Qu’est-ce qui m’avait pris aussi d’aller faire les boutiques un samedi à une heure pareille! Nous approchions du temps des fêtes et les magasins étaient bondés. Je n’avais pas l’habitude de me plaindre quand je me trouvais dans le paradis du consommateur, mais aujourd’hui j’avais passé toute ma journée à me plaindre. Avec tous ces gens, je ne trouvais jamais ma grandeur pour une robe, les cabines d’essayage étaient toujours occupées et enfin des mecs lourds se croyaient assez bien pour me draguer dans la file d’attente pour la caisse. C’était franchement désagréable. J’avais donc coupé court à ma journée de shopping personnel en pensant que je pouvais y retourner la semaine pendant que tout le monde travaillait.

Arrivée à l’extérieur du centre d’achat, je me posai une question. Il était 17h et les autobus allaient être eux aussi bondés. Je tapai du pied un coup pour ensuite croiser mes bras sous ma poitrine. En faisant la moue, je me rendue à l’arrêt d’autobus en me demandant pourquoi je n’avais pas un copain avec une voiture. C’était vraiment trop injuste que Hyun Ki soit un utilisateur des bus comme moi. Comble de malheur, je me figeai quand je vis la file de gens qui attendaient pour le même autobus que moi.

- Ze veux une voitureeee, avais-je murmuré avec ma voix de petite fille


Je me mis à la fin de la longue file avant de sortir mon cellulaire et envoyé un message à mon copain en lui recommandant grandement de s’acheter une voiture s’il voulait que je l’aime encore dans quelques mois. J’exagérais, mais à cet instant mon humeur était telle que j’avais envie de pousser dans la rue tout le monde qui se trouvait devant moi dans la file. Je me suis alors dit que le mieux pour moi serait d’aller me chercher un bon moka à quelque part dans la ville avant de passer chez moi. Ça aurait forcément le don de me rendre de meilleure humeur.

Enfin, l’autobus arriva à mon plus grand bonheur puisque je commençais vraiment à devenir un glaçon humain. Mine de rien, je n’avais pas été conçue pour vivre l’hiver et je détestais ce genre de journées froides. C’est donc avec le nez tout rouge que je grimpai dans l’autobus. Du regard je cherchai une place où m’asseoir car je voulais le plus possible éviter d’être debout durant le trajet. Par chance, je repérai une place sur le bord de l’allée qui était encore délaissée. Elle ne le serait plus pour très longtemps. D’un pas rapide, je marchai vers le fond avant de finalement m’asseoir.

Je soufflai un bon coup sur mes mains que j’avais ramenées l’une contre l’autre pour mieux les réchauffer. Mon regard se posa ensuite sur mon partenaire de banc qui avait quant à lui la place près de la fenêtre. Il était assez extravagant de par sa couleur de cheveux ce qui me donnait l’impression qu’il ne devait pas être très âgé, puisque la plupart du monde ne se teignait pas la chevelure. Pour ne pas attirer trop l’attention sur moi, je détournai ensuite la tête question de ne pas le rendre mal à l’aise. Il n’était pas question qu’il se sente fixé!

Cependant, cette jolie petite tête brune me donnait l’impression qu’il pourrait me rendre de meilleure humeur. Je détestais prendre l’autobus et faire la conversation ne me ferait pas de mal, bien au contraire. J’avais toujours été de nature à engager la conversation aisément avec des inconnus. J’aimais me faire des amis tout simplement! C’est donc après avoir jugé quoi ne pas dire et quoi qui était acceptable que j’ouvris enfin la bouche.

- Pardon vous n’auriez pas l’heure? Je suis affamée alors j’imagine qu’on approche l’heure du repas

C’était ridule et surtout irréaliste. Quelle fille de ma classe sociale n’avait pas de cellulaire à porté de main pour vérifier l’heure? Enfin bref, je soufflai en me disant que c’était une façon comme une autre d’ouvrir la discussion avec un inconnu. Et puis, avec mon sourire radieux, il ne pourrait pas me répondre bêtement!

Soon Mi & Tae Jun

Les rues sont bondées aujourd’hui, comme si tout c’était donné le mot pour sortir en même temps. Un sac dans une main et mon portable dans l’autre, j’essaie de me frayer un chemin vers la sortie du magasin. Noël c’est chouette, faire les courses pendant les périodes de noël ça l’est moins. Je n’ai qu’une envie retourner au chaud et au calme chez moi. Qui dit noël, dit décembre, hiver et froid. Je regarde l’heure sur mon téléphone. Je ne sais même pas à quelle heure il est ce fichu bus. Ce n’est pas vraiment dans mes habitudes de prendre les transports en commun, puisque j’ai une voiture. Cependant personne n’est à l’abri d’une panne et je ne fais pas exception à la règle. Actuellement ma voiture est en réparation et je ne la récupère que dans quelques jours … Une éternité pour moi, qui ai l’habitude de me déplacer où je veux, quand je veux et ne pas avoir à me plier à des horaires de bus. Je n’aime pas prendre le bus. La patience ce n’est pas mon fort, alors je n’aime pas attendre qu’il arrive, encore moins dans le froid. Vu les rues pleines à craquer, j’imagine que le bus ne sera pas désert. Je vais encore devoir m’amuser à me frayer un chemin entre les gens et trouver une place libre. Vraiment je n’aime pas le bus, mais je n’ai pas trop le choix, si je ne veux pas rester cloitré chez moi pendant ces quelques jours sans voiture. Je sais où se trouve l’arrêt, mais je n’ai pas eu la présence d’esprit de me renseigner sur les horaires pour rentrer … Ce n’est pas très malin, je l’avoue. Tant pis il arrivera, quand il arrivera. Un léger soupire s’échappe de mes lèvres, mes écouteurs dans les oreilles, je prends mon mal en patience.

Je ne sais pas trop depuis combien de temps j’attends, mais je suis ravi de voir le bus arriver. Content d’être enfin au chaud, je m’installe près d’une fenêtre. Finalement trouver une place, n’a pas été une tâche si dure que cela. Tant mieux. Je regarde distraitement le paysage défiler. Pensant à tout et à rien. Mon travail, mes compositions, Yujin … Tous les sujets possibles et imaginables, traversent mon esprit. Je relève légèrement la tête quand une jeune femme s’assoir à côté de moi. Ça ne me gêne pas du tout, c’était plus un réflexe qu’autre chose. Puis je détourne le regard, pour de nouveau contempler l’extérieur. Je ne porte pas plus d’attention que ça à cette jeune fille, jusqu’à ce qu’elle me pose une question. Heureusement que le volume de ma musique n’était pas très fort, sinon je ne l’aurais pas entendu. Bien sûr je ne vais pas l’envoyer bouler, je ne suis pas de ce genre-là. Je déverrouille l’écran de mon portable, pour pouvoir lui donner l’information qu’elle me demande, à savoir l’heure qu’il est.


- En effet il est bientôt l’heure du repas, il est 11h30, répondis-je avec un sourire.

Je lui réponds sans aucune gêne, je ne vois pas pourquoi je serais timide face à elle. Alors qu’à la base je ne le suis avec personne ou presque. La timidité je ne connais pas trop … Je suis bavard, trop selon certains. Maintenant qu’elle le dit c’est vrai que je ne serais pas contre quelque chose à manger. Une fois chez moi j’avalerais un bol de soupe brûlante, il fait froid … Je regarde les gens monter dans le bus à chaque arrêt. Tout le monde est emmitouflé dans des gros manteaux, avec écharpes, gants, bonnets.


- Nous ne sommes même pas en hiver et il fait déjà un froid de canard … Mais j’aime bien l’hiver, surtout quand il neige.

J’ai juste pensé à voix haute. Bon ok, c’est un peu une façon d’engager la conversation avec cette inconnue. Ouais, drôle de façon de lancer une conversation, mais il faut bien commencer par quelque chose, non ? Alors voilà … J’ai pensé à voix haute, mais ça nous permettra de discuter un peu. Je ne suis pas contre de nouvelle rencontre, à part si elle veut juste que je lui fiche la paix ? Cependant je ne trouve pas qu’elle a l’air d’une fille désagréable … Tant pis je verrais bien comment elle me répondra …



Spoiler:

Le jeune homme à côté de moi eut la gentillesse de me dire l’heure en consultant son téléphone. Je remarquai seulement dès lors qu’il avait des écouteurs dans ses oreilles. Oh! Je le dérangeais peut-être. Il n’avait sûrement pas envie de parler. Néanmoins, j’eus ma réponse. Il était bientôt l’heure de manger. Dans trente minutes plus précisément. Il m’avait réservé un sourire avant de reporter ses yeux vers son téléphone. Je fis un léger signe de tête pour le remercier avant de baisser mes yeux quant à moi sur mes mains entrecroisées.

Je jugeai que d’ici, j’en avais encore pour une vingtaine de minutes de parcours en autobus. Quand j’allais en descendre, j’allais être au centre ville. C’était parfait pour me trouver un petit café ensuite où je pourrais manger. Pourquoi pas un bon chocolat chaud et avec un tas de guimauves. Depuis ce jour où Hyun Ki s’était fait une petite place dans mon cœur, je ne cessais jamais de mettre des marshmallow partout où je le pouvais. C’était devenu tellement bon. C’était aussi simple que cela, quand je suis en amour, j’avais tendance à accorder des symboles aux personnes. Pour certain, c’était une chanson qui leur rappelait leur couple. Moi c’était les guimauves et les portes patio. Est-ce que j’étais folle de penser ainsi?

Je fus sortie de mes pensées quand mon bel inconnu m’adressa à nouveau la parole me faisant remarquer le courant d’air froid qui s’engouffrait dans le véhicule.

- Nous ne sommes même pas en hiver et il fait déjà un froid de canard … Mais j’aime bien l’hiver, surtout quand il neige.

Au moins, je savais que je n’étais pas la seule à ressentir le froid. Mais je dois dire que je n’aidais pas à ma cause. Avec seulement mon manteau et de longues bottes en cuirs. Pas de chapeau ni même de mitaines. Qui sait, peut-être que je faisais exprès de tomber malade pour qu’ensuite Hyun Ki vienne prendre soin de moi.

À en voir comment mon partenaire d’autobus était habillé, lui aussi devait avoir bien hâte de rentrer chez lui pour se mettre au chaud. En fait allait-il à son domicile? Je ne connaissais rien de lui après tout. Avant de lui répondre à sa dernière parole, j’avais laissé écoulé plusieurs secondes durant lesquelles je l’avais regardé lui en souriant avant de constater qu’autour de nous l’hiver s’était bien installé à Ulsan. Il n’y avait pas encore de neige au sol, mais un froid glacial me rappelait que je n’étais pas doté d’un corps rempli de graisse pour me garder au chaud.

- Oui c’est bien dommage que la neige ne se soit pas encore montré le bout du nez cette année. Mais j’espère que c’est pour bientôt.

Je baissai les yeux par gêne. Je ne faisais vraiment rien pour alimenter la discussion là. J’étais bonne que pour la tuer. Ne sachant pas trop quoi faire d’autre que de parler pour rattraper mon erreur, je repris donc la parole.

- Vous connaissez un petit café sympa dans le coin? Je descends au centre-ville et je me demande si vous ne pouviez pas me conseiller.

Ceci était un gros mensonge. J’habitais au centre ville. Moi ne pas connaître où j’habite? C’était complètement ridicule. Mais c’était un peu ma façon à moi de l’inviter à aller prendre un caf. Moi folle d’inviter un inconnu? Oui un peu. Beaucoup même. Mais il était gentil et beau. Une nouvelle connaissance ne me ferait pas de mal.

Le charmant inconnu sembla réfléchir ce qui me donna l’impression qu’il n’était pas du centre ville. Peut-être qu’il habitait plus dans le secteur résidentiel. C’était fréquent pour les jeunes après tout. Il était encore aux études?

- Et pourquoi ne pas partir dans un pays chaud pour l’hiver? Quelque chose vous retient ici?

Je voulais le forcer à me donner un peu d’informations sur lui en posant des questions indirectes et je disposais encore de 8 arrêts avant le mien pour en apprendre le plus possible.

Spoiler:

Ce matin en sortant en ville j’avais juste dans l’esprit d’aller faire quelques courses et rentrer aussitôt à la maison. Je n’ai pas d'autre choix que de prendre les transports en commun. Ça ne m’enchante pas plus que ça, j’ai juste hâte de retrouver ma voiture, mais bon … Je ne suis pas du genre à toujours râler ou me plaindre. En tout cas je préfère être au chaud dans l’autobus, plutôt que dehors. Il fait déjà un froid de canard, ce qui me donne de plus en plus envie de boire une boisson brûlante. Une jeune femme s’installe à côté de moi dans le bus déjà pas mal pleins. Je disais qu’il fait chaud dans le bus, mais chaque fois que les portes s’ouvrent un courant d’air s’engouffre dans le véhicule et finalement … Il ne fait pas si chaud que ça. La jeune inconnue, me demande l’heure et comme je n’aime pas être désagréable avec les autres, à moins qu’il ne se soit vraiment passer quelque chose avant … Je réponds à sa question. Il est bientôt l’heure de manger en effet. En plus de boire une boisson brûlante, je mangerai bien quelque chose aussi. Notre conversation aurait pût s’arrêter là, mais je trouve le moyen de penser à voix haute et de partager avec cette inconnue, que j’aimerais qu’il neige pour l’hiver. Elle semble du même avis que moi, il faut de la neige à Ulsan cette hiver.

- J’espère qu’il y en aura au moins pour les fêtes de noël … Quand j’habitais en Amérique il neigeait souvent à noël, je trouve ça jolie.

Oui, je déballe ma vie comme ça … Bon ce n’est pas comme si c’était une information capitale, elle sait juste maintenant, que j’ai vécu en Amérique. Ça fait assez cliché de la neige pour noël, mais ça ne changera pas mon avis. Un noël sous la neige, c’est parfait. Je parle avec cette inconnue, mais je ne sais pas si elle en a envie. Elle veut peut-être juste que je lui fiche la paix et que je m’occupe de mes affaires. Comme elle ne relance pas la conversation, je pense que mon hypothèse était juste, alors je me tais et je retiens d’arrêter de partager mes envies de neige pour noël à tout bout de champs.

Cependant elle reprend tout de même la parole. Encore une question. Un café sympa dans le coin … Comme tout le monde –j’imagine- j’ai mes petites habitudes et des endroits dans lesquelles j’aime aller tout particulièrement. Alors oui, je connais un café sympa dans les environs. Je n’habite pas au centre-ville, mais j’y viens très souvent alors, je connais assez bien.

- Je ne suis pas du centre-ville, mais oui … Je connais un café où je vais souvent et qui n’est pas trop mal. Je crois que je ne serais pas très doué pour vous expliquer ou c’est, mais … Je pourrais vous montrer ?

Je n’ai aucune arrière pensé en voulant l’accompagner jusqu’au café. C’est vrai que niveau explication pour situer un lieu, je suis … Comment dire … Très mauvais. Je me propose juste de lui montrer, je n’ai pas dit que j’allais m’incruster et lui coller au basket. Je veux juste être aimable et lui rendre service. De plus je n’ai rien d’urgent à faire alors … Ce n’est pas comme si ça me posait problème de faire un détour, pour lui indiquer où est ce café. Après elle peut refuser ma proposition si jamais ça la dérange. Je ne vais pas la forcer où lui mettre le couteau sous la gorge pour l’obliger. Elle est libre de dire « non ».

Mon hypothèse que cette jeune femme ne veuille pas discuter avec un inconnu est complètement écartée désormais, puisqu’elle relance de nouveau la conversation. Partir au soleil ? Pourquoi pas … J’emmènerais Yujin avec moi. Oui, mais non, règle numéro un maintenant, ne pas laisser Yujin traîner dans mes pensées, ce n’est pas la meilleure chose à faire … Elle se montre un peu curieuse, en me demandant si quelque chose me retient, mais ce n’est pas un détail ultra confidentiel, alors … Je parle, je suis bavard, je ne vais pas m’en priver.

- Partir au soleil, je ne dirais pas non, mais j’ai un travail que je ne peux pas planter comme ça alors … Voyager ce n’est pas pour maintenant. Et vous ? Vous avez un voyage de prévu pour cet hiver ? J’aime beaucoup voyager … Mais je ne prends pas vraiment le temps de le faire.

J’ai quand même vu la France, les USA et la Corée depuis ma naissance … C’est déjà pas mal. Enfin je trouve …

Mon nouveau partenaire d’autobus ne semblait pas être quelqu’un antisocial puisqu’il ne prit pas de temps à répondre à ma dernière question. Et puis je ne semblais pas l’ennuyer avec toutes mes interrogations. C’était positif non. Il m’apprit qu’il n’était pas du centre-ville, mais qu’il y connaissait malgré tout un café puisqu’il y allait souvent. Il pensait que je pouvais moi aussi l’aimer, mais qu’il ne serait pas la bonne personne pour m’expliquer où il se trouve. Apparemment, il n’était vraiment pas callé pour donner des indications. Je pouvais parfaitement comprendre cela. Même moi, j’étais capable de me rendre à mes endroits préférés, mais la plupart du temps j’avais des points de repaires pour ce faire et je ne connaissais pas les noms des rues. Je pouvais donc le croire sur parole. Toutefois, il m’apprit qu’il pouvait me montrer le chemin en m’accompagnant jusqu’à celui-ci. Un faible sourire était apparu sur mon visage et je fis léger signe de tête comme pour montrer mon approbation. Je voulais bien. Et puis je ne serais pas seule à marcher dans le froid. J’allais pouvoir me servir de lui comme d’un bouclier au vent. Il avait intérêt à accepter sinon j’allais lui mettre un couteau sous la gorge. Il n’avait pas le droit de dire « non ». Ensuite, le sujet dévia sur ma question que je lui avais posé à savoir s’il prévoyait s’envoler pour le sud cet hiver.

- Partir au soleil, je ne dirais pas non, mais j’ai un travail que je ne peux pas planter comme ça alors … Voyager ce n’est pas pour maintenant. Et vous ? Vous avez un voyage de prévu pour cet hiver ? J’aime beaucoup voyager … Mais je ne prends pas vraiment le temps de le faire

Il travaillait. Il avait de l’argent? Si oui il était un homme à marié. Mais il était peut-être un bourreau du travail. Peu importe, je n’étais plus sur le marché et un petit quelque chose me disait que lui non plus. Un homme normalement célibataire n’aurait pas agit comme lui il le faisait en ma présence. Il était peut-être gay aussi; qui sait! Je ne le fis pas attendre trop longtemps en répondant à sa dernière question.

- Si j’ai un voyage de prévu pour cet hiver? Nonnnnn. Je crois que je vais me contenter d’une fin de semaine à Seoul. Sinon euh c’est un peu tard pour faire les présentations mais je m’appelle Chang Soon Mi. Dis-je en souriant.

Et oui ça serait sympa de connaître son nom histoire d’aller espionner un peu le compte Facebook de mon inconnu. Je n’y pouvais rien. J’adorais fouiller dans la vie privée des gens. J’adorais répandre des rumeurs et j’adorais les querelles. Peut-être que lui et moi nous avions un ami qui est ami avec un ami en commun ou un truc du genre. Dans tous les cas, je doutais grandement toutefois qu’il ait un lien avec mon Hyun Ki. Ils ne semblaient pas être du même genre. Et puis, le joli brun avait dit avoir un job. Mon copain quant à lui devait connaître bien plus les étudiants. Pour ma part, c’était les gens de la haute classe d’Ulsan qui n’avait aucun secret pour moi.

- Sinon vous êtes certain que ça ne vous dérange pas de faire ce petit détour pour moi et de me montrer ce petit café qui semble excellent selon vos mots? Je ne voudrais pas vous ennuyer.

Il me fit comprendre qu’il n’était pas pressé et qu’il avait un peu de temps libre devant lui. C’était parfait. Il allait donc pouvoir s’arrêter pour reprendre des couleurs au chaud en buvant cette tasse de café avec moi? Je lui proposai cette pensée sans toutefois lui laisser vraiment le choix. Il allait me tenir compagnie.

- Et vous avez dit que vous aviez un job. Vous travaillez où?

Pourquoi toutes ses questions? Je voulais apprendre à mieux le connaître et faire passer le temps tout simplement. Les trajets d’autobus pouvaient se montrer assez longs et une bonne compagnie n’était jamais de refus. Le courant d’air froid qui s’engouffrait dans le véhicule me fit tourner la tête vers les coupables qui venaient tout juste de monter dans l’autobus. Je frissonnai en me disant que je ne survivrais jamais à cet hiver.

Une nouvelle rencontre dans l’autobus, voilà comment je suis venu à discuter avec cette jeune femme. Qui est très sympathique soit dit en passant. Une discussion des plus banales commence, la neige, le travail, des projets de voyages … Rien de très personnel, mais je trouve cela agréable de discuter avec une charmante jeune femme. Non, je n’ai pas l’intention de draguer, je suis un cœur déjà pris je vous rappelle … Hong Yujin ça ne vous dit rien ? Elle ne partage peut-être pas mes sentiments, mais je n’arrive pas à me la sortir de la tête, alors je ne peux vraiment pas aller voir ailleurs. Même si au final je ne dois rien à Yujin, puisqu’elle est juste ma meilleure amie et rien de plus. J’avoue être très nul pour expliquer ou se trouve tel ou tel lieu, c’est pour cela que je lui propose de l’accompagner à ce fameux café que je connais, puisqu’elle me l’a demandé. Elle accepte d’un signe de tête, je suis content qu’elle ne croit pas que je fais ça pour lui plaire, car ce n’est en aucun cas mon attention, je veux juste me rendre utile et pas trop désagréable. La discussion est tout ce qui a de plus normal, je lui dévoile ne pas être contre partir au soleil, mais que j’ai un travail alors je ne peux pas décider de cela sur un coup de tête. Chaque question qu’elle me pose je lui retourne, comme ça au moins ça alimente la conversation. C’est ainsi que j’apprends, qu’elle n’a aucun autre projet que de rester à Séoul cet hiver et maintenant je connais aussi son prénom. Chang Soon Mi. Oui, je ne connaissais toujours pas son prénom, c’est maintenant que je réalise en fait … Alors qu’à la base, c’est la première chose qu’on connait chez quelqu’un, enfin généralement. Enfin bon, nous n’allons pas disserter sur le sujet et je m’empresse de me présenter à mon tour.


- Enchanté Soon Mi, moi c’est Bang Tae Jun, dis-je en souriant.

Maintenant que les présentations sont faites nous allons pouvoir reprendre cette conversation. Oui, même si Soon Mi est presque une inconnue pour moi, j’aime parler, je suis très bavard, alors … Je parle et au moins ça m’occupe dans cet autobus. Ce n’est pas comme si la compagnie de Soon Mi était désagréable. J’hausse un sourcil quand elle essaye de se rassurer sur le fait que ça ne me dérange pas de l’accompagner. Pour reprendre ses mots, non elle ne m’ennuie pas du tout.


- Ne vous en faites pas, ça ne me dérange pas du tout. Au contraire. Autant avoir de la compagnie plutôt que de rester chez moi seul. J’ai bien un chien, un chat et un lapin, mais ils n’ont pas autant de conversation que vous, plaisantais-je. Non vraiment, c’est avec plaisir que je vous propose de vous y accompagner.

C’est vrai, j’ai beau adorer les animaux, je préfère sortir dehors que rester enfermé avec eux … Enfin ça dépend des moments, mais là rester dehors ne me pose aucun soucis. Je n’ai aucune obligation donc … Autant en profiter. Même s’il fait froid, au café nous serons au chaud. J’ai tout mon temps, je ne travaille pas aujourd’hui, je suis libre comme l’air si on veut. Personne à voir, aucune tâche urgente ne m’attend. Je suis tout à fait disponible pour aider Soon Mi et peut-être me faire une nouvelle amie. Moi qui suis très sociable, j’aime faire de nouvelle rencontre, même si elle se fait entre deux courants d’airs dans un autobus. J’ai bien connu Yujin après qu’elle soit tombée d’une table dans un bar parce qu’elle était ivre. À cette pensées un petit sourire se dessine sur mes lèvres, comme à chaque fois que je pense à ma meilleure amie. Sauf que ce n’est pas le moment … Alors je reporte mon attention sur Soon Mi qui me question sur la nature de mon travail.


- Effectivement j’ai un job, je suis danseur dans une agence artistique d’Ulsan. Et vous ? Vous avez un travail ? demandais-je curieux.

Je ne précise pas que la danse est ma plus grande passion et blah blah blah blah … Je ne voudrais pas l’ennuyer non plus, si elle est curieuse elle posera des questions. Soon Mi a juste voulu savoir quel est mon métier, maintenant elle le sait. Je regarde par la fenêtre et j’essaie de me repérer. C’est bon nous n’avons pas besoin de nous arrêter maintenant. Il y a encore quelques arrêts.

Devinez ce que j’allais faire en premier quand j’allais mettre les pieds chez-moi. J’allais en effet aller rajouter mon nouvel ami d’autobus sur Facebook, puisqu’il venait tout juste de me donner son nom au complet en plus de ça! Certains auraient pu penser que c’était à la limite du harcèlement, mais moi je ne voyais pas de raison de ne pas le faire. Eh puis j’avais plus de 1000 amis sur ce réseau social, ce n’était pas comme si je me limitais vraiment juste à mes amis proches. Tae Jun était sympathique, aimable et beau garçon. Je serais folle de le laisser filer vivre sa vie tranquille sans jamais plus entendre parler de Chang Soon Mi.

Par contre, pas question d’abuser de sa gentillesse! Je lui demandai s’il était sûr de vouloir m’accompagner et il me rassura que ça ne le dérangeait pas du tout.

- Au contraire. Autant avoir de la compagnie plutôt que de rester chez moi seul. J’ai bien un chien, un chat et un lapin, mais ils n’ont pas autant de conversation que vous. Non vraiment, c’est avec plaisir que je vous propose de vous y accompagner

C’est bon, il ne pouvait plus reculer à présent. Il m’avait assuré qu’il voulait m’accompagner. Il n’avait plus le droit de revenir sur sa parole. Je dois dire que ça me surprenait qu’il veuille venir, car il faisait froid dehors. J’aurais plutôt cru qu’il souhaite se hâter pour retourner chez-lui. Dans ce cas-là, je crois que j’aurais été assez effrontée pour m’inviter à son appart ou la maison où il vit. J’avais besoin de compagnie bon sang et de me faire de nouvelles connaissances. Je ne vois pas où est le mal.

Je voulu ensuite savoir s’il avait un job. Apparemment oui. Sa réponse vînt même à me prendre par surprise. Il m’apprit qu’il était danseur dans une agence artistique d’Ulsan. Il me retourna la question, mais j’étais trop figée pour y répondre. Tout ce que j’entendais dans ma tête c’était sa réponse qui se répétait et se répétait encore et encore. Voyant que je ne venais pas à répondre, Tae Jun se tourna la tête vers la fenêtre pour voir où que nous étions rendus probablement et j’attendis de ravoir à nouveau son attention pour lui répondre finalement. Je continuais de le fixer avant de reformuler sa réponse.

- Vous avez dit que vous étiez danseur pour une agence artistique d’Ulsan?! Mais ça doit être la H.M.Y. Ben oui il y en a pas mille dans cette ville! Vous devez être suuuuper populaire. Je ne vous aie pourtant jamais vu. Vous dansez pour qui? Vous êtes riche alors?

J’avais conclu ma phrase avec des étoiles dans mes yeux. J’étais émerveillée d’être tombée sur une star. Par contre, qu’est-ce qu’une célébrité faisait dans un bus de la ville? Il n’avait pas de voiture? C’était étrange. Il n’était peut-être pas très populaire encore. Ce petit détail me permit de me calmer un peu moi et mon côté de fangirl pour arriver à lui répondre à sa dernière question.

- Euh non je n’ai pas de job, à moins que fille d’un papa trop gentil et généreux soit un job? À vrai dire, mes parents me donnent tout ce que j’ai de besoin et je n’aurai probablement jamais besoin de travailler.

Loin de moi l’idée de m’en vanter, mais des fois les gens pensaient que si j’étais dans cette situation aujourd’hui c’était parce que j’étais paresseuse. Pas du tout! Mon père m’avait dis avoir assez d’argent pour toute ma vie et il préférait me voir profiter de la vie plutôt que de servir un PDG comme une esclave. Peut-être qu’un jour je reprendrais la compagnie de mon père qui œuvrait dans les télécommunications, mais pour l’instant je sortais, je buvais, je dépensais et je dormais le matin! La belle vie quoi. Et non je ne me sentais pas mal de vivre au crochet de mes parents. Pourquoi travailler alors que l’argent gagné ne viendrait que remplir encore plus les coffres de la famille.

Je me tournai un peu plus vers Tae Jun pour essayer de voir s’il venait de poser un jugement sur ma personne. Il n’avait pas l’air de me mépriser ou quelque chose du genre. C’était bon signe. Je voulu néanmoins de sujet en trouvant le truc idéal.

- Que prends-tu quand tu vas dans un café? Moi c’est un mokka deux sucres, un lait! Je sais! Ce n’est même pu un café rendu là, mais c’est siiii délicieux.

J’avais un ton de voix enjoué et étrangement, je m’intéressais vraiment à ce qu’il pouvait prendre. Un coup d’œil rapide dehors me fit remarquer que nous étions plus qu’à un seul arrêt de là où nous sortions. Je pris donc sans aucune gêne la main de Tae Jun pour l’inciter à me suivre près de la porte vers l’arrière de l’autobus. Maintenant debout l’un face à l’autre, il ne restait même pas 1km à faire avant de descendre. Malgré tout, il avait encore le temps de répondre à mes nombreuses questions.

- Alors, Tae Jun, une copine?

Peut-être qu’après aujourd’hui, je n’entendrais plus parler de Chang Soon Mi. Nous nous sommes croisés aujourd’hui, mais qui dit que nous resterons en contact ? Pas que je veuille absolument l’éjecter de ma vie, c’est juste une constatation. Faire de Soon Mi une nouvelle amie, ne me ferai que plaisir. J’aime faire de nouvelle rencontre, c’est toujours sympathique de connaitre du monde. Même si pour le moment je dois juste l’accompagner au café. Certes il fait froid dehors, mais ce n’est pas ça qui va arrêter le mec bavard que je suis. J’ai engagé une conversation avec Soon Mi, je ne vais pas partir comme un voleur. C’est pour cela que lui assure qu’il n’y a aucun souci pour que je l’accompagne. Le froid nous devrons vivre avec tout l’hiver, alors ce n’est certainement pas pour ça que je vais m’empêcher de vivre et me barricader chez moi. Je veux profiter de la compagnie de Soon Mi un peu plus longtemps et elle n’a pas l’air contre, alors autant bavarder un peu.

Certaines personnes n’aiment pas parler boulot, moi ça m’est égal j’aime mon travail, qui a un lien direct avec ma plus grande passion. Je pourrais en parler des heures, mais je vais m’abstenir pour ne pas embêter la charmante jeune femme qui m’accompagne. Elle me fixe visiblement étonnée, quand je lui avoue travailler comme backdancer dans une agence artistique d’Ulsan. Je ne pensais pas que Soon Mi allait être aussi enjouée à l’évocation de mon métier. Elle me pose tout un tas de question –encore- et je n’ai pas d’autre choix que de lui répondre, avec un sourire comme toujours.


- Oui c’est ça la H.M.Y. Au risque de vous décevoir, je ne suis pas si populaire que ça, je suis juste backdancer, en général les personnes s’intéressent aux idoles et les danseurs font juste parti du décor. J’ai travaillé avec plusieurs idoles … Mais surtout avec Baek Chin Hwa, vous devez le connaître ?

Ma vision de mon métier parait un peu négative et pessimiste, mais c’est la vérité. Les fans voient leur idole et le reste … C’est l’arrière-plan, le décor. De toute façon mon but en choisissant ce métier et en intégrant l’agence, n’était pas d’être connu. Loin de là. Je n’ai jamais rêvé de célébrité … Si j’en avais l’opportunité, je saisirai ma chance et je ne cracherai pas dessus, mais sinon ça m’est égal de rester dans l’ombre.


- Je ne gagne pas des millions non plus, plaisantais-je en restant un peu évasif sur le sujet, mais assez pour pouvoir ma vie tranquillement et surtout pour pouvoir vire de ma passion.

C’est vrai que je ne gagne pas des sommes astronomiques à la H.M.Y, mais je ne suis pas exploité non plus. J’ai un salaire convenable et suffisant pour subvenir à mes besoins, sans faire attention à ce que je dépense. Après ce n’est pas comme si j’étais très dépensier, enfin ça dépend des moments quand même, mais en général je ne gaspille pas mon argent dans des choses inutiles. Curieux, je lui retourne la question et la réponse de Soon Mi me fait sourire. Je ne suis pas du genre à juger les gens au premier coup d’œil. Si vivre comme ça plaît à Soon Mi et qu’elle en a la possibilité, je ne vois pas où est le problème. Je ne vais pas lui en vouloir parce qu’elle est née dans une famille riche, c’est stupide et inutile. Évidemment c’est injuste que certains doivent se décarcasser au travail pour gagner un maigre salaire, tandis que d’autres ont la belle vie, mais je n’y peux pas grand-chose. La vie est injuste, c’est tout. Personnellement je n’ai pas du tout à me plaindre, mais je n’aimerais pas passer mes journées autre part qu’à l’agence, même si je n’y suis pas tous les jours, j’aime passer des heures dans la salle de danse. En plus je ne vois pas mon travail comme tel, c’est plus un plaisir.

La discussion passe à un sujet complètement différent … Ce que j’aime prendre quand je vais au café. Le choix n’est pas difficile je prends toujours la même chose :


- Un café au lait sans sucre, répondis-je amusé par le ton enjoué de Soon Mi face à un sujet si banal.

Soon Mi se lève, me saisissant la main pour m’entraîner avec elle. Nous descendrons donc ici. Maintenant j’essaie de me souvenir de quelques repères pour me rendre au café, car moi et l’orientation. Le fait qu’elle me prenne par la main, me rappelle l’autre jour avec Yujin au parc d’attraction et me voilà perdu dans mes pensées. La question de Soon Mi me fait revenir à la réalité et je cligne plusieurs fois des yeux. D’ailleurs sa question me surprend, elle est bien curieuse notre Soon Mi.


- Hum … C’est un peu compliqué, mais non je n’ai pas de petite amie, dis-je avec un sourire timide.


Une petite voix dans ma tête me crie le prénom de ma meilleure amie, mais il est hors de question que je révèle à une inconnue mes sentiments pour ma meilleure amie.


- Et … Et toi alors, un copain ? Tu es bien curieuse, mais je peux aussi poser des questions …

Qui aurait cru qu’en prenant l’autobus cette journée là que j’allais croiser un mec assez séduisant et qui plus est, danse pour une grande compagnie d’art de la scène. J’étais sans aucun doute impressionnée. Le chanceux, il devait avoir rencontré plein de personnes célèbres et de jolis garçons. À cette pensée j’eus un sourire niais de petite fille. Miam il avait peut-être dansé pour le célèbre chanteur solo Ei8ght. Mais le plus beau soit qu’il connaisse les ikiss. J’aimais tellement leur dernière chanson Go Girl!

- Oui c’est ça la H.M.Y. Au risque de vous décevoir, je ne suis pas si populaire que ça, je suis juste backdancer, en général les personnes s’intéressent aux idoles et les danseurs font juste parti du décor. J’ai travaillé avec plusieurs idoles … Mais surtout avec Baek Chin Hwa, vous devez le connaître ?

Tae Jun était vraiment chanceux. Il pratiquait probablement l’un des plus beaux métiers du monde. Même s’il ne faisait que partie du décor comme il dit, il menait quand même une vie de rêve. Pour ce qui était de Baek Chin Hwa, je savais que c’était une idole grandissante, mais il ne s’était pas encore mis torse nu sur scène alors il n’était pas sur ma bias list. Cependant, ce nom me disait quelque chose. Quelqu’un m’en avait parlé pour une autre raison qu’une carrière en musique. C’était qui déjà, et pourquoi?

Tae Jun continua à me parler de son métier pendant que mes pensées étaient ailleurs. Qui m’avait parlé d’un Chin Hwa auparavant? Toutefois, je dû arrêter mon enquête pour répondre à sa question concernant mon supposé métier que je n’avais pas. Il me répondu ensuite à ma seconde question à savoir ce qu’il prenait quand il allait dans un café. Ses goûts étaient semblables aux miens. C’est parfait ainsi, puisque si on devenait amis, il n’aurait pas d’excuse pour ne pas m’apporter un bon café comme je les aime. Il allait se rappeler facilement ce que je mettais de dans : un lait sans sucre tout comme lui.

Mine de rien, il était temps de descendre de l’autobus et je l’entrainai avec moi. La discussion ne reprit pas toute suite, car je laissai Tae Jun retrouver ses repères pour me guider vers son fameux café qu’il connaissait. Mais quand il m’attira d’un côté, je me permis de lui poser une nouvelle question à savoir s’il était en couple. Sa réponse fut de me dire que c’était compliqué. Quoi, qu’est-ce qui était compliqué? Il n’a rien de compliqué en amour! Je détestais les gens qui avaient la fâcheuse habitude de dire que l’amour est compliqué. C’est simple, quand deux personnes s’aiment, ils s’aiment donc ils devraient impérativement être en couple. Pourquoi se priver de vivre le bonheur? Dans le cas que la fille n’aime pas le gars, eh bien l’homme avait tout intérêt à faire chavirer le cœur de la belle. C’était aussi simple que cela. Si quelqu’un est en amour, il faut le dire! Je roulai les yeux en l’air en éclatant de rire. Je lui fis part de mon point de vue comme quoi l’amour c’était loin d’être difficile. Tae Jun me rappelait alors ma meilleure amie, Yeon Hee. Elle est toujours en train de dire que l’amour ça sert à rien, que c’est compliqué et qu’elle n’éprouve pas ce genre de sentiment. Est-ce que je la croyais? Bien sûr que non! Pour Tae Jun c’était la même chose, s’il me disait que c’était compliqué, c’était parce qu’il y avait quelque chose dans l’air entre lui et une demoiselle…ou un homme. Alors pourquoi il ralentissait ses ardeurs. Je soupirai en lui disant que peu importe le nom de cette personne, il avait intérêt à lui faire part de ses sentiments avant qu’il n’ait à faire semblant d’être heureux devant l’élue de son cœur qui aurait trouvé le bonheur avec un autre.

- Et … Et toi alors, un copain ? Tu es bien curieuse, mais je peux aussi poser des questions …

Toujours avec la main de Tae Jun dans la mienne, je me suis mise à les faire aller vers l’avant puis vers l’arrière par réflexe. Je faisais ça quand je marchais et que j’étais heureuse. Parler de mon Hyun Ki me faisait toujours sourire.

- Ouiiii, dis-je sur un ton enfantin avant de continuer, et il est l’homme parfait à mes yeux, depuis qu’il m’a confié ses sentiments. Je l’aimeuuuh


Puis, subitement je lâchai sa main pour venir me placer devant Tae Jun et lui couper le chemin. Le pointant avec mon index, je le mis en garde.

- Et j’espère pour toi que tu vas faire pareil et aller voir cette fille qu’il y a ici, rajoutais-je en mettant mon doigt sur son front.

Je connaissais ce gars depuis quoi, 20 minutes peut-être et déjà je me permettais de lui lancer des menaces. Je n’y pouvais rien c’était mon petit côté d’entremetteuse. À la suite de la cela, je repris sa main dans la mienne en prétextant avoir les mains froides et je le tirai avec moi pour qu’on continue de marcher. J’avais bien hâte de me mettre au chaud! On arriva rapidement au café en question que Tae Jun m’avait parlé, et j’eus le luxe de choisir notre table. J’en pris une pas trop loin d’une fenêtre et à l’écart des autres clients. Je posai mon manteau sur le dossier de la chaise et quand je me retournai, je vis Tae Jun qui me tendait le menu que je pris en le remerciant. Mes yeux commencèrent à descendre la liste des différents plats offerts et je décidai que j’allais me permettre un croissant avec mon café. Je le méritais bien par un temps glacial de même.

- Alors laisse-moi deviner…tu aimes ta voisine d’appart? Ahh non! Une de tes profs? Ou la petite sœur de ton meilleur ami? Ce n’est pas une amie de ta mère j’espère!

Je le regardai droit dans les yeux en attendant ma réponse. Il ne me connaissait pas alors il n’avait rien à perdre à tout me dire! J’étais sûre que je ne connaissais pas son âme sœur de toute façon.

Une journée banale, à un détail près. Une panne de voiture, qui m’oblige à prendre les transports en communs. Au début, cela m’agaçait vraiment de ne pas pouvoir prendre ma voiture et faire ce dont j’avais envie sans me plier à un quelconque horaire. Dans un sens, sans cette panne, je n’aurais pas croisé le chemin de Chang Soon Mi. Ce n’est peut-être pas la rencontre du siècle, mais ce n’est pas désagréable de discuter avec elle, ça fait passer le temps. Je la trouve un peu, beaucoup curieuse par contre … Enfin, je suis un peu stupide aussi parce que je réponds à ses questions, mais quelque chose me dit, que de toute façon même si je refusais de lui répondre, elle ferait tout pour savoir. Et puis je ne risque pas grand-chose à lui parler, pour le moment la conversation tourne juste autour du boulot. Je ne vois pas en quoi, parler de mon métier en tant que backdancer pourrait me nuire. En tout cas jusqu’à maintenant la discussion est vraiment banale : neige, voyage, travail, ce que je préfère prendre quand je vais au café. D’ailleurs mes goûts sont sensiblement identiques à ceux de Soon Mi. Jusqu’à ce que notre conversation prenne un tournant un peu plus personnel … Soon Mi m’entraine avec elle, pour sortir du bus quand elle me demande si j’ai une copine. Là, elle est un peu trop curieuse à mon goût. Je la regarde surpris, tandis que toutes mes pensées se tournent vers Yujin. Je reste évasif sur ma réponse, d’une je n’ai pas réellement envie d’en parler et de deux ça ne la regarde pas. Dans le fond de toute façon ce n’est pas faux, c’est compliqué d’être en amour sur sa meilleure amie. Toujours main dans la main, nous descendons de l’autobus, mais ce geste me met mal à l’aise, je ne la connais absolument pas et … Et puis je ne sais pas, je ne vais pas tenir la main de toutes les personnes dont je fais la connaissance. Cependant je n’ose pas retirer ma main de peur de la contrarié ou je ne sais pas … Qu’elle régisse mal.

Du point de vue de Soon Mi, l’amour n’est pas compliqué du tout. Pour toute réponse je ris légèrement. Oh que si c’est compliqué … Puisqu’elle est si curieuse, je me permets de l’être moi aussi et je lui retourne sa question. Soon Mi me répond sans aucune gêne, que oui elle a un copain et que c’est l’homme de sa vie. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres … Je l’envie. Elle en a de la chance, j’aimerai tellement pouvoir parler de Yujin de la même manière. Pouvoir dire qu’elle est ma petite-amie et que c’est la femme de ma vie.


- T’es rigolote toi, ce n’est pas si facile de confier ses sentiments à quelqu’un, enfin je ne trouve pas en tout cas … Si elle ne partage mes sentiments, je ne ferai que tout foutre en l’air, répondis-je, quand Soon Mi me conseille de confier mes sentiments à la personne que j’aime, peu importe qui c’est.

Ruiner mon amitié avec Yujin est la dernière chose que j’ai envie de faire. Je tiens beaucoup trop à elle, si jamais sa devait arriver, je m’en voudrai toute ma vie. Alors, hors de question que je dévoile mes sentiments sur un coup de tête comme ça. Même si je me sens mal chaque fois que je croise son regard, même si la jalousie m’aveugle chaque fois qu’elle est trop proche d’un autre garçon. Taire ce que je ressens me fait mal, mais je dois vivre avec. Tant que je ne serai pas sûr des sentiments de Yujin envers moi, je resterai le meilleur ami et comme je pense qu’il n’y a pas beaucoup de chance pour qu’elle me retourne mon amour un jour … Je vais devoir me battre avec mes sentiments jusqu’à ce qu’ils disparaissent, même si dans le fond je doute être capable de l’oublier si facilement. Surtout qu’elle est ma meilleure amie et qu’on se voit très souvent. Trop souvent. Ce n’est pas pour me déplaire, mais bon … J’ai bien essayé de mettre de la distance entre nous, mais je ne supporte pas d’être loin de Yujin trop longtemps.

Je m’arrête brusquement pour ne pas percuter Soon Mi, qui lâche ma main et se plante devant moi. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle me pointe du doigt, elle veut que j’aille voir la fille qui occupe toutes mes pensées. Plus facile à dire qu’à faire ma petite Soon Mi … Elle a eu la chance que le garçon qu’elle aime lui retourne ses sentiments. Enfin, je suis un peu défaitiste sur le coup-là, parce qu’après tout je ne sais pas si Yujin m’aime plus qu’un simple meilleur ami ou pas. Elle n’en a jamais parlé, alors j’imagine que non, mais moi non plus je ne lui ai jamais dit clairement que je suis amoureux d’elle. C’est juste impensable qu’elle soit au courant, j’ai trop peur qu’elle me rejette. C’est stupide, je me fais des films tout seul sans savoir ce qu’il en est, mais … J’ai beaucoup trop à perdre en tentant ma chance, si elle ne m’aime pas de la même façon, je prends le risque de perdre ma meilleure amie et l’une des personnes qui compte le plus pour moi. Même … LA personne qui compte le plus pour moi. Je souris.


[/b]- Je n’ai aucun ordre à recevoir de toi, on se connait depuis quoi … Vingt, trente minutes ? Et tu veux me forcer à aller déclarer mes sentiments à une fille,[/b] dis-je en plaisantant, je ne dis pas ça pour être désagréable.

Si j’avais su que j’en viendrais à parler d’amour et de Yujin avec Soon Mi quand elle m’a demandé l’heure dans le bus … Puis elle reprend ma main dans sienne, elle a apparemment froid. Hum … Mon mal aise reprend sa place, Soon Mi a l’air beaucoup plus extravertie que moi en tout. C’est vrai que d’habitude je suis très tactile, mais pas avec les personnes que je connais à peine. Nous arrivons enfin au café, j’ai réussi à me repérer et à nous amener jusqu’ici. Je laisse Soon Mi s’installer où elle veut, je me contente de la suivre. Je m’assois en face d’elle, enlevant mon mentaux et je lui tends le menu, avant d’en prendre un aussi pour moi. Comme j’ai dit à Soon Mi tout à l’heure, je vais prendre un café au lait sans sucre, avec une part de brownies, parce que je suis beaucoup trop gourmand et que je ne résiste jamais à une pâtisserie.

Je relève le regard vers Soon Mi, elle me fait rire à passer de conclusion en conclusion, mais dans toutes les hypothèses qu’elle cite, aucune ne correspond à mon cas. Je souris amusé. Tant que je ne cite pas le prénom de Yujin, je ne risque pas grand-chose. Si ? Elle ne connait peut-être pas Yujin … Et puis parler de ces sentiments qui me tracassent, avec une inconnue pourrait me soulager un petit peu, plutôt que de tout le temps garder ça pour moi … Que ce soit avec Yujin ou n’importe qui d’autre.


- Non … En fait … Si tu veux tout savoir, ce qui m’a l’air d’être le cas, je suis amoureux de ma meilleure amie …

Avouais-je en baissant la tête.


- Voilà pourquoi c’est compliqué, je ne peux pas débarquer chez elle et lui avouer que je suis amoureux. C’est prendre le risque de gâcher notre amitié.

Je me tais quelques secondes puis je reprends …


- En tout cas tu as bien de la chance que l’homme que tu aimes te retourne cet amour … Je donnerais beaucoup pour que ce soit mon cas aussi avec … Cette fille, conclus-je en évitant de prononcer le prénom de ma meilleure amie.

J’étais agréablement surprise de voir que Tae Jun était toujours là à me tenir compagnie. En temps normal, un homme qui entendait mon beau discours sur l’amour prenait plus souvent qu’autrement ses jambes à son coup. Et pourtant il acceptait encore de me suivre pour me montrer ce fameux café. On y était arrivé sans embûches. Je ne l’avais pas poussé dans la rue pour lui faire regretter de ne pas avoir révélé ses sentiments à cette fille qui était dans ses pensées. J’étais bien généreuse, car il méritait un pareil châtiment. Après m’être rassurée qu’il n’était pas amoureux d’une vieille amie de sa mère en fait, je l’écoutai enfin se déballer un peu le cœur.

- Non … En fait … Si tu veux tout savoir, ce qui m’a l’air d’être le cas, je suis amoureux de ma meilleure amie …

Amoureux de sa meilleure amie?! S’il n’avait pas baissé la tête de la sorte, je crois que je n’aurais pas été capable de retenir mon fou rire. Cependant il avait presque l’air piteux. Je le pris donc justement en pitié. Penchant un peu la tête sur le côté, je l’observai en compatissant. Ça ne devait pas être toujours facile ce genre de relation ambiguë. Je n’avais jamais été amoureuse de mon meilleur ami, mais je pouvais très bien comprendre. Après tout, ce n’était toujours pas sa faute s’il ressentait de pareilles émotions. On ne choisi jamais pour qui notre cœur décidera de battre. Je laissai Tae Jun continuer alors qu’il reprenait la parole.

- Voilà pourquoi c’est compliqué, je ne peux pas débarquer chez elle et lui avouer que je suis amoureux. C’est prendre le risque de gâcher notre amitié.

Sur ce point je n’étais pas d’accord par contre. Rien n’était risqué quand on agissait pour l’Amour avec un grand A! Si cette fille était réellement sa meilleure amie, alors elle se devait de comprendre les sentiments de Tae Jun. Et puis dans mon monde à moi, l’amour était rarement à sens unique. Quand j’aimais un gars, il m’aimait aussi. C’était facile. Alors pourquoi Tae Jun parlait-il de risques?

- En tout cas tu as bien de la chance que l’homme que tu aimes te retourne cet amour … Je donnerais beaucoup pour que ce soit mon cas aussi avec … Cette fille

Ce n’était pas de la chance que j’avais. J’avais seulement eu le courage de m’investir dans une relation. L’amour n’était pas réservé qu’aux plus chanceux. Et puis j’étais un peu fâchée que Tae Jun pense ainsi. Il m’avait bien dit qu’il n’avait pas fait part de ses sentiments à sa meilleure amie, alors comment pouvait-il savoir que son amour n’était pas réciproque? Je fronçai les sourcils, un peu découragée de voir qu’il y avait tant d’âmes perdues dans cette ville qui avait besoin de mes bons conseils. Je pris une grande respiration en changeant d’air. Je souriais pour ensuite poser mes mains à plat contre la table pour lui annoncer qu’on avait tout les deux besoin d’un bon café. Je me levai pour aller au comptoir directement et commander ce que nous voulions. Ainsi ça serait plus vite.

J’étais retournée m’asseoir à la table une fois notre petit repas prêt en mains. J’avais cependant eut toute la difficulté du monde à lâcher l’assiette de brownies de Tae Jun. Ça sentait si bon! J’en profitai pour faire une blague au passage en lui promettant de l’aimer jusqu’à la fin des temps s’il me donnait une bouchée de sa pâtisserie. J’ignore si c’était à contre cœur, mais il me permit de planter ma fourchette dans son dessert et je fus la première à y gouter. Je me régalais et j’eus même un petit son de satisfaction. C’était délicieux. Je regrettais de ne pas avoir pris comme lui, mais je me rappelai rapidement que la saison du bikini était dans moins de 6 mois. Je ne devais pas manger de ces trucs. Pour compenser le gras que je venais de voler à Tae Jun, je coupai une généreuse portion de mon croissant que je mis dans son assiette. Je le regardai tout sourire avant de lui ordonner d’accepter mon croissant et que c’était pour le bien de ma garde-robe. Chaque calorie compte!

L’étape suivante fut de prendre ma tasse de café entre mes mains pour me les réchauffer. Puis, après avoir souffler sur le liquide et ainsi le refroidir, je ramenai le sujet de conversation sans tourner autour du pot.

- Dis-le à cette fille ce que tu ressens.

Je scrutai son visage un instant avant de rajouter qu’il perdait tout à rester silencieux. Elle se devait de le savoir. Et puis…


- les histoires d’amour entre meilleurs amis sont souvent les plus désastreuses, mais elles sont aussi les plus passionnées. Crois-moi j’en connais un rayon. Je suis certaine que ta petite meilleure amie ne te repoussera pas. Dans le pire des cas elle ne donnera pas suite à tes sentiments, mais peut-être qu’elle réalisera plus tard qu’elle t’aime

Je croyais sincèrement que Tae Jun avait tout intérêt à tout lui avouer et de ne pas garder cela secret. J’étais aussi convaincue qu’il s’en mordrait les doigts le jour que cette fille déciderait de trouver le bonheur avec un autre que lui. Il ne perdait rien à essayer. Son amitié avec elle? Peut-être, mais ça en valait la peine d’essayer. Et puis, si ça ne marchait pas entre lui et la demoiselle, j’étais prête à assumer mon erreur en l’inscrivant cette fois sur un site de rencontre. La vie était bien trop courte pour être vécue séparé de son âme sœur.

- Sinon humm tu vas te décider à me donner le prénom de cette fille?

Ce n’était pas de mes affaires, mais j’aimais tellement les potins. Et puis si je connaissais sa meilleure amie, je pourrais même jouer à l’entremetteuse sans que Tae Jun en sache quoi que ce soit. Cependant, je n’avais jamais entendu le nom de ce dernier auparavant alors je doutais grandement de connaître celle qui faisait battre son cœur.

Si quelqu’un m’avait dit que je parlerai de mes sentiments pour Yujin à une inconnue –ou presque- je lui aurai franchement ri au nez. Pourtant c’est bel et bien la tournure que notre discutions prend. Après avoir parlé voyage, boulot et autres banalités, nous voilà à parler d’amour et de sentiment. Soon Mi est en couple et elle a l’air heureuse. Elle a de la chance … Remarque que je ne me gêne pas de lui faire. C’est peut-être plus facile de parler de ça avec une fille que je connais à peine. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est mon ressenti. Peut-être que le fait que je ne la connaisse presque pas, me laisse penser que me confier à elle n’aura aucun réel impact sur ma vie à part me soulager un peu le cœur ? Je ne sais pas. Je me sens juste plus à l’aise de lui en parler à elle, plutôt qu’à quelqu’un d’autre, quoique avec Arthur je pense que je n’aurai pas eu trop de mal à parler. Enfin bref. Je ne suis pas du genre à déballer ma vie aux inconnus d’habitude, chose bien paradoxale, car c’est un peu ce que je fais là en parlant de mon amour pour ma meilleure amie à Soon Mi. Elle m’écoute sans m’interrompre une seule fois et j’en profite pour parler sans gêne. Je lui parle du fait que j’aime ma meilleure amie, que tout lui avouer est prendre le risque d’aussi tout gâcher, sans une seule fois mentionner le prénom de Yujin. Je ne sais pas vraiment pourquoi je tais son prénom. Peut-être que Soon Mi la connais ? Et je ne veux absolument pas que Yujin soit au courant ! Si elle doit l’apprendre un jour, je lui dirai. La jeune femme se lève pour aller chercher nos commandes, après avoir déclaré que nous avions besoin d’un bon café. Je reste assis sur ma chaise, attendant son retour en ressassant tout un tas de pensés, bien entendue toutes tournées vers une seule et même personne : Yujin.

Soon Mi à l’air d’être aussi gourmande que moi, du moins c’est l’impression que j’ai quand elle me demande si elle peut me piquer un bout de brownies. Bien entendu j’accepte, je ne suis pas du genre radin et possessif, ce n’est que de la nourriture et si ça peut lui faire plaisir. En tout cas cette pâtisserie à l’air bonne, ce qui me donne très envie d’y goûter, imitant Soon Mi je plante ma fourchette dans le gâteau au chocolat. Honnêtement, je crois qu’un jour ma gourmandise me perdra. Elle insiste pour que j’accepte une part de son croissant et que c’est pour le bien de sa garde-robe. Je ris, mais je ne refuse pas. La gourmandise est un vilain défaut, mais c’est tellement bon. Je n’aurai qu’à aller m’entrainer comme un forcené dans la salle de danse tout à l’heure, pour ne pas prendre un gramme ou du mois essayer. Je lève les yeux vers Soon Mi quand elle revient à la charge.


- Tu comptes vraiment m’encourager à tout lui avouer, en me disant que les histoires d’amour entre meilleurs amis, sont les plus désastreuses ? dis-je en riant légèrement.

Ce n’est pas vraiment de cette manière qu’elle va réussir à me faire changer d’avis … Mais dans le fond j’espère que Soon Mà raison. Peut-être que Yujin m’aime aussi, je veux dire de la même manière que moi, alors peut-être que j’ai effectivement tout à perdre en me taisant. Mais j’ai peur … Je suis effrayé de la réaction de Yujin, ce que notre relation deviendra si je me déclare.


- Tu as peut-être raison … Je fais peut-être l’une des plus grosses erreurs de ma vie en ne lui disant rien, mais … Si jamais elle me rejette et refuse de me reparler après ?

J’avoue que je noirci beaucoup le tableau. Je tire des conclusions hâtives comme quoi Yujin ne m’aime pas, alors que dans le fond je n’en sais rien. C’est plus fort que moi. Je préfère me dire qu’elle ne m’aime pas, plutôt que de me bercer dans de fausses illusions et en souffrir encore plus.


- Je suis pathétique, hein ? Je me persuade qu’elle ne m’aime pas, alors que je n’en sais absolument rien … Tu dois me trouver désespérant.

Je force un petit sourire à l’adresse de Soon Mi avant de prendre une gorgée de mon café, c’est chaud et ça fait énormément de bien quand on vient du froid de l’extérieur. Soon Mi se fait de nouveau un peu plus curieuse … Maintenant elle veut savoir le prénom de cette fille qui fait battre mon cœur. Je réfléchi un quart de seconde. Après tout qu’est-ce que je risque ? Si elle connait Yujin, il y a le risque qu’elle lui dise mais bon … Je n’aurai qu’à m’en prendre à moi-même. J’avais qu’à réagir avant, prendre le taureau par les cornes, arrêter de faire mon lâcher et me confronter directement à mes sentiments en me déclarant à ma meilleure amie. Tout ce que je suis capable de faire, c’est rester passif et attendre que ça se passe. Jusqu’au jour où elle trouvera quelqu’un d’autre et je n’aurai que mes yeux pour pleurer, ainsi que tout ma vie pour regretter.


- Elle s’appelle Yujin …

Je prends un morceau de croissant, que je trempe dans mon café avant de le manger. Puis je lève les yeux vers Soon Mi.


- Tu sais quoi ? Je crois que tu as raisons, je devrai arrêter de fuir ce que je ressens et me confronter à elle … Peut-être que ce n’est pas si compliqué que ça en fin de compte et que je me complique la tâche moi-même en me persuadant qu’elle ne m’aime pas en retour …

Ouais, c’est bien beau de parler, le courage d’aller me déclarer à Yujin je ne l’ai pas encore vraiment rassembler …

- Elle s’appelle Yujin …

Entre deux gorgées de mon café, je passai près de m’étouffer avec le liquide. Ce n’était pas parce que je connaissais cette Yujin si j’étais aussi surprise. C’était plutôt le fait que Tae Jun avait accepté de me dire le nom de sa belle. Qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour le convaincre de tout me dire? J’avais pris l’autobus il y avait de cela moins d’une heure et déjà je connaissais sûrement le plus secret de mon ami de transport en commun qui m’était totalement inconnu. Je repensai donc aux dernières minutes pour comprendre ce qui l’avait conduit à tout me dire.

Nous avions commencé par déguster nos pâtisseries alors que Tae Jun avait pris le temps entre deux bouchées de renchérir sur le sujet de ses histoires de cœurs. Vous vous imaginez, je n’avais rien fait pour qu’il m’en parle encore. C’était parce qu’il voulait donc se vider le cœur je crois.

- Tu comptes vraiment m’encourager à tout lui avouer, en me disant que les histoires d’amour entre meilleurs amis, sont les plus désastreuses

Je sais que ce qu’il voulait entendre de ma part c’était que j’approuve son idée de garder le secret pour son amour toutefois je n’étais pas cette fille. Il n’allait jamais entendre cela de ma bouche. Jamais je n’irais lui dire de garder cela encore plus longtemps pour lui seul. Il devait en faire part à sa meilleure amie. Il croyait aussi peut-être que j’allais lui dire que sa belle allait le prendre toute suite et qu’il ne risquait rien en se déclarant, mais ça je ne pouvais pas lui garantir. Je n’avais pas un arc et des flèches comme cupidon. Dans le cas contraire, cette histoire serait déjà réglée et la terre entière serait en amour grâce à moi et ma générosité grandiose. Donc la réponse que j’avais donnée à Tae Jun fut :

- oui! Dis-je avec un grand sourire nias et exclamatif


- Tu as peut-être raison … Je fais peut-être l’une des plus grosses erreurs de ma vie en ne lui disant rien, mais … Si jamais elle me rejette et refuse de me reparler après ?

Je l’avais regardé droit dans les yeux avec un regard qui voulait clairement dire «tu daignes me redire ça une autre fois et je te jure que je t’assomme espèce de défaitiste », oui oui mes yeux étaient très expressifs!


- Je suis pathétique, hein ? Je me persuade qu’elle ne m’aime pas, alors que je n’en sais absolument rien … Tu dois me trouver désespérant.


Je fis oui de la tête à répétition. Il fallait bien que quelqu’un le brasse un peu pour qu’il se réveille. Il était en train de perdre du temps précieux avec sa dulcinée. Chaque jour qu’il passait sans lui ouvrir son cœur était un jour de plus à se réveiller loin d’elle. C’était horrible quand j’y pense et j’étais franchement déçue pour lui et pour elle! Tae Jun se cacha derrière sa tasse de café et c’est pour cette raison que je me décide à tout lui demander. Je lui avais demandé de me révéler le nom de sa meilleure amie.

- Elle s’appelle Yujin …


Voilà c’était ainsi que ça c’était passé. C’était pour cela qu’il avait accepté de me révéler son nom. En me repassant ces quelques minutes dans ma tête, je compris pourquoi j’avais eu le droit de connaître le nom de la fille qui faisait battre son cœur. Tae Jun était désespéré et j’étais probablement sa dernière ressource. J’étais fantastique. J’allais sauver ces deux pauvres âmes.

- Tu sais quoi ? Je crois que tu as raisons, je devrai arrêter de fuir ce que je ressens et me confronter à elle … Peut-être que ce n’est pas si compliqué que ça en fin de compte et que je me complique la tâche moi-même en me persuadant qu’elle ne m’aime pas en retour …


Là j’étais bouche bée. Je n’avais rien dit de plus pour essayer de le convaincre. Il s’était rangé de mon bord en croyant que j’avais raison, mais je n’avais même pas eu à argumenter. Il était vraiment temps qu’il me rencontre ce Tae Jun. C’était son destin. S’il ne m’avait pas croisé dans l’autobus, qui sait combien de temps encore cette Yujin aurait attendue pour connaître les réels sentiments de son meilleur ami. J’étais un messie dans leur vie à ses deux là. Ma tête enflait de plus en plus quand je réalisai que je devais bien dire quelque chose maintenant.

En tapant de la main sur la table, je lui annonçai que c’était la meilleure décision qu’il avait prise dans sa vie, ça pis de monter dans cet autobus. Je tentai de le rassurer en lui disant qu’il ne pouvait pas le regretter et que j’étais certaine que Yujin l’attendait déjà chez elle avec un bain rempli de pétales de roses. J’exagérais mais je voulais détendre un peu l’ambiance. Mon geste suivant fut de prendre l’assiette devant lui qui contenait encore plus de la moitié du brownies. Sans gêne, je ramenai le chocolat vers moi en plantant ma fourchette de dans.

- Je suis désolée, mais les filles n’aiment pas les gros! Je me sacrifie donc pour finir ton brownies. Ne me remercie pas! C’est tout naturel voyons

Il allait forcément me détester pour mon geste mais j’en pouvais rien si j’avais actuellement une rage de sucre. Et puis, ma petite consultation valait bien qu’il me paye la demi d’un brownies. Je lui tirai la langue avant de lui sourire pour le remercier de sa compagnie. Mon café devenait froid et Tae Jun n’avait plus rien à manger. Je cru donc que le moment était bien choisi pour sortir mon cellulaire de mon manteau d’hiver. Je le glissai vers le milieu de la table et je repris ma fourchette en prenant la dernière bouchée du dessert. Tae Jun ne semblait pas très bien comprendre pourquoi je venais de faire ça et je dû lui demander de rentrer son numéro. Je voulais rester en contact avec lui c’est tout. Rien de plus. Ce n’était pas de la drague. J’avais déjà un petit ami, mais des amis je n’en avais jamais assez. Et puis il serait mon plus bel ami.

- Et tu n’as pas intérêt à rentrer un faux numéro sinon je te retrouve et je te zigouille, dis-je en le menaçant du bout de ma fourchette.

Après avoir réglé l’addition et s’être rhabiller comme un commando prêt à affronter un froid sibérien, nous étions de retour dans les rues du centre-ville d’Ulsan. À la sortie du petit café, je me précipitai devant Tae Jun telle une enfant et tout sourire, je lui annonçai que j’allais rentrer chez-moi. Posant mon index sur son torse et prenant mon air de sergent, je lui rappelai qu’il avait le devoir de parler sérieusement avec sa meilleure amie. La seconde d’après je souriais à nouveau me trouvant drôle de faire mon autoritaire avec lui. Je posai un rapide baiser sur sa joue, puis je lui fis au revoir de la main avec ma grosse moufle rouge et je lui fis finalement dos. Maintenant c’était direction mon loft chaud et douillet! J’avais fait ma B.A de la journée. Je méritais bien un peu de confort après tout!