raconte-nous ta vie.

Son allure menaçante s'interpose entre mon regard et la chaise que je fixais depuis plus de trente minutes. De sa posture assurée et son sourire au coin des lèvres, il se baisse à ma hauteur et me tends cette maudite feuille de papier. Je n'ai pas envie de l'écrire, ni envie d'user mon temps pour ça. J'ai autre chose à faire, comme compter de nouveau les barreaux de ma cellule. Je ne suis pas inspiré, je crois qu'il le devine à la façon qu'il a de ma dévisager. J'aimerais qu'il plie, qu'il s'enlève cette idée débile de la tête, mais rien n'y fait il continue d'insisté et me donne un nouveau stylo. Peut-être a-t-il cru bon que de me passer un crayon de couleur donnerait plus de gaîté à mon geste. C'est complètement con. Je soupire, je suis lassé de ce cinéma, je ne sais plus combien de fois ils m'ont fait venir dans cette salle. Ça fait un an et demi que je suis là, il parait qu'il faut que j'avance, mais j'ai envie de leur dire que je ne peux pas aller bien loin derrière ces murs. Mon humour ne leur plait pas, je m'en fiche, de toute façon ce n'est qu'une bande de crétins. Je détourne les yeux, et pousse du bout des doigts la feuille. Je n'écrirais pas, je n'ai pas envie bordel. "Fais-le!". Ils peuvent encore s'user la parole encore longtemps je m'en fou je ne céderais pas. Je ne le ferais pas, à quoi ça sert ? "J'ai rien à leur dire." "Bien sur que si... prend le temps qu'il te faut mais fais-le." "Est-ce que vous arrêterez de me faire chier si j'écris cette lettre?" ... Il soupire et lève les yeux au ciel, je crois que ce n'était pas la question qu'il attendait, mais il finit par capituler. Je ne suis pas enchanté quand je me saisi du stylo, et de la feuille, je les approche de moi comme si il s'agissait d'une bombe à retardement. Et c'est le trou noir... Je ne sais pas quoi dire, ni quoi marquer sur ce bout de papier. La page reste blanche, de longue minutes, je crois même que je peux compter en heure désormais... Il faut que je me force, que j'y parvienne. Si je le fais, je serais tranquille pas vrai? Allez Ihn Kyang, bouge-toi, et après tu seras tranquille pendant les quatre années qui te reste à faire ici. Alors je commence à gribouillé, mais j'ai l'air d'un enfant de trois ans qui ne sait pas écrire.

Monsieur et Madame Gong... je suis désolé.

Ça devrait suffire ça non? J'avais espéré et relevé les yeux vers mon psy, mais il ne me lâchait pas d'une semelle. Il insista même du regard pour que je comprenne que ce n'était pas assez. Bon soit, il fallait que je sois plus explicite alors. Hum quoi dire? Que je m'ennuie ici? Ah non je sais quoi raconter en fait l'inspiration me vient.

Je sais que vous ne vous attendiez pas à recevoir une lettre de ma part. Mais je vous rassure ce n'est pas mon idée. Je ne suis pas assez fou pour vous écrire et vous faire encore plus de  mal. C'est mon psy qui voudrait que je le fasse, il dit que ça sera bien pour moi et pour vous aussi. Seulement je ne sais pas quoi vous dire... Je pourrais raconter comment tout est arrivé? Ça vous dit ça? Histoire que je vous enfonce encore une fois? Ouais allez, je me jette à l'eau.

Alors si je me souviens bien, c'était en été.... Une belle nuit d'été, il faisait chaud, j'avais été invité à une soirée de l'université près du port avec des amis à moi. L'ambiance était plutôt sympa, vous voyez le gros délire? Alcool, belle gonzesses et tout.... Pouarf le rêve ! J'allais grimper au septième ciel ce soir j'en étais certain, enfin c'était ce que j'avais cru quand j'avais vu ma meilleure amie débarquée. Ce soir c'est le grand soir je lui dis tout! Ça devait se passer comme dans mes rêves, j'allais la voir, elle me souriait, me sautait au cou et me disait qu'elle m'aimait. Mais non, vous voyez ce qu'on voit dans les songes ça n'arrive pas en vrai. La vérité c'est que je n'avais aucune chance avec elle. C'est vrai j'avais quoi pour plaire? Rien du tout, j'étais un type banal à qui tout réussissait. J'avais déjà un avenir tout tracé alors autant dire que l'avenir avec moi semblait emmerdant à souhait. Dans le fond je la comprenais. Mais le type jaloux que j'étais l'avait mal prit à moins que ça ne soit qu'une question de fierté... Ah ouais je crois que c'est ça.

Je suis monté à bord de ma voiture complètement saoule, et j'ai foncé droit dans celle de votre fils. Et il en est mort... j'ai brisé votre famille, votre vie et j'ai prit que cinq ans de condamnation pour mon crime. Je pense qu'aujourd'hui vous avez du mal à vous reconstruire et moi j'ai brisé tous mes rêves. Je pourrais dire qu'on est quitte mais je ne suis pas le premier salaud ni le dernier, alors je me contenterais de dire. Pardon... Il parait que les mots peuvent changer quelque chose? Moi je ne crois pas. J'ai juste envie de dire... tout ça pour une putain de fille qui n'en avait rien à foutre de moi! Ça ne valait pas la peine... mais quand on est amoureux je crois qu'on est le roi des cons !

Salutation de Ihn Kyang Yoon, le connard qui vous hantera jusqu'à la fin de vos jours.

Je jette le crayon et me lève d'un bond avant de filer jusqu'à la porte. Je frappe trois coups, mon psy me retenir mais j'en ais plus rien à faire. J'ai fais ce qu'il voulait, maintenant je suis tranquille. Je n'ais malheureusement pas un endroit où aller me réfugier, je n'ai trouvé que le coin de la cours, près du panier de basket où un criminel sexuel s'amuse à faire des paniers. J'ai envie de craquer, mais je ne le ferais pas. Parce-que celui qui se montre faible ici, c'est le premier à qui on s'en prend. Alors je reste là, je m'en roule une et observe le ciel d'un air mélancolique. Je ne dirais à personne que je pense à lui, à cette nuit là... que je revois la scène comme si c'était hier que je la vivais. Je pourrais faire n'importe quoi, être n'importe où et n'importe qui, cela me poursuivra toujours. Et je compte... sur ma main j'inscris les jours qu'il me reste à faire. Mile soixante quinze...

Après plusieurs tentatives de mon avocat pour me sortir de prison, me voilà de nouveau libre à pouvoir sentir le vent sur ma peau. Je suis en liberté surveillée, je ne peux pas faire le moindre petit pas sans qu'un type me colle aux basques, quant à quitter le pays pour les vacances je peux faire une croix dessus. Sortir plus tôt m'a permis de pouvoir tendre les bras sans toucher les murs, mais ça m'oblige à devoir travailler pour la société. Je n'ai pas vraiment le droit d'avoir un job à moi, alors j'enchaine les petits boulots. Tout ça dans le but de payer ma dette ! Je dois faire un tas de choses inutiles comme ramasser des feuilles mortes, garder le chat de la voisine ou encore laver les carreaux. Bref, c'est pas l'extase mais quand j'aurais fais assez d'heures pour contenter tout le monde je pourrais me trouver un travail qui me convient. Et enfin je pourrais toucher de l'argent et m'en mettre de côté.

parle-nous de toi.

Avant l'accident j'étais quelqu'un de brillant. Mes parents m'ont donnés une éducation morale et des valeurs que j'appliquais à la lettre. J'étais du genre avenant, j'allais vers les autres et aimait faire connaissance avec tout le monde. J'étais un chic type, toujours souriant et entouré d'un tas d'amis. On disait même que j'étais populaire, mais je crois que c'était surtout mon nom qui faisait ça. Je ne m'étais jamais considéré comme quelqu'un d'important, j'allais le devenir plus tard mais je me contentais d'être Yoon Ihn Kyang, un chic type promus à un bel avenir. J'étais passionné par mes études, je pensais qu'être quelqu'un de sérieux m'aiderait à avancer et être quelqu'un de bien. J'étais fidèle en amitié et en amour. Pendant des années j'ai aimé la même fille...

Et puis il y a eut ce soir là... J'ai passé deux ans en prison, et croyez moi ça change un homme. Je devenu amer, presque aigrit et en colère contre tout. Je me suis forgé un caractère à toute épreuve, comme si plus rien ne m'atteignait. Je me fous de tout, je ne crois plus en rien et je suis devenu quelqu'un de passif. Je n'ai plus d'amis, tous m'ont lâché. Je me contente de faire ce qu'on me demande parce-que je n'ais pas le choix, mais je me rebelle sans cesse et je ne suis jamais heureux. En fait je suis devenu l'ombre de moi-même. Je ne savais pas qu'un homme pouvait contenir autant de rage en lui.

toi, dans la vraie vie.

Pseudo/prénom : Ninis
Âge : 23 ans
Présence :7 sur 7 jours.
Comment es-tu arrivé ici? : c'est le Père Noël qui est venu m'en parler
Célébrité : Yong Jun Hyung [Beast] ▶ Yoon Ihn Kyang
Groupe désiré : je me cherche un emploi
Code du règlement : validé ❁

Autre : ♥

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