La nuit n’est-elle pas l’un des meilleurs moments qui s’écoule lors d’une vie ? Suis-je le seul être au monde à me sentir libéré quand le ciel devient si obscur, quand tout le monde rentre chez eux. Mais je me sens tellement libre lorsque la nuit est là. Sa fraicheur m’envoute, ce que la nuit cache m’attire. Je ne saurais m’en séparer. Après tout il n’y a que la nuit que j’arrête d’être cet étudiant trop heureux et plein de vie. Celui qui se vante d’avoir pleins d’amis, celui qui vogue entre des études en art et un post de vendeur dans un magasin que j’aime tant. Oui même si je suis sensé vendre des bonbons en tout genre je ne peux pas m’empêcher de toujours piquer une sucette ou deux. Mais vu que le patron me porte particulièrement dans son cœur, je ne me souci pas d’avoir des problèmes. Non je n’ai jamais de problème.
Après tout je suis celui qui d’après les autres n’a pas d’histoire. Juste un petit orphelin qui a su remonter la pente, devenir quelqu’un. Mensonge.
Qui pourrait se vanter de savoir ? Je ne parle jamais de mes problèmes, jamais de mes peurs. Mes souvenirs ne sont que dans ma tête, ils me rongent mais c’est ainsi. Je n’en ai rien à faire. Après tout l’humain n’est pas idiot pour rien. L’humain se laisse ronger.
C’est tellement idiot, d’être un homme. Au moins si j’avais été un poisson rouge je serais resté vivant quoi… Un an ou deux avant de crever sans même avoir eut le temps de vivre. Et parfois je me dis que ça aurait été beaucoup mieux comme ça.

Mais le moment n’en était pas à se lamenter sur un passé qu’on ne peut changer. Non là s’est planté devant le miroir que je me trouvais. Oui ce soir j’avais décidé de ne pas me morfondre tout seul dans mon coin. Je voulais m’amuser, partir à l’aventure ! Et je n’allais pas me prier pour ça. Et pourquoi ne pas me ramener une petite conquête ? Après tout je ne suis enchainé à personne. Et faire ce que je veux, ça me botte toujours.
Homme ou femme, rien à faire. Y a-t-il une différence ? Oh surement que les femmes parlent un peu plus mai ça. De toute façon, je suis étrangement capable de faire une conversation pour deux, alors je n’ai pas peur. Suis-je un aventurier ?

Mais je dois avouer qu’à force de penser devant mon miroir alors que je suis qu’à moitié habillé seulement je me suis sentis fou. Oui peu de personne sont capable de rester planté devant un miroir pendant presque une demi heure juste parce qu’ils ont un dialogue à se faire dans leur tête.
Mais finalement j’ai pu finir de m’habiller. Optant pour un slim blanc comme j’en ai souvent l’habitude. A cela sont venu se rajouter des doc marten’s noir et une chemise où seulement deux des boutons sont resté ouvert en haut de couleur blanche elle aussi et une veste en cuire noir, pour couronner le tout. Et finalement quand l’heure fut enfin bien avancé, j’ai lentement prit la route du Cima. Après tout même si je n’ai pas l’âge légal pour boire, entretenir des relations avec pleins de gens ça aide.

Mais le temps tourne vite. Cela ne faisait pas très longtemps que j’étais sur place mais déjà je sentais cette sensation qu’est la fête, la libération. Quel pied n’est-ce pas ? Au départ j’étais venu me chercher quelqu’un mais au final personne ne m’a plu. Les gens semblent si irréels qu’ils ne m’intéressent pas. Après tout moi ce que je recherche c’est ce que les autres n’ont pas. Compliqué oui, je l’avoue ouvertement.
Mais au final c’est toujours la même chose. J’arrive, me pose. Je lance deux ou trois regards puis finalement je me tourne vers le bar. Je commande mon premier verre, le fini d’une traite. Et au final, tout s’enchaine.
Peut-être que je suis finalement mal dans ma peau. Peut-être que j’aime souffrir. Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout se chamboule, touts tourne. Pourquoi mes pensées ne sont jamais claires ?
Parfois je me demande, qu’aurait-il pensé ? Ce grand frère, mon ainé de quelques minutes s’il était encore avec moi ? Parfois je me dis que la vie aurait pu être autrement. Mais en même temps, je suis trop curieux et bête pour vouloir changer de vie. Suis-je définitivement cinglé ? Ou alors ce sont les verres qui me font divaguer. Au final on est tous pareil. Tous aussi faible.
Mais même si mon souhait était de tout effacer, pourquoi je me sens aussi stupide ? Honteux. Comme si je commettais un crime à faire tout ça ! Ma tête tournait, je perdais mes sens, mes repères. Mais seule une chose restait intacte dans ma mémoire. Cette aiguille que j’ai planté dans son avant bras. Autrefois. Ma pire erreur, et pourtant, je pense encore aujourd’hui que s’était une bonne chose. Mais alors pourquoi cela fait-il aussi mal ?
Finalement, je suis devenu nauséeux. Il me fallait partir, trouver une autre chose à faire. Mais s’était trop tard, j’avais bien trop bu. A présent j’allais faire n’importe quoi et peut-être que cette fois aussi je vais me réveiller dans un endroit que je ne connais pas. Avoir peur de ce que j’ai pu faire la veille. Cette sensation dégueulasse de n’être rien. Mais au moins, j’aurais oublié ma venue dans cet endroit.

Alalalala. Rei avait horreur de ce genre de clientes. Ces situations étaient beaucoup trop compliquées, il n'était pas un chercheur d'embrouilles... Ce soir là, le jeune homme avait eu un rendez-vous avec une dame, tout aussi élégante, mais... mariée. Son mari n'était pas là, il était partit en voyage d'affaires pendant deux semaines. Mais Rei qui savait ce qu'était la poisse, était devenu assez précautionneux. Si par hasard, Monsieur avait décidé de revenir à Ulsan parce qu'il avait oublié ses lunettes ou ses chaussettes préférées, et qu'il voyait sa femme en train de se faire fourrer par un gigolo, Rei pourrait dire adieu à son ustensile de travail. Voilà pourquoi il n'aimait pas ce genre de clientes. Cependant, beaucoup savaient à quel point le jeune Mayuko était attiré par l'argent, malgré sa fortune. Il le savait, l'argent était son ultime faiblesse. Il ressentait le besoin d'en avoir encore et encore.

Du coup, il accomplit son travail avec cette femme mariée, et ne tarda plus dans la résidence. Cette dernière s'était plainte du fait qu'il refuse de passer la nuit entière avec lui, mais Rei ne changerait pas d'avis. Travail fait, argent reçu, adios amigos. Il appela son chauffeur, qui ne tarda pas à venir le récupérer. Que pouvait-il faire à présent ? Rentrer à la maison ? Bof. Et pourquoi ne pas aller trainer un peu en boîte, aller boire un verre ? Tout seul ce n'était pas très amusant, mais il pouvait toujours trouver des amis sur place. On se fait toujours des potes quand on a de l'argent.

Arrivé devant une discothèque, il y entra et promena son regard sur le monde qui s'y trouvait. Les filles avaient toutes l'air de gamines, lui qui était habitué à des femmes matures. Quand aux hommes... Ben c'étaient des hommes, il n'en avait rien à penser en fait °° Et à ce propos, quand il s'installa au bar afin de commander son premier verre, il en aperçut un dans son coin à boire tout seul, et encore il n'avait pas l'air dans son assiette. Encore un qui s'est fait jeté ? Rei en sourit avant de vider son verre en une traite. Mais quand même le pauvre. Il n'aimait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, mais quand il se rendit compte que ce jeune garçon, qui d'ailleurs, n'avait pas l'air majeur, semblait être vraiment mal, il fronça les sourcils. Il quitta sa chaise et alla le voir.

-Hey, ça va ? Tu as envie de vomir ? Je peux t'emmener au toilette si tu veux.

C'était clair, ce type était complètement saoul. Un mec, tout seul, bourré, en plein milieu d'une boite de nuit, voilà qui était triste tout de même. Rei n'attendit même pas sa réponse, qu'il le leva et passa son bras sur ses épaules, afin de l'aider à marcher jusqu'au toilette.

-Qu'est-ce que t'as toi, Nana t'as quitté ? Tu m'as l'air bien jeune pour boire de l'alcool.

Tout semble être entrain de tourner. Je me sens si fatigué, si saoulé de tout ce qui se trouve autour de moi. Et s’était le cas de le dire, j’avais trop bu je le reconnais mais rien à faire, il le fallait pour oublier. Oublier tout ça cette souffrance qui est en moi depuis tant d’années. Et je sais pourtant que personne n’a jamais su à quel point je suis triste, détruit. Il faut croire que je suis doué pour tout caché. Une médaille voilà ce qu’il me faudrait. Et pourtant je ne peux m’y résoudre. Dois-je avoir peur de ce que sera mon avenir ?

Et quel avenir d’abord ? Celui que je prépare ? Je n’en vois aucun. Je ne suis que ce petit étudiant qui voudrait faire vivre son frère à travers ses créations, suis-je fol allié ? Suis-je bon à enfermé ? Que de question qui n’aura jamais de réponse. Si seulement quelqu’un en avait une à me fournir, mais non personne. Juste ses gens trop occupé à danser, à flirter. Et dans le coin il y a moi, celui qui vient avec de l’ambition et qui repart encore plus mal que jamais. Et pourtant dans ma soudaine folie liée à l’alcool, dans ses sensations grisante que je ressens. A qui appartient cette voix que j’entends ? La voix d’un homme ça se sent, mais.. Non l’illusion devait être là ce n’était pas à moi qu’on parlait.
Pourtant une fois que j’ai tourné la tête, après mainte effort il faut se l’avouer j’ai pu voir ce qui me semblait être un visage, visage qui ne m’avait pas l’air repoussant au premier coup d’œil. Il faut dire aussi que j’avais du mal à garder les yeux en face des trous. Et puis rien à faire, repoussant ou pas que me voulait-il ?

Surement quelqu’un qui allait me mettre à la porte, après tout je n’ai pas l’âge pour boire, ni pour être dans un endroit comme ça, mais les faux papiers, ce n’est pas difficile de s’en procurer. Suffit d’avoir les relations approprié et ça tombe bien car j’en ai. Seulement je n’allais pas me laisser embarquer avec autant de facilité !
Il parlait, je pouvais l’entendre, au moins mon stade n’était pas trop avancé. Il parlait de vomir et de toilette… Tant bien lui fasse si il avait envie de gerber, ce n’était pas mon problème ! Mais ce que je compris bien trop tard, c’est qu’il avait l’air de parler de moi et après avoir lâché un juron et être enfin arrivé aux toilettes, je me jetais dans le plus proche pour recraché tout ce que j’avais osé avaler aujourd’hui. Mais ce sentiment, cette sensation brulante dans ma gorge, que je détestais ça. Seulement décuver faisait du bien et après quelques minutes passé à tout recracher je me redressais enfin. Tout ça pour aller devant un évier et me passer de l’eau sur le visage, avant de me rincer la bouche bien évidemment. Qui allait être mon ami se soir ? Chewing gum vous voilà.
Mais je n’en oubliais pas mon petit ange gardien du moment et après un coup d’œil, fort heureusement d’ailleurs ma vue semblait aller mieux, je me décidais enfin à délié mes lèvres jusqu’alors cloué.

• « Quelle nana ? Qui serait assez bête pour perdre son temps avec une fille qui ne pense qu’à son miroir. »

Je n’avais pas bien tord en plus, toutes les filles qu’on croire dans ce genre d’endroit, sauf exception que je peux compter parmi mes amies proches, elles étaient toutes les mêmes.

• « Personne ne m’a empêché de boire. »

Seulement j’aurais peut-être du y aller mollo, parce que vraiment je ne tenais pas debout. Même sans bouger j’avais l’impression de tanguer. Ce que c’est horrible, je hais ça, tout autant que je me hais moi-même.

• « Qui tu es toi ? »

Et voilà qu’en plus, je sortais des phrases bizarre. Mais pendant mon débat intérieur sur mes façons bizarres de m’exprimer, mon regard venait de quitter mon compagnon du moment pour se perdre vers le miroir justement. Pourquoi toujours penser à son frère jumeau quand on voit son reflet ? Malédiction. Je me pris seulement la tête dans mes mains, un besoin de décompresser se faisait ressentir, faire n’importe quoi, je devais faire n’importe quoi.

• « Putain.. »