La salle du café se vidait petit à petit … Les clients osaient quitter ce petit nid douiller pour aller affronter la pluie qui n’avait pas cessé de tomber depuis le matin. Assis dans un coin près d’une fenêtre, je m’agitais sur ma banquette moelleuse. J’étais venu me réfugier ici quand j’avais compris que mes appels resteraient sans réponse. Qu’est-ce que j’avais pu être bête ?! Les mains enfoncées dans mes poches, je regardais la fumée sortir de ma tasse de cappuccino au caramel. En apparence, je semblais détendu mais en réalité je ne cessais pas de me maudire. Pourquoi avais-je eu l’idée de lui parler ainsi ? Je me détestais depuis l’instant où j’avais ouvert la bouche pour lui aboyer dessus. C’est vrai que je n’étais pas toujours facile à vivre & que par moment, j’oubliais d’être diplomate … mais quand même. Mi Yeon avait raison : je devais me montrer plus honnête avec elle. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Lorsque je me retrouvais en sa compagnie, j’agissais toujours comme un idiot. Je passais mon temps à la taquiner. Je me montrais froid & hautain alors que je mourrais d’envie d’avoir des moments complices avec elle. J’éprouvais quelques difficultés à me montrer sous mon vrai visage avec elle. Premièrement, c’était une fille alors par nature j’installais une distance genre « périmètre de sécurité » qu’il ne fallait surtout pas franchir. Depuis que mon grand amour m’avait blessé en se servant de moi pour récupérer son ex à elle, je ne voulais plus souffrir par sentimentalisme. Je n’étais donc pas sorti avec une fille qui me plaisait après cette histoire. J’avais eu des flirts mais rien de plus … Aujourd’hui, j’étais complètement flippé parce que Mi Yeon avait pris une place importante dans ma vie. J’avais besoin de la voir tous les jours, d’entendre sa voix et de la voir sourire. Je n’avais vraiment pas assuré mais laissé tomber ma carapace me faisait une peur bleue. J’avais peur d’être à nouveau blessé. J’avalais quelques gorgées de mon cappuccino en espérant qu’il me donnerait la force d’aller à la résidence pour la convaincre de me parler. Le liquide chaud me brûla la tuyauterie sans me donner le courage de lever mes fesses de cette banquette. Il fallait vraiment que je fasse quelque chose. Je fermais les yeux quelques secondes pour essayer d’imaginer ma vie sans Mi Yeon … mais rien qu’à cette pensée, je fus pris d’une crise d’angoisse. J’avais du mal à respirer, mes mains devinrent moites & les battements de mon cœur s’accélèrent. Non ! Cela ne devait pas arriver ! Je réussis enfin à quitter la chaleur douillette du café pour aller affronter la pluie mais surtout celle à qui j’avais fais tant de mal …

Les gouttes d’eau dégoulinaient le long de mes cheveux jusqu’à ma nuque. La fraicheur qu’elles apportaient n’état guère rafraichissante. J’avais l’impression d’aller à la guillotine ! Je désirais tant que Mi Yeon m’adresse à nouveau la parole & qu’elle revienne dans ma vie. Mes converses prenaient elles aussi l’eau mais j’en avais que faire. Toutes mes pensées étaient tournées sur la manière dont j’allais convaincre la demoiselle de m’écouter. J’avais beau élaboré des scénarios, je ne savais pas lequel serait le plus percutant. Sur le chemin, pendant que je me posais toutes ses questions, mon cœur tenta de me faire ouvrir sur les sentiments que j’avais pour elle. Je savais au fond de moi que ma réaction lors de notre dernière rencontre et celle d’aujourd’hui étaient liées à ce que j’éprouvais pour Mi Yeon. L’amour que je ressentais pour elle était très fort … mais cela me faisait complètement flippé. Je n’avais jamais aimé quelqu’un de cette manière, pas même mon ex & dieu sait à quel point elle avait compté. Je ne voulais pas être juste quelqu’un de passage dans la vie de Mi Yeon … mais je ne savais pas si elle éprouvait quelque chose pour moi aussi. Aimer c’était tellement effrayant !

Arrivé devant la résidence des Kim, j’étais trempé jusqu’aux osé et je tremblais tant j’avais froid. En tendant la main pour sonner, je remarquais que mon index avait un peu bleui. L’agitant pour refaire circuler le sang, je me demandais si elle viendrait ouvrir. L’attente me paru durer des heures … lorsque la porte s’ouvrit, je crus que j’allais mourir en la voyant. On s’était pourtant vu la veille pendant j’avais l’impression que cela faisait une éternité que je ne l’avais pas vue. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine comme s’il prenait son élan pour sauter dans le vide. La chute semblait vertigineuse ! Ma gorge était sèche. Qu’est-ce que je devais lui dire ? « Salut » Non franchement ne semblait pas être une bonne façon de la convaincre de m’écouter. Avalant ma salive avec difficulté, je mis mes mains dans mes poches pour pas qu’elle remarque mes tremblements. Tout d’un coup, les mots franchirent la barrière de mes lèvres sans que je m’en rende compte :

« Je sais que tu ne veux plus m’adresser la parole … mais j’ai besoin de te parler. Tu vas bien ? Je … Je … euh … »

Bon finalement, je n’avais pas prévu de jouer le scénario « du type qui perd ses mots ». Ma conscience ressemblait à un personnage de manga désespéré, elle avait baissé les bras. J’étais irrécupérable ! Je n’avais rien trouvé de mieux à lui dire que « tu vas bien ». Oui je voulais savoir comment elle se sentait mais j’aurais pu trouver un truc plus spirituel ou lui dire un compliment … Baissant les épaules & les yeux, je pris mon courage à deux mains pour lui dire :

« Je … euh … Je … Tu … - tousse – Je … Je pense que tu n’es pas heureuse de me voir mais moi cela me fait plaisir de te voir. »

Oh lalala ! Je parle comme un abruti désormais. Mes phrases n’avaient pas de sens. Comment allais-je pouvoir assurer une conversation à ce rythme-là ? Il fallait déjà qu’elle accepte de m’écouter.

« Tu aurais quelques minutes à me consacrer s’il te plait ? J’ai vraiment besoin de te parler. »

Aujourd’hui, c’était la journée la plus longue de ma vie. J’ai cru qu’elle ne finirait jamais. J’avais même pas envie de sortir ni rien ! Le shopping ne me disait rien, pourtant j’ai essayé. J’avais envie de boire, boire et boire. Boire comme un trou et de finir si saoul que j’oublierais tout. C’est tout ce que j’avais envie. Ou bien dormir et ne jamais me réveiller. En plus, la journée était pluvieuse, raison de plus pour rester à la maison. J’étais devant la fenêtre, tête appuyée sur le creux de ma main légèrement moite, j’observais la pluie qui ne cessait de tomber depuis ce matin. Les gouttes étaient énormes, je ne voulais en aucun cas me retrouver en dessous ! Rien qu’en restant même pas cinq minutes en dessous, je serais trempée jusqu’aux os ! Mais ce n’était pas ça qui me préoccupais le plus. Il n’y a même pas vingt-quatre heures, je m’étais pris la tête avec la personne que je hais, pourtant je ne peux me passer d’elle… Dans un sens, c’est de sa faute ! C’est lui qui est différent lorsqu’il est avec moi ! Il est froid et hautain, alors que je veux le voir souriant comme quand il est avec Myung Hee… Jalouse ? Oh non. En fin, peut-être bien. Bref. De toute façon, c’est lui qui m’aboyer dessus. Je cesse de fixer la pluie tombée depuis ma fenêtre de ma chambre, du deuxième étage, et m’assoie sur mon lit. Il n’était pas tard, pourtant j’avais envie de dormir et de me réveiller quand tout sera régler avec Young Soo et qu’il soit avec moi comme il est avec ma Myungie. Elle ne savait pas la chance qu’elle a d’avoir un meilleur ami comme Young Soo. Je l’envie. Même si bizarrement, j’avais envie d’être plus que meilleur ami avec lui. Je déteste quand il fait un temps de chien comme ça, ça me déprime. Déjà que je n’étais pas eu mieux de ma forme. Beaucoup de mes amis on essayer de me faire sortir pour que j’aille mieux. J’ai eu beaucoup d’appels, mais surtout de Young Soo. Mais je ne voulais pas répondre, pas à lui, un point c’est tout.

Après avoir laissé échapper un long soupir, je sautai hors de mon lit et descendis les escaliers quatre à quatre. Mes pas me conduire à la cuisine, vers le réfrigérateur. Je l’ouvris et le fouilla du regard. Je finirai bien par trouver quelque chose à boire, non ? J’avais soif, ma gorge était complètement sèche. Je mis enfin la main sur la bouteille de vodka rouge. C’est tout ce qu’il me fallait. Mais je sais que n’allais pas boire beaucoup. La preuve, je ne mis qu’un fond de vodka dans mon verre, le reste, c’était du jus d’orange. Ce mélange était l’un de mes préférés. J’aime beaucoup la vodka-red bull aussi. J’attrape une paille noire dans une des armoires et la plongea dans mon verre. Je finis par me diriger vers le salon d’un pas lent. Je me mis dans le canapé et alluma la télévision. Ce soir, y’avait rien. Mais je m’ennuyais tellement, qu’il fallait que je fasse quelque chose pour faire passer le temps. Paille en bouche, je ne cessais de changer de chaine. Sur la plupart des chaines, c’était du football. J’imaginais bien Jae Khun et NichKhun devant occuper de crier comme des malades. Cette pensée me fit sourire. Mais quand je pensais m’être changé les idées, je fus déçue. Tout me faisait penser à Young Soo. Lui et moi on se chamaillait souvent à propos de Nich, lui qui le déteste, moi qui l’adore. La sonnette qui retentit à ce moment précis me fit sortir de mes pensées. Je dépose mon verre sur la table basse et me leva pour me diriger vers le petit couloir qui menait à la porte d’entrée. De là, j’De là, j’entendais la pluie tombée. Qui pouvait bien venir ici par un temps pareil ?

Quand j’ouvris la porte, elle me laissa la vue sur Young Soo. Mon cœur se mit à battre à la chamade lorsque je le vit. Il est fou ? Pourquoi venir jusqu’ici alors qu’il pleut des cordes ? Mon premier réflexe fut de le tirer vers l’intérieur pour plus qu’il ne soit sous la pluie. Je fermi la porte derrière lui. Il était trempé jusqu’aux os. D’un geste attentionné, je lui frotta quelques gouttes d’eau de son visage. Il prit la parole en premier. Enfin, il essayait, vu la façon dont il bredouillait. Mais je ne pus m’empêcher de le trouver mignon.


« Je sais que tu ne veux plus m’adresser la parole … mais j’ai besoin de te parler. Tu vas bien ? Je … Je … euh … »
« Maintenant que t’es là, je ne vais pas te mettre dehors avec un temps pareil. Ca pourrai aller mieux, mais comme tu es près de moi… »


Après cette phrase, je me stoppa nette. Je le fixa, gênée. Mais heureusement, il semblait tout aussi gêné que moi, peut-être qu’il n’avait pas remarqué ma gêne ? Je l’espérais. Je le regarda droit dans les yeux, avant qu’il ne les baisse en même temps que ses épaules pour continuer à me parler.


« Je … euh … Je … Tu … - tousse – Je … Je pense que tu n’es pas heureuse de me voir mais moi cela me fait plaisir de te voir. »


Oh que non je n’étais heureuse de le voir ! Après ce qu’il y a eu hier, ça ne risque pas ! Quoi que au fond, peut-être étais-je heureuse de le voir, finalement ? Honnêtement, je n’en savais trop rien. J’étais un peu embrouillé depuis hier. Je ne dis pas un mot, je préférais le laisser continuer. Je ne faisais que chercher son regard.


« Tu aurais quelques minutes à me consacrer s’il te plait ? J’ai vraiment besoin de te parler. »
« Si tu y tien, reste donc. Mais d’abord, suis-moi. »


Je l’attrapa par la main et l’entraina dans la salle de bain. Une fois arrivé, je fouilla dans une armoire à la recherche d’une serviette. J’en trouva une finalement et la posa sur sa tête avant de sécher énergiquement ses cheveux.


« Ca serai bête que tu tombes malade… »