Visiblement, monsieur est vexé !

« Allez-y, prenez, puis utilisez le pendant que vous y êtes ! Vous savez lire ou quoi ?!! »

Du doigt, le grand bonhomme me désigne une pancarte accrochée au bout du rayon. Elle m'avait échappée celle-ci... Je le défie du regard.

« Effectivement, je ne l'avais pas vu... En même temps, si vous voulez pas qu'on touche à vos merveilles, vous n'avez qu'à investir dans des vitrines ! »

Mon accent n'est pas parfait, mais ma connaissance de la langue coréenne me permet de me faire comprendre... Malheureusement pour moi, parfois, certaines choses m'échappent sans que je n'en mesure les conséquences ! Il a du remarquer que je n'étais pas d'ici, pas coréenne de naissance, puisqu'il hausse le ton davantage -comme si c'était possible- et commence à parler rapidement sans s'arrêter. Je ne comprends rien à ce qu'il me dit, si ce n'est que j'aurais du me taire et le laisser dire, que tout le monde me regarde et qu'à ce moment là, je serais sans doute mieux six pieds sous terre...
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MessageSujet: Re: Quand le hasard joue en ta faveur...   Quand le hasard joue en ta faveur... EmptyMer 21 Aoû - 0:25

(désolée d'avoir mis autant de temps ;^; la semaine dernière j'étais à Montréal, et les autres fois j'ai oublié ._. j'en ai fait un long pour me faire pardonner :3)

Aujourd'hui s'annonce être une superbe journée!

J'ai fait un rêve ma foi, palpitant. J'étais à Séoul, entouré de zombies mangeurs de chair (les cerveaux, c'est trop mainstream) de tous les recoins de l'Asie, et je devais utiliser les bras de Sayuri comme arme afin de me libérer des crocs du maître zombie mon père. Plein de sang, meurtre, joie, dépression, mourir! YES. Dans mon rêve retentissait parfois une sonnerie désagréable, qui ramenait de plus en plus de zombies.

- Putain non mais quand la sonnerie va arrêter de beugler?!

RWAR. Dans un rugissement digne d'un boyband coréen de 12 membres, un zombie qui se prenait pour un loup se jette sur moi et tente de me tuer. Le type (il a l'air chinois, c'est bizarre) m'a mordu la jambe, et après l'avoir empalé avec l'un des bras de Sayuri, je me suis réveillé, au son d'une énième sonnerie désagréable.

8h15. La sonnerie, un son d'alarme qui retentissait à plein volume de mon cellulaire.

- Hiroto? Ça fait au moins 20 fois que tu snoozes...
- Oh....

J'ai regardé l'heure sur mon cellulaire, bien que je l'avais déjà regardé 10 secondes plus tôt. 8h15.... 8h15?!

Voyez-vous, j'avais un rendez-vous à 8h30. Je suis en recherche d'emploi à temps partiel pendant que je suis aux études à Ulsan, et un de mes employeurs potentiels a décidé que 8h30 c'était une heure super agréable pour une entrevue. J'ai de la chance, quand même: le lieu de l'entrevue est à environ 5 minutes à pied. Mais se lever en retard ne commençait pas très bien la journée, disons. J'ai rapidement enfilé les premiers vêtements que j'ai trouvés. Des sous-vêtements, bien entendu; une paire de jeans, une chemise (question d'avoir l'air propre)... j'ai pris mon cellulaire, l'inséra dans une poche de jeans, et replaça mes cheveux. Rapidement, j'ai couru vers la salle de bain pour me brosser les dents, et je suis ensuite redescendu en trombe vers le hall d'entrée pour partir.

- Ehm... j'ai un rendez-vous dans exactement 7 minutes, j'y vais et je reviens, normalement. Salut!

Comme courir dans la rue me semblait un moyen de transport efficace pour se rendre à une entrevue... j'ai couru jusque là-bas. Heureusement, d'ailleurs. Les rues étaient pleines de voitures, et la seule façon de traverser sans mourir  était d'attendre tous les feux de piétons. Je suis arrivé là-bas à 8h29, juste à temps.

L'entrevue? Oh, elle s'est débrouillée merveilleusement.... mal. L'employeur, tout d'abord, était un gros trou du cul qui me fixait comme un déviant sexuel et me parlait comme si j'étais un raton-laveur en train de fouiller dans la poubelle à la recherche d'un reste de grappe de raisins.  J'ai failli faire exprès de dire des conneries juste pour être sûr qu'il ne me retienne pas, mais qui sait. Peut-être que les conneries que j'aurais dites l'auraient en fait, convaincu de me prendre... alors je me suis abstenu. Je n'avais qu'à espérer qu'il ne me rappelle pas.  8h45, et ma journée était déjà un désastre.

J'ai donc décidé de marcher, cette fois-ci, jusqu'à chez moi. J'anticipais déjà la tasse de café (synonyme: perfection) que j'allais me faire en rentrant, jusqu'à ce que la réalité me frappe en plein visage comme une brique moisie: on a plus de café. NNOOOONNNN!!!

... ok. Regarde autour de toi, Hiroto. Qu'est-ce que tu vois? Je vois... un Starbucks. Un calcul arithmétique assez simple mais compliqué pour la période de la journée se déroula dans mon esprit. Si café à la maison = zéro, mais que Starbucks = accessible... de plus, Starbucks = café, et donc Starbucks = perfection et Starbucks = bonheur. Allons au Starbucks.

Aussitôt dit, aussitôt fait: je suis entré dans le Starbucks, et j'ai fait la file derrière la centaine d'hispters qui attendaient de passer commande. Le niveau d'hipsterisme de la place a fait exploser le peu de neurones fonctionnels qui me restait ce matin. Il y avait un nombre ahurissant de Macbook au centimètre carré, ainsi que beaucoup trop de gens avec des lunettes noires plastiques carrées (je suis certain que la moitié des personnes en portant n'en n'ont même pas besoin, en fait)... et bref, c'était presque aussi dégoûtant que la quantité de douchebag que l'on retrouve au Cima. J'ai soupiré, et j'ai attendu mon tour.

- Bonjour, bienvenue chez Starbucks, que puis-je faire pour vous?
- Oui ehm... un grand café corsé un lait deux sucres s'il vous plait., pour emporter.
- Un grand? Voulez-vous dire grande ou venti?
- ...... le plus grand, là.
- C'est un venti.
- Un venti alors.
- Ça va vous faire 5 dollars s'il vous plait.

5 dollars pour un café avec un nom bizarre? Visiblement, je n'irai pas au Starbucks souvent.  

- Je fais ça à quel nom?
- Hiroto.

Voir le regard confus du caissier quand j'ai dit mon nom m'a fait sourire. J'ai finalement reçu mon café, avec comme nom "Irodo" (aka Hiroto bizarrement écrit en hangeul). Le bon point dans tout ça, c'est qu'au moins, son café à 5 dollars goûtait bon.

En rentrant à la maison, une autre malchance m'arriva: le cellulaire à la main, j'ai trébuché dans la pile de souliers que j'avais oublié de ranger la veille (ça m'apprendra). J'ai réussi à sauver le café, mais inévitablement... le cellulaire a volé. Malheureusement, il n'avait pas bu de RedBull, donc il n'a pas pu se faire pousser des ailes et atterrir en toute sécurité. Le pauvre iPhone est atterrit, écran tactile face vers le sol, après un planage de quelques mètres. Ouch...

J'ai déposé mon café sur la table et je suis accouru vers mon troisième poumon. Fonctionne-t-il encore? Est-il encore en vie?? Sous le choc, l'écran tactile s'est fracassé et l'appareil s'est éteint. J'ai toutefois pu constater qu'il fonctionnait toujours, comme j'ai réussi à le remettre en marche par après. J'ai laissé échapper un soupir de soulagement, et j'ai testé le cellulaire pour voir si tout fonctionnait convenablement.

- Aouch!

La vitre était tellement fracassée qu'elle m'avait coupé le bout du doigt. Si si, ça se peut. Mon iPhone fonctionnait à merveille, mais l'état de la vitre le rendait inutilisable. Je vais devoir me rendre au magasin de téléphonie voir si on peut le réparer, ou si je peux avoir un remplacement... J'ai toutefois pris le temps de manger avant d'y aller. Un bon déjeuner typiquement coréen avec du kimchi, des oeufs, du riz, et plus (sans oublier le reste de mon café).

Comme je disais plus tôt... superbe journée. Malchance après malchance. Décidément, j'aurais du rester couché.

Après un bon moment de marche et un peu d'autobus, j'ai finalement réussi à entrer dans le magasin de téléphonie le plus proche. Il y avait une file ahurissante aux comptoirs où je devais me diriger pour mon problème de vitre en pièces. Du coin de l'oeil, j'ai tenté de me trouver un passe-temps, en attendant qu'il y ait un peu moins de peuple. Les étuis à iPhone ont toute suite attiré mon attention, étant probablement l'étalage le plus coloré de tout le magasin.

La variété d'étuis ne cessait de m'épater. Des étuis de toutes les couleurs du spectre lumineux, des étuis qui arboraient littéralement toutes les couleurs du spectre lumineux (mieux connu sous le nom d'arc-en-ciel). Visiblement, le Starbucks m'a fait un drôle d'effet. J'ai commencé à utiliser des termes compliqués parce que "la vulgarisation, c'est trop mainstream" (sauvez-moi :c ).  Furtivement, j'ai regardé la file de tout à l'heure: un peu moins de gens, mais trop à mon goût. Continuons d'observer les étuis, alors. De toute façon, il m'en faut un si je ne veux pas briser l'écran tactile de mon iPhone encore.

Il y avait également des étuis de formes différentes, plus particulièrement des animaux. Souvent, ils avaient la forme de Rilakkuma, un ours. Ils étaient parfois en forme de chat, de Hello Kitty, de chien, ou autre animal considéré comme mignon. Il y avait aussi... des éléphants, des girafes et des tortues. Comme quoi on peut vendre n'importe quoi.

Quelque chose d'autre qu'un mouvement de personnes dans la file d'attente a attiré mon attention, cette-fois. Une voix masculine, parlant d'un ton me faisant penser à l'employeur de tantôt, ainsi qu'une voix féminine tentant de s'expliquer dans un coréen très basique. Son accent...

Règles de la vie d'Hiroto. Protéger les femmes, ne pas tuer le gars avec qui tu te bats, et venir en aide à tes semblables. Cette fille était japonaise, aucun doute là-dessus. Hiroto à la rescousse~!

- Woh c'est quoi ton problème? Tu vois pas qu'elle n'est pas d'ici? Tu crois qu'elle comprend tout ce qui est écrit?

Le vendeur me regarde d'un air incrédule, mais visiblement frustré. En gros, il me regardait genre "mais t'es qui et qu'est-ce que tu fous ici?", en me lançant des épées.

- Moi je crois qu'elle a assez de difficulté avec le langage pour ne pas avoir à se faire engueuler par un raciste qui lui beugle au visage comme un orignal! Sale connard.

Le mot exact que j'ai dit en coréen est "saekki", qui est relativement vulgaire. Je m'attendais à me faire virer par le vendeur pour mon attitude, alors avant de me faire jeter dehors, j'ai mis ma main sur l'épaule de la jeune fille.

- Viens, on va aller ailleurs, lui dis-je en japonais.

Je lui ai fait signe de me suivre jusqu'à l'extérieur du magasin, puis je me suis assis sur un banc non loin de là. Comme je n'avais aucune idée du niveau de coréen de la japonaise, j'ai décidé de m'adresser à elle en japonais.

- Qu'est-ce qu'il te voulait, au juste?

Je devais maintenant trouver un nouveau magasin, pas trop loin. J'ai sorti mon iPhone de ma poche pour me souvenir que ma vitre ressemblait à... rien, en fait. En lâchant quelques soupirs et grognements, j'ai tenté tant bien que mal de trouver sur internet l'emplacement du magasin de téléphonie le plus près. Il y en avait un pas trop loin, à une vingtaine de minutes à pied. J'ai constaté avec surprise que c'est à celui-là que je suis allé acheter mon cellulaire à mon arrivée en Corée.

- J'ai trouvé un autre magasin de téléphonie à 20 minutes à pied d'ici. C'est là que j'ai été acheter mon cellulaire quand j'ai déménagé à Ulsan, alors je sais qu'ils devraient être plus cléments avec les étrangers.

Je me suis levé, tout en réalisant que je ne m'étais pas présenté. Je lui ai donc tendu la main, avec un sourire gêné, espérant qu'elle ne soit pas fâchée contre moi.

- Moi c'est Hiroto, au fait. Arima Hiroto. Et toi?
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MessageSujet: Re: Quand le hasard joue en ta faveur...   Quand le hasard joue en ta faveur... EmptyJeu 22 Aoû - 14:32

HS:

Cela faisait bien 10 minutes que je me faisais hurler dessus par un homme que je ne connaissais ni d’Ève ni d'Adam, et dont la seule chose que je savais était qu'il était vendeur du magasin, physiquement repoussant et impulsif... Tout pour me faire continuer d'aimer les filles ! Non, en réalité, cela faisait beaucoup moins de 10 minutes, mais l'humiliation due à mon incompréhension de sa langue était telle que c'était l'impression que ça me donnait. Je n'avais rien demandé, si ce n'était une place à un comptoir pour exposer mon problème, et un idiot était venu s'inclure dans mes projets. Ce qui m'agaçait le plus n'était même pas le fait qu'on m'hurle dessus, mais plutôt celui de ne pas comprendre et de ne pas pouvoir rétorquer. Pour moi qui était plutôt franche et ne me laissais plus marcher sur les pieds, c'était vraiment chiant ! Et je n'étais pas assez sauvage pour en venir aux mains... Surtout pas face au grand gaillard qu'il était. Pourtant, Dieu sait à quel point je l'aurais tué des dizaines de fois !

Une autre voix vint se mêler à la conversation, presque aussi énervée que celle du grand abruti. Étonnée, je tournai vivement la tête pour en trouver l'origine : c'était un mec aux cheveux noirs, visiblement asiatique et assez grand. De quoi concurrencer mon précédent interlocuteur. Je le regardais, essayant de traduire ce qu'il disait dans ma langue natale. C'était idiot mais n'étant pas bilingue, j'y étais contrainte si je voulais comprendre. Du coup, je réussis à saisir la première phrase et lui souris : enfin quelqu'un qui ne prenait pas mes origines étrangères pour m'engueuler publiquement. J'avais fini par croire, à cause de ces quelques phrases prises en pleine figure, que ça n'existerait plus. N'empêche, son intervention semble faire son effet : le gros lard s'est tut. Et mon "sauveur" continua de s'énerver contre l'idiot.

Je ne saisis pas le sens de sa deuxième prise de parole mais ça ne m'empêchait pas de comprendre l'insulte qu'il lui avait adressée. Trop surprise par ce qui m'arrivait, je ne dis rien. Mais lorsque le brun commença à s'adresser à moi en japonais, je fus encore plus surprise. Comment avait-il pu deviner que je venais du Japon ? Je souris un peu et le suivit volontiers, et avant de passer la porte, je me retournais vers le crétin, resté planté en plein milieu du magasin, visiblement encore plus surpris que moi par ce retournement de situation.

« Je pensais pas que les crevards étaient acceptés dans les métiers du commerce. » dis-je simplement en faisant une moue, un semblant déçue.

Je franchis bientôt la porte et rattrapai le brun. A défaut de ne pas pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce, je comptais bien lui adresser au moins un simple merci. J'étais un minimum humaine tout de même. Je m'assis à côté de lui sur le banc et fis ce que je devais faire.

« C'était sympa. Merci ! » dis-je en souriant.

Bientôt, il me demanda ce qu'il me voulait. Je soupirais suite à la connerie de mon précédent interlocuteur et laissai échapper un petit rire un peu exaspéré.

« Je sais même pas... dis-je en japonais. Mon rire partit pour laisser place à un sourire. Tout ce que j'ai compris, c'est que j'aurais du toucher avec les yeux, comme on dit aux gamins. » dis-je en pratiquant un peu d'autodérision.

J'étais peut-être bornée mais ne m'en voulais nullement. Je maintenais ce que j'avais dit au vendeur : s'il ne voulait pas qu'on touche à ses portables, il avait qu'à prendre les mesures nécessaires. Les portables... J'avais, pendant un instant, oublié la raison de ma venue ici. Je sortis le mien de ma poche et l'examinai une nouvelle fois, sans pour autant espérer le voir redevenir comme avant. Je le tournais dans tous les sens et vis bientôt que mon compagnon avait sorti son téléphone. Il ne semblait pas en très bon état, mais il tentait quand même de pianoter dessus.

« Je te proposerais bien le mien, mais ça risque de pas t'être très utile. » lançais-je compatissante en montrant mon téléphone.

Pourtant, malgré l'état de son épave, il sembla finir par trouver ce qu'il cherchait, puisqu'il m'indiqua qu'un autre magasin de téléphonie était installé pas loin. Super, tout n'était pas perdu et l'idiot n'aurait même pas réussi à me faire garder un téléphone présentant un dysfonctionnement. A sa place, je n'aurais pas été fière. Je suivis le nippon lorsqu'il se leva du banc, l'imitant. Il me tendit la main et, instinctivement, je la saisis, écoutant ses présentations.

« Hasoka Emi. » dis-je avec un franc sourire.

Si je ne me présentais pas sous mon vrai prénom, c'était parce que je lui préférais amplement son diminutif qui, lui aussi, était un prénom. Je faisais ainsi d'une pierre deux coups, et ça me convenait mieux. Oui, je trichais un peu sur mon identité, mais tout le monde me connaissait sous ce diminutif, alors bon.

Ne sachant pas où était le dit magasin, j'attendis qu'Hiroto commence à prendre la route pour le suivre. Ainsi, j'étais sûre de ne pas me tromper de direction -ça aurait été vachement bête. Une fois sur le chemin, je repris la parole, jugeant qu'il était bien plus sympa de parler à cette nouvelle connaissance que de passer 20 minutes à marcher côté à côté sans rien échanger, pas même un regard.

« Et tu fais souvent ça ? Le super-héros ? » demandais-je, bien plus amusée que moqueuse.

Une fois qu'il m'eut répondu, j'en vins à une autre question. Ou plutôt plusieurs. Ce mec avait tout d'un japonais : le nom, la langue qu'il parlait sans accent étranger, et pourtant, il s'était adressé au vendeur comme s'il avait toujours été là, ou au moins comme s'il maîtrisait la langue. Bon, c'était peut-être idiot de penser ça alors que je n'étais qu'une étrangère qui n'avais pas les connaissances de la langue suffisantes pour juger, mais j'avais beau être là depuis quelques temps, je n'avais pas une aisance comme la sienne lorsque je parlais ou entendais le coréen ! Il avait l'air tout sauf méchant et asocial, et je me permis donc ma question.

« Tu es en Corée du Sud depuis longtemps ? »
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MessageSujet: Re: Quand le hasard joue en ta faveur...   Quand le hasard joue en ta faveur... EmptyLun 2 Sep - 1:05

Malgré mon début de journée assez mauvais et mon téléphone massacré, je pouvais être heureux d’au moins une chose : J’avais sauvé quelqu’un du pétrin. Ce n’est pas que ça m’arrive souvent, ou que j’en fais un but journalier ; mais personne, encore moins un raciste misogyne qui essaie de vendre des cellulaires dans un magasin d’électronique crasseux, allait insulter une jeune femme étrangère. Il a été chanceux qu’il soit dans un magasin, parce que si on aurait été dehors, ça aurait été une autre histoire. Par autre histoire, je veux dire qu’il aurait probablement goûté à mon poing.

La nippone et moi sommes donc sortis du magasin de téléphonie, à peine remis de nos émotions. Elle était probablement nerveuse ou sous le choc, tandis que moi j’étais fou de rage. C’est quoi cette manie de ce prendre à plus faible que soit ? En m’asseyant, j’ai pris une bonne bouffée d’air frais, pendant que la demoiselle me remerciait. Bien sûr, me remercier était la moindre des choses, même si selon moi, j’ai agit de façon normale et civilisée (pour une fois !). J’ai esquissé un simple sourire en guise de réponse.

J’avais quand même agit par automatisme. Je ne savais même pas si elle avait fait quelque chose de grave, ou si le vendeur avait une bonne raison de s’être fâché autant après elle. C’est pour cette raison que je lui ai demandé ce qu’il voulait. Elle me répondit donc qu’elle n’en savait rien, mais qu’elle aurait du toucher avec les yeux… c’est bien ce que je me disais. Le vendeur a pêté un câble trop gros pour la situation. Professionalisme 0/10, hein.

Tout en cherchant un nouveau magasin de téléphonie pour réparer la vitre massacrée de mon téléphone, je vis du coin de l’œil que la nippone tripotait le sien, d’un air désespéré. Son portable devait être dans un sale état pour qu’elle ait une telle mine. Mes soupçons furent confirmés lorsqu’elle me proposa son téléphone, en précisant qu’il n’allait pas être utile. J’ai tourné la tête, lançant un regard dans sa direction : écran noir total. Son téléphone était, en effet, inutile dans son état actuel.

- T’en fait pas, j’y suis presque.

J’ai finalement trouvé le magasin que je cherchais, à 20 minutes d’ici. De VRAIS professionnels, cette fois-ci. J’ai annoncé la nouvelle à la jeune femme, puis je me suis levé, amorçant des présentations.

- Emi ? C’est un beau prénom.

En lui faisant un énième sourire, je lui ai fait signe de me suivre, pour que l’on se dirige vers le deuxième magasin le plus rapidement possible. Non pas parce que j’étais pressé, mais plutôt parce que je ne voulais pas trainer prêt du magasin de téléphonie du démon plus longtemps. Nous avons donc commencé à marcher, et Emi décida d’entamer une conversation.

- Haha, non je ne joue pas souvent les super-héros. N’empêche que ça m’horripile quand quelqu’un manque autant de respect envers quelqu’un, particulièrement les filles.

J’étais content qu’Emi veule discuter avec moi. Ça allait rendre notre trajet beaucoup moins long, et au final bien plus intéressant. Toutefois, je me demandais, par simple curiosité, comment et pourquoi Emi avait emménagé à Ulsan. Elle ne semblait pas être en Corée depuis longtemps, où elle venait tout juste de commencer à étudier la langue si on se fiait à son accent. Alors que j’allais lui demander si elle était au pays depuis longtemps, elle me posa la même question.

- Non, ça doit faire quelques mois tout au plus. J’ai emménagé ici pour étudier, tout comme mon amie d’enfance. Ma mère est coréenne, alors j’ai eu un peu plus de facilité à m’intégrer à Ulsan, comme je connaissais déjà la langue.

Je ne voulais pas m’étendre sur les détails de ma venue en Corée. Oui, j’étudiais, mais je devais également tenter de tisser des liens avec Hyundai et d’autres compagnies du genre pour la compagnie à mon père. J’étais également là comme support pour Sayuri, qui est aveugle et qui ne maîtrise pas la langue aussi bien que moi. En réalisant que même en ne disant pas tout, j’avais dit un roman, j’ai retourné la question.

- Et toi, qu’est-ce qui t’amène à Ulsan ? Les études peut-être ?

Je me trompais peut-être, mais Emi avait l’air d’une jeune femme en âge d’étudier. Peut-être qu’elle avait terminé ses études et avait un emploi qui payait beaucoup, ou peut-être était-elle simplement en voyage. Avant d’entendre sa réponse, j’ai essayé de deviner dans quelle faculté elle pourrait s’être inscrite si elle était étudiante à l’université. Mode, peut-être ? Ou littérature ? Pas finances, je l’aurais croisé sinon. Après avoir entendu sa répondre, une autre question me vint, cette fois-ci sans lien avec sa nationalité.

- Et ehm… ton téléphone, qu’est-ce qu’il a au juste ? Tu as vu le mien, la vitre est foutue. Mais le tien n’est qu’un écran noir, c’est étrange.

Son téléphone avait peut-être un problème interne. Avait-elle essayé de le remettre à zéro, de le réinitialiser ? Ou peut-être… peut-être avait-elle téléchargé du porno sur son portable, et un trojan est venu manger ses circuits internes ! Vous savez ce que l’on dit, ce sont toujours les plus calmes… mais mon idée était absurde, et me fit esquisser un large sourire.

En moins de temps que prévu, nous nous sommes rendu à destination. Un magasin de téléphonie ressemblant étrangement à l’autre, mais avec une enseigne différente. Sans oublier un staff différent !

- Allez, entrons.

Je lui ai ouvert la porte pour la laisser entrer d’abord, et j’ai suivi Emi dans le magasin. Celui-ci était un peu plus vaste que le précédent, avec une plus vaste sélection d’accessoires et, à première vue, des prix un peu plus abordables. J’ai fait signe à Emi pour lui montrer que j’allais aller à la file des problèmes techniques, pour ne pas la forcer à me suivre si elle voulait regarder les nouveaux modèles.

- Annyeong, je viens parce que la vitre de mon portable est brisée…
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MessageSujet: Re: Quand le hasard joue en ta faveur...   Quand le hasard joue en ta faveur... EmptySam 7 Sep - 13:03

Nous étions installés sur le banc depuis quelques minutes et ma nouvelle connaissance semblait tenter de se servir de son portable. Bien que j'aurais aimé lui proposer le mien, il m'était totalement impossible de le faire. Vu l'écran noir que l'appareil affichait, même le sien qui semblait plutôt détérioré lui serait plus utile. Je lui signalai donc, en profitant pour faire ce qui semblait être des excuses indirectes, et il ne tarda pas à trouver ce qu'il cherchait. Bientôt, il m'indiqua son plan. J'étais quand même sacrément chanceuse : j'avais beau m'être à moitié révoltée contre le vendeur, tout n'était pas perdu pour mon portable. Intérieurement, je soupirai de soulagement. Et lorsqu'il se leva et se présenta, je fis de même. Il me complimenta sur mon prénom, ou plutôt sur le diminutif que je lui avais donné. Je souris, timidement mais flattée. Je n'avais peut-être pas choisi mon prénom, mais le nom par lequel m'appelait mes proches, si.

« Merci. »

Nous commençâmes à marcher et, bien vite, je me rendis compte qu'il allait nous falloir briser le silence. Tout me conduisait à le faire : il était japonais, il m'était venu en aide (car, orgueil mis à part, je ne m'en serais pas tirée aussi bien sans lui), et en plus il avait l'air sympa. Sans oublier que nous allions marcher sans doute quelques instants ensemble. Si c'était pour avoir autant de conversations que deux rats crevés, autant marcher à 5 mètres l'un de l'autre. Il ne tarda pas de m'apprendre qu'il n'était pas là depuis longtemps, chose qui retint mon oreille plus qu'autre chose.

« Quelques mois ? Et tu parles déjà aussi bien la langue ? Je suis impressionnée. Dire que je suis ici depuis deux ans ! » dis-je en riant, me moquant de moi-même.

Il était vraiment qu'avec le temps passé en Corée du Sud, j'aurais du être parfaitement bilingue et ne plus avoir de petit accent nippon. J'avais un peu honte de moi, sur le coup, bien que je savais pertinemment que personne n'était parfait. J'adorais les langues et n'avais pourtant pas un mal fou à les apprendre. Mais il faut croire que je suis à part, dans certains domaines. Et peut-être que vivre en colocation avec ma demi-soeur qui me parle en japonais ne m'aide pas. Comme s'il lisait dans mes pensées, Hiroto m'interroge sur la raison de ma venue et l'identité de mon séjour à Ulsan.

« Ahah, non, les études, c'est fini pour moi. On va dire que je m'intéresse à la Corée depuis que je suis ado. Alors dès que j'ai eu assez de sous pour m'acheter billet d'avion et payer un logement, j'ai saisi l'opportunité. »

Je n'avais aucune raison de mentir, il n'y avait rien de personnel là dedans et même si ça avait eu lieu, je n'étais pas une adepte du mensonge, bien au contraire. Et puis, je n'ai aucune honte à affirmer que je suis une petite vieille qui a fini ses études et qui est en âge de bosser (j'exagère juste un peu sur le petite vieille). En continuant d'avancer, je ne tarde pas à me souvenir d'une chose qu'il a dit plus tôt : il a une amie d'enfance qui est également venue en Corée du Sud ? Un peu curieuse, je ne peux pas m'empêcher de m'y intéresser.

« Tu m'as dit que tu étais venu avec ton amie d'enfance... Elle est également japonaise ? »

J'attends sa réponse, ne sachant pas s'il y a beaucoup plus de japonais que je ne le pense ici ou pas. Puis il m'interroge sur l'identité de la panne de mon téléphone. Je repense à l'objet et réponds rapidement, ne l'avançant sans doute pas beaucoup sur la chose.

« Hm. Je n'en sais rien. Je l'utilisais tranquillement quand il est devenu tout noir. »

Je souris légèrement. Heureusement qu'actuellement, c'était le seul problème de ma vie. Même si c'était pénible, ce n'était pas très grave et, dans quelques heures tout au plus, j'aurais sans doute une solution. C'est ce que j'espérais. Le trajet, quant à lui, passa très rapidement et nous nous retrouvâmes bientôt devant l'entrée du magasin. Je rentrai quand Hiroto m'ouvrit la porte et me remercia d'un sourire pour le geste galant. Il avait peut-être des apparences de bad boy, mais visiblement, ce n'était que des apparences. Il m'indiqua qu'il s'éloignait et j'hochai la tête affirmativement en guise de réponse. Je choisis d'aller toucher les portables avec les mains, cette fois-ci, en attendant qu'une place se libère. J'inspectai des yeux divers modèles avant qu'un vendeur vint vers moi. Décidément, c'était pas mon jour, ils avaient une dent contre moi, dans la téléphonie ! Pourtant, je n'ai absolument rien à me reprocher... ! Je me demande ce qu'il va encore me sortir.

« Bonjour mademoiselle, je peux vous être utile? »

J'ouvre la bouche, stupéfaite, aucune parole ne venant. Je me sens bien conne ! Moi qui pensais qu'il m'engueulerait, c'est raté. Je serais venue ici depuis longtemps, si j'avais su. La fente créée par ma bouche devint bientôt un sourire.

« Je ne viens pas pour un nouveau portable, en fait. expliquai-je en sortant le mien de ma poche. Je lui montrai l'écran noir, malgré que j'appuie sur le bouton de déverrouillage. Je viens pour ça. »

Il m'indique de le suivre et j'obéis. Il commence très vite à examiner la chose pour déceler mon problème. En cinq minutes, le portable est réparé : il lui a suffit d'enlever la batterie et de la remettre. Je me sens vraiment idiote, mais à un point ! Je ris nerveusement devant ma bêtise avant de le remercier et m'excuser pour le temps que je lui ai pris. Une fois toutes les formalités remplies, je me rends à nouveau vers les téléphones pour réfléchir à mon prochain achat. Je n'ai plus qu'à attendre qu'Hiroto ait fini.
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