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 WICKED GAMES (ft yue xin)

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MessageSujet: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyLun 1 Juil - 17:21

L'aube naissante. Quelques rayons s'égarent tout contre ma joue. Les paupières papillonnant, je me redresse. Les chiffres pourpres et dominateurs indiquent 7:00. Il y a de ces jours ternes où je regrette le sommeil. Qu'importe l'or et le vermeil pendant aux arbres éclos. Et la voix de mon frère. J'espère demeurer dans les abysses d'un repos profond, et méritoire. Il est encore tôt. Ce soleil levant est semblable à celui de Seattle. La ville grise, que je la nomme. Ces quais, ces parcs, sa tour. Ses hôtels, aussi. Drôle histoire, que ces gîtes. J'aime cette cité portuaire. Tout me manque, c'est idiot. Ici, c'est comme dans une autre vie. Des rues différentes, pourtant la même quête aux heures perdues. Prenant appui, je fais glisser ma jambe sur le drap défait. Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je me lève. Je traîne ma culpabilité et ma bêtise, tous les jours. Aujourd'hui, je ravale ma fierté et ma rage, car je suis las. Il n'y a plus rien à dire. Je vais me faire un café. Bien noir, bien serré, qui te prend la gorge et te laisse éveillé pour une infime journée. Brûlant, aussi. Faut que ça se sente pour que ça passe. Au dehors, la Nature humide sort de sa torpeur. Je reste à la contempler, quelques minutes passent. Une tasse vide sur le comptoir. Dans la salle de bain, je retire mes vêtements, et je les plie soigneusement. Le jet d'eau s'ouvre sur mon corps dénudé et frissonnant. Au fond, je me complais dans cette petite routine. Pourtant, aujourd'hui, je n'ai vraiment pas la foi. Je déteste cet endroit. C'est blanc, ça sent bizarre. Ça pue la mort, même. Il y a des enfants chauves, et des familles éplorées. Non, un tel lieu n'est pas fait pour moi. J'en retire rien, tout me passe au travers. Pis y aller, c'est rendre compte de ma faiblesse. Et je n'ai pas besoin d'un rappel. Il suffit que j'ouvre les yeux pour me souvenir. Cette lourdeur que j'ai en moi. Je ne veux pas m'y rendre. Or c'est la deuxième fois que je retarde l'échéance. Le kinésithérapeute à ma charge risque de me chauffer sérieusement les oreilles. Je préfère éviter ce moment déplaisant. Pis je le respecte assez pour ne pas en arriver là.

L'eau glisse de mes épaules, dérivant vers mon dos. Une main sur la cuisse endormie, je jette un regard à ce muscle défectueux. Enfin je sors. Une serviette enroulée à la taille, je demeure pensif devant ma penderie. Beaucoup de costumes sont suspendus, des Yves Saint Laurent pour la majorité. Bien que mon salaire ne me permet pas de faire des folies, je ne jure que par cette marque. C'est pourquoi je veille sur mon compte en banque et mes économies. Mon frère dit que je suis un vrai juif. Je lui réponds que c'est un sale raciste. De toute manière, je nourris que ma bouche. Personne à ma charge. Parfois des cadeaux à ma mère. Enfin, il y a toujours les frais médicaux. Une vraie plaie, mine de rien. J'enfile donc un costume, décontracté et élégant. Les vieilles habitudes ne se perdent pas, qu'on dit. Un peu de parfum à la naissance du cou. Ma montre. Je laisse mes cheveux à leur folle liberté. Je considère un instant mon reflet, puis satisfait, je tourne les talons. Alors que je quitte mon loft, une fine brise ébouriffe ma chevelure. Un court instant de plaisir, interrompu par les klaxons. Je descends la rue en clopinant, puis je hèle un taxi. Un véhicule s'arrête à ma hauteur et je m'y engouffre. L'adresse donnée, la voiture s'élance sur le bitume. Les murs gris défilent devant mes yeux impassibles. Jusqu'à l'hôpital. Je pousse un long soupir en découvrant le bâtiment.

Dans les allées immaculées, je me retrouve. Mon trench noir au col levé contraste avec le blanc des murs. Tête baissée, je me rends au service kiné. Alors je rencontre de manière assez vive une personne. Je recule légèrement, grimaçant. Enfin, je relève la tête. « Je suis désolé. Vous allez bien ? ». Distrait par la douleur dans ma jambe, je regarde à peine le jeune homme qui me fait face. Je me redresse tout de même, désireux de ne montrer aucun signe de faiblesse. Je lui souris poliment.



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Yue Xin

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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyMar 2 Juil - 1:34

La naissance de bébé Shim fut un succès officialisé à 4:27 le matin-même, heure où le rejeton enduit d'un ragoûtant mélange visqueux entreprit de ruiner les tympans de tous ceux présents dans la pièce pour la première fois de son existence. Après l'avoir rapidement examiné, Xin avait délicatement posé l'enfant fraîchement éjecté sur sa mère en larmes et on avait vite enveloppé le poupon pour le garder au chaud: à travers tout ce vacarme, ces félicitations joviales et ces sanglots heureux, le chinois avait une fois de plus été envahi, submergé par une vague d'émerveillement et un sourire avait doucement étiré ses lèvres. Jamais il n'arriverait à se lasser de ces instants si particuliers que constituait une naissance, tout comme il ne trouverait probablement jamais plus grande fierté que celle qu'il ressentait lorsqu'il voyait finalement apparaître les traits grimaçants d'un nouveau-né. Comme à l'habitude, il avait laissé la nouvelle mère admirer le petit être hurlant jusqu'à ce que l'épuisement ait raison de la dame; c'est là qu'il avait récupéré le nourrisson pour l'abandonner au soin du personnel médical, son travail s'arrêtant précisément là - pour l'instant du moins - lorsque la procédure avait lieu à l'hôpital.

Se débarrassant de ses habits souillés de sang, il se glissa hors de la salle d'accouchement et fila remplir la paperasse habituelle, décrivant les cinq dernières heures le plus précisément qu'il le put - procédures utilisées, antidouleurs administrés, le moindre des événements devait y être mentionné et ce, sans exception. Le récit de sa nuit lui sembla s'étirer et la fatigue lui pesait tant qu'il ratura un nombre abusif de symboles mal tracés, n'étant toujours pas très à l'aise avec l'écriture du pays. Malgré tout son mal, il finit par apposer le point final à son rapport et, après avoir mené les documents là où il le devait, il attrapa le manteau dont il s'était négligemment débarrassé à son arrivée, l'enfila, puis traversa l'hôpital en entier pour finalement mettre un pied dehors. Le ciel se teintait tout juste de timides nuances rosées et l'air frais eut le mérite de repousser la fatigue qui étirait lentement mais sûrement son brouillard dans l'esprit du chinois. Ce dernier tâta machinalement ses poches, extirpa son téléphone de la gauche et y jeta un coup d'oeil: l'heure frôlant le six, il avait ainsi tout juste le temps de passer se rafraîchir chez lui avant de retourner au boulot.

C'est ainsi ce qu'il fit, pénétrant dans son appartement, un bâillement déformant ses traits tirés. La cafetière fut vite mise en marche avant qu'il n'ouvre l'eau de la douche pour la laisser se réchauffer, profitant du court délai ainsi obtenu pour remplir les gamelles de ses trois félins affamés. Une fois les bêtes nourries, il retourna à sa douche: ses vêtements le quittèrent pour aller s'écraser au sol et il tira le rideau pour entrer, se laissant bercer un long moment par l'eau brûlante avant de finalement échapper au jet pour se sécher. Le jeune homme dissimula le bas de son corps d'une serviette et sortit de la salle de bains pour se servir un premier café. Nouveau regard vers l'heure, 6:35. Une pomme et une poignée d'amandes lui servirent de repas alors qu'il se promit qu'il mangerait convenablement entre deux rencontres cet avant-midi. S'accompagnant de son café, il s'attaqua finalement à son dressing, enfilant un pantalon propre et une chemise pâle, soit sa deuxième peau au travail. La télé eut droit à un peu d'attention avant son départ: saluant ses minets, il s'éclipsa en verrouillant la porte derrière lui.

La nuée de piétons matinaux le happa une fois qu'il eut quitté son domicile et il prit, évidemment, la direction de l'hôpital, celui-ci ne se trouvant pas bien loin de là. La réceptionniste le salua d'un sourire enjoué, sourire à lequel il répondit avec franchise : son horaire instable ne l'avait jamais importuné et rares étaient les jours où il se plaignait de devoir se rendre au travail. Xin aimait son job et espérait de tout coeur que son quotidien ne lui pèse jamais. D'ailleurs, si ce jour venait à arriver, il en serait fort probablement désespéré... Mais ce n'était pas le cas actuel et le premier rendez-vous de la journée devait être préparé. Pénétrant son bureau, il s'empara du dossier qu'il feuilleta rapidement avant qu'une évidence fatale ne le frappe: il n'avait pas ramené de caféine accessible à tout moment, et vu la nuit qu'il avait passée, celle-ci risquait d'être nécessaire. Le chinois mit donc la main sur ses papiers et, tout en poursuivant la lecture de ses notes précédentes, prit le chemin tant parcouru de la machine à café : or, ne regardant pas où il mettait les pieds, l'inévitable ne put être évité et il percuta de plein fouet un patient, patient dont il agrippa l'épaule pour éviter que l'un des deux ne se retrouve au sol. Le temps de constater l'incident, il haussa les sourcils et ses traits se dessinèrent en une moue désolée alors qu'il lâchait l'inconnu:

    - Oh, ne vous inquiétez pas pour moi, tout est de ma faute... Vous, ça va aller ? Pardonnez-moi, vraiment, je suis désolé... Je, je vous raccompagne ?

Lui débita-t-il avec son regard d'enfant coupable, tout en replaçant ses papiers légèrement ébranlés.


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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyMar 2 Juil - 7:41

Je pose sur le nouveau venu un regard sévère et scrutateur. J'en reste sans voix. Son visage est très attirant, en dépit de l'air enfantin dont il est affublé. J'incline légèrement la tête, dévisageant à mon aise. Je sais que cela est fort mal poli. Qu'importe car la beauté, où qu'elle soit, se doit d'être admirée. Un sourire charmeur étire mes lèvres, puis une voix élégante et basse s'y échappe. « Je vois que les deux partis reconnaissent leurs tords... Je vais bien ». Mes yeux détaillent l'ensemble de sa personne, jusqu'aux pieds. Un papier chu attire mon attention. D'un mouvement voulu rapide et discret, je m'abaisse pour le ramasser. J'y jette un rapide coup d’œil avant de le rendre à son propriétaire. Maïeuticien, mh ? Je médite un instant sa question, pesant le pour et le contre. Je répons simplement « Oui ». Son léger accent m'indique une affiliation chinoise. J'aime les voix d'ailleurs, ces sonorités étranges et coulantes. Il n'est pas pour rien que je me suis spécialisé en littératures et langues étrangères. « Je me rends au service kiné ». Je pourrais lui demander si ce lieu est à l'opposé de sa destination d'origine. Je pourrais même le dispenser de ses amabilités. Pourtant, j'ai cette envie, naissante, insidieuse. Ce désir de l'avoir à mes côtés. Quant aux petites attentions, ce n'est jamais de mon ressort. Que son trajet soit long, que je le retarde, je m'en fiche très franchement. Et puis, il propose. Je l'avoue, ce garçon correspond à mes critères. Son regard, sa prise de parole. La manière même dont il se tient. Sa mine désolée, aussi. Et Dieu seul sait que je méprise les airs affligés. Sur ce visage juvénile, l'expression l'embellit – si cela est encore possible. Une raison suffisante pour éterniser cet échange.

Nos ombres se fondent. La douleur qui étreint le bas de mon corps, je la maudis. Leurs foutus cachets n'y font rien. Je serre les dents à chaque pas. Sur mon visage, du marbre. Je suis passé maître dans l'art de dissimuler ces choses éreintantes ; les sentiments. Si je pouvais les nier, aussi. Je pourrais hurler de cette situation. Faut-il que ma faiblesse transparaisse ainsi au grand jour ? Ces gens, là, avec leurs mines vides et compatissantes ; et leurs grands regards béats. Moi, leur offrir pareil spectacle ? Jamais. Enfin, au détour d'un couloir déserté, je ne puis me retenir. Je prends appui contre le mur, entraînant le maïeuticien dans mon mouvement. Il se retrouve plaqué contre la cloison, seul prisonnier de mes bras. Entre nous, mon souffle haletant, mon regard noir aussi. « Restez... deux minutes ». J'articule doucement, chaque syllabe scandée. Je me repose ainsi, yeux posés sur l'individu. Chose étrange, ma tête s'incline contre son épaule. Mon cœur bat à tout rompre. La douleur, lui ? Des secondes pour que l'organe s'apaise. D'ordinaire, après pareille débâcle, j'aurais filé à l'anglaise sans mot dire. Quoi ? Tu es le témoin de mon handicap ? Je te fuis, tu m'oublies. Mais donc, la présence de cet étranger m'est agréable. Cette impression, depuis notre altercation tantôt. Qu'il me voit dans cet état, après tout, ne m'est pas si insupportable. J'ai tant de fois ravalé ma fierté... Une de plus...

« Désolé », lui dis-je. Un mot peu accoutumé à mes lèvres. Mon regard rivé au sien, je guette un quelconque réaction. De la colère, de l'embarras, du mépris. D'un autre côté, je ne peux rejeter tout le blâme sur ma personne. Sa proposition. Née d'un bon sentiment ? Un vrai repenti ? Ou plus. Profiter de ma compagnie, comme je le fais de la sienne. Enfin je me redresse, coupant cette proximité affolante et ô combien dangereuse. Pour lui, pour moi. Je passe une main dans mes cheveux, puis je jette un regard à ma montre. Avec tout cela, je risque de me retrouver en retard. Néanmoins, mes pieds refusent de bouger. Non pas là une raison médicale, plutôt sentimentale je dirai. La belle affaire, il ne manquait plus que ça. Je tombe sous le charme de cet inconnu. Je souris une nouvelle fois, toujours poliment. J'ai une sale envie de fumer. Et de ses lèvres, aussi. Je regarde ailleurs, parce que je me connais. Je ne refrène jamais mes envies. Enfin, lui voler un baiser ? Non, je préfère que, languissant, il vienne m'en implorer un. « J'ai un rendez-vous. Puis-je vous revoir, après votre service ? ». Qu'il me prenne pour une pédale, pour un pervers, je m'en fous. Au moins cette fois, je n'aurais pas de regrets.



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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyMer 3 Juil - 3:19

Dès qu'il se fut redressé, le regard de l'inconnu se darda sur lui, et si il arriva au départ à le soutenir, le jeune homme finit par flancher en le sentant insistant, presque avide. S'esquivant de l'échange le plus habilement possible, ses prunelles trouvèrent pour nouvel intérêt le visage en général de l'homme, visage où ne flottait qu'une expression vierge, blanche, sans soucis et sans émotions, une expression qu'il lui semblait impossible à percer. Les lèvres de l'autre finirent néanmoins par faire bouger ses traits en un sourire chatoyant et sa voix lui susurra quelques mots qui rassurèrent sa conscience : il allait bien. Un souffle apaisé échappa à Xin et son visage perdit un peu de son inquiétude pour retrouver son mi-sourire habituel, celui qui ne le quittait pratiquement jamais. L'inspection du plus vieux sembla reprendre et l'employé de l'endroit le laissa poursuivre son observation en silence, suivant des yeux les siens, qui le scannaient en entier. Un papier échappé fut remarqué par l'anonyme, qui le lui tendit après l'avoir récolté. La main du chinois s'étira pour récupérer son bien, effleurant du bout des doigts la peau chaude de son interlocuteur dont il ignorait tout. Lui offrant un sourire en guise de remerciement, il replaça la feuille avec ses consœurs en attendant réponse à sa dernière question. Oui, la réponse était oui. Leur destination, en kinésithérapie.

Ainsi, un blessé physique. La démarche saccadée que remarqua le plus jeune lorsqu'ils prirent le chemin du service visé trahissant la nature du mal. Blessure de sport, de travail, un accident ? Il s'abstint de poser quelque question qui soit, ça ne le regardait pas. Le renseignement ne changerait d'ailleurs fichtrement rien à son existence, ne ferait que nourrir illusoirement la curiosité éprouvée à l'envers de cet inconnu. Oui, la curiosité : ses manières assurées, son discours bref, ses yeux sombres, tous l'intriguaient étrangement. Il n'avait pas prit la peine de se plaindre de son tragique sort, de pleurer sur sa douleur : il avançait aux côtés du jeune Yue sans piper mot, les deux hommes progressant dans un humble silence qui était loin d'être inconfortable. De nombreuses fois, le regard du cadet se nourrit du profil impassible qui lui était offert. L'inconnu était agréable à examiner, mais il ne s'accordait pas le loisir de le contempler trop longtemps comme l'avait fait le patient quelques instants plus tôt, se contentant de coups d'oeil abrégés. Quel âge pouvait-il bien avoir ? Cinq, dix de plus que ses propres printemps ? Il n'en savait rien, il évaluait mal ce genre de choses.

Le duo s'engagea dans un autre couloir, désert cette fois : le temps d'une expiration, d'un clignement d'yeux et il sentait le mur glacial derrière lui, sentait l'emprise de son ainé, sentait le souffle de celui-ci chatouiller son cou. Proximité : son coeur s'affola dangereusement alors qu'il obéit d'un hochement de tête à la demande qui lui était énoncée. Immobile, un énième échange visuel fut partagé. Si le but premier de l'inconnu était de le troubler, il arrivait à ses fins avec une facilité désarmante, probablement sans grand effort. Ce même trouble le paralysa sur place, bien qu'il n'ait pu vraiment bouger sans repousser son geôlier. Son épaule ne broncha pas, tout comme le reste de sa personne et il attendit sans vraiment attendre que l'autre ait finit de... De faire ce qu'il faisait, il supposa. Il eut bien vite terminé d'ailleurs, un court « désolé » retentit. La réaction mit un moment à se faire sentir, un air confus peignant toujours les traits du jeunot, mais de ses lèvres rosées s'extirpa finalement un joli « ce n'est rien » alors qu'il risquait un nouveau sourire, plus réservé cette fois.

Xin récupéra son espace vital et le silence retomba pendant un moment alors qu'ils étaient tous deux sans mouvements, l'un toujours contre le mur, l'autre à s'enquérir de l'heure. Il ignorait combien de temps avait accaparé cette pause impromptue, il évaluait mal le temps aussi. Le bureau du kiné n'était plus très loin, à quelques portes à peine, lui demanderait-il de parcourir le reste du chemin à ses côtés ? Son prochain rendez-vous n'était pas dans l'immédiat, il avait amplement le temps d'achever son engagement puis de faire demi-tour, et même de prendre ce qu'il était initialement sorti chercher au passage... Mais ce fut toute autre demande qui lui parvint, laissant l'occasion à la surprise de s'emparer de son minois. Le revoir... Le revoir ? L'hésitation fut brève, presque inexistante. Sa tête vacilla légèrement vers la gauche et il fit signe que oui, que oui, il pouvait le revoir.

    - Je termine à seize heures trente... Quoique. je ne serai probablement pas sorti avant... Dix-sept heures

Affirma-t-il le plus sûrement qu'il le pouvait de sa voix tamisée, avant de le questionner:

    - Je vous laisse mon, mon numéro ?


Dernière édition par Yue Xin le Jeu 11 Juil - 0:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyVen 5 Juil - 11:56

Un fin sourire éclaire mon visage à son hochement de tête. Du soulagement ? Peut-être, un peu. Moi l'homme aux milles victimes, être rejeté par ce jeune homme ? Je serais définitivement tombé en amour. Mais l'intonation de sa voix, la courbe de son cou... son regard aussi, font déjà bon office. Je le répète, je ne m'en remets pas. Dis, qui es-tu pour ainsi m'accabler de ton charme ? Pour ainsi accaparer mon regard ? Je te veux, c'est pas croyable. Ce brasier qui s'allume à mon bas ventre pour me consumer tout entier. Ces flammes rougeoyantes qui caressent l'artère de mon cœur. Petit allumeur, tu vas bien finir par m'achever. J'en ai vu des visages, mais le tien... ! Même, ton corps. Des pensées si obscènes. Je sens que c'est n'est pas socialement acceptable. Qu'aux regards de la morale, un trentenaire ne peut désirer un garçon de dix ans son cadet. Moi je baise les valeurs, ok ? C'est mon péché mignon, pis même. J'en ai rien à foutre d'être mal vu. Ce ne serait pas la première fois. Quoi, suis-je le seul à avoir des désirs inavouables ? Enlacés bien profond au fond d'un esprit torturé ? Parlez donc des envies incestueuses, des passions interdites. C'est là où tout le monde se révèle. Moi, journaliste maintenant réputé, homme élégant et distingué, oui je désire un garçon. J'ai envie de le toucher. De l'embrasser. De le faire jouir. Et vous autres ? Et puis c'est quoi ça, un homme et une femme ; une rencontre touchante ; le premier baiser ; des rendez-vous ; la première fois ; la rencontre des parents ; les fiançailles ; les enfants. Un délirant leitmotiv. Je préfère le prendre de travers, voire à l'envers, voire pas du tout. Moi je tombe amoureux d'une silhouette sombre, juvénile. Pas d'une amie que je connais depuis cinq ans. Je ne sais pas à quoi tout ça rime. T'façon je préfère les vers envolés et libres.

Je lui tends mon portable pour qu'il y entre ses coordonnées. Un souvenir de l'effleurent. Ses doigts trouvant les miens. La chaleur du contact. Je remonte le col de mon trench, un air distrait au visage. Dardant mon regard sur le jeune homme, j'essaie de deviner ses pensées. « Je vous appellerai » dis-je d'une voix posée. Puis mes yeux parcourent une dernière fois ses traits, et d'un mouvement bref et doux, je caresse sa joue. « A ce soir ». Je tourne les talons. Arrivé au cabinet, je laisse échapper un léger soupir. « Bonjour, docteur » dis-je en saluant l'homme en face moi. Il fait de même, souriant. « Qu'est-ce qu'il se passe, aujourd'hui ? Vous n'êtes en retard que de cinq minutes ». Je souris en songeant aux heures affolantes que je lui ai imposées tantôt. Il faut dire que cet homme a du courage pour ne pas avoir renoncé. « N'en faîtes pas trop non plus, sinon la prochaine fois... ». Je réponds sur le même ton, un rire clair passant mes lèvres. Le docteur me regarde, surpris et amusé. « Dieu, je crois que vous êtes tombés malade ». Je rétorque, un peu contrarié. « Oui, je crois aussi ». Les exercices débutent. Je plie, je tends, je replie ma jambe. Bras sur les barreaux, je fais des allées et retours. Toujours la même douleur lancinante. Sous le regard du kinésithérapeute, j'enchaîne les mouvements. Ceux-ci me donnent des sueurs froides, comme souvent. L'homme porte ses espoirs en moi, il dit que je pourrais retrouver une bonne partie des fonctions de ma jambe gauche. Qu'il me resterait un léger clopinement, minime. La première fois, j'ai ri. La deuxième fois, je l'ai insulté. A présent je souffre, mais de bon cœur. Presque.

Après la séance de torture, je discute avec le docteur. Il est devenu un ami. Fallait bien, pour que je lui accorde ma confiance. Je prends congé, le laissant à ses papiers. Je sors du cabinet, complètement lessivé. J'arpente lentement les couloirs, jusqu'à la sortie. Je hèle un taxi. A l'intérieur, mon doigt effleure les touches de mon portable. J'apprends le numéro mémorisé. Les chiffres dansent dans ma tête. Je me les dis en chinois, pour voir. Enfin, le taxi me dépose devant l'immeuble. Je prends l’ascenseur dont les lumières clignotent sauvagement, puis j'entre chez moi. Je laisse choir mes affaires sur le sol et je m'affale sur le canapé. Ainsi vautré, dénouant ma cravate, je songe au jeune homme. Les heures défilent, sans que je ne m'en rende compte. Entre songe et sommeil, je divague. Vers seize heures, je reprends une douche. J'enfile un nouveau costume et je retourne à l'hôpital. Cette impression de déjà vu. J'en ris. Sur la route, je réfléchis à tout et n'importe quoi. A mon nouvel article à paraître. Au magazine que nous éditons. A des bouquins. Devant l'établissement médical, j'assiège un banc. Sortant une clope, je penche la tête en arrière. Un ciel clair et dégagé apparaît à mes yeux. Entre, des feuilles vermeils dansant au gré du vent. Je préfère attendre le garçon à la sortie. Je n'aime pas le téléphone. Après tout, je suis un peu de l'ancienne génération. Enfin une voix m'interpelle. « Jae Jin ? ». Je me redresse. Le kinésithérapeute se tient devant moi. « Oh, vous ». Il fait la moue, faussement apitoyé. « Vous attendez quelqu'un d'autre alors ? ». Je ne réponds pas, il sourit. « Bon, n'oubliez pas vos exercices, mh ». J'attends qu'il s'en aille, alors que des jeunes femmes nous jettent des coups d’œil. C'est vrai que le docteur est séduisant, et bien fait de nature. Mais il est vrai, j'attends quelqu'un d'autre.



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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyJeu 11 Juil - 0:50

Un sourire aux allures satisfaites récompensa son approbation et les sourcils du chinois se soulevèrent presque imperceptiblement, soudainement surpris d'eux-même. Venait-il vraiment d'accepter un rendez-vous de façon aussi spontanée, irréfléchie ? Réaction bien étrange à la proposition, rien de tout cela ne lui ressemblait. Il était plutôt du genre circonspect, il prenait habituellement le temps nécessaire à sa réflexion... Quoique maintenant, il était curieux de voir ce que lui réservait sa hâte inexpliquée, son empressement ressemblant à celui qu'un enfant pourrait manifester à l'offre d'une glace. Ses yeux tentèrent une nouvelle fois d'interpréter ce que laissaient paraître les traits du plus vieux, sans grand succès évidemment. Peut-être était-ce cet immense mystère vivant, cette intrigante énigme que représentait la personne de l'inconnu qui avait accéléré son temps de réponse, le faisant passer pour un pauvre junior avide de tendresse et d'attention ? Ses joues se nuancèrent d'un rose tendre sous l'embarras de ce qu'il venait de réaliser et il baissa la tête un bref instant pour dissimuler le changement de teinte indésirable. Joie. Il devait avoir l'air d'un bel idiot sur le moment, à se troubler d'une impression non confirmée... Ou d'un pauvre gosse submergé par le bonheur de se faire enfin quémander un rancart, image que Xin ne trouvait pas forcément plus valorisante à projeter. Misère, il se désespérait.

Heureusement, l'homme toujours inconnu ne sembla pas s'en émouvoir et, en réponse à sa précédente question, lui tendit son portable en lui assurant qu'il l'appellerait. Ses doigts fins parcoururent l'écran dans le but d'y faire apparaître son numéro : ils se méprirent à deux reprises avant de finalement arriver au résultat désiré. Enfin, il remit l'appareil à son propriétaire, qui le rongea à nouveau du regard l'espace de quelques secondes qui lui semblèrent fondre pour mieux s'étirer en longueur. Un geste furtif de la part de l'autre mit fin à la déformation temporelle et l'accoucheur eut tout juste le temps de sentir ses doigts effleurer sa joue bien rasée, tout juste le temps d'entendre ses mots légers qu'il le vit déjà clopiner vers le bureau qu'il l'attendait. Évidemment, il lutta contre son regard qui tenait férocement à le suivre, abandonna vite le combat et resta planté sur place quelques instants à regarder aller son énigme ambulante, encore perturbé par ses airs. Ce ne fut que lorsque la silhouette s'échappa de sa vision qu'il ne se résigna à s'agiter, laissant silencieusement ses pieds le guider vers son propre lieu de travail. La journée serait effectivement interminable, comme il l'avait au départ prévu, mais les raisons différaient : pour celle-ci, il n'aurait même pas besoin de café, l'impatience seule suffirait à garder ses yeux vifs au fil des heures qu'il devait encore passer ici.

En quelques minutes, il retrouva son bureau, où une première patiente l'attendait déjà. Un sourire l'excusa : un dossier à transférer... Et quel dossier, s'était empressé de faire retentir son fort intérieur. La consultation matinale s'allongea quelque peu, néanmoins, la discussion médicale arriva à le distraire de la subtile nervosité qui s'affairait à tendrement tordre son estomac mal nourri. Nerveux, oui, le voilà qui laissait le stress s'emparer de son habituel contrôle. Une cliente succéda à la première, le professionnel l'envoya vers des examens dont elle revint avec le sourire. L'enfant à naître serait en bonne santé, sans anomalie grave. Celui de la femme d'après n'aurait malheureusement pas cette chance, et avec regrets, le jeune homme dut farfouiller parmi un tas de dépliants présentant l'aide offerte au parents dont l'enfant était affligé d'un handicap. Le tout s'accompagna d'un air qui se voulait rassurant, bien qu'un peu affligé : il était passé maître dans l'art de trouver les bonnes expressions, mais ses réactions étaient toujours construites sur un fond de sincérité qui semblait faire son effet. La famille quitta son bureau et il s'empressa de courir à la cafétéria pour récolter une salade : son corps le réprimandait depuis une bonne heure d'avoir négligé de le nourrir et il avala la première bouchée non sans un certain soulagement. Encore des rendez-vous, qui firent finalement s'envoler le temps beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait cru.

À son plus grand dépit, cependant, avec la fin des consultations débarqua la légère angoisse qui avait déjà assailli ses esprits. Il ouvrit un tiroir un peu brusquement pour en extirper une brosse à dent et un tube de dentifrice, prit le chemin de la salle de bain et se servit des deux items comme il le devait avant de coiffer sommairement ses crins corbeau, se jetant un rapide coup d'oeil dans la glace en maudissant ses yeux cernés. Regagnant sa pièce, il attendit un quelconque signe téléphonique de sa rencontre du matin, s'impatienta devant l'absence de son et attrapa sa veste qu'il enfila pour sortir de l'établissement. Soulagement : il était bien là, discutait avec le kinésithérapeute de l'hôpital avec encore cet air qu'on aurait pu croire blasé. Le chinois trépigna sur place, attendit que le deuxième homme s'éloigne pour éviter de les interrompre, puis hésita un moment avant d'aller à la rencontre du premier, celui qu'il devait voir. Les mots s'entassèrent contre sa langue en refusant d'être articulés : il dissimula le blocage par un léger sourire avant de retrouver la voix.

    - Bonjour... Désolé si je vous ai fait attendre, souffla-t-il, j'ai, j'ai l'impression que la sortie s'éloigne de mon bureau chaque fois que je dois quitter.

La phrase fut accompagnée d'un faible rire aux sonorités nerveuses alors qu'il le regardait silencieusement, ajoutant enfin:

    - Mon nom est Xin, d'ailleurs... Puisque les présentations officielles ont été négligées tout à l'heure.
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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptySam 13 Juil - 17:38

Cette sale vie, je la traîne à mes pieds. Faut dire, j'ai pas vraiment vécu. J'ai vu des choses, c'est vrai. Belles, et éphémères. Une lumière miroitante entre mes doigts ouverts, presque aveuglante. Tellement qu'elle chauffe à ta paume. Mais toujours, l'éclat se décline. Il dérive vers d'autres contrées, d'autres fastes à couver.  On se brûle à tout ça. Au début, tu ne la sens pas. Cette flamme qui te dévore ; qui prend tes pieds, et remonte vers ton estomac. Bien sûr, tout s'embrase en bas. C'est le feu des sens. La raison, tu l'oublies bien vite. Elle n'a pas de siège en ce monde là. Puis tu as quelques picotements au bout des doigts. Tu comprends pas. Qu'est-ce qui t'arrive ? Enfin, tu es dans l'ombre. L'encre de la nuit s'abat sur toi. A bout de souffle, tu perds pied et au final, tu sombres. Ils le savent, tous. Ces hommes en costume, ces dames aux parures ; ils font gaffe, c'est tout. Certains tombent, faut bien. Et d'autres se défilent dans la lumière, oui, et font leur chemin. Ces beaux croisés. Là haut, qu'ils siègent. Moi j'ai jamais été comme eux. Car tu viens de ce monde, tu n'y entres pas. Je l'ai frôlé. Et je veux me souvenir d'un homme. Il était différent. A mes jeunes yeux, il brillait. Corrompu, il l'était jusqu'à la moelle. Mais cet homme... Son âme rayonnait, nourrie d'un grand amour. Je pense à lui avec sourire, et mon cœur même se réchauffe. Oui, quel homme ! Déchu, aussi. Un jour, j'ai aimé une femme. Je prenais refuge à Seattle, et je suis tombé pour la ville aussi. Les rues grises, formant un sillon humide entre les immeubles dressés. Le ciel lourd, chargé de pluies. Ces façades d'automne donnaient un air étrange à la cité. Nous avons suivi la route. Dans le bus, je lui parlé. « J'aime votre sourire ». Elle a dit qu'elle ne souriait pas. Pendant trois jours, j'ai aimé cette femme. Mais je ne vais plus à Seattle. Pas encore. Le souvenir de cette femme hante les lieux. Aujourd'hui, je tente de revenir dans le droit chemin, comme ils disent. Mais quand je pense au jeune homme, je me demande si j'ai le droit. J'ai fait des choses. Et lui... A-t-il besoin de quelqu'un comme moi ?

Le kinésithérapeute s'efface de mon champs de vision. Mes yeux papillonnent un instant, aveuglés par le soleil. Une main en visière, je cherche le jeune homme. Il est là, tout près. Je goûte à son petit sourire. Comme une brise matinale qui taquine la nuque, qui apaise la chair. Je me lève à sa venue, le dépassant d'une bonne tête. « Ne vous en faîtes pas. Cette attente est toujours agréable ». Je souris à mon tour. Je dévisage un bref instant le garçon, sans vraiment m'attarder sur ses lèvres cette fois-ci. D'après mon frère, ma présence met les gens mal à l'aise. Surtout mon regard. Il dit que je n'ai aucune décence. Pas le moindre tact. Pour une fois, je laisse vaguer mon regard aux alentours. Je préfère éviter d'être mal poli avec lui. J'avoue, je suis habitué à scruter mes interlocuteurs. Je prête une attention toute particulière aux échanges visuels. Jamais je ne détourne le regard. C'est pourquoi, après tant d'années, celui-ci est chargé d'intensité. Je juge d'une personne au premier coup d’œil, à vrai dire. Les yeux disent tout. Avec un sourire charnel, un peu carnassier aussi, je réponds. « Jae Jin, enchanté ». Je lui tends ma main, inclinant légèrement la tête. « Oui, c'est vrai. Je m'excuse si je vous ai un peu malmené. Avez-vous passé une bonne journée ? ». C'est ma voix suave et basse qui se fait entendre. Un organe bien travaillé, présent d'une vie passée. Quand on accompagne, il faut tout soigner ; les manières, le regard, la voix. Tout est important. En un murmure rauque, une âme peut être emportée. Mais loin de moi l'idée d'user de tels artifices avec Xin, donc. Toutefois, je ne peux me défaire de certaines habitudes. Je garde toujours ce port fier et élégant, mais l'effet n'est pas le même lorsque je marche. Forcément.
D'un signe de la main, je l'invite à prendre le chemin. « Avez-vous mangé ? Personnellement, je meurs de faim. De toute la journée, j'ai été incapable d'ouvrir mon frigo ». Un petit rire suit ma prise de parole. Un coup d’œil suffit pour comprendre que ce jeune homme néglige quelque peu ses trois repas. Son corps est fin. Mais cela ne me dérange pas. A son âge, j'étais pareil. Après j'ai découvert le goût de la bonne nourriture, et les salles de sport aussi. « Je connais un bon restaurant à deux pas d'ici, si ça vous dit ». Je lève sur lui un regard interrogateur. L'envie de l'embrasser me prend à nouveau, et ça me fait sourire.



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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyMar 30 Juil - 4:26

Les rayons du soleil caressant ainsi la silhouette de l'inconnu lui permirent de considérer une poignée de détails qui lui avaient échappé plus tôt : d'abord, l'homme était grand, le dominait en hauteur de plusieurs centimètres. Il ne lui avait pas paru si allongé au premier coup d'oeil, mais le fait était que l'atmosphère de la bâtisse dans laquelle il passait ses jours entiers avait un certain pouvoir d'illusion. Entre ces murs clairs, rares étaient ceux qui ne semblaient pas minuscules, effacés, impuissants : l'éclairage vacillant rendait même les traits pâles et le teint épuisé. Il était vrai d'ailleurs que le plus vieux paraissait ragaillardi par le grand air, et la perspective éloignée donna l'occasion au chinois d'être à nouveau frappé par l'impression d'assurance posée qu'il irradiait. L'halo ne faisait que se renforcer au fur et à mesure que ses pas le traînaient à lui et, en lui prononçant doucement le discours excusant son retard, Xin se demanda si ce que l'homme dégageait lui venait naturellement ou s'il devait constamment calculer la moindre de ses expressions faciales, évaluer exactement à quelle vitesse il lui fallait expirer tout en planifiant chacun de ses gestes pour qu'ils aient l'air parfaitement fluides, un peu comme un acteur le ferait. Si c'était le cas, le chinois n'osait même pas imaginer à quel point cette mise en scène devait être épuisante : néanmoins, il était vrai qu'elle faisait son effet. À côté, il lui semblait être lui-même décousu, manquer de coordination et il n'était que plus intrigué par l'individu à la démarche saccadée.

Accueillant son pardon d'un air chaleureux, Xin laissa le silence reprendre ses aises autour d'eux. Ce silence-là n'était, contrairement à ses compatriotes, aucunement empli de tension ou de malaise, il ne s'amusait pas à lui souffler l'idée que s'il ne trouvait rien à ajouter, la conversation entière allait être ruinée par sa faute : il ne faisait que s'étendre paresseusement, laissait traîner son confort sans presse, évitant même tamiser les sons incessants de la ville, le ronronnement du trafic tout comme les mots envolés de conversations diverses. Oui, cette absence de son lui était presque mélodieuse et il lui accorda son moment de gloire avant de la repousser avec douceur pour révéler son nom au plus vieux, qui s'avéra finalement répondre au nom de Jae Jin. Jae Jin. Le prénom fut répété quelques fois dans sa tête alors qu'il imitait le dit Jae Jin, s'emparant mollement de sa main pour la serrer un bref instant - il lui arrivait très rarement de serrer la main de quelqu'un et il se dit que sa nouvelle connaissance était ou homme d'affaires ou avait goûté à ces pays occidentaux où il ne mettrait sans doute lui-même jamais pied, mais le geste, bien qu'inhabituel, ne le dérangea pas, au contraire. La voix lourde et posée de son interlocuteur lui offrit des excuses et une question ; le ton utilisé le fit imperceptiblement frémir et il mit un instant à répondre, les mots qu'il estima utilisables s'empressant de trouver leur juste place dans la phrase:

    - Ça va, j'ai connu pire malmenage... Et oui, j'ai passé une bonne journée, une journée calme, disons. Comment était la vôtre ?

Il le regardait à nouveau, bravant fièrement le regard sombre de l'homme qui lui semblait par moments vouloir l'aspirer au plus creux de ses prunelles : il s'habituerait peut-être à être scruté avec attention... Quoique l'aîné semblait avoir relâché son insistant décryptage et ce n'était sans doute que cette soudaine trêve qui donnait l'impression au maïeuticien d'avoir vaincu sa pudeur à une vitesse impressionnante. Il se réjouissant sans doute trop vite, comme à son habitude. C'était une manie agaçante chez lui, de s'emporter sans preuves, intérieurement du moins, car le rationalisme qu'il s'imposait avait vite fait de refroidir ses humeurs. Il lui arrivait tout bonnement de se décourager, de haïr son entrain parfois enfantin et devait sans cesse se rappeler à l'ordre, sans quoi il divaguait. La main large de Jae Jin se leva, l'invita à le suivre. Obéissant, il lui emboîta le pas en prêtant une oreille attentive à sa demande et son témoignage. Sa tête fit signe que non alors que son estomac semblait sortir d'une quelconque léthargie à la simple mention de la nourriture : il réalisa ainsi tout bêtement qu'il avait faim et se réprimanda une fois de plus de ne pas veiller à satisfaire ses besoins primaires, ayant encore été emporté par la folie du travail et par les discussions intermittentes entre collègues. L'offre de celui qu'il accompagnait lui parut évidemment attirante. Il acquiesça.

    - Je vous suis.

Souffla-t-il simplement à travers un sourire tout en respectant son énoncé, marchant donc aux côtés du plus grand sans forcer le pas - sa jambe lui nuisait visiblement, il n'empirerait pas les choses - jusqu'à ce qu'ils se retrouvent finalement plantés devant le dit restaurant. Il était passé de nombreuses fois devant sans y accorder une véritable attention, étant du triste genre à suivre une infinie routine... Mais enfin, aujourd'hui semblait être un jour assez spécial et il n'hésita aucunement à entrer, laissant cependant à Jae Jin le soin de demander une table.
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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyVen 2 Aoû - 19:58

Un instant, tu te demandes. Toi, pauvre homme chancelant ? Te faire amant, de ce jeune homme. Vraiment ? N'as-tu pas compris, à la fin. Tout n'est que chimère, et trêves. Un peu de fièvre, et de jolis rêves. Tu es bien sans moral. Qu'espères-tu, Jae Jin ? L'amour ? Tu n'y as jamais cru, arrête donc. Vois, tu dérives. Tu sens ton cœur qui bat. C'est bien nouveau. Moi je dis que tu te noies. Sous des songes impossibles. Sous l'envie écrasante, le besoin d'être aimé. Tu rêves simplement, en plus. Lui tenir la main. Aller voir un film. L'embrasser sous la pluie. Te réveiller à ses côtés. Lui faire plaisir. Tu veux de tout ça, au fond. Tu ne le dis pas, mais ce désir insidieux t'habite. Ouais, toi aussi tu as envie d'aimer. Alors ça ne te plaît plu, ces soirées solitaires ? Quand tu regardes dans le vide, que tu vois ces passants sans visage. Sans regard. Que certains se tiennent par la main, et tu soupires. Alors tu sais que la pluie s'abat sur la grande vitre de ton loft. Tu aperçois même les hauts immeubles trempés à travers les gouttes ruisselantes. Et puis, tu es seul dans ton grand loft blanc. Tu jettes un coup d’œil autour de toi. Il n'y a rien. Même ces tableaux, ces livres, ces sons n'ont plus aucun sens. Tu souris de ta pauvre solitude, alors si chère. Traîtresse compagne, et fidèle. Elle te prend, elle t'entraîne. Toujours à ta porte, et à fermer ton cœur. C'est triste au fond. Jadis tu fus entouré. Et tu as détesté cela. Cette compagnie avait l'odeur de l'argent à sa peau. Allez, relève toi homme cynique. Je te comprends. Peut-être que tu te prendras une bonne claque. Enfin, ça ne pourra pas être pire que le pare-brise d'une bagnole, non ?

« La mienne ? Plutôt calme, je dirai. C'était mon jour de congé, alors j'ai pris un peu de repos. De toute manière, je n'ai jamais beaucoup d'énergie après avoir vu le kiné ». Je souris d'un air amusé et distrait. C'est vrai qu'il m'épuise bien, le beau diable. Avec ces exercices à la con. Au moins je garde la forme, que je lui ai dit. Le kiné m'avait légèrement frappé à l'arrière de la tête, riant. Il sait que l'humour est l'un de mes rares moyens de communication. Enfin, appelons plutôt cela un cartésianisme désabusé. Et puis, aujourd'hui, je n'arrivais pas à me concentrer. Les bouquins que je dois commenter sont restés sagement sur la commode. Comme dirait un ami, travailler un jour de congé est une aberration. Or je n'allais pas répondre au jeune homme : j'ai pensé à vous, à ce que vous faisiez, à notre rencontre. Je me suis dit que vous me plaisiez. J'ai même eu des pensées peu catholiques à votre égard. Je me demande aussi si je vous attire. Mais puisque vous êtes là devant moi, j'imagine que oui. Sinon vous êtes trop poli ou innocent. Et j'en serais fort désappointé. Car votre regard me fait un drôle d'effet. Vous savez, là, contre ma poitrine. A l'intérieur, même. C'est bien étrange, je dois dire. Un peu inattendu aussi. Je m'interroge ; c'est cela que ressentaient les femmes que j'ai bercées de belles paroles ? Est-ce pour ce battement qu'elles se pâmaient ? Qu'elles se paraient ? Alors je comprends mieux, maintenant. Elles apparaissent moins laides à mes yeux. Je vois seulement leur humanité défaillante ; et la mienne. J'ai été un peu dur, je crois, de les mépriser autant. Je ne pensais pas que l'amour puisse être aussi doux.

« Une table pour deux, s'il vous plaît ». Je connais bien la serveuse, et je surprends son regard étonné quant à Xin. Cela me fait sourire. En vérité, elle est habituée à me voir avec des collègues, ou Tae Moo, ou encore mon frère. Surtout ce dernier, d'ailleurs. Il insiste pour qu'on y aille toutes les quinzaines. Je me plie à ses volontés, car au final j'apprécie beaucoup leur nouille. Et puis, sans l'avouer, je tolère la compagnie de mon fraternel. Même si son « Tu vas bien ? » a le don de m'exaspérer. C'est à celui qui fera flancher l'autre. Pour l'instant, je me débrouille plutôt bien avec les sourires de façade.
Je m'assieds en face du jeune homme. Je regarde distraitement le menu, mes yeux parcourant le nom des différents plats proposés. Je vais prendre comme d'habitude. Seulement je ne veux pas importuner le garçon avec mes regards prononcés. Une sale manie, chez moi. « Alors... vous exercez ce métier depuis combien d'années ? Une vocation j'imagine ? ». Je lui souris, intéressé par le récit de sa vie. Et puis, ce métier n'est pas si commun. Enfin, une belle profession j'imagine. Donner la vie, tout ça. J'ajoute. « Je suis journaliste, je travaille dans une maison d'édition. Avant j'étais sur Séoul, et puis une branche a été créée à Ulsan. Je m'occupe de la culture occidentale, entre autre. Surtout de la littérature et de la poésie ». Je termine avec un sourire en coin. « Ça me plaît bien ». La serveuse prend nos commandes, et je bois un peu d'eau. « Sinon, vous habitez dans le quartier ? Seul ? »



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MessageSujet: Re: WICKED GAMES (ft yue xin)   WICKED GAMES (ft yue xin) EmptyMer 28 Aoû - 3:36

À la réponse du plus vieux, les lèvres du maïeuticien s'étirèrent doucement pour libérer un doux rire, qui résonna faiblement l'espace d'un instant avant de s'éteindre pour laisser place à un sourire amusé, quoiqu'un peu timide. Un peu timide... Il fallait dire que cette suite de mots caractérisait souvent ses réactions, le jeune homme étant loin d'être des plus extravertis dans la vie de tous les jours - exception faite de quelques rares occasions. Évidemment, être en présence d'un homme aussi séduisant qui l'invitait à sortir ainsi n'était pas pour aider son cas, bien que, depuis leur rencontre matinale, il aie fait son possible pour montrer à l'autre un côté plus assuré de sa personne - s'étant à vrai dire surpris lui-même... Quoiqu'il avait peut-être tout bonnement oublié comment il avait l'habitude de réagir dans ces cas-là. Une moue pensive s'installa un moment sur ses traits alors qu'il tentait tant bien que mal de trouver à quand remontait sa dernière sortie du genre: un tel évènement ne lui arrivait pas à tous les jours, à un tel point qu'il abandonna l'idée de mettre une époque précise sur l'invitation galante qui précédait celle-ci. Elle devait remonter à plus ou moins un an, peut-être plus... Et n'avait pas mené à grand-chose, comme bon nombre de ses comparses. À l'idée que la soirée qui s'annonçait connaisse le même sort, le chinois grimaça intérieurement, soudain pris d'un découragement monumental. Cet homme avait beau lui plaire et sembler partager la même impression de lui, il craignait que les instants passés en sa compagnie ne soient relégués au même titre que les rares autres, soit dans le dossier marqué d'un fort amer échec. Il devait avouer que l'idée lui paraissait dommage, et se promis d'éviter au beau Jae Jin de rentrer chez lui sans envie de le revoir.

Les pas du duo les menèrent ainsi au restaurant et l'endroit laissa une bonne impression au jeune Yue, qui fit rapidement l'examen des lieux en les balayant de ses yeux sombres. Son regard accrocha l'hôtesse suffisamment longtemps pour capturer le haussement de sourcils qu'inspira sa vue à la jeune femme, et il répondit à la réaction par un sourire faible dû à un simple réflexe en se demandant s'il offrait réellement un spectacle surprenant ou si l'expression étonnée de l'employée ne relevait que d'un quelconque hasard. N'ayant point envie de se plonger dans des réflexions aussi futiles, il décida d'opter pour la deuxième option et se contenta d'emboîter le pas à son aîné, qui prit place en face de lui. À nouveau, ses lèvres délicates envoyèrent au grand brun une expression allègre alors qu'il baissait le regard pour reporter son attention sur le menu. Un long moment passa avant qu'il ne fasse finalement son choix - il lui était quasi-impossible de ne pas réfléchir des minutes durant chaque fois qu'un choix s'imposait à lui, peu importait sa nature - et il referma ainsi le menu en le reposant sur la table, dans l'attente que la serveuse hébétée de tout à l'heure ne revienne s'intéresser à eux. En attendant, une question s'adressait à lui, lui arrachant un sourire sincère: il aimait parler de son métier.

    -Oh, je n'ai pas mon diplôme depuis très longtemps... Mais oui, le domaine m'a toujours intéressé, et je vous avouerai que je n'ai jamais vu aussi heureux qu'une mère à qui l'on tend son nouveau-né... Seulement pour ces moments, c'est un job précieux.

Xin l'avouerait sans honte, il n'était pas peu fier de sa vocation. Lorsqu'il s'engageait sur le sujet, son visage entier s'illuminait radieusement, démontrant clairement à ses interlocuteurs qu'il adorait ce à quoi il consacrait ses jours et quelques-unes de ses nuits. Quelques fois même, son discours s'éternisait jusqu'à ce qu'on l'arrête : heureusement, il se contenta d'un bref résumé lorsqu'il s'adressa au plus vieux, et il lui renvoya la question avec curiosité. Il n'arrivait toujours pas à catégoriser l'homme et il doutât qu'il puisse d'ailleurs le faire d'ici la fin de la soirée. Néanmoins, le repas lui permettrait certainement d'en apprendre un peu plus sur le quotidien de son interlocuteur, ce qui ne manquait pas de l'intriguer. Le chinois obtint sa réponse et ses traits s'impressionnèrent.

    -Ça me semble très intéressant... Je ne suis pas un grand lecteur, j'aimerais bien cela dit.

Lui répondit-il d'un ton sincère un bref instant avant le retour de celle qui prit leur commande en leur laissant de l'eau. Nouvelle interrogation de la part de l'homme et le maïeuticien hocha la tête:

    -Oui, j'habite tout près de l'hôpital, disons que c'est très pratique, vu tout le temps que j'y passe. Je hm, je partage un appartement avec mes chats, j'ai, disons, beaucoup d'affection pour ces bêtes...

Avoua-t-il un peu timidement à celui qui lui faisait face en se demandant rapidement s'il devait lui retourner la question ou non. Intérieurement, il assuma avec une naïveté inconsciente que l'homme vivait seul s'il l'avait invité ce soir et décida donc de n'en renvoyer qu'une partie.

    -Vous habitez le coin aussi ?

Sa tête s'inclina légèrement sur la droite alors qu'il frôlait son regard du sien, intéressé. Portant à son tour le verre d'eau à sa bouche, il se permit de pousser un peu plus ses questions, estimant qu'il avait le droit d'être aussi curieux que l'avait été Jaejin.

    -Et, à quoi consacrez-vous vos temps libres ? Vous, vous avez une passion autre que la littérature ?

Spoiler:
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