Doucement, tout doucement. Ma tête se releva légèrement pour jeter un coup d'oeil à mon réveil. Verdict, 8 heures du matin. Il était temps de se lever pour aller bosser, même si je n'en avais pas trop envie. Cela ne faisait que très peu de temps que j'avais dis à mes parents que j'avais abandonné mes études à l'Université pour travailler au WhiteCoffee. Le groupe avait besoin d'argent, et même si Jong Hyun et Yun Ho travaillaient aussi(à l'inverse de Kyu Min qui étudiait à plein temps), je voulais tout de même apporter un peu du mien, surtout que les cours ne m'intéressaient plus trop. Mes parents avaient eu dû mal avec ce changement soudain, mais ils ne me disaient plus rien à présent. Disons que je me foutais pas mal de leur avis. Tant que j'avais ma guitare, mes compositions, et mon groupe, tout allait bien dans le meilleur des mondes. J'aimais tellement composer, que parfois, je restais souvent tard le soir à mon bureau, ma lampe allumée, et je bossais, le sourire aux lèvres et mon casque sur les oreilles. Et donc ce matin, j'ai eu un élan et me suis levé d'un coup en soupirant. Ma main tira les rideaux de ma fenêtre d'un seul coup et la lumière fit soudainement irruption.

Un quart-d'heure plus tard, j'étais dehors et j'enfourchais mon vélo avec entrain. Je filais à toute vitesse dans les rues d'Ulsan, il fallait dire que j'adorais pédaler. C'était peut-être un peu vieux jeu, mais je préférais avoir un vélo qu'un vieux scooter. En plus, je pouvais sentir le vent à mes oreilles et c'était fort agréable. Autour de moi, tout était flou tellement j'allais vite. Tout les matins, quand je prenais mon vélo pour me rendre au WhiteCoffee à toute vitesse, c'était comme si je prenais une sorte de 'nouveau départ'. J'oubliais toutes les erreurs que j'avais pu faire la veille et affichait un sourire radieux. En partant, je n'avais pas oublié mon casque. Il était autour de mon cou, je ne l'avais pas mis sur mes oreilles, je préférais sentir le vent frais du matin, la musique, ce serait pour plus tard. Mon iPod ne quitterait pas la poche de mon slim noir de toute façon.

Quand je suis arrivé à un feu rouge, je me suis arrêté comme les voitures autour de moi. Une bande de filles traversa alors sur le passage piéton où là, le feu était vert. Une d'entre elles me vit immédiatement et elle eut l'air ahurie. Je la fixais, impassible. Elle donna des coups de coudes à ses amies qui réalisèrent que j'étais le Chanteur de 'The Phantom'. Sauf qu'elles s'étaient arrêtées en plein milieu du passage piéton et, lorsque notre feu est devenu vert, toutes les voitures ont klaxonné les étudiantes qui n'en revenaient toujours pas de me voir sur mon vélo. J'ai alors esquissé un sourire quand elles se sont dépêchées de traverser la route en courant, manquant de faire tomber leurs sacs à main. Elles continuaient de me montrer du doigt en criant comme des fans hystériques. Et puis, j'ai recommencé à pédaler, le sourire toujours aux lèvres. Ce n'était pas vraiment le fait d'être assez connu auprès des jeunes ici qui me faisait sourire, c'était plutôt le comique de la situation. Sans en être vraiment le coupable, j'aurais pu créer un accident, et ça, ça me faisait moins rire par contre. Mais finalement, je décidais d'oublier ce qui s'était passé et de continuer de profiter de la vitesse de mon vélo et du soleil matinal.

Quand je fus enfin arrivé devant l'établissement, il était déjà ouvert, quelqu'un devait être arrivé avant moi. Je garais donc mon vélo dans un mini parc à vélos qui se trouvaient derrière le café. Après avoir attaché l'anti-vol et vérifier qu'il était bien placé, je suis entré par la porte de derrière, qui menait directement aux casiers de tout les employés du WhiteCoffee. J'ouvris directement le casier avec la clé que je gardais toujours sur moi, le casier qui portait bien évidemment mon nom et mon prénom à moi. J'y rangeais mon sac à bandoulière tout blanc et y déposais aussi mon casque et mon Mp3. Habituellement, je gardais toujours mon iPod avec moi, j'y tenais énormément. Mais là, ma poche était trop petite, il n'y rentrerait pas en entier, et risquerait de tomber. Je refermais ensuite mon casier après avoir pris le tablier noir officiel du café, que tout les employés portaient, sans exception. Je glissais ma clé de casier dans ma poche, qui elle, y rentrait parfaitement. J'ai mis mon tablier et ai rejoins les autres employés qui servaient déjà. J'étais à présent arrivé dans la salle où les clients attendaient qu'on les serve. Je me mordis la lèvre inférieur. Je devais sûrement être en retard, et j'espérais vraiment que personne ne l'avait remarqué.

Je me suis donc hâté d'aller prendre un calepin et un stylo et d'aller prendre la commande d'un groupe d'ami, entièrement composé de garçons. Ils semblaient être Anglais. C'était ce dont j'en concluais, physiquement parlant. Je me suis approché d'eux en les saluant, tout sourire. Je me débrouillais assez bien en Langues Etrangères, contrairement aux Mathématiques et les Sciences et puis, tout le tralala. Je leur ai demandé en Anglais ce qu'ils souhaitaient commander. J'ai alors noté dans mon calepin; un cappuccino, deux cafés, et trois macarons au chocolat. Je les ai alors remercié d'un 'Thank you' enjoué et me suis dirigé vers les cuisines de l'établissement. Au passage, j'ai pris quelques plateaux qui traînaient par-là pour les poser sur le bar.

Après avoir donné la commande au cuisinier, je suis retourné dans la salle pour aller prendre une autre commande; en effet, deux amies, cette fois-ci coréenne, venaient d'arriver. Il faut dire que ce matin, ça allait encore niveau clients. Il y en avait très peu, l'après-midi, ça augmentait considérablement. Lorsque je me suis approché d'elles, elles m'ont toisé un moment du regard.


Le patron, m'avait souvent dit, même reproché mon enthousiasme à longueur de temps. Il m'avait dit d'être plus formel avec les clients. Je n'en comprenais pas trop la raison, je pensais qu'un sourire faisait se sentir mieux la clientèle. C'est pour cela que je n'appliquais pas trop ses 'conseils' à la lettre. Elles m'ont regardé assez bizarrement, et pourtant, ce n'était pas les éternelles étudiantes que je connaissais. Une des deux, apparemment la plus entreprenante, m'a adressé un énorme sourire avant de commander deux parts de 'Cheesecake'. Elles voulaient aussi deux cappuccinos. Après avoir noté, je leur adressé un sourire accompagné d'un 'Merci, je vous sers dès que votre commande est prête' avant de m'en aller vers les cuisines, où le cuisinier m'avait justement appelé pour la commande des Anglais. Avant de m'en aller, j'avais remarqué que la fille entreprenante me souriait toujours. Vous savez, dans la vie, il y a vraiment des gens qui sont bizarres. C'était pas un sourire normal, il était vraiment bizarre son sourire. J'en avais même froid dans le dos.

Arrivé aux cuisines, je pris les plateaux des amis Anglais, en vérifiant bien qu'il y avait tout ce qu'il fallait. Puis, j'ai donné la commande au cuisinier qui s'est remit au travail, pendant que je sortais pour aller dans la salle. Les Anglais me remercièrent quand je leur eu servis leurs plateaux. Je leur ai une nouvelle fois souris.


Ils m'ont compris et m'ont souri à leur tour. Et une fois de plus, je me suis dirigé vers les cuisines, là où la commande des filles étranges m'attendait. Je suis ensuite ressorti et me suis dirigé vers elle, plateaux en mains. Elles m'aperçurent de loin et me fixèrent jusqu'à ce que j'arrive devant elles. En déposant les plateaux, une des deux mains de la fille entreprenante(ça se confirme d'ailleurs) vint se poser sur la mienne. J'eus un sursaut et la regardait avec incompréhension.


J'étais un peu gêné, il faut dire que je ne m'attendais pas trop à ça. Comme quoi, les gens bizarres existent vraiment. Je les ai donc regarder avec une pointe d’agacement(que j'essayais de cacher néanmoins)et d’embarassement. J'ai affiché un sourire gêné.


Haha. Je me suis empressé de m'en aller de la pièce. Il fallait que j'aille me rafraîchir le visage avant de continuer. Direction, les toilettes. Arrivé là-bas, je me suis regardé pendant quelques secondes dans la glace, j'ai ouvert le robinet d'eau froide et me suis passé de l'eau à la figure. Je repensais à mes collègues, qui devaient se démener pour servir tout le monde à temps. Ce n'était que le début de la journée. Dans mes collègues, je m'entendais bien avec tout le monde, mais sans plus. Disons que je ne prenais pas trop le temps de leur parler, et si je le faisais, c'était plus pour dire des trucs du genre: "Hmm, je crois que la commande de la Dame là-bas est prête. Je prend la commande du couple ici. Faudrait que t'ailles chercher son plateau du coup." Ce n'était pas un ordre(vous me voyez vraiment donner des ordres, sérieusement ?), la personne en face de moi dans ces cas-là le savait très bien.
Et alors que je m'apprêtais à me repasser un coup d'eau à la figure, la porte s'ouvrit. Mon regard noir de jais se dirigea vers la personne qui était entrée.