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 Broken dreams [Man Nai]

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Yoon Ihn Kyang

Yoon Ihn Kyang



■ messages : 178
■ à ulsan depuis : 16/10/2013
■ localisation : chez mon agent de probation
■ occupation : Glander?

■ all about me
dirty little secrets:
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MessageSujet: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyVen 18 Oct - 9:27

Tenue

Le bip strident m'avait sorti de mon doux monde imaginaire où je parcourais des milliers de kilomètres, franchissant des frontières une par une sans que rien ni personne ne puisse m'arrêter. La réalité était différente, ma chambre n'avait rien à voir avec la voiture décapotable que je conduisais quelques minutes plus tôt. Elle était plutôt étroite, confortable mais très sommaire. J'aurais pu la personnalisé depuis le temps. Seulement je n'en avais pas envie, surement parce-que ça me faisait suer de me dire que je devrais m'installer ici encore un long moment. C'était une question de principe, si je posais des trucs sur ces meubles ça voudrait annoncer que je comptais rester, chose qui n'était pas au programme. Encore allongé sur mon lit, je fixais le volet encore tiré, la lumière perçait à peine dehors, j'avais même cru qu'il faisait encore nuit mais c'est qu'il était très tôt. J'avais mis mon réveil à sonner de bonne heure pour la journée qui s'annonçait. Rien qu'en y pensant, je sentais ma lourde carcasse s'enfoncer dans le matelas trop moelleux pour le quitter. Un soupir s'échappa de mes lèvres tandis que je portais mon bras sur mes yeux pour les recouvrir. Je me sentais las, comme tous les matins où je devais me lever. Je n'avais ni la motivation d'affronter ce jour, et encore moins le monde qui m'attendait dehors. J'étais démoralisé, je me contentais simplement de me trainait ci et là, pour revenir sur mes pas. J'avais la sensation de courir sur un tapis roulant. J'avançais, je m'épuisais mais je ne bougeais pas tout compte fait. Je faisais du sur place... Alors je me disais qu'une seule chose de si bon matin, à quoi cela me servait de me lever? Rien du tout, c'est pourquoi j'avais eut la ferme intention de me rendormir. Mais évidemment je pouvais compter sur Jae Ho pour qu'il me secoue et me sorte de là. A peine avais-je tiré mon coussin pour me caller, qu'il entra en trombe dans ma chambre et alla tirer les volets. La luminosité me parue subitement plus forte et insupportable, je râlais tout en pestant mais lui entreprit d'ouvrir les fenêtres et laisser entrer l'air frais. Oh mince c'est qu'il faisait un froid de canard dehors !!! "Ouaaa putain mais ferme cette fenêtre, je me les gèle!" J'aurais pu lui dire n'importe quoi, que j'étais en train de me transformer en glaçon géant que j'allais perdre un doigt, il m'aurait regardé avec ses mêmes yeux là. Ce regard qu'il pose toujours sur moi et qui en dit long sur le fond de sa pensée... J'y vois clairement un "Je m'en tape!".Et croyez-moi c'est agaçant de ne pas avoir une seule personne de votre côté dans cette foutu baraque. Je repoussais un soupir, trop flemmard pour aller la refermer et me recoucher je préférais tirer sur ma couette pour disparaitre dessous. J'espérais encore malgré tout ce temps que mon agent de probation pourrait m'oublier là et me laisser mourir de faim, mais je devais être trop naïf. Car j'eus à peine finis de m'enfouir dedans qu'il la tirait brusquement pour me rappeler à l'ordre "Aller debout ! On prend la route dans trente minutes et pas une de plus." Je savais qu'avec lui il fallait être ponctuel, arriver pile à l'heure qu'il indiquait si j'avais le malheur de lui bouffer une seconde se son emploi du temps, je finissais par le payer à mon prochain "job". Il s'arrangeait pour me pourrir un peu, histoire de me rappeler que je n'avais pas été dans son sens. Ça m'agaçait s'il savait. J'avais l'impression d'être un adolescent qui vit encore chez ses parents et se fait éduquer. J'aurais dut voler de mes propres ailes depuis longtemps déjà... Mais je pourrais m'éterniser sur les projets que j'avais ratés, sur celui que j'avais été. Alors je préférais capituler, de toute façon sans couverture j'avais trop froid pour rester dans cette chambre. Me redressant, la tête dans le coltard, je restais les épaules affaissées et les coudes posés sur mes cuisses pour tenter de me réveiller. J'avais l'air d'une limace en fait, j'avais même les antennes sur la tête pour compléter ma panoplie. "Petit déj dans dix minutes, va te laver tu pue le fauve!" et je voulais relever les yeux vers lui, mais un tas de fringues me voila la vue et me claque le visage. Bon sang, quand je vous disais que j'étais un gosse. Il pensait que je n'étais pas capable de m'habiller tout seul je crois. Et un nouveau soupir pour la route, avant d'attraper mes vêtements pour me décider à me lever. Je devais aller à la salle de bain, je n'avais pas le choix encore, tout était chronométré et programmé. Sur le frigo de la cuisine on avait un planning fait à l'ardoise où il inscrivait tout ce que j'avais et devais faire. C'était rythmé, et calculé parfaitement. Je pense même qu'il avait eut envie d'inscrire les moments où je pouvais aller aux chiottes mais il s'était retenu pour je ne sais quelles raisons. Ce mec était un barge !

Mes affaires sous le bras, je trainais des pieds le long du couloir tout en passant une main sur mon visage pour le frotter. Passant une main dans mes cheveux, je laissais ma flemme légendaire s'emparer de moi avec la ferme intention de grappiller des minutes sous la douche. Enfin, c'était ce que je pensais jusqu'à ce que j'arrive à la salle de bain et pose machinalement une main derrière moi. Mes doigts auraient dut trouver le battant de la porte qui se trouvait là habituellement, mais c'est un grand vide qu'ils rencontrèrent. J'en manquais presque de perdre l'équilibre alors que mes yeux s'écarquillaient. Mais bordel, où était passé la porte???!! "Jae ?!! Mais qu'est-ce que t'as foutu?!!!" J'avais crié tellement fort que j'étais sur qu'il m'avait entendu de l'étage en dessous. Même les voisins d'ailleurs ! M'avançant jusqu'à l'escalier, je marchais d'un air plus déterminé et forcément agacé. M'appuyant sur la rampe, je le voyais sourire d'en bas, son petit air fier sur le visage. Une but une brève gorgée de café et m'annonça le plus naturellement qui soit "Je l'ai enlevé." "Oui bah ça merci je l'ai remarqué! Mais t'es fou ou quoi? Comment je fais pour me préparer moi?" "Bah tu prends tes affaires et tu les enfiles. Tu veux tout de même pas que je t'habille maintenant?" Zen Ihn Kyang, reste zen ! J'avais beau le connaitre et savoir qu'il agissait toujours ainsi, son sarcasme me tapait sur les nerfs, surtout de si bonne heure. Est-ce qu'il savait qu'à cinq heures du mat j'avais l'habitude de dormir? Même en prison je ne me levais qu'à six heures !!!! Serrant ma paume sur le bois de la rampe, j'étais encore en train de réfléchir à ce que j'allais lui dire quand il me coupa dans mon élan. "Arrête de faire ta tête de cochon. Tu crains rien, je n'irais pas regarder sous la douche j'ai pas envie de faire des cauchemars. Sois tranquille, je n'abuserais pas de toi mon garçon." "Aaaah et tu te crois drôles espèces de .... de..." "De?!" Son regard devint plus noir, et son air plus menaçant. Je n'avais pas peur de lui, mais je savais que si je me lançais dans un duel contre Jae, j'allais finir par perdre de n'importe quelle façon que ça soit. J'étais trop lâche pour me battre, trop feignant pour perdre du temps à lui parler, alors je préférais lui jeter un regard dédaigneux avant de tourner des talons. J'avais eut beau marmonner qu'il me le payera, nous avions lui comme moi que je ne le ferais pas vraiment. C'est ça d'être une loque, c'est qu'on n'a même pas la force d'essayer. En colère, je retournais dans la salle de bain pour me décider à me préparer. Agacé, je retirais mon débardeur et mon pantalon en coton avant de les balancer à travers le couloir. Puisqu'il n'y avait plus de porte, et bien maintenant je pouvais fourrer mes affaires n'importe où non? Ouais je sais, c'était puéril, mais je comptais bien lui faire regretter son geste. Je savais pourquoi il avait fait ça, pour que je perde moins de temps. Ça le faisait chier que je m'enferme des heures là-dedans juste pour le faire suer. Il m'arrivait souvent de m'assoir sur le panier à linge et attendre. Je n'y avais aucun intérêt personnel à faire ça, hormis m'amuser et le faire devenir rouge pivoine. Je m'en prenais plein la figure après ça, mais rien que pour le voir dans son état ça en valait la peine. J'aurais pu d'ailleurs en sourire encore ce matin, si je ne me retrouvais pas à m'exhiber au premier étage sans rien pour me cacher. Quel con ce mec! Je pestais contre lui, malgré que je frottais énergiquement le shampoing sur ma tête, je ne décolérais pas. J'avais tellement envie de l'envoyer balader une bonne fois pour toute. Lui dire qu'il aille se faire voir que je pouvais me débrouiller seul mais je savais que c'était impossible. En fait je n'avais même nulle part où aller. Je n'avais ni de job, ni une famille prête à m'accueillir. J'avais bien un ami ou deux, mais je n'aimais pas m'imposer. Cette maison ce n'était pas moi qui l'avait choisit, on me l'avait imposé, j'avais signé des papiers et Jae Ho aussi. On avait pour obligation de cohabiter ensemble pendant un certain temps. Le reste... c'était lui qui décidait. Un jour peut-être aurait-il envie de se débarrasser de moi, et ça m'arrangerait. Je n'aurais plus à subir ses schedule digne d'une caserne de militaires, ni même à écouter son jazz pourri le soir avant de m'endormir. Oui, ça aurait du bon que je vive loin de lui, mais encore fallait-il qu'il me laisse l'opportunité de me trouver un job et gagner de l'argent. Car bien sur dans toutes les tâches que j'accomplissais je ne touchais rien. Quelques pourboires parfois par des petites vieilles qui me trouvaient gentils, mais en dehors de ça j'étais aussi fauché qu'un gamin de sept ans. Et encore même lui saurait troquer ses billes pour avoir des fringues de marques. Alors que moi...

J'étais si agacé que j'avais finis de prendre ma douche rapidement. Trop vite à mon gout, alors je trainais comme je pouvais histoire de l'entendre m'appeler à dix reprises. C'est au bout de la onzième qu'il décida de venir me chercher par le col et m'entrainer dans la cuisine. J'aurais pu y trouver un bol de céréales tout fait, mais non je devais me débrouiller pour me le servir. Assit sur mon tabouret la tête appuyée entre ma paume, je mâchonnais sans grand conviction, alors qu'il s'agitait déjà autour de moi. "Plus que cinq minutes Ihn Kyang, réfléchis à tout ce que tu dois prendre." Hum ce couteau de cuisine? Je pourrais toujours l'emmener avec moi et m'en servir pour me débarrasser de lui en chemin. On allait parcourir une longue route presque déserte j'étais sur que personne ne le remarquerais si il s'échouait sous une tonne de branchage. Derrière les barreaux, j'avais apprit pas mal de méthodes diverses pour faire disparaitre un corps. Ouais, des mecs m'avaient parlé de leurs crimes et de ce qu'ils avaient fait, comment ils s'y étaient prit. Honnêtement je les avais écoutés à moitié, car tout ce à quoi je pensais c'était que si leur méthode avait été efficace ils ne seraient pas enfermés avec moi. A côté mon crime les faisait sourire, au début j'avais même été la tête de turque de mon étage mais... "Bon aller on y va !" Hein?! Mais je n'avais même pas terminé mon bol, et pas bu mon verre de soda. Non non je ne pouvais pas partir et puis "Je me suis pas lavé les dents!" Bondissant de mon siège, j'allais m'élancer vers les escaliers mais mon agent s'arrangea pour me retenir par le tissu de mon haut. "Hep! La voiture c'est de l'autre côté." "Mais je peux pas partir sans m'être lavé les dents!" "Bah tu boufferas un chewing-gum." "Non elles sont dégueux tes gommes à mâchées. Laisse-moi y..." "Je te rassure encore y'a personne qui va venir sentir ton haleine beau gosse en carton. Alors file vers la porte d'entrée où je t'y pousse avec un coup de pieds au cul!" Le pire c'est qu'il en était capable ! Me dégageant de sa prise, je restais quelques secondes à le jauger, je ne cherchais pas à savoir ce qu'il allait faire ou non, juste quand je pourrais monter là-haut. Et c'est quand il jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée au dessus du frigo, que je me jetais sur les marches de l'escalier pour grimper. "Merde !! Qu'est-ce que tu fous?!" Bah je lui avais dis, il fallait que j'aille me brosser les dents. "Deux minutes hein! Pas une de plus où je viens te chercher." Ouais ouais cause toujours ! Je passais par ma chambre pour attraper quelques trucs, pas besoin de mon téléphone je n'avais jamais grand monde qui m'envoyait des messages, je l'utilisais plus pour écouter de la musique ou encore jouer. Et fila de nouveau dans la salle de bain ! Evidemment j'avais fait durer un peu plus qu'il ne fallait, et deux minutes plus tard, je voyais débarquer mon agent le rouge aux joues et ses clés de voitures à la main. M'arrêtant la brosse à dent dans la bouche et les lèvres couvertes de dentifrices, je le regardais sans trop savoir ce qu'il s'apprêtait à faire. Je pensais qu'il allait s'énerver, me faire un sermon sur la ponctualité ou je ne sais quoi, mais non. Il m'arracha au lavabo auquel je m'étais accroché, et me força à sortir de la maison alors que j'avais encore un tas de pates à dents dans la bouche. Je tentais même de parler avec, mais je postillonnais bien plus que je n'avais un discours compréhensif. Il fallait que je me débarrasse de ça, mais il avait déjà fermé la porte à clé derrière nous. Mettant ma main sous mon menton pour retenir le surplus de salive, je le regardais d'un air désespéré. J'avais envie qu'il prenne pitié et me laisse juste cracher dans l'évier de la cuisine, mais non il filait déjà à la voiture et me lança simplement "Si tu craches sur mes fleurs je te tue pendant ton sommeil Yoon Ihn Kyang!" Je ne savais pas pourquoi mais ça remarque me fis déglutir soudainement. Si bien que je finis par avaler toute la mousse mentholée. Me raclant la gorge, je manquais d'air mais il s'en fichait il voulait juste que je monte à bord de cette bagnole. Son gros 4x4, la chose qui servait le moins dans ce pays. Je m'étais toujours demandé pourquoi il avait cette chose dans son garage mais je crois que c'était pour faire plus "américain". Résigné, je m'étais assit à ses côtés, avant d'appuyer mon front contre la vitre et pousser un soupir à fendre l'âme. Bon sang j'avais l'air d'un pauvre chien malheureux derrière sa fenêtre. Mais c'était un peu près ce à quoi je ressemblais.

Pendant le trajet je regrettais de ne pas avoir prit mon téléphone pour m'occuper, surtout quand il brancha la radio sur "Jazzmanfm". La station la plus nulle de tous les temps ! J'avais bien essayé de changer à deux reprises mais à la troisième il m'avait clairement menacé de me découper les doigts si je m'acharnais encore. Alors finalement, je m'étais bouché les oreilles en espérant que ça passe plus vite. Au bout de deux heures de routes, j'avais finis par laisser tomber mes bras le long de mon corps, j'avais des crampes au bras et puis on touchait enfin au but. Seulement arrivé devant cette université, je n'avais plus du tout envie de sortir d'ici. J'étais même bien à écouté cette musique merdique ! "J'ai oublié le papier que tu m'as donné, celui avec tout le baratin. Faut faire demi-tour pour aller le chercher." Vaine tentative désespérée de ma part je vous l'accorde, mais au moins j'aurais tenté. "Non t'en fais pas j'en avais fais une copie tout est là-dedans." Et soudain je maudis ce stupide dossier orange qu'il tient à la main d'un air victorieux. Merde ! Il fait déjà le tour et m'adresse un regard pour que je le suive. Je me dis que je pourrais toujours me jeter sur le volant, mais ces purées de voitures automatiques sont un vrai mystère pour moi. Alors j'abdique, et je me vois obligé de quitter ce siège confortable. Poussant la portière, je me retrouve devant la grande allée qui mène au bâtiment. Je ne savais pas vraiment ce que je foutais là, faire partie de ce programme ne m'avait jamais plus mais ça me faisait parti du programme. Je devais parler aux jeunes des risques de la route et de l'alcool au volant. Franchement, ça ne me disait rien, je n'étais pas à l'aise avec ces trucs là et encore moins en publics. La seule personne à qui je m'adressais c'était ma console de jeu vidéo. Alors franchement... je n'avais ni le cœur ni l'envie d'y aller. Jae Ho se posta derrière moi et me donna un coup dans le dos pour que j'avance. Chose que je fis, tel un automate je marchais droit devant moi pour me retrouver dans le hall d'entrée. Ce qui me marqua le plus c'était l'odeur familière, la même que j'avais connue dans mon université. J'avais la soudaine impression de pouvoir entendre les bruits de pas, de sonneries affreuses et les rires. Me mordillant l'intérieur de la lèvre, je restais aux côtés de mon agent de probation, qui devait régler quelques affaires administratives. Puis il se planta à nouveau près de mon épaule et ma glissa d'un air enjoué "les autres ne devraient pas tarder à arriver." Si il était heureux, moi j'étais au fond du gouffre.... si je pouvais fuir par la porte de secours vers laquelle je lorgnais je me sentirais beaucoup mieux. Pas très à l'aise, je fourrais mes mains dans mes poches et tenta de garder contenance alors qu'un homme débarquait pour venir parler au coréen. Super, je profitais de l'occasion pour commencer à faire les cents pas dans ce fichu hall trop étroit.
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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyLun 21 Oct - 15:06

Jambière Tenue

J’essayais de faire le moins de bruit possible. Je déposais mon bol sur la table avec autant de délicatesse possible. J’ouvrais le frigo en prenant un temps fou craignant de le faire grincer et j’osais à peine me servir du pain dans son sachet plastique. Mais une longue journée m’attendait, il fallait que j’ai le ventre bien rempli. Je me préparais un petit déjeuné complet en omettant pour une fois ma musique que j’avais l’habitude de caler sur mes oreilles. J’entendais ainsi le bruit que je faisais et je pouvais faire attention. Le tic tac de la cuisine attira mon regard. Le cadran indiquait 6h30. J’aurais pu dormir encore un peu mais je n’arrivais plus à fermer l’œil depuis 3h. J’avais bien essayé de dormir un peu plus mais c’était peine perdue, le weekend qui m’attendait était trop important. J’étais à la fois impatiente et stressée … C’était la première que j’allais parler de l’accident à quelqu’un d’autre que mon psy et je ne sais pas si ces jeunes comprendront l’importance du message que je voulais faire passer … C’était une façon de tourner la page sur cette histoire, une histoire de me débarrasser de mes démons, de me dire que je pouvais recommencer à zéro … Peut-être. Assise devant la table de la cuisine je regardais mon bol de café fumer. Je n’avais pas faim mais je me forçais à avaler quelque chose. Mon téléphone en main je zieutais les actualités, mais il ne s’était pas passé grand-chose de nouveau depuis 1h. Les gens dormaient eux. Et puis nous étions samedi. Qui se lèverait à 6h30 un samedi juste pour se lever et poster des commentaires sur des réseaux sociaux ? Je buvais une gorgeais de café avant de mâchouiller sans grande conviction ce gâteau que je m’étais servis. J’avais une boule au ventre et je ne sais pas si j’appréhendais ou si je voulais déjà me retrouver devant ses jeunes. Je finis par lâcher mon téléphone qui tomba face contre table. J’étais encore en pyjama, les cheveux en batailles mais j’avais déjà vissé ma casquette sur ma tête. J’avais toujours quelque chose sur la tête et si ce n’était pas une casquette, c’était mon bonnet. Mes cheveux étaient aussi raides et lisse que des baguettes. Je ne pouvais pas vraiment me faire de jolie bouclette comme toutes ses filles. Même si je tentais de me faire une queue de cheval haute mes cheveux s’échappaient de l’élastique et ça ne tenait jamais bien longtemps sur ma tête. C’était assez désespérant puis je m’y étais fait, je n’ai jamais été coquette comme toutes ses filles que je vois dehors. Je préfère mes baskettes montantes à une paire d’escarpin. Je ne me voyais pas non plus mettre de petit nœud ou des serres tête en forme d’oreilles de chat. Je trouvais ça d’un ridicule …  alors j’avais opté pour la casquette. Ou quoique ce soit qui pouvait me couvrir la tête. Ma mère désespérait de ce style d’ailleurs. Elle toujours bien sur elle-même dès le réveil. Je crois qu’elle aurait aimé avoir une fille, une vrai, comme elle aimait dire, c’est vrai que moi à part une paire de seins … mais j’avais finis par ne plus l’écouter se plaindre sur mon style vestimentaire. Est-ce vraiment de ma faute si j’aimais porter des t-shirt trop lard pour moi, des jeans et des shorts plutôt que des petits haut qui ne cacherait rien de mon corps et des jupes ultra courte. Ce n’était pas moi … elle pouvait s’estimer heureuse que je mette des shorts même si j’avais mit un temps fou avant d’accepter en porter un … J’étais entrain de lire mon horoscope quand mon père entra dans la cuisine. Aujourd’hui, vous allez faire une rencontre qui va tout chambouler dans votre vie. Préparez-y vous. Chouette. Je ne sais pas ce que va être mais je ne suis pas sûre d’y être préparée. De toute façon c’est plutôt des conneries ce genre de trucs. Sur Tweettweet ce matin ils annonçaient que j’allais renouer avec des fantômes du passés. Comme quoi faudrait se mettre d’accord hein ! Si c’est une question d’alignement de planète ou je ne sais pas quoi, faudrait savoir qui dit vrai dans tout ça. « Bonjour Papa. » marmonnais-je en continuant de déjeuné. « Mais ?! Je croyais que tu ne partais qu’à 9h, comment ça se fait que tu sois déjà débout ? » « Je vais passer voir JaiYou avant … » lâchais-je d’une voix molle. « Pfff encore cette lubie avec ce gros lion. » Je vous présente ma mère, aussi agréable qu’aimable. « Bonjour à toi aussi maman. » marmonnais-je en me replongeant dans ma lecture d’horoscope.  C’était plus intéressant que de leur parler à eux, « Bon jour, bon jour, c’est vite dit vu le boucan que tu as fait ce matin. » je l’entendais râler en se préparant son petit déjeuné. Mais ses propos glissaient sur moi sans que j’y fasse désormais attention. Mes parents ont eut du mal à se remettre de la mort de mon frère, surtout ma mère, et je dois dire que depuis 3 ans l’ambiance à la maison c’est vraiment détériorée … C’était pesant et chaque fois que je le pouvais je fuyais le domicile familiale. Je crois que c’est ce qui m’a poussé à m’inscrire à ce programme … j’ai pas vraiment eut envie de partager mon expérience, juste … je crois que j’ai voulu fuir loin et que ça me semblait un bon compromis. Maintenant je commençais un peu à regretter.
 
« Mais chérie, tu ne vas pas faire des allers retours dans tous les sens avec ta jambe ! Et je ne veux pas que tu vois ton lion seule ! » « Hum hum, c’est un tigre » articulais-je à peine absorbée par la BD que j’étais finalement entrain de lire. Elle trainait sur la table et je la connaissais par cœur, mais n’importe quel prétexte était bon pour éviter de leur faire la causette. J’avais, de toute façon, droit au même couplet tous les jours. « Je vais t’accompagner ! » s’écria mon père inquiet et déboussolé. Il avait les cheveux hirsute, le pyjama en vrac et ses pantoufles trop petites pour lui. J’esquissais un sourire en le voyant ainsi. « Oh je t’en prie, elle peut bien prendre le bus, si elle s’amuse à partir en weekend elle peut bien se débrouiller ! » pour une fois j’étais de l’avis de ma mère même si l’amertume et le dégoût qu’elle éprouva en disant ça me fit un pincement au cœur. Mon père s’inquiétait énormément pour moi au contraire de ma mère qui pensait presque que je simulais mon handicap … Je me levais de table en débarrassant mes affaires, j’avançais de mon pas maladroit vers mon père et planta un baiser sur sa joue « Ca ira papa je te remercie. » Il insista encore un peu alors que je sortais de la cuisine en levant une main pour lui signifier que ça irait. « Arrête de constamment la couvrir ! » chuchota ma mère, pas assez bas, d’un ton agacé. « Et toi arrête d’être aussi dure avec elle ! » renchérit mon père tout aussi indiscrètement que son épouse. Je préférais m’éloigner rapidement avant de les entendre se disputer encore une fois à cause de moi.  Je poussais un soupir en grimpant les escaliers qui menait à la salle de bain en grimaçant. C’était toujours plus dur le matin, il fallait que mes muscles se réveillent et décident de fonctionner normalement. J’avais toujours quelques raideurs qui passaient avec une bonne douche chaude. J’avais préparé mes affaires la veille au soir histoire de ne pas me presser le lendemain matin et d’oublier la moitié de mes affaires. Je pris une douche pour me réchauffer et me prépara rapidement. Je mis les dernières affaires dans mon sac et rangea chargeur et téléphone dans la pochette de devant. Avec précaution je descendis les marches et passa par la cuisine pour mettre dans mon sac mes anti douleur et des décontractants musculaires. C’était mon lot depuis 3 ans et ça le serait pour le reste de ma vie. Mais je pouvais m’estimer heureuse, au moins je marchais … « J’y vais ! » criais-je à la voler dans la maison avant de claquer la porte sans attendre de réponse. J’avançais rapidement jusqu’à l’arrêt de bus pour fuir le plus loin possible de cette maison. Et à fur et mesure que je m’en éloignais je me sentais mieux, comme ôter d’un poids. Je portais sur mon dos un gros sac de vêtements qui contenait plus de bouquin qu’autre chose. Assise sur le banc à attendre mon bus, j’enfilais sur ma tête mon casque audio et le coinça sur ma casquette, je me sentais tout de suite mieux avec ma musique. Je m’isolais dans ma bulle, plus rien ne pouvait m’atteindre. Pas même cette pluie fine qui s’était mise à tomber. Je relevais la tête pour la regarder venir arroser le bout de mes pieds que j’avais tendu maladroitement devant moi. Ça me faisait presque sourire. J’enfouis mes poings dans les poches de ma veste en coton. En réalité elle appartenait à mon frère et c’était le seul objet que j’avais gardé de lui. Ça et son skate. Mon bus arriva enfin, je  montais à bord et malgré l’heure matinale il ne restait plus aucune place debout. Pourtant je sentais le regard d’une femme sur moi, avec insistance. Je tentais de l’ignorer mais quand elle croisa mon regard elle se leva précipitamment en me demandant si je voulais sa place. Je refusais poliment mais elle insista, m’intimant presque de m’asseoir. Elle avait bien remarqué que j’avais du mal à me tenir debout, que les virages étaient plus violent pour moi que pour eux, mais je n’avais pas eu envie de demander une place et je détestais qu’elle insiste autant … tout le monde me regardait maintenant … Je m’enfonçais dans mon siège après avoir remercié la jeune femme du bout des lèvres. Elle semblait fière d’elle, c’est vrai, ce soir elle pourrait fièrement raconter à sa famille qu’elle avait cédé sa place à une handicapée dans le bus. J’aurais aimé lui jeter un regard noir pour qu’elle comprenne que je haïssais son geste, mais je me contentais de serrer mon gros sac contre moi sans  oser relever la tête. Je maugréais dans mon coin en mordant ma lèvre inférieure. Ça bouillait en moi mais comme d’habitude je gardais tout pour moi. Le reste du trajet se passa sans accrochage et je descendis à mon arrête 15 minutes plus tard. Il fallait que je voie Jaiyou avant de partir pendant deux jours entiers. Ce tigre et moi avions une relation particulière … Je l’avais connu alors que j’étais au plus mal. En pleine dépression, clouée au lit après avoir perdu mon frère. Quelques jours après, mon père m’a emmené au zoo pour que je me change les idées et j’ai vu ce bébé tigre mal en point, les gérants du zoo étaient même prêts à l’euthanasier mais je m’y suis farouchement opposée. C’était la première fois que je me sentais aussi vivante, aussi convaincue depuis l’accident. Je ne pouvais pas laisser ces gens tuer ce tigre, d’une espèce en voie de disparition.
 
Il s’en est passé des choses entre nous … 2 ans ont passé et chaque que je le peux je viens le voir pour passer du temps avec lui. Je lui apprends à se nourrir, je le fais jouer, lui fait faire de l’exercice et depuis que je m’occupe de lui il a reprit goût à la vie. Je suis aidée du vétérinaire du zoo et à nous deux on prend soin de ce gros bébé. Mon histoire est particulière et j’ai eut beaucoup de chance … mon père a vendu ses voitures de collections, auxquelles il tenait vraiment beaucoup, pour pouvoir payer le traitement de Jaiyou. On a vraiment insisté pour que je puisse l’approcher. Et la première comme jusqu’à aujourd’hui, Jaiyou arrive vers moi de son pas lourd et léger à la fois. J’aimerais m’accroupir mais j’en suis incapable alors je m’assois simplement au sol et le laisse me grimper dessus. Je ris de le voir si heureux de me voir et je crois que je ne me sens jamais aussi bien que quand je suis avec lui. « Hey mon beau … je t’ai manqué ?! » il grossit de jour en jour et je me souviens encore de lui quand je le nourrissais au biberon … maintenant il mange de la viande comme un grand et j’ai parfois du mal à le retenir quand il s’appuie sur moi.  Je lui flatte le cou et le caresse vivement alors qu’il se roule par terre et qu’il se redresse tout fou sur ses autres pattes. Chaque fois que je viens, le vétérinaire me le met dans un enclos spécial, à l’écart des autres tigres, pour éviter de créer une trop grande agitation. Je peux jouer librement avec lui pendant 1h mais ce gros patapouf ne semble pas d’humeur. Il se laisse tomber sur moi et ne bouge plus. J’ai beau tenter d’attirer son attention, il fait la sourde oreille. Il se colle à moi et ronfle, j’en aurais presque des fourmis aux jambes … « Bah alors Jaiyou … ca va pas gros bébé ? » lui demandais-je d’une voix douce. « Non … il a pas le moral aujourd’hui. » je me retourne comme je peux en apercevant Min Ho arriver. Il s’assoit à côté de nous et caresse la tête de mon tigre le regard inquiet. « Il doit sûrement sentir que tu vas pas venir le voir et ça le met en boule. » Je me sens coupable dès qu’il me dit ça … je baisse les yeux vers Jaiyou et pince mes lèvres tristement. Je me penche en avant, assez pour pouvoir poser mon visage sur sa tête. Je l’enserre l’encolure de mes deux bras et enfoui mon visage dans sa fourrure. « Je vais revenir Jaiyou … hum ? » je le câline aussi longtemps qu’il le faut et finalement il accepte de se lever et de manger. Au moins de manger et il finit même par jouer. Je n’ai tellement pas le cœur à la laisser que je me rends compte de l’heure tardive et que j’ai raté mon bus censé me déposer à l’université. « Mince ! J’ai raté mon bus ! » Je m’étais remise debout et Jaiyou appuya ses deux pattes sur mon ventre me faisant reculer et presque trébucher. J’avais clairement saisie qu’il ne voulait pas que je parte mais je lui avais promis de revenir. C’était peut-être bête comme relation, parfois j’avais l’impression d’avoir un enfant à moi. Et c’était un peu le cas. Jaiyou c’était une part de moi et je m’inquiétais pour lui dés qu’il était malade, dès qu’il se faisait mal ou quand je ne le voyais pas assez il me manquait. J’étais aussi dépendante à lui qu’il ne l’était de moi … et j’étais à nouveau entrain de le câliner quand Min Ho se glissa à mes côtés et me proposa de me déposer à l’université. Il n’avait pas assez de boulot pour ce matin et pouvait se permettre ce petit détour et de toute façon il devait aller chercher des dossiers dans la clinique à côté. Bref il me donna toutes les bonnes raisons du monde d’accepter et de ne pas me mettre plus en retard que je ne l’étais déjà.  Je dis au revoir à mon gros bébé et suivis le vétérinaire le cœur lourd. Je sais que je le revois dans quelques jours, deux pour être exact et que ca ne sera pas bien long comme séparation mais il va me manquer … Je suis Min Ho et cherche déjà des yeux sa voiture, je suis prête, prête à affronter ce qui m’attends. Ces jeunes, raconter mon histoire, parler de mon frère sans m’effondrer. Mais quand il me tend un casque je ne comprends pas tout de suite, puis j’aperçois la moto. J’écarquille les yeux en ouvrant la bouche. Non mais … je ne vais pas monter dessus … si ? Si. Je ne fais pas comment il fait pour me convaincre mais je me retrouve accrochée à lui, toute stressée. Mon gros sac sur le dos. Je ferme les yeux tout le trajet en priant le ciel pour arriver entière … et comme si c’était amusant MinHo entra en trombe sur le parking de l’université et fit même un dérapage en se garant juste devant l’entrée.  Merde ! J’étais là pour un programme sur les danger de la route et j’arrivais sur les chapeaux de roues comme si j’étais invincible. Je sautais de cette moto toute tremblante et poussa le jeune homme mort de rire. Je lui jetais un regard noir mais qui ne dura pas bien longtemps. J’esquissais même un sourire en espérant que l’encadrant de notre programme ne met pas vu … Le vétérinaire replace ma casquette en place et repars après un dernier signe de main.
 
 J’attends qu’il soit partit pour mettre mon casque audio sur la tête et surtout, je remets ma casquette comme elle était, c'est-à-dire la visière dans la nuque. Je déteste l’avoir au dessus des yeux. Elle me sert juste … pour une question de style. Je replace mon dos correctement et remonta la petite allée de mon pas claudiquant. J’ignore les regards qui se poseraient sur moi et avance en remontant mes jambières. Elles ont glissé pendant le trajet en moto et on aperçoit le haut de ma cicatrice, ce que je n’aime pas du tout. Je referme la fermeture éclaire derrière mes cuisses et gravit les marches qui me séparent du bâtiment. Je regard par terre et rarement droit devant. Mais il faut bien que je m’y résous pour savoir où se trouve le groupe. J’aperçois un homme qui porte un badge avec le nom du programme. Je traverse donc tout le hall jusqu’à lui en tentant de boiter le moins possible, mais je suis nerveuse, et mes muscles crispés. Je déglutis et me présente devant lui. Je fais glisser mon casque jusque dans le creux de mon cou et m’éclaircis la gorge « Ahem … excusez moi … Je viens … Je viens pour le programme. Je suis Gong Man Nai … » L’homme en question se tourne vers moi et écarquille les yeux ce qui a le don de me mettre mal à l’aise. “Gong Man Nai c’est toi ?!” s’exclame-t-il en me regardant de haut en bas. « Oui monsieur … » murmurais-je en crispant mes poings sur mes lanières de sac à dos. « Mais je croyais que tu serais un garçon ! » « Bah c’est pas le cas … » murmurais-je de plus en plus gênée et pour couper court j’ajoutais « Je signe où ? » Je rougissais et je me suis mise à jouer avec mes cheveux. Puis derrière moi une jeune fille arriva, elle semblait blasée d’être ici. Elle me poussa légèrement et demanda à son tour si c’était bien là pour le programme et où elle devait signer pour justifier sa présence. Elle précisa aussi que son agent de probation lui avait donné un papier à remplir. Elle semblait si peu aimable que je préférais m’éloigner d’elle. L’homme qui s’en occupa se présenta comme était Jay Ho et nous expliqua alors les démarches à suivre et comme il ne voulait pas se répéter un million de fois il interpella un jeune homme derrière moi « Yah Inh Kyang ! Ramène toi ici ! Ca te concerne aussi je te signal ! » Mon cœur rate un battement et je blêmis d’un coup en entendant son prénom …. Il est si peu commun, mais il a fallut que ce garçon est le même que lui … Je tente de garder contenance mais j’ai du mal alors qu’un tas de souvenir m’assaille. Et soudain, comme si je vivais un cauchemar, je le vois apparaitre à mes côtés … j’ose à peine regarder dans sa direction … Si il est là … est-ce que ça veut dire qu’il va participer à ce programme et être là tout le weekend ?! Mon souffle s’accélère et je sens mes jambes qui tremblent. Je m’accroche à mon sac comme si c’est lui qui pourrait me garder debout. Mes mains sont moites et je fixe mon regard n’importe où si ce n’est sur lui. Je ne peux pas lui faire face maintenant. Je veux dire … ca fait 3 ans et je … je n’étais pas préparée à ça … pas du tout même. « Hé la coincée va pas tomber dans les pommes hein. » m’interpelle la dernière arrivée en date et je la maudis d’attirer l’attention sur moi. Je déglutis difficilement en tentant de reprendre contenance. Jay Ho se tourne alors vers moi les sourcils froncés et me demande si ça va, j’acquiesce avec tout le mal du monde et tente de reprendre contenance sans vraiment y arriver. Et comme si ça percutait dans la tête du coréen en face de moi il écarquille ses yeux en regardant tour à tour Inh Kyang et moi. Je ne sais pas comment il peut être au courant d’une affaire qui date de trois ans mais il semblait avoir enfin compris le malaise ambiant. Soudain, j’ai le sentiment que c’est au dessus de mes forces, je ne peux pas rester à côté de lui, sentir son parfum, sa chaleur, voir qu’il se porte bien alors que mon frère … mon frère par sa faute … merde non ça je peux pas ! J’attrape la feuille où mon nom est marqué et je signe rapidement, à tel point que ce n’est pas vraiment ma signature, juste une rature qui montre que j’étais là. Je me détourne sans avoir ne serait-ce que poser un regard sur lui et craintive glisse mon casque sur mes oreilles pour m’isoler et murmure « Qu’il soit là ou non je m’enfou mais je ne veux pas qu’il m’approche … » je coupais court à toutes questions et donnais la seule réponse que je jugeais acceptable. Je ne reviendrais pas dessus et j’avais simplement dit la vérité … Je n’avais pas spécialement peur de Inh Kyang mais je craignais les représailles … Petits il était le premier à venir me mettre la misère, que ce soit pour Na Na ou non … il était celui qui tirait mes cheveux et salissait ma robe quand bon lui semblait … Qu’importe ses motivations, ses raisons, il était celui qui avait conduit cette voiture et tué mon frère, il était celui qui avait passé 3 ans derrière les barreaux … et d’ailleurs quand était-il sortit ?! Comment ça se fait qu’on ne nous en ait pas parlé ! Il était censé y rester encore longtemps alors pourquoi est-ce qu’il était là aujourd’hui hein ?! Je trouvais cette décision injuste et très douloureuse à accepter. J’aurais voulu fuir loin mais ma jambe ne semblait pas du même avis. Et plus je m’énervais et plus je boitais. J’aurais voulu aller vite mais plus je me dépêchais et plus ma démarche était ridicule … je me laissais tomber sur un banc et ravala mes larmes. Je ne pleurerais pas, je ne pleurais plus depuis la mort de mon frère … mais c’était un peu trop pour moi à encaisser d’un coup. Je serrais mon sac contre moi et massa discrètement ma cuisse avant d’avaler deux anti douleur. Bon sang il serait là tout le week end avec moi c’est ça ?!
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Yoon Ihn Kyang

Yoon Ihn Kyang



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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyLun 21 Oct - 17:14

Je ne sais pas ce que je fous là, à quoi ça me sert de m'être les pieds dans cet endroit. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne serais jamais venu, j'avais autre chose à faire. J'aurais même préféré être ailleurs, quitte à laver des chiottes ou porter un filet sur la tête. Tout aurait été mieux que cet endroit. Je me sentais mal à l'aise dans cette université, ces couloirs me rappelaient mon passé, celui que j'avais été avant. C'était difficile à dire mais j'avais l'impression que l'ancien Ihn Kyang était mort. J'en étais un nouveau, un moins bien que le premier. Le deuxième coup d'essai était raté, mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. C'était ma faute après tout pas vrai? Ouais, c'est ça, c'est toujours facile à dire mais je pensais que je n'étais pas le seul responsable. C'est vrai, il y avait eut elle, Na Na, ma meilleure amie, cette garce qui ne m'avait jamais remarqué et qui se jouait de moi. Sans elle tout ça ne serait jamais arrivé, peut-être même que je serais déjà diplômé et dans une grande entreprise. Vous me voyez moi en costard cravate derrière un bureau? Je sais que l'image pouvait être risible quand on me connaissait, mais c'était réellement ce que j'avais rêvé de faire. Ça m'avait toujours paru logique de faire ce boulot, de suivre ce que mon père m'avait enseigné. Il voulait que je sois quelqu'un de bien, pas un petit voyou qui fume des joints et se tatoue. Mais j'avais tout fait en prison, tout ce qu'on m'avait toujours interdit de faire du moins. Ça m'avait occupé, et puis je faisais partie de la masse. Etre marginal là-bas ça n'avait rien de bon. Il fallait suivre le mouvement, les rythmes que les anciens détenus imposaient. Qu'on se le dise, les premiers mois je n'ai pas fais le fier, et croyez-moi quand un mec vous tripote les miches, vous avez de quoi vous remettre en questions et penser que vous allez vivre un enfer. Mais malgré mon peu d'expérience et ma carrure frêle, je ne m'étais pas laissé démonté, je m'étais battu pour m'imposer aussi et qu'on me respecte. Du moins à mon échelle... Evidemment je ne rivalisais pas avec ceux enfermé à perpète, j'étais un minus face à eux, alors je fermais ma gueule. Mais j'avais assez de caractère pour que l'un d'eux m'apprécie et s'arrange pour me protéger. Ça m'allait, le reste du temps j'étais tranquille et peinard derrière ces murs. Et je comptais, je comptais inlassablement les jours qui me séparaient de ma liberté. Et pourtant même dehors je me sentais encore prisonnier. Je savais, j'avais un culot monstre de reprocher aux autres de m'imposer leurs règles, et de me brimer de la sorte. Mais j'aurais aimé pouvoir aller aux chiottes sans demander la permission, ou alors m'en griller une sans qu'on me fasse un procès. J'avais déjà tellement donné de ma personne, et fait une croix sur un tas de choses. Je ne conduisais plus, je ne buvais plus, je ne pouvais même plus me rendre dans une autre ville sans mon agent de probation. Il me collait aux basques vingt quatre sur vingt quatre... Alors je crois que ouais j'étais finalement mieux derrière ces énormes murs de bétons. M'emmener ici, c'était comme me trainer dans une cellule, j'avais de l'espace pourtant, je pouvais tendre les bras sans toucher les recoins de la pièce, mais à quoi bon? J'allais devoir m'exposer, dire à tout le monde que j'étais un coupable... et sans m'en rendre compte mes yeux s'arrêtaient sur ce tatouage que j'avais gravé sur mon majeur droit "Guilty". C'était moi, j'étais le responsable de tous les malheurs de cette famille. Ce poids était déjà tellement lourd à porter. Je n'avais pas envie d'en parler, pas envie de raconter à tout le monde que j'avais été un petit con prétentieux qui se prenait pour un super héro. Est-ce que ça changerait quelque chose? Est-ce qu'on me regarderait différemment? Je ne crois pas.... depuis le début on m'observait comment le pestiféré du coin. Tout le monde lorgnait sur mes tatouages, sur les tenues que je portais. Ils butaient sur mon nom, cherchait où ils l'avaient déjà entendu, et je mourrais d'envie à chaque fois de leur crier "sur les journaux connards"! Mais je me retenais. Je préférais les ignorer et faire semblant que je n'avais rien vu. J'haussais les épaules, je fuyais toujours avant qu'ils n'aient le temps de se rappeler, car je ne supportais pas les regards qu'ils posaient sur moi. Oui je le savais, j'étais coupable, un meurtrier et quoique je fasse je ne pourrais jamais refaire venir ce garçon, mais est-ce qu'une seule fois quelqu'un avait cherché à comprendre ce que je ressentais? Non, pas une seule et ça me faisait chier. J'étais le méchant de l'histoire, je le sais, mais parfois les méchants ont un coeur.... et même des remords...

Je fuyais déjà, errant ci et là dans le hall pour chercher une excuse et m'éloigner. J'avais trouvé une affichette sur une soirée organisée pour halloween. Le déguisant d'horreur était imposé, et ils promettaient de fiche la trouille à tout le monde. Ça me faisait sourire, et je m'imaginais étudiant ici à me demander quel costume je porterais pour l'occasion. J'aurais surement choisit quelque chose d'insipide auquel personne ne serait attendu. Parce-que j'aimais ça, qu'on me remarque et qu'on fasse attention à moi. Même si je n'avais jamais été vraiment vantard ni même narcissique. C'était juste ma façon d'exister et de savoir que j'étais un type bien. Si on m'aimait, alors ça voulait dire que je le méritais pas vrai? Aujourd'hui tout le monde me haïssait, j'étais un méchant garçon, celui à qui on devait échapper. Retenant un soupir entre mes lèvres, je me redressais avant de parcourir les numéros de téléphone pour les baby-sittings, ou inscription à des clubs. Une fille proposait des cours de japonais et je me demandais bien quelle tête elle pouvait avoir. Juste comme ça, pour m'occuper... C'est la voix de Jae Ho qui vint me sortir de mes pensées. Ce gros lourd n'avait pas finis de me chercher, il fallait qu'en plus il crie mon nom devant tout le monde. Je détestais ça, alors pour lui éviter de crier davantage, je me décidais à avancer sans grande motivation. Sans le vouloir mes yeux parcoururent les différentes silhouettes. Il y avait les coupables d'un côté, tous accompagnés d'un agent de probation facilement reconnaissable. Et puis il y avait les autres... les victimes. Un jeune garçon dans un fauteuil roulant, il devait être plus jeune que moi, et le voir dans cet état me rendit mal à l'aise. Un autre avec un sourire tordu, puis deux filles... La première était blonde platine aux maquillages noirs. Une gothique refoulée j'en concluais, et en vu de la mine qu'elle faisait je crois qu'elle n'avait rien à fiche d'être ici. Mais à première vu je ne distinguais rien de particulier chez elle, je me demandais ce qu'elle avait pu subir comme dommage. Jusqu'à ce que je croise la silhouette de la deuxième. Plus petite, plus fine et moins "sombre". Elle avait l'air jeune elle aussi, du même âge que ce garçon surement. Et sa tenue n'arrangeait rien. Essayant de distinguer son visage sous sa visière, je me dis surprendre par l'autre jeune femme qui se trouvait du côté obscur de la force. Hum, je voyais le genre... le genre grande gueule et sure d'elle. Qui aime se faire remarquer et qui se fout d'être là pour faire passer un message. Ce qui l'intéresse c'est son reflet dans le rétro, et qu'importe si elle se fourrait du rouge à lèvre pendant qu'elle conduisait elle estimerait qu'elle n'était pas responsable. J'avais vu juste pas vrai? Pourtant je finis par détourner à nouveau les yeux vers celle dont elle se moque. Et je ne peux m'empêcher de croire que je l'ai déjà vu quelque part. Je sais, cette ville n'est pas très grande, mais j'ai la mauvaise impression de l'avoir croisé à plusieurs reprises auparavant. Mais j'ai du mal à voir ses traits, la seule chose que j'aperçois c'est sa silhouette recroquevillée et sa moue. Je fronce les sourcils, puis quand je tente de mieux la voir je sentais le regard de Jae Ho sur moi. Relevant la tête, je l'observais, il semblait... étrange tout à coup. A me regarder moi, puis cette fille, et encore moi et encore cette fille. Bon sang qu'est-ce qui lui prenait? Finalement je me rends compte que je commençais à faire pareil, sauf que je ne me regardais pas moi évidemment, mais elle, et lui. Et c'est là que je semble comprendre, lire dans ses yeux la stupeur et l'étonnement. Est-ce... est-ce que ça serait possible? Mon esprit est encore en train de saisir le message qu'il tente de me faire passer quand la coréenne m'asséna un coup violent. Merde je ne le crois pas! Ce n'est pas possible? C'est elle? Mes doigts se serrent dans les poches de mon pantalon, j'ai envie d'esquisser un geste pour la retenir mais je me rends compte que ça serait déplacé. Alors je reste là planté comme un crétin à la voir s'éloigner pendant que Jae Ho me dévisage. Il est fou de rage, je le sais, je le sens.... Mais ce n'est pas contre moi qu'il est agacé. Plutôt contre le monde entier? Ou cette force bizarre qui nous guide j'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que cette situation n'aurait jamais dut arriver. Et je n'ais rien besoin dire avant de l'entendre crier à travers le hall "Bordel qui a organiser ce planning??? Qu'on appel ce con tout de suite !"il ordonne, les autres exécutent. Je les vois tous trembler, et lui tendre le téléphone du bout des doigts. Les autres venus, ne bougent pas ils se posent tous des questions et certains se tournent vers moi. Je crois qu'ils veulent m'interroger mais je n'ai pas vraiment le courage. J'ai du mal à saisir tout ce qui se passe, et sans vraiment comprendre ce que je fous je fonce vers mon agent pour venir lui attraper le bras :

"C'est elle c'est ça? C'est elle pas vrai?"

Car dans le fond je ne sais pas. Peut-être que je suis fou, peut-être que je m'imagine des choses. J'ai besoin d'être sur, qu'il me le dise de vive voix. Il se tourne vivement, s'il ne m'avait reconnu je crois qu'il m'aurait foutu une trempe sous la surprise. Il est si énervé que je vois la veine de sa tempe se dessiner sur sa peau encore lisse. "Deux minutes, tu vois pas que je tente de régler un énorme problème?" "Un problème?? Mais quel problème bon sang. C'est elle, c'est cette fille?" J'entends les messes de basses de certains, ceux qui se demandent qui elle est et qui je suis. Mais je m'en fiche, je ne veux que la réponse de Jae Ho. Ce dernier décroche enfin, il beugle au bout du fil si fort qu'il pourrait me crever les tympans "Vous savez la merde qui vient d'arriver? Yoon Ihn Kyang et Gong Man Nai. Vous avez une idée de ce que ça représente?..." il continue à crier, toujours plus fort alors que je ne retiens qu'une seule chose... Gong Man Nai. La fille... cette fille qui était à bord de la voiture... sa sœur... celle au garçon que j'ai tué. Et j'ai le cœur qui se serre... j'ai mal subitement, j'ai envie de vomir, j'étouffe ici. Alors je recule, sans m'en apercevoir j'ai déjà tourné les talons pour sortir. J'avais l'impression que j'avais mis peu de temps à me rendre à l'extérieur mais j'ai du m'être un temps fou car Jae Ho me rattrape et me tourne vers lui d'un geste brusque "Où tu vas comme ça Ihn Kyang? Tu restes à l'intérieur." "Pour quoi faire? Je veux pas, lâche moi." "Si tu vas le faire, tu restes dedans, je vais arranger les choses mais tu restes. Tu vas jusqu'au bout !" "Mais je n'ai pas envie bon sang. Fiche moi la paix, je ne veux pas le faire avec elle. Ça va pas ou quoi? Je ne veux pas d'elle, tu m'avais dis que je ne connaitrais personne ici !!" Je ne sais même pas pourquoi je le supplie du regard. Pourquoi j'ai subitement l'impression d'être en colère. Je me sens mal, j'ai envie de vomir vraiment et je ne sais pas ce qui me retient debout. Peut-être sa poigne, mais je me finis par me dégager parce-que aucune réponse ne pourra me contenter. Je serre les dents et me tourne vivement pour partir d'ici. "Ihn Kyang !!" mais je ne l'écoute pas, même si je sais que je ne peux pas fuir réellement je peux m'éloigner et je crois que ça me suffit. Du moins pour l'instant... Mais je n'avais pas remarqué qu'à quelques pas de là, Man Nai était assise. Sans le vouloir je m'arrête face à elle, surprit et désemparé de la voir là. Nos regards se croisent à peine, pourtant c'est déjà trop. Je ne me sens pas à ma place, alors je fuis, je détourne les yeux et fourre mes mains dans mes poches pour me trouver une meilleure cachette que l'allée. Je suis certains que je trouverais refuge ailleurs.... j'ai besoin de temps, de quelques minutes pour diriger. Je voudrais qu'elle parte en fait... mais je ne sais pas. Je me demande lequel de nous deux à finalement le droit d'être ici?

Son attitude lui arrache un soupir qu'il garde coincer entre ses dents. Il est énervé, mais il comprend, dans le fond il a du mal à lui en vouloir. Parce qu'il sait, il sait à quel point cela est difficile de se retrouver face à celle dont on a brisé la vie. Mais il sait aussi qu'une telle chose n'aurait pas dut se produire. Désemparé et sous contrarié, il laisse retomber ses épaules et croise la silhouette de la jeune femme assise. Elle est petite, beaucoup plus que lui et son allure fragile. Pourtant, elle donne l'image d'une femme forte, détachée qui se fout d'avoir croisé l'assassin de son frère. Mais il a dut mal à y croire... Et c'est vers elle qu'il s'avance, d'un pas décidé mais mesuré. Il ne veut pas l'effrayer, il n'a pas envie qu'elle s'éloigne et s'énerve comme vient de le faire son protéger. Celui là est une tête de mule aussi. Il lui donne du fil à retordre mais dans le fond ça ne le gêne pas tant que ça. Il a besoin d'un peu de temps pour comprendre ce qui arrive... Il ose à peine s'approcher mais quand il le fait il sourit d'un air qui se veut bienveillant "Je peux m'assoir?". Ce n'est pas vraiment une question, puisqu'il n'obéit qu'à lui même et n'attends pas sa réponse pour le faire. C'est par politesse qu'il la fait, pour l'approcher comme il se doit. S'installant à ses côtés, il se rend compte qu'il n'est pas très doué pour les longs discours alors il préfère aller droit au but "ça n'aurait jamais dut arriver Man Nai. J'en suis désolé." Il le pense, il est vraiment sincère. Il aurait voulut qu'elle n'ait pas à subir ça. Mais en vu de sa réaction, la jeune femme ne savait surement pas qu'Ihn Kyang était sorti de prison. Ses parents ne lui ont rien dit? C'était son père qu'il avait eut au téléphone et à qui il avait parlé. Il l'avait prévenu comme la procédure le voulait. Il aurait pensé qu'il en aurait parlé à sa famille mais peut-être avait-il ses raisons? "Je vais tenter d'arranger ça. Mais il y a eut des cafouillages à l'administration. Toi et lui vous n'auriez jamais dut être tous les deux. Ce genre de programme l'interdit, tu le sais?" Il voudrait la mettre en confiance lui faire comprendre qu'ils ne sont pas contre elle. Ihn Kyang aussi a été aussi surprit qu'elle, mais l'homme a dut à comprendre son point de vu. Que ressent-il vraiment? De la haine? De la colère? De la peine? Son protégé n'est pas très bavard, il ne se confie jamais. La seule fois où il lui a parlé de lui, c'était devant un bol de chocapic alors qu'il lui parlait de sa musique favorite. Ça n'avait rien de très personnel, il l'avait surtout fait pour dénigré ses gouts et lui faire comprendre que le jazz c'est nul. Sur ces pensées il pourrait en sourire, mais il reste calme et tente d'attirer l'attention de la jeune fille. Il cherche ses mots, il voudrait qu'elle ait confiance en lui et qu'elle ne lui en veuille pas. Il voudrait l'aider aussi, parce qu'il sait que c'est difficile pour elle...
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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyMar 22 Oct - 14:20

Comment c'est possible ?! N'y a-t-il pas une loi qui oblige les parties adversaires a nous prévenir quand un coupable sort de prison plus tôt que prévu ? Et puis pour qu'elle raison hein ?! Bonne conduite ?? Merde ! Il a tué mon frère mais il sort plus tôt pour bonne conduite c'est ca ? Comme si rester sagement assis derrière des barreaux pourrait lui faire réparer son crime. Je me fou de savoir si il à vécut un enfer. Si il  souffre encore aujourd'hui de son acte ca sera la moindre des choses. Je suis amère et en colère. J'aurais aimé qu'on me laisse le choix de lui faire face ou non. J'y étais absolument pas préparée. Mes mains tremblaient comme tout mon corps je crois. J'ai beau avoir cette musique sur mes oreilles ca n'empêche pas mon esprit de me crier qu'il est là. Juste a côté de moi ... Je ne sais pas a quoi je m'attendais. Comme si je pensais ne plus jamais le voir. Du tout. Jusqu'à la fin de ma vie ... Mais j'avais tort. Il était. Avec son regard dur, son aura noir et son charisme qui me faisait me sentir toute petite et moins que rien. Je m'attendais a voir n'importe qui ici. Tout sauf lui ... Il a hanté mes nuits, mes cauchemars sous n'importe quelle forme mais je savais que c'était lui. J'ai toujours su que c'était lui. Je n'avais pas peur de lui vraiment. Mais chaque fois que je pensais à lui je pensais a cette part de moi qu'il m'a arraché. Je pense a mon frère et a ses derniers mots. Soit courageuse Man Nai ... Soit forte. Et je revois son corps couvert de sang. Son sourire qui se voulait chaleureux mais qui m'effrayait. Ce sang sur ces dents et la forme étrange de sa main repliée en arrière ... Un haut le cœur me saisie la poitrine que je bloque en couvrant ma bouche de ma main. Je monte le son au maximum pour chasser ces images que j'ai mit 3 ans a refouler en moi. Je n'ai pas envie de repenser à ça. De repenser à ces phares qui nous ont éblouis. De repenser à ce bruit de pneus qui crissent et ce hurlement. Je ne sais plus si c'est le mien ou celui de mon frère. Et puis ce trou noir. Cette sensation de froid et d'avoir la tête lourde. On était en train de rire et la seconde d'après ... Nous étions immobilisés le corps engourdi et la tête dans le coton. Je revois mon frère me parler et ce noir opaque m'envelopper. Je me suis réveillée 3 semaines plus tard. Sans frère. Sans pouvoir bouger. Sans mère. La pire période qui soit. J'ai fêté mes 18 ans à l'hôpital et seule. De toute façon je ne voulais voir personne. Ni mes parents ni mon petit ami de l'époque. Je préférais me morfondre et déprimer au fond de mon lit. Personne, pas même le psy ne m’a retiré ce sentiment de culpabilité qui me bouffe encore aujourd'hui. On n'aurait pas du aller voir ce feu d'artifice. On n’aurait pas du se trouver sur cette route. On aurait du se contenté d'une soirée cinéma pop corn dans sa chambre sans se soucier du reste. Mais certainement pas se retrouver face a sa voiture ... Bon sang comme je le hais d'avoir brisé ma vie, celle de ma famille, celle de mon frère ... Dans son monde parfait Ihn kyang se croyait le roi ... Mais ils étaient si pathétique avec Na Na ... Il ne se rendait même pas compte de la façon dont elle se jouait de lui. Elle n'avait qu'à claquer des doigts et il accourait. Comme un vulgaire toutou sans personnalité. Qu'il est brisé notre famille pour elle ... Je crois que je la haïssais encore plus .... J'ai regretté de ne pas avoir pu assister au procès. J'aurais aimé affronter son regard et lui montrer clairement en face qu'il avait brisé tout ce que je possédais de plus cher. Au lieu de ça j'ai du faire avec et vivre avec l'angoisse de le revoir un jour avec une seule question en tête : Et s'il n'éprouvait aucun remord face a son geste ?  Je crois que ca serait pire que tout ... Qu'il ait pris la vie de mon frère mais que ce ne soit qu'une question de malchance ou de mauvais Karma ... Mon ventre se tordait un peu alors qu'un poids pesait sur ma poitrine. Je me revoyais passer ces après midi au skate parc a le regarder glisser sur sa planche comme si il avait lui même inventé ce sport. Il était beau et grand et surtout fort il réussissait beaucoup de ses figures alors que moi je n'osais pas monter sur une planche. J'étais impressionnée c'est vrai. A l'autre bout du petit skate parc que le quartier se partageait. Parce que ne se mélangeait pas. Les riches d'un côté avec leur route en gomme. Et nous de notre côté avec nos roues en plastiques. Mais je me moquais de savoir si mon équipement était le dernier cri ou non. J'avais ma paire de roller et c'était tout ce qui importait. J'arrivais très bien à rouler dessus et j'arrivais même a faire des figures impressionnantes. Bien sur je rentrais souvent les genoux en sang mais la prise de risque était ce que je préférais ... Mais tout ça c'est finis maintenant. C'est du passé.
 
Soudain j'aperçois Jae ho qui s'avance vers moi. J'aurais du me douter qu'il allait débarquer a un moment ou un autre mais j'aurais préféré que ce soit plus tard. Qu'il me laisse le temps d'encaisser ... Même si il aurait fallut tout le trajet. Il arrive enfin a mes côtés. Il m'a laissé le temps de fuir mais j'en étais physiquement incapable. Mes nerfs épuisés m’empêchaient de me lever. Il me demande s'il peut s'asseoir mais n'attends pas de réponse avant de se faire une place sur ce banc. Il semble désolé et moi je crois que je m'en fou. "Ça n'aurait jamais dut arriver Man Nai. J'en suis désolé." De quoi ? Que mon frère meurt ? ? Que je me retrouve avec une jambe estropiée ? Ou que je sois obligée de faire face à son meurtrier sans qu'on me prévienne ? Il y a plein de choses qui n'auraient pas du arriver mais je ne dis rien. Je ne fais rien. Je me contente d'hausser les épaules. J'ai coupé ma musique mais j'ai gardé mon casque sur la tête. C'est ma façon à moi de lui faire comprendre que je ne veux pas de lui à mes côtés et que j'ai envie d'être seule. Mais je crois qu'il prévu autre chose moi pour moi. Je n’ai pas envie d'entendre ses excuses ou ses explications. J'ai juste envie de partir et de plus avoir affaire avec lui. Qu'il soit là ou non je m'en fou je ne veux simplement pas qu'il me parle ... "Je vais tenter d'arranger ça. Mais il y a eut des cafouillages à l'administration.  " Des cafouillages ? Des cafouillages ?! J'ai envie de rire tellement le mot est faible. Ils ont merdé ! Ils ont complètement merdé ! Pensent-ils une seule seconde à l'état psychologique dans lequel je pourrais me trouver ? Dans lequel je me trouve ?! Ou même celui de Ihn kyang ... Mais ça, si vous saviez combien je m'en fou ... L'ambiance que ça peut créer. ? Et les tensions qu'il peut y avoir ? Alors oui on peut dire qu'ils ont sacrément cafouillé. "Toi et lui vous n'auriez jamais dut être tous les deux. Ce genre de programme l'interdit, tu le sais?" C'est bien. Je suis presque contente de l'apprendre. Ca me fait une belle jambe tien. Toute cette ironie j'aimerais lui balancer au visage mais j'y arrive pas comme si être méchante était quelque chose d'impossible pour moi. Mais je suis en colère merde!! J'aimerais pouvoir exploser, leur dire que ça va pas, que ça me convient pas. J’aimerais lui dire que je me sens mal que j'ai envie de vomir. Que je ne veux pas le voir, que c'est trop dur, trop de souvenir. J'aimerai au moins pleurer pour évacuer tout ce stress et cette tension. Mais j'y arrive pas et encore moins devant lui. J'en ai marre qu'on me prenne pour la pauvre petite handicapée qui ne fait que pleurer ... Mes poings se serre sur mes cuisses, cachés par mon sac c'est le seul signe de colère que je m'autorise. Je me contente d'acquiescer comme si ces infos m'intéressaient. "Man Nai ... Il ne peut pas quitter le programme ... " amorça-t-il prudemment. Et cette simple phrase déclencha en moi une vague de frustration et d’injustice parce que j'avais le sentiment qu'il me demandait gentiment de partir. Je relevais mes yeux noirs vers lui pour la première fois alors. Il fut surpris quelque seconde et continua sans se démonter. "Il me faut ton autorisation pour ..." " Pour quoi ? Pour que je parte ?!" le coupais-je d'une voix calme mais tendue. "Je n’ai pas envie de partir et je ne partirais pas. Si vous tenez tellement à ce qu'il reste alors tant mieux. Faites lui plaisir, allez y. Il a toujours tout ce qu'il veut de toute façon. Il a tué mon frère mais sort de prison après 3 ans seulement ?!! Pourquoi ce serait à moi de partir hein ?! Je veux faire ce programme alors je le ferais !" j'avais parlé vite. J'étais essoufflée. Je n'avais pas haussé le ton mais mon débit montrait à quel point j'étais stressée et dépassée par la situation. Je sais que Jae Ho n'y était pour rien. Qu’il cherchait juste une solution mais ça m’agaçait que la situation n'aille pas comme je le voulais. Comme si c'était toujours a moi de faire plaisir aux autres. A commencé par ma mère. Comme si c'était de ma faute si j'avais la jambe a moitié détruite et que c'était pour son confort a elle que j'avais du apprendre à marcher de nouveau. Que c'était pour faire plaisir a mon père que je m'étais trouvée du boulot. J'ai pas envie de marcher. Jai pas envie de boiter devant ces hommes qui se moquent de moi quand bon leur semble. J'ai envie d'être tranquille et seule parce que moi ca ne me dérange pas d'être seule ! C'est beaucoup mieux que de devoir supporter le regard des autres. Mais je fais comme bon leur semble sois disant pour m'aider, pour mon bien. ... Mais ce que je désire vraiment quelqu'un y a pensé ? Aujourd'hui encore on me demande d'être conciliante, de laisser l'opportunité a Ihn kyang de suivre ce programme. Et si je ne veux pas il fait quoi ? Il pique une crise ? Il retourne en prison ? "Man Nai ... C’est pas ce que je te demande ... Je veux juste que tu saches dans quoi tu t'engages si il est là et ..." "Écoute !" m’exclamais-je en me levant d'un bond, malheureusement mes jambes mal assurées me firent vaciller et Jae Ho cru bon de se lever pour me retenir pas le bras. Chose que je déteste plus que tout. Je me dégageais de sa prise en marmonnant un c'est bon agacé.
 
"Écoute je t'ai déjà donné ma réponse. Vous faites ce que vous voulez. Mais je ne veux rien a faire avec lui .... L'injonction est toujours d'actualité. Tolérer sa présence veut pas dire que je l'accepte." je fis basculer mon sac sur mon dos et me détourna de Jae Ho. Je m'apprêtais à partir quand il me lança " Il y a une dernière chose que tu dois savoir Man Nai. Je suis son agent de probation. Mais ca ne veut pas dire que je vais faire passer ses intérêts avant ceux des autres. " Évidemment. Je crois que je m'en doutais. Il avait cette façon de parler de lui ... Comme si il voulait prendre soin de lui. Cette nouvelle me faisait suer, vraiment ca me contrariait parce que peu importe ce qu'il pouvait dire j'avais l'impression de devoir faire face à un bloc. Ils sont deux voilà tout. " Faites comme vous voulez " lui répondis-je simplement avec ce goût amer dans la bouche. Je le plantais là parce que cette discussion ne menait a rien. Rien d'intéressant. Elle ne faisait que m'enfoncer davantage dans ma colère ... Comment est ce possible que je ne sois au courant de rien hein ?! J'avais prévu de faire ce programme depuis plus d'un mois. Personne n'a jugé bon de me prévenir qu'il serait là LUI ? La seule personne que je ne pouvais voir ... Il a même l'interdiction de m'approcher ... Comme c'est drôle. Oui risible même. Mon cœur battait a tout rompre alors que je cherchais le minibus qui nous conduirait aux différents lieux. Le parking était bondé, un tas d'étudiant affluaient de tous les côtés et je me sentais mal à l'aise et pas à ma place ... Et alors que je remontais maladroitement un flot de personnes en contre sens je perdis l’équilibre et me retrouva a terre. Vous croyez que quelqu'un se serait arrêté ? Non pas que je demandais de l'aide mais les voir s'écarter de moi comme si j'étais une pestiférée avait quelque chose d’humiliant. J'aurais voulu montrer que la situation ne me touchait pas mais j'avais beau prendre sur moi il suffisait de croiser mon regard pour comprendre. Quand l'allée fut enfin dégagée je pu me relever avec tout le mal du monde et quand je fus enfin debout, mon sac sur les épaules, je croisais enfin son regard. Il était a quelques mètres de moi assez bien caché pour que je ne le remarque pas tout de suite. Qu'est ce que j'étais supposée penser ou imaginer après 3 ans ? Mon cerveau tournait dans le vide. Mon cœur s'emballe et mes mains deviennent moites. J'ai envie de fuir en courant mais j'aurais l'impression que peu importe l'effort que je pourrais mettre ca ne serait jamais assez loin de lui. Je fais un pas dans sa direction. J'ai envie de lui dire de partir, de ne pas être là devant moi si bien portant. Mais je ne peux pas m'approcher davantage. Je ne peux pas lui parler ni même le regarder. Je l'ai toujours trouvé beau mais aujourd'hui je le trouve pathétique, petit et quelconque. Il est misérable. Je finis par détourner mon regard et me détourner complètement en abandonnant l'idée de lui parler. Parce que même si j'avais envie de mettre une distance entre nous je savais pertinemment qu'une fois devant lui je perdrais mes moyens et ne saurait plus quoi dire. Je me retrouverais ridicule devant lui et il en profiterait pour m'enfoncer. Je ne pouvais pas lui laisser l'opportunité de me détruire encore plus ... Je changeais de chanson et en mit une plus rythmée. J'arrivais enfin devant le minibus et des groupes s'était déjà formé mais je n'avais pas envie de me mêler a eux. Je préférais m'isoler. Je me mis un peu à l'écart et pris mon téléphone plus pour me  mettre en retrait qu'autre chose. " elle se croit meilleure que nous handicapée ??" lança la pseudo gothique lolita en me regardant. Malgré mon casque et ma musique je l'entendais. Je le cherchais je le sais. A m'éloigner d'eux c'était comme leur dire que je n’avais pas envie de le côtoyer et ce n'était pas tant ça c'était plus parce que je n'étais pas d'humeur à faire la causette. Je ne réagis pas et fit comme si je n'avais rien entendu. Les deux groupes s'étaient mélangé les ex taulard avec leur papier jaune signé par leur agent de probation et les victimes de la route. Je me demandais si Ihn Kyang avait le même papier puis le souvenir que Jae Ho soit son agent me revint en mémoire et ca m'énerva .... Je retins et soupir et malgré moi je zieutais sans cesse dans la direction où devait arriver Ihn Kyang .... J'étais impatiente et .... Je ne sais pas c'était bizarre comme si je redoutais la confrontation mais que je voulais qu'elle est lieux parce que je me rendais compte qu'un milliard de chose me pesait sur le cœur.
 
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Yoon Ihn Kyang

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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyMer 23 Oct - 15:10

La fête battait son plein, les battements de mon cœur résonnaient à l'unissons avec ceux des basses qui s'échappaient des énormes enceintes installées pour l'occasion. Mes doigts serrés,  le souffle court je la cherchais des yeux sans parvenir à la trouver. Je me sens nerveux, j'ai envie de vomir le verre de coca que je viens de m'enfiler mais je me dis que c'est maintenant ou jamais. Je suis décidé, vraiment cette fois. Ça fait plus de dix sept ans que j'attends ça! Oh je sais je vois large, les mômes ça n'est jamais amoureux, ça ne sait rien de l'amour et des sentiments, mais je fais parti de ce genre de garçon. De ceux qui aiment rajouter des années pour rendre la chose plus passionnée et réelles. Alors je suis déterminé, ce soir c'est la nuit où tout basculera, où je saurais enfin ce qu'elle ressent. Je ne savais déjà plus combien de fois je m'étais posé cette question et ce soir j'aurais enfin la réponse. Ça me fout la gerbe, j'aimerais être plus courageux, mais je suis rongé par l'idée de la perdre. De voir toutes ces années passées avec elle voler en éclat parce-que je lui aurais dis. Je ne sais d'ailleurs pas quels mots employés, ni même comment lancé ça sur le tapis. J'avais tout préparé dans ma tête un bon milliard de fois mais face à elle je sais que je ne serais plus capable de rien. Alors finalement je me lance, j'y vais au freestyle pour une fois je ne révise rien avant d'y aller. Mais il faut que je la trouve, et parmi cette foule je ne la vois pas. Alors je cherche, je parcours les pièces de la maison, puis sors à nouveau à l'extérieur. J'ai l'air si perdu que l'un de mes amis finit par venir me voir et me demander ce que je fabrique. "Na Na! Tu sais où elle est ?" "Hum mouais dans le coin là-bas je crois." Il ne m'en fallut pas plus pour que je fonce tête baissé vers la direction qu'il m'a indiquée. Je ne contrôlais plus rien, j'avais les sens en alerte et les jambes chevrotantes. Je ne tiendrais jamais si je n'y allais pas maintenant, je ne savais même pas si je serais capable de me regarder face à un miroir demain. J'inspirais plus fort, et souffla à deux reprises pour aller la rejoindre. Mais quand je la trouvais, tout mon monde s'écroula... J'avais imaginé tous les scénarios, qu'elle me repoussait, qu'elle me souriait et me disait qu'on resterait amis, qu'elle préférait qu'on ne change rien à ce qui nous lié... mais jamais... Pas une seule fois je n'avais cru que je la trouverais en compagnie d'un autre. Pourtant je l'avais déjà vu avec ses petits amis, dans les bras d'un autre type que moi. Je les détestais tous, mais ce soir là j'avais le cœur en miette. Moi qui l'avais gonflé d'espoir et de courage, tout était réduit à néant. Elle était là, à quelques mètres de moi en train d'embrasser un étudiant plus vieux qu'elle à pleine bouche. J'étais resté des secondes entières à la regarder faire, comme pour mieux me faire du mal ou comprendre ce qui arrivait. Tout me sembla être devenir noir, douloureux. J'avais mal au cœur, il faisait mal, si mal que j'en étouffais. Je me souvins avoir posé mon poing sur ma poitrine et l'avoir frappé de toutes mes forces pour me détacher de cette image qui m'achevait. Et puis j'ai fais demi-tour, je me suis emparé du premier verre qu'on me tendait pour l'avaler d'une  traite. Et les autres avaient suivit rapidement, jusqu'à ce que je me saisisse d'une bouteille et la termine avant de partir d'ici. J'étais mal, elle était venue me voir je l'avais repoussée, je ne voulais plus la voir cette garce. Elle piétiné mon cœur depuis tant d'années, pourquoi je m'accrochais autant? Il fallait que je parte, j'étouffais ici il fallait que je prenne le large, que je m'évade et dise adieu à tous ces cons, mais surtout elle. On avait tenté de me retenir, mais je n'ais rien écouté, je suis monté à bord de ma voiture et j'ai conduis plus vite que je ne le faisais d'habitude. Encore plus, encore jusqu'à ce que je me sente mieux. J'espérais que la vitesse et l'alcool me rendraient meilleurs, que je pourrais planer comme tous ces jeunes que je voyais dans les séries. Mais vous savez quoi? Ça n'a rien de transcendant de ne pas réussir à voir plus loin qu'un mètre devant soit, ça n'a rien de vibrant de conduire vite et d'être incapable de rester sur sa voie... non ça n'a rien d'amusant d'avancer tout droit vers cet autre véhicule, plein phare allumé qui tente de vous éviter trop tard...

Je ne me souviens pas de tout ce qui a suivit, j'ai des brides d'images qui me viennent en tête, des bruits dont je me rappelle. Le crissement des freins, la musique que j'écoutais en fond, les larmes que j'essuyais le long de mes joues, et mes pieds qui ne me répondaient plus. J'ai cette voiture aussi en tête, surement parce-que je l'ai revu quelques jours plus tard face à tous ces gens que je ne connaissais pas. Sur une photo qu'on m'avait tendue avant de la projeter sur un tableau blanc pour me pointer davantage du doigt. La carcasse était sacrément abîmée. J'avais eut mal à croire que c'était ma faute, que j'avais pu être responsable d'une telle catastrophe. Je me souviens aussi avoir eut un mal de crâne violent alors que je portais mes doigts à mon front. Ils étaient couvert de sang, mes jambes engourdies mais elles me répondaient toujours. C'était mon bras qui me faisait le plus souffrir mais en dehors de ça j'avais pu sortir de ma voiture ratinée contre un poteau. Je me souviens juste avoir eut le temps de les voir plus loin, avant qu'une silhouette ne s'approche de nous en criant. Et puis plus rien... je me suis étalé au sol comme une feuille au vent. Je me suis réveillé quelques heures plus tard, dégrisé et juste encore sonné. J'avais cru avoir rêvé, que tout ça n'était pas vrai... mais des hommes uniformes attendaient dans le couloir, leurs casquettes sous le bras et des carnets entre les mains. C'était le début d'un long calvaire... je crois que c'est ce que je me suis dis quand je les vu entrer dans la pièce. Et j'avais raison. Le procès a été l'un des moments les plus difficiles de ma vie. M'assoir tous les jours face à ces gens, devoir leur raconter et entendre des témoignages. Je n'avais jamais compris à quoi ça servait. Tout le monde m'avait vu foncer dans cette voiture non? Tout le monde savait que j'avais trop bu alors pourquoi cet acharnement? Certains disaient que j'avais été froid, presque insensible aux histoires qu'on racontait, mais je crois que c'était ma façon à moi de me protéger. Qu'est-ce que j'aurais dus faire? M'excuser? Leur dire que j'étais vraiment désolé? J'avais toujours refusé de craquer, de pleurer devant cette famille... Je n'avais pas le droit, je ne voulais pas me faire passer pour la victime alors que j'étais le coupable. Je ne voulais pas qu'on prenne pitié pour moi, je voulais juste avoir la peine que je méritais. Mais avec un père riche et des connaissances j'ai reçu des bons avocats. De si bons que je n'ais obtenu que cinq années pour avoir tué quelqu'un et bousiller la vie des Gong. Elle est belle la justice pas vrai? Il n'y a pas un seul pays qui se valent, quelques gros billets, un nom et vous obtenez ce que vous désirez. Le jury à dut voir en moi quelqu'un de bien à qui un malheureux incident était arrivé. Seulement celui-ci avait été mortel pour quelqu'un... et en quittant la salle, j'avais vu leurs regards. Ceux que je ne pourrais jamais oublier. Ils me haïssaient... ils me maudissaient d'avoir tué leur fils et gâcher leur vie. J'aurais voulut dire quelque chose, demander plus d'années si il fallait ou alors simplement leur crier que j'aurais aimé prendre la place de ce garçon. Mais j'étais resté muet et j'étais sorti... sans un mot, sans un regard de plus dans leur direction. Je ne savais pas ce que les gens pensaient réellement de moi, comment ils m'avaient vu ce jour là. Mais je sais qu'en entendant ma peine, je ne serais plus jamais le même garçon que j'avais été. J'avais mis du temps à réaliser ce que j'avais fais, ça me paraissait impossible. On se demande souvent ce que ça ferait de prendre la vie à quelqu'un... et bien ça non plus ce n'est pas drôle. On a beau se dire qu'on est désolé, on n'y peut rien, le fait est là et on peut rien y changer. Il ne reviendra pas, qu'importe les remords et les regrets, je l'ai tué. Il ne sourira plus à sa famille, il n'aimera plus cette fille qui le rendait heureux, il ne protégera plus sa petite sœur qui comptait sur lui pour se construire... J'ai tout brisé. Une vie, plusieurs vies.... Et il n'y a pas un seul jour où je ne me demande pas pourquoi? Pourquoi c'est moi qui m'en suis sorti? Peut-être que cela aurait été mieux, dans l'ordre des choses. Qui m'aurait regretté hormis mes parents? Pas grand monde je me disais...

J'ai mal au cœur depuis que je l'ais vu, mes épaules me semblent lourdes et mes jambes trop faibles pour soutenir mon propre poids. J'ai envie de crier, de demander à la terre entière "Pourquoi?" mais je reste là, assit sur les marches de l'escalier. Je tente de soupirer pour m'apaiser ou retirer ce qui me pèse, mais ça ne marche pas très bien alors je fouille dans la poche arrière de mon pantalon et sors mon paquet de clope. J'ai commencé en taule, avant je n'aurais jamais touché à ces merdes mais la publicité mensongère sur leur effet déstressant a finit par fonctionner sur moi. Je ne sais pas vraiment si ça m'aide, mais je me dis que tant que je m'en convins ça doit marcher n'est-ce pas? J'expire doucement la fumée d'entre mes lèvres et croisent mes mains entre elles, les coudes appuyés sur mes cuisses je cherche à comprendre ce que je fous là. J'aimerais partir, pouvoir m'envoler d'ici mais je sais que c'est impossible. Je suis coincé... Je dépends de lui, je ne peux aller nulle part sans Jae Ho et ça me frustre. Je n'ais pas le droit de prendre le volant, faire du stop ne me dis rien et je n'ais pas un sous en poche pour m'acheter un billet de train. Quand je disais que même à l'extérieur je ne suis jamais libre... "Je te cherchais !" Sa voix s'élève derrière moi, je voudrais pouvoir relever les yeux et comprendre de qui il s'agit mais je le sais déjà. Parce-que je connais par cœur son ton et reconnais ses pas lourds. Il descend les marches, jusqu'à arriver à ma hauteur sans pour autant s'assoir à mes côtés. Je crois qu'il est en train de me regarder, qu'il cherche ce qu'il peut me dire. Je tire une latte, et fais semblant de ne pas l'avoir vu ni entendu, mais je sais déjà que c'est peine perdu. "Aller le minibus va partir, faut que tu viennes." Est-ce que c'est une blague? Je relève à peine le visage sur lui, mes yeux sont éblouis par la luminosité du ciel "Je veux pas..." et je soupire tout en grimaçant, comme si pour moi y aller serait la pire des punitions. J'ai connus bien pire pourtant, mais croyez-moi même tout ce que j'ai vécu en prison ne m'effraie pas autant que de me retrouver face à cette fille... A cette pensée j'ai envie de vomir, je resserre mes doigts nerveusement et tente de penser à autre chose mais c'est sans compter sur Jae Ho "Ecoute je sais que vous n'auriez pas dut vous retrouvez tous les deux. Et crois-moi ils vont m'entendre, mais... c'est l'affaire de deux jours seulement. Il faut que tu le fasses tu..." "Je pourrais le faire un autre moment non? Pourquoi maintenant? Ça reviendrait au même." "Non... tu le sais bien que non. Il faut que tu le fasses. Qu'est-ce tu préfères, être là où derrière les barreaux? Tu sais bien que tu dois respecter les règles du jeu. Tant que tu les suis, tu n'auras pas d'emmerdes." Sa remarque me fait rire..."Pff des emmerdes j'en ais déjà." et jusqu'au cou, mais je me retiens de lui dire avant de fixer la cendre qui s'échappe. "S'il te plait Ihn Kyang. Tu ne peux pas déjà nous lâcher. Tu sais tout le travail que je fais pour toi?" Ouais je le sais, et je devrais lui en être reconnaissant... Jae Ho et moi c'est particulier. On s'est rencontré en prison évidemment, il avait été chargé de mon dossier avant même que je ne sois libéré pour bonne conduite et je crois qu'il s'y était investit à la première seconde où il avait posé les yeux sur moi. Je ne sais pas pourquoi, ma réserve m'avait toujours interdit de lui demander, mais parfois je brûlais d'envie de savoir ce qui le poussait à faire tout ça. Il n'était pas qu'un con d'agent de probation, non lui il m'aidait et me soutenait. J'avais eut de la chance sur ce coup là je crois... mais je me sentais piégé avec un mec comme lui. Parce-que lui dire non, c'était bousiller les nuits blanches qu'il avait faite pour aider mes avocats illégalement. Je crois que je lui été redevable... mais ça me faisait chier de devoir quelque chose à quelqu'un. Alors j'hausse les épaules, c'est au dessus de mes forces cette fois "Je peux pas..." "Bien sur que si tu peux ! Deux jours c'est rien c'est ... " "Mais c'est déjà trop ! T'imagine une seule seconde ce que je peux ressentir?? Et elle bon sang? T'y pense? C'est pas seulement deux jours Jae Ho, c'est quarante huit heures avec l'assassin de son frère !" Malgré moi je me suis relevé d'un bond, mon ton est monté mais je reste quand même incroyablement calme. Parce-que j'aimerais qu'il comprenne, qu'il voit ce qu'il est en train de me demander. Je ne peux pas faire face à cette fille. J'ai tué son frère bordel! Elle doit me haïr, penser que je n'ai pas le droit de vivre et de respirer. Et elle aurait raison... je n'en ais pas le droit... "Je le sais. Mais elle compte continuer, alors toi aussi. Ihn Kyang ce n'est pas une faveur mais un ordre." Et je sais qu'il est sérieux avec l'air qu'il prend. Je déteste ça, parce qu'il fait pression et surtout ose me faire du chantage. Lui non plus n'aime pas, mais c'est sa façon de m'y forcer. Si je refuse il me colle un joli mot sur son rapport, et au bilan j'aurais une belle apprésentation "N'a pas fais d'effort." Autant dire que je refaisais direct un petit séjour en prison pour remettre les idées au clair. Et ça me frustrait ! Pourquoi il me faisait ça? J'étais subitement sous les nerfs, mais je crois que même pour ça je n'avais plus la force. Alors je soupirais, et j'affaissais mes épaules comme un pauvre bœuf prêt à aller à l'abattoir. Je ne tente rien pour me défendre ou avoir une chance. Non je sais que j'y suis obligé, quoique je fasse je dois aller droit devant...

J'abdique, je dois donner l'air de n'avoir aucun caractère, mais je n'ais pas envie de me frotter à lui. Je ne suis pas assez motivé pour ça. Lassé de tout et contraint, je finis par descendre les dernières marches pendant qu'il me suit aux talons. Quand il me dépasse, il juge bon de taper dans ma clope pour la faire tomber au sol "Arrête cette merde je te l'ais déjà dis." Je le regarde juste s'éloigner, ravale un soupir et fourre mes mains dans mes poches. Je ne fais que ça, mais je crois que c'est la meilleure posture que j'ai en magasin. Arrivé près du minibus c'est déjà la cohue, la blonde superficielle à ramener trois bagages pour elle seule, et évidemment elle refuse de les porter. Elle me fait rire, je la trouve ridicule et pourtant j'ai face à moi un petit clone de toutes les filles avec qui je suis sortie. Na Na m'avait toujours parue plus simple, loin d'être une princesse ou précieuse... Mais je ne sais pas, avec le temps je crois que j'avais finis par changer d'avis... Je reste dans un coin, puis j'ai la mauvaise idée de regarder sur le côté... et de la voir là. Merde, je me sens mal à chaque fois que je croise son regard. J'ai envie de me terrer dans un trou, si profond que jamais personne ne me sortira de là. Je suffoque, et pourtant je reste droit, enfin autant que je peux mais je détourne les yeux le premier. Je préfère être un faible qu'assumer... Finalement je reste en retrait, parce-que monter le premier voudrait dire voir le visage de tous les autres avant et ça je refuse. Etre le plus discret, ça me va bien. Je reste souvent collé derrière Jae Ho, qui s'engouffre déjà dans le véhicule, quand j'entends une voix m'interpeller "Hey s'te plait!" M'arrêtant dans ma montée des marches, je tourne le visage vers la gauche où j'aperçois le type en fauteuil roulant. Qu'est-ce qu'il me veut? C'est à moi qu'il parle? Evidemment, c'est à moi qu'il fait ce signe de la main. Je voudrais l'ignorer mais le faire relèverait d'une lâcheté que je ne suis pas prêt d'assumer. Je n'ais rien contre lui, je ne suis pas à l'aise... Je me dis que ce type est dans cet état là à cause du genre de mec comme moi... Je finis par approcher, il me regarde avec son air cool et me montre l'arrière de son fauteuil "Tu m'aides à monter là-dedans?" Je ne sais pas pourquoi, mais je me dis que me demander ça doit lui couter. Pourtant il garde son sourire et son attitude détendue. Le chauffeur qui est sortie s'est déjà saisit de l'avant et je suppose que je dois aider pour le reste. Je le fais, sans broncher j'attrape les poignées et gravi à reculons les marches pendant que le garçon rigole et se plaint que les transports ne soient pas équipés pour les gens comme lui. Et je trouve qu'il a raison, est-ce que c'est ça le quotidien qu'il a depuis son accident? Ça me fout les boules, j'ai la gorge qui se serre, parce-que j'imagine ce type courir sur un terrain de basket, faire le fier et se sentir voler. Désormais il est coincé à vie sur sa chaise... et ça me tord les tripes de me dire ça. Son fauteuil est plus lourd que je ne pensais, j'ai les bras qui tirent et j'avoue être soulagé quand on arrive enfin dans le couloir. Me redressant le chauffeur fait déjà le tour pour fermer la porte arrière, quand le garçon se tourne vers moi "Dong Ho. Enchanté mec !" Je suis prit au dépourvu devant la main qu'il me tend et son air si décontracté. J'ai l'impression que je passe mon temps à me plaindre et souffrir alors que lui aurait deux fois plus de raisons de le faire. Et pourtant, il est là souriant et à l'aise dans ses pompes ! "Euh... Ihn Kyang." Il me sourit encore, et voudrait s'engouffrer dans le couloir, mais je le gêne alors je tente de reculer et me plaquer contre un siège. Seulement je recule tellement que je manque de tomber sur l'accoudoir et cogne quelqu'un quand Dong Ho passe. Me tournant vivement je commence à articuler "Ah dés...." mais je mon souffle se coupe quand je vois qu'il s'agit de Man Nai. Je suis encore plus embêté que je ne le suis déjà, je ne sais pas où me mettre ni même ou regarder. Bon sang, moi qui ne dois pas l'approcher à plus de dix mètres, je viens carrément de la toucher et ça me colle un frisson. Je voudrais dire quelque chose, seulement je reste planté comme un con à la regarder en cherchant quoi dire et même quoi faire. "Ihn Kyang qu'est-ce tu fous, viens t'assoir." Ouf! Je suis sauvé, pour une fois je suis ravi que mon agent m'interpelle à travers le bus pour me foutre la honte. J'ai l'excuse toute trouvée pour partir d'ici et la laisser derrière moi. Je tourne des talons et fonce à ma place, une à l'avant, mais je ne regarde pas vraiment où je vais, et finis par rentrer dans la blonde superficielle. Elle s'arrête net, me regarde... se met à sourire "Bah alors fais attention beau brun!" et colle sa paume sur mon bras pour venir m'écarter avec douceur. J'ai dus mal à capter le regard qu'elle me lance, il semble provocant et aguicheur mais j'ai peur de faire une erreur. Alors je continue mon chemin, de toute façon je n'ais qu'une seule chose en tête, la proximité de cette fille dans ce bus... Je me laisse tomber lourdement sur mon siège, et soupire presque de soulagement avant de caller mon dos confortablement "Qu'est-ce que tu fabriquais?" J'ai bien envie de lui dire que j'étais en train de perdre mes moyens, mais je préfère l'ignorer et me lever pour récupérer ma musique et mon bouquin. Le tout en main, je me rassois vivement quitte à faire trembler nos deux places et m'arrange déjà pour mettre mes écouteurs sur mes oreilles. Ouvrant mon livre, je me plonge dans ma lecture et tente d'oublier désespérément tout ce qui m'entoure. Comme le bruit de mon agent de probation en train de mâcher son chewing-gum. J'ai commencé ce livre au début de la semaine, et j'en suis à plus de la moitié. Je le trouve vraiment passionnant. En prison je n'avais pas trop l'occasion de lire, même si il y avait la bibliothèque, c'était toujours les mêmes titres qui revenaient et c'était lassant de les relire encore et encore. Alors j'avais laissé tomber, pour me contenter des journaux qui trainaient. J'ai passé presque deux ans sans parcourir de belles lignes, et je crois que c'était ce qui m'avait le plus manqué en dehors du skateboard.

Je parcours les lignes, tournent les pages et voudrait pouvoir m'évader, mais c'est sans compter sur l'idée brillantissime d'un des agent de probation. Il s'est levé déjà depuis trois minutes sans que je ne le remarque, c'est Jae Ho qui me donne un coup de coude pour me sortir de mon petit monde. Le regardant les sourcils froncés, je me vois obligé de retirer mes écouteurs alors qu'il me fait signe de tourner vers le couloir. Je pousse un soupir, ferme mon bouquin et écoute sans trop faire attention. "Je voudrais qu'on fasse un tour. Chacun de vous va se présenter. On va passer deux jours ensembles, alors ça serait pas mal qu'on se connaisse?..." super y'avait pas mieux comme idée débile. Et après ça qu''est-ce qu'on ferait? "Présentez-vous, et dites nous si vous êtes victimes ou responsables d'un accident de la route." Ah ok! Je crois qu'on venait de toucher le fond. Je bouge la tête vers Jae Ho, lui demandant silencieusement, si ce type est sérieux mais il semble approuver ses méthodes et m'ignorent. C'est là que le premier commence à rentrer dans son petit jeu. Certains sont sans convictions et d'autres plus motivés... je redoute que mon tour arrive, mais je vais devoir passer à la casserole comme tout le monde. Le type se tourne vers moi et me désigné, je n'ai pas envie mais le coréen qui se trouve à mes côtés me donne un nouveau coup de coude. Je me cale dans mon siège "Yoon Ihn Kyang.... vingt trois ans, responsable..." Bon sang, que c'est con! A quoi ça sert qu'on le dise? Je trouve ça stupide, je m'empresse de rouvrir mon bouquin mais Jae Ho se charge de me le fermer vivement entre les mains. C'est de mieux en mieux.... cette journée va finir par ressembler à une réunion de tueur anonyme.
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Broken dreams [Man Nai] Empty
MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyJeu 24 Oct - 14:01

Quand on doit monter dans le bus je ne me fais pas prier pour y aller en première. Au moins je n’aurais pas à leur face et passer devant eux dans cette rangée trop étroite. Je souffle doucement et gravit les marches une à une comme j’ai pris l’habitude de le faire. J’espère qu’on n’aura pas énormément d’escalier à monter, je déteste ça. Je ne m’en plains jamais mais à l’intérieure de moi je rage. Je reste toujours impassible cela dit et je crois que c’est ce qui déroute le plus les gens. Ils sont tous incapable de savoir ce que je pense réellement ou ce que je ressens. Je ne le fais pas exprès, je ne pense pas à agir comme ça pour me protéger ou quoique ce soit, c’est juste que … que je n’arrive plus à exprimer ce que je ressens vraiment. La façon dont je me suis adressée à cet homme pouvait paraitre peu pour certain, mais pour moi c’était comme si j’étais à bout de nerfs … Pas comme si, j’étais réellement à bout de nerf. Comment vouliez vous que je sois calme face à cette nouvelle ? Face à lui ? J’allais passez le weekend avec lui et il aurait pu y avoir un milliard de personnes, je n’aurais sentis que sa présence à lui … Je ne voyais que lui, comme si il était le seul qui pouvait attirer mon attention. Je ne pouvais m’empêcher de le regarder et je n’arrivais pas à savoir si je voulais lui hurler ma douleur au visage ou lui balancer ma colère. Peut-être un mélange des deux. J’ai mal au ventre, j’ai envie de vomir, l’émotion est trop forte à retenir je crois … J’ai beau avoir balancé que je m’en foutais, je n’en suis plus si sure. Je revois sans cesse les flashes de cette nuit. Les flashes qui nous aveugle ; les derniers mots de mon frère. Ma main qui cherche la sienne. Sa peau glacée quand je le frôle enfin avant de sombrer. Ça me pèse sur l’estomac et sur la poitrine. Ça m’arrache un frisson et un hoquet m’agite. Je plaque ma main sur ma bouche pour retenir cette nausée qui me secoue. Merde … je crois que j’ai envie de pleurer, ça ne m’était pas arrivé depuis l’accident. Je me suis toujours interdit de pleurer, parce que mon frère m’a dit de rester forte, alors bêtement je l’écoute, je reste forte, comme une automate je l’écoute je lui. Je l’ai toujours écouté, il a toujours eu les réponses et semblaient tout savoir. Loin de m’agacer ça me rassurait, parce que je savais que lui, il saurait comment me protéger ; il aurait toujours réponses à tout. Rien ne lui faisait peur, il était intelligent Man Shik. Il était fort, il était beau, il était grand. Toutes les filles se retournaient sur lui et moi j’étais fière chaque fois qu’il me déposait devant l’école et que j’étais fermement accroché à son dos. Le porte bagage de son vélo m’a trimballé à travers la ville mais il ne se plaignait jamais de l’effort qu’il devait faire pour moi. J’étais sa petite sœur, son tout, sa petite princesse. Il me laissait dormir avec lui la nuit quand l’orage éclatait trop fort. Il me laissait jouer sur sa console pendant qu’il faisait ses devoirs. Il pouvait passer des heures à m’écouter parler parce qu’il savait que j’étais restée silencieuse le reste de la journée. Il s’inquiétait parfois de voir que j’avais peu d’amis mais je le rassurais en disant que peu importe le nombre de personnes avec qui je pouvais être ami, si je l’avais lui c’était suffisant. Il me portait sur son dos quand Na Na et Inh Kyang avaient décidé de jouer avec mes nerfs. Il s’interposait toujours quand Na Na allait trop loin dans ses actions mais je crois que ça le rendait fou de savoir que parfois j’étais sans défense. Parce que j’avais beau m’accrocher à lui il n’était pas tout le temps là et c’était lui qui le vivait le plus mal. Aujourd’hui j’aurais donné n’importe quoi pour qu’il soit là. Aujourd’hui j’aurais donné n’importe quoi pour mourir à sa place dans l’accident. Mon frère était destiné à une vie presque parfaite. Il allait entrer dans une grande école pour la plus grande fierté des parents, il aurait pu aller n’importe où mais il avait choisit la plus proche de la maison pour pouvoir rentrer souvent me voir. Notre mère s’en plaignait mais il résistait. Il savait qu’il ne pourrait pas se détacher de sa famille comme ça, surtout pas de moi. Il n’a jamais eut de petite amie, jamais une qu’il nous aurait présenté. Et j’aurais aimé avoir une fille, une amie à qui parler. Une qui aurait été proche de mon frère, qui en aurait appris assez sur lui pour pouvoir en discuter avec moi. J’idéalisais mon frère, je le mettais sur un piédestal, je savais que je me contentais de lui et que je ne devrais pas mais sincèrement ... je pensais avoir la vie devant moi pour apprendre à vivre sans lui … 3 ans on passé et je pensais avoir appris à vivre avec cette douleur dans le cœur mais j’avais tout faux. Je n’avais rien appris du tout, j’avais refoulé mes sentiments pour devenir un bloc sans humeur et sans caractère. Je pensais avoir fait mon deuil depuis bien longtemps mais je m’étais moi-même aveuglée. Je n’avais rien surmonté du tout finalement, je m’étais simplement contenté de faire plaisir aux gens, de leur montrer un sourire factice sur mes lèvres. J’avais perdu mon frère bon sang. Le seul repère stable  que j’avais toujours eut dans ma vie … mes parents étaient de la pure folie et je n’avais que très peu d’amis, voir pas vraiment. Je me réfugié dans mes BD et mes livres. Avant j’avais bien le roller pour me libérer l’esprit mais finalement … je n’avais plus droit à ce plaisir. Et j’étouffais fans ce bus. Je me suis trompée, je ne m’en fou pas. Je ne veux pas passer du temps avec lui, non parce que c’est trop douloureux, ça faisait remonter en surface toutes les nuits que j’avais passé à me sevrer de l’amour que me portait mon frère … Non c’est au dessus de mes forces, qu’on ne me demande pas ça … Tant pis je lui laisse ma place. Je trouverais autre chose pour me soulager, parce qu’à présent tout ce que fais ce programme c’est alourdir mon cœur. Je me lève maladroitement et je croise le regard de Jae Ho. Je suis paniquée, comme si la pire de mes phobies me serrait le ventre. J’ai envie de courir loin d’ici, de fuir, de respirer de l’air frais, d’emplir mes poumons d ‘autre chose que de la poussière de ce vieux bus miteux … Je me précipite dans le couloir et Jae Ho se redresse à son tour comme pour m’intercepter.  Mais il n’a pas besoin de lever le petit doigt puisque je vois le dos d’Inh Kyang se matérialiser devant moi …
 
Je cramponne mes mains au dossier de ce siège et inspire doucement. Je devrais me reculer mais j’y arrive pas, mes jambes refuses de m’obéir et je le vois approcher de plus en plus. Je ne sais pas ce qu’il fait, je le saurais si j’étais dans mon état normal mais tout ce met à tourner autour de moi. J’ai mal à la poitrine. Vraiment. Quand je vois le coréen se redresser c’est comme un déclic. Il me pousse à me retrancher en arrière. J’aurais voulu fuir de ce bus mais l’approcher était pire que tout. Je retourne m’asseoir avant même que quelqu’un ne fasse une réflexion. Je me laisse tomber sur la banquette à la seule place que mon sac me laisse. Je tourne obstinément la tête vers la vitre et me cramponne à mon sac. Ma vision devient trouble et mes doigts s’enfoncent dans le tissu de ma valise. Je tente d’oublier qu’il est là, je me dis que tout est normal, que rien dans cette situation n’est bizarre. Ma jambe valide se met à s’agiter de haut en bas nerveusement, je ne m’en rends même pas compte. Ma main se crispe sur le tissu de mon short et j’attends simplement que ce sentiment de panique qui me serre le cœur se calme. Peut-être que si j’ai un peu d’air ça ira mieux, alors je lève la tête et je tripote tous les boutons qui se trouvent à ma porter. J’allume la lumière, je l’étais, je tourne tous les boutons sans réussir à avoir ce foutue filer d’air frais. Je me suis perdue dans mon trifouillage et j’en aurais presque oublié la situation si cet idiot ne s’était pas assis sur moi en perdant l’équilibre. Qui est-ce qui … ? Mon cœur rate un battement en le voyant me regardé surement aussi gêné que moi. Je détourne aussitôt le visage et me fige. Je fixe le siège devant moi à tel point que je peux voir qu’une partie de l’appuie tête est usée. Un morceau de plastique manque et un chewing gum est collé sur le dossier. De petit poil hirsute recouvre tout le siège. Je ne sais pas combien de temps il reste, quelques secondes à peine j’imagine, je ne le vois pas s’éternisé là, il s’est même relevé comme s’il s’était brulé. Mais tout le temps qu’il est resté près de moi j’ai arrêté de respirer. Comme si je ne voulais pas sentir son odeur. Comme si je refusais de respirer le même air que lui … Je déglutis difficilement quand il s’éloigna enfin. Je ne pouvais m’empêcher de fixer sa nuque. Il s’enfonça dans son siège et déroula le fil de ses écouteurs pour écouter de la musique. C’est con mais ce simple geste me donna la nausée. Comment pouvait-il écouter de la musique et s’enfoncer tranquillement dans son siège comme si de rien n’était. Mon visage d’ordinaire si impassible se crispa sous l’effet de la colère. Je m’apprêtais même à me lever pour aller l’affronter lui dire ce que je pensais. Parce que je me sentais prête, je savais que c’était le bon moment pour lui balancer tout ce que je ressentais. Je ne pourrais pas faire semblant cette fois-ci c’était trop dur. Je ne pourrais pas le regarder vivre tranquillement en imaginant mon frère en cendre dans ce putain de vase posé sur la table du salon. Non je ne pouvais le regarder écouter de la musique l’air blasé parce que ce programme le saoul ! Qu’est-ce qu’il y a ?! Il aurait préféré passer le weekend à sauter sa Na Na ?! Tout le monde aurait préféré être ailleurs, j’aurais préféré continuer ma vie telle qu’elle était aussi banal soit-elle mais je l’aimais ma vie d’avant moi. Elle me manquait ma vie d’avant moi. Cette routine. Cette tranquillité. J’avais mes repères. J’avais mon frère, un petit ami, des amis plus ou moins important. Je n’avais rien à envié aux autres et personnes n’avait rien à m’envié et ça m’allait parfaitement ! Pourquoi a-t-il fallut que je croise sa route ?! Pourquoi a-t-il fallut qu’il brise ma vie ?! est-ce qu’on le méritait ? Qu’est-ce qu’on a fait de si cruelle pour mériter ça ?! est-ce qu’il sait que même ma famille a volé en éclat. Mes parents ne s’aiment plus mais reste ensemble parce qu’au final ça serait mal vu. Je n’ai plus de famille, je n’ai plus rien de puis qu’il m’a prit la vie de mon frère et tout ça pour quoi ? Pour le cul d’une fille qui se foutait de lui ?? Est-ce que tout ça valait la peine ?! J’étais debout, sur mes deux pieds, il ne me manquait qu’une once de courage pour traverser ce couloir mais Jae Ho se planta devant moi et plongea un regard compatissant dans mes yeux et dieux seul sait combien je pouvais détester ça. Il posa une main sur mon épaule qui se voulait surement réconfortante mais elle me partout lourde et me dégouta. J’ai bien compris ce qu’il cherchait. Il ne voulait pas m’aider, comprendre ce que je pouvais ressentir, il voudrait seulement que je ravale ma colère pour deux jours. « Tu as encore le choix Man Nai … tu auras toujours le choix. » murmura-t-il mais cette phrase sonna si faux à mes oreilles. Car si on m’avait laissé le choix il serait déjà loin d’ici. Il serait en taule, à pourrir avec les connards dans son genre … Je plante mon regard dans le sien et mon courage vacille. J’aurais du lui dire que je voulais sortir de ce bus, au moins fuir loin si ce n’est affronté celui qui a hanté mes nuits pendant des mois … Mais je me sens soudain vidée de toutes forces et cette main sur mon épaule devient si lourde que je me rassois sagement sur mon siège. Mon dieu je déteste ça, j’ai envie de crier, de leur hurler à tous que je ne veux pas de lui avec nous dans le bus. Que je veux … que je veux juste passer un weekend normal …. Pitié donnez moi le courage de l’affronter ! Jae Ho me lance un regard pour s’assurer que j’ai pris la bonne décision, mais ne voit-il pas que je me force à me rasseoir, j’ai beau donner l’impression de l’inverse c’est … non, je n’arrive pas à crier ce que je veux. Ca s’enferme à double tour en moi comme si j’avais honte d’éprouve quelque chose. Jae Ho retourne à l’avant alors que je baisse les yeux vers mes cuisses. J’ai planté mes ongles sous ma peau et je me suis crispée sans m’en rendre compte. Je retire bien vite ma main et frotte mes cuisses pour chasser ses marques rouges en forme de demi-lune …
 
Il faut que je pense a autre chose, que je me change les idées. Je me glisse sur ma banquette jusqu’à la fenêtre et pose mon sac à côté de moi. Je fixe par la fenêtre mais mon regard ne cesse de tourner vers Ihn Kyang. Je n’arrive pas encore à réaliser qu’il est à côté de moi ; qu’il est si prêt de moi alors que je l’imaginais à de kilomètres de là …. Et je me rends compte que je n’ai jamais été aussi proche de lui aussi longtemps … Même au skate parc il faisait en sorte d’être le plus loin possible de moi et mes rollers. La piste audio qui résonna soudain à mes oreilles eut au moins le mérite de me calmer. Elle faisait écho à mon humeur. La colère, la frustration. Ça aurait pu me donner le courage de leur faire face mais au lieu de ça elle me calma. Je fermais les yeux et m’enfonça dans mon siège. We roll, we roll, we roll, everobody say no ! J’aurais pu chantonner les paroles mais en public je faisais toujours en sorte qu’on m’oublie même si je crois que c’était mal partie pour ce weekend. Soudain je sentie une tape sur ma tête qui me fit me redresser surprise. « Hé on te parle ! » articula la fille devant moi comme si j’étais incapable de comprendre normalement. Dieu que j’avais envie de lui faire bouffer tout ces piercing un par un. Je regardais autour de moi et compris que j’avais manqué quelque chose puisque tous les regards convergeaient vers moi. Ils attendaient une réponse de moi mais je n’avais pas la moindre idée de ce qu’on était entrain de parler. Jae Ho répéta alors pour moi « On fait un tour pour apprendre à se connaitre, présente toi, ton nom, ton âge et si tu es victime ou responsable d’un accident. » Je le fixais comme si je m’attendais à ce qu’il ajoute qu’il blaguait. Je veux dire c’était quoi cette idée à la con ? Je fis glisser lentement mon casque autour de ma nuque et regarda tout le monde tour à tour et mon regard croisa celui de d’Ihn Kyang. Juste quelques secondes avant que je ne craque et détourne le regard. Je n’exprimais rien sur mon visage, je fixais juste les gens, silencieuse, ne sachant vraiment quoi dire. Parce que j’avais envie de tout sauf de répondre à son pseudo questionnaire à la con. « Putain t’as perdu tout tes neurones ou quoi ?! Elle est diminuée non ? » Demanda le plus sérieusement du monde la gothique en se tournant soudain vers Jae Ho. Elle mima un petit cercle avec son index au niveau de ma tempe pour montrer que je perdais la boule. Non j’ai juste pas envie de te répondre connasse ! Je me demandais ce qui me retenait de la foutre par la fenêtre elle et sa perruque sur la tête. Je serrais les poings et me contenta juste de la fixer, impassible, jusqu’à ce qu’elle se rassoit. « Non sérieux elle est trop space. » Je crois que si il y a bien un truc que je déteste c’est qu’on parle de moi à la 3ème personne alors que je suis présente … L’agent de probation d’Ihn Kyang la foudroie du regard mais ne sait-il pas que ça lui glisse dessus comme de l’eau. Je tourne mon visage vers lui et finit par répondre « Qu’est-ce que ça peu foutre qu’on soit victime ou responsable ?! C’est ça votre super idée ?! Nous coller des étiquettes à la con pour que se sente tous super à l’aise pendant deux jours ? C’est quoi la prochaine étape, on boit tous un thé en racontant notre histoire, histoire de voir laquelle à la plus glauque ? Je propose que Dong Ho commence, c’est vrai il a plus qu’une jambe, ça promet des détails croustillants non ? » J’avais envie de vomir et ma colère montait en boule dans ma gorge. « Puis vous vous êtes quoi vous ? La tête de con désigné pour encadré des ex taulards et des handicapés ? » « Man Nai … ? » Appela doucement Jae Ho me tirant de mes pensées. Parce que ce monologue salé que j’avais débité n’était que l’amertume qui explosait dans ma tête. Je n’avais ni le courage, ni l’éducation nécessaire pour leur balancer à la gueule leur vérité. Et quand bien même je trouvais cette idée totalement stupide je marmonnais « Gong Man Nai, 20 ans, victime … » je soufflais la fin de façon presque inaudible. Je n’avais pas envie d’être cataloguée comme victime, je détestais ce terme. Mon frère était une victime … moi je n’étais qu’un dommage collatéral. Je ravalais mon amertume et replaça mon casque sur mes oreilles pour ne pas écouter les autres. Je n’avais pas envie de savoir qui a fait quoi. J’aurais bien de ce weekend pour l’apprendre. Je préférais me laisser un peu de mystère. Ca rendait le voyage plus amusant, ou pas. Jae Ho me fixa et marcha jusqu’à moi pour me retirer mon casque et me dit « Les mêmes règles pour tout le monde. » Je serrais les dents et croisa mes bras sur ma poitrine, le seul signe de contrariété que j’eu puisque bien vite je me refermais sur moi-même. Sérieux ce mec à 0% de psychologie dans sa manière de faire. Il lâche mon casque qui atterrit sur mon siège et je détourne mon regard. Je regrette vraiment d’être montée dans ce bus et de n’être pas partie quand j’aurais du. Soudain le jeune homme assis derrière se pencha par-dessus sa banquette et me murmura « Faut pas le prendre mal, il essaye de bien faire, mais c’est vrai qu’il est franchement maladroit. » Il me sourit, attendant sûrement une réponse de ma part mais je me contente de le fixer sans décrocher un mot. Espérant surement briser la glace il ajoute  « Je m’appelle Dong Ho. » en inclinant doucement la tête. Il ne quitte jamais son sourire mais la seule chose que je suis capable de lui répondre c’est « Je sais ». Puis je me détourne avant de reporter mon attention vers l’agent. « On a 3 heures de route avant d’arriver à destination. C’est un club de jeune scout qui part souvent camper en montagne. C’était plus sympa de les rejoindre dans le milieu dans lequel ils sont habitués que de les clouer sur une chaise dans une salle de classe. Il n’écouterait que la moitié. » C’était censé être une blague ? Non parce que moi, je ne riais pas. Je n’écoutais plus ce qu’il racontait et reporta mon attention sur la route.
 
Les paysages défilèrent et je finis par m’endormir la tête calée contre ma ceinture de sécurité. Ce n’est qu’au moment où le bus pila brusquement que je me réveillais en sursaut. J’avais un torticolis et ma cuisse me lançait horriblement. Je grimaçais en retenant un gémissement. Avec la nuit que j’avais passé je m’étais endormie comme une souche et 2 heures de routes avaient passé. Plusieurs d’entre nous avait dormir d’ailleurs en voyant leur mine rougie et leur petit yeux. Certains grognèrent mécontent de leur réveil. Le conducteur se leva de son siège et annonça une pause de 20 minutes pour se dégourdir les jambes « Ca veut dire que je reste dans le bus ?! » s’écria Dong Ho sur le ton de la plaisanterie. Mais personne n’étant à l’aise avec son handicap ne ria vraiment, pourtant ça m’arracha un sourire et je lui lançais un regard amusé. J’aimais que les gens handicapés puissent rire de leur handicap, on avait assez à supporter avec l’effroi des gens valident pour se lamenter sur notre sort. Il me lança un regard complice et retroussa son nez avant de rire. Jae Ho approcha rapidement en ajoutant l’air de tout maitriser « Mais non, ton fauteuil est prêt on va t’aider à descendre ! » Je levais les yeux au ciel avant de me redresser et de sortir en avant dernière. Enfin avant que je ne remarque Ihn Kyang a quelque pas de moi. L’allée n’était pas assez grande pour que je puisse l’éviter et avec mon pas maladroit je ne me voyais pas me contorsionner pour qu’il puisse passer. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Est-ce qu’il m’attendait ? Mais je chassais bien vite cette idée ridicule de mon esprit … Jae Ho avait surtout du lui demander de l’aider avec le fauteuil de Dong Ho et je me retrouvais juste entre les deux. Je déglutis et avança vers lui l’air de rien. Je me tournais sur le côté en l’imitant et rentrant le ventre en passant à côté de lui. Mais malgré mes efforts je le frôlais en trébucha quand mon pied rencontra celui d’un des fauteuils. Par reflexe je me raccrochais à la première chose qui me tombait sous la main. Sois lui. Fait chier ! Je me redressais rapidement avant de m’éloigner de lui comme si il me dégoutait. Je pressais le pas en ignorant les piques d’électricité qui torturaient mes muscles de la jambe. J’en avais marre de toujours paraitre trop faible devant lui … comme si le Karma était contre moi … Enfin à l’air libre j’inspirais une longue bouffée mais ne m’éternisais pas devant le bus parce que je savais qu’il arrivait … Je dénouais mon sweat que j’avais accroché autour de mes hanches et après avoir retirer ma casquette enfila mon pull. Je vissais à nouveau ma casquette sur la tête, mettant pour la première fois la visière sur mon visage pour le cacher. Je rabattis ma capuche sur ma tête avec le secret espoir que personne ne vienne me parler.  Je n’étais pas d’humeur pour un brin de causette et encore moins pour affronter l’autre connasse qui semble m’avoir prise en grippe. Je boitais rapidement jusqu’au premier distributeur que je trouvais. J’avais assez de monnaie pour me prendre une barre chocolatée. De loin j’entendais les autres râler du coin perdu dans lequel il se trouvait. C’est vrai que selon mon téléphone on ne captait plus rien et à part des montagnes il n’y avait pas grand-chose autour de nous. Même l’air de repos ressemblait à une cabane en bois prête à s’effondrer. Machinalement je glissais les pièces dans le distributeur et regardait mon écran de téléphone après avoir composé le numéro de la ligne que je voulais. Mon père m’a envoyé une dizaine de messages pour savoir si ça allait et ça me saoulait … je lui répondis juste rapidement que oui ça allait et que non, le bus ne s’était pas renversée dans un ravin … J’inspirais doucement avant de lever les yeux vers la vitre. Ma barre n’était toujours pas tombée ?! Mais en la voyant prendre à moitié dans le vide, retenue par un ressort je poussais un gémissement de frustration en posant une main sur ma tête. Merde mais ce n’est pas vrai … ! Il n’y a qu’à moi que ce genre de truc arrive … Je tente bien de secouer la machine mais elle doit peser au moins une tonne et ça la fait bien rire de me voir tenter de récupérer mon bien. Elle se met à grincer et j’ai peur de tout casser … alors  je fouille dans mes poches à la recherche d’un peu de monnaie en rab qui pourrait me servir même je gâcherais deux fois la somme au moins j’aurais ma barre chocolatée … Mais à mon grand dam je n’avais même pas la moitié de la somme indiquée sur l’étiquette. Mordillant mon index je jetais un coup d’œil désespéré vers la cabine de l’homme qui tenait la station service-air de repos-supermarché mais il s’obstinait à m’ignorer … Et comme je n’osais pas aller le trouver, je regardais ma barre pendouiller dans le vide avec désespoir. Je tentais une nouvelle fois de secouer cette machine sans grand effet … J’avais honte … heureusement que je ne voyais pas les autres et que j’étais dos à eux car je n’aurais pas supporté leur regard moqueur. Et je les entendais d’ici me balancer un c’est bien fait ! Mon cœur battait à tout rompre alors que mes joues s’empourpraient … je pris une mèche de cheveux et me cacha la bouche avec. C’était mon tic nerveux quand j’étais stressée ou mal à l’aise. Je respirais l’odeur de mon shampoing comme s’il avait des vertus tranquillisantes. Je réfléchissais rapidement à comment faire pour récupérer ma barre mais je crois qu’il faut que je me rende à l’évidence et que je l’abandonne ici à son triste sort. Mon estomac se mit à gargouiller comme s’il voulait protester contre cette idée … Pfff plus jamais je ne m’engage dans ce genre de programme ! Rien n’en ressortira de bon de toute façon !
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Yoon Ihn Kyang

Yoon Ihn Kyang



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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyVen 25 Oct - 4:39

"Bonne nouvelle Ihn Kyang, tu sors dans une semaine. Alors heureux?" la nouvelle avait été si brutale que j'en étais resté bouche bée. Habillé de mon vêtement de détenu, les menottes aux poignets, j'étais assit dans cette salle depuis déjà une heure. Je ne sentais plus ma fesse droite, j'avais bloqué ma circulation sans m'en rendre compte et ne trouvait pas le courage de bouger. C'est con à dire mais j'avais cru que si je le faisais, ça me porterait malheur. Pfff... Superstition à la con! Ça ne changerait rien, que je change de position ou non, le verdict aurait été le même. J'étais partagé entre la joie et la déception. Un peu d'appréhension aussi quant à l'idée de me retrouver à nouveau dehors. Ça faisait trois ans que je n'étais pas sortie, trois longues années que j'avais passé derrière ces murs. J'étais effrayé en réalité, mais évidemment je ne disais rien. Je me contentais de croiser mes doigts et fixer mon avocat. "Bah surtout saute pas au plafond ça fait peur mon grand. Tu pourrais au moins nous dire merci?" Euh... ouais je crois que je pourrais, mais je ne l'avais pas fais. Refermant la bouche, je m'étais humidifié les lèvres tout en fixant le métal froid qui entouré mes poignets. "Bon... passons ce détail. Il faut que je te passe les papiers du juge. Il y a certaines règles qu'il va falloir que tu respectes tu t'en doutes hein?" Il attendait vraiment une réponse de ma part? Je ne savais pas quoi dire, j'étais encore abasourdi par la nouvelle, je me demandais ce que j'allais faire, comment aller se passer ma vie à l'extérieur. Et pourquoi... Pourquoi je sortais plus tôt? Ce n'était pas juste dans un sens, quelque part je me sentais encore plus coupable. Comme si tout le monde lirait sur mon front que je n'avais pas fait ma peine jusqu'au bout. "Un pauvre lâche", voilà ce qu'ils diraient de moi. Ici des mecs avaient prit perpète pour des arnaques. Je trouvais ça si contradictoire. Moi j'avais tué quelqu'un, mais on me faisait sortir au bout de seulement trois ans. Perdu dans mes pensées, je n'avais pas vu la feuille qu'il avait placé devant moi, quand je l'aperçu enfin j'avais du mal à distinguer les lettres écrites en petits caractères. Ça me paraissait être du chinois, comme si je n'avais pas lu depuis des années. Ce qui était idiot, puisque j'arrivais à lire les affiches accrochées au mur "Gardien de prison, un métier qui a de l'avenir." Je ne savais pas si c'était un leitmotiv, quelque chose qu'ils avaient accrochés ici pour se motiver ou se convaincre? En tout cas, je l'avais déjà vu un milliard de fois et je la trouvais toujours aussi énigmatique en la regardant. Me mordillant le coin droit de ma lèvre, je plissais les yeux pour regarder les lignes qui se dessinaient peu à peu devant moi. J'y lisais du charabia, ça n'avait pas de sens pour moi et les mots me semblaient trop compliqués. J'étais pourtant intelligent avant, le premier de ma classe... comme quoi, il suffit d'un coup à la tête pour devenir le roi des cons."J'y comprends rien..." C'était pourtant simple, mais je crois qu'au fond j'avais juste la flemme de lire. Pas parce-que je m'en foutais, mais parce-que j'avais du mal à saisir tout ce qui se passait dans cette pièce. L'avocat leva les yeux au ciel devant mon manque d'enthousiasme, puis il se décida à s'assoir face à moi, et me lire ce papier. "Yoon Ihn Kyang, condamné à cinq ans de prison, est libéré après trois ans de peine accomplie dans la prison de..." bon sang, c'était toujours aussi chiant que ça les feuilles administratives? Tout ça me paraissait solennel, mais je n'avais pas idée de tout le rituel que devait faire un type qui sort de prison. Pour y entrer ça semblait toujours plus simple que pour en échapper. J'écoutais d'une oreille, je voulais qu'il en arrive au fait, à ce qui devait m'intéresser... du moins je supposais. "... sera placé sous la tutelle d'un agent de probation, qui devra s'assurer du bon comportement de l'ex détenu..." Ok, ça je prenais en note, comme le fait que j'étais sous liberté surveillée. En gros, je ne pourrais aller nulle part sans faire un rapport détaillé à cet homme. "... ne devra pas approcher la famille Gong à moins de cent mètre..." ça pouvait paraitre idiot, mais je m'étais demandé ce que cela représentait vraiment cent mètre. Est-ce que c'était grand? Petit? Insurmontable? J'en doutais. Avant l'accident, je ne les croisais que par hasard, dans le voisinage mais rien de plus. Il arrivait parfois qu'on se retrouve ensembles, mais ce n'était jamais de mon propre chef. Alors je me disais  que ça irait, je n'avais aucune bonne raisons d'aller les voir ni leur parler. Cette règle là me paraissait surmontable, je ne disais pas que tout serait facile, mais je m'étais dis que par respect pour eux, je m'arrangerais toujours pour être loin et jamais me retrouver sur leur chemin. Je vivrais plus loin qu'il ne fallait, je ne retournerais pas chez moi, de toute façon ma famille n'en avait rien à faire... alors ça irait... rien ne serait ajouté sur mon dossier concernant ce point essentiel de ma liberté...

Et pourtant, me voilà dans ce putain de minibus à seulement... quoi? Hum un mètre, ou deux de celle que je ne devrais pas approcher. A croire que le sort s'acharne encore une fois et ça m'énerve. Ça me fout en rogne, mais je me tais, car je crois que je serais le plus égoïste du monde si je venais reprocher aux autres ce qui m'arrive maintenant. C'est le sort, ou alors le destin j'en sais rien, mais je trouve ça con. Terriblement idiot qu'on me foute sur son chemin. Est-ce qu'elle avait vraiment besoin de subir ça? Je veux dire, avec tous les programmes qu'il y a, c'est avec moi qu'elle se retrouve. La dernière personne qu'elle voudrait voir ou croiser. J'ai envie de crier, de sortir comme un dératé de ce bus et prendre ma propre route. Mais je reste le cul visé sur ce fauteuil parce-que je n'ais pas le choix. Jae Ho me tuerait de toute façon ! Alors qu'importe ce que j'ai envie, tout le monde s'en fout. Je dois juste continuer et faire semblant que tout vas bien. C'est dur pourtant, et malgré que j'ai le dos tourné, j'ai la sensation de la voir partout. Je crains même de la voir se refléter dans la moindre petite chose qui brille. C'est bête, mais j'en arrive même à venir masquer cette visse qui maintient le porte gobelet. Je pose ma main dessus un long moment, autant dire que la position n'est pas confortable avec le bras à demi-plié suspendu en l'air, et mes doigts qui tentent de maintenir mon livre. J'ai l'air stupide, si bien que Jae Ho me demande même ce que je suis en train de fiche dans une telle position. Je l'envoie chier d'un regard et soupir avant d'abdiquer. Et puis il y a ce fameux type qui se lève et qui demande la chose la plus stupide qui soit. Je n'avais pas envie d'y répondre encore moins de participer à ce petit défilé idiot, mais j'y suis obligé. Alors je m'y prête, juste le temps de dire à tout le bus que je suis coupable, et je peux replonger dans ma lecture. Enfin c'est ce que je croyais, seulement quand arrive son moment j'ai une boule au ventre. J'ai subitement peur qu'elle se mette à parler, peur qu'elle me désigne comme le responsable de son état. Mais elle ne dit rien, et j'ai beau tenté de me raisonné, je finis par me tourner vers elle, juste un peu pour tenter de l'apercevoir. Je ne distingue pas grand chose de la place où je suis, seulement son sac posé à côté d'elle et un bout de sa basket. Et malgré moi je fais tout de même par réussir à croiser son regard. Ça m'arrête net... je sens mon souffle qui se coupe et tente de regarder ailleurs pour m'occuper. C'est la jeune fille devant elle qui se redresse pour l'interpeller. Je me dis qu'elle aurait pu le faire d'une façon différente, et je ne sais pas pourquoi, ça me met en rogne. C'est vrai quoi, pourquoi est-ce qu'elle lui parle de cette façon? Est-ce qu'elle sait elle ce qu'elle a vécu? Elle connait son histoire? Non, alors pourquoi elle se la ramène celle-là? Ça me fait chier parce-que je me dis que Man Nai ne mérite pas ça. En quelque sorte j'ai un peu... pitié. Ouais c'est ça, j'ai pitié parce-que je sais qu'elle en a bavé, enfin du moins c'est ce que je crois. Je sais juste qu'elle a perdu son frère, et qu'elle a été dans le coma trois semaines. C'est déjà pas mal, et en plus le tueur se trouve là, dans le même bus qu'elle. Alors ouais ça me tape sur les nerfs, mais je crois que tout m'irrite en fait. Et je déteste la façon qu'à Jae Ho de l'interpeller. Pourquoi? Est-ce qu'il n'est pas censé être de mon côté? Si elle veut se taire, alors qu'elle se taise, si elle trouve ce truc débile alors je lui donne raison. Je ne sais pas pourquoi je m'agace sur mon fauteuil. Mon agent le remarque d'ailleurs et m'envoie un regard clair qui me signifie "Arrête de bouger ou je te tue." Alors je me stoppe, mais ce n'est pas pour lui que je le fais. C'est en entendant la voix de Man Nai s'élever de derrière le dossier que je fixe subitement qui me fend le coeur. Je me sens mal... J'aimerais pouvoir sortir d'ici... Je ravale ma salive et tord le haut de la couverture de mon bouquin. Je corne la page un peu plus à chaque fois que je repense à tout ça. J'ai la gorge qui se sert et me force à ne pas me lever pour sauter de ce bus. Qui sait, peut-être que la chute ferait moins mal? Enfin on nous libère de ce jeu stupide, et j'attrape à nouveau mon livre pour m'y replonger. "T'es tendue comme un string Ihn Kyang, ça fait peur à voir." Je lui jette un regard au coin, les sourcils froncés d'un air contrarié et presque fâché "Tu te crois drôles?" "Bien sur, je t'ais toujours dis que j'avais raté ma carrière de comique." Et merde! Je sais ce qu'il tente de me faire, et ça me blase déjà. Il veut me faire rire, il veut que je sois détendu, mais ça ne marchera pas. Tant qu'elle sera là, je serais incapable de sourire. Alors j'hausse les épaules, je reporte mon attention sur les lignes de mon bouquin...

J'ai tué deux heures à lire, tapoter sur la tablette de mon siège et jouer au solitaire sur mon lecteur. En dehors de ça, je me suis fais interpellé deux fois par la blonde superficielle, et les deux fois j'ai fais mine que je ne l'entendais pas. Je ne sais pas trop ce qu'elle cherche à faire, taper l'amitié avec moi ou alors m'allumer comme tous les êtres humains qui en possède deux à l'entrejambe? J'en sais rien, mais ça ne m'intéresse pas. Je ne suis pas là pour me faire des potes ou des connaissances, je suis là parce-que je n'ais pas le choix. Et ça change toute la donne! Ça veut dire que je fais les trucs sans en avoir envie, que j'avance sans savoir où je vais et seulement parce qu'on me tire. Je suis en laisse, je n'ai pas les menottes au poignet, mais c'est tout comme. Puis arrive le moment de la pause, celui où on peut se dégourdir les jambes. Je m'étire déjà sur mon siège avant de pousser un soupir de bien-être, alors que Jae Ho me donne un petit coup sur l'épaule. La plaisanterie de Dong Ho aurait pu me faire sourire, mais je reste muet et sans expression en jetant un coup d'œil dans sa direction. J'ai peur de croiser le regard de Man Nai alors je m'empresse de me lever pour détendre mes muscles alors que Jae Ho me propose d'aller aider Dong Ho. J'ai envie de refusé quand je vois la coréenne debout dans le même couloir que moi. Mais je reste droit, enfin autant que je peux, alors que je cherche désespérément quelque chose sur quoi fixer mes yeux. Je déteste ce putain de bus ! Il est si étroit que nous sommes obligés de nous frôler quand on se rencontre. Je tente d'aller chercher Dong Ho, mais il faut qu'elle soit là et qu'elle trébuche. J'ai eut beau me mettre sur le côté, m'aplatir autant que je le pouvais, on a finit par se toucher avant qu'elle ne s'accroche à moi. Par réflexe, je la retiens même, je me baisse assez pour la retenir et me rend compte de mon geste que quand il est trop tard. Masi qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre? La laisser tomber? Elle se détache de moi aussi rapidement qu'elle le peut, et fuit loin alors que je me sens agacé. Je serre les dents, relève le visage vers Jae Ho qui me regarde et lui balancé sans me soucier du pauvre Dong Ho "Juste l'affaire de deux jours hein?!" j'expire l'air plus fort de mes narines, avant de me pencher pour aider réellement le garçon. Mon agent me regarde, je sens ses yeux insistants sur moi, mais je préfère l'ignorer et soulève le fauteuil pour le faire descendre. Dehors, Jae se fait interpeller par les autres, il va les rejoindre, tandis que je reste debout dans le froid. Bon sang, j'ai l'impression qu'on est perdu ici. "Je crois qu'on est passé dans une autre dimension." Interloqué par sa blague, je le regarde... et c'est le premier sourire qu'on arrive à m'arracher. Il est marrant ce type! Je veux dire il a de l'autodérision, il est sympa et en plus il a l'air perché. Je fouille dans la poche de mon pantalon et sort mon paquet de clopes. J'en attrape une que je fourre dans ma bouche et lui tend "T'en veux?" "Non mec j'ai déjà une jambe en moins. Je voudrais garder mes deux poumons." Argh! Il me fait encore rire. J'aimerais bien lui demander ce qui lui est arrivé mais je me dis que je finirais bien par le savoir. Alors je souris, et allume ma cigarette avant de m'appuyer sur le minibus. Je reste à côté de lui, on échange des banalités sur le programme. On observe les autres, il fait des commentaires sur la gothique, sur la folledingue superficielle. Puis un silence s'installe entre nous, j'arrive au bout de ma clope et expirer la dernière taffe. Dong Ho me désigne du doigt une silhouette plus loin "Je crois que cette fille mène un combat de front avec le distributeur." Interpellé par ce qu'il me dit, je relève les yeux et voit effectivement quelqu'un qui s'acharne sur le pauvre engin. Je ne sais pas pourquoi j'écrase ma clope au sol et me met en tête d'aller l'aider. Mais c'est ce que je fais, j'avance d'un pas nonchalant dans sa direction et finit par apposer ma main sur la machine. Je donne un coup brusque dedans mais maitrisé pour que la barre tombe dans le bac. Je me baisse pour la rattraper, et la tend avec un pseudo rictus qui se voudrait aimable :

"Cadeau c'est gratuit !"


Je crois que j'avais tenté de faire une blague mais elle était si nulle que même moi je n'en riais pas. Surtout en voyant ce visage se tourner vers moi. Oh bon sang! J'en reculais presque d'un pas, tant j'étais sous le choc. Qu'est-ce qui m'avait prit de venir l'aider? Je me retrouvais idiot face.... face à Man Nai. "Ah.. je...." merde. Voilà ce que je me disais ! Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme un plouc sans savoir quoi lui dire à lui faire. Mais elle dut en avoir marre puisqu'elle vint m'arracher la barre des mains. Je me retrouve encore plus embêté, les doigts en l'air. Quand je m'en rends compte je les fourre aussi vite dans mes poches et regarde ailleurs. Puis sans vraiment savoir pourquoi, je relève les yeux et lâche "Je suis désolé..." pour la barre ou pour le reste? J'en sais rien en fait, et je me demande déjà pourquoi j'ai parlé. Bon sang Ihn Kyang, qu'est-ce que tu fiches? "Ihn Kyang, je te cherchais!" Le gong qui vient me sauver ou alors le début de mon calvaire? Je tourne la tête vers Jae Ho, qui n'hésite pas à froncer des sourcils en me voyant en compagnie de Man Nai. J'évite son regard et me recule alors qu'il pose une main ferme sur mon épaule "On a  besoin de toi là-bas." En gros je comprends "dégage de là". Et c'est ce que je fais, sans demander mon reste je tourne des talons et rejoins le reste du groupe. C'est vrai, pourquoi est-ce que je lui parlerais? Je n'ais rien à lui dire et... et merde, ça me fait chier. Ces deux journées vont être très longues très longues...

Il le regarde s'éloigner d'un œil curieux et embêté. Puis quand il se tourne vers la jeune fille, il lui sourit d'un air tendre et presque factice. Il tend la main, lui prend sa barre et l'ouvre comme si elle n'était pas capable de le faire elle même. Tout en faisant ça, il vint lui dire "ça va? Le voyage se passe bien pour toi?" Il sait, ça l'agace de savoir que tous les deux sont ici et surtout il se demande à quoi est en train de jouer Ihn Kyang. Est-ce qu'il l'a fait exprès de venir la voir? Sans trop s'interroger, il fronce les sourcils d'un air agacé et curieux "Il t'a importuné?" Parce-que le coréen, a beau être son protégé et avoir de l'affection pour lui il doit aussi faire son boulot. Et ça l'embête, si Ihn Kyang dérape, il n'aura pas le choix que de le signaler.
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MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptyDim 27 Oct - 16:02

Je pousse un cri avant de perdre l’équilibre. « Opp… » Avant même de réaliser ce qu’il se passait je me retrouvais par terre les quatre fers en l’air … J’éclatais de rire alors que mon frère avait déjà les larmes aux yeux. « T’aurais du te voir tomber ! Un ralentit aurait encore été mieux ! » « Hé te moque pas ! »  Protestais-je avant de me remettre à rire. Je riais tellement que je n’arrivais pas à me remettre debout, heureusement que mon aîné était là pour m’aider. J’attrapais la main qu’il me tendait en essuyant une larme sur ma joue. Mais soudain je croisais son regard, un regard froid et moqueur. Je cessais de rire tant il me glaçait. Je perdais peu à peu mon sourire et m’approcha un peu plus de mon frère. Man Shik fronça les sourcils de me voir tout à coup bien sérieuse et regarda dans la même direction que moi. « Pourquoi elle te regarde comme ça ? » me demanda-t-il avant de passer un bras autour de ma taille. « J’en sais rien Oppa. Elle est peut-être contrariée d’avoir perdu son gloss. » Plaisantais-je pour cacher mon malaise. Mon frère rit légèrement avant d’hausser les épaules. Il était … étrange tout d’un coup et déglutis en regardant de l’autre côté du skate parc. Mon cœur rata un battement en apercevant Ihn Kyang arriver sur son skate vers sa bande d’ami. Na Na se colla à lui plus que de raisons et déposa un baiser sur sa joue. Mon cœur se pinça et je préférais détourner le regard. Mon frère poussa un râle d’agacement en fixant sa planche, je ne savais pas si c’était à cause d’eux ou de sa planche … « Oppa … » questionnais-je doucement en attrapant sa main. Son visage c’était fermée et ses sourcils inhabituellement froncés. Mais bien vite il chassa cet air contrarié de son visage et me fit un sourire éclatant « On recommence ? » Je le fixais sans prononcer le moindre mot, la façon qu’il avait d’esquiver mon regard me suffit pour comprendre qu’il me cachait quelque chose pourtant je ne cherchais pas à savoir ce que ca pourrait être. Non je me suis contentée de lui tendre la main et de grimper sur cette planche de skate avec son aide. Ça n’avait rien de stable et j’avais l’impression que mon corps était un morceau de bois raide impossible à bouger … J’avais beau écouter les conseils de mon frère même en me penchant en avant ou en arrière je n’arrivais pas à diriger ce skate de malheur. « Accroupis toi un peu plus Man Nai ! » « Co… comme ça ?! » demandais-je les fesses en arrière, les deux mains écartées devant moi comme pour prévenir d’une potentiel chute. J’avais l’air tout sauf à l’aise et j’étais franchement ridicule. Un ami de mon frère passa à côté de moi en skate en me frôlant tellement que je perdis le peu d’équilibre que j’avais. Il ne m’en fallut pas plus pour tomber en avant d’un bloc. Tout le monde éclata de rire et au lieu d’avoir honte et de me cacher je me redressais sur les genoux en riant avec eux. J’avais même du mal à me relever tant je riais. J’adore cette ambiance au skate parc. Enfin tout du moins celle de ce côté ci du parc. Il y avait les gens normaux, nous, et les riches qui n’hésitaient jamais à étaler leur matos et leur « talent ». Je pouvais entendre le rire moqueur de Na Na jusqu’ici … Je relevais les yeux vers elle juste quelques secondes mais ce fut déjà bien assez pour me faire perdre ma bonne humeur. Mais derrière elle j’aperçu Ihn Kyang qui s’apprêtait à descendre le rampe et c’est comme si le monde entier s’effaçait. Je ne voyais ni Na Na ni sa bande copine qui se moquait de n’importe qui. Je ne voyais même plus les autres skateurs du parc, ni mon frère et ses amis. Juste lui. Il ajusta son t-shirt jeta un coup d’œil vers le bas et sourit avant de s’élancer … Il me donnait l’impression de voler, il semblait si léger et si sure de lui. Il manier la planche comme si elle faisait partit de lui. C’était beau à voir, tellement que je n’arrivais pas à détacher mon regard de lui. Mes yeux le suivaient chaque fois qu’il remontait et descendait dans ce U géant. Je l’enviais d’être aussi à l’aise sur une planche, il pouvait en faire ce qu’il voulait c’était … c’était … j’adorais ! J’aimerais me sentir aussi à l’aise que lui sur une planche, mais moi mon truc c’était le roller, avec je me sentais pousser des ailes. J’adorais ça et je me sentais beaucoup à l’aise avec mes deux pieds libres que gluée à une planche les jambes fléchies. Et puis sérieux qui pouvait être à l’aise dans cette position ?! A part Ihn Kyang … « Hé ho, tu m’entends ?! » m’interpella mon frère me sortant de mes pensées. « Hein ? » articulais-je en détachant difficilement mes yeux du coréen. « Je rentre tu me suis ? » Et quitter ce spectacle ?! Pas question ! « Hum, non plus tard. Junno ne va pas tarder à arriver de toute façon. A tout à l’heure Oppa ! » Lançais-je en me précipitant déjà sur mes rollers. Je ne sais pas pourquoi j’avais soudain envie qu’il me remarque. Qu’il voit de quoi j’étais capable. Comme cette greluche qui n’avait rien à faire dans un skate parc ! La seule chose qu’elle savait faire c’était posé ses fesses sur le haut des structures de glisses et sourires à tous les rider comme si c’était à elle que devait plaire le spectacle. Elle n’attirait que l’attention sur elle et je trouvais ça pathétique de la voir s’y croire comme ça … Je pense que j’étais un peu jalouse aussi mais je ne voulais pas me l’avouer. Je chaussais mes roller en serrant la sangle le plus fort possible et retrouva ma stabilité habituelle quand je me remis à glisser sur le sol. J’avais appris à glisser sur des rollers avant d’apprendre à marcher je crois bien. Je retrouvais mon sourire et glissa avec légèreté jusqu’au rampe de glisse. Je pris assez d’élan pour pouvoir sauter assez eux et fit une double vrille avant d’atterrir de dos, je laissais mes doigts frôler le sol avec un sourire victorieux … J’aurais donné cher pour qu’il me regarde et qu’il apprécie le spectacle. Mais quand je zieutais dans leur direction Na Na était assise entre ses cuisses, appuyée contre son torse, les jambes pendues dans le vide. Elle accaparait son attention et j’étais comme une idiote à glisser comme un pantin avec l’espoir qu’il me remarque … Encore une fois j’avais eut tort. Junno débarqua sur son skate avec son éternel sourire et malgré son jeune âge il était plus grand que n’importe qui ici, encore plus perché sur sa planche. Il m’arracha un sourire avec ses blagues et me fit oublier ces deux idiots là hauts.  S’il savait à l’époque ce que j’aurais donné pour qu’il ne fasse, ne serait-ce que me regarder. Mais c’était avant, c’était une autre vie. Cette vie que j’avais déjà oublié.
 
Quand il se glisse à mes côtés pour m’aider j’ai tout ces souvenirs qui remontent. Ces jours passés à le côtoyer sans qu’il ne remarque jamais ma présence. Ces jours passés à subir la colère de cette fille qu’il considérait comme une princesse. N’importe qui aurait remarqué que son regard brillait quand il se posait sur elle, qu’il bavait presque quand elle jouait avec lui. Etait-il assez idiot pour ne pas se rendre compte qu’elle le menait par le bout du nez ? Elle faisait ce qu’elle voulait de lui, et ça, d’aussi que je me souvienne. La chute à du être brutal, tellement que mon frère en a payé de sa vie à vrai dire … Je crois que je le détestais encore plus pour ça … Pour cette raison si stupide, si … si cruellement anodine. Son monde s’est effondré pour je ne sais qu’elle raison et la vie de ma famille en a payé le prix.  Et la nuit je me réveille en sursaut en me demandant pourquoi … Pourquoi c’était a nous de payer ? Pourquoi c’est tombé sur nous ? Est-ce qu’on le méritait ? Nous avions la vie la plus simple qui soit, nous ne faisions jamais de folie, on partait rarement en vacances, mais le simple temps que je passais avec mon frère me suffisait. Notre routine me plaisait et me rassurait. J’ai besoin de ça, de mes repères, de sa force … Mais lui, lui qui me tends ma barre de chocolat, il m’a tout prit. Il a détruit ma vie, celle de ma famille, volé celle de mon frère et je n’arrive pas à lui faire face. Ça me dégoute de le voir en face de moi, de le voir venir comme un chevalier viendrait sauver sa princesse. Je ne lui ai rien demandé, surtout pas de m’aider. Comment peut-il plaisanter aussi facilement ? Comment peut-il sourire aussi facilement ? Comment peut-il agir comme si de rien n’était. La situation est-elle aussi simple pour lui ? Pense-t-il qu’avoir purgé ces quelques années en prison le rendrait à nouveau innocent ? Crois-t-il sincèrement que d’avoir ce petit tour en prison serait suffisant ?! Il aurait du pourrir là bas, il aurait dur crevé là bas ! Il aurait du souffrir autant que je souffre aujourd’hui de le voir devant moi ! Je le déteste de le voir aussi … aussi vivant ! "Cadeau c'est gratuit !" Et comble du risible, il semble enfin réaliser que c’est de moi qu’il s’agit, de moi, cette fille à qui il a tout prit. Il est gêné, il a envie de le fuir je le vois à sa façon de détourner le regard et de danser presque imperceptiblement d’un pied à l’autre. Qu’est-ce qu’il a Ihn Kyang ? C’est trop dur de me regarder dans les yeux ? De me faire face et d’assumer ce que tu as fait ?! J’ai le cœur qui cogne trop fort dans ma poitrine, c’est douloureux, j’ai envie de gémir, de grogner, de protester. Mon poing se serre dans la manche de mon pull. Mes ongles s’enfoncent dans la paume de ma main et je tremble. Je fixe cette barre de chocolat dans sa main parce que je n’arrive pas à relever mon regard vers lui. J’ai mal à la poitrine, j’ai presque mal de respirer, ma gorge est sèche et mon ventre se tord en deux. Je n’ose pas bouger de peur de m’effondrer juste devant lui mais de le voir tenir MA barre de chocolat comme une victoire m’est insupportable. Je lui arrache des mains en tentant de ne pas le toucher, comme si il était sale. J’aurais voulu le planter ici et lui tourner le dos mais Jae Ho ne m’en laissa pas le temps. Il tombe sur Ihn Kyang si soudainement que je sursautais presque en le voyant apparaitre tout d’un coup. J’étais encore plus en colère parce qu’une nouvelle fois il ne me laissait pas l’occasion de m’exprimer. C’était frustrant et pesant. Je détestais avoir cette boule dans la gorge. L’humeur au fond des chaussettes je le regardais s’éloigner sans demander son reste. Il fuyait, alors fuit loin Ihn Kyang, tu as raison, ne regarde pas le mal que tu me fais. Ignore le c’est tellement plus facile. Va rire, va t’amuser et laisse moi seule avec mes souvenirs. Laisse-moi seul puisque de toute façon c’est tout ce que tu sais faire. M’arracher tout ce qui compte pour moi. J’ai mal bon sang, tellement mal quand tu t’excuses et que tu me dis être désolé. Tu l’es pour quoi exactement ? Pour m’avoir donné cette barre chocolatée sans que je ne te l’aie demandé, ou d’avoir tué mon frère ? Je ne sais pas, je n’ai pas envie de savoir parce que t’es excuses sont la dernière chose que j’ai envie d’entendre. Je n’ai pas envie que tu sois désolé, je n’ai pas envie que tu regrettes ton geste, j’ai envie que la culpabilité te bouffe et t’étouffe, je veux que tu perdes le sommeil et l’appétit, je veux que tu deviennes fou comme je le suis devenue … J’ai envie qu’il est mal, est-ce que ça fait de moi quelqu’un de méchant ? Je n’ai jamais rien voulu de mal pour qui que ce soit mais lui … J’aimerais qu’il prenne ma douleur, qu’il la garde pour lui et qu’il me libère de ce poids qui pèse sur tout mon être. Parfois j’ai l’impression de porter une pierre lourde et imposante, j’arrive plus à bouger et respirer. Plus je m’agite plus elle m’oppresse alors j’ai finis par me laisser couler avec elle. Quand Jae Ho me prends la barre chocolatée des mains j’ai envie de lui arracher et de lui faire comprendre que je boitais certes mais que j’étais capable de m’occuper de moi toute seule. Je le foudroyais du regard sous ma visière mais encore une fois je ne dis rien, je pris simplement sur moi parce que j’étais trop lâche pour dire clairement ce que je pensais. Je l’écoute me poser ses questions, comme s’il s’inquiétait pour moi … Ne me faites pas rire. Je fixe ma barre chocolatée et me résigne à lui laisser, de toute façon je n’ai plus faim. Je lâche un rire désabusé et lui tourne le dos pour avancer vers le minibus. Je l’entends m’interpeller mais je m’en moque, j’ai pas envie de lui parler, ni de me forcer à lui parler. Je veux juste qu’il me foute la paix et qu’il arrête de se mêler de mes affaires.
 
Je m’assois sur une table de pic-nic non loin du petit groupe et je pose mes pieds sur le banc. Je les écoute discuter de tout et de rien. Enfin, c’est plutôt toujours la même qui monopolise la conversation. Elle ne peut s’en empêcher je crois, mais elle s’est mise à critique Dong Ho, allant  jusqu’à grimacer tout en mimant sa jambe en moins. Je ne sais pas ce que les deux idiotes qui s’étaient mise à la suivre trouvaient de drôle dans son imitation grotesque. Son manège dura 5 minutes sans se soucier de savoir si Dong iH
 Ho entendait ou non. Elle ne faisait même pas d’effort pour se cacher ou parler doucement. Nous étions tous réunit plus ou moins proche les uns des autres. Et j’étais presque sûre que tout le monde l’entendait parler avec sa voix de crécelle insupportable et soudain j’eu l’impression d’avoir Na Na en face de moi. C’était typiquement le genre de fille qui veut absolument attirer l’attention sur elle. Elle aime être au centre de l’attention et qu’importe ce qu’elle peut raconter, ou qu’on l’aime, elle veut juste tous les regards sur elle. A-t-elle vraiment besoin de ça pour se sentir bien ? Je trouve ça tellement pathétique et ridicule. Elles pourraient avoir tout ce qu’elles désirent au monde ça ne seraient jamais suffisant. Comme si elles se lassaient trop rapidement de ce qu’elles obtenaient … Agacé par son comportement j’aurais vraiment aimé la remettre à sa place et lui dire de se taire mais j’avais passé tellement de temps renfermé sur moi-même que j’avais finit par oublier comment s’adresser aux autres. Il n’y avait qu’avec de rare personne que je me sentais à l’aise, comme Junno par exemple, mais la plus part du temps je préférais fuir les autres que leur parler. Je ne sais même pas si j’aurais pu lui faire face, elle m’aurait haché menu avant que je n’ai ouvert la bouche pourtant j’avais toute cette colère dans mon cœur. J’avais assez d’amertume et de tristesse pour lui exploser son beau petit sourire arrogant. Mes mains enfouis dans les poches de mon sweat j’avais retiré ma capuche et replacé ma casquette à l’envers. Je me sentais plus à l’aise ainsi même si je me sentais plus mise à nue. Je l’ignorais et passa devant elle pour rejoindre le bus. Je tentais désespérément de ne pas regarder en direction d’Ihn Kyang. Je n’avais pas besoin de le voir pour savoir qu’il était là. Je sentais sa présence comme si il n’y avait que lui. Je n’arrivais pas à chasser ce poids sur mon estomac et cette boule dans ma gorge.  J’avais mal à la tête à force de trop réfléchir et j’avais froid. Je voulais juste me mettre au chaud et finir ce weekend au plus vite. Il n’y avait rien autour de nous si ce n’est des champs et une forêt à perte de vue. Je détestais cet endroit parce que mon frère l’aurait adoré. Je ne sais pas quand ca a commencé, mais je me suis mise à détester toutes ces choses qu’il aurait aimé. Parce qu’il ne pourrait plus jamais les aimer lui. Je pensais pouvoir me réfugier dans le mini bus et me remettre de mes émotions, tenté de les dompter et ne pas me laisser submerger par ce que je ressentais, mais je crois que l’autre en avait décidé autrement. « Hé, toi là. » Je savais qu’elle s’adressait à moi, le ton de sa voix était différent, un peu plus dur, plus fier, plus arrogant. Elle m’interpellait comme si elle savait que j’allais me retourner. Mais j’avais envie de tout sauf de lui faire face. Non pas qu’elle me faisait peur, mais j’avais assez les nerfs pour qu’elle vienne me faire chier. Je fermais les yeux en continuant ma route priant pour qu’elle laisse tomber. Mais je me tromper sur son compte, elle était plus tenace que je ne le croyais. Soudain je sentis ma casquette s’enlever de ma tête et quelqu’un m’arracher quelques mèches de cheveux au passage. Je fis volte face en refermant mon poing sur le vide. J’aurais voulu rattraper mon bien avant qu’elle ne s’éloigne trop mais ça la faisait rire. « Rends-moi ça … » lui intimais-je d’une voix sourde. Qu’elle me rende ma casquette bon sang ! Qu’est-ce que je lui ai fais hein ?! Je fis un pas dans sa direction et tenta à nouveau de récupérer ma casquette mais elle la leva au dessus de sa tête en riant. Je n’osais pas forcer, je n’osais pas aller vers elle, mon corps refusait de bouger et ça n’avait rien à voir avec ma jambe blessée. C’était dans ma tête. Trop réservée, trop timide je n’arrivais pas à aller jusqu’à la confrontation. « Rends-moi cette casquette ! » je commençais à perdre patience et je crois que c’est ce qu’elle cherchait … que je perde les pédales et que je sorte de mes gongs. Si elle savait elle, que ça fait des années que je me contiens. « Tu représentes tout ce que je déteste Man Nai. Une fille faible, qui a toujours besoin de quelqu’un pour la protéger. J’ai jamais pu blairer les filles dans ton genre, celle qui court se réfugier dans les jupes de leur mère à chaque fois qu’on l’embête. » Faites qu’elle se taise. Ça se broyait dans ma poitrine. Mais j’avais beau envie de lui hurler de se taire je ne pu que lui jeter un regard noir. Elle avait tellement tort, je voulais qu’elle est tort mais une part de moi, caché tout au fond, réagis parce que quelque part, elle avait raison. Mais ce n’était pas vers ma mère que j’accourais … « Oh merde j’ai visé juste ! » Elle éclata de rire avant d’ajouter «  Alors t’es vraiment le genre de fille à se faire protéger par son oppa et se faire traiter comme une princesse par son papa chéri ?! » Non. Ne dit pas ça. Surtout pas maintenant.  J’ai le cœur en miette dans ma poitrine et je ne sais pas comment il fait pour battre encore. Mais cette fois elle est allé trop loin, beaucoup trop loin pour moi. Sans qu’elle ne s’y attende je me jette sur elle et la pousse de toutes mes forces. Surprise elle tombe au sol en ne s’imaginant pas une seule seconde que j’aurais pu me rebeller comme ça. Je lui arrache ma casquette des mains alors qu’elle se relève déjà pour me rendre mon coup. Mais Jae Ho s’interpose et la retient en s’écriant « Mais qu’est-ce qui se passe ici bon sang ?! Hyun Ji calme toi nom de dieu ! » Je mets rageusement ma casquette sur ma tête et me détourne pour cacher mes larmes qui sont montées aux yeux. Je n’ai pas pleuré depuis 3 ans, ce n’est pas aujourd’hui que je vais craquer. Aussi rude soit cette journée, je devrais endurer ça encore un peu et je tirerais un trait sur eux tous. Mais alors que j’allais monter dans le bus je croise son regard, lui, évidement lui. Je sais qu’il voit les larmes qui brillent au coin de mes yeux, je sais qu’il voit dans mon regard ce que je ressens, il le voit mais je me détourne pour grimper les marches alors que Jae Ho tente de m’arrêter pour savoir le fin mot de cette histoire … Mais je l’ignorais et grimpais dans ce bus. Je récupérais mes affaires et les déplaça jusqu’au premier siège à l’avant. Je savais que j’étais assise sur la banquette jumelle à celle de Ihn Kyang mais c’était mieux que de me retrouver derrière cette … cette … rah ! Je la déteste !
 
Je souffle en m’asseyant sur ma banquette et je resserre mes jambes contre ma poitrine en jouant avec les lacets de mes baskets. J’ignore les autres quand ils montent enfin dans le bus. Jae Ho est contrarié et Hyun Ji me foudroie du regard quand elle passe à côté de moi. Je ne le regarde pas mais je peux sentir ses yeux se poser sur moi. Je fixe ce distributeur par la fenêtre et je revoie Ihn Kyang me tendre cette barre en plaisantant.  Pourquoi ? Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il fait comme si tout ça c’était normal ? Et quand bien même il n’a pas fait exprès, pourquoi s’excuser ? Je trouve ça minable des excuses, je déteste les excuses. Pourquoi en faire, ça répara quoi ? Ca soulagera qui des excuses ? Il se sent mieux après avoir prononcé ces mots ? Parce que moi non, pas du tout même. Je dirais même que c’est pire qu’avant … Le mini bus s’ébranle enfin et on reprends la route dans une ambiance pesante et lourde. Jae Ho est dans le fond du minibus avec Hyun Ji. Il semble lui répéter les règles du weekend et parler avec elle pour savoir ce qui se passe dans sa tête. Je serre mes poings sur mes cuisses en les appuyant sur ma poitrine. J’inspire doucement et prenant mon courage à deux mains je commence par tourner ma tête vers Ihn Kyang. Je pince mes lèvres avant de mordiller ma lèvre inférieure. Je peux voir son profil se découper sur la fenêtre. Quand mon regard descend plus bas je me rend compte qu’il lit, un livre que je connais très bien puisque je suis en train de le lire aussi en ce moment … Je déglutis difficilement alors que mon cœur bat à tout rompre. J’ai besoin de lui parler mais je n’y arrive pas.  Dehors les paysages qui défilent se change de plus en plus en verdure. Moi qui pensait aller à Séoul on semble ne pas aller en ville même … Je sors mon livre de mon sac comme si ça me donnerait une excuse pour aller lui parler. J’ai mal au cœur et j’ai envie de vomir. Mais je sais que pour faire passer ces larmes qui se bloquent dans ma gorge il faut que je l’affronte, qu’importe si c’est le plus mauvais moment. Je jette un coup d’œil à Jae Ho qui discute toujours avec la pétasse et je profite que Dong Ho détourne l’attention en braillant qu’il a faim pour me glisser sur le bout de ma banquette et m’asseoir soudain sur celle d’Ihn Kyang. Je crois que je suis aussi surprise de mon geste que lui. Je ne parle, je tente même pas une approche. J’essaye de lui parler mais … mais j’y arrive pas et ça m’énerve. J’aimerais que les mots sortent de ma bouche mais je n’y arrive pas.  C’est … c’est frustrant et rageant. Mes poings se serre sur le tissu de mon pull et je fixe mon livre si intensément que j’ai peur de l’user. Je tourne mon visage perdu vers lui et j’ai envie de lui demander pourquoi, pourquoi tu as fait Ihn Kyang ? Est-ce que ca valait le coup ? Est-ce qu’on le méritait vraiment ? Pourquoi a cause d’elle, pourquoi comme ça ? Ne t’excuse plus jamais s’il te plait … si tu savais comme c’est douloureux … Je ne veux plus affronter ton regard désolé … Je ne peux pas Ihn Kyang d’accord ? Mais même avec toute la bonne volonté du monde je peux pas. Les mots sont là, sur le bout de mes lèvres mais je ne sais pas de quoi je manque pour lui dire. De courage ? De volonté ? Personne ne m’a jamais demandé comment je vivais la mort de mon frère en dehors de ma psy. Personne ne m’a demandé d’exprimer à haute voix ce que je ressentais, ma douleur, ma tristesse, ma colère, mon amertume. Personne ne m’a forcé à faire face à ce que je ressentais. J’ai besoin de mettre des mots sur ce qui brule en moi, que les gens comprenne, qu’il comprenne lui à quel point j’ai mal depuis 3 ans, j’ai besoin que le monde entier le sache … mais je ne sais pas comment faire. Je sens une larme chaude rouler sur ma joue et venir s’écraser sur le dos de ma main alors que je n’ai pas esquissé le moindre geste. J’ai toujours mon regard perdu ancré au sien comme si c’était lui qui allait me donner les réponses. Et comme si je réalisais mon idiotie je me détourne pour me lever de cette banquette et aller me blottir contre la vitre de mon siège. Je n’ai rien à faire là. Rien. Mais avant que je ne puisse partir, je sens sa paume chaude se refermer autour de mes doigts et me retenir. Ca me coupe le souffle. Je n’ose plus bouger, je suis à moitié redressée, suspendu dans mon geste et je regarde fixement le sol du couloir parce que tourner mon visage vers lui serait trop difficile pour l’instant … alors je me contente d’attendre le cœur battant ce qu’il a, à me dire. Pas des excuses stp ….
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Yoon Ihn Kyang

Yoon Ihn Kyang



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Broken dreams [Man Nai] Empty
MessageSujet: Re: Broken dreams [Man Nai]   Broken dreams [Man Nai] EmptySam 2 Nov - 8:00

"Pourquoi tu fais ça Na Na? Je veux dire... cette môme, on s'en fout pas vrai? Alors pourquoi tu t'acharnes sur elle?" Je venais m'appuyer sur le bord de mon bureau alors que ma meilleure amie feuilleté encore un de ses magasines de mode sur mon lit. Ses doigts fins parfaitement manucurés, se suspendaient en l'air pendant qu'elle relevait les yeux vers moi. Je ne lui disais jamais, mais j'adorais la voir ici, dans ma chambre, dans mon univers à moi. Et sur mes draps... si elle savait combien de fois j'avais espéré qu'elle s'y mêle et s'y perdre à mes côtés... J'étais toujours mal à l'aise quand elle posait ses regards noirs sur moi, mais son petit sourire au coin des lèvres me faisait toujours craquer. J'avais envie de détourner la tête, observer le stupide pull que je n'avais pas pris de ranger la veille, mais au lieu de ça je restais à la fixer en pensant déjà à autre chose. Je ne savais plus ce que je venais de lui dire. De quoi parlait-on? "Ça m'amuse!" Elle haussa les épaules, comme si la réponse était aussi évidente et que j'avais encore trop parlé. Je me sentais ridicule, me maudissant d'avoir osé poser la question pour la énième fois. Cette histoire ne m'obsédait pas, je m'en fichais de cette fille mais Na Na prenait toujours un malin plaisir à la martyriser. Pourquoi elle? Je ne l'avais jamais compris pour tout dire. La seule chose que je savais, c'est que je ne mêlais de l'histoire que lorsqu'elle avait besoin de moi. En dehors de ça, j'étais indifférent à cette voisine de quartier. Elle et moi n'évoluions pas dans le même milieu. Mes parents détestaient les siens d'ailleurs, rien à voir avec ceux de ma meilleure amie. Je crois que mon père passait la plupart de ses week-end en compagnie du sien, quant à nos deux mères respectives elles avaient déjà du refaire le monde un bon milliard de fois. C'était ainsi depuis qu'on était gamin, les jours sans cours on se retrouvait ensembles autant qu'on le pouvait sauf quand elle sortait avec son petit ami. Un sportif du club de basket. Autant dire que c'était un de mes coéquipiers, et c'était moi-même qui les avait présenté à une soirée organisée par l'équipe. Je m'en étais voulut des semaines entières quand elle m'avait annoncé qu'ils étaient ensembles, mais désormais je subissais. J'attendais juste que leur histoire se termine comme toutes les précédentes. De mon côté j'avais une petite amie, une brunette intelligente qui trainait parfois avec Na Na. Je la trouvais intéressante, elle avait de la conversation, elle était amusante et passionnée de géo. Pas le grand amour évidemment, mais elle était sympa, assez pour que je lui accorde un peu d'attention et tente d'avoir une vie "normale" en dehors de mon existence avec la coréenne. Je me maudissais parfois d'agir ainsi, parce qu'au fond je savais qu'il suffisait d'un geste d'elle pour que je laisse tout tomber et fasse du mal à cette fille. Juste un mot... et j'abandonnais tout pour enfin avoir ce que je désirais depuis des années. Si seulement tu le voyais Na Na... je suis raide dingue de toi depuis si longtemps que j'ai oublié où tout a commencé. Je sais juste que ça me bouffe, et que je passe mon temps à espérer... encore cet après-midi là. Je pensais toujours que lorsqu'on se verrait peut-être que les choses déraperait, peut-être que j'oserais m'approcher et l'embrasser comme j'en rêvais... Mais non, je restais toujours le garçon sage qui se contente de la prendre dans ses bras comme son meilleur pote. En dehors de ça, elle m'adorait, je le savais mais ce n'était pas assez.... non en fait c'était même très peu... "Ok, comme tu veux. Mais..." "Mais quoi? Tu m'as déjà posé la question Ihn. Elle a quoi cette fille? Elle t'intéresse plus que moi?" Hein?! J'avais eut envie de lui demander si elle était sérieuse, si elle pensait qu'une seule femme sur cette terre pourrait être plus intéressante qu'elle. Jamais! Na Na resterait toujours la première et la seule que je voulais..."Non pas du tout! C'est juste que ... elle me fait pitié." Et je crois que ma remarque lui avait fait plaisir puisqu'elle m'avait offert l'un de ses plus beaux sourires en lâchant sa revue. Se relevant doucement, elle s'était avancée de sa démarche élégante et à la fois féline vers moi, le souffle coupé et le cœur battant, j'avais tenté de reculer en oubliant que j'étais déjà collé à mon bureau. Son doigt rehaussé d'un ongle rouge frôla le haut de mon col avant qu'elle ne vienne le faire descendre au creux de ma poitrine tout en approchant son visage du mien. "Je préfère ça." Bien sur qu'elle le préférait, je savais que c'était ce qu'elle voulait entendre, mais c'était ce que je pensais aussi. Elle et moi, on était sur la même longueur d'onde, nous n'avions pas toujours besoin de nous parler pour nous comprendre. Du moins c'était ce que je pensais à l'époque, je nous croyais invincible, une amitié à toute épreuve et précieuse comme celle qu'on voit dans les films. Mais j'espérais tout le temps qu'elle se transforme en grande histoire d'amour comme les autres. Inspirant profondément, une moue contrariée était apparue sur ses lèvres quand elle passa ses bras autour de mon torse pour venir se blottir contre moi. Des miens je l'enserrais, la pressant davantage alors qu'elle me murmurait toujours "J'aime tellement être avec toi Ihn..." moi aussi j'aimais être avec elle. Plus que de raison d'ailleurs... et dans ces moments là je pensais toujours que c'était l'instant, celui qu'il fallait que je saisisse... et pourtant je restais là, à me contenter de cette amitié qui me déchirait et me détruisait...

Je crois que j'aurais dut savoir déjà à l'époque que les choses se termineraient mal. J'aurais dut me fier à mon intuition, ou alors m'éloigner quand il était encore temps. Mais j'avais été trop faible, et regardez moi aujourd'hui. A être là comme un minable sans savoir où me mettre ni même où j'ai ma place. Je me suis éloigné comme Jae Ho me l'a demandé, mais je me sens mal, tellement perdu au milieu de cette verdure. Ça n'a rien à voir avec le décor évidemment, c'est moral. Je suis perdu... depuis un bout de temps je ne sais plus vraiment qui je suis ni ce que je fous là. C'est vrai, pourquoi est-ce que j'ai le droit de respirer et marcher alors que j'ai volé la vie d'un homme? Je devrais moisir bouffer par des vers, mais je suis là, à rendre l'existence de cette fille encore plus douloureuse qu'elle ne l'est déjà. Je me suis toujours demandé pourquoi, mais les réponses ne tombent pas du ciel, et je suis trop fier pour en parler à mon psy. Il le sait surement, plusieurs fois il m'a poussé et à voulut me faire cracher ce que je gardais au fond de moi. Seulement je crois qu'au bout de trois ans de psychanalyse il a comprit qu'il ne tirerait rien de réellement concret de ma part. Alors il se contente de me demander comment se passe mes journées, parfois je joue le type sérieux et parfois j'ai envie de faire suer mon monde. Ça ne m'amuse pas, disons juste que je trouve ça stupide. Je n'ais jamais pensé qu'un inconnu pourrait régler mes problèmes. Je n'ais pas eut le choix, c'est imposé en prison, ou pour les coupables dans mon genre. J'étais trop jeune surement, et puis considéré comme un détenu avec un éventuel potentiel. Un autre avenir qui se profilerait pour moi... Mon cul oui! Je n'étais peut-être pas là à perpét mais je savais déjà que ma vie ne serait plus jamais celle qu'elle avait été. Quant à mon futur, je ne voyais pas plus loin qu'à l'heure qui suivait. Peut-être jusqu'à la nuit mais rien de plus. Des plans je n'en avais plus, aucun projet qui ne me tenait à coeur à part peut-être ne pas rater ma série du mercredi soir. En gros, j'étais une loque et je n'avais pas honte de le reconnaitre. Pourquoi devrais-je espérer plus? J'avais déjà tellement en réalité... un toit pour m'accueillir, aucune facture à payer, un homme qui s'occupait de moi, et le plus important, je vivais... Alors ouais, je crois que je serais le roi des crétins si j'avais envie de devenir quelqu'un d'important. Non moi ce que je désirais c'était qu'on me fiche la paix, qu'on me laisse tanquille et j'arrêterais d'emmerder les autres. Comme elle.... Je sais que ma présence la dérange, ça doit lui faire mal, la faire souffrir mais elle n'ose pas me le dire. Je le sais, ça me déchire aussi mais je suis pitoyable. Je me rends compte que j'ai envie de lui parler, de lui demander un tas de choses mais le faire serait de la pure folie. Est-ce que j'ai le droit? Est-ce que je pouvais l'interroger sur ce qu'elle avait vécue, sur ce qui s'était passé dans sa vie après l'accident? Se réveiller après trois semaines de coma avait dut lui faire un choc, encore plus quand elle avait apprit ce qui s'était passé pour son frère. Et dire que je n'avais prit que cinq ans... Je n'avais jamais eut le droit à savoir plus sur ce qui la concernait, ses parents avaient toujours refusés de livrer ces informations à mes avocats ou du moins, eux avaient eut pour ordre de rien me dire. Les choses que je savais, c'est que je devais avancer et payer ma dette désormais. Comme si je pouvais tourner la page et oublier cette histoire parce-qu'ils me le demandaient. Bandes de cons! Eux ils s'en fichaient. C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'ils savaient au fond? Tout ce qu'ils voyaient dans cette histoire c'est leur intérêt. Le mérite à avoir obtenu une peine dérisoire et réussir leur mise en appel. Je les détestais pour tout dire, même si mon père avait été le premier à les remercier, je n'en avais jamais fais autant. Je me demandais même pourquoi Jae Ho s'était associé à eux pour m'aider. Je ne le méritais pas, la seule chose que j'aurais dut mériter c'était de croupir derrière les barreaux et attendre un jour ma fin. Sur ces pensées, j'ai comme une folle envie de fuir, de courir loin d'ici... Est-ce qu'on m'en voudrait si je prenais mes jambes à mon cou? Je n'ais jamais été capable d'affronter les situations. Je veux dire, les compliquées du moins... tout ce qui me terrifiait, je préférais les contourner ou alors juste les ignorer. Je l'avais fais pendant des années aux côtés de ma meilleure amie, et aujourd'hui... il y avait "ça". Ce fichu programme qui aurait dut m'apporter des bons points sur mon dossier encore en attente. Je maudissais Jae d'avoir eut cette stupide idée, et encore plus cette administration débile. Aucun d'eux n'était donc capable de faire leur boulot correctement? J'avais envie de m'en plaindre, et le pire c'est que je savais pouvoir tenir au moins une heure à repasser en long et en large les défauts de cette organisation foireuse. Seulement, je préférais aller ruminer dans mon coin, chercher un endroit où je pourrais me sentir moins stupide que je ne l'étais déjà... "Dis donc c'est tendue entre vous on dirait." Mon coeur rata un battement, avant que je ne me tourne vers Dong Ho qui me regardait d'un air amusé et curieux. Je n'étais pas sur qu'il me parlait, mais de toute évidence en vu de ses propos il ne pouvait s'agir que de Man Nai et moi. Avait-il deviné l'histoire? J'en doutais, mais il était assez malin pour comprendre certaines choses. Fourrant mes mains dans mes poches, j'haussais les épaules en désignant la lampe torche dans sa main "Tu comptes faire quoi de ça?" "Oh ça??!! C'est pour la nuit. Je me suis dis au cas où on rentrerait d'une super bringue et qu'on se perdrait." J'arque un sourcil perplexe face à la remarque qu'il me fait, je ne suis plus certains de suivre ses délires mais il semble croire dur comme fer à ce qu'il dit. A moins qu'il ne plaisante? J'hésite encore sur comment je dois prendre ses propos quand brusquement je vois Man Nai approcher à nouveau du minibus...

Et merde! Je me rends compte que j'ai envie de me terrer quelque part, pourquoi pas faire le tour du bus et me retrouver de l'autre côté pour être certain de ne pas l'apercevoir. Malgré moi je me mordille la lèvre, et cherche encore une fois à regarder n'importe où pour cacher mon trouble. Mais Dong Ho remarque tout avec ses yeux de lynx tellement que ça en devient énervant "Regarde y'a deux fonctions, lumière forte et tamisée. Ça peut aussi bien servir pour un rendez-vous à la belle étoile finalement." Je crois qu'il me dit ça pour me changer les idées ou alors m'aider? J'en sais rien non plus, néanmoins je me force à m'intéresser aux multifonctions de sa lampe torche. Puis il part dans son délire sur les rendez-vous romantique, il me demande même lequel serait le plus parfait à mes yeux. Si j'aime camper ou si j'ai déjà dormi dans une tente. J'aimerais pouvoir répondre à ses questions avec enthousiasmes mais je me sens dépassé par les événements. Et entendre subitement l'une des filles du groupe crier, n'arrange rien à la situation. Relevant les yeux dans sa direction, j'aperçois la coréenne que je redoute de voir, en sa compagnie alors que Jae Ho s'interpose. Je ne sais pas très bien ce qui se passe, mais le simple fait de croiser le regard de Man Nai me glace sur place. "Oh baston de filles! Ce séjour sera peut-être plus intéressant que je ne l'aurais cru." J'ai envie de rire Dong Ho... seulement je n'y arrive pas. Je me sens défaillir, mes jambes tremblent plus qu'elles ne devraient et mes mains deviennent moites. Je déteste être ici, devoir affronter son regard et faire comme si tout était normal. Je détourne les yeux mais c'est déjà trop tard, je sens cette chose qui m'oppresse et me donne envie de vomir. C'est ce que j'ai envie de faire d'ailleurs, et si je m'écoutais je crois que c'était ce que je ferais vraiment. Heureusement ou non, on doit monter à bord, je me fraie un chemin après avoir aidé Dong Ho à grimper. Je pensais pouvoir me réfugier sur mon siège, mais quand j'arrive dans le couloir je la vois là... assise à quelques mètres de ma place. J'ai l'impression que c'est une mauvaise blague, je me suis même tenté de lui demandé ce qu'elle fiche ici pourtant je me contente de laisser tomber et d'attraper mon livre pour oublier. Ou du moins essayer... mais c'est dur. Mes yeux parcours les lignes sans vraiment les regarder ni les enregistré. Je crois que je devrais même relire ce passage pour poursuivre l'histoire comme il le faut. Le temps s'écoule doucement, trop à mon gout et je me prends à espérer que Jae Ho arrive pour venir s'assoir à mes côtés. Je crois que c'est lui qui vint le faire justement, mais quand je relève les yeux c'est Man Nai que je vois. Mon monde semble s'écrouler, j'ai la brusque sensation d'être plongé dans un cauchemar duquel je ne peux m'échapper. Que fait-elle? Est-ce qu'elle veut me parler? Ou alors... Non je me mets à croire qu'elle va peut-être m'attaquer. Pas physiquement, mais me déverser toute la haine qu'elle retient en elle. Je le vois... mon regard s'ancre au sien, et je suis incapable de détourner les yeux tant ce que j'aperçois me vrille le ventre. Je suis incapable de parler, j'aimerais lui dire que je regrette, que j'ai souvent pensé à elle et à ce qu'elle devenait. J'aimerais lui demander ce qu'elle vit, et si égoïstement un jour elle pourra me pardonner. Mais je ne suis pas un crétin, je n'ais jamais été quelqu'un de méchant, alors pourquoi le deviendrais-je avec cette fille? Je me sentais mal, totalement perdu et prit au piège. Les secondes passent comme des minutes, et je n'ose plus bouger de peur de l'effrayer. J'ai peur qu'elle s'en aille, peur qu'elle n'arrive pas à dire ce qui lui brule les lèvres. Je le vois... c'est là près à sortir, mais elle n'y parvient pas. J'ai envie de la pousser, mais j'attends... Parce-que je crois qu'au fond je suis terrifié à l'idée de ce qu'elle a à me dire. Ses yeux brillent un peu plus à mesure qu'on se regarde. Cette fois-ci, j'ai réellement la sensation que le monde s'est arrêté, j'attends... je suis suspendu à ses lèvres avec cette peur au ventre. Ça me ronge, ça me fait mal, mais je sais que je ne peux pas l'ignorer. Je ne peux pas faire semblant de ne pas le voir. Mais cette larme qui s'échappe de son œil qui me fait le plus souffrir... mon cœur en rate un battement alors que ma gorge se serrer. Mes mains refermées sur les pages de mon livre, je me rends compte que j'ai tout imaginé sauf "ça". J'avais déjà pensé à la façon qu'elle aurait de venir me trouver, même encore avant de commencer ce voyage. Je pensais qu'elle débarquerait pour me fiche une gifle monumentale et m'insulter comme je le méritais. Mais je crois que le silence et ses yeux humides sont les pires des reproches. Je me sens si mal, si dérouté... j'ai envie qu'elle me le dise, qu'elle parle et qu'elle ose. Parce-que je le mérite, je n'ais pas le droit à de la considération ni rien qui s'en approche. Je t'en supplie Man Nai... dis-moi ce que tu as sur le cœur... Cependant tout se brise quand elle détourne les yeux et se lève. Je n'ais pas le temps de comprendre, j'ai dus mal à saisir e qui se passe mais avant qu'elle n'ait le temps de s'éloigner, je me penche par dessus le siège qu'elle vient de quitter pour lui attraper le poignet. Ma paume contre sa peau, me brûle avant de m'envoyer une décharge le long de ma main. J'ai les doigts engourdit mais je suis incapable de la lâcher. Il faut que je lui dise... c'est maintenant ou jamais peut-être. Pourtant quand mon regard recroise le sien, je me retrouve incapable de parler. J'hésite, je ne suis plus certains mais surtout j'ai peur. Je voudrais lui dire à quel point je regrette... Mais le faire me parait insurmontable. Si tu savais Man Nai comme je suis désolé... je n'ais jamais voulut qu'il arrive ce qui est arrivé. J'aurais donné ma vie pour ramener ton frère... Je te le jure, il n'y a pas un seul jour où je ne repense pas à ce qui s'est passé...

"Ihn Kyang?" C'est la voix de Jae Ho qui me sort encore une fois de mes pensées, surprit j'en sursaute vraiment et me recule brusquement sur mon siège. Tellement que j'en vins à cogner ma tête contre la tablette repliée. Je me rends compte du geste que j'ais eus, de celui que je n'aurais pas dut faire."Je peux savoir ce qui se passe?" Rien. Rien du tout je t'assure Jae. Je n'ais rien fais, je n'ais même pas eut le courage de lui dire ce que je pensais. Il me jette un regard mauvais, alors que Man Nai s'éloigne. J'aimerais pouvoir la rejoindre mais je sais que c'est idiot. J'esquisse pourtant un mouvement vers l'avant sans vraiment pouvoir le maitriser alors que Jae s'interpose d'une main tendue face à moi. Comme pour dire que je devrais oublier l'idée il vint même s'assoir à mes côtés sans lâcher son regard mauvais. Oh merde! Je n'aime pas la lueur qu'il a dans ses yeux... "Bon sang à quoi tu joues? C'est quoi cette merde que t'es en train de me faire là? Tu sais ce que ça veux dire moins de dix mètres?" Bien sur que je le sais ! "Je suis pas idiot ça va. C'est rien." "Rien? Rien? Tu te fiches de moi Ihn Kyang? Qu'est-ce que t'essayais de faire au juste?" "Rien du tout je te dis ! J'ai juste... " "Juste quoi merde? Au distributeur je te surprends avec elle, et maintenant là dans le bus? Ça va pas la tête c'est pas possible t'es devenu fou? " "Ça va je te dis ! J'ai rien fais merde!" "Oui et tu sais pourquoi? Parce-que je me suis interposé. Ne t'amuses pas à ce jeu là avec moi t'as saisi?" Je n'osais pas le regarder, tous les deux ne parlions pas fort parce-que je refusais qu'on entende ce que nous disions, mais j'étais agacé. J'avais envie de crier mais la réserve m'empêchait de le faire. La tête baissée, je ne trouvais rien à lui dire, pas un seul argument qui pourrait justifier mon geste. Je n'étais même pas certain de savoir pourquoi je l'avais fais. C'était juste soudain, je l'avais fais sans réfléchir je crois... "T'as compris Yoon Ihn Kyang?"... "Mouais.." je retins un soupir au fond de ma gorge pour venir me renfoncer dans mon siège. Je crois qu'il meurt d'envie d'aller voir Man Nai pour lui demander ce que j'ai fais ou non, mais il s'assure d'un regard dur et menaçant que je reste à ma place. Pas seulement assit sur ce putain de siège. Oh non c'est bien plus que ça! Dans la vie, dans ce monde entier même. Que je reste à cette place qui m'ait attribuée, celle d'un ex détenu qui a tué quelqu'un et en l'occurrence le frère de cette fille. Je me sens minable et si petit à ses côtés. Je ne le crains pas... mais peut-être que je le respecte plus que ce que j'en donne l'air. Je ne sais pas, je sais juste que me rebeller maintenant ne servirait à rien. Il a raison, je n'avais pas à l'attraper, ni la toucher... c'est de la faute de ce programme stupide. Je ne sais plus ce que je fais... alors je ravale ma fierté et ouvre à nouveau mon bouquin pour éviter une conversation houleuse. Il n'osera pas de toute façon. Je sais qu'il attendra qu'on soit tous les deux ce soir pour me remonter les bretelles comme il se doit. Alors je me replonge dans ma lecture, c'est le seul moyen que j'ai ici pour m'échapper un peu. Je me sens mal pourtant, je voudrais être loin, même encore en prison je crois. Je pensais que la vie était plus facile dehors mais je me suis trompé. C'est plus douloureux que n'importe quel détenu qui vous fait la misère croyez moi...

Le reste du trajet, je surprends à plusieurs reprises le regards de Jae sur moi, peut-être a-t-il peur que je me jette par dessus lui pour aller retrouver Man Nai. Je ne sais pas trop ce qu'il a en tête, mais j'ai détesté croiser son regard quand j'ai osé levé les yeux pour l'observer. Je voulais juste jeté un oeil, me demander si elle pleurait ou si tout allait bien. Mais c'est idiot je le sais, et en vu de ce qu'il m'a fait comprendre je n'ai pas le droit de faire ça. Alors j'ai avancé dans ma lecture, j'ai relu plusieurs fois des passages sur lesquels je butais, et enfin le bus s'arrêtait. Nous étions arrivé à la première destination. Mes jambes engourdies, je me levais de mon siège sans vraiment penser que Jae Ho me bloquerait le passage et la vue pour laisser passer Man Nai. "Je t'en pris passe devant." Evidemment, qu'elle allait passer devant, peut-être pensait-il que j'allais à nouveau me jeter sur elle? C'est bon quoi, je ne sais pas ce qui m'a prit mais on ne va pas en faire un plat. Je n'ai rien fais, je n'ais attrapé que son poignet, est-ce que c'est si grave que ça? J'ai l'impression oui et ça m'agace. J'en serre les dents avant de fourrer mon livre dans mon sac à dos et l'emmener avec moi. Jae Ho ne me lâche pas d'une semelle à l'extérieur, c'est à peine si j'ai le droit de m'adresser à quelqu'un d'autre. Mais il est bien obligé de me laisser quelques secondes pour aller voir les responsables du lieu. Je me masse les cuisses pour tenter de faire circuler le sang dans mes membres, et observe l'endroit sans vraiment y trouver un quelconque intérêt. C'est moche ici. Il y a des grandes bâtisses qui font le tour d'une grande allée, et je devine à l'arrière des terrains. J'ai la brusque impression de revoir mon centre pénitencier. "Oua ça ressemble à une prison!" Dong Ho a toujours le mot qu'il faut au bon moment. Je lui jette un coup d'œil rapide et me met à sourire sans grande conviction. Je ne suis pas à l'aise, encore une fois je rêve que d'une chose c'est faire demi-tour.  
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