parle-nous de toi.

En un seul mot, on pourrait décrire Jae Seon comme adorable. En fait, ce qui le rend adorable, ce n’est pas nécéssairement son physique, ses moues ou son sourire gêné ; c’est son caractère général. Jae Seon est une personne qui est naturellement gênée, sans dire qu’il est introverti. Il a un peu de difficulté avec les habiletés sociales, mais il lâche un peu plus son fou avec les gens qu’il connaît. Malgré tout cela, Jae Seon ne sourit prequue jamais. Son sourire est, en quelque sorte, l’un de ses complexes. C’est pourquoi plusieurs personnes qui le connaissent bien trouvent qu’un sourire de Jae Seon vaut des millions de wons. Ils sont si rares, mais si sincères.

De ce fait, Jae Seon est donc quelqu’un de très calme. Toutefois, faites attention de ne pas le vexer, de l’ennuyer ou de frustrer. Il a un bon « self control », mais s’il s’énerve trop, il a tendance à frapper ou à devenir un peu violent. Il ne veut, évidemment, jamais le mal de quelqu’un. Il va donc pousser ou frapper, tout en faisant en sorte qu’il ne fasse pas trop mal physiquement à la personne qui l’a embêté.

Ajoutons à tout cela un espèce de perfectionnisme pas extrème, mais assez minutieux pour être un point important de sa personnalité. Il ne va pas aller jusqu’à exiger la perfection des autres, bien qu’il soit très critique ; mais il exige souvent la perfection de lui-même. Jae Seon va donc porter une attention minutieuse aux détails autour de lui. Étant un musicien dans l’âme, il va, par exemple, répéter des morceaux de guitare ou de piano jusqu’à ce qu’il maîtrise l’air. De plus, il est maniaque de l’organisation et de la propreté. Son appartement, bien que situé dans le quartier pauvre d’Ulsan, est toujours propre et bien rangé.

Jae Seon fait également très attention à sa santé. Il adore manger et goûter à des choses différentes, même qu’il ne déteste que très rarement un met, mais il est également un fan de cuisine et se concocte souvent des plats santés. Jae Seon ne mange pas ou presque pas de fast food. Une fois, il a tenté de faire le saut vers le végétarisme pour tenter d’être plus en santé (et non pas pour des raisons animales), mais il trouvait que le manque de viandes et de protéines lui était plus nuisible que profitable.

Malgré tout, Jae Seon est quelqu’un de très naïf. Il est facile de lui mentir, sauf si le mensonge est évident. Ajoutons à sa naïveté qu’il ne comprend pas très bien le sarcasme. Si quelqu’un tente de lui faire une blague teintée d’ironie, il va très fort probablement le prendre au sérieux. Ainsi, Jae Seon est quelqu’un d’assez émotif, qui va être facilement blessé par n’importe lequel commentaire négatif, sauf peut-être s’il est constructif. Un commentaire négatif pourrait être également une blague sarcastique.

Finalement, Jae Seon est quelqu’un qui, malgré sa difficulté sociale avec les adultes ou les adolescents, adore les enfants et les animaux. Bien qu’il ne désire pas lui-même avoir un enfant (ou du moins, pas pour l’instant), il adore voir les jeunes garçons et les jeunes filles jouer à l’extérieur. Leur énergie et leur joie enfantine le revigorent. Pour ce qui est des animaux, et bien, disons qu’ils sont ses éternels compagnons lorsqu’il a besoin de se confier, ou lorsqu’il a besoin d’être seul.

toi, dans la vraie vie.

Pseudo/prénom : Ikotai / Joëlle
Âge : 20 ans :c
Présence : 4 sur 7
Comment es-tu arrivé ici? : :c magie
Célébrité : Jung Taekwoon (Leo) - VIXX Lim Jae Seon
Groupe désiré : Je me cherche un emploi
Code du règlement : validé
Autre : <3 HU 7ever

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raconte-nous ta vie.

PART 1 - Wild and Young

Bonjour.  Je m’appelle Lim Jae Seon… mais je ne comprends pas pourquoi vous vous intéressez tant à moi et mon histoire.

Je veux dire… je suis une personne tout à fait normale. Oui, j’ai ma propre histoire et tout, mais il y a des gens avec un parcours de vie beaucoup plus intéressant que le mien. Enfin, puisque vous avez l’air enclin à lire, je vais tout vous raconter.

Je suis né à Ulsan le 14 septembre 1991 dans une famille assez ordinaire, d’un père et d’une mère coréenne. Leurs noms sont respectivement Lim Jae Wan et Park Hye Rin. Mon père est un simple homme d’affaire. Je crois qu’il a fait des études en finances, et qu’il travaille maintenant pour une compagnie d’assurance à Séoul qui a également un bureau à Ulsan. Ma mère, quant à elle, est professeur dans une école primaire. J’ai trois grandes sœurs : Jae Kyung , Jae Ah, et Jae Min. J’ai aussi eu plusieurs chiens et chats… je crois que ça fait le tour de la famille.

Mes parents sont, en quelque sorte, le genre de parents asiatiques typique que les occidentaux caricaturent souvent. À l’âge de 2 ou 3 ans, dépendant de notre évolution, ils nous inscrivaient à des cours d’arts. Alors que mes sœurs ont eu des cours de danse, de dessin ou de violon, j’ai eu des cours de piano. Les arts n’ont pas plus à mes sœurs autant qu’ils m’ont plus à moi : à l’âge de 6 ans, j’ai demandé à mes parents si en plus de mes cours de piano, je pouvais suivre des cours de chant et des cours de guitare. Ils ont d’abord dit oui pour la guitare seulement. À mon 8e anniversaire, ils m’ont inscrit à des cours de chant.

J’ai eu la chance, ou peut-être la malchance, d’étudier à l’école primaire où ma mère enseignait. Je l’ai donc eu comme professeur lorsque j’avais 7 ans. J’étais chanceux, puisque j’avais droit à de l’aide supplémentaire chez moi pour faire mes devoirs, mais en même temps, je n’avais aucune excuse pour ne pas remettre mes travaux, et les élèves se moquaient de moi. Heureusement, les moqueries ont cessées rapidement, comme je ne les laissais pas m’intimider, et comme ma mère ne m’a enseigné que pendant une année.

Contrairement aux autres garçons de mon âge, qui préféraient les bagarres et les jeux de guerre, j’aimais mieux soit jouer à des mini jeux de rôles en solo, soit jouer avec mes sœurs à leurs jeux de fille, ou soit ne pas jouer du tout et continuer mon apprentissage musical. Rapidement, j’ai découvert que j’étais différent, et mes parents aussi. De peur que leur seul héritier masculin ne soit pas assez viril pour eux, ils me forcèrent parfois à jouer avec mon voisin. Il s’appelait Yoon Ki Seop. Ki Seop était un peu plus grand et un peu plus massif que moi. Comme tous les autres garçons de mon voisinage, il adorait se battre, et m’encourageait à me battre avec lui. Mes parents n’aimaient pas trop que je revienne sale ou un peu blessé (quelques égratignures ou ecchymoses, rien de plus), mais ils préféraient cela aux jeux de princesse de mes sœurs où j’incarnais le chevalier.

En grandissant, j’ai découvert que ma préférence pour les jeux plus passifs avait beaucoup plus de conséquences que je croyais. Peut-être que mes parents craignaient que je sois attiré par les hommes et avaient tenté de me « remettre dans le droit chemin » en me forçant à jouer avec Ki Seop, mais en fait, ils ont échoué. Certaines personnes ne se découvrent qu’à la fin de l’adolescence, ou même pendant l’âge adulte. Moi, c’était à 13 ans, quand j’ai remarqué que Ki Seop était vachement mignon. Je ne m’avancerai pas trop dans ce sujet, pas par choix mais parce que je ne me rappelle pas très bien de ma relation avec lui. Nous étions amis d’enfance, certes, mais j’ai toujours eu un faible pour lui. Malheureusement pour moi, mes parents s’en sont rendu compte, et ont tous fait pour que je l’oublie : coups de ceinture, insultes, quarantaine d’une semaine dans une pièce de la maison, n’importe quoi. Mes parents, homophobes, sont même allés jusqu’à me désinscrire de mon école et m’envoyer étudier à l’étranger pour quelques années. C’est ainsi que, peu avant mes 14 ans, mes parents me donnèrent des billets pour l’Australie.

PART 2 - Gotta Fly Away

L’Australie. Jamais je n’aurais imaginé y mettre les pieds un jour. Pourtant, à l’aube de mes 14 ans, c’est là que j’étais.

C’est simple : Mes parents m’ont envoyé dans une famille d’accueil jusqu’à ce que j’obtienne un diplôme d’études secondaires en Australie ou jusqu’à ce qu’ils trouvent que je sois suffisamment « dompté » ou mature pour revenir en Corée. Un peu avant mes 17 ans, je suis retourné à Ulsan. Mais là n’est pas la question.

Alors, à 14 ans, j’ai pris l’avion et je suis atterrit à Brisbane, dans l’état de Queensland. On aurait pu croire, d’abord, que mes parents m’auraient envoyé à Sydney, Canberra ou encore Melbourne. Pourquoi Brisbane ? Aucune idée. Ma famille d’accueil était comprise de Noah Williams, le père ;  Sarah Brown, la mère ; et Alyssa Williams, leur fille unique. Ce sont eux qui m’ont appris comment maîtriser mes bases brisées d’anglais (c’est-à-dire ce qu’ils enseignent en Corée), et comment parler d’un anglais conversationnel. Alyssa, elle, m’aidait à maîtriser la langue encore plus en m’apprenant du vocabulaire et de nouvelles tournures de phrases. Rapidement, j’ai commencé à assimiler l’anglais et parler sans trop de difficulté, mais avec un accent coréen assez audible. À la fin de mon séjour, à ce qu’il paraît, j’avais réussi à assimiler l’accent australien et parler comme un vrai aussie. Certes, j’ai encore du travail à faire en anglais, mais je suis presque bilingue maintenant.

Je me souviens encore de ma première journée à Brisbane. Je suis arrivé seul à l’aéroport, où ma famille d’accueil est venue me chercher. C’est d’abord le père qui a tenté de communiquer avec moi. « Bonjour, c’est quoi ton nom ? », qu’il disait, avec d’autres phrases en anglais assez basique.

- Jae Seon Lim.
- Jason Leem ! Welcome in our family, Jason !

Jason ? Bon, si s’était facile à dire pour eux, je n’allais rien dire. En fait, m’appeler Jason en Australie m’aidait à m’intégrer d’avantage. Je n’avais pas un nom coréen très compliqué à dire, même que mon nom coréen sonnait comme un nom anglais. Cela faisait le bonheur des Williams, qui avaient peur de massacrer mon nom et de me vexer.

Alors, moi, Jason Williams, j’ai étudié dans la même école qu’Alyssa. En plus d’être ma sœur adoptive et ma première amie en Australie, elle était en quelque sorte ma confidente. Je n’ai jamais dit à mes parents adoptifs que mes parents m’avaient battus et envoyé dans un autre pays temporairement parce que j’étais gay ; Alyssa, elle, le savait. D’abord, j’ai eu peur de sa réaction. Et si elle aussi était homophobe ? Finalement, Alyssa sautait de joie à l’idée d’avoir un frère adoptif gay avec qui elle allait pouvoir parler de choses un peu plus féminines. Et dire que mes parents croyaient que j’allais revenir à Ulsan « guérit ».

Les Williams n’étaient pas artiste comme moi, au contraire. Il n’y avait pas une trace d’instrument de musique dans leur maison. La seule chose que je pouvais pratiquer, alors, c’était mon chant. Alyssa m’a surprit en train de chanter seul dans ma chambre, et depuis, elle n’a pas cessé de me harceler pour que je chante plus. Sans trop savoir si je devais être énervé ou touché, j’ai continué à chanter pour lui faire plaisir. En même temps, j’étais capable de m’améliorer, et d’avoir une opinion extérieure pour m’aider.

Bref ! Comme je disais, les Williams ne sont pas artistes. Toutefois, ils sont d’avides sportifs. Ils faisaient souvent du vélo ou de la randonnée pédestre, et jouaient parfois au football. Lorsqu’ils se faisaient une petite partie amicale dans la cour arrière, je les rejoignais si je n’avais pas trop de devoir et s’ils voulaient bien de moi. Pendant les jours d’étés, où la température est insupportablement chaude, ma famille d’accueil allait souvent à la plage se baigner ou faire du surf. Joshua voulait me prêter un surf, parfois ; mais ne sachant pas en faire, j’ai d’abord refusé. Alyssa a immédiatement décidé qu’elle allait me montrer comment surfer, et que « si tu sais pas surfer c’est pas une raison pour ne pas aller te baigner, il fait 45 degrés dehors vient ! »

Le surf était donc une activité nouvelle pour moi. C’est assez difficile, je dois dire : garder son équilibre sur une surface non stable est beaucoup plus ardu que ce qu’il en a l’air. Je tombais souvent, mais j’ai parfois réussi à attraper quelques vagues. Au final, je me suis super bien amusé, et je dois avouer que c’est dommage qu’il n’y ait pas de telles vagues en Corée.  Le surf, c’est génial.

Toutefois, toute bonne chose a une fin. J’ai du retourner en Corée à 16 ans presque 17, et dire au revoir à ma famille d’accueil. Ces quelques années furent parmi les meilleures de mon adolescence, et retourner en Corée me faisait quand même un peu de peine. Heureusement, j’ai pu garder contact avec les Williams par email et peu longtemps après, Facebook.

PART 3 - Pursue your Dreams, Pursue your Love

Ma vie après mon retour d’Australie a repris son cours normal, techniquement. J’étais toujours pris entre mes parents qui tentaient de me guérir de ma maladie et mes sœurs qui tentaient de m’expliquer que l’homosexualité n’est pas une maladie mentale et que ça me rendait, au final, beaucoup plus adorable. Tout ce que j’avais à faire, c’est de me tenir tranquille, ne pas regarder les garçons et tenter de me faire une petite amie. Comme ça, peut-être qu’ils allaient croire que je suis guéri, et j’allais être tranquille pour le reste de ma vie.

J’ai essayé de me faire une petite amie, mais sans succès. Les filles ne m’intéressaient pas du tout, et les plus belles étaient toujours les plus superficielles. Certaines filles m’ont fait part de leurs sentiments pour moi, mais jamais je n’étais suffisamment intéressé pour faire semblant que j’étais hétérosexuel. J’avais toujours ce petit blocage psychologique qui m’empêchait de dire oui à une fille par peur de la blesser en n’étant pas capable de l’aimer à sa juste valeur. J’avais l’air d’un sans-cœur, mais refuser leur cœur, s’était seulement le garder intact pour un autre homme qui avait plus d’amour à leur offrir.

Après quelques temps, j’ai abandonné ma quête et j’ai préféré dire à mes parents que je n’étais pas intéressé par une vie amoureuse et que je préférais me concentrer sur mes études. Dans un sens, c’était vrai. De l’autre, je continuais quand même à regarder les quelques beaux spécimens masculins qui croisaient mon chemin, les yeux remplis d’espoirs.

Alors que je marchais tranquillement vers chez moi, à la fin des classes, j’ai été témoin d’un petit accident. Rien d’extrême : il n’y a pas eu de morts. Toutefois, le jeune homme devant moi était enroulé dans sa bicyclette, visiblement en mauvais état. La jambe probablement cassée, il ne pouvait pas se relever et repartir, ou chercher du secours. Mon premier réflexe fut de venir vers lui. Doucement, je l’ai libéré de sa mini-prison, et je l’ai aidé à se relever. C’est dans un coréen très rudimentaire qu’il me dit merci, et qu’il se présenta.

Le jeune chinois accidenté du trottoir s’appelait donc Yue Xin. Bien qu’il soit maintenant debout, il ne pouvait pas marcher seul et encore moins retourner chez lui. Nous avons attaché sa bicyclette à un poteau non loin, et nous nous sommes dirigé à pied vers l’hôpital la plus proche. Pour tenter de le divertir et de lui faire oublier la douleur, nous avons conversé pendant tout le trajet. Je me suis présenté, et nous avons fait plus ample connaissance : quel âge nous avions, ce que l’on faisait dans la vie présentement, nos passe-temps… j’ai appris que Xin était présentement en stage pour devenir sage-femme. L’idée m’avait paru drôle au départ, mais je me suis rendu compte que c’est un métier honorable. Aider à donner la vie, ce n’est pas n’importe quoi ! Je lui ai également expliqué que j’étais aux études et que je voulais peut-être auditionner pour des agences de talent comme chanteur ou musicien. Qui sait, peut-être allais-je pouvoir lui jouer quelques morceaux de guitare ou de piano dans le futur ?

À l’urgence, nous avons attendu quelques instants avant d’avoir accès à la salle de rayon-x pour trouver son problème, bien qu’évident. Puis, un peu plus tard, nous avons pu voir le docteur. Celui-ci était bilingue : il parlait parfaitement le coréen et l’anglais, ce qui a aidé Xin à communiquer davantage. Nous sommes reparti un peu plus tard, Xin le pied dans le plâtre. Je ne voulais pas laisser le pauvre chinois seul dans le centre-ville en béquilles, alors je l’ai accompagné jusqu’à chez lui. Finalement, nous nous sommes échangés nos numéros, pour que l’on puisse se revoir de temps en temps. Xin avait particulièrement hâte de m’entendre jouer de la musique.

Nous nous sommes revus plusieurs fois après son incident en bicyclette. De plus en plus je le voyais, de plus en plus j’avais l’impression de tomber amoureux de lui. C’était, évidemment, une bonne et une mauvaise chose pour moi. Bonne parce que Xin me rendait heureux, mais mauvaise parce que si mes parents le découvraient, c’était probablement l’exil 2.0 pour moi.

L’envie de lui embrasser la joue ou de lui tenir la main me prenait souvent. J’avais, par contre, souvent peur que Xin soit comme mes parents, et qu’il veule me frapper (ou qu’il ait peur d’être contaminé). Avec un pincement au cœur, je retenais toujours mes impulsions. La seule fois où je n’ai pas réussi à me retenir, c’est quand Xin m’avait offert un petit cadeau pour célébrer notre amitié. C’est à ce moment que j’ai échappé un petit « ah, saranghaeyo… », avant de me taire et de baisser la tête, gêné. Xin n’a pas eu la réaction que j’imaginais. Il ne m’a pas frappé, il ne m’a pas jugé. À la place, il a décidé que me sauter dessus et m’embrasser, c’était une excellente idée. Je pense que je n’ai jamais ressenti autant de joie et de nervosité en même temps. Sans même vraiment se le dire, à ce moment… nous sommes techniquement officiellement devenu un couple.

Petite parenthèse : inévitablement, nous avons eu notre… première fois ensemble. Ne pouvant pas présenter Xin à mes parents, nous étions toujours rendu chez lui. C’est sur que la première fois, j’avais… comment dire, peur de lui faire mal. Heureusement, tout s’est bien passé, et nous avons eu beaucoup de plaisir (hm c’est le cas de le dire).

Comme Xin me l’avait conseillé, j’ai tenté ma chance en auditionnant pour une compagnie de talent, en commençant par Nega Network. Je m’y présentai, loin de penser que j’avais une chance d’être choisi, en leur montrant mes habiletés au chant, à la guitare et au piano. Ils m’ont invité à passer une deuxième audition, et suite à cette dernière, j’ai été sélectionné comme trainee. Fébrile, j’ai annoncé à nouvelle à mes parents, qui étaient content que je poursuive ma vocation d’artiste, tout en spécifiant que « tu es obligé de continuer les cours sinon… », le sinon étant très menaçant.

J’ai tenté de trouver un rythme entre la vie de trainee, ma vie familiale, les études et Xin, mais sans succès. Avec l’accord de mes parents, j’ai lâché mes études pour me concentrer sur mon entraînement. Mon argument était qu’à la fin de mon entraînement, j’allais pouvoir reprendre mes études tout en étant chanteur professionnel. Toutefois, ce n’était pas suffisant, et Xin et moi étions en train de devenir de plus en plus distant.

Au final, à cause de mon rythme de vie associal, et le retour de Xin en Chine, nous avons du rompre. C’était inévitable : Les chicanes se multipliaient, nous ne pouvions presque plus nous voir… la vie de couple était devenue impossible. Je ne sais pas quels furent les sentiments de Xin à cet instant, mais pour moi, ce fut l’un des pires moments de ma vie. C’était comme si une partie de mon âme s’envolait, la partie qui m’aidait à rester heureux et à sourire.

Après notre rupture, ma concentration dans mes entraînements était devenue moindre. Les entraînements étaient répétitifs, et mon parcours ne me menait à rien. Mes supérieurs croyaient que je pouvais peut-être débuter dans 4 ou 5 ans au minimum. C’est la goutte qui a fait déborder le vase, comme je n’avais plus la motivation nécessaire pour réussir à continuer une petite année de plus. Finalement, j’ai quitté Nega Network, pour peut-être tenter un retour aux études. Malheureusement pour moi, mes plans allaient être chamboulés.

PART 4 - Active Duty, Starting Anew

À ce moment précis… j’étais seul. Xin était retourné en Chine et j’étais célibataire ; mon rêve de devenir chanteur s’écroulait ; mes parents avaient découvert que j’avais eu un petit ami et ne voulaient plus me parler, et empêchaient mes sœurs de le faire. J’étais dans la rue, sans boulot, sans école sur laquelle me fier pour tenter d’avoir au moins une chambre étudiante où rester, rien. Enfin, je dis dans la rue, mais mes parents m’avaient donné un ultimatum. J’avais, en gros, deux semaines pour partir.

La première idée qui me vint en tête fut, naturellement, le suicide. Pendant quelques heures, cette idée naviguait dans ma tête, sans autre point focal ou idée de rechange pour la stopper. Mais était-ce vraiment une solution ? Il devait sans doute y avoir un moyen pour moi de partir de chez mes parents sans devoir dormir dans une boîte de carton. J’ai d’abord pensé à Ki Seop… mais je ne lui avais pas parlé depuis un moment. Peut-être m’avait-il oublié, ou peut-être ne voulait-il plus me parler non plus. C’est en voyant une célébrité s’enrôler dans l’armée à la télévision que j’ai cliqué. J’ai encore mon service militaire à faire. Deux ans où je pouvais être logé, nourrit, et ailleurs que chez mes parents.

Ainsi, j’ai entamé des démarches pour obtenir les papiers d’enrôlement. Le processus était un peu compliqué en soi, et il était physiquement impossible pour moi de m’enrôler en deux semaines. Comme mes parents voyaient que j’avais trouvé une solution (« manly », qui plus est), ils m’ont laissé un délai de répit. Et par délai je veux dire... Enfin, j’ai dormi dans le garage pendant un moment, mais au moins j’étais à l’abri des intempéries, non ?

Mon enrôlement se fit silencieusement. Mes parents n’ont même pas voulu penser venir me voir à mon départ, alors que mes sœurs ont réussi à venir me dire au revoir sans que l’autorité parentale le sache. La vue de mes sœurs, cachées pour s’assurer de ne pas se faire prendre, me fit sourire au moins une première fois depuis ma rupture avec Xin. À quelque part, dans ma famille, il y a des gens avec un cœur.

Comme tout le monde, j’ai commencé par un entraînement de quatre semaines. J’avais personnellement demandé à me retrouver dans le corps de la marine, demande qui m’a été accordée. Nous étions quelques nouvelles recrues, mais une personne en particulier avait attiré mon attention : Hwang Sang Min. Cet homme, un peu plus vieux que moi, avait l’air du genre de personne qui pouvait soit me causer beaucoup de troubles dans mon travail de marine, ou le genre de personne qui pouvait me causer beaucoup de troubles en général. Quoi qu’il en soit, ses yeux et l’attitude générale qu’il dégageait m’intimidait un peu. De peur qu’il soit violent, j’ai tenté de l’éviter le plus possible, bien qu’un contact avec lui était souvent inévitable.  

Malgré ses apparences, recrue Hwang Sang Min faisait son travail comme il se fallait. Il avait cependant une mauvaise réputation auprès de nos supérieurs, ce qui donnait en quelque sorte une mauvaise réputation auprès de notre division en général. Parce que je ne pouvais pas le forcer à embellir sa réputation, j’ai tenté de polir la mienne en étant encore plus assidu et exemplaire. Mon travail acharné fut récompensé : Je gravis rapidement les échelons, et put devenir sergent de ma division.

Bien que le tout me rendait heureux, j’avais l’impression que les autres me regardaient de travers, comme si j’étais un lèche-botte. Hwang Sang Min, plus particulièrement, avait l’air de me détester. Peut-être était-ce seulement mon imagination qui me jouait des tours, et que l’armée était en train de me devenir fou. Je ne gagnais qu’une petite, faible, voire même minable compensation pour un travail aussi dur. J’ai fait un rapide calcul, et nous gagnons moins que le salaire minimum coréen. C’est à se demander comment un tel esclavage peut être légal encore aujourd’hui. Heureusement, en tant que sergent, je gagnais un peu plus qu’une recrue ou un caporal. Je pu mettre tout mon argent de côté et parvint à avoir un faible coussin financier sur lequel j’allais pouvoir m’appuyer à ma sortie de l’armée.

Hwang Sang Min et moi sommes sorti de l’armée en même temps, où nous avons eu une petite cérémonie, rien de bien spectaculaire. À notre sortie, il y avait la famille de tous ceux qui étaient libérés en même temps que nous (probablement que dans le lot, il y avait la famille à Sang Min), et deux de mes sœurs. La troisième, l’aînée, n’avait pas pu être présente comme elle avait un enfant en bas âge et devait s’en occuper. Bien entendu, mes parents manquaient à l’appel. Rien d’étonnant.

Mes sœurs me donnèrent chacune un cadeau de sortie d’armée, ainsi que mes cadeaux d’anniversaires en retard. Chacune d’entres elles me donnèrent 1 000 000 000 de wons (environ 9500$ canadiens), comme elles savèrent pertinemment que je n’avais que la faible compensation donnée par l’armée dans mon compte en banque (environ 2 500 000 wons, soit environ 2400$ canadiens) et aucun travail. Ému, j’ai pleuré dans leurs bras. Jamais je n’avais imaginé que mes sœurs allaient m’aider, et leur aide m’enlevait un énorme stress des épaules.

La plus jeune avait des cours universitaires à assister, alors elle a du quitter plus rapidement. Jae Ah est restée avec moi, et m’a invité à son appartement pendant un moment, le temps que je me trouve mon propre chez moi. N’ayant pas beaucoup de moyens, j’ai du rechercher une location de petit appartement dans le quartier pauvre d’Ulsan, un peu plus dangereux et sale que le quartier moyen où je restais auparavant. Il faut quand même se rappeler que j’ai habité dans un garage pendant quelques mois, alors le quartier pauvre ne me fait pas peur du tout. Mes sœurs m’ont finalement aidé à emménager, me donnant quelques meubles dont elles n’avaient plus besoin, et m’aidant à acheter les fournitures qu’il me manquait.

Alors, me voici. Lim Jae Seon, seul dans son appartement du quartier pauvre, en recherche d’emploi pour réussir à subsister sans l’aide de ses sœurs. Un jour, je réussirai à leur rendre la pareil, et leur montrer toute la gratitude que j’ai envers eux.