Meet the more attractive

Ça remonte à combien de temps déjà ? Bonne question. J'ai vraiment du mal à me souvenir de ce genre de « choses ». Je soupire fortement puis, je m'étire sans la moindre pudeur, ni la moindre retenue. Tout ce que je me souviens c'est que j'avais dû lui envoyer une lettre, suivi d'un mail et pour finir j'avais laissé un message vocal au Directeur Davis. C'est déjà pas mal je trouve. Satisfaite, un sourire idiot se dessine sur mes lèvres. A force d'insister et par autant d'acharnement, j'avais réussi à obtenir un rendez-vous avec lui. Je tiens quand même à préciser que je ne lui ais pas vraiment dit le véritable « but » de ma visite. Je ne suis pas du genre à me livrer entièrement, je demeure mystérieuse comme femme et je suis « imprévisible ». Ce qui peut soit surprendre ou déplaire, voir les deux, mais qu'importe. Ce n'est pas vraiment le moment de dresser toutes mes qualités qui font de moi une personne « parfaite » enfin « à part ». La perfection n'est qu'un mot. Un rêve. Une illusion. Enfin c'est ce que je pensais, mais c'était avant de voir le visage et le corps de cet homme qui représentait pour moi « le mannequin idéal ». Je voulais qu'il pose pour moi et je serai prête à tout pour que cela arrive. Je ne suis pas du genre à baisser les bras, quand on me met des bâtons dans les roues, je suis une battante et je ne lâche pas prise facilement. Quand j'ai une idée en tête je tiens à l'appliquer et à l'abdiquer. C'est ma devise dans la vie. Comme chaque être humain à la sienne.





Je ne me suis pas mise sur mon trente et un je ne suis pas là, pour vendre une « belle image ». Je suis là, parce que j'ai un but et que je tiens à le réaliser. Je suis donc vêtu simplement c'est-à-dire, un peu enfin non beaucoup à la garçonne. Ce genre de « look » ne plait pas à tout le monde, mais je ne suis pas venue dans ce monde pour être à l'image de « la société ». J'ai toujours été « à part » et je ne changerai pas, puisque je m'aime comme je suis. Décalée. Pourquoi est-ce que je montrerais une fausse image de moi-même ? Aucun intérêt. Je suis dans la salle d'attente et j'attends sagement même si je commence à m'impatienter, je ne suis pas du genre patiente donc je prends sur moi. Puisque ce genre de « moment », de « rencontre », ça ne pourra pas se reproduire. Je suis réaliste aussi, loin de cette enfant « rêveuse » que j'étais. Je vois les autres se tenir bien, quant à moi je suis à l'aise sur mon fauteuil, j'ai pris mes aises. Je suis un peu anxieuse, mais c'est gérable pour moi. Ce n'est pas la fin du monde. J'ai connu bien pire croyez moi. Le passé demeure le passé rien d'autre. Ne nous étalons pas sur le sujet, je n'en ai pas envie et j'en ai encore moins le souhait. La secrétaire annonce mon nom, je ne tarde pas et je me lève. Elle se contente de me dire que : « Monsieur le Directeur va pouvoir me « recevoir » ». Je me retiens de rire. Moi et mes idées mal placées. Je m'incline parce que je suis polie tout de même, j'ai peut-être été le plus souvent dans un orphelinat, mais j'y ai appris les bonnes manières et je les applique quand je juge que c'est possible. D'ici 5 minutes ? Je souris. J'ai le temps de passer au toilette, comme ça je serai plus tranquille, la vessie vide. Je ne voudrais pas qu'une envie « pressante » ne me prenne. Ce que je fais puis, je me lave les mains et je remets mes cheveux en arrière, les laissant volage et prendre la pose qu'ils souhaitent. Je me rafraîchis le visage puis avec mon index je me mouille un peu les lèvres, pour qu'elles soient moins sèches. Je sors et je reste debout, mon dos collait au mur. J'attends et je regarde ma montre à plusieurs reprises.





La porte s'ouvre. C'est un homme « perfect » qui surgit de l'encadrement de la porte. Enfin le voilà. Je me sens presque victorieuse, mais ne crions pas victoire trop vite. Ça ne fait que commencer, quand il annonce mon nom, je lui souris un peu puis quand il me fait signe d'entrer et bien j'entre sans plus tarder. On ne fait pas attendre un « Monsieur » comme lui de cette façon. Enfin c'est une façon de parler. Je lance mon sac sur la chaise. Je fais comme chez moi et quand je m'en rends compte, je me gratte la nuque ébouriffant mes cheveux au passage. Depuis quand je suis « maladroite » ? Je suis « sans gêne » comme fille je l'avoue, j'aime m'éparpiller même si je n'ai pas « le consentement » de celui qui me reçoit. Il ferme la porte je décide d'agir et de ne pas attendre plus longtemps. Une fois que les présentations sont faites et bien je décide de me « livrer » à lui. Ma voix doit sans doute être foutrement « excitée ». - « S'il vous plaît ... soyez mon modèle Monsieur Davis. » - il doit s'en doute me prendre pour une « folle » je ne pourrais pas nier cette « évidence ». Je joins mes mains en signe de prière puis, je m'incline à plusieurs fois en espérant qu'il acceptera. Je risque surtout de prendre la porte « oui », et j'avoue que je le mériterai, mais pas en pleine face de préférence. Depuis que j'ai vu ces affiches, alors que je traversais les couloirs et dans la salle d'attente, avec une « perfection » presque déconcertante. Mes convictions n'ont faites que s'accroiître et s'affirmer. Je me redresse puis, je le fixe avec une intensité troublante, ma concentration est vigoureuse aujourd'hui. Pourrait-elle devenir productive ? Je mets mes mains dans mes poches, le bout de ma chaussure tape sur le parquet et je regarde la salle avec attention. Reniflant à plusieurs reprises, c'est raffiné tout ça. Je reste silencieuse et j'attends sa réponse, qu'est-ce que je peux faire d'autres à par rester planter là, hein ?

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