N i c h Ae

Jeudi; minuit moins une et je quittais déjà le bar direction mon lit et mon appartement, mais cette fois, j’étais bien seul. Le grand NichKhun, maître incontesté rentrait non accompagné de sa soirée de beuverie, mais le tout était parfaitement voulu. Le lendemain matin, on prévoyait une grosse averse durant toute la journée et Hyun Ae devait faire l’ouverture du café. Du coup, j’avais impérativement insisté pour aller la chercher chez elle et aller la reconduire à quelques centimètres de la porte du petit commerce pour ne pas qu’elle tombe malade en attendant son autobus. Bref, pour me réveiller à l’heure je devais quitter le bar plus tôt, laissant mes amis abasourdis de me voir filer le premier…et seul. Résultat de tout ça, à une heure du matin, j’étais trop confortable dans mes couvertures et ce n’était qu’une question de secondes avant que je m’endorme.

Je ne vis absolument pas la nuit passée lorsqu’un bruit me sortis de mes rêves. Toutefois, ce bruit n’était pas l’alarme de mon tout nouveau pu si nouveau Iphone 5 blanc. En fait, le son ou plutôt le vacarme de quelqu’un qui souhaitait de tout cœur démolir ma porte d’entrée de mon appartement. Je sortis du lit rapidement sans prendre le temps de réellement m’habiller dans le but que cet imbécile à la porte ne réveille pas Min Seul aussi. Quand j’ouvris, j’y vis Sang Woo, un ancien ami que je n’avais pas vu depuis un bon moment avec l’air d’un gars totalement affolé. Puis, mes yeux descendirent jusqu’à ÇA. Il tenait dans ses bras un bébé avec de gros yeux globuleux à en faire peur. Je n’eus même pas le temps de lui demander ce qu’il venait faire ici à 7h à peine, qu’il m’informa qu’il devait se débarrasser de son bébé pour la journée. Je fis un pas vers l’arrière en apprenant que cet imbécile avait un enfant. Il avait toujours été aussi irresponsable et immature que moi, mais à l’exposant mille. Il m’expliqua rapidement que le flot était une erreur et qu’il en avait appris l’existence seulement hier soir. Ahh, là ça faisait plus de sens avec sa personnalité. Je me mis alors à lui proposer des noms de garderies ou de le faire garder par sa mère, mais il me coupa la parole en m’expliqua que je n’avais rien compris et que c’était à moi que revenait cette lourde d’en prendre soin pour les prochaines 24 heures. Je ne pus m’empêcher de rire en pensant qu’il faisait une blague, mais son expression faciale me fit vite comprendre qu’il était bel et bien sérieux. Il me lança pratiquement le bébé dans les bras et referma lui-même la porte en disant qu’il passerait demain matin pour le récupérer.

Ma première réaction fut de regarder le rejeton avec incompréhension

— Pourquoi moi?

Non, mais franchement, qui était assez idiot pour penser à me confier un enfant? Avant d’être obligé de me le confier il devait bien avoir Satan en haut de mon nom sur la liste potentielle des personnes idéales pour une telle tâche. Je me précipitai alors vers la chambre de Min Seul pour qu’elle m’aide à me sortir de cette horrible situation, mais quand j’ouvris sa porte pour la réveiller, je m'aperçu avec effroi qu’elle n’y était pas. Ma coloc avait du dormir ailleurs encore une fois. Je soupirai en voyant déjà ma mort arriver. J’allai donc dans ma chambre et j’y aie assis l’enfant sur mon lit prenant pour ma part place sur le plancher en le fixant désespérément. Après une très grosse recherche scientifique, je pus poser l’hypothèse que le bébé était en fait « une bébée fille ». En fait, c’était grâce à la couleur très rose bonbon de ses vêtements que je pus le deviner. Tout en continuant de l’observer je pensai que si je la laissais là, peut-être qu’elle s’endormirait et qu’elle ne rouvrirait pas les yeux avant demain. Je me levai alors lentement et je me dirigeai progressivement vers l’extérieur de ma chambre, mais la petite se mit alors à pleurer. Je me cognai la tête au mur avant de refermer la porte de ma chambre et courir me réfugier dans le salon. D’ici on entendait parfaitement les cris de l’enfant, mais au moins je pouvais m’entendre réfléchir. J’attendis assez longtemps sur le sofa à l’écouter pleurer en espérant qu’elle cesse par elle-même, mais rien à faire. Je fini donc par me lever et aller récupérer mon cellulaire dans ma chambre avant de me rendre dans la cuisine et voir qu’il était déjà 8h passé. J’eus un mauvais feeling. J’avais promis à Hyun Ae d’être chez elle à 7h moins vingt pour lui faire le lift, or j’étais toujours dans mon appartement. C’est donc avec crainte que j’appuyai sur le nom de Poussin sur mon écran pour l’appeler à son travail. Je ne voulais pas avoir à subir sa mauvaise humeur (totalement justifiée) et c’est pourquoi quand elle décrocha :

— Hyun Ae, il faut ABSOLUMENT que tu viennes chez moi, TOUTE SUITE. J’peux pas venir te chercher par contre. À tantôt je t’aime…

Je n’attendis même pas sa réponse et je raccrochai en croisant les doigts que cet ange accepte de rater son travail pour un con qui l’avait oublié ce matin et qui était maintenant impoli.

Il y a des matins où on se dit qu’on aurait dû resté couché. Ce matin était un de ceux-là. Je n’avais pas eu envie de quitter mon lit pour aller travailler et en plus il pleuvait à verse. J’aurais voulu passer la journée enroulée dans une grosse couverture à regarder des films, mais j’avais dû me lever à 6h et je devais passer la journée à faire du café et servir des clients. Bref, je n’en avais aucune envie. Ce qui me rendait un peu moins déprimée devant ma journée, c’était le fait que NichKhun avait promis de venir me chercher ce matin pour m’amener au café afin que je ne sois pas trempée en attendant l’autobus. Je n’allais pas devoir affronter la pluie et j’allais pouvoir voir NichKhun un peu. C’étaient deux trucs qui compensaient pour la journée de travail que j’avais devant moi. À 7 heures moins vingt, je l’attendais devant l’immeuble où je vivais, mais il n’arrivait pas. À 7 heures moins dix, je l’appelai pour lui demander qu’est-ce qu’il faisait, mais il ne répondit pas à son téléphone. J’attendis encore 5 minutes puis remontaient à mon appartement en courant pour m’emparer d’un parapluie. Fâchée qu’il ne se soit pas pointé à l’heure, je me résignai à aller prendre l’autobus. J’arrivai au café avec une demie-heure en retard et des clients réguliers attendaient devant la porte, mécontents de mon retard et de ne pas encore avoir bu leurs cafés du matin. J’étais de toute aussi mauvaise humeur qu’eux en leur servant. J’étais trempée de la tête au pied et fâchée contre NichKhun qui n’avait pas tenu sa promesse.

Près de 40 minutes après mon arrivée au café, le téléphone sonna. J’y répondis avec mon habituel «Café Chokollis, bonjour».

— Hyun Ae, il faut ABSOLUMENT que tu viennes chez moi, TOUTE SUITE. J’peux pas venir te chercher par contre. À tantôt je t’aime…

Je reconnu tout de suite la voix de NichKhun. J’allais refuser et lui dire que j’avais pas que ça à faire, mais il avait déjà raccroché. Je restai un moment à fixer le téléphone en fronçant les sourcils. Je changeai d’expression quand je me mis à me trouver particulièrement égoïste. Si NichKhun n’était pas venu me chercher et qu’il m’appelait en me demandant de venir chez lui avec une voix un peu paniquée, c’est qu’il devait avoir un problème. Je soupirai et pris le téléphone pour appeler une des serveuses en espèrant qu’elle soit disponible pour me remplacer.

Vingt minutes plus tard, après avoir laissé le café entre les mains d’une autre employée et lui avoir promis de revenir le plus vite possible, je me retrouvai chez NichKhun. Je cognai et il vint m’ouvrir, l’air perdu et désemparé. En voyant que c’était moi, son regard changeai pour une moue piteuse et me fit part d'à quel point il était content de me voir.

— J’espère que t’as une bonne raison de m’avoir oublier et de me faire rater le travail.

Mon ton de voix laissait très bien paraître que j’étais contrariée. NichKhun me laissa entrer en me disant qu’il avait besoin de mon aide et la première chose que j’ai entendu c’était quelqu’un qui pleurait. Ça avait plutôt l’air de pleurs d’enfants.

— Pourquoi est-ce qu’il y a un bébé qui pleure dans ton appartement ?

NichKhun me répondit que c’était ça le problème. Je marchai rapidement vers le son et me retrouvai dans la chambre de Nich. Un bébé d’à peine un an se trouvait sur son lit et hurlait. Je me dirigeai à toute vitesse et pris l’enfant dans mes bras pour la calmer.

— Qui est-ce qui a eu la mauvaise idée de te confier un enfant ?! T’es malade de l’avoir laissée sur ton lit, c’est dangereux ! Imagine si elle était tombée !

Je faisais les cent pas dans la chambre en tentant d’apaiser les pleurs de l’enfant pendant que NichKhun me racontait comment il s’était ramassé avec un enfant pour la journée. Je cherchais en vain une solution, mais je ne pouvais pas la laisser seule avec NichKhun, ça c’était certain.

— Dis-moi que t’as un sac avec tout ce qu’il faut pour s’en occuper. Ses couches, sa nourriture et des vêtements de rechange…

NichKhun me fit non de la tête. Ça commençait très mal. Je me dirigeai vers la cuisine et fouillai dans un tiroir à la recherche d’un papier et d’un crayon tout en tenant le bébé sur ma hanche avec mon autre main. NichKhun me regardait faire, debout dans le coin de la pièce. La petite suçait calmement son pouce et semblait avoir terminé sa crise… Pour l’instant du moins parce qu’il n’y avait aucune doute qu’elle allait se remettre à pleurer dès qu’elle allait avoir un peu faim ou si elle remplissait sa couche.

Je fis rapidement une liste à NichKhun. Si nous devions nous en occuper pour les prochaines vingt-quatre heures, il fallait acheter quelques trucs. Un biberon, du lait de croissance, des légumes pour que je lui cuisine un potage, des couches et quelques jouets. Je lui dis de m’appeler s’il y avait quoi que ce soit.

Après son départ, je continuai à faire les cents pas en me demandant ce que je pouvais bien faire avec un bébé d’un an. Je commençai par appeler mon frère pour lui demander de travailler à ma place cet après-midi puisque je ne pouvais pas revenir au café. Au début, il refusa en prétextant que c’était sa seule journée de congé, mais je l’ai convaincu en lui demandant s’il préférait s’occuper d’un bébé. Je lui ai également promis que j’allais renoncer à ma future journée de congé et que je prendrais son quart de travail.

Je déposai ensuite la petite sur le plancher du salon et me suis assise face à elle.

— T’as un nom, toi ?

Évidemment, elle ne me répondit pas. Elle me fixa pendant un moment puis entreprit de ramper à travers la pièce. J’allais devoir l’appeler «le bébé» pour la journée. Je la suivis des yeux puis elle rampa jusqu’à moi et tenta de grimper sur mes genoux. Je souris, voyant qu’elle m’aimait bien.

— T’as de la chance que NichKhun m’ait appelée. Imagine si c’était Myung hee qui avait dû venir s’occuper de toi.

J’éclatai de rire juste en y pensant et la petite me sourit. Elle était vraiment mignonne, mais Myung hee aurait sûrement essayé de la vendre à des passants plutôt que de s’en occuper.

— Allez viens, on va regarder la télé, ai-je dit en la prenant dans mes bras.

Quand NichKhun rentra quarante minutes plus tard, j’avais eu de la chance que la petite n’ait pas encore fait une crise. Nous étions toutes les deux devant une émission de télé pour enfant et elle mangeait mes cheveux, faute de tétine ou de jouets à se mettre dans la bouche. Quand j’avais essayé d’attacher mes cheveux, elle avait failli se mettre à pleurer. Je m’étais donc résignée à avoir les cheveux pleins de bave de bébé pour la journée.

En entendant NichKhun arriver derrière moi, je me suis retournée vers lui. Je lui demandai s’il avait réussi à tout acheter et il me répondit par l’affirmative. S’il me disait de ne pas m’inquiéter, c’était inquiétant. Qu’est-ce qu’il avait encore fait. Je me levai avec la petite toujours dans mes bras et me dirigeai vers la cuisine pour constater l’ampleur de ses achats. Des couches pour tous les âges, des tonnes de jouets et une variété assez impressionnante de légume jonchaient le comptoir. Est-ce que je lui avais dit de m’appeler s’il avait un problème ? Parce que je croyais franchement l’avoir fait. Je fis signe à Nich d’approcher et lui frappa la tête en le traitant d’imbécile. Qu’est-ce qu’on allait bien pouvoir faire de tout ça. Je déposai la petite par terre et tendis une poupée que j’avais pris dans un sac à NichKhun. Il me regarda un instant, incertain de ce qu’il devait faire avec la poupée.

— Amuse-la pendant que je prépare un potage.
— Attends…t’es sérieuse?! Tu veux que je lui parle comme un débile profond en lui faisant la conversation à sens unique?

Je lui fis un regard sévère. Et lui, il était sérieux !? Il voulait vraiment que je passe la journée à m’en occuper toute seule ?! J’avais l’air d’une gardienne pour les enfants de ses amis ou quoi ? J’aurais pu le laisser se débrouiller tout seul et rester au Café aussi ! Il finit par prendre la poupée et se résigner à s’installer devant le bébé. J’en profitai pour faire bouillir de l’eau et du bouillon de poulet pendant que je coupais quelques légumes. Après un trop court moment, la petite se mit à pleurer.

— Qu’est-ce t’as fait ?! me suis-je exclamée en me rendant rapidement auprès de l’enfant.

Je la pris dans mes bras et la calmai pendant que NichKhun se défendait et me disait qu’il n’avait rien fait. Le bébé cessa de pleurer assez rapidement. Nich se coucha par terre, l’air désespéré et il soupira en fixant le plafond.

— Quand est-ce que tu vas me dire ton secret?

J’ai levé les yeux au ciel. Être une adulte responsable, c’était ça mon secret. Je redéposai la petite par terre.

— S’il te plaît, NichKhun. Peux-tu t’en occuper juste le temps que je coupe les légumes ?

Il s’est assis en tailleur par terre et s’est mis à fixer le bébé. Il n’était vraiment pas doué. La petite tendit ses mains minuscules vers la poupée que tenait NichKhun, mais quand celui-ci la lui tendit, elle décida qu’elle n’en voulait plus. J’éclatai de rire devant le comportement typique du bébé.

— Fais parler la poupée. Ai-je suggéré.

NichKhun ne répondit pas et se leva. Il avait l’air de mauvaise humeur. Je le regardai passer devant moi et il alla s’enfermer dans sa chambre. Il allait bouder ? Sérieusement ?! Contrariée, je pris la petite qui s’était remise à pleurer et la promenai dans la cuisine. Elle ne s’est pas calmée, mais je la posai quand même par terre et lui donnai quelques jouets. Je me dépêchai à couper mes légumes puisque l’eau bouillait. Je tentai de la calmer tout en faisant cuire mes légumes, mais ma patience commençait à manquer. Je n’arrivais pas à croire que NichKhun m’ait laissée seule avec elle.

Quelques minutes plus tard, la soupe était prête. Je pris la petite dans mes bras et m’installai à table avec elle sur les genoux. Elle arrêta de pleurer en voyant la soupe. J’imagine qu’elle avait seulement faim. Mon sourire est revenu quand elle s’est calmée et je me suis mise à la nourrir en faisant l’avion avec la cuillère. Ses éclats de rires me redonnèrent le sourire. C’est à ce moment que NichKhun décida de pointer le bout de son nez dans la cuisine. Évidemment ! Elle avait cessé de pleurer alors il pouvait sortir de sa cachette maintenant. Je relevai la tête vers lui et arrêtai de sourire. Il baissa la tête et s’excusa. J’ai soupiré, attendrie par son regard penaud.

— Ça va, je vais m’en occuper toute seule.

Il répéta qu’il était désolé. Je lui demandai d’arrêter de s’excuser. Ça n’arrangeait visiblement rien à la situation. Je préférais qu’il m’aide plutôt que de s’excuser ! Je lui dis de retourner à son ordi et que j’avais la situation bien en main, mais il soupira et s’approcha de moi avec un air visiblement navré.

— Tu es vraiment douée, ça me déstabilise un peu d’être un abruti à côté de toi. Tu as vraiment le tour avec le bébé et j’ai fait le con tout à l’heure… peux-tu me montrer comment faire?

Je fus un peu surprise qu’il me demande soudainement de lui montrer comment s’occuper d’un enfant, mais cette demande pardonna l’attitude d’imbécile qu’il avait eu plus tôt. Je lui fis signe de s’approcher et je l’embrassai. Cela fit rire le bébé et j’éclatai de rire à mon tour en la voyant sourire. J’avais toujours eu un faible pour les enfants et me voyait très bien être maman plus tard. Cette petite était tellement mignonne, je l’adorais. NichKhun tenta à nouveau de m’embrasser, mais je l’ai repoussé en souriant, prétextant que ça ne se faisait pas devant un enfant. De plus, j’avais beaucoup de travail devant moi s’il voulait apprendre à s’occuper d’un enfant. Il était presque 11 heures maintenant. Nous étions donc bien loin de sa sieste et il allait falloir l’occuper pour les prochaines heures. Je me mis à la recherche de jouets intéressant dans le sac d’achat de NichKhun et j’ai fini par tous les amener dans le salon. J’ai déposé la petite au milieu du tas de jouets. Même si j’avais l’air excellente avec un enfant depuis que j’étais arrivée, je me demandais quand même quoi faire avec elle pour les prochaines heures. NichKhun me demanda ce que l’on faisait maintenant. J’ai haussé les épaules.

— J’en sais rien… On la regarde jouer et on attend qu’elle pleure, j’imagine.

Nous nous sommes assis par terre. NichKhun s’est adossé sur le sofa et je me suis installée entre ses jambes pour appuyer mon dos contre son torse puis il a passé ses bras autour de moi. Nous avons regardé la petite pendant un moment jusqu’à ce que celle-ci rampe jusqu’à nous avec un jouet dans sa main. Elle me le tendit et je le pris, constatant qu’il y avait un bouton. C’était un poussin en peluche qui se mettait à battre des ailes et à piailler quand on appuyait sur son bouton. La petite se mit à sourire et j’ouvris la bouche pour faire un regard surpris. Elle se mit à rire quand j’ai appuyé à nouveau sur le bouton. Je l’ai occupé avec le jouet pendant plusieurs minutes. J’étais étonnée à toutes les fois que je côtoyais un enfant quand je voyais à quel point ils pouvaient s’amuser avec le même jouet pendant un bon moment. Après deux fois, je le trouvais moins drôle le poussin. Je lui tendis le jouet et elle se remit à ramper à travers le salon. Je me suis retournée vers NichKhun qui la suivait des yeux. Son regard était tellement neutre que je n’arrivais pas à déchiffrer ses pensées. Je l’ai embrassé sur la joue pour attirer son attention.

— Hey, souris un peu ! Elle est calme là. Tu peux te détendre.

Il me fit un sourire forcé et j’ai ris devant son expression mal à l’aise. Je me suis éloignée de lui pour me coucher à plat ventre sur le plancher. J’étais contente que NichKhun ait acheté plein de jouets qui font du bruit. Les enfants adorent ce qui fait du bruit. J’ai joué avec elle pendant plusieurs minutes pendant lesquelles elle agitait des jouets et les frappait un peu partout pour produire toutes sortes de son. Elle s’arrêta un instant et me regarda. Elle avait l’air incommodée et se mit soudainement à pleurer. Je devinai tout de suite qu’elle venait de faire caca.

— C’est le moment de la première leçon, ai-je dit en regardant NichKhun. On va changer sa couche.

Il ne semblait pas heureux d’apprendre cette nouvelle. Je me suis emparée du bon sac de couches et de lingettes humides et je les ai tendus à Nich pour que je puisse prendre le bébé et l’emmener dans la salle de bain. Je la déposai ensuite sur une serviette sur le comptoir en m’assurant qu’elle n’allait pas tomber et demandai à Nich de me donner une couche que j’ai mise juste à côté. Première étape : lui enlever ses vêtements. Deuxième étape : lui enlever sa couche. Je vis très bien le regard de NichKhun quand il vit ce qui était dans la couche. Je ne savais pas si je devais trouver ça drôle ou être désespérée. Jamais personne dans sa vie ne lui avait appris à s’occuper d’un enfant ? Ça allait être de toute beauté quand il allait décider d’être papa. Il me donna une lingette humide et je nettoyai les fesses de la petite. J’ai ensuite plié la couche sale et je l’ai mise à la poubelle puis je lui ai mis sa nouvelle couche. Elle avait l’air plus heureuse maintenant qu’elle était propre et je l’ai prise dans mes bras pour ensuite la donner à NichKhun le temps que je me lave les mains. Quand je me suis retournée vers eux, le bébé avait ses mains dans le visage de Nich qui ne semblait pas beaucoup apprécier la situation. La petite, quant à elle, semblait s’amuser follement.

— Tu vois ? Elle t’aime bien !

Je tendis les bras vers elle en agitant mes mains et elle détourna son attention de NichKhun pour tendre les bras vers moi, démontrant bien qu’elle voulait être dans mes bras. Je l’ai prise rapidement, le sourire aux lèvres

— Mais elle me préfère, moi. ai-je triomphé avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres de mon copain.

Je me suis ensuite dirigée à nouveau vers le salon, NichKhun sur les talons. Je l’ai redéposée sur le plancher, la laissant jouer par elle-même. Il n’y avait pas vraiment d’autres choses à faire maintenant. Il pleuvait toujours dehors alors on ne pouvait pas aller se promener et ce n’était plus l’heure des dessins animés à la télé.

Une fois la petite déposée par terre, Nich ne tarda pas à venir m’entourer de ses bras. J’avoue que mon baiser rapide dans la salle de bain n’avait pas dû le satisfaire. Il m’embrassa sur la joue puis dans le cou. Là, c’était lui qui m’agaçait. J’avais envie d’un vrai baiser moi aussi. Mais nous avions un bébé sur les bras et c’était loin de la journée romantique idéale que je m’imaginais avoir avec lui.

— Merci Poussin de m’aider avec la petite, t’es un amour, étrangement je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Je serrai ses avant-bras, contente qu’il avoue avoir besoin de moi. C’était agréable de se sentir indispensable. NichKhun me relâche ensuite en fonça vers la petite qui avait entrepris de se lever en s’aidant du meuble de télé. Je souris en le voyant la prendre. Il avait une motivation pour s’en occuper maintenant qu’elle menaçait de salir sa précieuse télévision. Je félicitai NichKhun pour l’amélioration quand j’ai constaté qu’elle ne s’était pas mise à pleurer alors qu’elle était dans ses bras. Mon copain se dépêcha de la poser par terre quand il s’est rendu compte de la situation. Je levai les yeux au ciel. Il agissait comme si elle était sale et qu’elle était porteuse d’une maladie grave qui pouvait le tuer s’il la touchait.

Je demandai à Nich s’il avait des films pour enfant. Ça nous aurait occupé pour une bonne heure et peut-être qu’elle aurait fait sa sieste. Il réfléchit pendant un long moment avec de me répondre que non. Mon copain s’est installé devant le bébé et lui a demandé ce qu’elle voulait faire. Je fus confuse par son geste, mais heureuse à la fois qu’il y ait une interaction entre lui et la petite. J’allais peut-être réussir à réveiller son instinct paternel… Bon, je pouvais toujours rêver, mais ses capacités allaient peut-être se développer un peu. J’aimais le voir avec la petite. J’avais toujours trouvé ça super sexy, un homme qui s’occupe d’un enfant. Je souris à NichKhun quand il se retourna vers moi. Il venait sûrement de réaliser son geste et ne comprenait pas pourquoi il avait parlé au bébé. Il s’est levé et est parti vers la cuisine. Je l’ai suivi des yeux puis me suis assurée que la petite était en sécurité et je suis partie vers la cuisine. Nich était en train de se cogner la tête contre un mur. Il trouvait ça si pire que ça de parler à un bébé ?! Il m’a regardé et je lui ai demandé de retourner interagir avec la petite. Il s’est mis à rire, prétextant que ce n’était pas son genre.

— J’ai 23 ans, pas d’enfant et heureux ainsi.

Je me suis surprise à me demander s’il allait en vouloir un jour puisque moi, je comptais en avoir. Déconcertée par mes propres pensées, je me suis insultée dans ma tête. J’étais ridicule. Je pensais déjà à mon futur avec lui. Je ne voulais pas être ce genre de filles qui pensent à leur mariage et à leur future famille alors qu’elles viennent tout juste de commencer à fréquenter un gars. NichKhun et moi prenions la vie à jour le jour et nous étions bien loin d’avoir des enfants.

Je suis sortie de mes pensées et le voyant se déboucher une bière et m’en proposer une. J’ai posé mes poings sur mes hanches avec un regard sérieux. Je me dirigeai vers lui, lui enlevai sa bière des miens et le frappai sur le front.

— Attends, je récapitule, je ne peux pas t’embrasser, torture suprême, je dois parler comme un débile profond pour l’amuser, supplice surmontable, mais je ne peux pas boire en plus? Tu es sévère avec moi là!

Sévère ?! Je soupirai, souhaitant du plus profond de moi-même qu’il soit en train de se moquer de moi. Il croyait que c’était quoi s’occuper d’un enfant ? C’était de passer sa journée avec moi à m’embrasser, à boire de la bière et à s’amuser ? Non, ça c’était sa vie de célibataire. Il devait s’occuper d’un enfant et c’était à lui que cette tâche revenait, pas à moi. J’aurais très bien pu le laisser se débrouiller seul. Je lui servi un verre d’eau, mais il me regarda en râlant. Réalisant que la petite était seule dans le salon depuis un moment déjà, je pris NichKhun par la main pour le tirer hors de la cuisine. Lorsque je lui expliquai que ça faisait longtemps que le bébé était seul dans le salon, il me tira plutôt vers lui et m’emprisonna dans ses bras.

— Et moi ça fait trop longtemps que je n’ai pas goûté à tes lèvres.

Il posa ses lèvres sur les miennes. Je n’ai pas réussi à résister à l’envie de mêler ma langue à la sienne. Il glissa ses mains sur mon corps et me fit reculer jusqu’à ce que je sois adossée au comptoir. Si je ne me défaisais pas de son emprise maintenant, je n’allais pas être capable de lui résister. Je devais garder mon calme et mon sang-froid et aller m’occuper d’un enfant ! J’éloignai mes lèvres des siennes en répétant que nous devions retourner au salon et je me suis rapidement éloignée de lui. Il allait me rendre folle. De retour au salon, je m’emparai d’un jouet et entrepris de l’agiter en direction du bébé pour qu’elle rampe jusqu’à moi. NichKhun revint un peu après et s’installa sur le divan. Il agita ses mains en ma direction en m’appelant Poussin exactement comme je faisais avec l’enfant. Je l’ai traité de con. Il s’est ensuite assis et me demanda de me taire parce que m’entendre appeler le bébé en l’appelant «bébé» allait lui donner une migraine. J’allais lui demander comment il voulait que je l’appelle puisque l’on ignorait son nom, mais j’eus soudainement l’idée de lui en trouver un !

— On lui trouve un nom !! ai-je dis, beaucoup trop enjouée.

Après une minute de réfléxion, NichKhun proposa Myung hee. Je me retournai vers lui rapidement et lui fit un regard noir.

— Ahhh…ben non qu’est-ce que je dis là? Cette petite et toi vous vous aimez.

Je m’emparai d’une peluche et lui jetai au visage. Quel con. Il me demanda si j’avais une meilleure idée. Ce n’allait pas être difficile. N’importe quoi serait mieux que Myung hee. Je proposai le premier truc qui me passa par la tête, soit Seon Hye. NichKhun fit une face de dégoût de refusa. Il voulait plutôt un truc japonais. Quelle idée étrange de donner un nom japonais à un bébé coréen. Il me demanda donc de choisir. Il était tellement bipolaire ! J’avais proposé un nom et il avait refusé !

— Et puis de toute façon, j’ai confiance en toi. Tu as du goût; on a qu’à penser au fait que tu es tombée amoureuse de moi. Par contre, pour Hyun Ki je n’arrive toujours pas à l’expliquer.

Je lui refis un regard noir et le menacer de ne plus jamais l’embrasser s’il osait redire du mal de mon ami. Il s’est tût et s’est mis à bouder sur le divan pendant que je donnai de l’attention au bébé qui mordillai une balle en peluche. NichKhun se leva et retournai dans la cuisine, mais cette fois je ne l’ai pas suivi. Il est revenu un court moment plus tard avec des croustilles et du chocolat. Je ne comprenais pas comment il pouvait se nourrir aussi mal !

— Quoi? Parce que les sucreries sont aussi bannies avec un bébé?

Je lui ai enlevé toute cette malbouffe des mains en répondant que c’était plutôt banni du monde du mannequinat. Il s’est remis à bouder et à me dire qu’il avait faim. Il devait bien y avoir un vrai repas dans cet appartement ! J’avais envie de me mettre à pleurer. Je commençai à être fatiguée et en plus je ne devais pas m’occuper d’un bébé, mais de DEUX ! Je me dirigeai vers la cuisine pour remettre les chips et le chocolat dans le garde-manger. En revenant dans le salon, j’ai observé un moment les deux enfants. Le plus grand des deux se plaignait toujours qu’il avait faim alors que la petite s’amusait toute seule dans son coin. Je réfléchis un moment, debout en regardant NichKhun qui faisait la moue, couché sur son divan. Je me dirigeai ensuite vers lui et m’installai à califourchon par-dessus lui. Je me suis penchée vers lui et j’ai posé mes lèvres sur les siennes.

— S’il te plaît, NichKhun. J’ai vraiment besoin que tu m’aides aujourd’hui. Plus on joue avec elle et qu’elle bouge, plus elle sera épuisée rapidement. Plus elle est épuisée, plus elle s’endormira vite et pour longtemps et quand elle sera endormie…j’ai continué avec une voix sensuelle : je serai toute à toi.

J’avais assez éloigné mon visage du sien pour voir son expression. Il releva un sourcil, soudainement intéressé par ma proposition. Je l’embrassai une dernière fois avant de retourner auprès de la petite. Je constatai par la même occasion qu’il avait arrêté de pleuvoir. Génial !! J’ai pris l’enfant dans mes bras.

— Allez, viens ma belle ! On va jouer dehors !

Nous n’avions pas de poussette pour la promener, mais elle n’était pas très lourde et j’allais pouvoir la porter pendant un moment. De toute façon, j’avais un homme à ma disposition qui avait des muscles assez puissants pour la porter quand j’allais vouloir reprendre mes forces.

Nous avons marché en direction du parc. Je savais qu’il y avait un coin pour les enfants avec un carré de sable et des jeux. En chemin, bébé regardait partout autour et je voyais ses petits yeux d’enfants être émerveillés par tout ce qu’elle voyait. Mes bras se fatiguèrent quand même rapidement à l’avoir dans mes bras. J’ai tenté de la tenir le plus longtemps possible, mais j’ai fini par avoir si mal que je n’avais plus le choix de la donner à NichKhun parce que sinon mes bras allaient lâcher. Je lui ai demandé s’il pouvait la porter et il a (à ma grande joie !) accepté, même si je voyais qu’il n’en avait pas vraiment envie. Une fois qu’il eut le bébé dans les bras j’ai eu le loisir de l’observer pendant que nous marchions. NichKhun était beau avec un bébé dans les bras. N’importe qui passait par là aurait certainement pensé que le bébé était le nôtre et que nous étions de jeunes parents heureux.

Une fois au parc, j’ai repris la petite pour l’amener jouer pendant que NichKhun s’installait sur un banc. Il m’avait accompagné jusqu’au parc, je pouvais m’en occuper maintenant et la divertir pour une petite demie-heure. Ensuite on allait pouvoir retourner à l’appart de Nich et tenter de lui faire faire une sieste. Je l’ai poussée un peu sur une balançoire puis je l’ai empêché pendant un moment de manger du sable. Quand je n’eus plus d’idée pour la désennuyer, je déclarai que c’était le moment de retourner à l’appart. NichKhun eut la dure tâche de la porter jusque chez lui et je voyais qu’elle luttait contre le sommeil. Elle a même posé sa tête sur l’épaule de NichKhun et suçait son pouce pendant que ses yeux se fermaient lentement.

— Vous êtes trop mignons, ai-je murmuré pour ne pas la réveiller.

Nich n’avait pas l’air d’être d’accord, mais moi j’étais attendrie. J’ai pris le relais à l’appartement en la prenant dans mes bras et en la berçant jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Je l’ai ensuite portée jusqu’à la chambre et posée au milieu du lit. La prochaine étape était de mettre des oreilles partout autour de la petite pour s’assurer qu’elle ne tombe pas, faute de barreau pour la retenir. J’ai ensuite refermé doucement la porte de la chambre et je suis retournée au salon rejoindre mon copain. Je me suis installée à califourchon par-dessus lui sur le divan et me suis emparée de ses lèvres.

— Elle va se réveiller quand elle va avoir faim. Ça nous laisse un peu de temps…

Mais au moment où j’ai prononcé ces paroles, la petite s’est mise à hurler. Je fis la moue, déçue de devoir quitter Nich aussi rapidement.

— Je reviens le plus vite possible.

Je l’ai embrassé rapidement puis je suis retournée dans la chambre. En me voyant arriver, la petite s’est calmée. Elle devait avoir paniqué en se réveillant et en voyant qu’elle était dans une chambre inconnue. Je me suis couchée à côté d’elle et je l’ai laissée prendre un de mes doigts dans sa petite main. En étant couchée dans un lit, je me suis rendue compte que j’étais épuisée aussi. S’occuper d’un enfant n’était pas de tout repos. Alors que la petite se rendormait paisiblement, je me suis assoupie sans faire exprès…

Je me suis réveillée en sursaut quand le bébé a mis sa main dans mon visage. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu ses grands yeux posés sur moi. Est-ce qu’elle allait dormir un jour ? Il me semblait que je m’étais assoupie pendant quelques minutes à peine, mais en voyant NichKhun couché à côté de nous, je me rendis compte que j’avais peut-être dormi plus longtemps que ça. Je laissai mon copain dormir un peu et pris la petite dans mes bras. Je voulais laisser dormir Nich en espérant qu’à son réveil il soit moins de mauvaise humeur et plus enclin à m’aider. Je suis allée dans la cuisine et j’ai entrepris de lui faire chauffer son lait au micro-onde. Un instant plus tard, NichKhun entra dans la cuisine, une couverture autour de ses épaules. Il était déjà réveillé ? Bah tant mieux. Il allait pouvoir prendre le bébé pendant que je préparais son biberon.

— Tu peux m’aider, s’il te plaît ? ai-je demandé en lui donnant le bébé.

Il ne fallut pas beaucoup de temps avant que le bébé s’attaque au visage de mon copain. Ce dernier laissa échapper un rire sarcastique tout en enlevant les mains du bébé de son visage.

— Le grand méchant loup vient de se réveiller alors si tu ne veux pas te faire dévorer, fou pas tes mains collantes et pleines de bave dans ma face.

Je finis de préparer le biberon et le tendis au bébé, mais je vis qu’il s’était trouvé un autre repas.

— Elle n’a pas passé la puberté qu’elle veut déjà me manger. J’aime bien cette petite, elle a du goût.

Je levai les yeux au ciel, un peu dégoûtée par la remarque qu’il venait de faire. Je proposai plutôt de sortir lui acheter une suce, comme ça elle arrêterait de manger mes cheveux et les vêtements de NichKhun. Il déclina mon offre et je repris la petite pour qu’elle puisse boire. Nich en profita pour se diriger vers le réfrigérateur et l’ouvrit. Son attitude d’enfant reprit et il déclara qu’il avait si faim que son estomac était en train de s’auto digérer. Je répliquai en lui disant qu’il était assez grand pour se faire à manger tout seul ! En boudant, il a commencé à se faire du riz. Je me suis assise à table avec la petite sur mes genoux. NichKhun s’est tourné rapidement vers moi et je l’ai regardé, intriguée.

— Hey, la petite a déjà fait sa sieste, mais on a dormis nous aussi. Ça veut dire que?

Il a grogné en réalisant que nous n’avions pas eu de moment pour nous deux. Je fis la moue aussi. J’aurais aimé avoir une petite pause et être avec mon copain. Je regardai la petite fille assise sur moi et je souris en coin. Je l’aimais bien, elle était attendrissante. Sans elle, j’aurais passé la journée au café à me plaindre. Je préférais m’occuper d’elle, même si je devais m’occuper par la même occasion du grand garçon de 23 ans qui avait de toute évidence un déficit d’attention.

La petite finit de boire et repoussa son biberon. En regardant l’heure, je constatai avec joie que c’était l’heure des dessins animés et que j’allais sûrement pouvoir trouver quelque chose à la télé qui allait être adapté pour son âge. J’annonçai donc à NichKhun que j’allais au salon et qu’il n’avait qu’à venir nous rejoindre quand il allait avoir fini. J’installai la petite par terre devant la télé et changeai de poste jusqu’à ce que des dessins animés s’affichent sur l’écran. C’était une émission débile pour enfants et je la regardai un moment être captivée par ce qu’elle voyait. Ça allait l’occuper pour un moment.

Nich est entré un moment plus tard dans le salon, toujours enroulé dans sa couverture et s’est couché sur le divan. Je ne lui portai pas attention parce que je savais par son pas traînant qu’il faisait encore la moue. Il me demanda ce que l’on faisait maintenant et je l’ai ignoré. Qu’est-ce qu’il voulait qu’on fasse avec un bébé dans la pièce !? De toute façon, j’en avais marre de son attitude d’enfant et je ne voulais pas répondre à ses caprices. Je l’ai entendu tomber sur le plancher et rouler jusqu’à ce qu’il soit près de moi dans mon dos. Je l’ai regardé comme s’il était un débile profond.

— Elle est complètement captivée et hypnotisée par la tv, alors pourquoi je ne peux pas avoir un tout petit petit petit petit petit peu de ton attention?! Juste un câlin, un baiser, un sourire…quelque chose!

J’ai soupiré bruyamment en laissant tomber ma tête par en arrière. J’étais exaspérée par son comportement enfantin. Je me suis étendue par terre et j’ai posé ma tête sur son ventre.

— Tu m’énerves ! Tu m’as pas appelé ce matin pour que je vienne m’occuper de toi, je te signale, mais pour que je m’occupe du bébé. C’est ce que je fais !

Je fis la moue à mon tour, je commençai à être fatiguée moi aussi malgré ma sieste et ça paraissait sur mon moral. J’avais habituellement beaucoup de patience, mais cette dernière commençait à avoir des limites. J’ai tourné la tête vers lui et nous nous sommes regardés un instant avec la même expression boudeuse sur le visage. J’avais moins de mal à gérer les sautes d’humeur du bébé et que les crises de NichKhun. Avec lui, je ne savais pas ce que je devais faire. Je savais ce qu’il voulait : que je lui donne de l’attention, mais c’était impossible pour le moment.

— Oppa, s’il te plait, essaye de me faciliter la tâche. Je me trouve déjà très gentille d’avoir accepté de t’aider aujourd’hui alors prend ton mal en patience. Des journées ensemble on en aura d’autres.

NichKhun se renfrogna et je soupirai de plus bel. Évidemment, mon commentaire n’avait rien arrangé à la situation et il était encore plus de mauvaise humeur maintenant. J’avoue que le ton que j’avais employé n’avait pas été des plus agréables, mais je commençais à être de plus en plus de mauvaise humeur moi aussi.

Le reste de notre après-midi s’est passé dans un silence presque complet. Je m’en voulais d’avoir été sèche avec lui, mais je lui en voulais encore d’avoir agis comme un enfant alors qu’en théorie, c’était à lui de s’occuper du bébé. Puisque je n’étais pas prête à m’excuser, j’ai joué avec la petite puis je lui ai cuisiner quelque chose à manger. Pendant ce temps, NichKhun se promenait dans l’appartement entre la télé et son ordinateur. J’ai tout de même eu la gentillesse de cuisiner du chapchae en grande quantité et de lui en apporter une assiette à sa chambre quand ce fut l’heure de manger. Je lui ai tendu avec un regard désolé, mais je me suis éclipsée tout de suite parce que je ne voulais pas laisser la petite toute seule dans la cuisine. Je me sentais tout de même mal de l’ignorer depuis le début de la journée et je regrettais d’avoir été désagréable avec lui.

Heureusement pour moi, le bébé avait été sage toute la journée. J’ai été bien heureuse de la voir s’endormir à 19h30 et j’ai pu la mettre au lit sans problème à 20h. Je suis sortie de la chambre de Nich en prenant soin de bien refermer la porte. De retour au salon, mon copain était assis sur le divan et regardait la télé. Je l’ai regardé un peu, mais il n’a pas remarqué ma présence puisqu’il était de dos à moi. Je me suis approchée de lui et j’ai posé mes mains sur ses épaules. J’ai commencé à le masser et j’ai senti ses épaules se détendre sous mes doigts. J’ai continué pendant un petit moment avant de l’embrasser dans le cou et de faire le tour du sofa. Oui, c’est plutôt moi qui méritais un massage, mais je pouvais oublier ça tout de suite. Je me suis assise sur lui de façon à être de côté et de pouvoir poser ma joue sur son épaule. J’attendis un moment qu’il dise quelque chose, mais il resta silencieux. J’en conclus donc que c’était à moi de commencer à parler.

— Je suis désolée d’avoir été méchante avec toi cet après-midi… J’étais fatiguée.

Bon, ça n’excusait en rien mon comportement, mais c’était la vérité. J’avais quand même pris mon ton le plus mignon et attendrissant pour le dire alors il était obligé de me pardonner. En fait, je n’avais pas grand-chose à me faire pardonner, mais moi je le pardonnais toujours parce que j’étais trop faible et que j’étais tout le contraire de rancunière. Il ne pouvait quand même pas m’en vouloir de lui avoir donné un très gros coup de main avec la petite !

Ma dernière complainte ne lui fit pas vraiment plaisir à en juger par son long soupir qu’elle poussa. La tête par arrière, on aurait dit qu’on venait de lui annoncer la pire des mauvaises nouvelles; ça ou je l’énervais énormément! Elle se laissa tomber sur le plancher pour venir poser sa tête sur moi.

— Tu m’énerves ! Tu m’as pas appelé ce matin pour que je vienne m’occuper de toi, je te signale, mais pour que je m’occupe du bébé. C’est ce que je fais !

Non c’est vrai mais…AHH elle m’énerve cette fille à toujours avoir raison! Il était impossible maintenant de la contredire. C’était donc le temps de bouder pour manifester mon mécontentement fasse à cette situation n’étant pas à mon avantage. Elle tourna la tête vers moi et nos regards se croisèrent sans qu’un de nous ne voulu enlever sa moue de sur son visage.

— Oppa, s’il te plait, essaye de me faciliter la tâche. Je me trouve déjà très gentille d’avoir accepté de t’aider aujourd’hui alors prend ton mal en patience. Des journées ensemble on en aura d’autres.

Elle ne prononça pas les mots que j’aurais voulu entendre. Un coup partis, elle aurait pu le dire clairement que j’étais comme un boulet pour elle. Je déviai le regard aussitôt et je ne savais pas quoi faire. Je me sentais indésirable, reconnaissant ce même « feeling » que je vivais chez mon père. Combien de fois on m’avait sorti le même discours que Hyun Ae venait de me faire? Je décidai donc de faire comme j’avais eu l’habitude de faire dans ce genre de situation, soit regarder la tv jusqu’à ce que ça soit l’heure de dormir ou jusqu’à ce que quelqu’un daigne me parler. Toutefois, le rejeton accaparait déjà mon téléviseur. Je me levai donc subitement et j’allai m’enfermer dans ma chambre pour regarder divers films sur mon ordinateur. C’était loin d’être poli ce que je faisais vivre à Hyun Ae surtout en la laissant faire ma job à ma place dans mon appartement alors qu’elle se devait d’être au café plutôt, mais j’étais NichKhun et NichKhun avait toujours été ainsi. Seulement cette fois, le fait de le faire vivre à Hyun Ae me faisait un peu culpabiliser. Je me levai de mon bureau d’ordi vivement pour aller m’excuser de mon comportement à son égard après une dizaine de minutes, mais je me rappelai rapidement de ses mots. Lui faciliter la tâche? Je me laissai tomber péniblement sur ma chaise à nouveau et j’abandonnai l’idée d’aller lui parler et rendre sa journée encore plus médiocre qu’elle aurait pu l’être. Je posai la tête sur mon clavier de portable et je fermai les yeux pour me calmer et me convaincre de ne pas bouger d’ici. «Je dois la laisser tranquille, je dois la laisser tranquille» que je me répétai plusieurs fois à voix haute comme si j’étais un zombi. Après quelques heures, je sortis de ma taverne pour aller me permettre de prendre une douche et ainsi passer le temps. J’appelai aussi pratiquement toute ma liste de contact pour savoir s’ils n’étaient pas intéressés à s’occuper d’un flot.

Avant de devenir fou, environ vers 16h, je me suis assis en indien au milieu de ma chambre (bon j’était peut-être déjà un peu fou) et je me suis initié à l’art de la méditation. C’est avec une longue période d’essais que j’abandonnai ne trouvant pas le moyen de me faire léviter comme dans les dessins animés à la tv. De plus, je n’arrivai pas à trouver mon tchi, plus communément appelé chakra donc vers cinq heure moins trois et vingt-six secondes environ, j’en suis venu à la conclusion que la méditation n’était que le mal incarné et que c’était la raison de toutes ces guerres sur notre terre. Il serait donc important d’envoyer une lettre au président du monde pour lui faire part de cette découverte et contrer l’ennemi, mais avant…je me devais de me nourrir. Le sauvetage du monde entier de ce complot planétaire organisé par le senseï de la méditation allait attendre! Je me levai de mon plancher et je me mis à la recherche d’un numéro d’une pizzeria sur internet.

Dès que la page de mon moteur de recherche fut ouverte, comme par magie, Hyun Ae ouvrit la porte et elle tenait une assiette de chapchae dans les mains. Elle déposa le tout rapidement près de moi avec sa moue bien à elle avant de repartir aussi vite qu’elle était rentrée. Je fermai mon internet et je me jetai sur l’assiette que j’avalai en trop peu de temps. Une fois l’assiette terminée, je me tournai la tête vers ma porte pour me rendre compte que je ne l’avais pas remercier du repas qu’elle avait préparé. J’en voulais plus, mais ayant encore une fois échoué, je n’osais pas aller faire le mendiant en la remerciant au passage. Résultat : ma tête se retrouva à nouveau sur mon clavier en me traitant d’imbécile.

Je sortis tout de même de mon repaire secret anti complot planétaire vers 19h pour aller me récupérer quelque chose à boire. Je la croisai bien sûr dans la cuisine avec l’enfant, mais ce fut expéditif. Ouvrant la porte de frigo, prenant une bouteille, refermant la porte et j’étais déjà repartis sans lui avoir adressé une seule parole. Je retrouvai ensuite mon salon et mon sofa adoré. J’ouvris la tv faisant un peu de lumière dans cette pièce sombre. Le soleil était couché et j’espérais que le kid ne tarderait pas à s’en rendre compte et qu’elle irait dormir sous peu. Je fis le tour plusieurs fois des programmes, mais rien n’était passionnant. J’optai donc pour le documentaire sur l’accouplement des manchots impériaux. Mes yeux étaient posés sur ces images qui défilaient devant moi sans que je puisse assimiler une quelconque information. Mon esprit était ailleurs. Hyun Ae avait été exceptionnelle avec moi aujourd’hui et je ne pouvais pas lui en vouloir de quelque chose. Alors quel était ce sentiment que j’avais à l’intérieur de moi? J’étais contrarié, déçu et surtout perdu. Mais pourquoi?

J’étais tellement perdu dans mes pensées que je ne sentis même pas la présence de Hyun Ae derrière moi. C’est lorsqu’elle posa ses mains sur mes épaules et qu’elle commença à les masser légèrement que j’eus un petit sursaut. Elle venait de me faire réellement peur étant complètement dans ma bulle auparavant. Toutefois, cela ne prit qu’un dixième de seconde pour que je me détente sous les caresses des mains magiques de ma copine. Elle marqua la fin de ce petit massage par un baiser dans le cou et elle vînt me rejoindre sur le sofa en s’assoyant sur moi. Je devais en venir à une conclusion, je ne verrai jamais la fin de mon documentaire et je ne saurai jamais si le manchot allait trouver sa chix et batifoler au printemps. Voyant bien que Hyun Ae faisait des efforts pour briser le froid qui régnait dans l’appartement depuis cet après-midi, je lui devais bien ça. Dans le pire des cas, l’émission jouera bien en rafale un jour?! Je la regardai un instant avant qu’elle ne brise la glace. (hahaha jeu de mot / un froid entre nous/ briser la glace/ ok je me tais)

— Je suis désolée d’avoir été méchante avec toi cet après-midi… J’étais fatiguée.

Je baissai les yeux me sentant désolé de l’avoir mis dans cet état. Si j’avais été assez mature, je lui aurais dit il y a des heures qu’elle avait raison et que c’était moi qui agissais comme un gamin de 5 ans; peut-être 4 même. Puisque j’avais appris dans le passé que j’étais nul avec les mots, tout ce que je trouvai à faire en guise de réponse fut de passer une main dans ses cheveux soyeux avec un sourire réconfortant. J’aurais voulu lui dire qu’elle n’avait pas à s’en faire et que c’est moi qui étais l’imbécile de service. Par contre, ce que j’ai alors réussi à lui dire fut en réalité que je lui étais très reconnaissant de ce qu’elle avait fait aujourd’hui. Poussin avait toujours été là pour moi dès que j’en avais besoin et moi je la remerciais en restant enfermé dans ma chambre à la laisser s’occuper d’un bébé d’un de mes amis?! Je me levai la faisant un peu perdre l’équilibre ne s’attendant pas à ce que je me lève de la sorte. Je me tenais devant elle la regardant dans les yeux pour ensuite poser mon regard sur le sol. Elle se leva à son tour, mais je lui demandai de rester assise. Hyun Ae me regarda confuse, mais m’écouta.


— Je sais que tu rêves de fonder une belle et grande famille plus tard et je ne voudrais pas t’en empêcher. Mais avec la journée d’aujourd’hui, je sais que j’ai aucunement envie de revivre le rôle de la décoration de salon.

Les battements de mon cœur s’accéléraient à une vitesse folle, mon esprit me disait de me taire et de ne pas être aussi stupide, mais pour une raison qui m’est totalement étrangère, je ne m’arrêtai pas là.


— Je t’aime Hyun Ae…réellement et plus que tu peux te l’imaginer, mais regarde-moi…je suis immature, irresponsable, grossier, instable et surtout menteur.

Poussin se leva comme pour que je me taise, mais je lui fis signe de ne pas me toucher. Je faisais pas partis de son monde, elle méritait tout ce qu’elle souhaitait dans la vie et bien plus encore. Mes mains devenaient tremblantes et j’étais incertain de …

Je glissai ma main dans ma poche de pantalon pour en sortir la bague que j’avais récupéré dans la salle de bain plus tôt cet après-midi. Je sortis lentement ma bague de fiançailles pour la lui montrer et je murmurai à peine le nom de Myung Hee , étant juste incapable d’en dire plus sur le coup.

— Je suis fiancé avec Myung Hee. Je n'ai jamais eu le courage de te le dire

J’aurais voulu montrer à Hyun Ae chaque jour pourquoi elle était la femme de ma vie et de lui donner un jour cette famille qu’elle voulait, Même si moralement la meilleure chose était de lui dire la vérité, je trouvais cela complétement absurde d'être honnête. Je savais pertinemment que peu importe ce que je ferais à présent, Hyun Ae ne me reviendrait plus jamais.

NichKhun passa une main dans mes cheveux. Je tournai la tête vers lui et il me fit un sourire réconfortant. Je connaissais NichKhun depuis plusieurs années et je savais à quel point il pouvait se monter borné quand il le voulait. Je n’allais apparemment pas recevoir d’excuses de sa part. Ça ne me dérangeait pas de prendre la blâme pour arranger la situation. Je préférais m’excuser alors que je n’étais pas vraiment en tort plutôt que d’être rancunière et que le froid entre nous persiste. Il me dit tout de même qu’il était reconnaissant pour ce que j’avais fait aujourd’hui. Je lui répondis que ça me faisait plaisir. Il devait savoir, depuis le temps, que je ne refusais pratiquement jamais de rendre service à quelqu’un. Surtout pas à lui. Alors que je croyais que la situation était arrangée et qu’on allait passer une soirée ensemble, NichKhun se leva subitement. Il manqua même de me faire tomber du sofa par la même occasion. Il s’est placé devant moi avant de regarder le sol. Je voulus me lever, ne comprenant rien à ce qui se passait, mais il me demanda de rester assise. Confuse, je m’exécutai et j’attendis qu’il parle.

— Je sais que tu rêves de fonder une belle et grande famille plus tard et je ne voudrais pas t’en empêcher. Mais avec la journée d’aujourd’hui, je sais que j’ai aucunement envie de revivre le rôle de la décoration de salon.

Je fronçai les sourcils, incertaine de comprendre le sens de ses paroles. S’il ne voulait pas revivre le rôle de décoration du salon, il n’avait qu’à s’impliquer. Ou peut-être qu’il tentait de me dire qu’il n’avait pas envie d’avoir une famille et que ça n’arriverait jamais.

— Je t’aime Hyun Ae…réellement et plus que tu peux te l’imaginer, mais regarde-moi…je suis immature, irresponsable, grossier, instable et surtout menteur.

Bon, je lui accordais qu’il n’était pas parfait, mais il l’était de plus en plus depuis quelque temps. Immature et irresponsable ? Il s’était pourtant trouvé un nouvel emploi qui était bien loin de commis dans un supermarché. Je me suis levée pour le contredire, mais il m’a fait signe de ne pas m’approcher de lui. Soudain, la fin de sa phrase, le «surtout menteur», me sauta au visage. Il m’avait menti. Pourquoi il me dirait ça, maintenant, si ce n’était pas le cas. NichKhun mit sa main dans sa poche et en ressortit une bague. Il prononça faiblement le nom de Myung hee. Je le regardai sans dire un mot. Je ne comprenais rien de ce qui se passait. C’était probablement la fatigue, mais je n’assimilais pas du tout ce qu’il tentait de me dire.

— Je suis fiancé avec Myung Hee. Je n'ai jamais eu le courage de te le dire.

Je suis restée plantée devant lui pendant un moment. Incapable de dire quoi que ce soit. Dans les films, le gars se serait fait gifler dans cette situation. Ce n’était pas l’envie qui manquait, mais je n’arrivais pas à trouver la force de le faire. Cette déclaration était pire qu’un poignard planté en plein dans mon cœur. Je portai ma main à ma bouche pour empêcher un sanglot de s’en échapper tandis qu’une larme roulait sur ma joue.

Il fréquentait toujours Myung hee. Il nous fréquentait toutes les deux en même temps. Il faisait plus que la fréquenter. Il était FIANCÉ à ma cousine ! Sa déclaration d’amour qu’il m’avait fait dans la cuisine une semaine auparavant c’était n’importe quoi. Il voulait seulement me rassurer pour que je n’ai aucun soupçon quant à sa relation avec ma cousine. Il pouvaitt être fier de lui maintenant. J’y avais cru.

Je voulus partir, quitter son appartement et ne plus jamais le revoir, mais mon grand cœur prit le dessus encore une fois.

— Je reste pour la nuit. Pour m’occuper de la petite. Dès que ton ami va venir la chercher, je vais m’en aller.

Je me suis retournée pour m’avancer vers le corridor. Je n’allais pas lui crier dessus. Je n’allais pas me mettre à pleurer hystériquement devant lui. Une fois dans le corridor, je me retournai subitement vers lui.

— J’ai toujours pensé que lorsque tu tomberais amoureux d’une fille, tu changerais et que tu arrêterais d’être infidèle… J’ai juste été assez conne pour penser que cette fille ce serait moi.

Nous nous sommes regardés un instant, mais comme il n’a pas répliqué je me suis dirigée vers sa chambre et j’ai fermé la porte derrière moi. Une fois seule, je me suis adosée contre la porte et je me suis laissé glisser jusqu’à ce que je sois assise au sol. J’ai ramené mes jambes contre ma poitrine puis j’ai déposé ma tête sur mes genoux. Je n’ai pas retenu mes larmes qui se sont mises à couler sur mes joues. J’ai dû utiliser toutes mes forces pour m’empêcher de sangloter car je ne voulais pas réveiller le bébé endormi dans le lit de NichKhun. Je ne sais pas combien de temps je suis restée par terre à pleurer. Je n’arrivais pas à croire que NichKhun ait pu me faire ça. J’étais conne. Comment j’avais pu être aussi stupide. Évidemment qu’il allait me faire ça. C’était NichKhun. Demander une fille en mariage et en fréquenter une autre en même temps… C’était bien son genre. Quel genre d’imbécile est-ce que j’étais pour croire qu’il voulait vraiment une relation stable avec moi. NichKhun n'était pas amoureux de moi.

Je me suis levée pour aller me coucher sur le lit. Alors que je croyais que j’allais tomber dans un profond sommeil après avoir épuiser mes dernières forces pour pleurer, j’ai posé ma tête sur un oreiller et j’ai senti l’odeur de NichKhun. Il ne m’en a pas fallu plus pour que je me remette à sangloter. En moins de deux mois, il avait réussi à me briser le cœur deux fois et à me faire sentir comme la pire des connes de la terre entière.

Je me suis réveillée à cause des pleurs de la petite. J’étais finalement tombée de fatigue après des heures passées à pleurer. Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était, mais mes yeux étaient encore humides de larmes et j’étais certaine de ne pas avoir dormi tant que ça. J’ai pris la petite dans mes bras et je me suis promenée avec elle de long en large dans la pièce. Dès que mes yeux se posaient sur une photo de NichKhun et moi, j’étais prise d’un sanglot. Comme je tentais de calmer la petite qui pleurait à chaudes larmes, je devais garder mon calme et éviter de me mettre à pleurer moi aussi. Apparemment, le bébé avait faim. Je devais donc sortir de la chambre. Ça signifiait entre autre que j’allais voir NichKhun. J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis dirigée vers la cuisine avec la petite dans les mains. J’ai vu NichKhun du coin de l’œil dans le salon, mais je n’ai pas porté attention à ce qu’il faisait. Je ne voulais pas lui donner d’attention. Je voulais faire comme s’il n’existait pas. J’ai posé la petite par terre à la recherche de son biberon. J’essayais de tout faire trop vite et je tremblais à cause de la fatigue. J’ai fini par faire tomber un sac du comptoir et je ne trouvais toujours pas le biberon. J’ai laissé échapper un cri de rage et j’ai frappé sur le comptoir. Je me suis remise à pleurer et j’ai appuyé mes coudes sur le comptoir pour déposer mon visage dans mes mains. Cette fois, je n’ai pas retenu mes sanglots. NichKhun est entré dans la cuisine. Il m’avait probablement entendu faire tomber le sac et me fâcher contre moi-même. Il avait dû entendre mes pleurs qui ne sonnaient pas comme ceux du bébé. Je le regardai trouver le biberon dont je m’emparai quand il le déposa sur le comptoir. Il alla ensuite chercher le lait de croissance dans le garde-manger et tendit la main vers moi pour que je lui donne le biberon. J’ai voulu lui prendre le lait de croissance des mains, mais il a facilement éloigné sa main pour mettre le lait hors de ma portée.

— Va-t-en, ai-je murmuré faiblement.

Il a insisté en me disant qu’il allait le faire. Cette remarque m’a mise en colère plus que je l’étais déjà. Je n’avais pas besoin de son aide. Je l’ai poussé de toutes mes forces.

— VA-T-EN !

Je devais avoir l’air hystérique à hurler de cette façon. Le bébé en fond sonore continuait à pleurer de toutes ses forces. NichKhun m’a regardé, impassible et je n’ai pas réussi à tenir plus longtemps. J’ai fondu en larmes au beau milieu de la cuisine.

Cela prit un certain temps avant qu’elle réagisse à la nouvelle. En fait, j’ignore si ça avait pris un long moment, mais pour moi, cela me semblait ne plus finir. J’ignore qu’est-ce qui m’avait poussé à lui dire la vérité, mais quand elle porta sa main à sa bouche pour retenir un sanglot, je su que j’avais été horrible. Voilà pourquoi je n’aimais pas prendre de décision. Je faisais toujours le mauvais choix et ce jour où j’avais demandé la main de Myung Hee n’y faisait pas exception. Notre couple allait mal et ça n’avait jamais été très sérieux. J’avais eu du bon temps avec elle, je l’aimais, mais cette relation n’avait pas de sens et j’aurais du le comprendre le jour qu’elle m’avait laissé à Busan. J’aurais du écouter son père. J’aurais du avouer mes sentiments à Hyun Ae plus tôt au lieu de garder ça secret. Bien sûr, maintenant que le mal était fait, c’était facile de dire tout ce que j’avais fait de mal, mais ça servait à rien puisque ce qui était fait était fait. J’avais brisé le cœur de Poussin à deux reprises et je m’apprêtais à faire pareil avec Myung Hee. Je devais accepter la vérité que je n’étais pas fait pour les relations. Mes deux seules que j’avais vécues étaient un flop total.

— Je reste pour la nuit. Pour m’occuper de la petite. Dès que ton ami va venir la chercher, je vais m’en aller.

À ses mots, je relevai la tête vers elle n’étant pas sûr de bien avoir compris. Comment pouvait-elle encore accepté de m’aider à prendre soin du bébé après ce que je lui avais fait? Elle se dirigea vers le corridor avant de se retourner vers moi. Pourquoi tant d’espoir venait de naître en moi? Je n’étais pas dans un film hollywoodien; Hyun Ae ne reviendrait pas sur ses pas pour me sauter au cou et m’embrasser. Je ne pouvais pas plus culpabiliser.

— J’ai toujours pensé que lorsque tu tomberais amoureux d’une fille, tu changerais et que tu arrêterais d’être infidèle… J’ai juste été assez conne pour penser que cette fille ce serait moi.

J’eus comme le réflexe de faire un pas vers elle et mon discours pour me défendre se formait déjà dans ma tête. Toutefois, il ne fut jamais formulé. Tous ce que je lui devais était des excuses, mais même cela ne viendrait pas améliorer la situation. Je n’avais pas le droit de lui dire que je voulais vraiment qu’elle soit cette fille. Elle ne méritait pas qu’un idiot vienne briser son bonheur à tous les jours. En conclusion, après s’être regardés quelques secondes, je la laissai parler dans le vide sans oser lui dire quoi que ce soit et elle partis se réfugier dans ma chambre. Dès que la porte se ferma, mes yeux se fermèrent aussi. Je m’adosser contre le mur dans le corridor et j’ai baissé la tête. Je savais que j’aurais à lui annoncer la nouvelle au jour ou l’autre, mais je ne crois pas que j’aurais pu choisir plus mal quel jour je lui dirais. Si j’aurais du mettre la bague à nouveau à mon doigt, je décidai plutôt de la laisser traîner à terre. Je savais que je n’en avais pas fini. Il me fallait mettre un terme à ma relation avec Princesse. Après tout elle ne méritait pas plus un mari infidèle. Des images me sont ensuite venues en tête. Je revoyais Hyun Ae dans son lit d’hôpital…si seulement j’avais su lui dire avant. Je revoyais le soleil dans les cheveux de cette belle inconnue sur cette plage…si seulement je ne l’avais pas approché. Je cognai mon front sur mes genoux que j’avais ramenés contre mon torse. Si elles avaient été les deux seules capables de faire battre mon cœur, je pouvais dire que j’avais raté ma chance. J’imaginais déjà mon frère tenter de me convaincre que je n’aurais pas de difficulté à en trouver une autre, mais même avec le temps, je sais que peu importe ce qui arrive dans ma vie, je n’arriverais jamais à tomber en amour avec une autre que Hyun Ae. Alors que tous les autres tentaient d’atteindre les meilleures universités ou d’accomplir de grandes choses pour impressionner leurs parents, moi j’avais tout fait pour attirer l’attention de Hyun Ae. Elle était mon idéale et c’était pour elle que j’essayais de me dépasser. Le coup de foudre? Le grand amour? Mon âme sœur? Non! Je n’ai jamais cru à ce genre de chose; ce que je croyais par contre et que j’étais sûr dur comme fer, c’est que j’aimerais toujours Hyun Ae même si un jour elle vient à dire oui à un autre, mes sentiments que j’ai pour elle ne s’effaceraient jamais, puisque je nourrissais un amour inconditionnel à son égard. Pas surprenant que je déteste autant Hyun Ki, il était le modèle parfait de l’homme qui pourrait la rendre heureuse toute sa vie…et moi pas.

Je me relevai péniblement du plancher et je posai mon regard une dernière fois sur la porte de ma chambre fermée pour ensuite mettre mes souliers et décider d’aller me promener dans les environs. Les environs? Non pas tellement, puisque je me retrouvai bien vite sur la plage Ilsan sans trop m’en rendre compte où mes pieds me portaient. Par contre, il était essentiel pour moi de sortir de mon appartement pour ne pas lui dire ce que j’avais sur le cœur. Elle n’avait pas à le savoir. Je n’avais pas à essayer de me faire pardonner. Elle méritait mieux bon! Une fois sur le sable je m’arrêtai de marcher et je regardai le houlement des vagues. Il était tard et plus aucuns baigneurs n’occupaient le lieu. La plage était tranquille et apaisante. La scène que j’avais vécu il y déjà quelques mois ici même me repassa comme un film. Je lui avais demandé d’abord son prénom pour ensuite y revenir et demander sa main. J’avais en fait qu’essayé d’ignorer la déclaration de Hyun Ae qu’elle m’avait fait quelques semaines plus tôt. Je restai à la plage un long moment avant de penser à retourner chez moi, après tout si Hyun Ae décidait de changer d’avis et de partir, il fallait bien que je sois là. Quand je mis les pieds à l’intérieur, j’allai instinctivement dans le salon et j’allumai la tv, mais la télécommande tomba à terre jetant les piles à terre au passage. Je soupirai lorsque j’entendis dans la chambre les pleures du bébé. Je venais maintenant de la réveiller, définitivement je faisais des progrès! Je m'accaparai de la couverture au bout du sofa et je m’étendu sur celui-ci en changeant de canaux à chaque seconde. Soudainement, la porte de la chambre s’ouvrit, et j’entendis des pas se diriger vers la cuisine suivit du son des cris du bébé. Juste sa présence me rendait nerveux et mon rythme cardiaque s’accélérait. Ma tête me criait de tout faire pour réparer mon erreur alors qu’une autre partie de moi me disait de me la jouer low profil. J’arrêtai de changer de changer de postes en tombant au hasard sur une émission lamentable de talk show. L’animatrice donnait des trucs à un homme pour conquérir la femme de sa vie. Pfff pathétique, je changeai rapidement de chaine et là j’eus le droit à une série d’amour avec une fille qui pleurait à son mariage. Je grognai légèrement et j’essayai un dernier canal. Je tombai cette fois sur le témoignage d’un couple qui attendait leur prochain enfant. Mais c’est quoi cette programmation de femmes en chaleurs? Des choses comme ça, ça n’existe pas dans la vraie vie! Alors que je m’énervais contre cette tv démoniaque, je perçu, en plus des pleures du bébé, une complainte de la part de Hyun Ae. Je n’y portai pas trop attention jusqu’à ce que j’entende quelque chose tomber à terre. Je me levai petit à petit en me dégageant de la couverture et le temps que cela me prit pour me rendre à la cuisine avait suffit pour faire craquer Poussin et d’éclater en sanglot. Je m’efforçai pour effacer toutes émotions de mon regard, mais de la voir ainsi était dur à supporter. Je voulais la prendre dans mes bras pour la consoler, mais c’était déplacé étant celui qui lui avait causé cette peine. Je m’approchai d’une armoire pour y sortir le biberon dont elle devait être à la recherche et je le mis sur le comptoir pour ensuite aller récupérer le lait. Une fois fait, je tendis la main vers Hyun Ae pour qu’elle me donne le biberon qu’elle venait de prendre, mais elle insista pour le garder tout en essayant de me prendre le lait que j’éloignai d’elle facilement. Elle me demanda de partir, mais je refusai en renchérissant que je voulais l’aider un peu. Sa réaction fut de m’éloigner en me poussant avec le peu de force qu’elle avait encore en réserve tout en me criant dessus.

— VA-T-EN !

Les cris du bébé se firent plus fort et je figé de la voir ainsi. La situation empira lorsque Hyun Ae laissa court à ses émotions et qu’elle se mit à pleurer. Cela en devenait ridicule et je lui demandai de me laisser faire, car la priorité était de calmer le bébé et non pas notre règlement de compte. Elle répliqua en prétextant qu’elle pouvait s’en occuper seule et qu’elle n’avait pas besoin de mon aide. Oui ça c’est sûr, mais elle avait le moral à terre et était visiblement fatiguée; je pouvais bien lui rendre ce service. Je lui demandai une dernière fois calmement de me donner le biberon qu’elle déposa lourdement sur le comptoir en quittant la cuisine. Je m’occupai du bébé jusqu’à ce qu’il cesse de pleurer et veuille bien refermer ses petits yeux. J’allai la reporter dans ma chambre entre les oreillers et je partis à la recherche de Hyun Ae maintenant que le facteur bébé était endormi. Je ne mis pas énormément de temps à la retrouver dans la salle de bain devant le miroir à se passer de l’eau froide au visage. Je gardai mes distances en restant dans le cadre de porte et à regarder son reflet plutôt qu’elle-même. Hyun Ae me supplia pratiquement de la laisser avec une voix tremblante prête à éclater en sanglot à nouveau. Je soupirai me sentant horriblement mal. Si elle pouvait me faire dire ce qu’elle voulait avec ses skills d’aegyo, rien n’aurait été plus efficace que son comportement actuel. Je ne pouvais pas partir et rien dire. Pas encore une fois! Ne contrôlant plus mes paroles, je lui avouai tout mon état d’âme.

— Je reconnais que je t’ai menti, mais quand je te disais que je voulais faire ma vie avec toi, je n’ai jamais été plus sincère. Je lui ai donné la bague à la suite de notre dispute à la fête foraine, car j'ai eu peur de me retrouver seul. Je sais que ça n'explique en rien mon geste mais...Je sais que ce soir-là j’ai fait le mauvais choix en te laissant filer. J’ai voulu être fidèle pour une première fois, mais même lui offrir cette bague ne m’a pas arrêté. Ces fiançailles ne veulent plus rien dire pour moi. Je serai fidèle parce que je crois toujours que tu es LA fille. Tout ce que je te demande, c’est un peu de ta confiance que j’ai perdu lamentablement aujourd’hui.

Je pris une pause voyant que je parlais beaucoup trop et que j’avais dit tout ce que ma raison voulait garder secret. Mais quand je replongeai mon regard dans le sien…


— Je vais changer pour toi Hyun Ae. Je t’aime. Je veux faire tous les efforts pour te mériter...j'vais changer... terminai-je sur un ton un peu moins confiant.

Un moment de silence plus tard, elle n’avait toujours rien dit. Je baissai les yeux comprenant le message et je murmurai un petit désolé avant de lui faire dos et la laisser seule comme elle me l’avait demandé. N’ayant pas trop de place où aller, ce fut le comptoir de la cuisine avec une bouteille d’eau à la main pour éviter d’échapper un verre du à mes mains tremblantes. La nuit allait être longue…

Alors que je pleurais autant que la petite, NichKhun était d’un calme olympien. Il me demanda de le laisser faire et que la priorité était de calmer le bébé et non de régler nos conflits. Je répliquai sèchement que j’étais capable toute seule et que je n’avais pas besoin de son aide. Je serrai les dents, conscience que j’étais en colère et que ça me faisait agir comme une enfant. Il me demanda, toujours aussi impassible, de lui donner le biberon. Je détestais qu’il ait raison. Je le détestais de ne pas me laisser tranquille. Je déposai brutalement le biberon sur le comptoir et sorti de la cuisine. Je me réfugiai dans la salle de bain où je me laissai emporter par les larmes. Ma réaction avait été immature, mais la colère et la peine me faisaient perdre tout contrôle sur mes émotions. Je ne comprenais plus ce qui se passait dans mon cœur. J’en voulais à mort à NichKhun pour m’avoir menti. Je me sentais trahie et je me détestais pour lui avoir accordé ma confiance. C’était ma faute. J’avais eu en NichKhun une confiance aveugle alors que je connaissais son comportement instable et ses tendances infidèles. Encore une fois, je me maudis de me détester plus que je le détestais lui. Je tentai de me convaincre que le problème ce n’était pas moi, mais lui.

Après un instant, j’ai fini par me calmer un peu et j’ai fixé mon reflet dans le miroir. Mes cheveux étaient dans un état pitoyable, j’étais blême et j’avais les yeux rougis par les larmes. J’ouvris un tiroir pour en sortir une brosse et je tentai de dompter ma chevelure malgré mes mains tremblantes. La deuxième étape fut de me mettre de l’eau froide dans le visage pour que mes yeux soient un peu moins rouges et enflés. Je relevai la tête après l’avoir fait pour voir NichKhun qui se tenait dans le cadre de la porte de la salle de bain et qui fixait mon reflet dans le miroir. Je n’avais même pas remarqué que le bébé ne pleurait plus, mais je n’allais pas le remercier de s’en être occupé une seule fois dans la journée. Je pris appui sur le comptoir, baissant la tête et tentant de calmer mes bras qui tremblaient et qui avaient du mal à me supporter. Alors que j’avais fini par calmer mes émotions, il fallait qu’il revienne. Pourquoi il ne me laissait pas tranquille !? C’était simple pourtant. Je n’avais plus rien à lui dire que je ne comprenais pas ce qu’il pouvait me dire de plus.

— Je reconnais que je t’ai menti, mais quand je te disais que je voulais faire ma vie avec toi, je n’ai jamais été plus sincère. Je lui ai donné la bague à la suite de notre dispute à la fête foraine, car j'ai eu peur de me retrouver seul. Je sais que ça n'explique en rien mon geste mais... Je sais que ce soir-là j’ai fait le mauvais choix en te laissant filer. J’ai voulu être fidèle pour une première fois, mais même lui offrir cette bague ne m’a pas arrêté. Ces fiançailles ne veulent plus rien dire pour moi. Je serai fidèle parce que je crois toujours que tu es LA fille. Tout ce que je te demande, c’est un peu de ta confiance que j’ai perdu lamentablement aujourd’hui.

Je me suis retournée vers lui, croisant mes bras sur ma poitrine. Il avait raison. Il avait perdu ma confiance et pas qu’un peu. Il avouait avoir menti, mais me disait qu’il avait été sincère quand il m’avait dit vouloir passer sa vie avec moi. Il croyait vraiment que j’allais le croire maintenant ? Je ne voulais pas mordre à l’hameçon encore une fois.

— Je vais changer pour toi Hyun Ae. Je t’aime. Je veux faire tous les efforts pour te mériter... j'vais changer...

Il avait eu maintes fois l’occasion de le faire. S’il avait vraiment voulu changer pour moi et m’être fidèle, il l’aurait déjà fait. Évidemment qu’il me disait ça maintenant : il me perdait. Devant mon silence, NichKhun baissa la tête, murmura qu’il était désolé et de me laisser seule dans la pièce. Je soupirai et fermai les yeux. Je ne savais pas ce qu’il attendait de moi. Je fis un pas en dehors de la salle de bain. Qu’est-ce que je faisais maintenant ? Je ne pleurais plus et je sentais que mon corps n’avait plus aucune larme à faire couler. De plus, je me sentais assez calme et posée pour avoir une discussion sensée avec NichKhun sans que je devienne hystérique. Toutefois, je pouvais éviter toute discussion et m’enfermer dans sa chambre en espérant que son ami arrive le plus vite possible et que je disparaisse par la même occasion.

Après un long soupir, je me dirigeai vers la cuisine et je trouvai NichKhun assis sur le comptoir en train de fixer sa bouteille d’eau. Je me suis assise à la table en face de lui et j’ai baissé la tête…. Je ne savais pas par où commencer, mais je savais que je devais dire quelque chose. Nous étions deux adultes et de fuir le problème n’avait jamais été une bonne solution.

— Des occasions de m’être fidèle, NichKhun, tu en as eu et je crois que si tu avais vraiment voulu l’être, tu l’aurais fait.

J’ai levé les yeux vers lui, mais j’ai détourné la tête assez rapidement quand nos regards se sont croisés. Je l’imaginais en train de demander Myung hee en mariage. Ça me brisait le cœur qu’il ait tenté de fréquenter deux filles en même temps et que j’ai été l’une d’entre elles… Au moins il me l’avait dit. Moi-même je n’avais pas été tout à fait sincère avec lui.

— On a vécu notre peine de différentes façons après notre dispute et nous avons tous les deux fait des erreurs… Puisque tu as été sincère avec moi, je vais l’être aussi avec toi.

Je savais déjà qu’il allait mal réagir à ce que j’allais lui annoncer, mais tant qu’à être dans les confessions choquantes aussi bien le faire jusqu’au bout. Je regardai NichKhun dans les yeux.

— J’ai couché avec Hyun Ki. Avant qu’il dise quoi que ce soit, j’ai continué : J’ai couché avec lui une seule fois et ensuite on n’a convenu qu’il ne se passerait rien entre nous. Je n’ai pas tenté de vous fréquenter tous les deux en même temps.

NichKhun allait dire quelque chose, mais je lui fis signe de se taire.

— J’ai pas terminé… Je ne peux pas non plus t’en vouloir. Jamais on n’avait abordé le sujet de l’exclusivité. On n’avait pas mis ça au clair entre nous qu’on n’avait pas le droit d’aller voir ailleurs. J’ai juste été naïve et j’ai cru que ce serait le cas…

Je détournai le regard et fixai mes mains. Voilà. C’était fait. J’avais dit tout ce que j’avais sur le cœur. Je n’avais aucune idée à quoi ça allait servir que j’aie déblatéré de cette façon, mais au moins j’avais dit tout ce que j’avais sur le cœur.

Je voulu retrouver mon calme et par la même occasion, mon esprit en prenant quelques gorgées de ma bouteille d’eau. Cause perdue, ça ne donnait rien. Mes mains tremblaient toujours autant et mon cœur battait à une vitesse folle, sans parler de la boule que j’avais dans le fond de la gorge. Mon regard était absent à fixer le mouvement de l’eau dans cette bouteille. Je crois que la meilleure solution aurait été de me lancer toute cette eau au visage plutôt que de la boire. Non, en fait la meilleure solution aurait été que je ne fasse pas l’épais en faisant une telle chose à la femme que j’aime. Je perçu le bruit des pas de Hyun Ae qui s’approchait dangereusement de la cuisine. Je baissai la tête pour regarder le plancher à ma droite tout en tentant d’effacer toute trace de sentiments dans mon visage. Elle a apparu finalement avant que j’aie le temps de m’enfuir d’ici. Je voulais m’enfuir, je voulais fuir cette conversation, je ne voulais pas avoir la réalité en pleine figure; je ne voulais pas qu’elle me dise clairement que je l’avais perdue. Hyun Ae prit place à la table de façon à me faire face et malgré le fait que je n’avais aucunement envie de l’entendre, elle commença le massacre.
— Des occasions de m’être fidèle, NichKhun, tu en as eu et je crois que si tu avais vraiment voulu l’être, tu l’aurais fait.

Cela pris toute mes forces pour réussir à tenir son regard pour le peu de temps qu’elle me regarda pour ensuite tourner elle-même la tête.

— On a vécu notre peine de différentes façons après notre dispute et nous avons tous les deux fait des erreurs… Puisque tu as été sincère avec moi, je vais l’être aussi avec toi.

Cette dernière phrase de sa part m’attira nettement l’attention. Venait-elle d’avouer qui lui arrivait de faire des erreurs? Impossible, elle n’en faisait jamais…enfin jamais si on exclu le fait qu’elle a déjà fréquenté un imbécile. Hyun Ae prit un petit moment de répit avant de me dire cette erreur qu’elle aurait commisse. Un trop long moment même! Je voulais savoir, j’étais curieux et pourtant ma tête me disait de ne pas l’écouter…

— J’ai couché avec Hyun Ki. J’ai couché avec lui une seule fois et ensuite on n’a convenu qu’il ne se passerait rien entre nous. Je n’ai pas tenté de vous fréquenter tous les deux en même temps.

J’eus le réflexe de reculer un peu la tête vers l’arrière ne croyant pas ce que je venais d’entendre. J’ouvris la bouche pour laisser échapper un soupir de stupéfaction. Elle n’avait pas pu faire ça! C’était impossible. Alors le deuxième de sa longue liste était ce geek!? J’avais peine à le croire et je ne voulais pas l’accepter. Cela m’importait peu la deuxième partie de sa phrase. Que ça soit une ou mille fois, cela restait qu’elle l’avait fait avec lui et qu’elle me le disait aujourd’hui. J’aurais préféré probablement ne jamais le savoir, car maintenant le visage de Hyun Ki était partout autour de moi. Je voulu répliquer bien sûr étant un peu hors de moi-même à l’annonce de cette nouvelle plus que troublante, mais Hyun Ae ne m’en laissa pas la chance.

— J’ai pas terminé… Je ne peux pas non plus t’en vouloir. Jamais on n’avait abordé le sujet de l’exclusivité. On n’avait pas mis ça au clair entre nous qu’on n’avait pas le droit d’aller voir ailleurs. J’ai juste été naïve et j’ai cru que ce serait le cas…

J’avais plus ou moins écouté ses dernières paroles, car j’étais occupé à être offusqué d’apprendre ce qui s’était passé entre Poussin et son ami. C’était devenu difficile de respirer adéquatement et je me sentais exploser de l’intérieur. J’étais clairement dépassé par les évènements. Une chose certaine, par contre, c’est sûr que si Hyun Ki avait été là, il aurait signé son arrêt de mort. Poussin avait la tête baissée ce qui me fit penser qu’elle avait fini de parler et que je pouvais maintenant parler, mais je n’avais absolument rien à dire. Je descendis du comptoir, impassible mais avec les idées bien claires à présent.

— C’est drôle que tu dises que tu ne peux pas m’en vouloir…puisque dans cette histoire je ne peux blâmer qu’une seule personne et c’est moi-même. J’ai abusé de ta confiance et maintenant en plus de perdre celle que j’aime, je perds ma meilleure amie de toujours.

Étonnamment, je réussi à lui dire le tout jusqu’au bout sans que ma voix tremble, mais ça ne serait probablement pas pour longtemps et je ne souhaitais pas particulièrement qu’elle me voit détruit. Je me dirigeai vers le corridor, mais après deux ou trois pas, je m’arrêtai et je lui annonçai d’une voix faible que je prendrais le canapé cette nuit et que mon ami devrait passer chercher sa fille vers 8h demain matin. Je quittai la cuisine d’un pas lourd vers la salle de bain. Je refermai la porte et je me laissai écrouler au sol en fermant les yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de rouler sur mes joues à tous moments. Je pris un grand respire et ainsi contrôler mes émotions, mais à la fin de celui-ci j’éclatai en sanglot. Inconsciemment, mon poing frappa violemment le bas du comptoir ce qui me rappela que je n’étais pas invincible et maintenant en plus de la douleur émotionnelle, je serrais ma main contre moi comme pour calmer la douleur presque insupportable que je venais de m’affliger. Toujours adossé contre le comptoir du lavabo, je tendis la main pour saisir quelques pilules pour soulager la douleur que j’avalai rapidement. Je vins alors à me demander pourquoi ils n’avaient jamais inventé des pilules contre les peines d’amour. Ahhh oui on appelait ça des antidépresseurs je crois. Je vis une autre bouteille de cachets quand je remis celle des anti-inflammatoires en place. Elle devait appartenir à Min Seul, car je n’avais jamais eu de trouble du sommeil et cette bouteille contenait des somnifères. Ça pourrait m’aider à passer à travers cette nuit, alors je me permis d’en prendre quelque uns sans vraiment les compter.

Une heure après, je me décidai de ressortir de la salle de bain, puisque j’étais quelque peu calmé et rester assis à terre n’était pas ce qui a de plus efficace pour éviter de penser à mes erreurs. Je vis qu’il y avait toujours de la lumière dans la cuisine ce qui me fit penser qu’elle y était encore. Mes pensées se sont alors encore évadées et je du me secouer la tête pour revenir à moi. Je décidai donc d’aller dans le salon et je fus rapidement sous la couverture à fixer le plafond. Bien sûr, malgré le nombre incalculable de somnifères, je ne fermai l’œil que seulement après que Hyun Ae soit partie elle aussi se coucher. Les heures furent longues et les remords étaient mon partner pour la nuit. Les rayons du soleil osèrent enfin se pointer et je me levai aussitôt. Mes yeux devaient être rouges et minuscules ayant broyé du noir durant au moins 5h. Ma première tâche de la journée fut de me faire du café question de cacher un peu ma fatigue. J’eus à peine le temps de prendre une gorgée de ce café exécrable qu’on frappa à la porte. Je soupirai devinant bien sûr qui était là. J’allai ouvrir à mon ami en marchant lentement vers la poignée. La première chose que je vis en lui ouvrant, c’était ce sourire qu’il affichait. Il posa alors ses deux mains sur mes épaules et me dit que la vie était fantastique. Je lui dit que j’étais bien content pour lui et Hyun Ae apparue derrière avec le poupon dans les bras. Sang Woo changea d’expression en voyant Poussin. J’ignore si cela est possible, mais son sourire devînt plus grand. Il s’adressa à Hyun Ae en lui disant que je n’avais pas tord quand je lui avais dit dans le passé qu’elle était d’une beauté. Je fronçai les sourcils ne comprenant pas qu’est-ce qu’il faisait. Allait-il la draguer maintenant sous mes yeux? Mais non ce fut pire. Il reprit la petite des bras de Hyun Ae en la remerciant de s’être occupée de son enfant et il rajouta immédiatement après qu’il était heureux de voir que son plan avait marché. Il inventa qu’il avait fait exprès de venir porter sa fille ici, car je le lui aurais demandé pour trouver une raison de faire venir Hyun Ae ici. Ma seule réaction fut de laisser échapper un long « euhhh » et il se sauva rapidement en n’oubliant pas de remercier Hyun Ae encore une fois. Je restai figer devant l’imbécillité que mes amis pouvaient avoir. Ils avaient réellement de me mettre dans des situations malaisantes. Hyun Ae partis récupérer les quelques effets qu’elle avait ici et je la suivis en tentant de lui faire comprendre que Sang Woo était dérangé mentalement et qu’il avait menti. Je m’arrêtai de m’expliquer quand Hyun Ae se retourna brusquement vers moi avec un regard qui voulait clairement dire « tais-toi ». Elle retourna ensuite vers l’entrée, prête à partir. Je la regardai mettre ses souliers, revivant toutes les émotions de hier. Lorsqu’elle mit la main sur la poignée et qu’elle ouvrit la porte, je ne pus rester muet plus longtemps


— Hyun Ae!

Je fermai les yeux ne sachant pas quoi lui dire. Tout ce que je voulais, c’est qu’elle ne passe pas ce seuil définitivement. Elle tourna la tête vers moi me questionnant du regard tout en gardant la poignée dans sa main.


— Je t’en prie, ne fais pas ça…ne pars pas

Son visage reflétait de la déception et sans me répondre, je vis l’amour de ma vie passer cette porte pour ensuite la refermer. J’écoutai le son de ses pas qui s’éloignait de plus en plus jusqu’à ce que je ne les perçois plus.


— Je t’aime …

Puis j’éclatai en sanglot dans l’entrée de l’appartement avant de retourner m’enfermer dans ma chambre pour une période très indéterminée.