raconte-nous ta vie.

Sendai. C’est une ville magnifique, pour être franc. Malheureusement, je n’ai pas grandi à Sendai. J’y suis né, par contre. Ma mère étant japonaise, il était légalement possible pour moi d’avoir la nationalité japonaise. Mon père, quant à lui, est issu d’une bonne famille à Daegu, qui sont toutefois de forts activistes contre le service militaire en Corée du Sud. Leur choix était donc clair: leur enfant allait avoir la nationalité japonaise pour ne pas avoir à le faire. C’est une technique assez mal vue en Corée, mais que voulez-vous?

J’ai menti, en fait. J’ai vécu à Sendai pendant environ deux ans. C’est que je suis né quelques semaines avant l’enrôlement de mon père dans l’armée, pour son service obligatoire (ce qui le dérangeait énormément). Il avait déjà repoussé de beaucoup son service et après réflexions, il a du partir et être absent pendant mes deux premières années de vie. Afin de s’assurer que j’aie quand même une figure paternelle à ce stade critique de ma vie, ma mère a déménagé chez mon oncle à Sendai, où j’ai donc vécu jusqu’au retour de mon père.

On ne pouvait pas dire que mon oncle était la plus saine des personnes non plus. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il a abusé de ma mère ou moi physiquement ou sexuellement, mais il était plutôt dur psychologiquement, au point où ma mère devait tout faire elle-même alors qu’il était assis à la regarder. De la cuisine jusqu’au ménage, en passant par les courses et tous les soins qu’elle devait me prodiguer (étant un enfant en bas-âge). Mon père l’a appris, bien évidemment, et à son retour de l’armée, la guerre a éclaté dans la famille. Il venait de finir de faire la guerre comme métier, et le voilà en train de se battre dans sa vie. Bref… mon père, noir de colère, m’a empêché de voir mon oncle pendant de longues années, rongé par la rancune.

J’ai appris à parler assez tôt, beaucoup plus tôt que la moyenne en fait. À six mois, je savais déjà quelques mots en japonais; à un an j’étais capable de faire une phrase simple. Au retour de mon père, j’ai appris le coréen. À trois ans, j’étais capable de faire quelques phrases simples en coréen, et à quatre ans j’étais presque bilingue. Ma facilité avec les langues m’a permit de décrocher une place dans une bonne école primaire privée. Mes parents avaient peur que ma maîtrise des langues m’empêchent de bien performer dans les matières plus scientifiques comme les mathématiques, mais heureusement pour moi et mon dossier scolaire, je réussissais à y exceller quand même. Je dirais que les seules matières qui étaient plus difficile pour moi étaient les arts et la géographie et tout ce qui était religieux ou moral/éthique. J’avais également des notes dans la moyenne en sports. Mes performances scolaires m’ont valu plusieurs éloges de mes professeurs et des places assurées dans des écoles renommées. Mes parents voyaient un magnifique futur en avant de moi. Médecin, peut-être?

Je n’étais pas un artiste, mais j’avais néanmoins réussi à faire mes preuves en poésies. Je m’étais qualifié pour la finale d’un concours de poésie alors que j’étais au collège (j’avais environ 13 ans), où j’avais également décidé de m’investir en tant que bénévole. C’était la première fois que je m’investissais bénévolement en tant que tel, et malgré la facilité des tâches que j’avais à effectuer, j’ai en quelque sorte eu la piqure. Depuis ce jour et même jusqu’à maintenant, j’ai continué à travailler bénévolement pour diverses organisations et communautés, allant même jusqu’à puiser dans mon “précieux temps d’étude” pour m’impliquer à 100%. C’est une chose qui ne plaisait pas du tout à mes parents, surtout lorsqu’ils se sont rendu compte du léger déclin de mes notes. Je réussissais presque toujours à contenir leur furie en leur expliquant que chacune de mes actions bénévoles étaient bénéfiques pour mon karma, mais parfois ce n’était pas suffisant. Nous nous sommes disputés assez souvent à ce sujet.

Mes parents et moi-même sommes bouddhistes, malgré que mes parents ne pratiquent presque pas. Je suis très pratiquant, et j’essaie de suivre la plupart des principes et vivre une belle vie, malgré que j’en mets quelques un de côté volontairement simplement parce que je me dis qu’ils sont désuets. Bref.

C’est une des raisons pourquoi mes travaux communautaires étaient souvent axés vers l’environnement, les personnes les plus démunies et celles avec des handicaps physiques ou mentaux.

Au début du mois de mars 2011, nous avons décidé de retourner à Sendai pour célébrer l’anniversaire de ma grand-mère, qui ne semblait plus en avoir pour longtemps. Mettant donc de côté nos différents avec mon oncle (qui n’a pas changé, au final), nous nous sommes regroupés pour donner à grand-maman une cérémonie digne de ce nom. Deux jours plus tard, par contre, un tremblement de terre survint. Ces catastrophes naturelles sont choses normales au Japon, mais un tremblement de cette force avec un épicentre si près de Sendai n’était pas fréquent du tout. Notre famille réussit à évacuer la ville, à deux exceptions près: Ma grand-mère, qui n’a pas réussi à en sortir en vie; et mon père, qui a perdu l’usage de ses jambes dans la catastrophe. L’état d’urgence nucléaire fut annoncée, et nous parvinrent à nous faire évacuer à Daegu sans d’autres tracas. Le reste de la famille a été évacuée au sud du Japon (donc à un endroit beaucoup plus sécuritaire) avec d’autres parentés qui habitaient la ville de Miyazaki, qui, si mes souvenirs sont exacts, ne fut pas touchée par le tremblement de terre.

Le retour à la vie normale fut assez brutal. Ma mère était en deuil de sa mère, et mon père avait perdu son emploi à cause de sa nouvelle condition physique. C’est, je dirais, le seul moment où j’ai mit de côté toute mon attirance vers le travail communautaire. J’ai redoublé d’efforts au niveau scolaire, et je me suis trouvé un emploi à temps partiel qui allait aider mes parents à subsister en attendant que mon père réussisse à se trouver un nouvel emploi. Nous avons vécu pendant quelques mois avec mon maigre salaire, celui de ma mère et le résultat d’une vie d’économies, en se privant souvent de choses que nous pouvions nous offrir auparavant. La chance nous sourit peu avant la fin de mes études secondaires: Mon père décrocha un emploi très bien payé comme vice-président d’une entreprise, et notre vie put reprendre son cours normal.

La fin de mes études secondaires fut haute en couleurs. Mes efforts scolaires me valurent quelques bourses d’excellence, que je pourrai utiliser pour mon inscription prochaine à l’université. J’hésitais grandement entre rester proche de ma famille et m’inscrire à l’université de Daegu, ou de m’éloigner et aller à Séoul ou encore Ulsan. Mon choix s’est finalement arrêté sur Ulsan, comme j’avais besoin d’un changement d’air (ok byyyyye) mais comme je ne voulais pas trop m’éloigner, Séoul étant relativement loin de Daegu. Contrairement aux attentes et aux souhaits de mes parents, j’ai décidé de m’inscrire en langues, justifiant ce choix par la possibilité de devenir professeur, une profession respectée en Corée. Ayant réussi à gagner ma cause, mes parents ont donc décidé de me payer une chambre sur le campus de l’université et de me donner un peu d’argent de poche (mon admission étant entièrement couverte par le total des bourses que j’avais reçu). Mon aventure à Ulsan commence à peine, mais elle s’annonce être la plus belles de celles que j’ai commencé.

parle-nous de toi.

Généreux. C’est probablement la première chose que quiconque vous dirait si on lui demandait de décrire Hyun. Hyun est une personne rayonnante de bonté, qui fait de son mieux pour que tout le monde soit capable de bien vivre et d’être heureux. On peut le voir souvent en communauté, travaillant bénévolement pour le bien-être de certaines personnes qui ont besoin de soins ou simplement pour le bien-être de la nature. Toutefois, pour atteindre ce but, il va parfois même jusqu’à se négliger lui-même. Il va toujours être prêt à écouter quelqu’un ou appuyer cette personne dans la résolution de ses problèmes, en ignorant complètement ses propres soucis et en les gardant pour lui-même. “Les autres sont plus importants que moi de toute façon.”

De cette même façon, Hyun est assez impulsif. Il a tendance à donner tout son argent à des sans-abris: 10$ pour un, 10$ pour l’autre; s’il ne donne pas d’argent c’est parce qu’il aura ultimement décidé d’acheter un repas à cette personne. Il donne également toujours un peu d’argent aux gens qui performent dans la rue, admirant leur art. Par contre, son argent de poche s’écoule rapidement, le laissant les mains vides lorsque vient le temps de s’acheter à lui-même un peu de nourriture. Malgré qu’il essaie d’être vigilant à ce sujet, il ne peut juste pas s’empêcher de penser un minimum aux autres. Au final, Hyun finit par se priver énormément au niveau monétaire. Ce n’est pas quelque chose qui le dérange, au contraire: il se dit qu’il est totalement capable de se priver et de se contenter du minimum si des personnes vivent dans la rue et sont capable de se contenter de beaucoup moins.

Malgré son âme charitable et son humilité, Hyun est quelqu’un qui parle beaucoup de ses accomplissements. À chaque soirée entre amis, il n’hésitera pas à parler de toutes les personnes qu’il a aidé et de toutes les bonnes actions qu’il a fait, à la limite de la vantardise. C’est quelque chose qui reflète cependant un énorme manque de confiance en soi, comme Hyun a toujours travaillé fort pour faire ses preuves sans réels résultats autre que des bonnes notes à l’école. Malgré ses aptitudes, Hyun a énormément de difficulté à réaliser ses talents et a souvent l’impression de n’en avoir aucun, et qu’il n’a que des bons résultats scolaires parce qu’il devait travailler et étudier sans cesse. Justement, Hyun est également très persévérant et perfectionniste. Son perfectionnisme excessif pourrait être considéré comme un trait négatif de Hyun, comme cela lui nuit plus qu’il lui profite.

Hyun est également quelqu’un d’aimant et d’affectueux, qui n’hésitera pas à prodiguer tout l’amour du monde à ceux qu’il aime. Par le fait même, c’est aussi une personne assez protectrice, qui n’hésitera pas à en venir aux coups contre quelqu’un qui s’en prendrait physiquement à un de ses amis et ce, malgré son apparence chétive. Il pourrait probablement perdre la bataille comme c’est quelqu’un de plus intellectuel que physique, mais étant très persévérant, il se battrait sûrement jusqu’au bout.

Au niveau de son orientation sexuelle, Hyun est, à vrai dire, assez confus. Il s’est longtemps considéré comme hétérosexuel, bien qu’il a parfois l’impression qu’il devrait plutôt s’identifier comme pansexuel. Il se cherche encore énormément, ce qui peut lui emmener beaucoup de confusion lorsqu’il tombe amoureux.

toi, dans la vraie vie.

Pseudo/prénom : Joëlle/Ikotai/elle là
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Comment es-tu arrivé ici? : le pouvoir du kraft dinner tbh
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Kim Seokjin (Jin - Bangtan Boys / BTS) ▶ Nam Hyun

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