La nuit avait été longue... Très longue... Voire même trop longue. Depuis quelques temps, comme d'habitude, j'avais du mal à faire une nuit de plus de quarante cinq minute de sommeil. C'était mon grand record depuis que cette série d'insomnie avait débuté, il ne restait plus qu'à espérer que j'arriverais à le battre très prochainement... Mais j'en doutais fortement. Du coup, hormis mes quarante cinq minutes de repos, il m'a fallu trouver une activité... Assez occupante pour que le soleil se lève vite et assez reposante pour que je ne m'épuise pas à la tache et mette en l'air toute ma journée de cours. Journée qui s'annonçait être chargée. Assis sur le bord de mon lit, la tête entre le main, je cherchais donc l'activité idéale pour passer une bonne nuit, en rayant évidement la première qui me venait à l'esprit : dormir. Je ne m'étais jamais habitué à ces moments désagréables. Depuis le temps que j'en souffrais j'aurais très bien pu faire une liste de toutes les choses que je pouvais faire pendant toutes ces heures... Mais a chaque fois qu'une nouvelle période recommençait, j'avais du mal à trouver quoi faire et à rester debout toute la journée... Les activités que je choisissais étaient parfois bien trop crevante et ma mère me courait après le matin pour m'interdire d'aller en cours avec cette tête de zombie. Ma mère est une championne en sprint, je n'ai jamais su la battre... En même temps, j'avais trois de tension. Bref, je m'allongeai sur mon lit et regardait mon plafond, éclairé par les rayons blancs de la lune. Il faisait tellement claire cette nuit... Normal que je n'arrivais vraiment pas à dormir. Je continuai de me creuser la tête tout en regardant les minutes défilées. Le temps passe si lentement quand on s’ennuie... c'est horrible. Dans ces cas là j'aimerais bien avoir de quoi m’assommer... Ou juste des somnifère. Mais ma mère ne veut pas que j'en prenne. Elle dit que je me drogue déjà bien assez comme ça avec tous les médoc' que je prends à longueur de temps à cause des mal de tête atroces. Et elle n'a pas tord... Mais en même temps ce n'est pas elle qui passe ses nuits à attendre que le temps passe. Tout le monde ronfle depuis bien longtemps à deux heures du matin...

Je me décidai, enfin, à enfiler une petite veste et sortir de cette pièce qui commençait à me rendre fou.... Bien qu'elle ne soit pas la seule fautive. Je soufflais et marmonnais le temps de descendre les escalier pour rejoindre ma pièce favorite : la cuisine. Mon lieu de prédilection. Mon lieu d'occupation... Et de ravitaillement comme tout le monde. J'ai beau manger tard le soir, je vous assure que la faim revient vite au galop faisant grogner votre ventre comme si vous n'aviez pas manger depuis des jours... J'ouvris la porte du frigo, en sortis une brique de jus d'orange, la refermai aussitôt. Le bouchon fini directement à la poubelle... Pour ce qu'il restait de cette bouteille, j'allais bien pouvoir la terminer non ? Qui allait me le reprocher de toutes façons, le jus d'orange sert à rester éveillé, comme le café... Mais je suis moins accro à cette boisson... Bien qu'elle serait peut être plus efficace, qui sait... Un jour j'essayerai ! Bref... Du coup, je ne suis pas plus avancé. Que faire de cette nuit. Je jouerais bien un peu de guitare... Mais il est tard et puisque les chambres de mes frères et sœurs ne sont pas très loin de la mienne, je ne préfère pas faire de bruit. Manquerait plus que je me fasse enguirlander parce que je suis pas capable de trouver des activités convenues. Je regardais donc ma maison, sagement. Je le parcourais comme une âme en peine, une sorte de fantôme encore vivant... Ou je ne sais quoi d'autre. Bien évidement, dans des moments comme ça, je ne fais plus du tout mon petit crâneur, je ne renvois plus cette image de mec parfait – qui me colle si bien à la peau, je dois bien l'avouer... Loin de là même. J'envie tout ceux qui on la chance de se blottir dans les bras de Morphée.

Parcourant encore la maison de long en large à la recherche d'une occupation digne de se nom, je décide de pousser la grande porte de la bibliothèque. Pourquoi ne pas partir s'aventurer dans un livre racontant une belle histoire pour passer la nuit ? Ma mère m'avait fait quelques recommandations dernièrement, qu'il fallait que j'aille regarder ça de plus près quand j'en aurais l'envie et le temps. Elle m'avait dit que ce qu'elle avait trouver était ranger dans une partie spécifique d'une étagère, là où elle avait l'habitude de mettre mes ouvrages. La plus part du temps, cette partie est assez vide, mes livres se trouvant pratiquement tous dans ma chambre dans ma propre bibliothèque... Mais là elle était plein à craquer... Je regardais ce spectacle un sourire en coin aux lèvres... Mais le regard vide. Merde... Il allait falloir que je lise tout ça... J'étais bien en retard dite donc. Je retroussai les manches de ma pauvre veste et me mit à l’œuvre. A moi les bouquins sur la philosophie, l'histoire de l'art et la vie des sociétés antiques. Cela m'inspirerait peut être pour mon blog, qui sait ? Je m'installai sur un des bouteilles, allumai une lampe de chevet et commençait mes lectures. Un bouquin.. Deux.. Puis Trois... ça se lisait comme des nouvelles. Sans m'en rendre compte, je finis pas somnoler. Morphée avait enfin décidé de me prendre dans ses bras... Même si mon réveil allait sonné dans peu de temps... Une demi heure plus tard ma mère vient me tapoter l'épaule, je me réveillai en sursaut lui demandant ce qu'il se passait.

Maman Kwon - « Ce n'est pas un lieu pour dormir, vas dans ta chambre. »

Je la regardai en souriant. Ma mère avait toujours fait attention à nous, quoiqu'il se passe, elle était toujours là. Elle avait du sentir que je ne dormirais pas ce soir. Je l'embrassai sur le front pour lui dire bonne nuit et remontai l'escalier. Il était donc quatre heure et demi passé et j'allais enfin me replonger dans mes draps. La nuit fut assez courte... mais qui le saurait ?
Mon réveil sonna, je me levai d'un bon, enfilai mes habits et me dirigeai à la cuisine. Le petit déjeuner était déjà servi et la famille au complet était autour de la table ronde afin de partager une fois de plus un bon moment tous ensemble. Je retrouvait mes adorables petites sœurs qui n'arrêtaient pas de faire des histoires en ce moment. Cela me faisait rire, je les regardais se chamailler d'un œil amusé tout en les avertissant qu'il allait bientôt falloir qu'elle change de disque pour que les parents ne se mettent pas derrière leurs fesses. Bref, la routine habituelle du grand frère quoi. Ma mère s’inquiéta pour moi, me demanda si j'avais assez dormis ou si il fallait m'obliger à rester ici toute la matinée afin de récupérer. Je la rassurai en lui précisant que je n'avais pas une journée bien épuisante, que normalement ça devrait aller... Mais comme d'habitude, elle débouchait toujours sur cette visite médicale. J'allais finir par y passer, mais je ne voyais pas l’intérêt de voir un spécialiste juste pour des problèmes de sommeil maintenant alors qu'avant ça n'avait jamais tilté personne. Ça ne servait à rien de vouloir régler le problème, je préfère largement me concentrer sur autre chose de plus important. Comme les cours. J'étais heureux en cours de toutes façons, j'avais fait les études que je souhaitais, et même si je n'avais pas d'idée pour après, je m'en fichais royalement puisque j'aimais ce que je faisais. Je préférais donc mille fois plus être en cours qu'à la maison à ne rien faire. J'aime – ou pas – le personnage que je m'y suis créé. Et oui, là bas je suis faux. Je quitte ce petit être pathétique je suis pour avoir la classe.

En passant la porte du hall ce matin, j'enfilai mon costume. Tout le monde croit que ce costume est ce que je suis réellement... C'est triste non ? Mais c'est que ce j'ai voulu, et chercher, d'un certain côté. Donc je ne peux pas m'en plaindre. La matinée se déroula parfaitement bien, comme je l'avais imaginé. Quelques heures de sommeil de sont pas inutiles... La preuve, elles peuvent me faire tenir un petit moment sans que je n'ai ni le besoin de bailler, ni l'envie de m'étirer. Les cours avaient été plus ou moins intéressant, mais je résiste toujours quand je suis à côté de pimbêche numéro une. Cette fille passe son temps à me parler, me draguer aussi... Mais je ne suis pas du tout intéresser. J'ai beau lui montrer, elle revient. Donc au bout d'un moment, je suis rentré dans son petit jeu et j'ai finis par lui adresser la parole. Je ne pensais pourtant pas qu'elle allait se mettre à côté de moi à tous les cours. Mais c'est elle qui m'avait permis de rester éveiller aujourd'hui, donc je ne peux pas dire qu'elle soit si inutile que ça, dans un sens... Il fallait malgré tout que je trouve une solution pour qu'elle arrête de jouer au pot de glu avec moi. C'est pour cela que j'avais décidé de mettre trois ans à manger, ce qui me permis d'entrer le dernier, donc non en même temps que cette fille, et de m'installer dans le fond. Je sortis quelques feuilles, mon stylo et commençait à gratter quelques mots avant de sentir des paupières tomber. Non pas maintenant ! Il ne me reste plus que deux heures, courage !

Encore une journée qui se termine plutôt bien. Depuis près d’une semaine, le temps défile sans que je n’aie le temps de le voir. Je suis sûre que c’est parce que je prends des décisions importantes. En fait, je prépare peu à peu mes grands parents à ce que je quitte leur maison, non pas que je ne me plais pas, bien au contraire. Mais je pense qu’il est temps pour moi de prendre mes responsabilités et de trouver un autre logement. Et puis cela devient une nécessité, l’université est plutôt loin de la maison. Je commence à en avoir marre de ces trajets en bus et des retards à répétition. Je déteste me faire remarquer, alors les retards ce n’est pas la meilleure manière de rester discrète.

Enfin, je me suis d’abord mise à la recherche d’un travail, mais quand ma grand-mère a découvert cela, elle m’en a empêché en disant qu’il fallait que je me concentre sur mes études et que j’avais bien le temps de travailler plus tard. Je lui ai alors exposé chacun de mes projets. Il m’était impossible d’obtenir un appartement ou une chambre sur le campus sans avoir un travail plus ou moins stable. Elle en a parlé à mon grand père et ils ont décidé de m’aider à le financer autant de temps qu’ils le pourraient. Je ne sais vraiment pas de quelles manières je pourrais vivre sans eux et leur soutien. Ce sont vraiment les personnes les plus généreuses que je connaisse. Un jour, j’arriverais à leur rendre l’appareil parce qu’ils le méritent mais aussi parce que je les aime plus que tout au monde.

Dans les premiers temps, mes démarches administratives n’ont aboutit à rien d’exceptionnel si ce n’est des promesses que l‘on me rappellerait. Mais ce ne sont que de belles paroles en l’air, je suis déterminée. Alors je me suis jetée dans une sorte de quête du logement. Je ne suis pas très exigeante, je souhaiterais seulement que mon appartement à proximité de l’université. Ils sont bien rares ces logements surtout lorsque l’on a un petit budget. J’ai failli abandonner à un moment parce que ce défi-là demandait un peu plus que de la bonne volonté. En fait j’avais deux options, soit je trouvais un travail et avec l’aide financière de mes grands parents j’avais un bon appartement ou bien je restais chez mes grands parents et je me levais encore plus tôt pour ne plus arriver en retard. Il est vrai que la seconde solution est la meilleure, mais tôt ou tard je vais devoir apprendre à me débrouiller par moi-même alors il vaudrait mieux pour moi que cela se fasse dans les délais les plus courts. J’ai donc exposé la situation à mes grands parents et ils sont très catégoriques : « tant que nous pourrons t’aider, nous le feront parce que pour le moment tu n’as pas à te soucier de l’argent ». J’ai donc continué mes recherches avec moins d’entrain qu’au début.

Lorsqu’au début de cette semaine, en parcourant le journal, une petite annonce a attiré mon attention. Elle informait de la libération prochaine d’un logement étudiant se situant à dix petites minutes de marche et le loyer était assez faible. Sans hésiter, j’ai bondi sur le téléphone et est demandé à voir cet appartement sous peu. J’obtins un rendez vous auprès de l’agence immobilière pour le milieu de semaine. Je dois avouer que cette semaine n’a pas été non plus de tout repos entre les cours, la course à l’appartement et les autres activités. J’ai eu beaucoup de mal à terminer mes devoirs correctement. J’ai quelques difficultés dans certaines matières dont il faudrait que je me préoccupe sérieusement. Je dois cependant mettre ce léger problème entre parenthèse, c’est ce que j’ai de mieux à faire. J’étais tellement excitée à l’idée d’avoir mon chez moi, que je ne trouvais que difficilement le sommeil depuis deux ou trois jours, habituellement je suis une marmotte.

J’ai visité ce logement le jeudi soir après mes cours en compagnie de mes grands parents qui c’était déplacé spécialement pour l’occasion. Il n’était exceptionnel, mais il me contentait amplement. Malgré un petit doute de la part de mon grand père sur les normes, j’ai réussi à l’obtenir. J’aurai une réponse le lendemain dans la journée. J’étais tellement enthousiasmée par cette nouvelle que je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. Je me suis tournée et retournée dans mon lit, enlevée mes couvertures ouvert la fenêtre. Pour finalement tout refermer, allumer ma lampe de chevet, prendre un livre au hasard dans ma bibliothèque qui menaçait de s’écrouler dès qu’on la secouait un peu trop. Bonne pioche : DRACULA, de Bram Stoker. C’est un des mes préférés. Je m’installais et commençais à le lire pour la énième fois, mais toujours avec autant de plaisir. J’ai surement dû m’endormir sur mon livre, car je me suis réveillée avec la trace du livre sur mon visage. Rien de grave, si on oublie le fait que je me suis réveiller trop tard pour prendre le premier bus, pas grave les professeurs sont habitués à mon retard. Je prenais donc le temps de me préparer, de prendre un petit déjeuner complet et de préparer mon déjeuner.

Je pris donc le bus en partance pour l’université. Je regardais le paysage, j’étais tellement perdue dans mes pensées que j’ai manqué de me tromper d’arrêt, heureusement je suis sorti à temps. Une nouvelle journée de cours démarrait. Je m’installe souvent au fond de la classe seule à une table. Je préfère être seule, j’ai déjà du mal à me concentrer alors avec quelqu’un à côté de moi c’est la fin. La matinée passait assez vite, surtout quand je m’y intéresse et que j’interviens un minimum pour poser des questions quand je ne comprends pas, avant je n’osais pas mais maintenant je vois bien que toute seule je rame un peu. La plupart de mes amies sont en mode ou en théâtre, nous ne sous voyons que rarement mais bon c’est la vie, on garde le contact grâce à nos téléphones. On se retrouve souvent pour manger ensemble. Ce midi, je devais retrouver l’une d’entre elle mais je me suis ravisée pour aller à la bibliothèque pour travailler un peu. Le temps passe très vite lorsque l’on est en activité. Je rassemblais toutes affaires en vitesse, parce que j’avais une fois de plus mal calculé mon coup. Ma salle de classe était à l’autre bout du campus. J’ai couru un petit sprint pour limiter mon retard. J’arrivais essoufflé comme un bœuf, les cheveux allant dans tous les sens. Je tentais de remettre un peu d’ordre à tout cela et de reprendre mon souffle. J’entrais dans la salle de classe en priant le professeur de m’excuser. Il m’indiqua la seule place libre.

Je n’ai pas tout de suite remarqué qui était mon voisin. Quand je l’ai reconnu, je ressentais une sorte de sensation électrique qui parcourait tout mon corps. Il était là accoudé à la table en train de … dormir. Lorsque je s’asseyais, je lui donnai un coup de coude involontaire.

▬ « Excuse moi. Je ne l’ai pas fait … exprès ?! » Lui dis-je avec un petit sourire et un regard malicieux

J’étalais sur l’ensemble de la table. Cette heure de cours promettais d’être assez mouvementée.