J'enfilai mon manteau par dessus mon tshirt préféré, gris, à l'effigie de Mickey Mouse, et mis mes bottes sur un jean skinny rouge. Je saluai Mayron et Min Yeon, les laissant s'occuper de la boutique quelques heures, le temps que j'aille chercher un collis à l'aéroport, et sortis dans le froid hivernal. J'avançai prudemment vers ma voiture, qui faisait pitié, ensevelie sous la neige, dans l'allée. Arrivée à la hauteur du tacot, je déverrouillai la porte du côté conducteur et l'ouvris, saisissant le balais à neige. Je balayai soigneusement la voiture, ne laissant presque aucune trace de neige sur la voiture. Puis, la tâche terminée, je rouvris la portière et m'assis derrière le volant, glissant le balais à sa place, sur le sol devant la banquette arrière. Je bouclai ma ceinture de sécurité et démarrai l'automobile, qui le fit sans problème.

« Miracle ! », me dis-je à voix haute. « Maintenant, direction l'aéroport ! »

J'avais commandé, via internet, une superbe variété de cactus canadiens, des Optunias. J'avais reçu un appel ce matin, vers 10h, m'informant de l'arrivée de mon collis. Après avoir demandé à la jeune femme pourquoi ils m'apellaient pour me le dire, au lieu de simplement me livrer la marchandise, j'appris que la compagnie avait oublié de charger ma commande dans les camions, et donc je devais venir la chercher, ou attendre le lendemain. J'avais donc vérifié auprès de mes deux colocataires si je pouvais m'absenter quelques temps pour aller chercher les plantes, et puis voilà, j'étais parti.

J'étais arrivé à l'aéroport en quelques minutes, et je me garrai, un peu déçu de l'emplacement. J'étais assez loin, assez pour que je me demande sérieusement comment j'allais faire pour emmenner le collis jusque là, surtout avec la glace par terre.

« Je demanderai à un employé de m'aider... », me proposai-je à voix haute.

Je marchai lentement jusqu'à l'entrée de l'aéroport, préférant ne pas risquer de me retrouver les fesses dans la neige, regrettant déjà de ne pas avoir mis de bonnet. Encore en train de ne pas vouloir défaire ma coiffure... « Une vraie fille ! » aurait dit n'importe qui d'autre. « Évidemment ! » aurais-je dit. J'entrai donc dans le grand hall de l'aéroport. J'allai vers le guichet, juste à côté d'un jeune homme, à peu près de ma grandeur, de jolis cheveux (allelujah) et, duh, de belles fesses. Je me retournai vers la jeune femme au guichet, qui attendait que je lui explique la raison de ma venue, rougissant un peu, puis j'accrochai de l'épaule mon voisin. Le séduisant jeune homme se retourna, et dit :

« Hey ! Mais vous ne pouvez pas faire attention ? »
« Désolé ! Vraiment, j'ai pas fait exprès, j'vous jure, hein ! Je... », m'empressai-je de dire, avant d'être coupé par le beau jeune homme aux belles fesses.
« Mun Hee, c'est toi ? », demanda-t-il.
« Ehm... oui ? Et, eh, qui êtes vous ? », m'enquis-je, embarrassé d'être reconnu sans reconnaître.

Je lançai un regard à la jeune femme derrière la vitrine qui attendait plus ou moins patiemment que je lui parle. Je reposai les yeux sur l'homme, qui semblait sur le point de dire quelque chose. Puis, je le reconnus, et j'ouvris les yeux très grand :

« Kyangie ? », soufflai-je, sous le choc.

Intérieurement, tout ce à quoi je pouvais penser, c'était « Ohmondieu j'ai louché sur les fesses de mon cousin ! »