Les mois s'écoulèrent et se ressemblèrent.

Cela faisait déjà plusieurs mois que l'on c'était pas vu depuis le Japon et ton départ précipitait.

Les grands couloirs de la fac nous permettaient de ne pas se voir, et cela nous arrangeait bien. Tu ne te rendais pas non plus aux réunions de famille, provoquant la fureur du père et la joie de ma mère, mais après tous pourquoi irais-tu ? Ne dis tu pas que tu ne fais pas parti de la famille ?

L'année se déroulait, confirmons le fait que nous étions que deux étrangers.

Assit derrière mon chevalet, je regardais distraitement dans le parc de l'université, les étudiants qui se pressaient dans les allées, discutant...rigolant, s'amusant... Tous ça me paraissait assez étrange depuis quand n'avais-je pas exprimé mes sentiments, hormis à travers mes toiles ?

Je n'écoutais plus le professeur qui nous parlait de notre projet de la semaine, lorsque mon nom fût prononcé, je revins brutalement à la réalité, le regardant sans comprendre. Il tenait un chapeau dans ses mains, tous me regardèrent avec insistance.

Sans comprendre je les dévisageais, ma chère voisine me souffla que je devais aller tirer un papier dans le chapeau.

J'avais obtenus la meilleure note au dernier projet, j'avais donc le droit de choisir mon futur projet avant les autres apparemment.

Lascivement, je me levais, glissant mes mains dans mes poches. Mes pas me menèrent jusqu'au professeur, regardant le fond du chapeau avec ces nombreux bouts de papier.

Ma main plongea et pris un des papiers au hasard, puis je regagnai ma place, posant le papier à côté de moi. Attendant les explications complémentaires.

Lorsque tous mes camarades prirent un papier, ce qui prit un certain temps à mon grand désarroi, le professeur prit la parole.

- Bien tout le monde à un papier ? Comme vous pouvez le constater, il y a un nom inscrit dessus.

Il nous dévisagea, alors que je commençais à blêmir, j'avais une sainte horreur des travaux en équipe, je pris le papier toujours plié.

- Ce nom vous est sans doute inconnu, il s'agit d'un étudiant des années inférieures vous serez son « tuteur »

Alors qu'il faisait circuler les consignes, je crus m'étouffer en entendant ses paroles.

Mes mains tremblantes ouvrirent le papier plié, pour y lire mon « partenaire ».

« Han JaeJun »

Mes yeux s'écarquillèrent et mon souffle me manqua. Le destin devait bien rire.

Et à chaque fois la même rengaine . Je n'ai ni revue Gak , ni reçu d'appel de sa part. J'ai totalement coupé les ponts avec lui , je n'ai même plus envie ni la force d'entendre son nom. Il m'a profondément blessé alors que moi je ne cherchais qu'à tisser des liens avec lui, il m'a presque brisé le cœur, mon amour pour mon frère est mort en même temps que mon dépars du sol japonais .
En rompant tout lien avec lui j'ai également consentit non sans remord à ne plus voir la famille Lee et à ne surtout pas répondre présent lors de leur fêtes et réunions . Même si j'ai toujours trouvé c'est moments ridicules c'est en y participant plus que j'ai comprit que j'y tenais vraiment, finalement je crois que j'avais une petite place dans cette famille .

Maintenant j'ai repris le cour de ma vie, banale et ennuyante à mourir . Je n'ai plus vraiment le gout de sortir, je me concentre sur mes examens de fin de semestre, j'ai quelques devoirs en retard et même si je compte en terminé un avec Tae Moo comme cobaye je suis loin d'avoir fini. Mais je suis motivé et j'ai surtout pas mal de temps devant moi .
Dans les couloirs de l'université je déambulais tranquillement le casque sur les oreilles mon sac sur mon dos, ma pochette à dessins sous le bras. Le nez presque lever ver le ciel je laissait ma tête boucher en rythme avec les beat suave de la jolie ballade que je me repasse depuis le début de matinée . J'ai des périodes comme ça où je peux sans jamais me lasser écouter la même chanson .
Je crois que je fais ce genre de chose dans la vie aussi, avec les personnes que j'aime . Combien de fois Gak m'a trainé dans la boue? Humilié , méprisé et battu? Et pourtant je lui ai toujours tout cédé et pardonner. Mais maintenant c'est fini.

Au détour d'un couloir alors que mon lecteur allait rejouer pour la centième fois le même morceau je perçois le son d'une voix qui m'est familière . Je grince des dents en me plaquant immédiatement contre le mur en fausses brique rouge ma pochette serré contre ma poitrine .
Avec Gak nous ne nous sommes croisés que peu souvent à la fac, et c'était voulu. Il avait bien trop honte d'avouer aux gens et surtout à ses amis que j'étais de sa famille . Mais là ce qui me tracasse le plus c'est que dans l'aile ou il se trouve il n'y a seulement que l'amphi ou j'ai cours ...qu'est ce qu'il peut bien y faire?
Je fronce les sourcils et profitent qu'un petit groupe d'étudiante s’amène pour leur emboiter le pas, me fondant dans leur groupe. Je me glisse dans la salle sans me faire remarquer et monte rapidement quatre à quatre les larges marches pour me rendre à ma place habituelle : celle tout au fond contre la fenêtre .

Quand je me suis enfin installé je relève le nez et lis ce qui est affiché au mur par le projecteur :

"Projet tutorat 1er et 3eme année ."

Je tilte , ça sens le roussi .

Spoiler: