Tout avait commencé ce jour où j’avais vu cette pub dans le métro. Une télévision de 60 pouces mais avec une meilleure qualité d’images que la dernière. Le fait est que la dernière version se trouvait à être celle que j’avais à l’appart. Nous l’avions achetée quand nous avions aménagés à Paris et une fois installée dans notre salon, c’était le début d’une longue histoire d’amour entre elle et moi. Malheureusement, je venais de trouver mieux qu’elle dans le métro. Je devais donc rompre avec ma vieille tv désuète.

Le soir, une fois arrivé chez-moi, j’avais annoncé la triste nouvelle à Myung Hee lors du repas à la table. Sa réplique était allée à contre sens de mon envie. Pourquoi changer de tv alors que celle-ci fonctionne très bien, avait été sa réplique. J’avais donc réfléchi à cela durant toute la nuit. Le lendemain, j’étais assis pour ne pas dire écrasé telle une grosse baleine, sur le sofa et je faisais face à ma vieille tv avec un regard haineux.

« Pourquoi tu t’accroches à moi vieille moche! Meurt! »

Je pris la boite de mouchoirs qui était sur la table basse près de moi et je la lançai en direction de l’écran ce qui fit une égratignure dans le coin en bas à gauche. Un large sourire malicieux se dessina ensuite sur mes lèvres.

[…]

Myung Hee était rentrée plusieurs heures après, lorsque sa journée de cours avait pris fin. À son arrivée, j’avais surgit devant elle en arborant mon plus beau sourire. Je crois bien lui avoir fait peur sur le coup. Je lui appris à nouveau une triste nouvelle.

«J’ignore pourquoi mais la tv ne s’allume plus on va devoir aller en acheter une autre »

Une fois le pied posé dans le salon, Myung Hee devait avoir compris la situation. Étrangement, un soulier et plusieurs autres objets se retrouvaient encastrés dans la télévision. Princesse me regarda et je hochai innocemment les épaules avant de regarder au plafond. Je lui proposai d’aller au Ikea demain pour acheter un nouveau meuble pour la futur plus grosse tv. Et puis c’était samedi demain, alors elle n’avait pas de cours. Myung Hee aimait faire du shopping non? Étrangement ce ne fut pas trop difficile de la convaincre. Ce que je ne savais pas, c’est que nous allions y passer la journée entière…

Le matin, je m’étais réveillé très tôt tel un gamin le jour de Noël. Je m’étais penché vers Myung Hee pour lui donner des baisers dans le cou et ainsi la réveillée à son tour. Je sortais Princesse de ses rêves un samedi à 7h; c’était vraiment cruel. Elle allait me pardonner…

Dès que je fus assuré qu’elle avait ouvert les yeux, je me levai du lit pour manifester mon empressement à aller au magasin. Je lui proposai même de manger là-bas. Résultat, à peine une heure après, nous étions dans l’entrée du Ikea. J’étais cependant affamé donc mon meuble de tv allait attendre encore un peu. Je me pris un café et un muffin suédois qui n’étaient pas très bons. Je me permis donc de piquer le repas de Princesse à quelques reprises. Elle faisait toujours des meilleurs choix que moi. À cette pensée, mon esprit divagua jusqu’à un autre sujet. Je lui appris que je commençais à vraiment aimer Paris, même si Ulsan me manquait. Je lui fis même part de mes quelques progrès que j’avais fait en français en lui citant les mots que j’avais appris.

«Ce qui est encore plus fantastique c’est que le mot Princesse reste la même chose en français. C’est pas vraiment difficile finalement comme langue quand tu as un peu de vocabulaire en anglais! »

Je portai mon café à mes lèvres pour y prendre une gorgée, mais j’avortai le projet en me rappelant qu’il était trop chaud et imbuvable. Je restai donc un instant à fixer ma femme qui avait bonne mine ce matin malgré sa courte nuit de sommeil après une semaine de cours.

« Tu vas être surprise mais j’ai parlé à Eun Ah hier sur internet. Je m’ennuie de pouvoir insulter ton amie. On s’est quand même parlé pendant plus d’une heure. C’est fou ce que la distance peut nous faire aimer des personnes. Mais il y a pas moyen, Hyun Ki ne me manque pas lui! »

En terminant ma phrase, je pensai à Hyun Ae. Il m’arrivait souvent de me laisser tomber à terre dans la cuisine en goûtant à mon café infecte. À toutes les fois, j’aurais tout donné pour aller au Chokollis. J’aurais même enduré une séance de films de Pokémon en autant que je pouvais passer un peu de temps avec ma meilleure amie. C’était sans parler de Kyung Ae. Il avait rompu avec Sun Ae récemment. Ou bien c’était elle qui avait rompu avec lui. Je n’avais pas trop suivi, mais le fait est que je me sentais mal de ne pas avoir été là pour lui. J’étais aussi en colère parce que ça voulait dire que je ne serais pas parrain de si tôt, mais ce n’était pas le principal! Dans le pire des cas, JaeKhun pouvait bien enfanter un enfant et je volerais le titre du plus meilleur parrain.

«C’est quoi les dernières nouvelles que tu as eu d’Ulsan? Tu prévoyais y retourner bientôt? Personnellement, je pensais y passer l’été, mais j’aime trop faire des bubble tea »

J’étais sarcastique. Je n’avais pas le job de rêve et j’étais payé au salaire minimum, mais je ne pouvais pas démissionner car je manquais cruellement d’argent. C’était le prix à payer quand on vit au dessus de ses moyens. Je voulais constamment retourner à Ulsan et me payer une tv de 60 pouces. Je devais supporter les bubble tea. Et puis, ça me tenait bien occupé les jours où Myung Hee avait de l’école. En plus, mon meilleur ami y travaillait avec moi, donc ça rendait le tout moins pénible.

« Tiens, ça me fait penser, je ne t’ai pas encore présentée à mon ami de la job. Oui oui, j’ai finalement réussi à me faire un ami en France! Mais je triche un peu, il est Coréen lui aussi »

J’avais horreur à l’idée de sympathiser avec des Européens. Pas question de parler français, j’étais trop nul! Je m’en tenais aux bases afin de survivre à Paris. Voyant que Myung Hee avait presque terminé de manger, je repris mon café dans le but de peut-être réussir à le caler et le finir. La petite discussion sur Ulsan avait assez duré. Je n’aimais pas trop y penser parce que ça me rendait nostalgique même si la ville ici était géniale. Après tout, c’était impossible de ne pas s’ennuyer de Yeon Hee et Hyun Su! Je n’en avais pas de Padawan ici! Mais j’imagine que pour Princesse, c’était différent. Elle n’avait vécu à Ulsan que deux ans à peine. C’était donc l’heure de bouger! Je proposai à Myung Hee d’aller voir les sofas, car qui disait nouvelle tv, disait obligatoirement nouveau divan! Et puis cette section n’était pas très loin. Je ne tardai pas à trouver un divan qui me plaisait. Il était noir et très long. J’adorais ceux qui formaient des angles pour que je puisse me coucher dans tous les sens et ressembler à une larve. Je m’approchai de celui-ci pour prendre place au milieu. Je l’aimais déjà. Je fis signe à Myung Hee de s’approcher et je la tirai pour qu’elle s’assoit sur moi de sorte à ce qu’elle me fasse face. Fidèle à mes habitudes d’exhibitionniste, je volai un baiser langoureux à Myung Hee. Je fis ensuite oui de la tête.

« Ce divan est excellent, mais est-ce qu’il est fait pour toutes les positions »

Je renversai Myung Hee sur le côté pour m’allonger tout juste au dessus d’elle. Cette position marchait aussi. Eh oui, mes critères de sélections allaient se baser sur le potentiel sexuel du divan.

Pourquoi ? Pourquoi ? Expliquez moi puurquoi et comment on en est arrivée là ? Je m’en rappelle pourtant ! Je m’en rappelle très bien ! Je me rappelle très bien de tout !  Je me rappelle même de la couleur de mon vernis...bon ok c’était la même qu’aujourd’hui mais quand même ! Je me rappelle de ce soir ! On mangeait, un tête à tête, je me rappelle même que c’était un repas simple mais bon, je me rappelle de sa demande je me rappelle surtout de ma réponse.
C’était bien comme ça que cela c’était psssé, il est venue me proposer son idée d’acheter une nouvelle télévision. Bien évidemment ma réponse avait été d’une logique évidente : Non. Pourquoi ? Parce que celle que nous avions fonctionnait à merveille et n’avait aucun besoin d’être changer pour une autre.
Et voilà en y repensant je comprend mieux comment on en était arrivé là. C’était presque comme lui avoir donné le conseil de saboter l’ancienne tv pour en avoir une nouvelle. Car oui c’est ce que Nich a fait.

«J’ignore pourquoi mais la tv ne s’allume plus on va devoir aller en acheter une autre »

Il faisait son innocent mais on savait tout deux que cette maison ne possédait pas des champs magnétiques qui poussaient les objets à venir s’encastrer dans la télé. Voilà au fond c’est moi qui avait envoyer notre jolie télé à la poubelle. C’était de la faute de cette foutue publicité et de la mienne. Sachant déjà sa victoire Nich était déjà tout excité et imposa qu’on y aille le lendemain soit aujourd’hui.
Nich debout à 7h tout excité chose qui n’arrivait que très mais alors très rarement. Juste le fait qu’il soit debout avant moi était quelque chose d’impresionnant.  Il en avait même profiter pour me réveiller. Cela m’indiquait déjà une très longue journée.  Par contre j’avoue que le réveil avait été loin d’être désagréable. Par contre je ne savais pas que cela engendrerait que j’allais devoir manquer mon précieux petit déjeuner à la maison pour un petit-déj moyen au Ikea oui il me la dit mais bon. M’enfin à cette journée j’y voyais un bon point cela allait etre une journée en amoureux comme je les aimes.

En moins de temps qu’il en a fallut pour y penser nous nous retrouvions à la cafét du ikea, Nich avait pris ce que je qualifierais de gateeau douteux avec un café et de mon côté j’avais pris un brownie un croissant et un café aussi. Ce qui semblait douteux au visuel devait l’être aussi au goût puisque Nich ne tarda à venir picorer dans mon brownie.
Au cours de ce délicieux petit déjeuner Nich m’apprit des choses qui m’ont fait sourire comme le fait qu’il commençait à vraiment aimer Paris et il me même partager ses progrès en français.

«Ce qui est encore plus fantastique c’est que le mot Princesse reste la même chose en français. C’est pas vraiment difficile finalement comme langue quand tu as un peu de vocabulaire en anglais! »

Il n’avait pas tort, j’étais totalement d’accord c’est même l’anglais qui parfois m’aider quand j’oubliais un mot en français car il y avait une chance sur deux que les français utilisent ce mot en anglais aussi.

«C’est quoi les dernières nouvelles que tu as eu d’Ulsan? Tu prévoyais y retourner bientôt? Personnellement, je pensais y passer l’été, mais j’aime trop faire des bubble tea »

Rien qu’a son intonation je savais bien qu’il se moquait de moi. Je répondis simplement que j’avais peu de nouvelle excepté celle de mon père et de Eun Ah mettant la faute sur mes faux amis qui me contactait jamais. Oui j’aurais pu faire l’effort moi mais j’avais pas envie.
J’approuvais aussi l’idée qu’il y aille passer l’été en précisant bien que je ne savais pas si je ferai pareil ou non. Oui j’avais toujours de longue réfléxion au sujet de revenir sur Ulsan ou non. Mais j’aimais de moins en moins quand Nich partait et que je restais ici.

« Tiens, ça me fait penser, je ne t’ai pas encore présentée à mon ami de la job. Oui oui, j’ai finalement réussi à me faire un ami en France! Mais je triche un peu, il est Coréen lui aussi »

Haaa ça c’était une bonne nouvelle ! Je n’arrivais même pas à cacher mon impatience j’avais vraiment hâte de le rencontrer un jour surtout si c’était un coréen c’est certain qu’on se connaitrait mieux ! Nich se faisait des amis s’il avait des attachement à Paris c’était parfait ça pourrait me servir d’argument pour plus tard.

Quand j’eus terminer de manger Nich ne tarda pas non plus et ont pris la direction des sofas car selon la logique de mon mari une nouvelle télé c’est aussi avoir un nouveau sofa. Heureusement qu’il n’avait pas mis le canapé en pièce lui aussi !
Nich trouva son bonheur sur un canapé d’angle; très vite il m’attira contre lui et un long baiser langourueux s’en suivit.

« Ce divan est excellent, mais est-ce qu’il est fait pour toutes les positions »

Il me renversa et vint se placer sur moi.
A vrai dire dans cette position, que j’avais expérimentée plus d’une fois, je m’étonnais d’avoir l’impression de rougir. J’étais bizarre aujourd’hui sérieusement. Pour me reprendre je rapprochais Nich encore plus près qu’il ne l’était pour l’embrasser amoureusement puis me redressait pour pouvoir le mettre sur le dos.

« C’est vrai que je sens qu’on va pouvoir faire plein de folie dessus. Je vote pour le prendre !»

Le point un tantinet sans gêne des français me plaisait dans ces situations. A Ulsan c’est certain que même la sécurité nous aurait demandé de nous séparer. J’invitais Nich a m’enlacer puis tout en souriant je reprenais possession de ses lèvres. Je crois bien que c’est cette chaleur qui venait en moi qui me confirmait que je l’aimais toujours autant si c’est même bien plus si je me rapporte à la dernière fois où j’ai fais le bilan sur mes sentiments.

Je me redressais brusquement en pokant son ventre. Le canapé était très bon, dans cette lancée autant refaire la maison non ? Ou faire mine de la refaire du moins.

« Et si on en profitait pour s’acheter une nouvelle table ?»

J’y ajoutais mon petit sourire en coin en commençant à regarder tout autour. A la place de choisir la table je proposais de choisir une nouvelle baignoire ou un nouveau lit.

« Ou on peut même refaire la cuisine pour qu’elle soit aménagé pour qu’on puisse le faire dans tous les coins comme on le faisait à Ulsan.»

J’avoue que cela me manquait...cruellement même ! J’avais l’impression qu’avant qu’on arrive à Paris on le faisait bien plus souvent, la cadence avait un peu diminué et c’était majoritairement ma faute. Est-ce vraiment qu’une impression ?

Je me retournais vers mon mari en le regardant dans le détail de la tête au pied. Il n’avait pas l’air de très mauvaise humeur, c’était même le contraire. De totue manière il n’avait pas le droit d’être de mauvaise humeur ! Ha ca non !

« C’est vrai que tu commences à te plaire à Paris ? Tu ne regrettes pas d’avoir accepter de me suivre ?»

Allez savoir...pourquoi j’aimais tant essayer de casser les bonnes ambiances. Je lui fis signe de laisser tomber, à vrai dire la réponse n’était pas bien importante.
J’attrapais le bras de Nich pour l’attirer sur un matelas et monter sur lui.

« A ton avis ce matelas est mieux que celui à la maison ou non ?»

Comme j’étais d’humeur joueuse je me levais pour aller m’allonger sur le matelas à côté et regardait Nich en souriant.  

«Devine ce que j’ai envie de faire ? Si tu trouves on le fera ensemble. »

A vrai dire excepté Nich j’avais envie de chocolat. Dans la situation actuelle il fallait qu’il trouve le chocolat. S’il trouvait que j’avais envie de chocolat peut être bien que j’envisagerai de le manger lui avec du chocolat.
Han je comprenais ce qu’il se passait ! J’avais les hormones en surchauffe ! Peut être que mes menstruations aller venir dans la semaine ou celle d’après. C’est bien la seule chose qui pouvait expliquer cette envie soudaine ou bien c’était seulement Nich en lui même qui me mettait dans tout mes états.

« Nich je t’aime !»

Comme une enfant je ne lui laissais pas le temps de comprendre ou de se redresser et revenait au dessus de lui pour le couvrir de baiser.
Question comportement difficile à suivre j’étais championne ! Et ça me plaisait !  Quand le baiser s’intensifiait au point que mes battements s’accèlerent je mis fin à l’échange en lui rappelant qu’on devait acheter sa superbe nouvelle  télé qui avait valu à l’ancienne un fin difficile. Et c’est dans une gaieté inexplicable que je marchais vers le rayon multimédia en portant squand même attention à savoir si Nich me suivait bien. Je me rapprochais d’un vendeur proche des télés en lui explicant avec des signes la télévision que l’on voulait parce que entre toutes ces télés j’avais du mal à distinguer celle que Nich voulait. En y réfléchissant Nich pouvait bien la reconnaitre sa tv non ? Je me tournais donc en sa direction

« Alors c’est quoi la télé que tu veux ? Après on va manger une glace ? Ou non...ou si une glace, une banana split ! «

Je m’étais mise a sautiller comme une enfant en tenant son bras puis me calmait optant plus pour les mains baladeuses et le regard charmeur et remplie d’envie. Une belle journée en vue n’est ce pas ?

Non pas que je me considérais comme un salop, mais le choix d’un sofa pouvait s’avérer être crucial. La première raison était bien sûr parce que des rapports sexuels sur un truc pas du tout confortable pouvait rendre nos rapports pas très intéressants. Cela irait se faire paraître sur notre humeur dans la vie de tous les jours et enfin je viendrais à faire une bêtise qui bouleverserait Myung Hee. Résultat, je finirais par dormir sur un sofa pas confortable. C’est tellement important de choisir le bon. Ça peut changer toute une vie!

D’ailleurs, celui-ci n’était pas si pire. Ayant le dessus sur Myung Hee, je voyais bien son potentiel. Ce divan miraculeux arrivait même à faire rougir ma femme. C’était sûrement les lieux publics qui la rendaient ainsi et non le divan. Décidé à en trouver un autre qui lui ferait encore plus d’effets, je m’apprêtai à me relever, mais Princesse m’agrippa pour que je me rapproche jusqu’à ce que nos lèvres se rencontrent. Le baiser fut interrompu quand elle se redressa pour me renverser sur le dos.

« C’est vrai que je sens qu’on va pouvoir faire plein de folie dessus. Je vote pour le prendre!»

Carrément? Moi qui croyais que les femmes aimaient regarder partout et analyser tous les choix possible avant d’acheter. Bref, je pensais que les femmes prenaient un plaisir fou à faire du shopping. Personnellement, j’aurais aimé voir pour un truc en cuir. Ça pourrait être classe. Et paf, je vins toute suite à imaginer Myung Hee nue couchée sur le dit sofa en cuir. Ouep il fallait impérativement aller voir les autres canapés d’abord! Toutefois, sans le savoir Princesse était en train de me faire oublier ma dernière idée quand elle se blottie dans mes bras et qu’elle me vola un baiser. Le premier sofa venait de marquer des points.

Puis, alors que je revenais tranquillement pas vite sur terre, ma fabuleuse femme proposa, un coup partit, de rajouter la table sur la liste des meubles à remplacer. Ahh! Elle savait parler aux hommes! On se leva finalement après avoir attiré plusieurs regards curieux. Le coin cuisine se trouvait tout près des meubles de salon, mais au lieu de tomber amoureuse d’une table, Miss Cho jeta son dévolu sur des baignoires et des lits qu’elle voyait de loin. Elle m’attira avec elle vers cette section tandis que je savais pertinemment ce qui m’attendait. Qui disait nouveau lit, disait refaire toute la déco de la chambre. Les meubles ça m’intéressait, mais pas la tapisserie et les cadres. Il n’y avait aucun potentiel sexuel avec un pot de fleur. Enfin, pas dans mon cas.

«Ou on peut même refaire la cuisine pour qu’elle soit aménagée pour qu’on puisse le faire dans tous les coins comme on le faisait à Ulsan»

C’est vrai que son ancienne maison était quelque chose. En y repensant, nous n’avions pas eu beaucoup de disputes à cette époque de notre couple. Et quand on en avait, ça finissait soit sous la douche, soit dans la cuisine ou encore sur les marches. À croire qu’on n'avait plus de temps pour se parler. L’air dans cette maison était aphrodisiaque tout simplement. Paris avait beau être la ville de l’amour, notre appartement était très sobre. Les occasions n’étaient plus là non plus. Quand ce n’était pas elle qui était fatiguée de sa longue journée, c’était moi. Nous étions maintenant contaminés par le virus du couple qui aime les soirées relaxes devant la tv. Le remède, je ne l’avais pas encore trouvé. Mais ce n’était pas plus grave que ça. Cela nous permettait de se parler davantage.

« … Tu ne regrettes pas d’avoir accepté de me suivre ?»

Ahh oups, mon cerveau venait de capter qu’une partie de la question de Myung Hee. Opération «faire comme si de rien était » était lancée. Elle me demandait si je regrettais de l’avoir suivie. Suivie où? Dans la section des chambres? Dans le Ikea? À Paris? Elle me demandait peut-être si je regrettais d’avoir accepté de l’avoir suivie dans des plans foireux. Peu importe, la réponse avec une fille c’était toujours de lui faire comprendre qu’on regrettait rien tant que nous sommes en sa compagnie. J’allais pour lui répondre, mais elle me fit signe de laisser faire. J’étais sauvé! Et voilà que je faisais la fête dans mon esprit.

La seconde d’après, Myung Hee me prit par surprise en me tirant avec elle sur un matelas qui passait par-là. Puis, elle me demanda mon avis à savoir si j’aimais mieux celui-là ou celui de la maison. Je fronçai les sourcils comme si je prenais un air sérieux pour d’analyser tout ça. J’allais demander à Princesse de faire l’étoile et ainsi faire une comparaison, mais elle m'a interrompu dans mon élan quand elle s’allongea sur le lit.

«Devine ce que j’ai envie de faire ? Si tu trouves on le fera ensemble», me dit-elle en souriant.

Étonnement, j’eus un sourire gêné. J’étais pris au dépourvu de la voir ainsi jouer à la tigresse en plein magasin. Oui, parce que c’était évident ce qu’elle avait envie de faire. On a rarement envie de faire notre rapport d’impôt à deux quand on est sur un matelas. Je me suis donc mis à regarder autour pour ne pas croiser le regard tentateur de ma tigresse de femme.

« Nich je t’aime !»

Je retournai vivement la tête vers elle pour la regarder dans les yeux. Toute suite après sa phrase, elle ne me donna pas le temps de répliquer. Elle se jeta par dessus moi et elle se mit à tester en quelque sorte le potentiel du matelas et elle goûta à mes lèvres. Je dois avouer que Myung Hee était très random depuis le début de la journée, mais là ça battait des records. J’étais surpris et c’est pour cette raison que je ne trouvai pas quoi lui répondre. En temps normal, la réponse suivait facilement, mais depuis que j’étais marié à Myung Hee, j’avais développé un esprit critique digne d’une femme. J’avais compris que lorsqu’elle me disait un "je t’aime" aussi aléatoirement c’était pour une bonne raison. Il y avait quelque chose dans sa tête. Non sérieusement je devais me débarrasser de ce mauvais esprit féminin qui vivait dans mon subconscient.

Alors que je prenais de plus en plus goût à notre baiser, elle trouva le moyen cruel de rompre notre échange et me rappela que nous avions le devoir d’acheter une superbe télé. Elle se leva la première du matelas, mais je ne mis pas grand temps à la rattraper. Cette fille allait me rendre fou.

Tel que prévu, on se dirigea cette fois vers le rayon de l’électronique. Myung Hee eu l’initiative d’aller vers un vendeur pour lui poser des questions. Je ne la remercierais jamais assez de m’éviter d’avoir à parler français. Je la laissai donc faire jusqu’à se qu’elle se retourne vers moi. Quoi? Il y avait un problème?

«Alors c’est quoi la télé que tu veux ? Après on va manger une glace ? Ou non...ou si une glace, une banana split! »

Avait-elle consommée du speed pour le petit-déj? Je fis abstraction de ses dernières paroles et je me tournai vers les nombreuses télévisions pour trouver la mienne. Ce ne fut pas très long, elle était mise en valeur au début de la section. Je la pointai en souriant comme un gamin à Noël. J’allais avoir ma tv! Enfin…c’est ce que je croyais. Le vendeur se tourna alors vers ma femme avec un air confus et il se mit à dire des mots qui ne figuraient pas dans mon vocabulaire francophone encore. Mais ses gestes de mains je les compris très bien. Myung Hee me confirma ce que je craignais. Il n’y en avait pu en magasin et la prochaine livraison irait à vendredi. Baissant les épaules en signe de déception, je regardai la tv en démonstration avant de la pointer.

« Pis elle, je ne peux pas l’avoir? » dis-je complètement anéanti

Le vendeur désigna une égratignure dans le coin et ça m’enleva complètement l’envie de la prendre. Je fronçai les sourcils et je soupirai. J’avais l’impression qu’on venait de m’annoncer un décès. Sans rien dire de plus, je me trainai les pieds hors de la section multimédia et je errai sans but précis dans le magasin jusqu’à ce que Myung Hee me rejoigne. Je me tournai alors vers elle en faisant la moue.

« Je veux ma tv! »

Sans dire un mot de plus, j’allai m’asseoir impassible sur une chaise à l’une des tables de cuisine. Je pris mon air sérieux en fixant mes mains posées sur la table. Myung Hee ne semblait pas comprendre ce que je faisais je le regardai avant de lui expliquer que le temps était venu de parler de budget. Je l’invitai à prendre place à l’autre bout et je continuai la discussion. J’ai attendu qu’elle s’exécute, puis je continuai.

« Puisqu’il n’y a pas de tv, ça nous fait de l’argent en surplus. Je sais qu’on pourrait se payer des vacances, mais faudrait se serrer la ceinture. Les enfants sont rendus vieux. L'ainé va vouloir conduire bientôt et le plus jeune veut aller étudier au privé. Pis c’est sans parler du fait que nous n'avons pas placé beaucoup d’argent pour notre retraite imminente »

Je relevai les yeux vers Myung Hee en gardant mon air sérieux. Intérieurement, j’étais dévasté à l’idée de ne pas rentrer avec ma grosse tv dans mon appart ce soir, mais je préférais en rire. Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, je repris la parole pour lui demander ce qu’on allait donc faire de cette somme. Ce qui était marrant dans tout ça, c’est qu’en deux ans de vie commune avec Myung Hee, je n’avais jamais eu de discussion du genre. Le budget était la moindre de nos préoccupations. Nous avions derrière nous deux papas fortunés. On avait donc toujours fuit la réalité de l’argent. C’était bien connu que les discussions sur l'argent causait la destruction des couples.

J’écoutai attentivement sa proposition avant d’en lancer une à mon tour. Me levant précipitamment, je marchai les quelques mètres qui nous séparaient l’un de l’autre et je la saisie par la taille.

« Nous pourrions avoir un troisième enfant » dis-je avant de l’embrasser

Je l’entraînai ensuite derrière le mur unique de notre nouvelle cuisine et voilà, nous étions arrivés dans la chambre du bébé.

« En plus, nous avons déjà une chambre pour cela »

Je rajoutai cependant qu’il faudrait que ça soit une fille au vue des couleurs de la literie. Je fis un long discours sur l’importance de voir grandir nos enfants et à quel point la paternité est quelque chose de fabuleux. Cela me prit tout le courage du monde pour ne pas éclater de rire. Je continuais mon jeu en prétextant qu’un bébé ça serait plus divertissant qu’une soirée télé. Malheureusement, malgré toute ma volonté d’être crédible dans mon personnage du bon père, je ne trouvais pas d’avantage à avoir un bébé au lieu d'un téléviseur. Je débarquai donc complètement de mon personnage avant de retourner en direction du département du multimédia. Ma prochaine tv n’aurait pas besoin d’une gardienne elle! À mi-chemin, je me retournai et je vis Myung Hee complètement confuse toujours appuyée contre le berceau. Je venais de changer d’avis. Je ne voulais pas une autre tv. Je voulais celle qu’ils n’avaient pu en stock. Je ne voulais pas d’un bébé et encore moins d’une fille. Mais qu’est-ce que je voulais?

Mon sourire revînt instantanément quand je vis les douches. Si Myung Hee était une admiratrice des baignoires, moi je préférais les douches. De plus, celle que je convoitais à l’instant possédait deux jets. À l’appart la nôtre était minable et n’avait qu’un jet. J’avais trouvé ce que je voulais. La dure réalité vînt me frapper cependant quand je réalisai qu’il faudrait que je l’installe et que je doive m'amuser dans la tuyauterie. Je me retournai vers ma femme et je croisai du même coup mon reflet dans le miroir derrière elle. Encore une fois, un sourire s’afficha sur mon visage. J’aimais me voir dans une glace.

« Tiens tu voulais une glace toute à l’heure? »

Je pointai le grand miroir avant de commencer à poser comme si je me prenais en photo. J’attirai Myung Hee contre moi afin de la prendre en photo. L’instant d’après, la photo de nos deux magnifiques visages se retrouva sur Facebook avec pour titre le couple Ikea. Quelques amis commencèrent à aimer la photo ce qui me fit croire que j’avais des amis insomniaques. Ils ne dormaient pas à cette heure? Étrangement, il y eu trop de « like » pour une photo aussi banale et je vins à me soucier de mon look dessus. Je la regardai durant de longues secondes, puis j’en vins à une conclusion importante.

«Je suis plus photogénique que toi »

Sa réplique ne se fit pas attendre et elle m’enleva le téléphone des mains pour regarder le cliché. Bien sûr, elle n’était pas d’accord. Elle se trouvait plus jolie tout comme je me trouvais plus classe.

« Non mais tu dois l’admettre que tu es moins belle … »

Et voilà je venais de lancer un lourd débat entre deux êtres narcissiques et accro à leur apparence. Je savais déjà qu’il n’y aurait pas de vainqueurs. La seule chose à éviter c’était de ne pas prendre cette compétition au sérieux, sinon je savais que j’aurais le droit à une de ses crises légendaires et donc au sofa cette nuit.

Bref, après plusieurs heures à tourner en rond dans le Ikea, nous avons finalement remis les pieds dehors en fin d’après-midi. Nous avions en tête d’acheter tout plein de meubles et de refaire pratiquement tout l’intérieur de l'appartement. La mission première était surtout de trouver ma tv. Au final, nous étions ressortis les mains vides. Le seul achat que nous avions fait était ce miroir qui nous rendait incroyablement gorgeous! Mais…nous l’avions fait livrer. Ben oui, il ne fallait pas avoir les mains occupées puisque j’avais décidé de faire plaisir à Princesse...

« Direction banana split? » demandai-je en lui souriant

Spoiler:

Nich arpenta les rayons avant de pointer la télévision qu’il voulait. Malheureusement pour lui cette TV avait été victime de son succès et c’est un peu dans l’embarras que le vendeur m’annonça que cette télévison n’était plus disponible pour cause de rupture de stock.
Le visage déçu de Nich ne m’échappa pas et son hochement d’épaule confirma sa déception.
J’étais déçue aussi sur le fait qu’on avait enfin que Nich ait cassé la TV pour finalement ne pas en récupérer une nouvelle.

« Pis elle, je ne peux pas l’avoir? » dis Nich avec peut être une lueur d’espoir.

Et comme pour enfoncer le clou, le vendeur montra le petit défaut que comportait la tv ce qui en empechait sa vente. Puis sans trop de surprise Nich fit un caprice, léger comme un enfant contrarié. Je le perdis de vue à peine quelques minute durant lesquelles j’avais demandé au vendeur si c’était possible d’être prévenu quand la tv serait de nouveau en stock. Le temps de me retourner que Nich avait disparu.
Allez savoir je partie à sa rechercher au lieu de rester immobile à me fâcher parce que monsieur m’avait abandonné puis je n’ai pas eue trop de difficulté heureusement.

« Je veux ma tv! »  me dit-il lorsque je fus à sa hauteur.

Il faisait la moue, il était adorable. Il ne dit rien de plus et alla s’asseoir à une table au hasard en exposition. Il avait un regard sérieux, à croire que de ne pas avoir cette tv l’avait vraiment touché au plus profond de lui même.
Il expliqua qu’il était temps que l’on parle budget ensemble. J’étais confuse. Il m’invita à m’asseoir face à lui ce que je fis avant qu’il continue dans son explication.

« Puisqu’il n’y a pas de tv, ça nous fait de l’argent en surplus. Je sais qu’on pourrait se payer des vacances, mais faudrait se serrer la ceinture. Les enfants sont rendus vieux. L'ainé va vouloir conduire bientôt et le plus jeune veut aller étudier au privé. Pis c’est sans parler du fait que nous n'avons pas placé beaucoup d’argent pour notre retraite imminente »

Ok bon le début ca va je gère mais attend quoi ? Les enfants ? Quels enfants ? De quoi il parlait ? Ha...il délirait encore, a y penser j’en ris. Je suis sur que la frayeur s’était lu sur mon visage mais j’espèrais quand même que ce ne soit pas le cas.

Il releva la tête vers moi et je cessais de rire. Il continua en me demandant ce que l’on comptait de cette somme importante. Je lui proposais d’acheter une maison plus grande pour qu’elle puisse accueillir plus d’enfants encore et ainsi être totalement comblé.

Il se leva tout d’un coup, se rapprocha de moi et me pris par la taille.

« Nous pourrions avoir un troisième enfant »

Il me vola un baiser et m’entraina dans la chambre d’à côté qui était une chambre pour petite fille.

« En plus, nous avons déjà une chambre pour cela »

J’eus de nouveau un sourire en observant la chambre dans le détail avec ses jolis petits rideaux et le papier peint qui n’était pas loin de celui que j’avais autrefois. Nich ajouta qu’en vue de la déco cela serait mieux que ce troisième enfant soit une fille. Et là j’eus la vision d’une petite fille la notre, celle qui aurait du caractère comme sa maman les traits de son papa et des miens a la fois, un sourire à tomber et qui m’empruntais mes vêtements en cachette et là je fus refroidit. « Ce sera encore une qui confondra ma garde robe avec la sienne ! Ha ca non !» pensais-je avant de retourner sur ce que Nich me racontait.
Il en était à l’importance d’être père de voir ses enfants grandir...il partait dans un grand délire en quelques mots. Il rajouta que le bébé serait bien plus divertissant qu’une soirée télé. Mais de ce que j’ai appris l’heure à laquelle nos soirées commence le bébé est sensé dormir...et regarder un bébé dormir c’est pas divertissant c’est soporifique.

Puis tout d’un coup il décida de revenir sur nos pas puis à mi chemin il remarqua à quelle point je ne comprenais rien à ce qu’il se passait actuellement. Lui avait un grand sourire, superbe sourire, ce sourire qui me donnait envie de l’embrasser par moment. Puis ce sourire reparti il fit un tour sur lui même avant de me faire de noouveau face et de sourire de nouveau. Il était fou disont..

« Tiens tu voulais une glace toute à l’heure? »

Il me pointa le miroir derrière moi. Effectivement je voulais une glace mais pas de ce type. Nich était parti pour un show devant un photographe inexistant. Par la suite il m’attira contre lui et nous prit en photo ensemble qu’il posta dans la minute d’après sur facebook avec pour titre ‘le couple ikea’. Les «j’aime» ne tardèrent pas ce qui me flatta c’était que nous étions très mignons ensemble selon ses amis.  

Mais dans la visio de Nich c’était tout autre.

«Je suis plus photogénique que toi »

Je retins un soupir avant de contester que je l’étais bien plus que lui et que pleins de photos pouvait le prouver. Je lui prenais son téléphone pour vérifier la photo.

« Non mais tu dois l’admettre que tu es moins belle … »

Je fis les gros yeux avant de me lamenter sur le mari que j’avais qui refusait de voir la vérité en face. J’étais magnifique ! Beaucoup plus classe ! Beaucoup plus belle ! Beaucoup plus photogénique que lui ! C’était un fait !  Voilà un long débat qui se lança d’une humeur bonne enfant heureusement. Un débat pareil aurait pu briser un couple. Imaginons que le partenaire découvrait qu’il était vraiment trop beau pour etre avec un laideron il pouvait bien la quitter sur le champs...moi c’est ce que j’aurais fais. On dit que l’apparence ne compte pas en amour mais elle joue quand même un grand rôle ! Comment peux-t-on faire bien l’amour avec un vrai laideron ?! Ca colle pas ensemble ces deux choses.

On tourna longtemps dans le Ikea en quête de ce que nous pouvions acheter. Mais la mode parisienne c’était pas la même que la coréenne de mon point de vue. On ressorti du Ikea après quelques heures sans TV mais avec un joli miroir qui nous rendait encore plus beau qu’a l’origine.

« Direction banana split? » demanda Nich dès la sortie du magasin

Je sautillais en frappant joyeusement dans mes mains. Je lui dit que je connaissais une super adresse et lui agrippa le bras.
J’avais bavé longtemps devant la vitrine mais je voulais y venir avec Nich et personne d’autre. Parce que quoi de mieux que de partager un grand moment de plaisir avec son mari magnifique qu’on aime.
Durant tout le chemin je lui décrivis comment j’avais fais la connaissance de ce glacier, tout ce que je voulais gouter la bas, à quoi la facade ressemblait enfin tout le fun qu’il y avait là bas ! Après je lu demandais ce qu’on ferait après la glace parce que s’il n’avait pas d’idée moi j’en avais une : cela faisait longtemps que je n’avais pas shoppingé en compagnie de mon époux.

« Han et tu sais ce qu’on devrait faire ? Allez à Disney ! Je veux aller Disney !»  dis-je avec une petite voix d’enfant.

Il semblait que le parc valait le coup d’oeil je voulais constater ça de moi-même.

Tout au long du chemin qui partait de la station métro jusqu’au glacier je sautillais en lui tenant la main. Je marchais devant lui en marchant à reculons en lui demandant de me guider aussi parfois. C’était le bonheur, j’étais joyeuse pour mon banana split et ma future séance shopping. Il ne l’avait pas encore approuvé mais il ne me résistait j’avais les bons atouts.

Arrivé au glacier on s’installait à des sièges qui donnaient vu sur dehors. Sur la carte je vis la photo de ma future glace et c’est toute joyeuse que je disais au serveur ce que je voulais. Je laissais Nich dire le reste de la commande pendant que je rêvassais.

« Et si on se remariait en France ?»

J’étais très sérieuse et avait des étoiles dans les yeux en disant ça. Puis je rajoutais qu’on devrait déménager ou faire un tour du monde et se déclaré notre amour partout. Puis je mettais toute ma fougue sur la faute de la future dose de sucre que j’allais ingurgité.
Puis je regardais tendrement Nich.

« En 1 an regarde comment on a changé c’est beau non ? Un jour je te donnerai les enfants que tu veux tant.»

Je lui fis un grand sourire et je lui ai dit que je lui en ferai 5 qu'il devrai aimer et chérir pendant que moi j'irais voir les beaux papas qui tomberont sur mon charme. Je lui tira la langue lui montrant que je me moquais de lui avant de lui demander sérieusement.

« On va faire du shopping après ?»

Non mais je n’étais-tu pas le meilleur mari au monde. C’est sûr que oui! À en voir Myung Hee qui sautillais de joie, je pu me féliciter mentalement d’être tellement parfait et de connaître tous les désirs de ma femme. J’étais fantastique tout simplement. Elle m’agrippa le bras pour qu’on se mette en route. Sur le chemin, je n’eus pas à alimenter la conversation, car Myung Hee le faisait toute seule. La façon dont elle décrivait le glacier semblait être incomparable. Elle avait des étoiles dans les yeux pendant qu’elle se rappelait l’allure de la vitrine. Elle était émerveillée à un tel point que je me demandai si elle n’était pas amoureuse de cette boutique; ça ou bien elle était sur le speed.

Même si nous étions encore assez loin de la crèmerie, Myung Hee me demanda ce que je voudrais faire après notre gourmandise. Je reconnaissais bien là le caractère des Cho à toujours tout prévoir d’avance. Je souriais à cette pensée. Je n’eus pas trop le temps de réfléchir à ce que je voudrais faire ensuite que déjà ma jolie Parisienne d’adoption proposa qu’on se fasse un Disney parc un jour. Devais-je lui dire que la voix de gamine qu’elle avait pris à cet instant me rappelait celle de Hyun Ae quand elle jouait au poussin plus adorable que tout? Non, évitons de faire le rapprochement. Myung Hee était de bonne humeur, il ne fallait pas gâcher ça.

Après une jolie promenade dans des champs de fleurs (ouias c’est l’impression que j’avais en regardant Myung Hee gambader tel un pony), on arriva devant le commerce du glacier. J’étais content d’aller me bourrer la face et de payer pour qu’on me rendre gros! Je suivi Myung Hee jusqu’à une place près de la fenêtre et je cherchai dans les menus ce que je voulais. Le choix de ma femme semblait déjà être fait depuis longtemps et c’est avec une joie démesurée qu’elle l’indiqua au serveur. Quand on la mettait dans ce genre d’endroit, elle retombait en enfance. Je ne l’avais pas connue quand elle était gamine, mais ça devait ressembler à ça. Fidèle à mes habitudes, je pris un simple blizzard au chocolat. Si je paraissais rationnel en demandant le format le plus petit, je le fus moins quand j’exigeai des suppléments de biscuits oreo, de m&m et de brownies. Le serveur quitta notre table en comprenant sans doute que j’aimais le chocolat.

« Et si on se remariait en France ?»

Euh hein!? Je tournai la tête vers Myung Hee en ne cachant pas ma surprise. Les trucs de remariage c’était pour les couples de 50 ans. Or, nous on venait tout juste de fêter notre un an d’union. Mais au vu de la constellation d’étoiles qu’elle avait dans les yeux, je ne voulu pas la contrarier ou la décevoir. Je continuai passivement à l’écouter de ses projets de vie tel que faire le tour du monde pour se marier partout. Savait-elle que je gagnais à peine 10E par heure? Je crois plutôt qu’elle allait m’envoyer des cartes postales de ses voyages. J’avais au moins les moyens de payer pour des timbres.

« En 1 an regarde comment on a changé c’est beau non ? Un jour je te donnerai les enfants que tu veux tant.»

Ça elle pouvait le dire! Je pouvais facilement me rappeler de cette journée durant laquelle nous avions parlé de la possibilité d’arrêter nos cachoteries et devenir un couple. Cela avait semblé inconcevable pour nous deux. En y repensant, je réalisai que notre relation avait évoluée très vite et c’était surprenant compte tenu que nous étions tous les deux très immatures et impulsifs à cette époque. On aurait dû avoir peur de s’engager.

C’est le sourire de Myung Hee qui me sortit de mes pensées. Elle continua en me faisant part de son intention de me donner 5 enfants que je devrais chérir pendant que elle, elle irait draguer les jeunes papas des amis de nos kids. Pff, Myung Hee ne changerait jamais. Sa déclaration me faisait rire néanmoins. Elle me tira la langue et je lui retournai la pareille. C’était un jeu qui pourrait jouer à deux. Des jolies mamans aussi ça devaient exister…

« On va faire du shopping après ?»

Ça m’ennuyait de l’avouer, mais faire les magasins n’étaient pas une mauvaise idée. J’avais un besoin plus qu’urgent de nouveaux vêtements, mais ça devait faire un an que je me disais ça. De toute façon, je doute fort qu’avec Myung Hee j’allais avoir le temps de magasiner pour moi. Elle pourrait passer des heures à vouloir des robes, des sacs à mains, des souliers, des bijoux et j’en passe! Et une fois qu’elle avait fini, généralement j’en avais marre et je voulais partir. Nos crèmes glacées arrivèrent alors que j’approuvais finalement son idée d’un hochement de tête.

En voyant le dessert de Princesse se déposer devant elle, j’eus un regard accusateur à son endroit. J’attendis que le serveur reparte avant de la traiter de perverse tout en fixant son banane split. Toujours dans la mentalité de la narguer, je lui avouai que je la trouvais ravissante ces derniers temps surtout depuis que j’avais l’impression qu’elle avait maigri.

« hum…dommage, tu vas tout reprendre tes calories avec ça! »

Voilà comment je faisais pour annuler un si beau compliment. J’eus le droit à un coup de pied sous la table, mais rien de très méchant. Je devais cependant penser à me taire, puisqu’elle pouvait se montrer très rancunière quand elle le veut. Avec détermination, je plantai ma cuillère dans mon blizzard et je savourai la première bouchée. S’en suivi du concours de celui qui avait pris la meilleure glace. Je poussai la mienne vers Myung Hee pour qu’elle confirme que j’étais un dieu dans ce qui attrait de choisir quelque chose de sucré.

Le débat dura jusqu’à ce qu’on eu fini tous les deux de manger. Elle refusait de l’admettre, mais je savais que c’était moi qui avais gagné. Comme convenu, on quitta la boutique afin d’aller satisfaire les envies dépensières de Myung Hee. Pour faire changement, on opta pour le centre-ville plutôt que les gros centres d’achats. Il faisait beau dehors et je devais entretenir mon bronzage parfait. Le premier arrêt stop fut sans surprise celui d’une boutique de souliers. Une paire de talons hauts dans la vitrine avait gagné le cœur de Princesse. Nous étions rentrés et elle agressa presque un vendeur pour qu’on lui apporte cette paire dans la bonne pointure. Un coup de cœur de shopping pouvait rendre Princesse très…princesse. On lui apporta une boîte avec la paire de talons et dès qu’elle y glissa ses pieds, le vendeur se mit à la complimenter et lui dire à quel point ça devait avoir été fait pour elle. Subtilement je tournai la boîte pour y voir le prix sur le côté. Au prix qu’ils étaient, je comprenais mieux pourquoi ce vendeur se montrait insistant. Sans rien dire, je m’éloignai de Myung Hee pour aller voir les chaussures d’hommes pendant qu’elle s’amuserait à se faire complimenter grâce à ses goûts luxueux. L’envie de poser un commentaire était présente, mais je me disais que Myung Hee était assez mature pour décider quoi acheter ou ne pas acheter.

D’ici, j’entendais encore le vendeur gaspiller sa salive. Il n’avait pas besoin de dire à ma femme à quel point elle était ravissante. Elle le savait déjà. Ça me faisait rire de le savoir en train de s’époumoner pour rien. J’eus cependant le malheur de prendre un modèle de soulier sur un présentoir par réflexe et aussitôt un second vendeur vînt à ma hauteur pour me demander ma pointure. Comme si j’étais apeuré, je redéposai cela à sa place avant de retourner à côté de Myung Hee. L’homme lui faisait essayer cette fois une paire d’escarpins.

«Il est arrivé quoi aux talons hauts les plus fantastiques de tout l'univers? Des escarpins ça te fais pas de longues jambes...»

Je compris là que nous n’allions pas être sortis de là dans les 10 prochaines minutes. Comme de fait, 30 minutes après, Myung Hee essayait encore des souliers. Je devais me montrer impatient puisqu’à nouveau un vendeur vînt me proposer d’essayer une paire ultra confortable. Non, je ne voulais pas de nouveaux souliers! Je me découvrais plutôt petit à petit un passion pour la pyromanie. Ce magasin en feu serait merveilleux.

Princesse doit avoir eu pitié de moi au bout d’une heure, puisqu’elle se décida finalement et pris la paire qu’elle aimait le plus. On retourna donc joyeusement main dans la main dans la rue en quête d’une nouvelle boutique quand je m’arrêtai subitement devant une vitrine. Un chandail rose y était exposé il y avait un joli col en v.

« Me semble que ce chandail serait magnifique sur toi »

Est-ce que c’est mal d’aimer la poitrine de sa femme? En plus, nous n’étions plus à Ulsan alors elle pouvait bien porter des décolletés plus souvent. Le petit rire que eut Myung Hee à cet instant me fit croire que je m’étais mis dans la merde. Sans rien dire, elle glissa sa main sous mon menton pour me faire tourner la tête légèrement sur la droite. Là un mannequin pas de tête de sexe opposé portait le même chandail. Quoi il y avait des t-shirt de couple ici aussi? Myung Hee me tira par le poignet pour qu’on y rentre. Eh merde! Dans quel guêpier que je m’étais foutu? Adieu virilité! Nous aurons eu des bons moments ensemble!

Spoiler:

Un hochement a suffit pour accepter mon idée. Cela me dégota un sourire qui s’élargit à l’arrivée des glaces. Le serveur partit Nich s’amusa à dire que j’étais une perverse. Eh bien oui c’était le cas et j’en ris mais après les fraises dans la chantilly le banana split devait bien être un de mes desserts favoris !

Nich me surpris à me complimenter en me disant que j’étais ravissante ces derniers temps, il flattait mon égo et j’étais touchée par ses mots jusqu’à ce qu’ils viennent au vrai but de ce proto compliment

« hum…dommage, tu vas tout reprendre tes calories avec ça! » 

Comme un automatisme je lui donnais un coup de pied sous la table pour laisser échapper ma contrariété mais cela passa vite c’était Nich je le savais qu’au fond il me trouvais magnifique sinon ce n’est pas moi qu’il aurait fait sa femme. Bah oui ! La complicité ne faisait pas tout ! Ne nous voilons pas la face la beauté y est aussi pour quelque chose ! Notre complicité se présenta de nouveau quand il a fallut déterminé lequel avait le meilleur dessert. J’accorde le fait que le dessert de Nich était très bon mais à côté de mon banana il ne faisait pas le poids ! Et la beauté de ça c’est que même à la fin de notre gourmandise nous n’avions toujours pas céder. Coute que coute nous campions sur notre idée. Mais tout cela se faisait dans la bonne humeur et cela m’amusait plus que tout.

S’en suivit mon sport favoris : le shopping. Nich n’était pas revenu sur sa parole et c’est avec toute ma gaieté que l’on arpenta les rues du centre-ville. Et mes yeux ne tardèrent pas à repérer ce que mes pieds demandaient avec beaucoup de tendresse, je pointais le magasin Nich avant de rentrer avec hâte dedans. Ce qui avait de beau avec les magasins plutôt chic c’est qu’on faisait le moindre effort, les vendeurs étaient à notre service et plus c’était aisé plus les vendeurs étaient aux petits soins. Il ne fallut donc que très peu de temps entre le temps où je demandais la paire et le temps où on me l’apporte.

Le vendeur amena la dite paire sublime dans ma pointure et le coup de foudre fut là. Mes pieds les réclamaient. Le vendeur était d’accord lui aussi j’imagine puisqu’il me sur-complimentait. J’observais de loin Nich pour voir ce qu’il faisait avant de reporter attention sur mes petits souliers. Et le temps de tourné le regard que je pointais une nouvelle paire plutôt belle. Celle la aussi je devais les essayer.
Celle-ci était jolie aussi mais quelques choses clochait et le vendeur m’empechait de voir ce qu’il n’allait pas. Nich revint entre temps près de moi et fidèle à lui-même. Il semblait encore de bonne humeur à ce moment.

«Il est arrivé quoi aux talons hauts les plus fantastiques de tout l'univers? Des escarpins ça te fais pas de longues jambes...»

Je lui tirais la langue avant de regarder de nouveau mes escarpins, je marchais un peu avec pour me faire une idée…J’avais pas des jambes courtes ! Non ce n’était pas ça le problème ! Mais il m’enquiquinait je voyais mes jambes se raccourcirent dans le miroir maintenant ! Je pointais donc une nouvelle paire et retourner m’asseoir pour enlever celle que j’avais aux pieds. S’en suivit une trentaine de paires par la suite. J’avais l’impression que mon vendeur attitré aurait donné n’importe quoi pour ne plus s’occuper de moi. Ce qui attira le regard sur mon mari qui semblait plus tourner en rond qu’autre chose, je pense même que s’il avait cette patience il aurait commencé a compter les carrés que l’on pouvait voir dans tout le magasins. J’optais finalement pour la première paire de chaussures, mon coup de cœur qui n’a pas réussit à se faire battre puis je rejoignais mon mari avant que son cerveau ne craque.

C’est main dans la main que l’on ressorti du magasin avec ma nouvelle paire superbe qui ferait souvent des envieuses que l’on continua notre balade dans le centre-ville. Cette fois-ci c’est Nich qui s’arrêta devant une vitrine. Je fus tellement surprise, c’était vraiment rare que Nich s’arrête devant les vitrines signe qu’il était plutôt intéressé. Puis la raison vint vite.

« Me semble que ce chandail serait magnifique sur toi » 

Un rire s’échappe de mes lèvres car je ne pense pas que Nich avait vu ce qu’il se trouvait sur la vitrine d’à côté soit un mannequin de sexe masculin qui portait pas loin le même haut que la fille mais taillé pour moi. Nich me connaissait assez pour savoir ce qui venait de trotter dans ma tête à cet instant. J’allais acheté ce haut dans la version féminine et masculine !
Je me hâtais à rentrer dans le magasin pour aller récupérer le modèle masculin que je montrait fièrement à mon époux puis opta quand même pour jeter de petit coup d’œil pour moi. J’attrapais deux trois robes et quelques hauts puis revint aux côté de mon mari en lui tendant le haut.

« Tu l’essayes ? S’il te plait ? »

J’y ajoutais mon large sourire auquel on ne pouvait résister et je tirais petit à petit mon mari vers les cabines d’essayages. Je lui disais que j’allais essayer le haut de mon côté aussi pour voir ce que donnerait ensemble mais que si je voyais qu’il ne l’avait pas essayer je lui ferait une crise monumentale qui durerait jusqu’à ce soir !
Je lui tirais par la suite la langue et disparu dans ma cabine.

Le haut m’allait plutôt bien effectivement. Il était décolleté sans trop en montrer juste de quoi l’esprit s’emballer. Je l’aimais bien je suis sur que si je le mettais en compagnie de Nich j’avais de quoi obtenir des choses qui habituellement il serait contre.
Quand je sortis de ma cabine je constatais avec délice que tout pouvait aller Nich même ce haut là. Je le trouvais bien sexy dedans, il portait un haut qui pouvait faire gay et pourtant a coup sur on pouvait savoir qu’il ne l’était pas moi je le savais et certaines vendeuse qui faisaient des aller retour le supposaient aussi.

« Tu sais que tu es cruellement sexy dedans ? »

Je lui fis pas de mon sourire qui se voulait être convaincant puis j’annonçais fièrement qu’on le prenait ! Je voulais voir Nich dans ce t-shirt. Pour éviter qu’il ne change d’avis j’ai attendu derrière la cabine qu’il se rhabille puis j’ai immédiatement récupérer le haut avant de me diriger vers la caisse avec mon sourire en coin.

« Tu sais que je t’aime encore plus quand tu acceptes de subir mes caprices ? Tu verras on fait bien la paire nous deux »

Je doute qu’il ait été très convaincu mais il n’insista pas plus s’avouant peut être déjà battu.

« Hey ! Je pourrais te vernir les ongles ? Ou te faire une joli coupe ? »

Je riais, je n’étais pas sérieuse et je savais bien qu’il était à 200% contre cette idée ses dires et son regard pouvait le laisser comprendre. Je vins lui voler un bisou et posa ma tête sur son épaule. Je le complimentais en lui disant à quel point il était courageux d’accepter de prendre ce haut (même s’il n’a pas vraiment eu le choix) et qu’il arrive toujours à supporter mes caprices.
Après avoir payé les vêtements je ressorti toute joyeuse du magasin j’avais hâte de voir Nich porter ce haut ! J’étais toute excitée rien que d’y penser !

« Tu veux l’enfiler quand aujourd’hui ou demain ? »

Je doute qu’il ait envie de le faire aujourd’hui du coup sans lui laisser le temps de répondre je regardais autour en quête de la nouvelle boutique quand mes yeux se posèrent sur une animalerie qui vendait des accessoire trop mais alors vraiment trop mignon. Sans rien dire je tirais doucement Nich vers la place convoitée où je pense que Doogie et Valentine vont être gâtés mes petits anges à moi.

C’était de ma faute après tout. Je n’aurais jamais dû m’arrêter devant cette vitrine. C’était Dieu qui me punissait de ma luxure. Je n’avais pas le droit de désirer le corps de ma femme apparemment. Je sentais que j’allais avoir mériter le châtiment suprême pour un tel écart de conduite. Le chandail rose m’attendait…

Myung Hee se précipita dans le magasin et je la suivie tel un bon petit chien. Elle avait déjà trouvé le chandail rose et elle me le montrait fièrement. Quelle tactique je devais opter? Celle des yeux piteux ou celle qui consistait à ignorer sa requête. Pas le temps de choisir mon plan d’attaque puisque Myung Hee déviait son attention sur autre chose. Est-ce que ses nouvelles trouvailles allaient me sauver? Je la regardais tomber en amour avec les vêtements pour femme en essayant de me faire discret et qu’elle en oubli les chandails couple. Lorsqu’elle eut les mains pleines, elle se retourna vers moi comme une torpille tête chercheuse et elle me tendis le foutu chandail de la même couleur que Kirby.

« Tu l’essayes ? S’il te plait ? »

Il n’existait pas dans le blanc? Le noir peut-être? Limite le gris j’accepterais. Je regardais là où elle l’avait pris plus tôt et je constatai qu’il n’y avait que cette couleur bubblegum. Je répondis au sourire de Princesse avec mon regard haineux. Je détestais quand elle arrivait à me faire céder. Je me laissai tirer jusqu’aux cabines d’essayage tout en jetant un coup d’œil à l’étiquette pour voir si c’était la bonne grandeur. Et merde, Myung Hee avait prit la taille exacte. Je ne pourrais pas m’en sauver. Abandonned the ship! Je répète, Abandonned the ship!

Avant même que je puisse lui poser la question, ma femme me confirma l’inévitable; elle me ferait une crise énorme dans tout le magasin si je ne l’essayais pas. Puis, elle partit se réfugier dans sa cabine. Je restais là avec mon air dépité sur le visage durant quelques secondes avant de voir une des vendeuses, qui s’occupait de cette section du magasin, en train de rire. Pas besoin de savoir parler le coréen pour comprendre la situation qui donnait une fois de plus la victoire à la femme du couple. Vaincu, je suis finalement rentré dans la cabine.

Je sortis le premier et je m’accotai la tête sur la porte derrière moi en levant les yeux au plafond. Je devais ressembler à Ken version améliorée et asiatique. Je ne voulais pas tomber nez à nez avec un miroir. Quelques secondes après, je vis Myung Hee sortir à son tour. Mes yeux quittèrent le plafond et descendirent…mais ils ne s’arrêtèrent pas là où d’habitude on doit regarder quelqu’un. J’arrêtai plutôt sur son décolleté. J’approuvais ce chandail version pour femme.

« Tu sais que tu es cruellement sexy dedans ? »

J’avais le droit de répliquer que ses seins étaient aussi sexy? Je me gardai un peu de retenu parce que des vendeuses nous tournaient autour et le mot sexy était trop facile à comprendre peu importe la langue. Myung Hee annonça qu’on les prenait. Ça serait la fin de mon supplice je pouvais aller remettre mon chandail à moi maintenant? Je repartis me cacher dans ma cabine sans qu’on ait à me le redire deux fois. En sortant, je fus surpris d’y voir Myung Hee qui me surveillait. Elle me prit le chandail des mains et se dirigea à la caisse. Comment avait-elle fait pour savoir que je m’apprêtais à aller le brûler une fois retiré? Cette fille lisait trop dans mes pensées.

« Tu sais que je t’aime encore plus quand tu acceptes de subir mes caprices ? Tu verras on fait bien la paire nous deux »

Je m’étais accoté contre le comptoir de la caisse pendant que je la laissais remplir sa carte de crédit. Pas question que je dépense une cenne pour ça. Elle avait gagné cette bataille, mais pas la guerre! J’avais déjà comme objectif de le cacher le plus profondément dans mon tiroir une fois arrivé à l’appart. J’étais curieux de voir comment elle allait réussir à me le faire porter.

« Hey ! Je pourrais te vernir les ongles ? Ou te faire une joli coupe ? »

Horreur. Tout mon corps me criait de m’enfuir pendant qu’il en était encore temps. Ce qui lui fallait ce n’était pas un copain, mais une poupée. À la limite j’acceptais qu’elle habille le chien si ça me laissait la vie sauve. Pendant que ça faisait bien rigoler Princesse, je la regardais avec un regard sombre du genre : tu mets ton existence en péril si tu fais ça . Sûrement dans le but de se faire pardonner ses paroles, elle me fit un bisou rapide avant de commencer à me complimenter. Elle avait de la chance que je sois de très bonne humeur aujourd’hui malgré le fait que je n’avais pas ma tv.

Une fois délivré du magasin, on retourna à l’extérieur. Si j’étais un Sims, ma barre de Fun aurait remontée au plus haut et j’aurais un beau losange vert au dessus de la tête. On en avait fini avec le shopping?

« Tu veux l’enfiler quand aujourd’hui ou demain ? »

Euh hein? Certainement pas demain et encore moins aujourd’hui. Pourquoi pas le 30 février prochain? Comme si je n’avais pas déjà assez souffert dans ce monde cruel, Myung Hee me tira une nouvelle fois dans une direction. Quand elle faisait ça c’est parce qu’elle avait vu quelque chose qu’elle aimait. Les paris étaient ouverts. Est-ce que c’était une paire de chaussures? Des bijoux? Encore des vêtements peut-être. Une cinquantaine de pas plus tard, je me retrouvais dans une animalerie. Ah bien sûr j’aurais dû y penser. Il nous fallait un chihuahua pour aller avec nos chandails roses. C’était un incontournable.

Aussitôt le pied posé dans le commerce, un vendeur sauta sur Myung Hee. Je pouvais bien croire qu’il s’ennuie parce que nous étions ses seuls clients, mais je détestais qu’on me harcèle dans les magasins. Je m’éloignai donc la laissant ainsi avec le vendeur. D’où je me trouvais, je pouvais l’entendre draguer ma femme. Sourire en coin, je me marrais parce que le pauvre était pas doué. C’en était presque mignon. Il lui avait d’abord demandé si elle cherchait une petite bête pour rendre sa vie de célibataire moins ennuyante. J’étais donc si invisible que ça? Je devais lui donner l’impression d’être son grand frère. Peu importe, ils continuèrent à converser pendant que je trouvai quelque chose d’intéressant que je pris dans mes mains. Princesse devait sûrement être mal à l’aise face à ce gars entreprenant puisqu’elle vînt me rejoindre. Bien sûr, le vendeur la suivait à la trace. Miraculeusement, il dévia le regard de sur ma femme pour voir ce que je tenais. Il me demanda quel âge avait mon animal afin de mieux me conseiller dans mon achat de laisse.

«Elle a 23 ans c’est un joli petit chat, mais je la perds trop souvent », dis-je en anglais

Je narguais Myung Hee. La laisse rose je la prenais pour elle. Je la rapprochai d’ailleurs de Princesse pour voir si la couleur irait avec son pelage. Myung Hee avait bien compris mon allusion, mais je venais de rendre l’homme confus. Mais le regard de Myung Hee en valait bien le coup. Toujours aussi souriant, j’approchai sa tête pour y déposer un baiser sur son front.

« Moi qui croyais que je serais le premier à avoir droit à la laisse » ajoutai-je cette fois en coréen.

Sans me préoccuper de l’incompréhension de l’homme, je partis dans une nouvelle rangée; celle des cages et des animaux. Un chien encore petit, mais plus robuste que les autres attira mon attention. C’était un Golden Retriever âgé de 8 mois. Myung Hee ne tarda pas à venir voir ma nouvelle trouvaille. Elle passa son bras autour du mien alors que je tournais la tête vers elle. Surprise, le vendeur ne la suivait pu à la trace. J’en profitai donc pour lui présenter le chien.

«Je le prends »

J’étais convaincu qu’à cet instant précis Myung Hee avait une envie meurtrière à mon égard. Elle devait mourir d’envie de me rappeler que nous avions déjà deux animaux à la maison et que c’était elle qui faisait tout. Toutefois je ne voulais pas lui laisser la chance de détruire mes espoirs.

« C’est une femelle golden donc je vais l’appeler Maîtresse. Je vais dormir avec Maîtresse quand tu ne seras pas là, je vais manger avec ma Maîtresse  et je vais faire vivre Maîtresse. Non mais regarde en plus à quel point nous serions beaux ensembles. Son pelage et mes cheveux sont… »

Je ne devais pas finir cette phrase…je voyais bien que l’idée ne plaisait pas à Princesse. À voir sa réaction, je ne pu pas m’empêcher de rire. Je dû la rassurer en lui disant que je n’étais pas sérieux. Pour changer de sujet, je lui demandai ce qu’elle avait l’intention d’acheter dans le magasin. Mine de rien, je me laissais trainer les pieds de plus en plus et je rêvais de pouvoir relaxer sur mon vieux canapé laid avec une bière à la main. Je la mis donc en garde qu’après ce magasin c’était fini pour aujourd’hui le magasinage parce que sinon ce soir j’allais rejoindre le monde des rêves précipitamment vers 21h.

Alors que nous faisions le tour rapide de l’animalerie, je réalisai quelque chose d’affreux. J’avais pu de tv puisque j’avais balancé des trucs dans l’écran. Comment allais-je regarder le foot? Un sourire sournois se dessina sur mon visage.

«Mon amour, que penserais-tu d’aller dîner au restaurant ce soir? Ça te donnerait congé de cuisine et ça rendrait cette journée en ta compagnie encore meilleure… »

Quoi, je n’étais pas correct de la manipuler de la sorte dans le seul but de la tirer à un restaurant qui présente le match de foot? Pour ma défense, elle n’était pas correcte non plus de m’obliger à porter du rose quand elle est consciente que 95% de ma garde-robe comporte que du blanc ou du noir. Après tout c’est ça l’amour : Obliger l’autre à faire ce qu’il ne veut pas.

Contrairement à ce que j’aurais pu penser Nich ne fit aucune réflexion sur le fait que cela faisait des heures que l’on faisait les magasins. Ni même un soupir ! Il n’a pas demandé ce qu’on allait faire !  Rien ! Pendant un instant je me suis dit qu’il s’en foutait puis j’eus un petit sourire en me disant qu’il devait être soit bien trop fatigué soit bien trop de mauvaise humeur pour réagir.

A peine nous étions rentré dans l’animalerie que le vendeur vint à notre rencontre. En voilà un vendeur dévoué ou qui manquait cruellement de compagnie. M’enfin il nous demanda ce que nous étions venus cherché mais Nich en profita pour s’éclipser discrètement me laissant seul avec le vendeur qui n’était pas vraiment à mon gout. Par contre sans étonnement je correspondais au sien et sans étonnement il se mit à me draguer aussi maladroitement que les hommes avaient pour habitude de le faire.
Le vendeur me demanda si je voulais un petit animal pour rendre mon célibat moins ennuyeux, et je me fis un plaisir de lui répondre que j’en avais déjà deux petites bêtes adorables à la maison, j’étais même prête pour déblatérer longtemps sur le sujet ce que je m’apprêtais à faire d’ailleurs avant qu’il ne me décrive ses deux chiens à lui. Puis il continua sur l’idée de deviner quels animaux je pouvais avoir car selon l’animal est à l’image de son maître. Je n’étais pas sur de comprendre s’il venait d’insinuer que j’avais une tête de chat ou de chien…quoiqu’il en soit je n’avais pas la tête d’un animal ! Je mis vite fin à ses recherches en lui disant que j’avais un chat et un chien et qu’ils étaient loin de me ressembler puis je me précipitais de rejoindre Nich.

J’aurais tout donné pour qu’il me donne une marque d’affection qui fasse comprendre au vendeur que Nich était mon mari, que je n’étais pas célibataire et que je n’étais surement pas intéressé par un vendeur à la tête de souris !
Bien heureusement le vendeur ne porta plus son attention sur ma personne mais sur la laisse rose que Nich avait prit entre ses doigts. Le business avant tout j’imagine. Le vendeur demanda à Nich quel était l’âge de son animal (du notre ! On vivait à deux c’était nos animaux !)
La réponse de Nich me fit froncer les sourcils.

« Elle a 23 ans c’est un joli petit chat, mais je la perds trop souvent »

Il mit la laisse à côté de mon visage en souriant face à mon visage fermés. Mais j’eus droit à un bisou sur le front ce qui apaisa mon esprit et me rendit le sourire.
Il rajouta en coréen qu’il pensait qu’il serait le premier à avoir droit à la laisse ce qui me fit rire et qui rendit le dragueur maladroit encore plus confus qu’il ne l’était déjà.

Fidèle à ses habitudes Nich continua de faire ses affaires sans se préoccuper de ce qu’il y avait autour et sans prendre la peine d’éclairer la lanterne du vendeur qui ne comprenait toujours pas que Nich ait un animal agé de 23 ans.
Nich se dirigea vers les cages où quelques animaux résidaient. Si je le pouvais, je les aurais tous pris avec moi mais il m’arrivait d’être raisonnables.

Le regard de mon mari se posa sur un animal, ma curiosité que certain considère comme un défaut m’attira vers lui. Je passais un  bras autour du bras de mon compagnon et je fus charmé. C’était un chiot tout a fait adorable je dirais même à croquer ! La fiche disait que c’était un Golden Retriever. Le vendeur ? Il ne me tournait plus autour, et c’était tant mieux, le message avait mis peut être mis du temps à parvenir à son cerveau mais bon comme on dit mieux vaut tard que jamais. Nich me coupa dans ma pensée avec la phrase qui s’obstinait à ne pas vouloir être comprise.

«Je le prends »

Ha ca non ! Hors de question ! Non cette phrase ne voulait pas resté dans mon esprit ! Il allait le prendre et c’est encore sur moi que toute la faute reviendrait. Non ! Il avait beau être adorable comme une peluche je ne le prendrais pas ! J’ai assez de boulot avec les deux autres.
J’allais pour répliquer quand monsieur m’interrompit

« C’est une femelle golden donc je vais l’appeler Maîtresse. Je vais dormir avec Maîtresse quand tu ne seras pas là, je vais manger avec ma Maîtresse  et je vais faire vivre Maîtresse. Non mais regarde en plus à quel point nous serions beaux ensembles. Son pelage et mes cheveux sont… » 

Mais oui ! Et puis quand lui viendras l’idée de me tromper, que je lui dirais qu’il a une maîtresse il répliquerai que c’est la chienne ! Non ! Hors de question ! Pas de nouveau chien ! Et encore moins surnommé Maîtresse ! Heureusement qu’il ne termina pas son superbe discours. Chaque argument me confortait dans l’idée qu’un nouveau chien était une mauvaise idée. Et bien sur ce qui me contrarie fait rire monsieur ! Comme d’habitude ! Mais bon il vint rapidement à me demander le pourquoi nous étions ici et ce que je voulais acheté en particulier. A vrai dire je n’en avais aucune idée mais quand je ne pensais pas qu’à moi je pensais à mes petits chéris tout doux. Sans même vraiment attendre que je réponde il ne manqua de m’avertir que ce magasin serait le dernier et qu’après cela retour à la casa ! Je hochais la tête vaguement puis me dirigea vers les jouets pour les chiens et ceux pour les chats, puis j’ai regardé les paniers pour les chiens il y en avait un dont j’étais fan il était noir velours avec un gros os dessinés au milieu je me ruais dessus en disant que c’était le cadeau pour la prochaine fête de Doogie puis je récupérais une « maison pour chat » comme le disait l’étiquette je l’aimais parce qu’elle avait la forme d’un chat qui ouvre la bouche et Valentine pouvait se couché à la fois sur le haut de la tête et à la fois à l’intérieur de la bouche au grès de ses envies ! Cadeau parfait !

Alors que je m’extasiais dans mes futurs achats, Nich sortit de ses esprits.

«Mon amour, que penserais-tu d’aller dîner au restaurant ce soir? Ça te donnerait congé de cuisine et ça rendrait cette journée en ta compagnie encore meilleure… »

Je souriais rien qu’à l’idée de manger au restaurant ce soir. Je prolongeais ma journée en amoureux avec Nich et ce n’était que du bonheur pour moi et si je me fiais à ses mots la journée était un succès de son côté aussi.

Je répondis vivement un oui en ne cachant pas ma joie puis me dirigeas rapidement vers la caisse. Plus vite je déposais tout mes achats plus vite nous serions en route pour le restaurant. Oui parce que je ne voulais pas me trimballer tous mes achats toutes la soirée.

Durant le chemin sur le retour vers la maison je lui parlais de différent restaurant qui m’avait l’air pas mal puis je lui demandais aussi dans quel type de restaurant il voulait manger. Oh ! Et au final je lui ai dit que n’importe quel restaurant m’irais puisque je l’aimais et que cette journée en sa compagnie était formidable.
Oui oui j’avais mes périodes où je me rappelais à quel point j’étais heureuse d’être Nich et cela me rendait un peu surexcitée.

Arrivée à la maison toute mon excitation se détourna sur mon magnifique chien et mon superbe chaton. Je le montrais toute joyeuse leurs nouveaux cadeaux et les disposais dans le salon. J’avais pensé à la chambre mais si je voulais faire des câlins à Nich je n’aimerais pas que ces deux zigotos soient là. Ensuite je prévenais Nich que j’avais la ferme attention de me changer et sans même attendre son avis j’allais m’enfermer dans la salle de bain.

De mon point de vue je ne pense pas qu’il ait attendu longtemps. Mais question timing Nich et moi n’étions jamais d’accord sauf si c’était un moment agréable pour nous deux. Pour lui ça faisait une éternité qu’il attendait alors que pour moi je trouvais que le temps que j’avais mis pour me préparer avait été bâclé et qu’il m’en fallait un peu plus pour être vraiment belle ce soir. Seulement c’était ma journée raisonnable donc je ne fis pas plus de commentaire et pris ma veste pour m’en aller au restaurant.

« Alors as-tu une idée de là où tu voudrais aller ? J‘ai très faim ! »

En lui prenant le bras je me souvins d'un moment dans l'animalerie puis je pinça légèrement le bras de mon mari puis en lui tirant la langue.

« Je ne suis pas un chaton ! Je suis une tigresse ! Et si tu redis que je suis un chaton je te mord ! »

Je me mis a rire avant de lui faire une bise sur la joue et en lui disant de nouveau que je l'aimais car cela était une chose qui ne changerait surement jamais.

Myung Hee était venue en France dans le but de s’éduquer n’est-ce pas? Alors je devais bien l’éduquer et lui montrer c’est quoi un vrai match de foot européen. C’était de mon devoir! Et puis c’était un peu un fantasme personnel de mélanger deux trucs que j’aime soit, le sport et ma femme. Elle pouvait me poser plein de questions sur les règlements, ce n’est pas moi que ça dérangerait. Bref, je lui réservai la surprise de voir où nous irions manger, mais j’avais très hâte de voir sa réaction quand elle allait comprendre quel genre de tête à tête que nous aurions.

Après avoir dépensé pour les petits caprices de Princesse, nous avons repris le chemin de la maison. Elle ne se gêna pas pour me faire part de ses envies culinaires. Si seulement elle savait ce que je lui réservais. Elle me révéla même qu’au final, le resto ne lui importait peu et que tout ce qui comptait c’était d’être en ma compagnie. Un magnifique sourire malicieux avait prit place sur mon visage. J’allais mémoriser ces paroles là pour lui remettre sous le nez si elle venait à se plaindre. J’aimais tellement ma Myung Hee qui me rendait la vie facile sans le savoir.

Une fois à l’appart, je laissai Myung Hee devenir fofolle en retrouvant ses animaux. Elle était si fière de leur montrer ses achats et eux, ils la regardaient avec de la fascination. Ils étaient faits pour s’entendre ces trois-là. Pour ma part, je regardais la scène d’un air amusé avec mon verre d’eau à la main. Mine de rien, faire du shopping c’était du sport. Chaque fois, j’en revenais épuisé. Je n’eus d’ailleurs même pas l’énergie pour contester la décision de Myung Hee d’aller se changer de vêtements avant de partir. Je la laissai disparaître derrière la porte en étant complètement impuissant. La femme gagnait cette fois.

Après mon troisième verre d’eau, je commençai toutefois à trouver le temps long. Je décidai de me mettre dans le beat d’un match de foot en m’ouvrant une bière. J’ignorais ce qu’elle faisait derrière cette porte mais c’était long. J’étais prêt à parier qu’elle faisait des achats en ligne ou bien qu’elle faisait exprès pour prendre son temps et me faire attendre tel un gros imbécile. Finalement elle sortie de la chambre à mon plus grand bonheur.

« Alors as-tu une idée de là où tu voudrais aller ? J‘ai très faim ! »

Pas le temps de répondre qu’elle changea subitement d’humeur en me pinçant le bras. Je tournai la tête vivement dans sa direction en la questionnant du regard. Qu’elle mouche l’avait piquée?

« Je ne suis pas un chaton ! Je suis une tigresse ! Et si tu redis que je suis un chaton je te mord ! »

Elle me tirait la langue en faisant l’enfant. Elle était adorable, mais avec cette grimace, elle ne ressemblait pas vraiment à une tigresse. Je la mettrais plus dans la catégorie des singes. Une jolie guenon. Je gardai cette pensée pour moi car je ne voulais pas que son gentil petit baiser devienne une vilaine morsure.

Après toutes ces péripéties et la revue de la garde-robe de Myung Hee, nous étions finalement en route pour le restaurant. C’était parfait, car nous allions arriver juste à temps pour le match. Nous marchions dans les rues quand je commençai à être un peu moins attentif à ce que Myung Hee me racontait puisque je cherchais mon resto qui devait normalement se trouver tout près d’ici. Puis, soudainement je lui coupai la parole pour lui pointer fièrement mon choix de restaurant. Elle n’était plus aussi heureuse je crois. Elle devait chercher à savoir si je lui faisais une mauvaise blague. Avec un simple je t’aime et un baiser sur le front, je la pris par la main pour l’inciter, ou plutôt l’obliger, à me suivre. C’est en passant la porte du commerce que mon sourire tomba lui aussi. La file d’attente était interminable. L’hôtesse nous apprit qu’on en avait pour une heure d’attente avant d’avoir une table. J’aurais dû réserver, eh merde! Je suis ressorti dehors dépité avec Myung Hee qui avait toujours aussi faim.

« Décidement aujourd’hui faudrait que j’arrête de me faire des attentes »

Il y avait toujours l’option d’aller dans un autre endroit, mais j’avais vraiment envie de regarder le match tout en mangeant et nous étions trop loin de l’appart à présent. Je fis donc ce qu’aucun homme n’aurait fait dans une pareille situation. Je délaissai le foot pour ma femme.

« Bon, vu que mon resto est plein, je te laisse choisir où on ira »

Sa décision se prit rapidement. Elle devait vraiment être affamée, puisqu’elle opta pour le resto à côté tout juste à côté. Il n’y avait pas de longue file pour obtenir une table et ça semblait être un menu très varié. J’avais rien à dire contre. Pour démontrer à ma femme que j’étais d’accord, je lui ouvris la porte et elle entra la première. Aussitôt les pieds à l’intérieur qu’une employée nous accueilli. Mon côté de grand fanatique sportif n’allait pas être comblé, mais mon ventre risquait de l’être bientôt.

C’est seulement une fois assis à la table, que j’eus comme une impression de déjà vu. En regardant le décor et les couleurs, les odeurs, bref tout autour de moi je réalisai que cet endroit me rappelait un autre resto très mauvais.

« Dis, ça ne te rappelle pas le truc minable où je t’avais trainé la première journée qu’on s’était rencontrés? » dis-je en riant.

J’espérais seulement que l’ambiance serait meilleure ici que celui en Corée. À la blague, je demandai à Myung Hee si elle avait l’intention de partir dans une heure en me laissant l’addition. J’en riais maintenant, mais la journée que c’était arrivé, je l’avais trouvé un peu moins drôle cette humiliation. Les jours où Myung Hee était aussi dominatrice étaient bien loin derrière nous. Maintenant je me plaisais à dire que c’était moi qui la commandais.

«Pour être franc, après notre tête à tête ce jour-là au resto de la plage, j’aurais été loin de me douter que j’allais me retrouver à des kilomètres de la Corée avec toi. Je pensais que j’étais le dominateur du couple, mais finalement je me rends compte que c’est toi qui décide dans le couple »

Je déposais les armes devant ma fidèle combattante. À sa manière, elle arrivait à obtenir ce qu’elle voulait et le tout sans que je m’en rende compte. Elle me laissait l’impression que c’était ma décision, mais elle m’avait au préalable fait un lavage de cerveau. La preuve était qu’encore aujourd’hui, je me retrouvais avec un chandail rose dans ma garde-robe. Elle avait du pouvoir cette fille sur moi.

Contrairement à notre premier rendez-vous, la serveuse fut plus rapide et arriva pour nous donner les menus et nous demanda si nous voulions quelque chose à boire. On avait prit le métro alors je pouvais boire autant que je voulais. Je commandai donc du champagne.

« On a jamais vraiment fêté ton acceptation à l’université en France et ce nouveau tournant dans ta vie depuis qu’on est arrivé ici. On pourrait rattraper le temps perdu ce soir. Ouias, pis tu pourrais aussi en profiter pour me consoler parce que je l’ai encore sur le cœur cette foutue tv »

J’adorais boire en compagnie de ma Princesse. En plus de devenir plus affectueux l’un envers l’autre, nous revenions 5 ans en arrière en terme de maturité. Nous redevenions des jeunes adultes insouciants.