Cause all I ever wanted comes right down to you
I wish that I could find the words to say
Baby I'ma tell you, every time you leave
I'm inconsolable

Une autre journée sans NichKhun venait de se terminer. Je n’avais pas eu de nouvelles de lui depuis un mois et même après ce mois, je n’allais pas mieux. J’avais recommencé à travailler tranquillement, mais le moral n’y était pas et mes collègues l’avaient bien remarqué. Cependant, aucun ne savait pourquoi. Je n’avais pas envie d’en parler. Les seules personnes qui avaient été mises au courant étaiten mon frère qui s’inquiétait beaucoup trop pour moi, Joo Hee, Hyun Ki et Sun Ae. Mon frère m’avait même demandé si je voulais qu’il aille battre NichKhun de ma part. Proposition que je n’avais évidemment pas acceptée. J’avais dû retenir Hyun Ki pour qu’il aille lui casser la gueule lui aussi. Je n’avais rien dit à Min Seul parce qu’elle était amie avec Myung hee et qu’elle allait être déchirée entre elle et moi encore une fois. Après quelques jours, plus personne ne m’avait posé de questions et ils m’avaient tous laissé tranquille avec ma peine.

Après un long et pénible quart de travail au Chokollis, j’étais rentrée chez moi. Mes parents regardaient tranquillement la télé dans le salon, mon frère travaillait et Myung hee était partie Dieu sait où. Je m’imagineai qu’elle était avec NichKhun et cette pensée me fit monter les larmes aux yeux. Sans dire un mot à mes parents, je me suis dirigée vers ma chambre. La première chose que je vis en entrant, c’était les morceaux de verre brisé sur le plancher et les photos déchirées de NichKhun et moi. Je ne les avais pas encore ramassés. Une photo en morceau attira mon attention. Pourquoi est-ce que je l’avais déchirée celle-là ?! C’était ma photo préférée de tous les temps. C’était NichKhun, mon frère et moi à mon quatorzième anniversaire. Nous avions du glaçage plein le visage après s’êtres battus entre nous avec mon gâteau. Sur la photo, j’étais entre le deux, devant ce qui restait du gâteau et nous étions souriants. C’était facile de voir sur la photo que nous étions heureux. Je me mis à pleurer en silence en cherchant parmis les débris, les restes de la photo. Je regrettai de l’avoir déchirée. Une douleur dans mon avant-bras mit fin à mes recherches. Mes yeux se posèrent sur un énorme morceau de verre debout bien droit et plein de sang dans la pile de déchets. Sans faire attention, j’avais coupé mon propre poignet sur plusieurs centimètres. J’avais atrocement mal, mais j’étais figée sans savoir quoi faire. En tout cas, je devais me lever et qu’on m’emmène à l’hôpital, mais je n’arrivais plus à bouger. Si on me trouvait par terre dans ma chambre avec mon bras en sang, on allait croire à une tentative de suicide. Mon entaille était profonde, mais mon corps refusait de réagir. Je restai un moment à fixer le fragment de verre plein de sang sur le plancher alors que mon bras saignait. Je détestais le sang depuis toujours et encore plus quand c’était mon propre sang. J’appuyai sur ma blessure avant mon autre main pour que le sang arrête de couler partout. Mes jambes refusaient de me porter, mais j’ai réussi à tituber jusqu’au corridor où je me suis effondrée. La dernière chose que j’ai vue, ce sont mes parents qui se dirigeaient vers moi. Ils m’avaient probablement entendue tomber, mais je n’ai pas pu leur demander. Je me suis évanouie.

À mon réveil, j’étais dans une chambre d’hôpital et mon frère se tenait juste à côté de moi. Il sourit en me voyant ouvrir les yeux. Il me dit que je lui avais fait peur, mais qu’il était content que je sois en vie. Comme si j’allais mourir avec un simple morceau de vitre dans le bras. J’allais avoir une belle cicatrice, mais c’était tout et je m’en fichai complètement. Mon bras me faisait encore très mal, mais la douleur n’était rien si on la comparait avec mon état d’âme. Je ne répondis rien à mon frère qui ne fut pas étonné de mon absence de réaction, mais il tenta quand même de me faire ouvrir la bouche.

— Allez souris ! T’es un peu amochée, t’as perdu du sang et tu vas avoir une jolie cicatrice, mais t’es en vie !

Je n’osais pas lui dire que j’aurais préféré ne pas l’être alors j’esquissai un semblant de sourire pour lui faire plaisir. Je soulevai légèrement mon bandage pour regarder ma blessure. Elle était laide et profonde, mais au moins elle ne saignait plus.

—Ah oui aussi ! commença mon frère. J’ai dit à NichKhun que tu avais tenté de te suicider, il devrait arriver d’une minute à l’autre ! C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour le faire venir ici. Donc je vais vous laisser ! Bye !

Il m’adressa son plus beau sourire et sortit de la pièce le plus rapidement possible. Quel crétin! Il avait toujours les pires idées de la planète entière.

— Yah ! Reviens ici ! ai-je protesté, mais il n’est pas revenu.

Quelques secondes plus tard, c’est NichKhun qui fit son apparition dans ma chambre. S’il y avait quelqu’un que je n’avais pas envie de voir alors que j’étais plus pâle que jamais dans un lit d’hôpital, c’était bien lui. J’aurais préféré le revoir et être habillée d’une autre façon, coiffée et maquillée aussi, question d’être à mon avantage. Il devait me prendre pour une folle suicidaire maintenant. Je vis ses yeux se poser sur mon bandage.

— J’ai pas tenté de me suicider, si c’est que tu veux savoir… ai-je dit faiblement. Mon frère a tout inventé.

Il allait sûrement partir maintenant qu’il était au courant que je n’avais rien. J’étais loin d’être mourante après tout.

NichKhun baissa les yeux et je ne dis rien. Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire de plus ? Un silence s’est installé dans la pièce. Je n’avais pas cessé de fixer NichKhun et il finit par relever la tête vers moi. J’avais le visage figé dans une expression sérieuse. Je n’arrivais pas à exprimer quoi que ce soit d’autre. La présence de Nich ne me donnait ni l’envie de sourire, ni l’envie de pleurer. En fait, je ne savais pas comment réagir. Je n’osais pas dire quoi que ce soit. Cela faisait quand même un mois que je l’avais vu. À bien y penser, c’était la période de temps la plus longue que nous ayons jamais passée en étant séparés.

— Je suis content de voir que tu vas bien…enfin que tu n'es pas mor…Je suis content de te revoir ici, enfin pas ici, mais..ahh

Visiblement, NichKhun était aussi troublé que moi. Nos pensées étaient tout sauf cohérentes présentement. En temps normal, j’aurais souri et j’aurais même été attendrie par le NichKhun un peu confus devant moi.

— Pardon, je suis un imbécile.

Je le regardais toujours dans les yeux sans dire quoi que ce soit et je commençais à me sentir mal de ne rien trouver à dire. Je n’étais plus aussi à l’aise avec NichKhun que je l’étais un mois auparavant. J’avais perdu mon meilleur ami et je ne savais pas quoi faire pour le récupérer. Je détestais cette situation. J’avais l’impression d’être devant un total inconnu alors que j’étais devant mon ami d’enfance.

— Mais tu sembles mieux aller, je vais te laisser te reposer.

En le voyant partir, je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je n’avais pas envie qu’il parte. J’ai ressenti une sensation de vide qui me fit monter les larmes aux yeux. J’étais au bord d’une crise de panique. Je ne voulais pas qu’il s’en aille. Je ne voulais pas qu’il me laisse seule. J’avais passé le dernier mois toute seule et je ne supportais plus d’être plongée dans ma solitude. J'étais crispée et j'avais du mal à respirer. J’avais besoin de NichKhun! Pourquoi est-ce qu'il partait?! Ma panique se dissipa lorsqu’il est revenu vers moi. Il me prit dans ses bras et sur le coup, je me suis sentie automatiquement cent fois mieux.

— Tu me manques! Et je suis un imbécile d'avoir attendu que tu te retrouves sur un lit d'hôpital pour te le dire.

Je tentai de retenir mes larmes et j’y suis parvenue avec difficulté. Toutefois, il me serra si fort qu’il me faisait mal. J’étais encore trop faible pour ce genre d’accolade.

— Lâche-moi NichKhun. ai-je même si je n’avais pas réellement envie qu’il me lâche. Ses bras étaient réconfortants et je ne m’étais pas sentie aussi bien depuis un bon moment.

Je n’eus pas le temps d’ajouter que c’était parce qu’il me faisait mal qu’il s’excusa et ajouta qu’il n’aurait pas dû. Pas dû quoi ? J’ai voulu lui poser la question, mais il a sorti de sa poche un panda en peluche qu’il a déposé sur la table près du lit. Je regardai un instant la peluche qui me faisait penser à celle que j’avais dans ma chambre et à celle identique à la mienne que je lui avais offerte. Est-ce qu’il se rappelait que le panda était mon animal favori ou était-ce une simple coïncidence ? Après tout, il ne se rappelait même pas de ma couleur préférée et je me doutais qu’il sache ma date de naissance. J'appréciais quand même grandement le geste et j'esquissai mon premier sourire de la journée (même si c'était un très faible sourire) en direction de la peluche posée sur la table.

— Guéris vite.

Toute mon attention qui était sur le panda se dirigea rapidement sur NichKhun. Il partait ? J’eus le réflexe de lui attraper le poignet pour le retenir. Heureusement qu’il se trouvait près de mon bras droit, soit celui qui était en bon état, sinon, je n’aurais pas été en mesure de le retenir.

— Reste avec moi encore un peu… S’il te plaît.

Je lui fis une place sur mon lit et il sembla hésiter un peu avant de venir s’y installer. J’ai posé ma tête sur son épaule sans même m’en rendre compte. C’était un geste devenu tellement familier et naturel pour moi lorsque j’étais assise à côté de NichKhun que je ne pouvais même pas m’en empêcher. Même si au départ j’avais détesté mon frère pour avoir appelé NichKhun, maintenant je l’adorais pour l’avoir fait.

— Tu me manques Oppa. Plus que tout.

Le voir avec Myung hee me faisait mal, mais être séparée de lui c’était encore pire. Il me manquait une partie de moi-même quand NichKhun n’était pas dans ma vie. Il me faisait rire et me poussait constamment à sortir de ma zone de confort. Sans lui, ma vie était une routine ordinaire et ennuyeuse. Rien ne me donnait envie de sourire.

— Je suis désolée, j’ai été une amie horrible. Je regrette tout ce que je t’ai dit. Je ne veux pas que tu m’effaces de ta vie. Je ne supporte même pas de penser que tu puisses m’oublier… Parce que moi je n’arrive pas à t’oublier. Je n’y arriverai jamais.

J’étais sur le bord des larmes, encore une fois. Je ne comprenais même pas comment mon corps pouvait produire autant de liquide lacrymal. C’était quand même incroyable. Dernièrement, mes larmes coulaient sans cesse et je n’arrivais pas à contrôler mes émotions… J’étais toujours appuyée contre l’épaule de NichKhun puisque je n’osais pas relever la tête et le regarder en face. Il ne bougea pas ce qui me rassura un peu : il ne semblait pas vouloir s’en aller.

Spoiler:

Je laissai NichKhun prendre ma main sans bouger ma tête de sur son épaule. Je fixai nos mains ; la sienne qui caressait doucement la mienne. NichKhun et moi étions si proches autrefois. Pourquoi est-ce que tout était devenu soudainement aussi compliqué ?

— Ne dis pas ça…ce n'est pas toi qui a trahis ma confiance. Ce n'est pas toi qui fréquente mon pire ennemi. Je n'ai pas pu. Je ne suis pas arrivé à t'oublier. J'ai besoin de toi dans ma vie. J'ai besoin de voir ta bonne humeur, j'ai besoin de toi pour trouver la motivation de passer à travers. Sans toi, je suis seul, je mens, je suis arrogant et la vie me paraît tellement inutile d'être vécue. Sans toi, je ne suis pas la même personne. Je veux être celui qui te rend aussi la vie un peu plus facile, je ne veux pas avoir le rôle du gars qui te fait pleurer chaque fois qu'on se voit. Je t'en prie, cesse de pleurer.

Les paroles de NichKhun m’ont franchement réconfortée. Il n’arrivait pas à m’oublier et c’était rendu compte qu’il avait besoin de moi dans sa vie. Bien sûr, je cessai de pleurer. Il y avait de l’espoir. Peut-être que j’allais retrouver mon Nich. Celui qui était toujours là pour moi. Mon meilleur ami que j’aimais à la folie. Il essuya les larmes sur mes joues et me donna un baiser sur le dessus de la tête. C’était un geste tellement naturel chez lui et je fermai les yeux pour apprécier cette attention de sa part à laquelle je n’avais pas eu droit depuis un mois. C’était long un mois sans lui.

— Tu as dit que ton frère m'avait menti à propos du suicide et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser que si tu es ici ce soir, c'est de ma faute. Je peux parfois mal le démontrer, mais je n'ai jamais cherché à te blesser, tu as toujours été comme ma petite soeur.

J’étais sa petite sœur ? Bon… Au moins, j’étais quelque chose pour lui, c’était mieux que rien. Je n’eus pas le temps d’y penser plus que ça puisqu’il se releva rapidement. Il allait où ? On était bien là ! Je levai les yeux vers lui avec une expression confuse bien présente sur le visage.

— Donnes-moi 30 jours, c'est le nombre de jours que j'ai perdu avec toi, donc donnes-moi 30 jours pour me faire pardonner et regagner ton amitié que j'ai perdue. Un mois où tu en auras même marre de me voir tous les jours.

Se faire pardonner ? Comme si j’arrivais à lui en vouloir parfois. C’était simple : peu importe ce que NichKhun faisait, je ne lui en voulais jamais. C’était stupide, mais je n’arrivais jamais à ressentir de la rancune à son égard. De plus, je trouvais cette idée tellement gentille, mignonne et attendrissante que je ne pus m’empêcher de sourire rien qu’à y penser. Voir NichKhun à tous les jours me plaisait beaucoup comme idée. Puis le visage de Myung hee me traversa l’esprit et mon sourire s’effaça, laissant place à une expression un peu soucieuse.

— Je ne sais pas, Oppa. J’ai pas envie de me retrouver au milieu d’une dispute. Je ne crois pas que Myung hee serait d’accord pour qu’on se voit à tous les jours.

Je ne sais pas pourquoi je pensais au bien être de ma cousine en ce moment, mais c’était le cas. Ma cousine comme je la connaissais était plutôt du genre jalouse et je ne crois pas qu’elle allait apprécier de savoir que NichKhun voulait me donner autant d’attention.

— J’apprécie l’idée, Oppa. J’adore l’idée, même… mais je n’ai pas envie de m’attirer les foudres de Myung hee.

Dit comme ça, on aurait dit que j’avais peur de ma cousine, mais non. C’était juste que NichKhun lui appartenait maintenant. Même si je n’aimais pas du tout leur relation, je n’allais pas tout faire pour les éloigner. Au contraire, ce n’était pas mon genre du tout et j’allais laisser leur couple tranquille. Je pris la main et NichKhun et lui souris.

— Juste savoir que tu es là, que tu ne m’as pas oubliée et que tu veux toujours faire partie de ma vie me suffit amplement, tu sais.

Et j’étais sincère à 100% quand je disais cela. J’aimais NichKhun à ce point et il méritait de mener la vie qu’il désirait et d’être heureux. Il n’avait qu’à me garder une petite place dans cette vie et j’allais être satisfaite.