“ why can't everyone just leave me alone ? ”

Je faisais la morte, allongée sur mon lit. En fait, d'un oeil extérieur et objectif, je paraissait simplement morte, couchée sur un matelas en morceau posé à même le sol. On avait l'impression que mon coeur s'était arrêté de battre durant la nuit, et que je m'étais éteinte tout doucement dans mon sommeil. J'étais trop pâle pour paraître vivante, et je ne bougeais pas assez pour qu'on pense qu'un souffle de vie me traverse encore. Ma poitrine se soulevait à peine au rythme de mes respirations qui ralentissait de plus en plus... de plus en plus... toujours et encore plus. Petit à petit, ma tête me tournait, je me sentais me perdre, jusqu'à ce qu'un léger coup dans mon ventre me fit reprendre conscience. Je me relevais en sursaut de mon lit, tenant entre mes bras mon ventre arrondi, les yeux grands ouverts à cause du choc. J'avais encore une fois essayer de mettre fin à mes jours sans même que je ne réalise. Je serrais mon ventre plus fort entre mes bras alors que des larmes roulaient sur mes joues, alors que je me berçais toute seule en marmonnant : « je suis désolée, je voulais pas. je suis tellement désolée. » adressé au petit être qui grandissait à son rythme à l'intérieur de moi. J'étais une si mauvaise mère...

Chaque jour, j'étais d'autant plus partagée entre deux lourds choix qui se présentaient à moi avec des arguments plus convainquant les uns que les autres. Mourir, c'était le premier et le plus omniprésent, celui qui me faisait faire les choses les plus improbables, celles dont auparavant, je n'aurais jamais été capable. Me retrouver au bord d'une falaise avait longtemps été une de mes pires phobies, car j'avais bien trop peur du vide, et pourtant maintenant, m'asseoir tout au bout, les pieds flottant dans le vide pouvait s'avérer être la sensation la plus agréable qu'il m'ait été donné de vivre. La mort m'offrait des perspective de bonheur, et une vie sans douleur, ce qui, après tout ce que j'avais vécu, semblait être la plus belle des promesses. Mais... mais j'avais cette fichue culpabilité qui m'empêchait de quitter ce monde : j'avais des amis, quelques personnes qui étaient bien plus à mes yeux, ma famille adorée qui avait tant fait pour moi ainsi que... que mon petit bébé. Mon petit bébé dont la vie ne dépendant que de moi, comment pourrais-je mettre fin à sa vie en même temps que la mienne ? je n'avais pas le droit de faire une telle chose... il me le rappelait à chaque fois, alors j'étais toujours là.

Je me levais difficilement du matelas pour traverser ce qui me restait de chambre. J'avais l'impression que ma maison avait été un champ de guerre, pourtant elle n'avait été le théâtre que de ma colère. Je descendis les escaliers doucement, faisant bien attention à chaque marche sur laquelle je posais mon pied pour éviter de glisser et de tomber. Je me rendis jusque dans ma cuisine, où je pris un simple paquet de céréales avant de m'installer sur le plan de travail et d'y grignoter. Le temps passait ainsi, plus vite que je ne m'y attendais. Mes journées, depuis que j'étais retournée à Ulsan, se résumaient beaucoup de cette façon : réveil catastrophique, et rêveries le long de la journée. Les simples choses qui arrivaient à m’égayer était lorsque déjà, l'enfant bougeait. Sauf que maintenant, quelque chose vint perturber ma journée. J'entendis une clé tourner dans la serrure de ma porte. Stressée, je me levais du plan de travail avant d'aller me cacher derrière une des portes de placards. Mais qui cela pouvait être ? Est ce que mon... mon violeur m'avait retrouver et voulait recommencer ? Je savais que revenir avait été une mauvaise idée...

i need you in my life

Pourquoi ne répondait-elle pas à son téléphone ? Pourquoi ? Cela faisait déjà cinq messages que Mi Ran lui laissait sur sa boîte vocale et toujours pas de nouvelles. Aucun signe de vie. C'était mort. Et la jeune femme s'inquiétait beaucoup pour son amie, son petit rayon de soleil, Seo Ra. Depuis des semaines, elle voulait la voir, voir son sourire. Elle voulait pouvoir lui parler de tout et de rien. Maintenant, elle savait que quelque chose n'allait pas avec son amie et elle était terriblement inquiète. Allait-elle si mal ? Peut-être ne voulait-elle plus parler à Mi Ran ... Elle était peut-être morte et personne ne l'avait mise au courant ? Écarquillant les yeux, elle se redressa sur sa chaise, sous le regard intrigué de ses collègues de travail. Elle se trouvait en pleine réunion pour déterminer ce qu'il y aurait comme contenu à l'émission de demain matin. Bo Yung, le co-animateur de l'émission, lui lança un regard inquiet et pour le rassurer, elle lui sourit. Bien vite, elle essaya tant bien que mal de chasser toute ces pensées négatives de sa tête et se promit d'allez voir son amie chez elle lorsque la réunion serait terminée. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait un double de la clé. Quelque peu rassurée par cette perspective, elle s'excusa auprès du producteur de l'émission ainsi que des autres employés présent et elle prit son stylo pour remplir sa tablette lignée de notes à propos de l'émission de demain. La jeune femme recommença alors à donner de bonnes idées et à participer plus activement à la réunion, qui prit fin bien rapidement. Souriante, elle se leva de sa chaise, prit son sac à main et alla se prendre à nouveau du café avant de sortir de la salle et de se diriger d'un pas rapide vers l'ascenseur qui allait la mener au parking sous-terrain. Une fois les portes refermées, elle perdit son sourire confient et ses pensées envers Seo Ra refirent surface. Piétinant le parterre de l'ascenseur, elle crut attendre une éternité avant de voir les portes s'ouvrir devant elle. Soulagée, elle fouilla dans son sac à main à la recherche de ses clés de voiture et se mit à courir jusqu'à sa voiture. Bien vite, elle sortit le trousseau de clé et déverrouilla la portière conducteur. Elle s'assied alors sur le siège de la voiture, déposa son sac sur le siège passager et mit la clé dans le contact. La voiture se mit en marche et les premières notes d'une chanson américaine aux sonorités indies se firent entendre. Se mordant la lèvre, Mi Ran pesa sur la pédale d'accélération et elle sortit du parking du flamboyant immeuble de la KBS.

Le trajet ne dura pas bien longtemps puisque Seo Ra habitait près de l'endroit où Mi Ran travaillait - et aussi car la jeune femme avait conduit rapidement -. Elle se gara devant la petite maison et sortit bien vite de la voiture, sac à main serré contre sa poitrine. Se mordant la lèvre inférieure, elle se dirigea vers l'entré et gravit les escaliers lentement. Viendrait-on lui ouvrir si elle cognait à la porte ? Seo Ra n'allait peut-être même pas être présente ... Elle arriva finalement face à la porte d'entré et stoppa tout mouvement. Cogner ou pénétrer dans la maison sans l'accord de son amie grâce au double de la clé qu'elle lui avait donner ? Soupirant, elle prit finalement son courage à deux mains et essaya d'ouvrir la porte. Peut-être allait-elle être déverrouillée. Mais, elle s'y attendait. La porte était verrouillée. Elle introduisit donc la clé froide dans la serrure de la porte et la tourna. Un petit déclic se fit entendre et elle ouvrit alors la porte. Elle reprit son trousseau de clé et elle s'introduisit dans la maison trop silencieuse de Seo Ra. Ne sachant trop que faire, elle resta dans à l'entré et ne bougea plus.


- SEO RA ?


Elle attendit quelques secondes avant d'ajouter quelque chose.


- C'est Mi Ran !


Le silence était toujours aussi présent et aucun son ne se fit entendre avant un moment. Puis, elle entendit une porte s'ouvrir puis se refermer. Fronçant les sourcils, elle serra un peu plus son sac contre elle, craintive. Et si ce n'était pas Seo Ra qui était là ? Se trouvant ridicule d'avoir une imagination aussi fertile, elle s'avança un peu plus et vit soudainement son amie sortir d'une des pièces. Soulagée, elle laissa tomber son sac à main et se dirigea vers Seo pour la serrer dans fins bras. Enfin, elle avait la certitude que son amie allait bien. Du moins, physiquement.

Je tremblais derrière ma porte de placard alors que la porte était enfin ouverte. Peut être qu'il voulait en finir avec moi, et me tuer avant que je ne dise à quiconque le mal qu'il m'avait fait ? Moi, je ne voulais pas finir comme ça... Certes me tuer était dans mes objectifs parfois, mais je ne voulais pas qu'on m'assassine ! J'aurai encore une fois l'impression de perdre le contrôle, alors qu'auparavant, je dirigeais tout. Tout ce qui passait entre mes mains se tordait selon mon désir uniquement... Mais tout est parti en éclat depuis que nos chemins se sont croisés. Son visage et son corps contre le mien, j'essayais tant de les oublier, mais pourtant, c'était bien la première chose qui me venait à chaque couché, et à chaque réveil... Quoiqu'il en soit, la personne qui était rentrée chez moi n'avançait plus. Je ne savais pas où elle avait pu de procurer ces fichues clés. Peut être que quelqu'un me les avait volé pour faire des doubles et les distribuer à tout Ulsan ? Non... Ça serait totalement idiot... Et cher. Je ne comprenais pas trop pourquoi la personne restait immobile, peut être qu'elle ne pouvait simplement pas avancer dans le bordel de ma maison...

« SEO RA ? » Je laissais un lourd soupir de soulagement s'échapper de mes lèvres... je reconnaissais cette voix ! enfin... oui, c'était bien une voix qui m'était connue ! Cela faisait si longtemps que je ne l'avait pas entendue, et contrairement à Kyung Ae, l'entendre me fit un bien fou. J'eus la confirmation que c'était bien elle lorsqu'elle me dit : « C'est Mi Ran ! » C'était un fort soulagement de savoir que ce n'était pas un dangereux psychopathe qui avait pénétré dans ma maison, et mon cœur, petit à petit, ralentissait pour retrouver un rythme normal. Me sentant un peu plus en confiance, je me dis que j'étais capable de sortir de ma cachette. Doucement, j'ouvris la porte, qui grinça un peu, et la referma derrière moi. La tête un peu basse, et un peu honteuse de mon état et de l'était de là où je vivais, je sortis de la cuisine en marchant un peu lentement, et elle vint me prendre dans ses bras pour me serrer contre elle. Je me blottis contre elle, heureuse de la retrouver, mais je m'éloignais bien vite d'elle en la repoussant un peu.

Mon bras gauche pendait à côté de mon corps tandis que ma mains droite le tenait, cachant un peu mon corps derrière cette maigre protection. Je n'osais plus trop la regarder droit dans les yeux. Je me sentais un peu coupable de ne lui avoir laisser aucune nouvelle durant tout ce temps, elle avait du beaucoup s'inquiéter pour moi, la connaissant. « Je suis désolée... » Cela résumait un peu tout : j'étais désolée de l'avoir laissé, j'étais désolée de ne lui avoir donné aucune nouvelle, j'étais désolée qu'elle me voit dans cet état, j'étais désolée de l'accueillir dans un tel bordel et j'étais désolée de l'avoir repoussé tout juste avant. Je m'avançais vers elle avant de la prendre par le bras pour l'amener dans la seule salle encore correcte : la cuisine. « Tu peux t'asseoir. » lui dis-je en lui montrant la table de la cuisine, disposée en plein milieu de la salle. Je m'adossais sur le plan de travail, tout en lui demandant : « Tu veux boire quelque chose ? » J'étais un peu gênée de la voir maintenant, je ne m'attendais pas du tout à sa visite, et je n'étais pas vraiment habillée de façon adéquate. Une fois qu'elle m'eut indiquer si elle voulait quelque chose ou non, je répondis à sa demande.

« Je vais juste monter pour me changer » lui dis-je avant de sortir de la cuisine sans même attendre qu'elle me dise quoique ce soit. J'enfilais un jean tout simple ainsi qu'un très large t-shirt - même si j'allais me douter qu'elle remarquerait que quelque chose cloche car ce n'était vraiment pas mon style habituel -, et je m'attachais les cheveux en un gros chignon pour paraître un peu plus présentable qu'avec mes cheveux en bataille. Je redescendis rapidement en évitant encore une fois de tomber et vint la rejoindre. Je m'assis à côté d'elle, et je m'excusais encore une fois. « Je n'aurai pas du partir sans rien te dire, je suis vraiment désolée. Mais maintenant tu vois, je suis là et je vais bien » Je lui fis un tout petit sourire en penchant la tête sur le côté histoire de la rassurer un peu.

Restant bien sagement près de l'entré, Mi Ran s'était demandé si Seo Ra n'était peut-être pas morte ou inconsciente. Les pires scénarios, elle se les imaginaient en ce moment même. C'était Mi Ran tout craché, ça. S'inquiéter pour les autres et surtout, s'inquiéter pour une raison peut-être futile et ridicule. Si ça se trouve, Seo Ra allait bien physiquement et rien ne lui était arrivé. Mais, la jeune femme allait pouvoir se calmer seulement après avoir eu un signe de vie de son petit rayon de soleil. Et, pendant quelques minutes, ce fut mort. Pas un bruit, rien. Juste la respiration de la jeune présentatrice télé. Juste le battement de cœur stressé de celle-ci. Puis, le bruit d'une porte s'ouvrant. Des pas venant vers elle. Une silhouette frêle se dessinant. Et, enfin, le visage de Seo Ra, soulagé. Mi Ran lâcha son sac à main, celui-ci tombant sur le sol, et accourut pour serrer son amie dans ses fins bras. Elle était tellement soulagée et, d'un coup, ses inquiétudes s'envolèrent. Il ne lui restait qu'une joie immense et un énorme soulagement. Elle voulut prolonger cette étreinte mais, son amie y mit fin un peu brusquement. Se reculant donc rapidement, Mi Ran baissa les yeux et fixa le sol, honteusement, croyant qu'elle avait fait quelque chose de mal pour que son amie la repousse de la sorte. Bon, elle n'avait probablement aucune mauvaise intention mais, la jeune femme se sentait facilement blessée, probablement à cause d'une surdose de stress et de fatigue. Si ce n'était pas pour son travail, cela ferait longtemps qu'elle aurait tout arrêté pour pouvoir se reposer et prendre le dessus sur son anémie.


- Je suis désolée...


La présentatrice télé releva la tête et sourit faiblement à son amie. Elle secoua la tête et s'avança vers Seo Ra et posa ses mains sur les fines épaules de la jeune femme avant de baisser ses bras et de se laisser reconduire par son amie dans la petite pièce qui faisait office de cuisine.


- C'est pas grave, Seo...


Traînant des pieds, les deux jeunes femmes arrivèrent lentement dans la pièce et lorsque Seo Ra lui proposa de s'assoir en lui montrant une des chaises, elle hocha la tête et s'exécuta, toujours avec cette même lenteur, comme si le temps se stoppait un peu plus chaque seconde. Posant ses mains sur la table, elle noua ses doigts ensemble et les observa un moment, ne sachant que dire de plus. L'ambiance était quelque peu tendue entre elles et, Mi Ran n'aimait pas vraiment cela. Où était passé cette chimie qui les animait tant ? Elles qui s'amusaient toujours, qui s'aidaient, se rassuraient. Chacune était l'alliée de l'autre dans les moments difficiles et elles s'étaient toujours épaulées. C'était à peine si elles se serraient dans les bras maintenant. Malgré tout, la jeune présentatrice télé n'en tenait pas rigueur à son amie. À voir son air, la façon dont elle marchait et parlait, la façon dont elle l'avait accueillit, Mi Ran savait que quelque chose n'allait pas avec elle. Fronçant les sourcils, elle releva la tête quand Seo Ra lui demanda si elle voulait quelque chose à boire. La jeune femme secoua la tête énergiquement en signe de non puis, finalement, soupira avant de répondre à nouveau.


- Oui, en fait, je prendrais bien de l'eau, s'il-te-plais...


Levant la tête, elle sourit à son amie et l'observa qui se hâta à la tâche. Sortant un verre ainsi qu'une bouteille d'eau, Seo Ra entreprit d'en verser le contenu le récipient vitré et de le servir à Mi Ran. Un petit sourire toujours aux lèvres, son amie s'excusa en disant qu'elle allait monter pour se changer, laissant donc la jeune femme seule dans cette petite cuisine. Jetant un regard dans la pièce, elle finit par prendre le verre d'eau froide entre ses fines mains et le porta à ses lèvres pour en bu une gorgée. Elle sentit le liquide froid lui geler faiblement la gorge et, après une demi-seconde, prendre la température de son corps. Le processus se répéta et elle déposa finalement son verre sur la table lorsqu'il n'y resta plus que la moitié de l'eau. La jeune femme espéra soudainement que son amie descende et vienne la rejoindre, se sentant un peu mal à l'aise, seule dans cette maison en désordre. À cet instant, ce fut comme si son petit rayon de soleil avait entendu ses pensées car elle dévala les escaliers rapidement et vint la rejoindre. Elle s'assied en face de Mi Ran et elle s'excusa encore une fois. Mi Ran porta une main à ses cheveux et plaça une de ses mèches brunes derrière son oreille tout en écoutant les explications de son amie.


- Je n'aurai pas du partir sans rien te dire, je suis vraiment désolée. Mais maintenant tu vois, je suis là et je vais bien.


Pianotant sur la table avec ses doigts, elle réfléchit un moment à ce qu'elle pouvait dire et finit par regarder Seo Ra dans les yeux.


- Je me suis vraiment inquiétée.


Son regard n'était pas dur, il se voulait doux mais, une pointe de tristesse s'y trouvait. Oui, elle était triste que Seo soit partit sans rien lui dire, sans lui donner de nouvelles.


- Tu... Tu es sûre que tout va bien ?


Elle posait la question mais, au fond, elle savait que quelque chose n'allait pas. Cela paraissait rien qu'à la façon dont elle était vêtue, dont ses cheveux étaient placés, dont elle agissait.


- Je veux dire, je m'inquiète pour toi ... Tu m'as l'air différente...


Ou était-ce elle qui se faisait encore des scénarios bidons dans sa petite tête. Reste qu'elle s'inquiétait beaucoup pour son amie et qu'elle ne la lâcherait pas tant qu'elle n'aurait pas eu des réponses à ses questions. Bien sur, elle ne l'obligeait en rien mais, elle serait bien moins inquiète si on la rassurait un peu. C'était tout elle, ça. S'inquiéter pour tout le monde sans penser à elle. Un sourire timide au visage, elle espérait que la brunette se confit un peu aujourd'hui à elle.


- Tu sais que tu peux tout me dire.


Mi Ran observa Seo Ra quelques temps et attendit qu'elle parle. J'attendrais, ce dit-elle, jusqu'à ce qu'elle se confie enfin à moi, comme avant. Elle s'était tut et attendait une réponse de la part de son amie. Même si la réponse était négative. C'était mieux que de ne pas en avoir.

S'il y avait bien une chose que je n'avais jamais aimé, c'était de trop mentir, et en ce moment, je sentais bien que je le faisais trop. J'avais mentir à Kyung Ae en lui disant que le père était un coup d'un soir, et la, je mentais à Mi Ran en lui disant que j'allais bien, alors qu'il était clairement visible que ce n'était pas le cas. Mais... Mais je ne faisais que cela pour leur bien ! À quoi leur servirait de savoir la vérité, si ce n'est que pour me regarder avec des yeux pleins de pitié des qu'ils me verront moi, enceinte, ou moi, portant au creux de mes bras mon futur bébé ? Ça ne serai bénéfique pour personne, encore moins pour moi. Ceux qui disaient que ce confier était la chose la plus libératrice se trompait : c'était la chose la plus dévastatrice. Pourtant, je n'aimais pas mentir à ma jolie Mi Ran, mais je n'étais pas la pour la déprimer, au contraire, j'avais toujours été la pour lui donner le sourire et la joie de vivre sauf... Ces quatre derniers mois. Ce devait être ça que je regrettais le plus dans mon départ, avoir laissé Mi Ran un peu seule face à la maladie. Ses visites chez le médecin avaient du lui paraître bien fades par rapport à celles que je lui faisais vivre, pleines de rire et de chaleur. J'avais du extrêmement l'inquiéter, et je n'avais jamais voulu cela.

D'ailleurs, elle ne tarda pas à me le faire remarquer, en le regardant droit dans les yeux : « Je me suis vraiment inquiétée. » Son regard me fendit le cœur. Je n'avais vraiment jamais voulu cela, je n'avais rien voulu de tout cela ! Je me rendais compte que j'avais été très égoïste de partir sans prévenir personne, et que le discours que j'avais tenu à Kyung Ae, je pouvais me le faire à moi même pour la conduite idiote. Je fixais Mi Ran avec un peu de regret. Même si j'étais sûre qu'elle n'allait jamais m'en vouloir de cela, j'étais tout de même mal vis à vis d'elle. Je la sentis insister alors qu'elle me demandait : « Tu... Tu es sûre que tout va bien ? » Devais-je lui dire la vérité et l'inquiéter ? Où pouvais-je la laisser en paix en lui assurant que j'allais très bien ? Vérité, ou mensonge ? J'avais fortement l'impression que ces derniers temps, j'avais bien trop de dilemme à affronter, et cela m'épuisait. Pourquoi la vie n'a jamais été simple ? Pourquoi n'étais-je pas une de ces poupées glacées vivant dans des maisons dignes de château pour qui tout souriait ? Pourquoi mes problèmes se résumaient à : viol, alors que les leurs étaient sûrement " mais que vais-je mettre " ou bien, pour les plus fameuses d'entre elle " mais avec quelle voiture je vais sortir ? "

Je lâchais contre ma volonté un lourd soupire alors que Mi Ran continuait de me parler : « Je veux dire, je m'inquiète pour toi ... Tu m'as l'air différente... » Je savais bien qu'elle s'inquiétait pour moi, mais je savais aussi que si je lui disais la vérité, elle allait encore plus s'inquiéter. Je continuais de me faire, fixant des fois mes mains, le sol ou le coin de la table, mais jamais vraiment elle et son doux visage rassurant. « Tu sais que tu peux tout me dire. » Je savais aussi cela, elle n'avait pas besoin de le dire. Elle devait être une des personnes en qui j'avais le plus confiance, mais... J'avais tellement besoin de son estime que je n'avais pas envie de détruire l'image qu'elle pouvait avoir de moi en lui disant la vérité. Comment réagirait-elle en sachant que j'ai été si.... Salie, et que je portais une telle honte ? Je n'avais jamais eu beaucoup d'honneur, ni vraiment d'estime de moi même, mais j'avais tant été dégradée par cet acte que j'osais encore à peine me regarder dans un miroir, alors comment pourrait-elle continuer de le regarder droit dans les yeux en apprenant la vérité ? Comment pourrait-elle éviter le regard de compassion et de peine qu'elle me portera automatiquement ? Ce regard qui me dégoutait et que je redoutais tant !

Je soufflais un bon coup et je la regardais hésitante. J'allais devoir la prendre avec des pincettes. Je devais lui dire la vérité, sans toutefois tout lui avouer. Il ne fallait pas le moindre faux pas. Je calculais d'avance dans ma tête tout les mots à éviter et tout les mots qui me seront fort utiles, et enfin, j'ouvris la bouche. « Tu sais que je ne peux pas te mentir Mi Ran... Donc je vais te dire la vérité. » Je lui fis un doux sourire pour la mettre en confiance et lui prouver que j'allais vraiment lui dire la vérité maintenant, même si j'allais omettre certains détails. Par où devais-je commencer ? Est ce que... La relation avec Kyung Ae avait a faire ici ? Je ne me souvenais plus si on n'en avait déjà parlé auparavant, et je ne sus pas si le sujet était à aborder mais... Peut être que cela ferait une bonne introduction pour mon discours ? Non... Non, ce n'était simplement pas une bonne idée de lui parler de cela, elle allait se poser des questions sur lui et cela allait encore empirer. Alors, tout simplement, je décidais de lui déclarer : « Je suis enceinte » malgré le fait que je lui avouais une partie de mon mal, je sentais que les questions allaient encore affluer. Comment pourrait-on imaginer qu'un événement à l'apparence si heureux pouvait nous mettre dans un tel état ?

Je soufflais une nouvelle fois pour me donner du courage. « Mais... Mais ce n'est pas d'un homme que j'aime » J'avais bien fait attention de dire " d'un homme " et pas " de l'homme " que j'aime, pour éviter les question supplémentaires sur son identité. Je ne pensais pas qu'il apprécierait que quelqu'un sache qu'il avait trompé sa copine. Ce qui me mettait cependant dans tout mes états, c'est que malgré le fait que je couchais un peu avec tout le monde, un peu n'importe quand, j'avais toujours été très prudente sur le plan de la contraception. Je m'assurais toujours d'avoir un préservatif sur moi, ou que l'autre en avait, sinon je partais, et ça, elle le savait malheureusement. Je levais timidement les yeux vers elle pour voir sa réaction suite à cette déclaration. Et oui, la petite Seo Ra, miss rayon de soleil, allait être une jeune maman dans environ 5 mois... Et mince. Je n'avais pas expliquer les raisons de mon départ, et la, tout de suite, je n'avais absolument aucun mensonge en tête. Que pouvais-je bien faire ?