Je déboutonnai mon veston et m'assis à la place que j'avais réservée dans la première rangée de chaises installées dans le hall du Lotte Hotel. J'étais arrivé d'avance, donc seulement quelques places dans le public étaient occupées. J'étais d'ailleurs surpris d'être arrivé aussi tôt, j'étais sur que j'étais en retard. J'avais perdu beaucoup de temps à trouver une coiffure appropriée pour l'évènement. Ridicule, vous dites ? Essentiel, je dis. Je les avait fait teindre la veille, en roux, mais j'avais interdit à la coiffeuse de toucher à la longueur. Je les avais déjà eu comme ça, quand j'étais plus jeune, et j'avais beaucoup aimé ça. Bref, donc, le dilemme de l'après midi était comment j'allais les coiffer. J'ai fini par les attacher en une queue de cheval basse, mais quand j'eus fini, il me restait à enfiler mon habit et j'étais plus ou moins en retard. Je m'étais donc dépêché à mettre mon tuxedo et à sauter dans ma vieille voiture toute cabochée. Je devrais vraiment la changer. Et me voilà, assis dans le hall du Lotte Hotel, en avance. Je regardai ma montre et vit qu'il me restait encore un bon quart d'heure à attendre. Je soupirai et me levai, pour aller me commander un verre d'eau au bar qu'ils avaient ouvert pour la soirée. Je ne boirais pas d'alcool de la soirée. Je tiens tellement mal l'alcool que je finirais un peu trop pompette après un verre. Je m'assis donc au bar, sur un des hauts tabourets commandai un grand verre d'eau glacée, et sortis mon portable, sur lequel je pianotai un peu. J'envoyai un message à Jung Wan, à qui je n'avais pas vraiment eu le temps de dire au revoir, et regardai mes message, dans l'espoir d'y voir un nouveau message de Sung Gyu, puis rangeai mon téléphone portable, décu. Encore rien. Je soupirai et pris une gorgée de mon eau, qu'un bel homme en chemise et pantalon propre avait déposé devant moi. Je lui fis un sourire et le payai, et je m'apprêtais à partir me rasseoir à ma place quand une jeune femme s'assied sur un des tabourets près de moi. Je l'observai de haut en bas, même si je savais que dévisager était impoli. Elle n'était pas très grande, mais pas très petite, non plus. Ses cheveux foncés, relativement courts, caressaient ses épaules lorsqu'elle mit ses coudes sur le comptoir. Elle avait de belles formes, que sa robe épousait bien. Je regardai ses jambes et appréciai. Même si j'étais beaucoup plus attiré par les attraits physiques d'un homme, j'étais capable d'admettre quand une femme était belle, et même sexy. Puis, je regardai son visage, qui était tourné vers l'homme derrière le bar alors qu'elle commandait un verre de quelque chose que je ne connaissais pas. Ses traits délicats, agrémentés d'un demi-sourire un peu ennuyé, et ses yeux scrutateurs faisaient d'elle une très belle femme. Elle tourna le visage vers moi, et nous eûmes un contact visuel. Je lui souris, donc, mais cela ne me gagna qu'un roulement d'yeux de sa part. Je remarquai qu'elle tenait dans sa main un papier, où était imprimé "12" en très gros caractères noirs. J'avais été informé qu'il y aurait une douzaine de filles "à vendre". En effet, j'étais ici pour "acheter" une femme, le temps d'une soirée... mais pas pour des raisons pour lesquelles on "loue" des femmes parfois. Premièrement, je n'étais pas du tout du genre à payer des vendeurs de charmes, et deuxièmement, de toute façon, je n'étais pas intéressé par les filles. En tout cas, si j'étais là ce soir-là, c'était pour une bonne cause. La Fondation coréenne contre le cancer organisait une vente aux enchères, où les hommes pouvaient "acheter" une femme, pour la cause. Je participais donc à cet évènement avec joie. Je savais que certains hommes profiteraient de cette occasion pour trouver du... plaisir, mais moi, je ne le faisais que parce que cette cause me tenait à cœur. Bref, je secouai la tête et fis un dernier sourire malicieux à la jeune femme, une idée germant dans mon esprit. Elle semblait tellement se dire "Merde, pourquoi j'me suis fourrée là dedans, ce sont tous que des pervers de toute façon !" que je me retins pour ne pas rire. Ce serait elle que j'"achèterais" ce soir, peu importe le prix. Je me battrais. Puis, lorsqu'on serait seuls, je ferais tout pour lui donner en partie raison, sans toutefois tenter quoi que ce soit. Ben quoi, il faut bien s'amuser ?

Spoiler:

Ta montre délicatement attachée à ton poignée t’indiquait que tu avais visiblement un quart d’heure d’avance. Tu étais toujours bien programmée depuis ton enfance, et tu n’as jamais eu de retard à l’école. Quand tu ratais ton réveil, tu savais toujours doser le temps pour pouvoir arriver à l’heure. Ta mère en parlait en riant, elle était plutôt tête en l’air, elle. C’est donc bien évidemment que ton taxi venait de se garer bien trop tôt devant le Lotte Hôtel ; un grand bâtiment avec un tapis rouge qui menait du trottoir jusqu’à l’imposante porte d’entrée en « tourniquet ». Tu la passais, en marchant avec l’élégance d’un mannequin. Tu avais appris à marcher comme ceci dès ton jeune âge, où tu devais porter des talons lors des galas de ton père. Tu n’aimais guère les talons à cette époque, et ça n’avait pas vraiment changé. C’était MeeYoung, ta meilleure amie, qui t’avais conseillée cette robe bustier bleu foncée, qui t’arrivait au dessus des genoux. Tu portais des collants bleus, plutôt transparents, et des escarpins bleu marine. En y réfléchissant, tu te dis que tu aurais du penser à prendre une paire de ballerine, puisque ces chaussures te faisaient vraiment mal, et tu ne savais pas avec quel plouc tu allais passer la soirée. Arrivée dans le hall de l’hôtel, tu suivis le panneau qui indiquait la salle de réception. Elle était énorme, avec une belle hauteur sous plafond. On pouvait apercevoir une scène –là où tu te vendrais quelques heures plus tard- et sur la droite, un bar avec une dizaine de tabouret. Tout en observant la salle, tu allas t’asseoir sur l’un d’entre eux. Tu commandais le premier truc qui avait l’air bon sur la carte et attendis en dévisageant les gens qui entraient dans la salle. Tandis qu’il y en avait de par très clean, d’autres étaient très beaux et paraissaient être des hommes bien. Tu priais intérieurement pour que ce soit un des hommes comme ça qui t’achète. Ton regard se porta ensuite sur l’homme à côté de toi. Tu lui aurais donné dix-neuf, vingt ans, mais vu la façon dont il reluquait tes jambes, l’âge d’un gros pervers de quarante-ans. Il avait les cheveux roux, une couleur que tu aimais énormément, rattachés en queue-de-cheval. Vous échangèrent un regard et il te sourit. Ses dents éclataient de blancheur, et ses lèvres étaient rosés et plutôt pulpeuses. Tu ne lui rendis absolument pas son sourire, même, tu l’ignoras totalement. Tu bus le verre que l’on te servit, mais continuas à regarder du coin de l’œil l’homme à ta droite. Son corps était plutôt maigre, et il te faisait plus penser à une fille qu’autre chose. Ce n’était pas ton genre d’homme, tu aimais plus les gros costauds près à te protéger. Tu ne voyais pas vraiment de muscle en le petit être frêle à côté de toi, mais plus de la niaiserie qui s’était fait ressentir par son sourire. Quand tu eus finis ta boisson, tu te levas et allas rejoindre une personne qui appelait toutes les femmes « à louer ». Tu te retournas une dernière fois, et le jeune homme te regardait toujours… Ou plutôt, il regardait ton chiffre. Une fois dans l’immense loge aux nombreux miroirs, tu vis beaucoup de jeunes filles excitées. Tu ne compris pas en quoi c’était excitant, puisque la raison de ta présence était pour l’association Coréenne Contre Le Cancer. Parce que ton but était de récolter de l’argent, et le reste de la soirée, on s’en fiche. Alors, tu t’assis sur un fauteuil en cuir dans un coin de la pièce et attendis qu’on appelle les femmes pour qu’elles aillent sur scène. Tu replaças ton numéro douze, et te faufilas derrière la file. Quand tu fus sur le podium avec les autres, la vente commença. Chacune était appelée à son tour, et les personnes enchérissaient. Ton tour arriva en tout dernier, et les dernières personnes restantes dans la salle se battaient pour t’avoir. Un morceau de viande pour une dizaine de loups affamés. Tu aperçus le même jeune homme qu’avant, qui ne cessait d’agiter sa pancarte. Tu ne sus si obstiné était le mot, mais visiblement, il tenait à passer la soirée avec toi. Tu en fus ravie, car plus il enchérissait, plus l’association gagnait de l’argent. Alors à quoi bon se plaindre d’un gros pervers qui veut passer la soirée avec toi ? Et puis, au pire du pire, tu as pris des cours d’auto-défense, il y a quelques années…

Spoiler:

Je suivis distraitement l'enchère, jusqu'à ce que la dernière femme soit appelée sur scène. Ce fut à ce moment-là que j'entrai en action. J'avais été silencieux jusqu'à ce que la candidate numéro 12 arrive. On la présenta, Nam Eun Ji, 20 ans. Au moment où l'enchère pour avoir celle que je voulais, la douzième, commença, je brandis mon petit carton. Je continuai de surenchérir par dessus toutes les offres faites, gagnant à la fois des regards agacés par les hommes contre qui je me «battais» et des regards surpris mais contents des représentants officiels de la Fondation Coréenne contre le cancer. Puis vint le moment où tous mes «adversaires» cessèrent de se battre. J'avais gagné Eun Ji. Enfin... «gagné». Était-ce vraiment gagné quand on avait déboursé plus de mille cinq cent dollars? En fait, le prix ne me dérangeait pas. Le fait que plusieurs hommes se battaient pour une même femme a bien certainement fait mousser l'enchère, d'où le montant élevé. Mais je n'étais rien sauf heureux de débourser cet argent, car je savais qu'il irait entre les mains de gens honnêtes qui aspiraient à aider les gens malades. Je ne connaissais personne qui avait le cancer, mais quelques uns de mes amis avaient vécu un deuil difficile, à cause ce celui ci. J'étais donc, franchement, satisfait d'avoir dépensé cet argent-là pour une bonne cause.

Après que le président de la FCCC eut terminé son discours de remerciement envers les gens qui avaient participé, les femmes purent descendre de scène et rencontrer les hommes qui les avaient achetées pour la soirée. Je me dirigeai d'un pas vif vers Eun Ji, un sourire aux lèvres. Alors que je m'approchais d'elle, elle sembla me voir et tourna les talons pour s'éloigner. Je roulai les yeux et accélérai mon pas. Elle me prenait vraiment pour un gros pervers! Je trouvais ça vraiment drôle. C'est pour ça que je décidai de jouer le jeu. Je saisis son poignet doucement et la retint.


Je me retins de rire quand je vis le regard dégoûté qu'elle me lança à ces mots. Bah au moins, elle s'était arrêtée! Je lâchai son poignet et lui présentai ma main, un sourire aux lèvres. J'aimerais pouvoir dire qu'il était, genre, dragueur ou séduisant, mais ce n'était tellement pas moi! J'étais aussi sexy qu'une fleur. Pour de vrai. Je l'avais juste pas en moi, ce prédateur sexuel qui cherchait à sauter sur les gens. Surtout sur les filles. T'sais. Elle serra ma main d'une poigne assez ferme, mais féminine. Elle se présenta d'un ton ennuyé, et je ris un peu.


Elle laissa échapper un petit ricanement moqueur, avant de se reprendre et de me regarder dans les yeux avec un air las. Je voyais clairement dans son regard qu'elle avait pas envie d'être ici. Je lui souris brièvement et mon regard dérapa jusqu'à son buste. Parce qu'une jolie fleur y était accrochée. Je souris en reconnaissant une variété que j'appréciais particulièrement.


Elle roula les yeux et me regarda avec ce que j'appellerais du dégoût, et c'est à ce moment-là que je réalisai que je tenais encore sa main, car elle la repoussa brusquement en faisait un bruit agacé. Je me demandais ce que j'avais fait quand je réalisai mon erreur. Tous les autres hommes ici regardaient le buste d'une femme pour sa poitrine. Eun Ji devait donc croire que j'avais fixé ses seins. En y pensant bien... au fond, ce n'étais pas une mauvaise chose : ce que je voulais, c'était qu'elle croit que j'étais une espèce de prédateur qui essayerait de la tripoter à tout moment. Parce que c'était vraiment drôle. Je ne pus retenir un sourire moquer, que je dissimulai toutefois adroitement en un mouvement de langue sur mes lèvres, comme pour les humidifier. Cela sembla rebuter encore plus ma compagne, qui fit un mouvement exagéré, comme si elle retenait un haut-le-cœur. Elle a du le prendre comme une preuve, de, je sais pas, d'excitation? Cette fois-ci, je ne pus retenir un petit rire, que je fis passer agilement pour un éternuement. Je commençais à me trouver vraiment bon en dissimulation, mais je n'eus pas le temps car je remarquai qu'Eun Ji se dirigeait vers une des tables mises à notre disposition dans l'hôtel, qui fournissait un repas aux participants. Je me précipitai à ses côtés, et lui tirai la chaise pour qu'elle s'assoie, ce qu'elle fit. La jeune femme ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais quand elle vit que je la regardait, alors que j'étais debout à côté d'elle, elle la referma et serra les mâchoires. Cette fois-ci, je réalisai plus rapidement que j'avais vraiment l'air de profiter de la vue sur son décolleté que la hauteur me procurait. Je m'assis donc à ma place sans rien dire, et ouvrit mon menu. Je n'avais jamais séjourné dans un hôtel de luxe, ni mangé dans un restaurant très chic, ce qui fit que je retins de peu un hoquet de surprise en voyant le menu. Tout avait des noms tellement compliqués, et seulement les lire me donnait l'impression de dépenser plein d'argent. Je me rassurai en me disant que le repas était offert par l'hôtel, mais restait tout de même un problème. Je n'avais aucune idée de quoi prendre! Tout semblait si spécial et nouveau. Je reconnus quelques ingrédients, tels que riz, bœuf et légumes. J'avais quand même beaucoup trop de choix pour le peu que je reconnaissais. Je refermai donc mon menu et le déposai à plat sur la table, devant moi. Je me redressai un peu et raclai ma gorge.


Elle me répondit d'une voix neutre et monocorde, en ne lâchant pas du regard le menu qu'elle tenait entre ses mains. Je n'avais aucune idée de ce qu'était ce qu'elle avait commandai, mais elle, elle semblait le savoir. Je décidai donc de me fier à elle.




Lui et ma compagne échangèrent un regard, celui d'Eun Ji moqueur, et celui du serveur rempli de questions pour mon amie. Ou pas. C'était pas mon amie. Bref, je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux, et je me mis à jouer distraitement avec une fourchette.


J'entendis Eun Ji étouffer un rire. Plus ou moins bien. Je ne pus retenir une pensée enfantine, qui ressemblait à «pff, j'suis tellement meilleur que toi à ça.», mais je me ressaisis vite. Alors qu'elle commandait un verre de vin au serveur, je relevai la tête et lui souris à pleines dents. Je collai mon pied gauche sur un des siens, et je vis la jeune Nam se raidir tout d'un coup. Mon sourire s'agrandit encore et  lui parla d'un ton calme, même si j'avais juste envie de rire.

luciechérie ouvre ceci ~:

Les enchères commencèrent et quand ce fût ton tour, tu découvris avec horreur que le roux d’avant voulait visiblement t’acheter. Certes, il était plutôt mignon, mais tu le trouvais trop louche, trop décontracté. Perdue dans tes pensées, tu sursautas en entendant le coup de marteau que le maître de l’enchère donna. Il dit alors que tu étais « vendue » à l’homme à la queue de cheval. Tu soupiras et descendis de la scène. En voyant ton acheteur se diriger vers toi, tu tournas les talons et essayas de t’enfuir mais il se mit à crier : « Hé! Attends un peu, ma jolie, s'il te plait! » Visiblement, toute la salle entendit et les regards se tournèrent sur vous deux. Tu te retournas et le fusillai du regard, ce qui voulait dire « Ne m’adresse même pas la parole ou je te tue ». Mais lui était très décontracté et lâcha un petit rire ce qui rendit ton air dégoûté plus prononcé.  Le roux prit ta main et tu roulas des yeux. Tu savais parfaitement ce qu’il voulait : passer une soirée avec une fille tel un puceau excité. Il te fit le sourire le plus séduisant au monde et tu te sentis rougir légèrement. Mais tu te forças à ne pas fléchir d’un pouce et tu te présentas sèchement ; il rit et se présenta à son tour. Tu pris un sourire narquois et moqueur et dit : « Vraiment ? Je n’en ai rien à faire. » Tu le regardais d’un ton las, pour qu’il comprenne que ta seule envie était de partir. Quant-à-lui, ses yeux observèrent ton buste. Tu eus un mouvement de recul en pensant qui reluquait ta poitrine, mais tu compris vite qu’il  observait la fleur qui était accrochée. Il te dit alors qu’elle était jolie. Tu ris intérieurement : quelle belle technique de drague ! Surtout, ne complimente pas les cheveux parfaitement lissés, la robe neuve, les longues jambes, le maquillage parfait, les bijoux chers et jolis ! Non ! Fait des éloges à la fleur portée sur le buste ! Tu te demandais sérieusement qui était ce gars. Tu roulas des yeux et retiras violemment ta main de la sienne en tiquant ta langue d’un ton agacé. Tu vis alors qu’il passait la langue sur ses lèvres et tu eus à nouveau un mouvement de recul. Plus les minutes passaient, plus tu le trouvais pervers et étrange : quelques secondes plus tard, il éternuait de la façon la moins naturelle possible.  En haussant les sourcils, tu marchas vers une des tables mise à disposition, plantant ton ami. Non, ce n’était pas ton ami, c’était juste un pervers qui avait dépensé de l’argent pour t’acheter. Quelqu’un te tira la chaise et tu te préparas à le remercier, mais tu te rendis compte que c’était Mun Hee qui se prenait maintenant pour un Gentleman. Tu ravalas ta salive et t’assis en ne lui disant un mot. La carte était relativement grande, mais tu avais séjourné au Lotte Hotel lors de ton arrivée à Ulsan. Tu connaissais donc certains plats qui étaient bons et tu décidas de commander du bœuf bourguignon. Tu jetas un coup d’œil au roux qui paraissait perdu et émerveillé à la fois par la carte mise à disposition. Il plissait les yeux comme pour comprendre et tu eus un petit rire moqueur. Il leva la tête et te demandas ce que tu prenais. Tu répondis calmement : « Un bœuf bourguignon, c’est un plat français. » Il s’exclama que lui aussi et tu murmuras : « Ben voyons… ».  Quand le serveur arriva, il s’inclina en te saluant. Tu eus un moment de surprise, puisque tu avais seulement séjourné un mois dans l’hôtel et c’était il y a plusieurs années. Avec un sourire de politesse, tu lui dis ta commande et Mun Hee s’empressa de dire que lui aussi, commandait ceci. Le serveur et toi, vous vous échangiez un regard tandis que l’autre jouait timidement avec sa fourchette. Le serveur partit, tu sentis le pied du roux se coller contre le tien. Tu te raidis et il te demanda d’une voix pulpeuse ce que tu faisais dans la vie.  Tu serras la mâchoire et donnas un coup de pied très élégant dans le tibia du dragueur. D’un sourire très mignon, tu lui dis : « Tu dois juste savoir quelque chose ! Une fois le dîner terminé, je rentre chez moi. Je ne te donne ni numéro de téléphone, ni mon adresse, ni rien. Je ne cherche pas une relation amoureuse, seulement un ami. » puis tu ajoutas en faisant la grimace : « Même si ça m’étonnerait qu’on soit amis… » Tu observas attentivement le roux et te demandas comment lui faire peur. Tu pris un ton plein de sous-entendu et dit en riant d’un ton moqueur : « Je suis en fac pour devenir avocate internationale. Appelle-moi quand tu seras arrêté pour viol, hin-hin-hin-hin. » Tu entendis alors qu’il répliquait quelque chose. Tu lui demandas de répéter et il te sourit d’un ton moqueur, lui aussi : « Je ne pourrais pas t’appeler, tu ne vas pas me donner ton numéro de téléphone, ni ton adresse, ni rien, hin-hin-hin-hin. » et dans ta tête, tu entendis éclater comme un orage, comme si la guerre était déclarée. C’est à ce moment là que les plats arrivèrent et tu commenças à manger. En t’essuyant les lèvres avec ta serviette, tu questionnas l’autre : « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? Chômeur ? hin-hin-hin-hin » Mais lui répondit très sérieusement qu’il était fleuriste. Tu explosas de rire en disant que c’était les gays qui étaient fleuriste, que c’était un métier de tapette. Tu te rendis ensuite compte de ta méchanceté et tu te pinças les lèvres en riant encore dans ta bouche. Durant le repas, il tenta de faire la conversation en te demandant si tu avais de la famille. Sans lever les yeux de ton plat, tu dis alors : « J’ai une grande sœur, une petite sœur et deux grand frères. » Il hocha la tête et tu te demandas ce que ça pouvait lui faire. Ton repas fini, tu te levas, attrapa ton sac et dit : « Je crois qu’on s’est tout dit. Passe une bonne fin de vie. » et tu tournas les talons avant de sentir sa main agripper ton poignet. Il te dit en te souriant qu’il t’avait achetée et que tu devais rester avec lui.

marieal-chérie, ouvre ceci, toi aussi ♥:

Je retins un petit cri de douleur quand Eun Ji me balança un bon coup de pied dans le tibias. Elle débita de sa jolie voix qu'elle n'avait aucune intention de me recontacter après le repas; j'avais bien l'intention de la faire changer d'idée, même si c'était seulement pour la rendre folle, mais je ne lui dis pas ça, évidemment. Je lui lançai un sourire que je voulais charmeur quand elle dit qu'on ne serait pas amis. J'essayais clairement de lui envoyer un message mental qui disait « Oh, mais on pourrait être plus que des amis », mais je ne crois pas qu'elle ait reçu mes ondes de conversation silencieuse parce qu'elle ne me lança pas un regard dégoûté. Elle me dit qu'elle étudiait pour être avocate. Je me retins de rire quand elle me dit de l'appeler quand je serai accusé de viol; si elle savait que j'étais puceau, elle serait surprise, avec mon attitude de pervers pour la fête fâcher!




J'étais assez fier de ma réplique et je me réjouis de la voir se fâcher. Enfin, elle ne laissa rien montrer mais j'étais sur et certain d'avoir vu un éclair de colère s'allumer dans son regard, pendant l'espace d'un quart de secondes. Eun Ji refoula sa rage et commença à manger. Je fis pareil, et fus heureux d'avoir choisi cette assiette. Enfin... d'avoir pris la même chose qu'elle parce que je ne savais pas quoi prendre. Elle me demanda quel était mon emploi, et supposa que j'étais chômeur, mais je la surpris en lui disant que j'étais fleuriste. Elle se mit à rire et déclara que les fleuristes étaient gays, que c'était un métier de tapette, et je me renfrognai rapidement, et me préparai à répondre, par habitude, avant de laisser tomber. Elle ne le savait pas, et si je protestais, elle saurait et le jeu serait fini.

Ouais, un jeu. J'étais pas un sadique et j'étais pas méchant ni rien, mais j'aimais me moquer un peu. C'était jamais méchant, et je savais m'arrêter. Comme je m'arrêterais avec Eun Ji quand je verrai qu'elle ne pouvait plus en prendre. Mais pour l'instant, je pouvais encore jouer un peu. Je lui lançai un sourire éclatant.


 

Nous nous remîmes à manger et je lui demandai au bout d'un moment si elle avait de la famille. Elle me répondit qu'elle avait une grande sœur, une petite sœur et deux grands frères. Je hochai la tête et me dit que ça aurait été cool, aussi, d'avoir des frères et sœurs. J'étais enfant unique et lorsque j'étais enfant, ça me rendait vraiment triste, surtout du temps où ma mère me faisait l'école à la maison. Bien sur, maintenant que j'étais adulte, je me rends bien compte que ma famille n'aurait pas pu avoir un autre enfant. Mon père, qui travaillait déjà toute la journée, toute la semaine, et qui refusait de laisser ma mère travailler, serait mort de fatigue au boulot. Je crois qu'il faisait ça par fierté, mais je sais pas. Tout ce que je savais c'était qu'on avait à peine assez d'argent pour couvrir toutes nos dépenses (qui étaient presque absentes), et donc accueillir un autre enfant aurait été impossible.

Je continuai à manger, quand même assez rapidement en voyant à la vitesse à laquelle Eun Ji mangeait, mais elle finit son repas quand même une bouchée avant moi. Elle s'essuya la bouche, attrapa son sac et se leva, et me fit ses adieux avant de tourner les talons. Je m'étirai à toute vitesse et la retint par le poignet. Elle se retourna vers moi avec un air agacé et je lui adressai mon plus beau sourire, que je réservais aux clients hésitants, à la boutique.


Je ne savais même pas si un ''remboursement'' était possible dans ce cas-ci, mais même si ça l'avait été, je ne l'aurais pas fait, même si Eun Ji avait décidé de ne pas même rester pour le repas. Je me sentais vraiment coupable d'utiliser la Fondation comme argument, et m'excusai intérieurement pour cela, mais je savais que cela marcherait. Mon... achat regarda le sol, soupira bruyamment et se rassit. Je m'asseyai aussi et lui souris.



Elle secoua la tête et me répondit que non. J'ouvris le menu des desserts, que le serveur avait déposé à un moment ou à un autre sur notre table sans que je le remarque, et étudiai la liste d'assiettes compliquées et pas super appétissantes à mon goût. Je déposai le menu sur la table et regardai Eun Ji dans les yeux.


Je savais qu'elle ne voulait pas, mais elle accepta quand même à contrecœur, de peur que je retire l'argent que j'avais donné à la cause, probablement. Je me levai avant elle et l'aidai à se mettre debout, avant de rattacher mon veston. Eun Ji n'avait pas de manteau, mais il faisait quand même chaud à l'extérieur quand j'étais arrivé à l'hôtel. J'en déduisis donc que ma compagne n'avait pas jugé utile de transporter une veste, et je ne fis aucun commentaire, parce qu'à part le veston de mon suit & tie, je n'avais rien pour me couvrir non plus. Je lui offris mon bras et elle y accrocha sa main en roulant les yeux exagérément, se moquant de mon comportement. Je me rendais compte que j'envoyais des signaux brouillés; une seconde je faisais le macho, et celle d'après, j'étais un gentleman. Sauf que ça m'amusait : Eun Ji semblait un peu perdue, comme si elle ne savait pas comment me prendre. Là, sur le coup, elle me remercia. Je souris et ris dans ma barbe, et mon ''amie'' râla et lâcha mon bras. Je lui lançai un coup d’œil de côté.


Eun Ji me donna son accord d'un simple oui et ne dit rien de plus. Nous marchâmes jusqu'à la sortie de l'hôtel, puis nous en sortîmes, se dirigeant vers le grand parc. Il n'était qu'a quelques coins de rue de là, donc se rendre au parc ne prit pas beaucoup de temps. Était frileux, j'avais un peu froid même si la température aurait été bonne pour n'importe qui d'autre habillé comme moi. Je lançais un coup d’œil à Eun Ji fréquemment, mais ne la vis pas frissonner, du moins jusqu'à ce qu'on arrive au parc. C'était la seule fois depuis le début de la marche que j'avais vu Eun Ji grelotter, mais cela suffit pour que je m'arrête et retire mon veston pour le glisser sur ses épaules. Elle me dit merci et s'apprêta à continuer la marche quand je l'arrêtai et m'approchai d'elle d'un seul pas. Je la fixai dans les yeux et je soufflai pas très fort, à peine audible :


J'avais bien fait d'écouter tous ces films d'amour guimauves avec Min Yeon, finalement. Eun Ji rougit violemment et détourna le regard. Je remarquai une mèche de ses cheveux qui pendait dans son front et la replaçai délicatement. C'était étrange pour moi de faire tout ça. J'étais amoureux de Sung Gyu, et je ne pouvais même pas faire ça avec lui alors que c'était à lui que mon cœur appartenait. Puis, c'était étrange de jouer les romantiques avec une fille. Enfin, je veux dire, j'étais déjà sorti avec une fille, Eun Jung, mais c'était il y a de cela plusieurs années et j'étais jeune et je n'étais pas amoureux d'elle. Même si j'éprouvais beaucoup d'affection pour ma petite amie de l'époque, je n'avais jamais ressenti les papillons et la magie avant Sung Gyu. C'était donc vraiment bizare de draguer Eun Ji comme ça, parce que je ne savais pas draguer, et le seule romantisme que j'avais vécu dans ma vie était dans les films à l'eau de rose de Minnie. Je me concentrai donc à faire à Eun Ji ce que j'aimerais faire à Sung Gyu.

Je caressai la joue d'Eun Ji délicatement, en essayant de retrouver son regard. Quand je réussi enfin à attirer son attention vers mon visage, je remarquai que ses yeux étaient devenus brillants. Je commençais à me sentir mal de faire ça. Elle me croyait hétéro, et même si je savais qu'on ne pouvait pas tomber amoureux d'une personne juste comme ça (surtout après que la dite personne nous ait draguée toute la soirée), je me sentais mal de lui faire croire des choses. Je n'aurais pas aimé être à sa place.. Je commençais à ne plus m'amuser tant que ça. Je caressai une dernière fois sa joue et me détournai.

Toi et ton acheteur finissiez de manger, et il t’invita d’une manière détournée à venir chez lui. Tu roulas les yeux avant de te rappeler que tu n’avais pas de veste. Tu n’étais pas quelqu’un de frileux, mais la moindre brise te faisait frissonner. Peut-être que tu aurais bien demandé la veste de Mun Hee, mais le fait qu’il puisse penser que tu aies besoin de lui ou ne serait-ce qu’un peu de sympathie te dégoûtait. Tu sortis donc, suivie de l’autre. Tu avanças d’un pas décidé avant de ralentir pour te mettre à la hauteur du roux. Après tout, tu ne savais pas où se trouvait sa fameuse boutique. Tout les deux marchiez dans la pénombre de la nuit, tel un couple. Cette idée te donna le haut-le-cœur.  Un couple ? A quoi pensais-tu ? Même si on t’attachait à un bûcher, prêt à te brûler vive, tu ne sortirais avec ce mec. Soit il était dragueur, soit macho ou même gentleman. Tu n’arrivais pas à le cerner, et c’était très embêtant. Eclairé par un réverbère, un homme jouait de la guitare. Tu fermas les yeux et inspira l’air. L’odeur de la nuit et le son de la pénombre. Tu aimais ça, parce que c’était la seule chose d’Ulsan qui te rappelait New York. Les paupières closes, tu pouvais t’imaginer à La Grosse Pomme. Les sons de la circulation en moins, c’était la même ambiance. La même ambiance avant que l’autre te dise d’avancer. Tu le fusillas du regard pour t’avoir sortie de tes pensées et continuas de marcher. Tu aperçus au loin un parc et fût étonnée de voir que vous étiez bientôt arrivés. Tu avais peur de la suite de la soirée. Elle te paraissait longue et douloureuse. Comme si on te faisait mourir à petit feu. Sans exagérer.  Tu sentis le vent soulever tes cheveux et évidemment tu frissonnas. Mun Hee le remarquas et comme un jeune homme digne de ce nom il te proposa sa veste. Tu le remercias par politesse et vis qu’il était en débardeur. Tu étais élevée comme une lady, et on ne refuse jamais la veste d’un homme, mais tu avais un peu de peine pour lui. Attend. Quoi ? De la peine pour lui ? Jamais de la vie ! La théorie que Mickael Jackson soit toujours en vie est plus probable que Eun Ji Nam ayant de la peine pour cet imbécile. Tu secouas la tête et vis l’autre avancer d’un pas vers toi. Tu le dévisageas et il souffla : « Tu sais, Eun Ji, je te trouve vraiment jolie. D'une beauté exceptionnelle. » Tu rougis comme une pivoine – il faut l’avouer. Tu étais fan des dramas cucu-la-praline pleins de guimauve et de paillettes. Tu détournas le regard et il déplaça une de tes mèches de cheveux. Il te caressa ensuite la joue. Le vent siffla à nouveau dans tes oreilles et un souvenir te revint. Non pas ce souvenir dont la seule pensée te fait sourire… Juste celui qui t’emporte dans les ténèbres. Tu vous revis, six ans plus tôt. Te prenant gentiment la main, il t’avait emmené sous un réverbère dans un parc. Te frôlant les doigts, tes ongles manucurés,  il avait rougi.  Puis, simplement, il te dit que tu étais très jolie, aujourd’hui. Evidemment que tu étais jolie ! Tu avais préparé cette soirée pendant quatre heures en achetant une robe le matin même et tes domestiques t’ayant maquillée pendant vingt minutes. Epilée à la perfection, tu l’avais rejoint dans un restaurant chic de New York. Tu espérais une déclaration quand John McDay, le mec le plus populaire du lycée t’avais invitée à sortir. Quand tu l’avais annoncée à ta mère, tu l’avais vue ravaler sa salive et la peur dans ses yeux. Si seulement tu avais décliné ? Il t’en a dit des beaux mots, et votre relation est devenue connue. Tu croyais en lui quand il t’a soutenue à la période où ton frère t’a envoyée à l’hôpital. Tu pensais qu’il était sincère. Idiote. Imbécile. Naïve. Innocente. Innocente seulement à moitié, après qu’au troisième mois de votre relation il t’ait souillé. Malgré tes airs aujourd’hui de femme intelligente, tu as tout de même cru un instant que cet adolescent t’aimait pour ta personnalité. A dix-sept ans, c’est le sexe qui compte. Les souvenirs s’enchainaient dans ton esprit. Tu te revis sur ce lit, en posant des questions à ton copain « pourquoi on est là ? il s’est passé quelque chose de bien ? » Lui, t’avais regardé en se moquant : « T’es conne ? Ne fait pas l’innocente. Tu sais très bien ce qu’on va faire. » Tu l’avais regardé, les yeux ronds, s’approcher de toi. Il t’avait poussé pour t’allonger sur le lit. Tu compris et en un éclair il commença à déboutonner ta chemise. Essayant de te relever, tu lui disais que tu n’étais pas prête. Il serra les dents et te repoussa sur le lit, te tenant fermement les poignets. Tu crias à l’aide et il te mit une claque. Tu t’empêchas de te rappeler de la suite. Tout ce que ça pouvait te faire, c’était du mal. Les mois entiers que tu as passés à fixer le mur de ta chambre, ta mère pleurant. Tu lui avais bien sur tout raconté, les larmes ruisselantes le long de ton visage. Elle t’avait prise dans les bras et t’avait dit que tout allait bien. Te recouchant, elle alla passer un coup de fil à ton frère et le lendemain, il était là à te bercer dans ses bras. Tes autres frères et sœurs n’étaient au courant de tout ça : peut-être que tu coup, ça te rapprochait encore plus de Joon Hee. Tu serrais les points et tu sentis les larmes sortir de tes yeux ; comment Mun Hee avait pu prendre ça ? Pensait-il que tes yeux brillaient ? Non, c’était simplement ton cœur qui s’exprimait. Tu es débile ! On te caresse la joue et toi, tu te mets dans tous tes états ?   C’est du passé, John et ses immaturités. Du passé. Mun Hee n’a pas l’air méchant. Mais au moment où il te caressa à nouveau la joue, tu la retiras violemment et cria « NON ! » Des larmes coulaient à présent de tes yeux et tu échangeas un regard avec le roux qui était surpris. Tu avais non pas l’air en colère mais juste effrayée. Il  a dû le sentir car il s’approcha de toi sur ses gardes. Tu mis tes mains sur ton visage et inspira un grand coup. Regardant à nouveau l’autre tu dis d’un ton serein : « Ne me touche pas, compris ? » Tu vis qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait et continuas à marcher comme si de rien était. Tu tremblais de plus en plus, mais à présent, ce n’était pas à cause de la fraicheur du soir. Tu marchais, suivie de Mun Hee dans le silence. Arrivés devant une boutique joliment décorée et plutôt gaie, le roux te dit : « C’est chez moi ! On monte ? » ce à quoi tu répondis que tu voulais voir les fleurs. En haussant les épaules, il t’ouvrit la porte et tu te baladas dans la salle colorée. Tu te jetas sur les tournesols. Tu aimais ces fleurs plus que tout au monde, depuis toujours. Ton père t’en faisait livrer chaque semaine des nouvelles quand tu étais jeune, puisque tu ne le voyais pas souvent. Ton visage dût s’adoucir en les voyant parce que tu surpris Mun Hee te sourire. Reprenant des traits durs, tu bafouillas : « Bon, elle est où cette glace ? »

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Arrivés devant le Wendy's flowers, je débarrai la porte. Je souris à Eun Ji en lui demandant si elle voulait monter, mais elle me répondit presque aussitôt qu'elle voulait d'abord voir les fleurs. Je lui ouvris la porte en haussant les épaules et la laissai passer devant moi. Évidemment, qu'elle voulait voir les fleurs. Moi aussi j'aurais voulu voir les fleurs d'abord. Je la regardai se promener dans la boutique quelques instants, et passai discrètement derrière elle pour me rendre au fond de la pièce, jusqu'aux escaliers qui montaient à l'appartement. Je saluai rapidement Jung Wan, qui regardait la télévision sur le sofa, et me dirigeai vers la cuisine, où j'ouvris la porte de la partie ''congélateur'' du réfrigérateur, et saisis le pot de glace aux cookies. Je pris deux cuillères et sortis de la cuisine.



J'eus le temps de voir Jung Wan faire un air qui disait clairement ''mais what the f*ck'' avant de commencer à descendre les escaliers. Il savait que je participais à la vente aux enchères, mais il croyait qu'on ne faisait que dîner avec la femme qu'on ''achetait''. Le connaissant comme le fond de ma poche, je savais que Jung Wan se demandait pourquoi j'étais avec une fille, sans pouvoir trouver de réponse à sa propre question.

Quand j'arrivai en bas, je balayai la pièce du regard avant de repérer Eun Ji. Elle était devant les tournesols, et elle arborait un air serein sur son beau visage. Je m'approchai d'elle silencieusement et lui souris. Elle dut prendre mon sourire pour un sourire moqueur car son visage se referma, reprenant des airs un peu plus durs. Elle bafouilla en demandant où était la glace et je secouai le pot doucement en souriant. Je lui donnai une cuillère et nous nous dirigeâmes vers le comptoir, où une petite radio était placée. Durant le jour, quand la boutique était ouverte, on allumait la radio et laissait la musique jouer doucement dans la pièce pour lui donner une petite ambiance. Jung Wan et moi nous chamaillons tout le temps pour savoir à quel poste nous mettions la radio. Ce jour-là, j'avais gagné la bataille, si bien que  quand Eun Ji accrocha la radio par accident et qu'elle s'activa, ce fut de la pop qui se mit à jouer. Je mis un temps à reconnaître chanson, mais le refrain commença et je réalisai que c'était Gangnam Style, de Psy. J'étais pas super fan de cette chanson, mais je ne la détestais pas non plus, donc je me mis à danser comme le chanteur dans son vidéoclip, comme je le faisais toujours quand je l'entendais. Sauf que, alors que d'habitude j'étais avec quelqu'un que je connaissais, là, j'étais avec Eun Ji, qui me regardait comme si je sortais de nulle part en gambadant, ne portant qu'un tutu rose et un boa en plumes multicolore. Je cessai donc brusquement de danser et éteignit la radio en rougissant. Je frottai ma nuque, habitude que j'avais développée pour éviter de ruiner mes cheveux en passant mes doigts dedans quand j'étais nerveux, et évitai de regarder la jeune femme dans les yeux. Je me raclai la gorge et ouvris le pot de glace, qui reposait encore sur le comptoir en attendant d'être vidé. Je plongeai ma cuillère dedans et pris une bouchée, qui me refroidit assez pour que j'ose regarder à nouveau Eun Ji dans les yeux. Elle me regardait avec un air à moitié troublé, à moitié rieur. Je rougis à nouveau, mais soutins son regard jusqu'à ce que j'entende un bruit au fond de la pièce. Je détournai les yeux en vis Jung Wan qui descendait les escaliers en souriant, armé d'une cuillère. Je secouai la mienne vers lui pour le saluer et la replongeai dans le pot. Je pris une autre bouchée le temps qu'il arrive à notre niveau.




Il parlait d'une voix douce, pas comme à son habitude, et je balançai mon pied dans son tibias pour lui faire signe d'arrêter. Il poussa un grognement de douleur et me fit de très gros yeux. Après ces années d'amitié, Jung Wan et moi étions presque capable de communiquer télépathiquement. Je compris donc dans son regard qu'il me demandait quel était mon problème. Je lui répondis de la même manière, avec mes yeux, de laisser Eun Ji tranquille.

J'avais compris, plus tôt au parc, quand elle s'était mise à pleurer, qu'elle avait vraiment un problème avec le fait d'être si ouvertement draguée. J'avais été surpris sur le coup, et avais décidé par la suite de la laisser tranquille un peu. Alors qu'au début, je croyais qu'elle était juste repoussée par les pervers, je commençais à me dire qu'elle avait peut-être vécu des choses avec les gens comme ça. Ce que je trouvais drôle au début de la soirée me rendait maintenant mal à l'aise. Je me rendais compte que je n'aurais pas aimé être à sa place, être jouée comme ça juste pour rire. J'avais donc arrêté de la draguer, mais je ne lui avais toujours pas dit que j'étais homosexuel, et donc qu'elle n'avait pas à s'en faire, que je ne lui sauterais pas dessus pour la violer. Mais, si moi je savais qu'il valait mieux ne pas essayer de la draguer, Jung Wan ne le savait pas, lui, et je ne voulais pas recréer un moment comme celui au parc.

Jung Wan ignora mon regard d'avertissement et continua à parler à Eun Ji, qui à ma plus grande surprise, ne réagit pas comme avec moi. En fait, elle rougissait et semblait même apprécier les flatteries de mon meilleur ami. J'observais d'un air ébahi leur conversation. Je ne comprenais pas pourquoi Eun Ji n'essayait pas déjà de lui arracher les cheveux un par un. Je me raclai la gorge à nouveau et pris l'avant-bras de Jung Wan et le tirai loin de la jeune femme, après lui avoir demandé quelques secondes en privé.



Je racontai en bref le déroulement de la soirée à Jung Wan le plus rapidement possible, et une fois que j'eus fini, il haussa simplement les épaules.


Je soupirai et lançai un regard dans la direction d'Eun Ji. Elle regardait timidement dans notre direction et, si elle ignora complètement mon petit signe de la main vers elle, elle rougit violemment quand Jung Wan lui fit un sourire. Je crois que c'est à ce moment-là que je réalisai que je ne savais vraiment, mais vraaaiment rien à la drague.